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Citations de Michel Tremblay (481)


Y vont rire de nous autres chaque fois qu’ils vont s’en servir…. Tu le savais pas, Michel, mais tu viens de partir une légende qu’y vont se conter pendant des générations… Elle se moucha, se tamponna un peu les yeux et régla le cas de Lise Allard d’une seule phrase lapidaire: "De toute façon, si ‘est assez snob pour appeler des pinottes des cacahuètes, elle méritait pas mieux!"
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A mon arrivée sur le trottoir, ils ne virent évidemment que mes souliers. Et me le dirent.
" Que c'est que t'as dans les pieds ?
- C'est-tu les suyers de ta cousine ?
- Ta mère s'est-tu trompée ?
- C'est-tu des suyers de l'ancien temps ?
- Ta mère a-tu sorti ça des boules à mites ?
- Vas-tu garder ça dans les pieds pour aller à l'église ? Comment tu fais ? Moé, je serais pas capable, j'aurais trop peur de faire rire de moé !"
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Si Fernande m'entendait, elle me reprendrait et je m'excuserais après lui avoir dit un beau « Pardon, je suis-z-en forme » avec la liaison au bon endroit... J'prendrais un air contrit, je lui montrerais un visage défait par la honte... puis je l'enverrais chier intérieurement !
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[A trop lire:] Maman disait que je grandissais étendu dans un La-Z-Boy et qu’un beau jour, je me réveillerais avec une peau en cuirette rouge vin et des plaies de lit inguérissables. Mais j’en sortis, devenu adulte à travers des lectures souvent trop sérieuses pour mon âge, avec la peau plus pâle et plus sensible que jamais et des plaies inguérissables à l’âme.
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Gabrielle Jodoin - En tout cas , les vues françaises, moé, j'aime ça! Eh! qu'y'ont donc le tour de faire des belles vues tristes eux autres! J'vous dis qu'y'ont pas de misère à me faire brailler! Pis y faut dire que les Français soint ben plus beaux que les Canadiens! Des vrais pièces d'hommes!
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Le livre commence ainsi :
25 janvier 1966. La honte est une bête qui possède plusieurs têtes, je le sais depuis mon enfance, par la force des choses, à cause de ce que je suis. Et celle qu’elle m’a montrée ce matin était particulièrement mortifiante. Non pas que je considère que je n’ai pas démérité ce que je n’oserai pas appeler ici mon châtiment, ce n’en était tout de même pas un, mais, disons, cette simple punition ou cette pénalité, le prix à payer, je suppose, pour m’être laissé une seule fois tenter par les pièges de la vanité : après tout, j’ai couru après, tant pis pour moi. J’ai voulu patauger dans une eau qui m’était étrangère, risquer un oeil sur un monde aux antipodes de celui que je connais, qui dépasse de loin mes capacités, mes goûts, et l’humiliation qui en a découlé, aussi insignifiante fût-elle pour les autres, aussi anodine, m’a jetée, moi, dans des affres si cuisantes que seule l’écriture que j’entreprends en ce moment pourra, peut-être, m’en purifier. Me confier à la page blanche, me confesser de mon ridicule, représentent ma seule planche de salut, comme d’habitude.
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Les deux fillettes se jetèrent littéralement sur leur amie en poussant des hurlements de joie, clouant Simone dans son escalier, la chatouillant, l'embrassant, lui ébouriffant les cheveux et lui transmettant cette part de joie qui lui revenait de droit : le bonheur de se retrouver, Thérèse, Pierrette et Simone, les trois inséparables, le noyau amputé enfin reconstitué, et de retourner à l'école en se tenant par la taille et en chantant Mes jeunes années ou J'irai la voir un jour, se moquant des jarretières éventées et des lèvres fendues et, surtout, savourant la présence des autres, pleine, totale, enveloppante, à la fois promesse et certitude d'une vie d'où la solitude est à jamais bannie. « Mais c'est ben beau, Simone!» «Ça paraît quasiment pas! » «T'es quasiment pas reconnaissable!» « Mais t'es ben belle!» «T'es ben belle, Simone ! » Oui, c'était la première fois. Et Simone sanglotait de bonheur.
Elles laissèrent la rue Fabre derrière elles et tournèrent à gauche dans la rue Gilford. Elles n'avaient que deux coins de rue à marcher pour se rendre à l'école des Saints-Anges: elles tourneraient à droite dans la rue Garnier et monteraient jusqu'au boulevard Saint-Joseph qu'elles traverseraient sérieusement, en regardant à droite et à gauche, lissant leurs cheveux avec la main ou époussetant leurs jupes de peur de voir une religieuse les montrer du doigt à l'entrée de la cour d'école si elles n'étaient pas absolument impeccables. Simone avait repris sa place entre Thérèse et Pierrette, son énorme sac d'école serré contre elle, les bras de ses amies autour de son cou et de sa taille. C'est toujours ainsi qu'on les voyait déambuler dans la rue Gilford depuis quelques années, les deux grandes encadrant la petite, la protégeant, la guidant comme si elle avait été aveugle ou très fragile.
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LÉOPOLD — Ça fait vingt-sept ans que J'travaille pour c't'écoeurant-là… Pis j'ai rien que quarante-cinq ans… C'est quasiment drôle quand tu penses que t'as commencé à travailler pour un gars que t'haïs à l'âge de dix-huit ans pis que t'es t'encore là, à le sarvir… Y'en reste encore trop des gars poignés comme moé… Aujourd'hui, les enfants s'instruisent, pis y vont peut-être s'arranger pour pas connaître c'que j'ai connu… Hostie ! Toute ta tabarnac de vie à faire la même tabarnac d'affaire en arrière de la même tabarnac de machine ! Toute ta vie ! T'es spécialisé, mon p'tit gars ! Remercie le bon Dieu ! T'es pas journalier ! T'as une job steadée ! Le rêve de tous les hommes : la job steadée ! Y'a-tu quequ'chose de plus écoeurant dans'vie qu'une job steadé ? Tu viens que t'es tellement spécialisé dans ta job steadée, que tu fais partie de ta tabarnac de machine ! C'est elle qui te mène ! C'est pus toé qui watches quand a va faire défaut, c'est elle qui watche quand tu vas y tourner le dos pour pouvoir te chier dans le dos, sacrement ! Ta machine, tu la connais tellement, tu la connais tellement, là, que c'est comme si t'étais v'nu au monde avec ! C'est comme si ç'avait été ta première bebelle, hostie ! Quand j'me sus attelé à c'te ciboire de machine-là, j'étais quasiment encore un enfant ! Pis y me reste vingt ans à faire ! Mais dans vingt ans, j'srai même pus un homme… J'ai déjà l'air d'une loque… Dans vingt ans, mon p'tit gars, c'est pas toé, c'est ta machine qui va prendre sa retraite ! Chus spécialisé ! Chus spécialisé ! Ben le bon Dieu, j'le r'mercie pas pantoute, pis je l'ai dans le cul, le bon Dieu ! Pis à part de ça, c'est même pas pour toé que tu travailles, non c'est pour ta famille ! Tu prends tout l'argent que t'as gagné en suant pis en sacrant comme un damné, là, pis tu la donnes toute au grand complet à ta famille ! Ta famille à toé ! Une autre belle invention du bon Dieu ! Quatre grandes yeules toutes grandes ouvertes, pis toutes prêtes à mordre quand t'arrives, le jeudi soir ! Pis quand t'arrives pas tu-suite le jeudi soir parce que ça te tentait d'avoir un peu de fun avec les chums pis que t'as été boire à'taverne, ta chienne de famille, à mord pour vra, okay ! Cinq minutes pis y te reste pus une crisse de cenne noire dans tes poches, pis tu brailles comme un veau dans ton lit ! Pis ta famille a dit que c'est parce que t'es saoul ! Pis a va conter à tout le monde que t'es t'un sans-cœur ! Ben oui, t'es t'un sans-cœur ! Y faut pas te le chacher, t'es T'un sans-cœur !
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« As-tu déjà été déshabillé par quatre tapettes en Christ, toi ? » (p. 195)
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« Va donc promener ta guitare dans le cul de qui tu voudras, tu m’intéresses pus ! » (p. 140)
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« Je n’étais peut-être pas très beau, mais je n’étais certainement pas un craquias ! » (p. 166)
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« Mais regardez-moi pas, chus trop poqué pour être cruisable, à soir ! » (p. 138)
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« C’est pas désagréable d’haïr des choses comme ça, vous savez ! » (p. 76)
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« Je n’allais tout de même pas me mettre à parler anglais parce qu’un roux un peu trop joli daignait m’adresser la parole ! »
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"(...) des cas comme moi (...), vous en opérez un par semaine... mais vous, vous personnellement, avez-vous déjà essayé de vous promener pendant des mois avec une bouilloire qui siffle dans votre tête pour voir comment on peut se sentir ?
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Et il trouva juste avant de s’endormir : par un effort de volonté surhumain, pour sauver sa peau et sa santé mentale, il devait se convaincre qu’il avait besoin de son acouphène pour vivre. Sans lui sa vie était impensable. Il s’en ennuierait, s’il arrivait à disparaître. Ce sifflement de bouilloire qui l’accompagnerait partout lui était désormais indispensable, il l’aiderait à se concentrer, la perte de l'ouïe elle-même ferait écran contre les sons qui l’agressaient. Il devait apprendre à s’en servir pour se débarrasser des fâcheux et des indésirables.

Oui, c’était cela, avant la maudite patience, avant la pierre philosophale, avant le creuset et la transmutation du plomb en or, avant Nicolas Flamel, Simon devait se convaincre que son acouphène faisait maintenant partie intégrante de son être et que, même .. oui, il l’aimait.
Mais c’était peut-être ça, la patience après tout.
Simon se tourna sur le côté droit et, pour la première fois, fit face à son problème plutôt que de s’y laisser submerger.
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Surtout ne pas paniquer, ne pas se laisser aller à la peur irraisonnable qui fait perdre le contrôle - même aux control freaks comme lui - et parfois faire des gestes qu'on regrette par la suite... il se souvint d'avoir lu quelque part que Van Gogh se serait peut-être coupé l'oreille à cause d'un acouphène, justement, et il se vit en train d'essayer de retrancher de sa tête ce son abominable. la douleur que ça avait dû être ! Le désespoir, aussi, d'un homme qui en est rendu là !
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« C'est drôle comme les choses peuvent changer d'aspect, parfois, lorsqu'on les regarde d'un point de vue différent de celui sous lequel on les a toujours connues. »
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« La musique. C'est un cadeau de la vie. Ça existe pour consoler. Pour récompenser. Ça aide à vivre. »
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On dit que désirer est plus jouissant que posséder. C'est faux pour les livres. Quiconque a senti cette chaleur au creux de l'estomac, cette bouffée d'excitation dans la région du cœur, ce mouvement du visage [...] au moment où on tient enfin le livre convoité, où on l'ouvre en le faisant c raquer mais juste un peu pour l'entendre, quiconque a vécu ce moment de bonheur incomparable comprendra ce que je veux dire. Ouvrir un livre demeure l'un des gestes les plus jouissifs, les plus irremplaçables de la vie.
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