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Citations de Miguel Bonnefoy (596)


_ Parce que tu es la seule personne au monde qui ait failli m'exploser le coeur en m'effleurant la tempe . P.152
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Elle rêvait de l'hiver comme d'un chef d'oeuvre . P. 86
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Alors Serena ferma la porte à plusieurs tours et quitta la ferme, en sachant qu’elle reviendrait tous les 1er novembre, vêtue d’une robe de dentelles, un seau vide à la main, pour pleurer sa fille et ses deux maris…
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Coquet, intelligent, il ne portait que des cravates de mousseline, des chemises en toile de batiste, et une canne au pommeau orné d'un soleil qui donnait à tout ce qu'il faisait un caractère étincelant. Il parlait comme il faut, en homme ayant vécu. Sa conversation était pétillante, parsemée de mots anglais comme s'il revenait de voyage, ornée de plaisanteries savantes et de légèretés pudiques, si bien que, lorsque Mouchot le rencontra pour la première fois, il pensa qu'Abel Pifre était ce en quoi le soleil, s'il s'était fait homme, se serait incarné.
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- Si les étoiles étaient en or, je creuserais le ciel.
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Tous les matins, armée d'une pelle et d'une serpette, elle marchait à travers les champs, coupant les bulbes, pressant les feuilles entre ses doigts, en herboriste sérieuse et disciplinée. Elle portait dans une besace assez lourde un arrosoir, trois caissettes pour ranger des plantes, vingt feuilles de papier et une planche de sapin, jusqu'aux clairières où fleurissaient des pivoines, des camélias, des cactus et des héliotropes.
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Emile Zola était dans le public. Il fut si impressionné que vingt ans plus tard, quand il publia Travail, il pensa à cette innovation et lui rendit hommage en évoquant "ces savants qui sont parvenus à imaginer de petits appareils qui captaient la chaleur solaire et la transformation en électricité".
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Un samedi de fête, à 20 heures, naquit Margot. L'enfant, dont la première vision fut celle de cinquante oiseaux sur des perchoirs, ne parvint jamais à s'endormir ailleurs que dans la volière. Thérèse devait se déplacer au crépuscule dans la grande cage, s'y installer au milieu sur un tabouret, et attendre que Margot ferme les yeux jusqu'à ce que la nuit l'enveloppe d'un essaim de libellules et de papillons ocre.
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Or, à cette époque, au début du XIXe siècle, personne ne s'intéressait au soleil. La France, tournant le dos au ciel, s'affairait à fouiller les entrailles de la terre pour y extraire, tous les jours, des milliers de tonnes de charbon. Les villes étaient éclairées au charbon, les lits étaient chauffés au charbon, l'encre était fabriquée avec du charbon, la poudre à fusil était à base de charbon, les pieds de cochon étaient cuits au charbon, les cordonniers faisaient leurs semelles avec du charbon, les lazarets étaient nettoyés au charbon, les romanciers écrivaient sur le charbon et, tous les soirs, dans sa chambre du palais, vêtu d'une chemise de nuit boutonnée de fleur de lys, le roi s'endormait en pensant à un énorme bloc de charbon.
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Lazare Lonsonnier lisait dans son bain quand la nouvelle de la Première Guerre mondiale arriva jusqu’au Chili. À cette époque, il avait pris l’habitude de feuilleter le journal français à douze mille kilomètres de distance, dans une eau parfumée d’écorces de citron, et plus tard, lorsqu’il revint du front avec une moitié de poumon, ayant perdu deux frères dans les tranchées de la Marne, il ne put jamais réellement séparer l’odeur d’agrumes de celle des obus.
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Il parla de son destin, de sa passion, rappelant qu’il était un chercheur d’or et que, comme tout chercheur d’or, il ne serait un homme que lorsqu’il aurait sorti un trésor du fond de la terre.

Serena le fixa longtemps, sans ciller, et lui répondit avec une sagesse orgueilleuse qui n’était pas de son âge :

- Imbécile. Tu seras un homme quand tu sortiras un trésor du fond de mes yeux.
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Elle regardait les hommes sans désir ni curiosité, avec courage, comme si elle cherchait sans cesse à mesurer un rapport de force. A quinze ans, on lui en aurait donné vingt. A vingt, elle n'avait plus d'âge.
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Les illettrés reviennent du silence comme les malades de la peste [...].
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Page 8
Parmi ces maisons, à la robe d’une montagne, il y avait celle d’un créole qui avait planté contre sa haie un citronnier robuste, aussi vieux que lui, dont les fruits se mêlaient au gui du feuillage. La procession s’était approchée. Le Créole était sorti avec un fusil à verrou et une grappe de cartouches sous l’aisselle.

- Je tue le premier qui franchit la haie, avait-il crié depuis la rambarde. Et je commencerai par celui que vous promenez. Nous allons voir si les saints ne meurent pas.

Les porteurs firent demi-tour sans discuter. Mais à l’instant de repartir, la couronne d’épines resta accrochée à l’une des branches de l’arbre. Le créole épaula l’arme et, au milieu d’une injure, tira une seule balle dont l’éclat résonna longtemps dans la montagne. La balle sépara la statue de la branche, secoua le feuillage et fit tomber sur les têtes, comme un pluie de bubons verts, des centaines de citrons qui roulèrent jusqu’aux portails des cabanes.

On crut au miracle. On utilisa la pulpe jaunie pour les infections, on fit sécher les zestes qu’on saupoudra sur les poissons et on purifia l’air avec l’acidité des huiles. On mélangea le citron au gingembre dans es marmites et on les fit passer, porte après porte, à toutes les alcôves, avec un secours que deux mille ans de médecine n’avaient su offrir. En dix mois, on fit reculer dix ans de peste.

Voilà l’histoire du citronnier du Seigneur telle qu’on la trouve à peu près sous la plume du poète Andrés Eloy Blanco, dans les livres de mon pays.
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Bien que la nature fût contre lui, il continuait à vivre, à respirer, à croître, avec la discrétion d’un lézard entre des cailloux. 
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Ils voulaient construire un moulin,alors qu'ils interdisaient le vent.
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Le second éclaira une une chandelle qui fit apparaître le visage du capitaine, une moustache à la française, de longs cheveux pleins de graisse et de chanvre, les yeux injectés de quarante ans de piraterie. (...).
Sa figure était celle d’un vieillard dont les rides figées avaient été creusées par le tannage du sel. Même couché, il portait un manteau en cuir gris dont les poches intérieures dissimulaient des pistolets. Sur la tête, il avait un tricorne si usé qu’il paraissait avoir vieilli douze mois en fût de chêne. Entre ses doigts, il faisait rouler des bagues d’or à charnière qu’il avait volé à la Barbade.
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Ce grand livre avait été fermé pendant mille ans. Comme la pierre, il avait résisté au temps. La littérature était donc une pierre.
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Dans cette misére ,il s'était mis à écrire ses désirs sur des carnets et à formuler son bonheur pour en attirer la réalisation.S'il écrivait qu'il allait gagner de l'argent, le lendemain un boulot se présentait.Sil écrivait qu'il rencontrerait une femme,en quelques jours la chance lui souriait.Il me répéta avec beaucoup de sérieux:
-Le poids des mots , hermano.J'ai vécu tout ce que j'ai écrit.... P.29
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Un matin,il se surprit de voir que "mujer" s'écrivait aussi simplement.
-J'aurais pensé que pour un personnage aussi considérable,y avait un mot plus difficile,s'était-il exclamé.p.56
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