Citations de Michael Roch (154)
— Une société d’écrans comme la nôtre est une société d’éblouissements et de représentations constantes : elle nous
éloigne du réel. L’écran, donc, nous dépossède de la réalité. Il me paraîtrait naturel que certains individus tentent de s’extraire de cette société pour reconquérir leur réel.
Ma langue est un chariot allant de mon cœur à ton esprit.
Elle me déplace entier pour t’apprendre ce que je suis,
comment je vois le monde, comment je le réfléchis.
Libre à toi d’entrer en résistance ou en communion.
Notre langue sera le reflet humble et honnête de notre relation.
En nous résonnent deux mélodies : celle de l'être aimant le monde et celle de l'être absent du monde. Il ne convient pas de choisir l'une pour détruire l'autre, cela est impossible. Mais celle que l'on fredonne donnera la teinte de notre symphonie. Et nous serons au monde l'air que nous sifflerons.
Tu sais, toi, le pirate, ce qu’il en coûte de tout perdre, puis d’avoir à tout reconstruire. Tout aimer, tout perdre. Tout perdre encore, même soi, et tout reconstruire, se reconstruire. S’aimer, puis, de nouveau, tout perdre. Surtout soi. Tu le sais déjà
J’étais tombé amoureux fou, c’est-à-dire amoureux brave, amoureux idiot, passionné et obnubilé.
Les souvenirs sont des diamants incohérents que l’on finit par égarer
— Je voudrais parfois me transformer en dégoût. Cet amour qui est là, constant, en moi, je voudrais qu’il en sorte. Je voudrais me retourner comme un lapin qu’on dépèce, l’intérieur à l’extérieur, le corps visqueux, décharné, à vif, croulant sur le sol et me laisser mourir pour ne plus ressentir l’absence de ceux et celles qui sont parties.
Si l’on cherchait le ciel, c’était pour s’effrayer d’autant plus des trouées improbables que formaient les cimes des tours.
Cela commence par là [...] Regarder la vie pour ce qu'elle va nous apporter, non pas pour ce qu'elle nous a apporté. La remercier pour sa beauté, la remercier de nous rappeler notre chance de faire partie d'un si grand projet.
Moi aussi, je le sens, le temps qui s'arrête, lorsque je suis avec toi. Le soleil ne bouge plus, et derrière les premiers nuages, toutes les Etoiles de l'Univers nous regardent.
Elle se compare aux sirènes, aux fées, aux hirondelles, à Wendy et à tout plein d'autres choses. Et se comparer aux autres démolit le soi, en soi, brique par brique. Les autres paraissent toujours plus que nous : plus grands, plus beaux, plus intelligents, plus marrants, plus à l'aise, et plus heureux.
Les mots qui nous touchent, car ils nous correspondent. Ils nous heurtent quand ils sont employés contre nous. Chaque mot est une force. Elle peut affermir comme nous déstabiliser [...] Un mot, un seul, pourrait te détruire. Cependant il fait partie de toi. Personne ne peut le nier.
Je voulais faire d'elle une reine, ma Reine, sans penser que sa vie lui appartenait tout entière. C'était à elle d'en décider.
Plus que vivre ensemble, le tout monde est une manière d’être ensemble
La véritable solidarité se joue beaucoup plus près de chaque individu, en traitant chacun dans son caractère singulier
Ta seule escapade est le rêve des autres. (37)
Nous ne sommes pas le ban du monde, nous ne sommes pas sa marge, pas sa province, pas son autour. Nous ne sommes pas son évasion, son aire touristique, encore moins sa rédemption. Nous ne le sauverons pas des horreurs qu’il a commisses, nous ne sommes pas son opposé, nous ne sommes pas l’antagoniste de son récit, pas non plus l’objet absolu enfermé par son imaginaire. Nous restons barbares – qui a écrit ça, déjà? – nous devons rester barbares fondamentalement, être barbares à l’idée même d’être leurs barbares. Seul chemin pour apprendre du monde tout en marchant dans son courant, conserver ce regard, construire à partir de lui, engorger, grossir, grandir, englober le mal pour mieux l’entraver, le juguler, le cannibaliser.
Refuser la fiction des autres. Ne s’appartenir qu’à soi-même. Et rester barbare. Et cannibale.
Nous savons que tous les chemins qui menèrent à la victoire furent un jour remis en cause, par l'adversaire ou par nous-mêmes. Il ne sert à rien de fuir la lutte embrassons-la. Nous sommes sur la bonne route.
Sé an wa, my flingue. C'est un roi enterré. Un roi à la couronne d'élektrolocks. Cent broches ki ka rantré par le tétral é ki ka inondé son cerveau de données nimérik et de rêves virtuels. C'est un roi pirate, my flingue, qui navigue sur les rézo du monde.
– Mes taties, elles m'ont dit : si tu veux sauver le monde, tu fais en sorte qu'aucune langue n'en domine une autre. Parce que quand une langue domine l'autre, l'autre finit par lui appartenir et disparaître. Du coup on existe que si on parle, tu vois ? Alors il faut l'équilibre. Moi, j'y crois, à cette histoire d'équilibre. Faut te demander à quel moment tu oublies que tu appartiens au monde tout entier, et à quel moment tu acceptes de t'enfermer dans une seule partie de l'humanité.