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Citations de Michel Quint (397)


A cette heure, la matinée est entamée à peine sur l’horizon comme un coin de rideau relevé par le vent et on sent pourtant déjà que ce jour-là est plus grand que les autres, les riquiqui, ratatinés de routine. Non, celui-ci est gros, le ventre plein d’heures distendues par le chaos immense de l’univers et par celui, pas moins moche, d’Erquignies-en-Ferrain. Il en sera encore d’autres, avant la fin février, étirés, ouverts comme des gouffres du temps, où les conduites cruelles d’aujourd’hui, l’oubli de toute dignité humaine, s’ajoutent au limon fertile d’une décennie de violence, de siècles, même, de barbarie ininterrompue. (p. 320.)
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Et ainsi, sur l’absence, la disparition, se resserre le tissu vivant, humain, d’un village, au moins pendant cette promenade funèbre. Et puis on s’approche autant que possible de la fosse ouverte, côté nord, d’où on peut même apercevoir la drève des contrebandiers, sa ligne de saules comme des épines sur la campagne. (p. 215.)
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- Je prendrai un Dubonnet ?
La voix sombre, pleine de nuits avalées au goulot, interrogative, presque, c’est à Robert de décider de sa boisson. (p. 128.)
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"Ici Frédéric Pottecher qui vous parle de bordeaux, dans la caserne Boudet... se tiendra le procès des bourreaux d'Oradour..."
(p.207)
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C'est formidable, et terrible, la force simple de cette masse d'affamés, de sans boulot. Et puis voilà, le mastodonte des damnés de la crise financière démarre dans le fracas des orphéons, chacun y va de son flonflon, le ciel de la ville pète de musiques. C'est ainsi en Flandre, on conduit les deuils dans une allégresse de vie. On proteste avec les moyens des réjouissances populaires.
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On m'ôtera pas de l'esprit que la loterie nationale c'est truqué : un chef d'Etat de 68 ans qui se prend une jeunette comme épouse a besoin de sous. Parce que côté politique, il a peut-être la santé, mais côté matelas, le cher Gaston doit manquer de ressort !
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« -On va bien s’amuser…
C’est tout ce qu’il a dit en s’arrêtant dans la lumière. D’une voix remplie d’étés, de merveilleux nuages, du sable et des vagues roulant dedans, à chavirer n’importe quelle femme fatale.
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« Faut dire qu’il est laid Bastien, une perche à houblon fringuée en épouvantail. »
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« Ça m’a fait vlan au creux de la poitrine, du chaud aux joues, un picotis partout, partout et une bête envie de pleurer… L’amour, le mot amour, j’y ai pas pensé, comment voulez-vous… J’ai seulement plus vu que lui, les autres au diable, et ses fossettes au menton, aux pommettes, ses mains sans arrêt envolées, à parler elles aussi au-delà de ses paroles que j’écoutais pas… »
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Attention, monsieur, aujourd'hui vous ne pouvez pas vous figurer, ais, à ces époques de juste avant-guerre, la Chartreuse était le fantôme du monument que vous visite cette après-midi, tout restauré, avec des odeurs de culture pour intellectuels et théâtre chic ...
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Je viens de sauter le pas : abandonner une carrière bancale de prof de lettres, le blabla décharné sur Le Cid, entre autres, à des mômes arrogants réclamant du cul plutôt que la chair des mots, et une demoiselle possessive, prof pareil, soucieuse de son avancement
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Ainsi,suivant les étagères comme on s'abandonne au cours d'un fleuve,au fil d'un chemin,Abdel explore la surface de sa vie et le détail d'une géographie dont les continents sont demeurés immuables,sans dérive aucune:jeunesse,policiers,sciences humaines,littérature française,étrangère...
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Et qui achèterait une librairie quand un géant de le vente de livres en ligne s'installe dans la ville?
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Il parlait de la sorte,Georges,disait que les guerres sont finies et que les ivres sont des amis communs à tous les hommes,des lieux où faire la paix.
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Juste au creux de l'artère,de l'intérieur du magasin qu'on peut dépasser d'un seul pas allongé comme pour sauter un ruisseau,on n'a d'horizon qu’un haut mur aveugle de pierre noircie et de brique sale
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Des romans qui racontent ces liaisons étouffées par les convenances de classe sociale, l'argent et les préjugés de tous ordres, qui font scandale et mènent à la perte, des histoires de tragique amoureux, Abdel pourrait en citer des pages , ne serait-ce que celle de Julien Sorel, même cette bécasse de Bovary, et justement, Yvonne de Galais avec Meaulnes, ah merde, Yvonne entichée d'un terroriste peut-être repenti au point de s'équiper en dessous coquins et de conserver cette panoplie comme un morceau de la vraie croix après rupture du Don Juan, qui l'eût cru?
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Yvonne a également hérité de l'officieux fonds social de son père qui partageait ses enthousiasmes de lecture avec les clients pour combattre l'analphabétisme, l'illettrisme, enchanter le monde et faciliter l'intégration des polacks, espingouins, portos, macaronis, niakoués, bicots et bougnoules, Oui monsieur faut pas avoir peur des mots, les gros faut les convoquer, les regarder en face et leur faire honte en public.
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Les libraires ont une responsabilité civile, à eux de refuser la démagogie et le profit facile, pas possible de jouer les Ponce Pilate.
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Mais personne baisse les bras: on n'a plus que de la mémoire, on est des gens sans destin écrit d'avance. Et même si on avait: on est illettrés, on saurait pas le lire. .. (...)
... Mais par la culture, l'expression artistique, c'est des grands mots, faire parler, amener à écrire, à raconter, ensemble, souvent la mère et le petit, la gamine, les retirer des foyers, des fois le père, c'est bien de rêver si on peut ramener le père aussi, on refait une famille, ils sont ensemble. (p. 69-70)
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Zita, petite boule de fatigue en jean et débardeur noirs, crevée de sa journée chez -Repères-, pauses étriquées, courses entre des rayonnages immenses comme une ville hostile pour rassembler les commandes, pas de contacts humains, aucun conseil à donner à personne. Avec son diplôme des métiers du livre elle n'est même plus libraire...(p.51)
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