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Citations de Michel Quint (396)


Elle arbore un chagrin haute couture, de la larme sur mesure, du sanglot de défilé .
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il m'ouvrait sa vie et m'offrait humblement tout ce qu'il avait, d'effroyables jardins, dévastés, sanglants, cruels.
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Pendant qu’on se dévorait les patates, il tenait son fusil comme une trompette. Un saxo plutôt. Il souffllait dans le canon en imitant un petit air
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Quand on allait crever, on n’y pensait plus. Non, on n’y pensait plus, on était encore des gamins à ce point et, lui, il était rigolo à ce point.
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Ces derniers jours, Saïd, le maniaque des listes, a fini de contrôler le stock, coché sur les liasses sorties de l’imprimante les volumes effectivement présents. Certains titres sentent le soufre ou le moisi, le passé de mode. Qu’est-ce que ça vaut, le « Rigodon » de Céline dans l’édition originale, et un Cesbron ? Qui se souvient de Gilbert Cesbron et de ses chiens perdus ?
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Julie, sa femme, c’était Gabrielle Fontan, une vieille actrice musaraigne oublié de tous, maigre à trouer ses gilets, riquiqui à se cacher derrière ses deux mains ouvertes, frisottée et l’œil vache, et cette voix de ragoteuse de palier, à vous râper l’âme. Plus personne ne connaît cette actrice. Plus personne ne connaît personne. Chacun pour soi. Moi je me souviens d’elle, sans honte aucune, autant que de Marilyn.
(p. 12)
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Le nom de l’accusé ? Je m’en souviens à peine d’un écho brutal comme d’une gifle méprisante et même cela je veux l’avoir oublié demain pour me garder en mémoire que ceux des êtres qu’ils déporta de la vie. J’aurais demain aux yeux de grand cernes soulignés de noir , au joues un plâtras de faux macchabées. J’essaierai Papa d’être tout ceux-là dont les rires on finit dans les forêts de hêtres, des taillis de bouleaux, là-bas vers l’aube et que tu tenta de ressusciter. Je tacherais aussi d’être toi qui n’a jamais perdu la mémoire. De mon mieux, je ferai le clos de mon mieux . Et peut-être ainsi je parviendrai à faire l’homme au nom de tous.(p75)
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Parce que Vichy a eu lieu, parce que les parenthèses existe pas dans l’Histoire, que L’Humanité profonde, la dignité, la conformité au bien moral échappent au droit, à la légalité. Il me semble ainsi que ce train m’emporte au procès d’un ogre et d’un monstre. Et qu’il est de mon devoir de t’y présenter Papa ainsi que Gaston,Nicole, Bernd et les autres. Ces ombres douloureuse, d’où qu’elles soient, parce que cet hommes là, qui tente de de faire de son procès, une mascarade qui joue les pitoyables pitres, aucun des ennemis d’alors ne fut pire et beaucoup d’entre eux l’auraient haï de trahir tout dignité. Alors on va voir si la dignité d’un prétoire qui a laissé un tel bourreau jouir d’encore des miettes de liberté, comme s’il avait en capitalisation indivise tout le temps, toute l’éternité voler à ce qu’il déporta, on va voir si cette dignité splendide d’hermine et de pourpre s’accorde du sens du macabre et de l’humour. (P74-75)
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Consentir à autrui, le pouvoir de vie et de mort sur soi, ou se croire si au-dessus de tout qu’on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c’est quitter tout dignité et laisser le mal devenir une valeur (p61)
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Si vous lui offrez une victime expiatoire, vous collaborez vous le justifiez, sa proposition de choix inhumain, deviens raisonnable, presque charitable (p60)
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Et ainsi de suite, avec une étonnante connaissance des appartenances politiques il ramenait en désordre le gâchis, les vieux règlements de comptes, la réalité tragique d’avant la fabrication du mythe mensonger et unique d’une Algérie unie pour son indépendance sous la seule bannière du FLN
A l’époque tous les cafés des Algériens à l’Épeule, à la Potinnerie, tu savais d’avance si tu pouvais entrer si tu donnais ta cotisation au FLN ou au MNA. Acheter des cigarettes, jouer au tiercé, regarder le foot sur la grosse télé suspendue, c’était permis pour tous, mais boire un thé, non… Ou alors accompagné d’un Français. Un d’ici et Georges faisait l’écrivain public de temps en temps. J’allais avec lui en plus que je faisais les vitres dans dans des usines que j’ai rencontré des algériens ouvriers dedans La Lainière, Masurel, les peignages, les tissages, les filatures…
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Alors, on se retrousse les manches, monsieur le coupé en deux, monsieur cul entre deux chaises, arabo-européen ! Se moquer de lui-même le requinque, comme au matin de l’oral à l’agreg, La Fontaine au programme, des suées de trac, au point de penser comme les petits caïds qui lui criaient au collège avant de le torgnoler « le crouille a la trouille », et puis il s’est moqué de lui-même lui le raton des champs allait écrire une nouvelle fable « le ras bibliothèque », et il s’est présenté devant le jury avec le poil sec.
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– Tu vois les traîtres et les harkis, je les ai tous ! Abdel glisse son bras sous le sien, il va le raccompagner.
– Nous sommes tous des traites, Saïd. Tu devrais rajouter mon nom.
Saïd en reste écarquillé presque offusqué
– Ah non toi t’es le chef des mots !
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La petite librairie ne quitte l’ombre de l’hôtel de ville de Roubaix à aucun moment du jour. Et aucune saison ne fait exception. Que règne cette canicule moite du Nord, le temps frileux de brumaire où un hiver de diamant, le soleil effleure à peine sa façade. Le printemps, l’été ne sont ici une idée étrangère, une nécessité acquittée en douce par la nature, comme les demoiselles en fleurs se doivent d’ôter vite fait leurs maillots mouillés à la plage sous une serviette mal nouée. Si on leur aperçoit le saint-frusquin l’espace d’un éclair, c’est bien diable.
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- Sans vérité, comment peut-il y avoir de l’espoir…?
Et sans mémoire?
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A la mémoire de mon grand-père Leprêtre, ancien combattant de Verdun, mineur de fond, et à celle de mon père, ancien résistant, professeur, qui m’ont ouvert en grand la mémoire de l’horreur et fait pourtant apprendre la langue allemande, parce qu’ils sentaient bien que le manichéisme en histoire est une sottise.
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"De la rue Faidherbe qui descend vers l'opéra monte une rhapsodie furieuse, des chants, l'hymne des ronds-points occupés, leur carmagnole sommaire, on est là, on est làààà, des slogans Macron-démission, on lâche rien, des fracas de verre brisé, de larges respirations de foule, une sorte de souffle chaud, un foehn de manif glorieuse, des explosions, des hurlements mordants, et des piétinements, de la semelle à battre le pavé, les sirènes des ambulances et des fumées brèves. Face au silence massif de la police, son opposition minérale, ce front obstiné d'hommes caparaçonnés de noir comme des chevaux d'arène et qui regardent venir la mitraille, caillasse et boulons. Parfois un éclair jaune luit dans les failles de leur muraille quand ils courbent l'échine sous les projectiles, lèvent les boucliers.
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« Yvonne a également hérité de l’officieux fonds social de son père qui partageait ses enthousiasmes de lecture avec les clients pour combattre l’analphabétisme, l’illettrisme, enchanter le monde et faciliter l’intégration des polacks, espingouins, portos, macaronis, niakoués, bicots et bougnoules, Oui monsieur faut pas avoir peur des mots, les gros faut les convoquer, les regarder en face et leur faire honte en public. Après, ils maigrissent, se refont une beauté, retrouve une dignité : le melon est un fruit. Il parlait de la sorte, Georges, disait que les guerres sont finies et que les livres sont des amis communs à tous les hommes, des lieux où faire la paix (….) Par la matière grise. Il prêchait, Georges. Cet engagement lui coûtait plus qu’il ne rapportait »
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Parce que Vichy a eu lieu, parce que les parenthèses n'existent pas dans l'Histoire, que l'humanité profonde, la dignité, la conformité au bien moral échappent au droit, à la légalité ! II me semble ainsi que ce train m'emporte au procès d'un ogre et d'un monstre. Et qu'il est de mon devoir de t'y représenter, papa, ainsi que Gaston, Nicole, Bernd et les autres, ces ombres douloureuses, d'où qu'elles soient, parce que cet homme-là, qui tente de faire de son procès une mascarade, qui joue les pitoyables pitres, aucun des ennemis d'alors ne fut pire et beaucoup d'entre eux l'auraient haï de trahir toute dignité. M
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Tout ça je l’ai déjà radoté non ? je redis quand même à cause que le souvenir clic-clac, instantané touristique, je peux pas, faut que je retâte le sentiment, que le picotis de la nostalgie me rechatouille, que la douleur refouille. Alors seulement, j’y suis, l’évocation supporte les mots, je cicatrise à coups de balivernes qui regardent que moi, mais si je l’ai dis pas, comment je fais pour pas crever ?
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