AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Michèle Desbordes (54)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Petites Terres

Quel dommage que cet immense écrivain soit si peu connue. Mazette quelle écriture ! Quelle émotion à la lire! Il faut aimer une écriture travaillée, intimiste, étouffante par endroits, serrée, à longues phrases interminables et se laisser porter par les mots, les riens remplis de mots. elle dit ici le souvenir, la mort, le deuil, la vie et convoque Duras, Herzog, Friedrich, la Guadeloupe, les Cornouailles, Wolf, la Bretagne, la Beauce, la Loire, Andresy, paris, Cendrars,.... et son amour qu’elle retrouve et qu’elle accompagne aux confins de la mort. C’est intense et beau, que dire de plus si ce n’set Lisez cet auteur...
Commenter  J’apprécie          91
L'emprise

Que peut on dire de cette immense écrivaine peu connue, exigeante, d’une écriture poétique, travaillée, contenue et dense, magnifique, intense, puissante, portée par les mots, l’inscription pour le lecteur d’images et de sentiments. Et celui-ci est particulièrement émouvant, revenant sur sa vie par bribes, et celle de sa famille, tout en ellipses et métaphores alors que c’est son dernier livre et qu’elle se sait condamnée. Bouleversant
Commenter  J’apprécie          60
La robe bleue

L'écriture de Michèle Desbordes est magnifique, l'une des plus belles qu'il m'a été et m'est donné de lire. Méconnue pourtant, elle est exceptionnelle de poésie, d'émotions, d'intensité et dit l'indicible, le taisant, le puissant. C'est pour moi l'un des plus grands auteurs français hélas décédée. Mais j’en oublie de parler de ce livre dont le récit me hante qui narre l’internement de Camille Claudel et par flash back ses relations avec Paul, sa famille, Rodin... mais c’est au delà du sujet que tout se joue
Commenter  J’apprécie          50
La demande

J'ai lu ce livre après avoir lu "l'obsession Vinci" c'est un peu la suite et fin :) C'est aussi un hymne au temps qui passe doucement en fin de vie... l'écriture est belle. Je le conseille comme livre de chevet un chapitre chaque soir.
Commenter  J’apprécie          10
La demande

Un livre subtil fin et délicat qui se lit d’un trait comme un hors temps. Très beau et touchant.
Commenter  J’apprécie          20
La demande

A mon tour de ne pas être convaincu par ce petit livre que les excellentes éditions Verdier poche viennent de ressortir en l'accompagnant d'une 4e de couverture fort élogieuse. Malgré les premières pages, qui sont une manière de prologue, quelle déception !

La maîtrise de la langue par l'auteure n'est pas en cause, non plus que le mal qu'elle s'est probablement donné pour écrire son récit, presque deux années de calendrier s'il faut en croire l'indication de fin de texte. Malgré ses évidentes bonnes intentions, malgré un soin minutieux, peut-être trop minutieux, accordé à la forme, je n'y ai pas vu, ou goûté, la poésie que certaines critiques présentes par ailleurs mettent en valeur.

Certes, tout cela est très doux, coule absolument sans aspérité aucune, mais justement il se trouve si peu de relief dans ces pages que je n'ai jamais ressenti grand-chose, sauf en de rares occasions, après la page 80 entre autres, et n'ai pratiquement éprouvé aucun intérêt pour l'histoire de cette servante, dépeinte d'une manière probablement trop impressionniste, pointilliste devrais-je dire pour filer une métaphore picturale.

La ponctuation, ou plutôt son absence, comme cela aurait pu se faire au temps du Nouveau roman, a ajouté à mes difficultés de recherche d'un quelconque plaisir avec, c'est peut-être idiot, presque une sensation d'essoufflement (!) à parcourir des phrases aussi interminables que malheureusement assez peu évocatrices. On peine à se transporter au 16e siècle, ne serait-ce qu'un 16e siècle de convention, on n'éprouve aucun intérêt pour la petite dame, et à peine plus pour ce fantôme de peintre (Léonard de Vinci ?) sur le déclin, alors que quantité d'ouvrages savent camper avec talent les temps anciens !

Un récit aussi ciselé (on ne peut le nier) ne doit pas être qu'un exercice de style, ou alors il faut posséder celui de Proust ou de Julien Gracq.

Tout cela souffre d'un biais initial trop ambitieux peut-être ou trop "intellectuel" : la littérature n'est pas que travail d'orfèvre sur les mots, encore faut-il que ceux-ci aient une couleur et vous parlent. Si beaucoup de lecteurs n'y ont pas vu un obstacle, cela n'a pas été le cas pour moi. Une fois encore, quel dommage !
Commenter  J’apprécie          20
La demande

Un livre poétique où tout est dit sans être dit. Où les silences et les 'non-regards' donnent un sens à des vies qui suivent le rythme de la nature, des saisons, des années avec une langueur et un renoncement qui font toute la beauté des personnages. C'est un livre qui ressource, qui rappelle que les petites choses, les gestes quotidiens sont souvent a l'origine des grands bonheurs de la vie.
Commenter  J’apprécie          50
La demande

J'ai trouvé ce roman par hasard chez un bouquiniste, pensant avec nostalgie à ma visite du Clos Lucé. Dans ce court récit, où le maître, Léonard de Vinci, n'est jamais nommé, nous suivons l'arrivé d'un artiste âgé et de ses élèves dans une demeure du pays Angevin. Leur arrivée provoque des changements dans la maisonnée, une domestique est chargée de s'occuper des besoins des invités. L’intérêt de ce roman se trouve dans la façon très poétique de décrire la relation entre le maitre et la domestique. Tout les oppose mais ceux ci développent une sorte de fascination l'un pour l'autre. De Vinci se délecte d'observer les faits et gestes de la servante, dont la vie est loin d'être facile; la servante est curieuse du maître et de son travail. Le récit nous conte cette fascination mutuelle et cette relation qui se tisse. Nous découvrons également certains détails liés au travail et à la fin de vie de Leonard de Vinci, ainsi que la dure réalité de la vie des domestiques à cette époque. C'est avec un autre regard et une grande délicatesse que l'auteur nous conte la rencontre de deux mondes qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Un petit roman surprenant qui ravivera es souvenirs des visiteurs du clos Lucé.
Commenter  J’apprécie          20
La demande

J'ai lu presque d'une traite ,sans me forcer,oserais-je dire avec plaisir ? La Demande de Michèle Desbordes,car ce récit sur les dernières années d'un peintre ,qu'on devine être Léonard de Vinci et de sa servante ,me laisse une impression d'effroi et de tristesse vu l'âpreté de la vie de cette servante...
Commenter  J’apprécie          20
La demande

Michèle Desbordes peint un tableau silencieux. celui de la fin de vie d'un peintre en France que l'on devine aisément être Léonard de Vinci bien que son nom ne soit jamais prononcé. Mais il n'est pas le personnage principal de cette lente histoire car alors que les saisons passent c'est la vieille servante dévouée que nous suivons. Invisible, elle est toujours présente tandis qu'un échange silencieux se créé petit à petit entre ces deux êtres aux vies opposées.

Le livre est bien écrit mais j'ai trouvé ce silence pesant
Commenter  J’apprécie          10
La demande

Michèle Desbordes imagine la rencontre improbable entre un Maître italien et la servante du manoir qui les accueille sur les bords de Loire.



Ce maître italien – son nom n’est jamais dévoilé mais on peut imaginer lequel – a été invité par le roi pour établir les plans d’un futur château destiné à signifier la puissance de François Premier. Il quitte donc l’Italie où il est devenu un maître incontesté pour rejoindre par un voyage hasardeux les bords de la Loire qu’il ne connaît pas.

Elle, c’est une femme qui n’a jamais quitté son territoire.



Une paysanne, c’est ce qu’on leur avait dit, et venue des tourbières, plus bas après la première forêt, de celles qui servaient dans les maisons du fleuve.



Une vieille servante, qui prépare le repas du maître et de ses élèves, qui entretient ce manoir sans jamais se plaindre.

Entre eux : aucun lien commun. Il est très instruit, elle ne sait rien. Il a beaucoup voyagé, elle n’a jamais quitté le fleuve des yeux. Seul l’âge – la fin approche pour l’un comme pour l’autre – peut les rapprocher.

Et pourtant, avec une écriture d’une très grande finesse, Michèle Desbordes va faire opérer la magie : un lien ténu et très fin se tisse entre eux, sans que jamais rien ne soit dit, jusqu’à cette ultime et singulière proposition qu’elle lui fera.



Entre les deux ?

Il y a les saisons, il y a la Loire.



Sous les arbres ils entendaient la rivière, obscure et fraîche au creux du coteau, les soirs sans vent ils l’entendaient rouler sur les cailloux, un bruit clair, réjouissant. (…) Quand le soleil déclinait ils voyaient sur la pierre la lumière faire trembler la couleur, calmement, minute après minute, la falaise qui blondissait.



Une langue magnifique pour décrire cette relation qui n’en est pas une.

Qu’est-ce qui se tisse en effet entre ces deux personnages ? Une saison faite de tout et de riens : lui dessinant, transmettant, raturant, recommençant, puisant dans son expérience et dans sa science pour dessiner le plus beau château du monde. S’il le faut on détournera le cours de la Loire par un canal qui alimentera les douves.

Elle lavant, dépoussiérant, préparant pour eux carpes et lamproies, petits brochets, anguilles, melons, figues et citrons.

Tous deux vieillissant.



Il y a aussi la peinture bien sûr et son côté éphémère puisque même les plus belles fresques italiennes subissent l’assaut du temps.



Parfois ils disaient les mauvaises nouvelles, les voyageurs venus d’Italie, rapportaient que les grandes fresques s’abimaient, se défaisaient dans la moiteur aigre des églises, de celles qu’ils avaient mis des mois, des années à peindre hissés sur les échafaudages dans le froid et la pénombre des chapelles.



On voit ce maître dessiner et reprendre, imaginer l’escalier « le plus haut et le plus large qu’on ait jamais vu, où chacun pourrait monter et descendre sans apercevoir quiconque ferait de même. »



Et elle de son côté, regarde les pinceaux, devine les espaces, ne dit rien.



Il la voyait traverser la terrasse avec ses seaux et trébucher sur les graviers, quand elle passait devant l’écurie les chevaux hennissaient, elle disait quelque chose qu’il n’entendait pas et continuait son chemin, parfois elle boitait sur le sable des allées, il la regardait boiter, continuait d’écrire, doucement le vent arrivait, un vent du fleuve, il voyait bouger les chênes et sur les terrasses le haut des grands ifs.



L’écriture de Michèle Desbordes est magnifique. Pleine de finesse et de retenue, elle décrit les petits riens qui font la vie de tous les jours. La Loire, elle la connaît bien.

"J'ai grandi en Sologne, entourée de paysannes, dit-elle. Ma grand-mère passait ses journées assise près de la fenêtre à contempler le paysage." Son besoin d'écrire vient sans doute de cela : du désir de retrouver les moments enfuis de l'enfance en créant un univers de silence, de solitude, de soumission à la vie et aux saisons. Cette langue, une langue en même temps fluide et extrêmement travaillée, accordée tant au souffle lent, au calme du regard, qu’à l’intensité des vibrations internes.



La servante a un secret.

Elle sera contrainte de le révéler à ses nobles invités italiens, même s’il lui en coûtera. Et par une nuit pas comme les autres, elle osera enfin s’ouvrir au maître et lui présenter sa requête.

Une requête extraordinaire – on n’en révèlera pas les détails pour ménager le récit – mais qui témoigne d’un total don se soi. Être utile - jusqu’au bout.



Récit magistral, cet ouvrage. Michèle Desbordes, trop tôt disparue – elle décède en 2006 à Beaugency en Sologne – laisse derrière elle des livres (La robe bleue, Les petites terres et bien d’autres) d’une très grande qualité. A redécouvrir avec un immense plaisir.
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
Commenter  J’apprécie          114
La robe bleue

Dans une langue aux longues phrases, peu ponctuées, et maniant la répétition, Michèle Desbordes nous immerge dans les pensées et souvenirs de Camille Claudel, internée et en attente de la venue de son frère. L'imaginaire s'appuie sur les correspondances et quelques photos, la poésie fait le reste. Est-ce possible d'accéder à ce livre sans rien connaitre de l'histoire de Camille, Rodin et Paul ? J'ai aimé avoir des images, des repères, pour ne pas me perdre complètement dans l'écriture. Il me semble que c'est un livre de retrouvailles avec un personnage, plus que de découverte.
Commenter  J’apprécie          40
La demande

Enroulé dans cette poésie,

je survole cette fin de vie.

La douceur des mots,

la tendresse des regards,

d'une infinie sensibilité.

L'émotion de l'autre

font de cette œuvre,

une œuvre à part.

Une œuvre ou l'humain

se régale du quotidien,

de la simplicité de la vie.

Peu importe la grandeur ou la petitesse

Deux âmes s'unissent pleine de sagesse.

Commenter  J’apprécie          542
La demande

Il s'agit d'un court récit dont un des protagonistes n'est autre que Léonard de Vinci et qui a pour cadre principal le château du Clos Lucé à Amboise où le peintre passa les deux dernières années de sa vie entouré de quelques élèves et, ici, d'une servante dont Michèle Desbordes fait le personnage principal. La peinture de l'époque, notamment des petites gens, se veut minutieuse ainsi que celle des faits et gestes de la servante. On est un comme devant certains tableaux de Bruegel l'Ancien, peignant la vie d'un village et les occupations variées de ses habitants. Puis il y a les non-dits entre Léonard et sa servante, le jeu des regards rendant leur silence plus oppressant. L'écriture est très ciselée mais j'avoue que pour ma part, j'ai trouvé ce silence parfois un peu trop pesant.
Commenter  J’apprécie          110
La demande

Comment est-ce qu'un livre aussi petit peut être aussi imbuvable ?



Quelle lente et pénible agonie… Je n'en pouvais plus en arrivant à la fin. Des descriptions lentes et inutiles d'un paysage sans intérêt, des descriptions des allers et venues de chaque personnage plus insignifiant que celui d'à côté, des descriptions de comment la servante sert… Oh mon dieu ! Que quelqu'un arrête le massacre. Aucune action, aucun intérêt.



Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas compris cette fameuse demande. Rien dans ce livre n'est expliqué clairement de l'interaction des personnages ou de leurs pensées. Quelle frustration de lire "la demande" et de ne même savoir quelle est cette demande. Même les résumés sur le net sont cryptiques !



Faites que j'oublie vite ce livre !
Commenter  J’apprécie          43
La demande

Un court roman tout en douceur et en sobriété, mettant en scène la fin de vie d’un vieux peintre ressemblant bien fort à Léonard de Vinci, et qui passe avec ses élèves et sa vieille servante une ou deux saisons sur les bords de la Loire. L’intrigue de ce récit, tout à l’imparfait, est ténue, ce qui compte c’est ce qui n’est dit explicitement, le lien qui unit sans mots le peintre et sa servante, dont la « demande » est tout à fait surprenante. J’ai été au départ sous le charme de cette langue délicate et poétique mais qui a fini aussi par me lasser comme on peut se lasser d’une mélodie trop douce.
Lien : https://dautresviesquelamien..
Commenter  J’apprécie          10
La demande

Comment expliquer ? Beaucoup d’éléments auraient pu me plaire dans ce roman : Leonard de Vinci, ses dernières années sur les bords de Loire et ses souvenirs d’Italie, les descriptions de cette région (Sologne et Loire) et de la vie de ses habitants (pauvres ou riches), les affres de la création artistique, etc… Mais cette histoire de taiseux m’a paru interminable et m’a profondément ennuyée ; elle est noyée dans des tas de considérations et réflexions historiques, géographiques, sociologiques et philosophiques jetées en vrac çà et là.

Quant au titre, il me paraît très mal résumer le livre : quand on découvre ce qu’est ‘’la demande’’ (en fin de livre) on a l’impression d’un soufflé (déjà mal monté) qui s’affaisse d’un seul coup !!

Commenter  J’apprécie          20
L'habituée

L'histoire d'une famille retirée et solitaire, un père autoritaire et réservé, réfugié dans le silence, une mère trop tôt disparue, les trois filles qu'une grande affection unit, l'attente et l'espoir d'une vie plus exaltante, les premiers temps de liberté, les premiers émois, avant le désastre, la guerre va bouleverser la vie paisible et figer le temps. Beaucoup de poésie, une écriture exigeante (elle n'est pas sans me rappeler Sylvie Germain dans l'exploration de l'intime) et des textes magnifiques, lumineux, lu avec bonheur, à voix haute.
Commenter  J’apprécie          50
La robe bleue

Figée dans l'éternelle attente, assise sur une chaise dans le parc de l'asile de Montdevergues, Camille attend la venue hypothétique de son frère Paul,ce frère qu'elle a tant chéri. Résignée, après avoir longtemps lutté, abandonné de tous, la fougueuse jeune fille, passionnée, amoureuse intransigeante, déterminée et entière, s'est laissée dompter. Muette à présent, enfermée de longues années, cette force vivante ne vit plus que de souvenirs. Michèle Desbordes fait revivre avec force cette femme qui s'est donnée corps et âme à ses passions qui l'ont dévorée et consumée. Comme tous les écrits de Michèle Desbordes, celui-ci est lumineux et bouleversant.

Ecrivain de l'intime, du questionnement, du retour vers les années d'enfance, celle qui ont blessé, les traces indélébiles, elle fouille la mémoire, les souvenirs sous la forme d'un long cheminement, elle va chercher au plus profond ce qui lui tient à coeur et la bouleverse, les drames qui jalonnent l'existence.
Commenter  J’apprécie          70
La robe bleue

Voltaire : « ce monde est un grand Bedlam, où des fous enchaînent d'autres fous».

La robe bleue c'est le récit d'une mise au secret, d'une mise au tombeau.

Fous, folles, folie. Combien de mots tissent le linceul du génie.

Évidement hors norme. Évidement étrange. Évidement abondant.

Dépasser par la puissance qu'il contient. Submerger du dedans.

Un chagrin, une ombre, une parole, une absence suffit à fêler le plus pur cristal.

Nous n'étendons pas toujours ce vibrato qui provoque la fêlure.

Nous en sommes presque toujours tous ensemble les instrumentistes de cette fêlure.

Comment en songeant à cette femme assise devant le porche de cette maison, ne pas penser au coeur des agates ? Ces pierres que Roger Caillois nous a conté.

Ce cœur enfermé dans une gangue de pierre, là depuis la nuit des temps, et qui pour peu qu'il retrouve une chaleur extrême se remet à battre.

Un cœur pétrifié dans une gangue de pierre.

Elle aura eu le malheur de naître à une époque qui n'était pas la sienne.

Dans un monde qui n'était pas le sien.

Prisonnière d'un temps qui ne la reconnaissait pas, ne voulait pas la savoir.

Différents, ainsi nomme-t-on les fous.

Douce folie, folie furieuse.

La musique du fou répond le plus souvent à la violence des mains qui frappent contre sa porte.



Fille, sœur, voilà le malheur. Maîtresse, voilà le marteau qui portait ses coups contre son cœur.

Le bon ton, la bonne mesure, cela ne convient pas à ces âmes là. Étroitesse d'un homme qui cache sa défigure sous l'étiquette du maître, étroitesse d'une famille, d'une mère, d'une sœur, d'un frère.

Déniant qui elle était pour sauvegarder ce qu'ils espéraient pouvoir atteindre.

Étroitesse d'un siècle, d'une société. Qui ne voit en la femme qu'un ventre et qui lui refuse l'outil de sa main.

La mise au tombeau au nom d'une paix sociale, au nom de l'équilibre d'un monde qui allait basculer sa « bien- disante » saine raison dans deux guerres mondiale apocalyptiques.

Un mondé choqué par le corps, les bouches et les baisers d'un femme. Un monde choqué par la beauté d'un nu entre les mains d'une femme mais qui acceptera au son des ses tambours de produire des millions de corps mutilés, estropiés, démembrés, brûlés, pulvérisés.

La petite robe bleue a comme un parfum de fin du monde.

Un texte terrible comme leurs actes, un texte magnifique comme ce qu'elle sera toujours.



Astrid Shriqui Garain.
Commenter  J’apprécie          190




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michèle Desbordes (315)Voir plus

Quiz Voir plus

le seigneur des anneaux . 1. la communauté de l'anneau.

Dans le poème "depuis longtemps connu dans la tradition elfique" il y a : 3 anneaux pour les elfes 7 anneaux pour les nains Combien pour les hommes?

9
10
11

15 questions
472 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur des Anneaux, tome 1 : La Communauté de l'anneau de J.R.R. TolkienCréer un quiz sur cet auteur

{* *}