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Critiques de Michel Jean (406)
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Kukum

Dans ce court roman intimiste récompensé de nombreuses fois, Michel Jean revient sur l'histoire d'Almanda Simeon (sa kukum qui veut dire grand-mere en langue innue) En empruntant le regard d'Almanda, il exprime la soif de liberté de cette orpheline irlandaise qui tombera amoureuse d'un jeune Innu. Il lui apprendra la chasse, la survie en milieu hostile, le sens de la famille, la langue et elle s'affranchira des barrières imposées aux femmes autochtones. Elle subira les conséquences de la sédentarisation forcée, l'enlèvement violent de leurs enfants pour les placer dans des pensionnats, la triste urbanisation des paysages.

Sur pratiquement un siècle, on découvre avec horreur la perte de liberté des peuples nomades, la colonisation destructrice des europeens. C'est un témoignage important qui rappelle à quel point la transmission du savoir ancestral est fondamentale.



C'est un récit sobre et qui bouleverse par l'histoire douloureuse qu'il raconte mais je l'ai trouvé peut être même trop sobre manquant parfois d'émotion. À la fois je comprends ce parti pris de livrer un récit pudique et sans pathos, à la fois j'aurais préféré ne pas être qu'une simple spectatrice. C'est peut être l'utilisation de la première personne qui fait que je m'attendais à plus d'émotions ?

Je ne peux tout de même que recommander ce court roman qui donne la parole à un peuple trop souvent oublié.
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Kukum

Almanda est une orpheline, élevée par sa tante et son oncle. Un jour, alors qu’elle travaille aux champs, elle voit Thomas, un indien de la tribu Innus. Ils tombent amoureux. Elle quitte tout pour le suivre.



Ce petit roman est une merveille, une ode à la nature et à l’humilité. Au début du vingtième siècle, le lecteur suit donc Almanda, l’orpheline, qui va se marier avec Thomas, un indien. Elle va se fondre dans la tribu et devenir elle-même une Innue à part entière.



Ce roman nous raconte la vie simple, près de la nature et des animaux de cette tribu indienne qui vit au gré des saisons. Almanda est tout de suite adoptée par sa nouvelle famille: ses belles-sœurs, son beau-père. Elle vit en harmonie avec la nature. Cette dernière est respectée de tous.



Elle va apprendre à chasser, à tisser, à tanner les peaux. Elle va apprendre la langue, les chants. Ce qui frappe dans ce roman c’est l’amour qui unit les membres d’une même famille, d’une même tribu. Quand vient l’hiver rude, il faut soutenir les les plus fragiles, aider les plus vieux, parfois parcourir des kilomètres pour vérifier que tout va bien.



La première moitié du roman nous montre la vie au gré des saisons et des tempêtes. La seconde moitié du livre est plus sombre. Les colons viennent ravager la forêt, bloquer les rivières, chasser et effrayer le gibier. Les Innus sont alors forcés de vivre en ville. L’alcool vient distraire alors les pères de famille. Les enfants sont placés pour être rééduqués! J’ignorais tout cela. Michel Jean retrace la manière dont les Innus ont été forcés d’être sédentarisés au nom du profit des blancs. C’est révoltant et écœurant.



Cette lecture est une claque, une révélation bouleversante et poignante, un récit magistral!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Tiohtiá:ke [Montréal]

J'aime beaucoup le style d'écriture de Michel Jean, paisible, fluide, sensible, rempli d'humanité. Il décrit la réalité de la vie des Autochtones du Québec de manière objective sans ressentiment ou animosité. Ses descriptions de la beauté des paysages me permettent presque de les voir et de les toucher.



Cette histoire touchante des autochtones qui viennent chercher refuge dans le grand Montréal et qui font face à la misère, au mépris, à l'itinérance, à la drogue et à l'alcool mais aussi à la solidarité, à l'amitié, à la résilience et à l'espoir.



Un roman touchant, bouleversant qui nous permet de mieux comprendre ces gens qui ont été déracinés de leur milieu de vie. Une autre route qui mène à la compassion.
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Kukum

Bouleversant et attachant. Il y avait très longtemps que je n'avais pas pleuré en lisant un livre. L'écriture nous englobe et nous fait plonger dans un monde mal connu avec une franchise et une honnêteté déroutante. Un grand sentiment d'impuissance nous habite en lisant ces lignes.
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Kukum

Un livre magnifique avec une écriture simple qui m'a permis de comprendre, un peu, ces premières nations; comment elles ont été 'parquées' et comment leur culture a commencé à disparaitre au tournant du 20ème siècle. Je viens de faire le lien grace à ce livre. Comment avec l'industrialisation du Canada, leur territoire naturel a été défiguré. Il y a une certaine réminiscence avec ce qui se passe aujourd'hui. L'avidité humaine semble sans limites et cela ne date pas d'hier!

Je trouve magnifique la simplicité et l'apreté de leur ancienne vie.

Merci pour ce beau livre.

J'ai appris que caribou et orignal sont deux animaux différents!
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Maikan

Un roman fort sur le douloureux sujet des pensionnats canadiens pour jeunes indiens, véritables centres de rééducation pour « tuer l’indien dans l’enfant ».



En 2013, suite à une décision des autorités canadiennes prévoyant d’indemniser les enfants de ces pensionnats, l’avocate Audrey Duval se lance dans la recherche de trois d’entre eux.

Marie, Virginie et Charles sont tous trois des Innus de la communauté Mashteuiatsh, arrachés à leur famille pour être envoyés au pensionnat de Fort George en 1936. Privés de leurs familles, de leur langue maternelle, de leurs traditions et même de leur nom, ils sont soumis aux humiliations et aux sévices des missionnaires catholiques.



J’ai été très touchée par ces trois enfants, qui chacun à leur manière tentent de survivre à l’enfer du pensionnat en s’accrochant aux souvenirs de leur vie d’avant, la nature, la chasse et leurs familles. Pourtant comme le comprend rapidement Marie, ce sont ceux d’un passé révolu (page 125): « Plus rien ne sera jamais pareil. Même quand on va retourner chez nous. Plus rien ne sera comme avant ».



Marie évoque aussi la vie difficile et souvent tragique de ces hommes et de ces femmes dans les réserves, privés de leur terre et de leur mode de vie, confrontés à la pauvreté et à l’alcoolisme.

Leur parcours m’a rappelé celui de Saul Indian Horse dans le très beau roman Jeu blanc de Richard Wagamese.



L’auteur dédie ce livre aux membres de sa famille ayant fréquenté le pensionnat de Fort George.
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Maikan

Après le magnifique KUKUM, MAIKAN raconte l’histoire tragique des enfants inuits enlevés de force à leurs familles par le gouvernement Canadien et emmenés à Fort George pour les « éduquer ».

Le gouvernement garantit aux parents, l’éducation religieuse, l’instruction, l’alimentation à leurs faims……

La réalité est aux antipodes, ils perdent leurs identités et deviennent des numéros, la barbarie, la faim, la violence, l’abus sexuel….. ces enfants vivent l’horreur.



L’histoire se passe sur deux époques avec un retour en 1936 et les premiers arrivants dans le Fort et en 2013 avec Audrey, avocate à la recherche de survivants.



Audrey essaye de retrouver les enfants enfermés de force dans le Fort afin de leur transmettre le dédommagement du gouvernement Canadien.

Elle va rencontrer Marie, alcoolique, isolée de tous et va tenter de comprendre l’horreur qu’elle a vécu, que tous ces enfants ont vécu…..

Roman bien aussi fort que le précédent mais très sombre de part le sujet. Il retranscrit l’horreur qu’ont vécu ces enfants sous la «caution »du gouvernement Canadien, toutes ces vies brisées…..

Roman fort, intense et très émouvant.

Merci aux éditions Dépaysage et Babelio pour la si belle découverte.

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Treize à table - 2018

Recueil de nouvelles littéraires ayant pour thème les repas. Malheureusement, j'ai eu l'impression de lire uniquement des descriptions de repas et très peu d'histoires... C'est très vite devenu lassant, même si ça m'a ouvert l'appétit. C'est peut-être le thème qui n'est pas mon préféré, mais je n'ai vraiment pas vu l'intérêt de ces nouvelles.
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Kukum

Gros coup de cœur pour ce roman. On raconte l’histoire d’Almanda, une femme blanche qui épouse un homme Innu. On en apprend beaucoup sur leur mode de vie, leurs valeurs. A la moitié du livre, on découvre les effets dévastateurs de la colonisation sur ce peuple. Très instructif. Je le recommande chaudement.
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Amun

"En ces temps où sévit un fléau amené par la folie d’un système sans frein qui dérègle, massacre, asservit tout ce qu’il touche, en ces temps de maladie instrumentalisée par des politico-financiers sans scrupules, peut-être parviendrons-nous à entendre enfin la voix de celles qui depuis des lustres voient les cadavres s’accumuler sans trêve, de ceux qui se sont vus et se voient toujours dépossédés de leur territoires, de celles qui voient encore aujourd’hui leurs soeurs, leur mère ou leurs filles disparaitre sur des routes maudites, de ceux qui avaient tissé une autre alliance avec la terre."

Kits Hilaire (Extrait) pour DM
Lien : https://doublemarge.com/nata..
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Maikan

Août 1936. Alors qu'elles reviennent de la chasse et se préparent à quitter Pointe Bleue pour partir vers les territoires d'hiver des Innus avec leur famille, Virginie Paul et Marie Nepton sont embarquées avec les autres enfants du village pour aller passer l'année scolaire dans un pensionnat. L'ordre est venu du gouvernement canadien et leurs parents, le coeur gros, n'ont pas pu faire autrement que de les laisser partir à plus de mille kilomètres de chez eux, à Fort George.

Le voyage est éprouvant pour tous les enfants d'autant plus que rien de ce qui a été annoncé aux parents ne s'avère vrai. Les religieux leur dispensent bien des cours, mais sles enfants subissent quotidiennement de nombreuses violences et humiliations de toutes sortes. Ils ont faim et froid et n'ont plus le droit de parler leur langue, même entre eux. Leurs cheveux sont coupés et tout ce qui les reliait à leurs proches leur est retiré...même leur nom. Désormais, ils ne porteront qu'un simple numéro, et ils devront endurer quotidiennement des critiques sur le mode de vie sauvage de leurs parents. Le but du gouvernement, c'est de les assimiler en leur faisant perdre leur idendité d'indien.

Là-bas, Virginie va faire connaissance avec Charles Vollant, un étrange garçon, toujours seul et les deux adolescents vont se rapprocher et tomber amoureux ce qui leur donnera plus de force pour lutter contre leurs agresseurs. Un jour les deux jeunes gens disparaissent mystérieusement.

Soixante et dix ans plus tard, en 2013, Audrey Duval, une jeune avocate, doit remplir son contrat moral annuel : le barreau invite en effet tous les avocats à défendre gratuitement une cause qui leur tient à coeur. Elle décide d'enquêter sur le pensionnat de Fort George. Elle espère que les personnes toujours en vie, pourront toucher l'indemnité à laquelle ils ont à présent droit. Mais elle découvre que parmi tous les enfants présents à Fort George, trois ont mystérieusement disparu sans que personne ne soit capable de savoir ce qu'ils sont devenus, et s'ils sont encore en vie.

Audrey va donc mener une véritable enquête qui la mènera loin de chez elle pour tenter d'amadouer une vieille dame mutique, devenue alcoolique, et comprendre pourquoi elle est venue s'échouer là, dans cette réserve où personne ne la connait : c'est Marie Nepton.



Voici un roman que je ne connaissais pas qui a déjà été publié une première fois en 2013 sous le titre, "le vent en parle encore".

Après avoir lu du même auteur, "Kukum" que j'ai beaucoup aimé, il était normal que je continue la découverte de cet auteur en lisant "Maikan" qui signifie "les loups". Inutile que je vous précise que l'auteur s'est inspiré de faits réels. Comme vous pouvez le deviner les loups ce sont les religieux qui traquent inlassablement les enfants pour assouvir leurs instincts les plus primitifs. L'auteur ne condamne pas, il expose simplement des faits, avec une certaine distance même, mais en les rendant les plus réalistes possibles. Le ton employé par l'auteur ne rend pas plus facile pour le lecteur, à accepter les scènes très révoltantes de viols et de maltraitance envers ces enfants et adolescents.

J'ai aimé cependant retrouver l'écriture toute en simplicité mais tellement émouvante de Michel Jean. Et la manière dont l'auteur s'empare des différents personnages en nous restituant leur vécu, est totalement bouleversante.

C'est donc une histoire infiniment triste. On perd espoir dans la nature humaine en le lisant. Comment le gouvernement canadien a-t-il pu participer à une telle destruction, à la disparition programmée de tout un peuple ? Nous savons tous à quel point les autochtones (ici dans l'histoire, ce sont les Innus de Mashteuiatsh) ont vécu des événements douloureux, mais je connaissais peu la responsabilité du Canada dans cette catastrophe humaine.

On frémit quand on pense aux 150 000 enfants qui ont vécu la même chose sous prétexte d'être assimilés et de "tuer l'indien" en eux. On frémit aussi quand on pense que le dernier pensionnat a fermé ses portes seulement en 1996.

Mais ce que j'ai trouvé très positif, c'est le fait que le roman traite aussi de l'importance de la parole pour se libérer du passé, de l'importance de la réparation et de la reconnaissance des torts endurés pour les survivants (et les descendants) de tels actes de violence, mais aussi bien entendu du traumatisme et de la manière dont chacun va arriver à l'accepter et parfois à le dépasser pour continuer à vivre.


Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Qimmik

Si c’est vrai qu’on doit savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, ça s’avère tout aussi important de saisir le passé pour donner sens au présent. Peuple millénaire descendant de Thulé, les Inuit ont fait des landes du Nunavik leur terre d’accueil, leur mère nourricière. Et pour survivre aux affres de ces vastes terres arides et inhospitalières, les Inuit ont non seulement fait des kimmiit, leurs chiens, de fidèles compagnons, mais également leurs moyens de protection, de locomotion, un mode de vie austère assuré que par la symbiose entre l’humain et la bête qui n’a de bête que le nom, celui-ci estimé à part entière, à sa juste valeur. Mais comme toute bonne chose à une fin, l’odeur délétère du colonisateur s’est faite sentir, a soufflé, a tout gâché pour le moins qu’on puisse dire. « Qimmik » de Michel Jean, une saisissante lecture relatant la descente aux enfers d’un peuple qui n’avait pourtant rien demandé, parqué et abattu contre gré, vents et marées.

« Les gens du sud leur ont imposé leur propre notion du progrès et, aujourd'hui, ils en sont réduits à habiter des villages isolés, dans un désœuvrement qui fait honte à nos sociétés. »
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Kukum

Kukum signifie "grand-mère" en Innu-aimun et c'est l'histoire de l'arrière grand-mère de l'auteur Michel Jean.

Une femme blanche, Almanda, choisit, par amour pour Thomas, d'adopter le mode de vie de la communauté innue. C'est une femme admirable à la force tranquille et déterminée. Elle aura neuf enfants et une nombreuse descendance.

Elle nous raconte son parcours de nomade, de trappe, de chasse, de mère de famille entaché par une sédentarité forcée.

J'ai beaucoup aimé ce récit.
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Kukum

Depuis le décès des ses parents, Almanda, vit avec son oncle et sa tante. Adolescente, elle rencontre Thomas, un jeune indien innu. Très vite, ils se marient et Almanda quitte la vie citadine pour une vie de trappeur après de sa nouvelle famille.



C’est par la voix d’Amanda que l’on découvre le mode de vie des Innus, leurs traditions et ce besoin de vivre au plus près de la nature.

C’est également avec pudeur qu’elle raconte le quotidien dans les réserves, entre alcoolisme, assimilation forcée et assistanat.



L’auteur raconte ici l’histoire de sa grand-mère, sa kukum.

A travers elle, il livre un merveilleux témoignage du peuple des Innus, sans jamais verser dans le pathos.

Ce livre est également une très belle déclaration d'amour d'un petit-fils à sa kukum Almanda, femme combative et admirable.



Ce livre est un petit bijou pour qui aime les histoires de femme exceptionnelle, de grands espaces, de peuples vivant en symbiose avec la nature et de culture amérindienne.

J'ai adoré !

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Kukum

C'est sur les bords du lac Péribonka, au Québec, à travers ses forêts luxuriantes, qu'Almanda s'apprête à se lancer dans une nouvelle vie.



Cette jeune orpheline ne sais pas encore quel tour sa vie est sur le point de prendre lorsqu'elle décide de se marier avec un jeune chasseur innu.



Commence une existence de nomade auprès de ce clan des Atuk-Siméon qu'elle vient de rejoindre, se complaisant dans le sentiment de liberté qui en découle.



Thomas, son mari, à tout à lui enseigner de cette nouvelle vie dans laquelle elle s'est lancée et ignore tout. L'apprentissage de la chasse, le tannage de la peau, la tire de la sève d'érable, les us et coutumes, les légendes et le langage innu…



Les sens en éveil dans ce monde d'une beauté rare, mais également aux aguets face à son adversité, ses pièges, ses tempêtes, ici où l'homme n'est supérieur à rien, où tout ce qui vit est égal, où la communication se fait autant avec dieu qu'avec la nature.



Seulement, dans cette époque de tous les changements, l'industrialisation est en marche et écarte tout ce qui se trouve sur son chemin. Scieries, chemins de fer, bateaux à vapeur, barrages... Les paysages comme les traditions sont sur le point d'être défigurés à jamais.



L'auteur dresse ainsi à travers le portrait haut en couleur de son aïeule, sa Kukum, un hommage émouvant, honorant la mémoire de ces communautés dont on a sapé le mode de vie par "droit supérieur". Aucun mot acerbe pour dénoncer, le constat des faits réels étant bien assez révoltant et triste comme ça.
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Kukum

« Il me parlait de son pays et moi de la vie au village, de l’école qu’il n’avait jamais fréquentée. Il essayait de m’apprendre quelques mots de sa langue, mais je n’étais pas bonne élève et ça le faisait rire. Son français ne s’améliorait guère plus que mon innu, mais il m’expliquait avec patience son monde. L’expédition en famille vers le territoire sur la Péribonka, le campement installé pour l’hiver au cœur de la forêt, la trappe et les voyages de chasse au caribou dans la grande plaine du Nord. Et tout le travail nécessaire pour préserver et entreposer la viande et la peau des bêtes. […] »



Kukum, Michel Jean @micheljeanofficiel @editions.depaysage #prixvleel2020



Quel magnifique récit !



Je comprends qu’il ait été autant primé (il a notamment reçu le premier prix @vleel_ ), ce qui est largement mérité !



Kukum, grand-mère en langue innue, raconte l’histoire de la grand-mère de l’auteur, Almanda, orpheline de deux colons qui voulaient tenter leur chance dans le Nouveau Monde, élevée par la tante et l’oncle, et qui s’éprend d’un jeune Innu. Ils se marient, elle le suit dans sa famille et commence à vivre à ses côtés la vie nomade que menait encore ce peuple autochtone en ce temps-là.



Ce livre est beau par son authenticité, car l’auteur nous conte la vie de son aïeule avec beaucoup de tendresse et d’admiration, de respect aussi. Son parcours unique est inspirant et nous permet de vivre, à travers ses mots, le quotidien de ce peuple, aujourd’hui sédentarisé par obligation.



Ce roman met aussi en lumière une nature belle et envoûtante, une vie au rythme des saisons, fascinante et merveilleuse.



«La rivière Péribonka monte presque en ligne droite vers le nord. Les feuilles rouges et jaunes jetaient des touches de couleur dans l’écrin de verdure qui l’enserrait. À mesure que la température biassait, l’eau prenait des teintes de bleu profond. »



C’est avec un vif intérêt que l’on découvre le mode de vie, les us et coutumes des Innus, leur langue aussi.



« kun, la « neige » devient ushashush quand il s’agit de « neige folle », nekauakun pour de la « neige granuleuse » ou kassuaauan si on parle de « neige humide ». »



Cependant, ce récit n’est pas du tout contemplatif ou naïf. En effet, l’équilibre des autochtones est menacé par l’arrivée massive de colons blancs… et tout bascule !



L’auteur nous narre alors la nature défigurée, l’arrivée du chemin de fer, les pensionnats où les colons tentent d’assimiler les jeunes Innus… cette partie du récit devient poignante, douloureuse même !



« Quand, plus tard, toutes les histoires d’horreur sur les pensionnats ont commencé à circuler, je me suis demandé ce qui était vraiment arrivé à Julienne, sans jamais avoir de réponses. »



Et cette authenticité, si prenante, si vivante, donne au récit sa profondeur, sa richesse !



Kukum, grand-mère, Almanda… cette femme qui a tant vu, tant vécu, et que son petit-fils nous raconte avec tant de talent, on ne peut que l’aimer, être touché par elle, par le récit de sa vie, son courage, sa liberté farouche, sa détermination!



Une histoire qu’on ne peut oublier de sitôt.



Un beau et grand roman.



Un hommage au peuple innu.
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Kukum

Quelle magnifique lecture!

A travers la plume de son arrière petit-fils, Almanda nous livre le récit de sa vie. Orpheline élevée par son oncle et sa tante, modestes fermiers québécois, elle a 15 ans lorsqu'elle rencontre Thomas, jeune et bel indien Innu, qui l'initiera, pour son plus grand bonheur, à la culture et au mode de vie de sa communauté, à l'amour, la solidarité...

On suit avec délectation leurs aventures dans la forêt, leurs joies mais aussi leurs douleurs.

C'est une ode à l'amour, à la nature et à la liberté
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Kukum

J'ai adoré ce roman ! La subtilité des sentiments mêlés, la beauté des paysages et la sagesse des Innus m'ont conquise !



Michel Jean, arrière petit-ils d'Almanda Siméon, livre un récit touchant de la vie de son aïeule. La narration très personnelle, à travers les souvenirs, est particulièrement intimiste et bouleversante.



Une ôde sublime à la Nature et aux peuples racines

La première partie du livre décrit l'adaptation d'Almanda, jeune mariée, à la vie nomade. Jeune femme éprise de liberté, Almanda brise les barrières pour suivre Thomas à la chasse et à la traite des peaux. Dans cette partie, les descriptions de la vie au grand air en harmonie avec les animaux et les éléments sont magnifiques.



Kukum raconte ensuite l'arrivée des Québécois et l'acculturation forcée qui a commencé avec la dépossession des Innus de leur territoire par la déforestation massive.



La nostalgie et l'amour qui se dégagent des paroles de la narratrice sont bouleversants.


Lien : https://alombredufrangipanie..
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Kukum

Sur les rives du lac Pékouakami, une vieille indienne raconte sa vie d’orpheline québecquoise amoureuse d’un indien Innu. Elle va quitter les siens et embrasser leur mode de vie nomade, en symbiose avec leur territoire bientôt menacé, nostalgique d’une époque dure mais harmonieuse face aux irrémédiables dégâts apportés par le « progrès ». Michel Jean nous livre ici un magnifique portrait de son aïeule, une personnalité hors du commun capable de s’affranchir de tous les carcans pour vivre la vie qu’elle avait souhaitée. Un bien bel hommage à la communauté Innu et aux paysages majestueux qui les entouraient avant d’être dévastés par la déforestation, nous offrant une perspective précieuse et émouvante de l’histoire et de la culture autochtones. Ce roman est un véritable petit bijou de sensibilité sans mièvrerie, sans jugement, sans manichéisme. A découvrir et partager sans retenue !
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Kukum

Quelle oeuvre extraordinaire!



Je vis au Québec et ce livre a changé ma vision choses: je ne peux plus me promener en forêt sans penser aux autochtones et à Almanda. Je comprends maintenant mieux les traumatismes intergénérationnels aussi.



Vraiment un livre que je recommande chaudement! Je lirai les autres du même auteur!
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