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Citations de Michel Tournier (1085)


Et je suis entré en solitude, comme on entre tout naturellement en religion après une enfance trop dévote, la nuit où la Virginie a achevé sa carrière sur les récifs de Speranza. Elle m'attendait depuis l'origine des temps sur ces rivages, la solitude, avec son compagnon obligé, le silence...
Ici je suis devenu peu à peu une manière de spécialiste du silence, des silences, devrais-je dire. De tout mon être tendu comme une grande oreille, j'apprécie la qualité particulière du silence où je baigne.
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Dans quelques minutes, dans une heure au plus, le soleil se lèverait et rendrait la vie et la joie à toute l’île.
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Michel Tournier
Les amis d'enfance ont un défaut, c'est celui d'avoir votre âge.
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Dès les premiers jours, il (Robinson) s'était servi de la grotte du centre de l'île pour mettre à l'abri ce qu'il avait de plus précieux : ses récoltes de céréales, ses conserves de fruits et de viande, plus au fond ses coffres de vêtements, ses outils, ses armes, son or, et enfin, dans la partie la plus reculée, ses tonneaux de poudre noire qui auraient suffi à faire sauter toute l'île.
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Michel Tournier
« Un grand auteur est celui dont on entend et reconnaît la voix dès qu'on ouvre l'un de ses livres. Il a réussi à fondre la parole et l'écriture. »
de Michel Tournier
Extrait du Le Miroir des idées
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L'intelligence et la bêtise peuvent habiter dans la même tête sans s’influencer le moins du monde, comme l'eau et l'huile se superposent sans se mêler.
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Le mouvement de Wandervögel, c’était d’abord l’acte par lequel la jeune génération se désolidarisait de ses aînés. Cette guerre perdue, cette misère, ce chômage, cette agitation politique, nous n’en voulions pas. Nous jetions à la figure de nos pères l’héritage sordide qu’ils tentaient de nous faire assumer. Nous refusions pêle-mêle leur morale d’expiation, leurs épouses corsetées, leurs appartements étouffants, capitonnés de tentures, de portières et de poufs à glands, leurs usines fumantes, leur argent.
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La vie n’est tolérable qu’en état d’ébriété. Ébriété alcoolique, amoureuse, religieuse.
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Un livre écrit, mais non lu, n'existe pas pleinement Il ne possède qu'une demi-existence. C'est une virtualité, un être exsangue, vide, malheureux qui s'épuise dans un appel à l'aide pour exister.
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Michel Tournier
Dans un avion, véritable cerceuil volant, vous êtes mort, vous ressuscitez à l'atterrissage.
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Un fleuve de douceur coulait en lui. C'est alors qu'il eut la certitude d'un changement, dans le poids de l'atmosphère peut-être, ou dans la respiration des choses. Il était dans l'autre île, celle qu'il avait entrevue une fois et qui ne s'était plus montrée depuis. Il sentait, comme jamais encore, qu'il était couché sur l'île, comme sur quelqu'un, qu'il avait le corps de l'île sous lui. C'était un sentiment qu'il n'avait jamais éprouvé avec cette intensité, même en marchant pieds nus sur la grève, si vivante pourtant. La présence presque charnelle de l'île contre lui le réchauffait, l'émouvait. Elle était nue, cette terre qui l'enveloppait. Il se mit nu lui-même. Les bras en croix, le ventre en émoi, il embrassait de toutes ses forces ce grand corps tellurique, brûlé toute la journée par le soleil et qui libérait une sueur musquée dans l'air plus frais du soir. Son visage fermé fouillait l'herbe jusqu'aux racines, et il souffla de la bouche une haleine chaude en plein humus. Et la terre répondit, elle lui envoya au visage une bouffée surchargée d'odeurs qui mariait l'âme des plantes trépassées et le remugle poisseux des semences, des bourgeons en gestation. Comme la vie et la mort étaient étroitement mêlées, sagement confondues à ce niveau élementaire ! Son sexe creusa le sol comme un soc et s'y épancha dans une immense pitié pour toutes choses créées. Etranges semailles, à l'image du grand solitaire du Pacifique ! Ci-gît maintenant, assommé, celui qui épousa la terre, et il lui semble, minuscule grenouille collée peureusement à la peau du globe terrestre, tourner vertigineusement avec lui dans les espaces infinis...
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Il est tellement plus facile de faire des projets de livres que d'écrire des livres.
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Les vêtements sont des inventions sociales. Ils signalent et symbolisent un ordre et des convenances.
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«  Plus vous voulez vous élever, plus il faut avoir les pieds sur terre.
Chaque Arbre vous le dit » .
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Chacun son drapeau. Il y en a, c’est le tricolore. Moi, c’est le falbala.
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J'entends l'herbe brouter l'humus pourrissant des bas-fonds et le trot menu des étoiles parcourant d'est en ouest la voûte céleste. Tout est signe, dialogue, conciliabule. Le ciel, la terre, la mer se parlent entre eux et poursuivent leur monologue.
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L’introduction d’un genre neutre [dans la langue allemande] était un perfectionnement intéressant, à condition d’en user avec discernement. Au lieu de quoi, on voit se déchaîner une volonté maligne de travestissement général. La lune devient un être masculin, et le soleil un être féminin. La mort devient mâle, la vie neutre. La chaise est elle aussi masculinisée, ce qui est fou ; en revanche le chat est féminisé, ce qui répond à l’évidence même. Mais le paradoxe est à son comble avec la neutralisation de la femme elle-même à laquelle la langue allemande se livre avec acharnement (Weib, Mädel, Mädchen, Fräulein, Frauenzimmer).
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Robinson était stupéfait et jaloux de voir comme Vendredi avait l'air d'être heureux et de s'amuser sans lui ! A quoi donc servaient tous les travaux et toutes les obligations qu'il s'imposait chaque jour ?

p91
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On dirait, par suite, que mes journées se sont redressées. Elles ne basculent plus les unes sur les autres. Elles se tiennent debout, verticales, et s’affirment fièrement dans leur valeur intrinsèque. Et comme elles ne sont plus différenciées par les étapes successives d’un plan en voie d’exécution, elles se ressemblent au point qu’elles se superposent exactement dans ma mémoire et qu’il me semble revivre sans cesse la même journée.
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Il y a en moi un cosmos en gestation.
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