La communauté Innue m’était jusqu’à l’année dernière complètement inconnue. C’est grâce à Kukum de Michel Jean, que je découvris pour la première fois les autochtones québécois. Une première rencontre sur le papier, un coup de cœur, puis une rencontre « presque en vrai » avec l’auteur et son éditeur français @editions.depaysage de lors d’un @vleel_ . Nous étions tous, depuis lors, très attentifs concernant la prochaine parution française de l’auteur.
Maikan, loups en innu, initialement Le vent en parle encore, au Québec, nous raconte le drame des pensionnats autochtones. Un pan de l’histoire tu et méconnu qui révèle peu à peu toutes ses atrocités. Il y a encore quelques semaines, le Canada était en émoi avec de nombreuses découvertes macabres. Et ce ne sont malheureusement que les débuts. Un « génocide culturel et humain » occulté depuis tant d’années… Le dernier pensionnat canadien a fermé ses portes en 1996. Au Québec, il y en avait douze dont celui de Fort George.
1936. Comme de nombreux enfants autochtones, Charles, Virginie et Marie, sont arrachés à leurs parents par le gouvernement canadien, et conduits au pensionnat de Fort George, tenu par des catholiques. Leur objectif est clair : assimiler les enfants et « tuer l’indien » qui est en eux. En entrant au pensionnat, ils perdent alors tout identité : ils deviennent des numéros, ont les cheveux coupés, et n’ont plus le droit de parler leur langue maternelle. Dix mois avant de pouvoir revoir leur famille. Des mois interminables, où ils vont vivre l’enfer subissant humiliations, sévices et violences sexuelles.
2013. Parallèlement à l’histoire des enfants, nous suivons l’avocate Audrey Duval, qui aide les survivants des pensionnats. Un travail digne d’une enquêtrice pour permettre aux personnes de toucher les indemnités qui leur sont dues. Seulement cette nouvelle mission s’avère plus compliquée. Sur trois noms, seul un est inscrit sur le Registre des Indiens. Que s’est-il passé à Fort George ?
Inutile de vous dire que j’ai encore une fois été conquise par ce roman de Michel Jean.
. Les faits sont là, réels dans toute leur horreur et pourtant l’auteur n’est jamais vindicatif et écrit avec beaucoup de pudeur et douceur. Dans Kukum, l’écrivain nous mentionnait ces pensionnats via des membres de sa famille dont un qui n’est jamais revenu. Nous étions déjà révoltés par ces révélations, mais dans Maikan, nous sommes plongés au cœur du pensionnat avec les enfants, et nous ne pouvons malheureusement que subir avec eux. J’ai aimé cette alternance du passé et du présent, nous permettant de reconstruire petit à petit les pièces du puzzle. J’ai aimé cette amitié et cet amour en vers et contre tout.
Un texte pour ne pas oublier, un texte pour comprendre les survivants et leurs traumatismes d’aujourd’hui…
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