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Critiques de Mikhail Chevelev (38)
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Le numéro un

De l’Union Soviétique à la Russie contemporaine, il peut suffire de pas grand-chose pour se retrouver piégé ad vitam aeternam. Arrêté dans les années quatre-vingts pour une banale affaire de marché noir, Vladimir Lvovitch doit signer, en échange de ce qu’il croit sa tranquillité et celle de sa famille, des papiers à première vue inoffensifs, mais qui, l’inféodant au KGB, vont, bien des années plus tard, bouleverser sa vie et le séparer des siens. Puis, prouvant qu’on n’en est jamais quitte avec lui, le passé ressurgira à nouveau brutalement en 2018, cette fois sous les traits étrangement semblables aux siens d’un Américain d’origine russe, David Kapovitch…





Vladimir est encore étudiant quand sombre l’État soviétique, ouvrant frontières et accès à la littérature, mais sapant emplois publics et ressources des citoyens lambda alors que les prix flambent et rendent plus que jamais inaccessibles les biens de consommation pourtant désormais disponibles dans les commerces. Les bonnes vieilles ficelles du marché noir ne suffisant plus, le jeune homme décide de rejoindre les rangs de ces nouveaux hommes d’affaires, sautés à bord du train à grande vitesse de l’enrichissement à tout crin. Le voilà embauché par relation par « la première banque privée du pays à avoir obtenu le droit d’effectuer des opérations en devises », autrement dit par une institution financière rendue très vite florissante par sa spécialité du blanchiment d’argent.





Prompt à s’adapter à son nouveau milieu sans trop se poser de questions, notre homme ne tarde pas à mener grand train lui aussi, le luxe et la façade de respectabilité de son employeur lui permettant bientôt de se croire membre à part entière du très libre establishment du monde international de la finance. C’est alors que le pouvoir politique russe se décide à tirer sur la laisse nouée si longtemps auparavant, qu’à tort Vladimir avait fini par croire aux oubliettes. Le stagiaire du KGB qui, dans une autre vie, lui avait extorqué la signature d’un banal formulaire, est entre-temps devenu le redoutable Numéro Un, bien décidé à tenir dans sa main, par la peur et par tous les moyens s’il le faut, ces oligarques et ces hommes d’affaires que leur fortune si expertement mise à l’abri à l’étranger risquerait de rendre trop indépendants et sûrs d’eux.





Prenant l’allure d’un thriller aux rebondissements échevelés où Vladimir doit défendre sa peau et celle des siens face aux intimidations et aux manigances d’un pouvoir sans limite jouant sur la peur pour asseoir son contrôle, le récit aux phrases sèches et percutantes nous confronte sans ménagement aux réalités d’une société russe contemporaine toute autant construite sur la terreur et la brutalité qu’à l’époque soviétique. C’est efficace et édifiant, pour ne pas dire glaçant, mais aussi terriblement addictif et superbement caustique.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le numéro un

Comme le dit très bien Ludmila Oulitskaïa, ce livre pourrait être qualifier de thriller, d'enquête journalistique et de drame sentimental.

Mikhaïl Chevelev est russe, il vit à Moscou, il est né en 1959, il a donc une trentaine d'années dans les années 90.Il connaît encore tous les rouages de la société soviétique dont le fonctionnement est clair "La seule chose qui leur permet de nous contrôler, c'est la peur"

C'est à mon sens, un des critères essentiels de ce système qui place un quelconque individu russe dans l'orbite de la peur, de la délation.

Mikhaïl Chevelev choisit pour héros un jeune homme assez proche de lui par certains aspects.

Vladimir, jeune étudiant, traducteur se retrouve convoqué par la police soviétique pour une banale affaire de marché noir. Malheureusement, il se trouve très vite lié par obligation de "servir" un jour au l'autre le KGB.

Chevelev noue une intrigue haletante, très bien ficelée nous faisant passer des années 90 à l'élection de Poutine. La corruption et la course aux pouvoirs du commerce se développent dans la corruption et le chaos.

Le roman a aussi une force romanesque grâce à une filiation perdue: un fils retrouve son père dans des conditions qui nous font dévorer ce livre.

J'ai nettement préféré ce roman au mage du Kremlin, ce que décrit Mikhaïl Chevelev est tellement plus pertinent sur la société russe.



À lire sans aucun doute.

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Le numéro un

Roman reçu en SP par les éditions Gallimard, je tiens tout d'abord à les remercier chaleureusement pour cet envoi !



Plongeons-nous dans les temps de l'ancienne URSS, dans un pays où corruption et trafic étaient monnaie courante et où la peur ne vous lâchait pas, jamais ! Toujours être sur ses gardes, non seulement pour soi mais aussi pour ses proches ! Vladimir Lcovitch est de ceux-là et pourtant il faut bien vivre ! Et pour cela, parfois, passer par des moyens détournés, comme revendre par exemple des pneus de voiture et ce, en toute (il)légalité. Et cela, il va le payer sa vie durant. Arrêté et interpellé par les forces de l'ordre pour ce délit mineur, il devra signer ds papiers qui vont changer sa vie à jamais. Obligé de collaborer avec le système en place, il ne réalisait alors pas qu'avec cette simple signature, il mettait la vie de sa femme et de son fils en danger. Exilé plus tard aux Etats-Unis où il a été mis à contribution pour monter une multinationale financière, il est obligé de revenir bien des années plus tard sur le territoire russe, obligé d'abandonner, contre son gré, femme et enfant derrière lui. Marina, elle, l'ex-épouse, n'a jamais rien voulu dire à son fils David et ce n'est que par un concours de circonstances (les langues parfois se délient trop vite) que ce dernier apprendra l'existence de son géniteur et se mettra en relation avec lui. Cependant, si ils ne veulent pas y laisser leur peau à tous les deux et celle de Macha par la même occasion -la petite amie de David - ils vont devoir tout remettre en ordre et rendre public une affaire qui les dépasse et qui n'aurait jamais due être dévoilée en raison des illustres noms (dont le fameux numéro un ) qui y sont impliquées !



Un roman haletant, percutant, extrêmement bien écrit mais avec un détail qui m'a perturbé au cours de ma lecture : le fait de toujours désigner les protagonistes par leur prénom et leur nom (le tout en russe bien sûr) mais cela n'est que détail ! Un roman extrêmement fort avec des pratiques qui sont certainement encore monnaie courante aujourd'hui et que je ne peux que vous recommander vivement ! Par contre, autant vous dire qu'après une telle lecture, j'ai besoin de quelque chose de beaucoup plus léger !
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Le numéro un

Ce roman court est très efficace, à la fois quête d'identité pour le fils, incursion dans les rouages du blanchiment d'argent issu de la corruption et incursion dans l'histoire russe récente en passant de 1984 à 2018. Il est probable que comme dans son premier roman l'auteur qui est avant tout un journaliste se serve ici aussi de l'écriture romanesque pour écrire ce qu'il ne pouvait publier dans un journal. Vladimir, le héros principal lui ressemble un peu, il a approximativement le même âge et comme lui il a été traducteur et interprète dans les années 90. de petites combines à deux balles du temps de l'URSS au plus haut sommet avec Poutine, la corruption s'insinue partout à tous les étages avec des millions sur des comptes off-shore puis en Occident. Mais voilà, lors de son arrestation en 84, qui ne lui vaut qu'une simple amende, un débutant du KGB fait signer à Vladimir un document qu'il n'hésitera pas à ressortir en temps utile en l'an 2000 avec de graves conséquences pour notre héros. Le style n'est pas très loin du roman d'espionnage, mais avec un aspect documentaire fort intéressant tant sur l'année 84 (dernière année avant Gorbatchev) que les années 90 que Vladimir vit d'abord comme un individu lambda qui tire le diable par la queue jusqu'à ce qu‘un copain lui offre un poste en or, ce qui nous permet d'entrevoir les deux faces du capitalisme sauvage de l'époque, et les fondations de l'économie russe ! L'atmosphère est bien rendue. Un bon petit roman édifiant. Et un auteur à suivre !
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Une suite d'événements

"Mikhaïl Chevelev, né en 1959, est un journaliste d'opposition connu en Russie. Une suite d'événements est son premier roman ". Je pourrais arrêter mon billet là. Je ne pense pas que l'auteur puisse publier ce qu'il veut dans un journal en Russie sans courir de risques alors il a décidé de faire passer ses idées dans un roman. Un roman à thèse donc avec en fil rouge une histoire de prise d'otages.

En 2015, Pavel Volodine est en train de se chamailler gentiment avec Tania dans sa cuisine moscovite quand il reçoit un coup de fil. Il est attendu à l'église de L'Epiphanie dans un village à côté de Moscou. Un homme y retient en otage plus d'une centaine de fidèles et ne veut négocier qu'avec Pavel Volodine et Evgueni Stepine. Pavel reconnaît alors sur une vidéo Vadim qu'il a connu durant la première guerre de Tchétchénie en 1996. Pavel était reporter pour le Courrier de Moscou et Evgueni Stepine était un jeune journaliste fauché qui travaillait pour la télévision. Tous les deux avaient réussi à faire sortir quatre prisonniers dont Vadim...



Ne vous attendez pas à un thriller haletant ni à du grand roman psychologique. le récit de Pavel sur sa vie de journaliste alterne avec celui de Vadim qu'il rencontre dans un cagibi de l'église. L'auteur raconte ce qui pour lui conduit un jeune russe à devenir terroriste. Sa thèse c'est que les Russes sont tous responsables. Il s'agit donc d'un documentaire implacable sur le système qui conduit à l'injustice et à la déresponsabilisation individuelle depuis les années Eltsine jusqu'à celles de Poutine. Les médias sont particulièrement visés. Et plus largement l'affairisme et la corruption qui gangrènent les institutions. L'histoire tragique de Vadim serait très intéressante si elle n'était pas entrecoupée d'anecdotes inutiles ou de blagues absconses pour une petite lectrice occidentale.
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Une suite d'événements

En tant que journaliste dissident, Mikhaïl Chevelev a pris la plume pour un roman afin d'exprimer ce qu'il ne peut se permettre de dire dans les médias traditionnels. Pour rendre compte de l'ampleur de l'impuissance et toute la colère ressentie face à une démocratie défaillante qui construit (encore) des monstres malgré sa façade de nouveaux horizons. Une fausse liberté d'expression dans une censure bien installée et toujours cette impression de devoir travailler pour le pouvoir si l'on veut survivre...Chevelev a couvert toutes les guerres nationales après l'effondrement du bloc soviétique et c'est un peu de ça dont il est question dans Une suite d'événements.



Vadim, jeune des années 90, a vécu les guerres de Tchétchénie et d'Ukraine. Il a dû s'exiler plus d'une fois, il a vu et vécu des horreurs et des atrocités sans nom, des injustices. Il combat là et part ailleurs et combat ailleurs , et cela semble sans fin. Ce qu'il voit c'est que la société russe est à blâmer et c'est ce qu'il veut faire comprendre lorsqu'il décide avec d'autres de prendre un centaine de personnes en otage dans une église d'un petit village. Ses revendications sont simples, il veut que le président russe s'excuse. Voilà. Et c'est lors de la prise d'otages qu'il demande, en tant que négociateurs, Pavel et Evgueni, deux journalistes qu'il a connu en Tchétchénie. Et Vadim racontera à Pavel son histoire, son triste parcours...



Une suite d'événements c'est comment les événements (au nom de quoi on déclenche des guerres ? Pourquoi les crimes restent impunis? Pourquoi les humains sont-ils si cruels?) nous mènent à cette forme de colère désespérée car l'idée de justice nous semble inaccessible, c'est la construction d'un terroriste. C'est colère et brutalité.



Chevelev a utilisé une plume et une langue tendues, incisives, sans garniture pour enjoliver. C'est froid, c'est cru et c'est hautement révélateur de l'incurie des pouvoirs face au terrorisme. Une question se pose dans ce roman, celle de la responsabilité. Pouvoir politique, administratif moral. Lequel est le vrai pouvoir ? Immanquablement, on réfléchit à cette question après cette lecture qui demeure une véritable charge contre le pouvoir russe.



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Une suite d'événements

Je remercie l’équipe de Babelio et les éditions Gallimard pour l’envoi de ce livre lors d’une Masse Critique, je ne suis pas certaine de l’avoir choisi pour cause de problème de cases cochées mais non validées. Mais je ne regrette absolument pas et c’est une très bonne découverte car en plus c’est le premier roman de Mikhail Chevelev.



Il est journaliste indépendant à Moscou et malgré l’habitude de rédiger, écrire un livre n’est pas le même genre d’exercice que pondre un article.



Le personnage principal Pavel est aussi journaliste spécialiste des conflits interethniques en Russie. Un preneur d’otages demande à ce qu’il soit médiateur avec un collègue journaliste TV. Vadim le preneur d’otages était lui-même prisonnier en Tchétchénie quelques années plus tôt et avait été libéré par Pavel et son collègue. Petit à petit vont être dévoilées les raisons de cette demande.



Pourquoi et comment, voilà le cœur de ce roman qui n’est pas vraiment fictionnel, les situations de conflits et d’intérêts sont toujours d’actualités en Tchétchénie, en Ukraine mais aussi dans le Dombass. Chévélev explique très clairement que rejet, incompréhension et haine peuvent modifier le comportement et la vie d’une personne jusqu’à le pousser dans le terrorisme !



Sans aller jusqu’à l’extrême d’une guerre en Europe le cheminement psychologique de Vadim est aisément transposable chez nous. En parallèle Pavel va prendre conscience que le silence et l’indifférence dont il a fait preuve, à l’image de tant d’autres, pas qu’en Russie d’ailleurs, mènent à des contextes destructeurs.



J’ai eu l’impression parfois que ce roman, ironique et dérangeant malgré sa forme de thriller, était une manière de faire son mea culpa pour l’auteur et une incitation à ouvrir les yeux à ce qui se passe autour de nous !



La postface rédigée par Ludmila Oulitskaïa se termine ainsi : “Ce livre s’adresse à nous tous. Regardez dans votre cœur : n’avez-vous pas aussi votre part de responsabilité dans la brutalité et la colère qui nous entourent aujourd’hui ?”



Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Challenge RIQUIQUI 2021

Masse Critique janvier 2021
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Le numéro un

Nous suivons les destinées d’un citoyen soviétique, puis russe, entre 1984 et 2020. Des dernières années de l’Union soviétique, jusqu’à nos jours. Vladimir se fait arrêter en faisant du marché noir, et doit signer un accord de collaboration avec le KGB. On ne lui demandera jamais d’honorer son marché, mais le papier va ressurgir. C’est qu’entre temps la maîtrise de l’anglais de Vladimir a été utilisée par un ami, qui s’est spécialisé dans la blanchiment de revenus mafieux. Les profits de la bande ont été confortables, mais de plus gros qu’eux se sont mis sur le coup, et ils tiennent Vladimir grâce au dit papier. Il se retrouve séparé de sa famille partie aux USA mais le retour de son fils à Moscou, qui ne connaît pas son père, va de nouveau faire planer le danger sur tout le monde. Vladimir devra affronter ses anciens alliés et les nouveaux et puissants venus, pour sortir ses proches du danger dans lequel ils se retrouvent.



La démarche de Chevelev, journaliste empêché de faire son métier dans son pays est très respectable. Il s’agit de démonter le système russe, entre corruption, terreur, impossibilité de vivre dans la dignité et dans la vérité. Mais je ne peux pas dire que ce livre m’ait convaincue. L’écriture est minimaliste, l’auteur est sans aucun doute plus un journaliste qu’un écrivain. Les personnages sont peu caractérisés, pas de véritables analyses de leurs personnalités, ils sont en réalité assez interchangeables. Enfin les abus dénoncés n’ont rien d’une révélation, tout cela figure depuis longtemps à la une des journaux. L’action est assez chaotique et invraisemblable, même s’il se passe toujours quelque chose.



Ce n’est pas désagréable à lire, mais cela n’a rien d’indispensable. Il y a des auteurs russes qui racontent l’état désastreux de leur pays avec bien plus de talent littéraire que Chevelev, à qui il faut souhaiter, sans réelle illusion que ce souhait se réalise dans un avenir proche, de pouvoir retourner à son métier de journaliste.

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Le numéro un

Le mordant du précédent roman de l'auteur russe a disparu, laissant la place à des dialogues peu enlevés et à une histoire qui manque de crédibilité. Demeurent cependant la dénonciation des intrigues russes, d'hier et d'aujourd'hui, l'atmosphère des années Eltsine et des décennies de famine qui les ont précédées (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/22/le-numero-un-mikhail-chevelev/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le numéro un

Tout commence en 1984 (j’entends la voix de  Bowie ‘nineteen heighty-four) par une petite arnaque entre copains quand Volodia tente de se faire un peu de fric en revendant au black les pneus qu'ils viennent de lui offrir pour ses 25 ans.

J’ai oublier de dire que nous sommes en URSS et que la pénurie de pièces détachées dans le circuit officiel leurs donne une valeur inestimable au marché noir.

Idée à la gomme, il se fait gauler par les services intérieurs (KGB) qui lui extorquent une promesse de collaboration en échange d'une mise sous le tapis de l’infraction commise. (Bien sûr, il s'y prendra les pieds, plus tard…)

Le voilà avec un doigt dans l’engrenage ! C’est le majeur…de ses soucis.

 

2018, New-York (L’adaptation ciné coutera cher en frais de déplacement), on rencontre David pas Bowie (il est mort depuis deux ans) mais Kapovitch, russe exilé  excité à l’idée de retrouver Macha, rencontrée a Moscou six mois plus tôt lors d'un déplacement (chers, les frais, je vous dis).

Particularité particulièrement particulière, le David d’aujourd’hui et le Volodia d'hier se ressemblent comme deux shots de vodka Beluga !

 

Hasard ?

 

Et pourquoi Macha a-t-elle déboulé au Hollyday-Inn de New-York sans crier gare ? (En même temps, ça n’aurait aucun sens de crier ‘gare' dans le hall d'un grand hôtel international !)

 

Et si c’était pour délivrer un message confidentiel de Volodia à David !!!

Et si…. Non, on ne va rien divulgacher (comme le dit Queque72).

 

On va alors faire des bons dans le temps comme sur la planète (USA/USSR chanterait Yves Simon) pour suivre nos protagonistes, leurs destinées et les liens qui les unissent ce qui va permettre de plonger dans le bouillonnant Moscou de la sortie de l’ère soviétique où l’honnêteté n’avait pas vraiment son mot à dire (c’est un euphémisme, da !!!). L'a-t-elle seulement aujourd'hui ?

 

Un voyage passionnant au rythme soutenu dans le secret des apparatchiks (chik à chik à chik aille aille aille !!) ou l'argent coule à flot et ou les flots charrient argent sale et fantômes blancs, russes ou pas.

 

Du rythme, de l’action, du suspens, de l'humour !!! mais voilà un petit moment de détente qu'il est bien agréablovitch !!!

 

Rouble et roublardise auraient-ils racine commune ??!!



Ah, au fait, le véritable prenom de Volodia c'est Vladimir !!!

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Une suite d'événements

Journaliste d'opposition en Russie, Mikhaïl Chevelev a attendu l'âge de 56 ans pour publier son premier roman, Une suite d'événements. Le livre est nourri de son expérience, frappant par sa lucidité et son ironie désabusée quant au destin d'un pays dominé par la figure du "tsar" Poutine, que visiblement l'auteur ne porte pas dans son cœur. Si l'ouvrage est un roman, ce sont d'abord ses caractéristiques documentaires que l'on retient et le regard sans complaisance de Chevelev sur les guerres menées en Tchétchénie et en Ukraine. Si la patte journalistique est évidente dans Une suite d'événements, l'auteur montre aussi qu'il sait mener à bien une fiction réaliste avec une maîtrise certaine d'un suspense qui tourne autour d'une prise d'otages dans une église. Avec l'aide de plusieurs flashbacks, le roman entend démontrer comment un citoyen russe lambda, à la suite de situations tragiques, dues en grande partie à la corruption du système, en arrive à emprunter la voie du terrorisme. Un portrait mis en perspective avec la personnalité et le destin du narrateur, qui ressemble à l'évidence beaucoup à l'écrivain lui-même, exerçant le même métier et tâchant de le faire en toute indépendance, bien que la chose paraisse plus que difficile en Russie. C'est un tableau assez désespéré que dresse Mikhaïl Chevelev et le dénouement sec, radical et choquant du livre renforce encore cette impression.
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Le numéro un

Salade russe courte et épicée, avec les ingrédients essentiels : violences, menaces, prévarications, chantages, corruptions, argent sale et blanchiment.

Au milieu de tout cela, un homme seul dont la destinée a basculé un jour. Mauvais choix, mauvaise rencontre, cela aurait pu arriver à n’importe qui, vous et moi aussi.

Les mafias dominent le monde. Eliott Ness a disparu, empoisonné au gelsemium ou défenestré à la suite d’une dépression soudaine (ou d’une forte poussée dans le dos, c’est à vous de voir). Al Capone règne en maître, essaimant sur toute la planète à l’est comme à l’ouest, en arrosant copieusement des politiciens marionnettes empiffrées aux buffets de la corruption.

Quelques braves tentent de pisser face au vent, Mikhail Chevelev en fait partie, ça justifie largement le choix de lire son livre.

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Le numéro un

Dans Une suite d'événements, Mikhaïl Chevelev, journaliste et opposant à Poutine, montrait comment un citoyen russe lambda, à la suite de situations tragiques, dues en grande partie à la corruption du système, en arrivait à emprunter la voie du terrorisme. On retrouve dans Le numéro un, son deuxième roman (publié dans sa langue d'origine en 2018), ce thème de l'individu piégé, en l'occurrence après un délit mineur, avant la chute de l'URSS, avec le concours "gracieux" du KGB. L'un des deux narrateurs du livre raconte cette histoire personnelle dans les premiers chapitres, traçant au passage un portrait sans fard du système post-soviétique, à base de corruption, de blanchiment d'argent et d'autres turpitudes qui perdurent toujours. Comme dans son roman précédent, l'aspect documentaire de Le numéro un est son atout principal, Chevelev ne cherchant pas à peaufiner son style, proche de l'écriture journalistique et de la littérature d'espionnage. Pas de fioritures mais un suspense bien tenu dans un livre qui avance à toute vitesse et se déploie dans l'ombre du tsar actuel de la Russie. Efficace et édifiant, pour sûr, mais l'auteur aurait pu donner plus d'ampleur à une relation père/fils qui reste frustrante et surtout peaufiner des dialogues un peu secs, bien que parfois empreints d'humour caustique.
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Une suite d'événements

Incisif et mordant, ce roman met en scène un journaliste russe d'opposition qui sert de persona à l'auteur et porte son message pour le moins audacieux et ses griefs à l'encontre du gouvernement de Poutine. Entre passé et présent, il revient sur la guerre d'Ukraine et celle de Tchétchénie et décortique ce qui pousse un individu à la déraison (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/01/27/une-suite-devenements-mikhail-chevelev/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le numéro un

J'avais trouvé très fort le premier roman de l'auteur. je m'attendais à aussi bien, j'ai été déçue.

D'abord parce que je ne me suis pas attachée aux personnages : ni le père, ni le fils.

Ensuite parce que j'ai trouvé le récit un peu nébuleux et bancal dès le début.

Mais je n'ai pas boudé mon plaisir et apprécié ce roman haletant : comment père et fils vont-ils s'en sortir ?

L'auteur lève une partie du voile sur les fortunes faites à la chute du communisme en ex-URSS. Argent qui a rempli également les caisses américaines et anglaises.
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Le numéro un

Entre roman social et thriller, ce court récit de Mikhaïl Chevelev, journaliste opposant au pouvoir en Russie, vise à dresser une critique amère de certains agissements en URSS puis en Russie. A travers le personnage de Vladimir, qui se retrouve embarqué dans une entreprise de détournements de fonds et de fraude fiscale massive (entre autres), et de son fils David, Le numéro un montre des individus sans intention malhonnête particulière avoir affaire aux pires malfrats.



Si le principe d’alternance des temporalités (entre le présent, en 2018, et le passé, dans les années 1980 et 1990) et de cadre géographique (entre les Etats-Unis et la Russie) est intéressant, et si le cynisme et l’humour caustique de l’auteur ont son charme, je n’ai pas été plus convaincue que cela par ce roman. Ce n’est certes pas une lecture désagréable, mais tout m’a semblé très caricatural : les faits décrits, le langage des protagonistes, les personnages eux-mêmes (sans aucune densité psychologique et auxquels on peine à s’attacher) … C’est un roman qui se lit à toute vitesse, tant en raison du rythme de thriller qu’a voulu lui donner son auteur que de l’absence de profondeur du récit, qui ne semble pas fait pour être minutieusement apprécié et qu’on s’attarde sur des subtilités.
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Le numéro un

Un roman contemporain, bien ficelé, sur le thème de la corruption post soviétique à travers une relation père fils brisée entre Moscou et New York . La lecture m'a rappelé Les loups de Benoît Vitkine, ou encore Le pingouin de Kourkov.

L'intrigue est relativement elliptique, la lecture rapide, la psychologie des personnages apparaît en esquisse dans le passage de relais de la première personne au fil des chapitres.



L'auteur, journaliste de métier, donne la priorité à la description des rouages du piège qui se referme sur les personnages dans les années 80 et dont ils espèrent se sortir à la fin des années 2010. Comment peut on devenir sans l'avoir voulu un des rouages du blanchiment d'argent sale par le biais des marchés financiers ? Est il vraiment réaliste d'espérer reprendre le contrôle sur sa vie ? Le combat semble perdu d'avance contre Numéro 1.

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Le numéro un

Vladimir Luovitch a 25 ans en 1984, étudiant en traduction, il est convoqué dans les bureaux de la police soviétique pour une petite histoire de marché noir (vente de pneus) , un délit très courant à l'époque de l'URSS pour survivre. Il espère payer une amende et en ressortir mais pas de chance, un jeune capitaine aspirant du KGB s'en mêle.



Il signera des papiers qui changeront à jamais sa vie.



Les années passent et peu à peu il oublie ce document et la peur s'estompe car les choses changent, on parle de 'Glasnost' 'Perestroïka', d'une autre vie, l'espoir domine.



2018 Moscou. Vladimir décroche son téléphone, un numéro inconnu ..., c'est Marina une ancienne collègue qui le contacte car sa fille Macha a un jeune stagiaire américain en visite qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Il se nomme David Kapovitch et est à la recherche de son père d'origine russe. Marina pense que peut-être Vladimir connaît des gens de sa famille et pourrait l'aider !



À l'issue de ce coup de fil, Vladimir se replonge dans son passé, commence alors un thriller, un documentaire, un roman d'espionnage, en fait un vrai page turner.



Une écriture haletante, percutante qui nous décrit l'évolution de la société russe. Mikhaïl Chevelev décrit l'ex URSS, le KGB et ses méthodes et surtout la peur !



'La seule chose qui leur permet de nous contrôler, c'est la peur.'



Il nous décrit le système russe basé sur la corruption, le blanchiment des capitaux. On ressent la plume journalistique, le vécu de l'auteur journaliste opposant vivant en Russie.



À travers la recherche de filiation, David va découvrir son pays d'origine et ses travers. C'est passionnant, excellement bien écrit, une fois commencé, impossible de le poser.



Une très belle découverte.



Ma note : 9.5/10




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Le numéro un

Thriller or not thriller ?



2018 - Vladimir est contacté par un certain David Kapovitch, new-yorkais dont la mère est russe. La ressemblance entre les deux hommes est troublante. Vladimir pourrait-il faire partie de la famille de David et pourrait-il l'aider à retrouver son père, qui s'est évaporé dans sa petite enfance ?



Cette rencontre va ramener Vladimir à l'année 1984 et au mystérieux marché qu'il a conclu alors avec le KGB.



Le passé peut-il rester enfoui indéfiniment? Les secrets ne sont-ils pas faits pour être révélés ?



A la fois thriller, enquête politique, recherche d'identité, le numéro 1 tient en haleine et se dévore à toute vitesse !



Thriller peut être pas, mais page turner absolument !



Un grand merci aux éditions Gallimard pour l'envoi de ce roman!

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Une suite d'événements

Q'est-ce qui fait qu'un homme bascule dans le terrorisme ? Éternelle question du "pourquoi ?"

Mikhaïl Chevelev, journaliste russe de la presse écrite, à défaut d'une réponse, apporte dans son roman un éclairage plus qu'intéressant à cette douloureuse question.

Il nous emmène à la découverte de la Russie contemporaine, prise entre l'héritage du KGB et les "hommes d'affaires " qui ont pris la suite. Il nous montre des hommes perdus, fragiles, à la fois courageux et lâches, crevant de peur et coincés dans les conflits avec l'Ukraine et la Tchétchénie.

Sombre ? Oui, sans aucun doute, mais aussi lumineux par le style, la clarté, l'intelligence de l'auteur, non dénué d'une certaine forme d'humour. Un sourire de dérision souvent bienvenu pour ne pas pleurer devant l'absurdité implacable de certains destins.

Ce livre indispensable s'adresse en effet à nous tous.



#UneSuiteDevenements #MikhaïlChevelev #Gallimard #DuMondeEntier #livres #chroniques #lecture #Russie #Terrorisme #RomanContemporain



Le quatrième de couverture :



C’est avec une grande surprise que Pavel Volodine, journaliste moscovite, apprend un soir qu’il est attendu sur les lieux d’une prise d’otages, où on le réclame comme médiateur. Un homme retient plus d’une centaine de fi dèles dans une église, et ne veut négocier qu’avec lui.

Pavel reconnaît alors Vadim, qu’il avait fait libérer lors d’une mission bien des années auparavant. Engagé malgré lui dans une périlleuse course contre la montre et un improbable dialogue, il tente de comprendre ce qui a pu le conduire à faire le choix du terrorisme.

Au-delà d’une éloquente enquête sur la Russie contemporaine, Mikhaïl Chevelev nous o re un drame psychologique frôlant la tragédie. Servi par un impressionnant sens du suspense et une ironie audacieuse, Une suite d’événements est un récit haletant capable de nous inspirer à la fois angoisse, indignation et empathie.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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