Citations de Melania G. Mazzucco (54)
« Les choses qui ne furent jamais, et qui sont toujours. »
Ce lieu n'est plus un lieu, ce paysage n'est plus un paysage. Il ne reste plus un brin d'herbe, plus un épi. Arbustes et haies de figuiers de Barbarie ont disparu. Le capitaine cherche des yeux les citronniers et les orangers dont lui parlait Vita - mais il ne voit aucune trace d'arbre. Tout a brûlé.
Perché per me sono tutti uguali - i re e i barcaioli,i baroni di Ficenga e gli appestati del lazzaretto,gli apostoli e le serve,le donne e gli uomini,i vecchi e i bambini ,gli angeli e i nani,Cristo e Pilato, Lucifero e Dio. Di tutti mi sono interessato ,tutti ho saputo guardare e tutti ho dipinto,con la stessa passione.
Lena est non seulement l'esclave mais l'épouse d'Agnello - ce qui dans un sens revient au même -...
Cette réduction à l'essentiel qui te déçoit est l'aboutissement d'une longue recherche : tout ce que je veux maintenant, c'est peindre avec la lumière, aurais-je dû répondre.Mes les théories de m’intéressent plus depuis que je n'ai plus le temps d'en échafauder. On a besoin d'une vie entière pour simplifier. Avant, il me fallait représenter la foule, l'excitation, le paysage, le mouvement.A présent, je ne recours à rien. Pas même au corps.Une pupille, le pli d'une bouche me suffisent pour raconter un homme. La phosphorescence d'une feuille dit le monde. J'ai mis presque quatre-vingts ans pour en arriver là. Et si j'ai quelque amertume, c e n'est pas à cause de la perplexité des marchands ou de mes clients, mais parce que je sais que tout ce que j'ai appris disparaîtra avec moi.
Calarci ,lentamente, dentro l'oscurità dell'altro. E forse laggiù ,nelle nostra tenebra ci incontrateremo oltre le differenze - oltre l'età ,oltre le nostre storie,oltre le nostre vite.
Rocco a révélé à Diamante qu'en réalité il n'y pensait même pas à trouver du travail. Il ne faut pas donner raison aux patrons et aux prêtres_ le travail abrutit. Connais-tu la rengaine des droits? Avec art et avec tromperie je vivrais la moitié de l'année, avec tromperie et avec art je vivrai l'autre partie.
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Les couleurs avaient une odeur, ainsi qu'un goût.Certaines sentaient le minéral, la terre et les plages lointaines, d'autre la bête, le bois brûlé ou les profondeurs marines.Une magie opérait dans la teinturerie de mon père.Et je voulais comprendre l'alchimie de la métamorphose. Car tout se tient, tout se transforme, chaque être, chaque vie engendre une chaîne de transformations, dont le terme nous échappe.La matière a beau être ce que la terre pour de plus vil, elle est immortelle.
Madame, vous qui peignez les portraits des autres, ne craignez vous pas qu'on vous oublie?
J'ai trop aimer les femmes pour leur faire l'insulte d'idéaliser leurs imperfections, l'embonpoint, la décrépitude.
Je n'ai jamais utilisé les femmes comme modèles: hors du lit, l'anatomie du corps féminin me répugne, j'aime suggérer leur beauté, l'idéaliser.
sa façon de peindre était aux antipodes de la mienne: j'assaillais la toile, grattais, frappais, lançais la peinture, tandis que la caresse de son pinceau avait la même douceur que sa bouche sur ma barbe.
Le bénéfice d'un mariage long et heureux comme le notre est une intimité frugale et dépouillée, nue comme une pièce après un déménagement.
Nous avons toujours et uniquement parlé de l'amour et des façon d'aimer, puis de ses conséquences: retards, gros ventre, invasion de langes empestant le caca, dentition, abstinence à proximité des accouchements.
Je n'ai jamais pensé à la faire taire. Son bavardage incessant a été le bruit de fond de mon existence, et, avec le temps il est devenu aussi agréable qu'une chanson.
Selon un vieille adage vénitien une femme doit posséder trois qualités: plaire, se taire, être casanière. la mienne en avait deux cela me suffisait.
je n'ai jamais exploré l'esprit de ma femme avec la passion que j'ai mise à explorer son corps. Je ne me suis pas souciée de ses pensées et pendant des années j'ai même souhaitée qu'elle n'en ait aucune.
je me suis privée d'elles pour te les donner. je les ôtées d'une famille mortelle pour les introduire dans la seule famille qui leur donnera la vie éternelle.
le temps a tout lissé et réarrangé.
ma mémoire piaffe, pétille rectifie sans cesse, elle invente elle enjolive.