Citations de Michel Quint (396)
"De la rue Faidherbe qui descend vers l'opéra monte une rhapsodie furieuse, des chants, l'hymne des ronds-points occupés, leur carmagnole sommaire, on est là, on est làààà, des slogans Macron-démission, on lâche rien, des fracas de verre brisé, de larges respirations de foule, une sorte de souffle chaud, un foehn de manif glorieuse, des explosions, des hurlements mordants, et des piétinements, de la semelle à battre le pavé, les sirènes des ambulances et des fumées brèves. Face au silence massif de la police, son opposition minérale, ce front obstiné d'hommes caparaçonnés de noir comme des chevaux d'arène et qui regardent venir la mitraille, caillasse et boulons. Parfois un éclair jaune luit dans les failles de leur muraille quand ils courbent l'échine sous les projectiles, lèvent les boucliers.
mais attention: les gens avaient beau avoir du gris à l'ame, ils tachaient quand de ne pas trop courber l'échine
Mon père revenait de ses prestations bourré de reconnaissance liquide et satisfait d'être ivre par devoir.
Consentir à autrui le pouvoir de vie et de mort sur soi, ou se croire si au-dessus de tout qu'on puisse décider du prix de telle ou telle vue, c'est quitter toute dignité et laisser le mal devenir une valeur.
Pardon d'être, avec cet uniforme, du côté du mal !
Parce que les parenthèses n'éxistent pas dans l'Histoire.
Victime expiatoire, choix inhumain.
J'essaierai, papa d'être tous ceux-là dont les rires ont fini dans les forêts de hêtres, des taillis de bouleaux, là-bas, vers l'aube, et que tu tentas de ressusciter. Je tâcherais aussi d'être toi qui n'a jamais perdu la mémoire.
Il n'y a pas de leçon dans l'histoire. Sauf à considérer l'individu, la façon dont il vit la grande machine, ses bonheurs et ses chagrins. Peut-être l'histoire est seulement faite des soupirs d'aise ou d'agonies de chacun... Mais, s'il s'agit d'y voir clair aujourd'hui, tout est bon pour réveiller la vérité...
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Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir...?
- Maintenant j'aimerais un baiser. On n'aura peut-être pas l'occasion avant une éternité... Avant l'éternité.
(...)
- L'éternité c'est pas toujours très long. Et quand bien même j'ai le temps...
L’éternité c’est pas toujours très long. Et quand bien même, j’ai le temps…
Je m’appelle Jules. J’ai dix-sept ans et je suis amoureux pour la vie. Ce matin de juillet, elle est entrée dans la libreria Stendhal à Rome où je m’incruste depuis le début des vacances, avec juste le bruit doux de son sourire et j’ai oublié aussitôt quelle page je lisais, quel livre.
Elle est tout près je pâlis, je rougis à sa vue, quelque chose de cet ordre. Et à l'instant le mot me vient : foutu, Jules t'es foutu. Amoureux pour la vie.
« Avec Burma, les amours mortes de ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi »
Peut-être, simplement, qu'elle fait sa liste de regrets. Qu'elle accomplit aussi un travail d'archéologue de la mémoire, remet au jour des vestiges de sa vie lourds de j'ai eu tort, de j'aurais pas dû.
Adrien est éclusier à Roubaix ,vit avec Pierrette et a un petit garçon . Un jour il reçoit une carte postale écrite à l'encre rouge. Elle a été envoyée par sa femme, Christine, qui l'a quitté cinq ans auparavant. Elle a été postée à Gréoux-les-Bains, une petite ville des Alpes de Haute-Provence.
Il décide de partir la retrouver .
Il rencontrera son amant Arnaud ...
Que c'est -il passé car Christine n'est plus dans le petit village ..
Il va reconstituer un puzzle fait de cartes postales et de cadavres ...
Veut -il retrouver son amour passé ?
Quand Christine , la femme d'Adrien , lui écrivit après 5 ans d'absence , il crut que l'été revenait un peu plus tôt et partit la rejoindre dans une petite ville du midi .
Mais Adrien n'y trouvera que les ruines d'un passé dont personne ne voulait se souvenir , des gens qui avaient peur et d'une vague fantôme qui lui rappelai Christine . Alors il comprit que le message au dos de la carte postale était écrit avec du sang .
Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. Il semble que ce même jour, il ait attendu la sortie de l'accusé et l'ait simplement considéré à distance sans chercher à lui adresser la parole.
Tout à l'heure, j'ai bien cru que j'étais cuit. La Gestapo a une façon de monter l'escalier qui ne trompe pas.
Parfois, elle sortait les cartes postales qu’elle ne lui envoyait pas, en relisait les maigres textes,caressait le glacé de la photo, imaginait l’effet qu’elles feraient, puis les remettait dans leur cachette.
Elle ne parvenait pas à savoir si elle lui avait pardonné… Adrien qu’elle avait haï au point de le quitter.À force de guetter la voiture dans le parc, d’essayer de distraire le jour, le soir la surprenait, inquiète et décoiffée. L’impatience ne commençait qu’à la nuit crainte et désirée. Elle se prenait en flagrant délit de retard, courait à ses armoires, jetait des robes sur le lit, ’embrouillait : laquelle ? Avec quelles chaussures ?
Il n’avait aucune confiance en son pouvoir de séduction, même si lui se laissait toujours éblouir. En fait, il se rendait compte aujourd’hui qu’il n’avait rien à dire aux femmes. Il se contentait de les regarder, espérant qu’elles comprennent ses élans mais jamais non plus il n’aurait osé tendre les bras.