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Critiques de Monica Ali (49)
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Sept mers et treize rivières

Avec son titre, ce livre nous laisse espérer quelques grandes aventures mais en réalité, c'est l'histoire d'une intégration lente et difficile.

C'est l'histoire de Nazneen, une jeune Bangladaise qui rejoint, à Londres, l'époux choisi par son père. Un époux laid et gras, beaucoup plus vieux que Nazneen... il parle beaucoup mais n'est pas méchant. Contrairement à lui, elle ne parle pas l'anglais, alors elle ne quitte pas l'appartement par peur de se perdre.

On voudrait une Nazneen plus entreprenante, qu'elle rompe ses chaînes invisibles de traditions et de soumission. La vie ce n'est pas toujours comme dans un roman, si elle n'est pas l'héroïne forte et déterminée que l'on souhaiterait, elle a des qualités qui font une autre histoire... une histoire probablement plus proche de nombreuses réalités. Alors avec elle, on s'ennuie dans cet appartement surchargé, on rêve d'autre chose, on patiente, pour finir par réveiller quelques émotions et on espère qu'enfin elle saura orienter sa vie.

En parallèle, par l'intermédiaire des courriers échangés, nous avons Hasina, la sœur de Nazneen, qui elle, dès le départ, n'a pas hésité à suivre la voie de la passion. Mais, est-ce elle qui a fait le meilleur choix ? À qui la vie a t-elle réservé le meilleur ? La passion ou la raison ?



Un joli roman que j'ai bien aimé.
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En cuisine

Comme beaucoup, j'avais adoré le premier livre de Monica Ali "Brick Lane" (bizarrement traduit en français "Sept mers et treize rivières")

Aussi avais-je offert à ma veille Maman son second "En cuisine", espérant que cette cuisinière émérite s'intéresserait aux entrelacs complexes de cette romancière post-coloniale.

Bien mal m'en pris ! J'ai retrouvé durant les fêtes dans la bibliothèque parentale ce gros livre avec un marque-page coincé à la page 100, témoignage manifeste du manque de perspicacité de mon cadeau.

J'ai moi aussi bien failli capituler en cours de route. L'histoire de Gabriel Lightfoot, chef de cuisine à l'hôtel Imperial, me semblait bien convenue. Mais je me suis accroché et j'ai eu raison.

La meilleure métaphore pour décrire ce livre serait celle d'une bille métallique qui décrit de lentes circonvolutions dans un évier avant d'accélérer sa course pour tomber dans le siphon (bon d'accord, mes connaissances en plomberie sont assez limitées).

Le livre commence sur un rythme un peu lent dont je comprends qu'il ait pu désespérer ses lecteurs - ma mère y compris. L'histoire de Gabriel Lightfoot semble un peu trop éclatée pour capter l'attention : le cadavre d'un employé est retrouvé dans les sous-sols de l'hôtel, une immigrée ukrainienne se réfugie chez lui, son père se meurt d'un cancer dans le nord de l'Angleterre, ses projets d'ouvrir son propre établissement battent de l'aile.

Et petit à petit tout s'accélère, tout s'imbrique, comme dans un vaste mouvement d'horlogerie dont le fonctionnement d'ensemble ne se laisserait pas dévoiler à première vue.

Du coup, le roman se révèle d'une autre ampleur que celle, bien modeste, qu'on lui avait prêté.

Il brasse des thèmes aussi ambitieux que la filiation, l'identité nationale, l'avenir du capitalisme britannique.

Bien sûr les esprits chagrins lui trouveront bien des ressemblances avec les récentes productions de Jonathan Coe ou William Boyd. Monica Ali n'en mérite pas moins sa place parmi les meilleurs romanciers britanniques contemporains.

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La véritable histoire de Lady L

La date du 31 août 1997 résonne encore lugubrement pour bon nombre de Britanniques : il s’agit de celle du décès de Lady Diana, dans un tragique accident de voiture. Mais si, en réalité, la « princesse des cœurs », comme on la surnommait, n’était pas morte, mais avait décidé de s’enfuir ? Dans ce roman « what if », Monica Ali redonne vie à ce symbole national pour imaginer ce que pourrait être la vie parallèle d’une princesse qui aurait décidé de tout abandonner pour vivre une vie normale, loin de ses démons.



Parti-pris audacieux, et à ce titre un peu périlleux, car avec un concept pareil, l’intrigue a intérêt à être solide. D’autre part, il me semble nécessaire de se détacher d’une biographie officielle pour rendre le roman crédible, et ne pas tomber dans la pantalonnade. Alors, est-ce que Monica Ali y réussit (oui, j’aime bien mettre une bonne grosse dose de suspense dans mes billets 😉) ?



Le roman s’ouvre sur la fête d’anniversaire qu’organisent les amies de Lydia, cette jeune femme britannique venue s’installer dans la ville de Kensington (premier clin d’œil avec cette ville du Connecticut) et dont elles ne savent pas grand-chose. Ces premières pages nous mettent dans une ambiance « Desperate housewives » plutôt que « The Crown ». Lydia a du retard, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Lui est-il arrivé quelque chose ? Leur posera-t-elle un lapin ? On apprendra que Lydia est plutôt coutumière du fait, puisque la fuite fait partie du « petit plan » qu’elle a conçu quelques années plus tôt… quand elle était princesse de Galles.



Ce petit plan sera abondamment décrit par Lawrence dans son journal, le secrétaire particulier de la princesse (peut-être trop d’ailleurs) car le roman est, pendant une bonne moitié de l’ouvrage, occupé par son récit avec en alternance, un peu celui de Lydia et surtout celui de John Grabowski, un paparazzi venu aux Etats-Unis soigner sa déprime, et qui s’installera par hasard (celui-ci fait bien les choses…) dans la même ville. Évidemment, il la reconnaîtra malgré les opérations esthétiques que la princesse aura pris soin de faire pour modifier ses traits. La couverture de Lydia sera-t-elle réduite à néant, et la mascarade révélée au grand jour (hé oui, encore du suspense ! 😊) ?



Alors donc, est-ce que tous ces ingrédients font un bon roman, à la hauteur de son idée de départ ? Oui et non. La faute à un roman que je trouve un peu maladroitement construit avec ses trois récits mélangés (Lydia, Lawrence le secrétaire et Grabowski le paparazzi). Celui de Lawrence prend énormément de place, il nous raconte sa Lydia, donne beaucoup de détails sur l’organisation de sa disparition, ce qui donne à l’intrigue principale – la nouvelle vie de Lydia –, une lenteur démesurée (c’est vrai aussi qu’elle a une vie très tranquille et pas forcément très passionnante). Peut-être que l’autrice a voulu donner une crédibilité à son histoire, puisqu’elle ne reprend que les gros traits de l’histoire de Diana pour en écrire une version parallèle et fictionnelle (d’ailleurs l’autrice a pris soin pour ce faire de ne donner aucun nom réel). Or, ce n’est pas un roman documentaire, le lecteur à mon sens peut accepter que la princesse disparaisse sans tous ces détails !

De ce fait, le roman met beaucoup de temps à donner à Lydia sa voix, mais quand il le fait, et c’est en cela que je l’ai bien aimé, cela apporte une certaine profondeur puisqu’il donne à voir sa douleur à l’idée d’avoir abandonné malgré tout ses fils, et la difficulté, le courage que cela lui a demandé de reconstruire sa vie, de mûrir. L’autrice nous donne à voir ainsi une Lydia qui émotionnellement, ressemble beaucoup à l’idée que l’on pouvait se faire de Diana, cette femme à fleur de peau et à la recherche tellement démesurée d’amour qu’elle ne pouvait être que déçue.



Le récit de Grabowski, ce paparazzi sur le retour, excité comme un limier à l’affût du sang une fois qu’il a reconnu la princesse, est ainsi, comme les autres, une force et une faiblesse du roman : il est assez mal écrit, avec un certain relâchement dans le vocabulaire (manière de souligner à gros traits la vulgarité du personnage, parfois animé de bons sentiments qu’il étouffe rapidement), ce qui ne rend pas sa lecture particulièrement agréable. Mais il a le mérite de montrer la mentalité des paparazzis, et de faire comprendre combien la vie de la princesse a dû être gâchée par eux, même si elle en jouait à certains moments.



Le résultat donne donc un roman inégal et un peu anecdotique. Il vaudra principalement pour son personnage de Lydia qui, dans ses peurs, ses hésitations et sa volonté désespérée d’être heureuse, est aussi attachante que la véritable princesse dont elle prend les traits.

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Sept mers et treize rivières

L'obligation de confinement m'a forcée à m'attaquer enfin à ma gigantesque PAL et à délaisser mon genre de lecture habituel plutôt noir, pour des histoires plus positives. J'ai donc été attirée par la belle couverture rose framboise de ce roman. Le résumé qui parlait "d'histoire drôle et poignante d'une Bangladaise émigrée à Londres", fleurait bon les épices et j'imaginais déjà les saris chatoyants de mille couleurs.



Le début m'a semblé prometteur avec la naissance assez mouvementée de Nazneen, l'héroïne du roman. Miraculée à sa naissance après être passée pour mort-née, elle est mariée à 18 ans par son père, à Chanu, un bengalais de 40 ans qui vit à Londres. Dans le quartier où sont rassemblés tous ses compatriotes, la jeune fille découvre la réalité de l'exil et ce semblant de nouvelle vie ne la débarrasse pas du poids de son destin. Parallèlement, à travers les lettres qu'elle lui adresse, on suit l'existence de sa jeune sœur, restée au pays mais qui à 16 ans a fui sa famille pour suivre l'homme qu'elle aime.



Je n'ai pas réussi à franchir les 200 pages pour voir si l'une et l'autre réussissaient à se libérer vraiment des traditions liées à leurs conditions de femmes. Je me suis profondément ennuyée et je n'ai rien trouvé d'amusant à cette histoire qui grouille de détails et de scènes qui se répètent inlassablement. Chanu, le mari de Nazneen, décroche la palme de l'insoutenabilité (si ce mot n'existe pas, je le créé pour l'occasion !). J'attendais du nouveau, que ces deux-là se bougent un peu pour changer leurs conditions mais l'adage "il ne sert à rien de lutter contre ce qui est écrit" était gravé profondément dans leur gènes. Quant à mon rêve d'évasion à moi, il est tombé à l'eau et la demie-étoile accordée est juste le signe d'un abandon de lecture.
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En cuisine

C'est en lisant les critiques sur Babelio que j'ai eu envie de lire ce livre.

Le cadre de ce roman est la cuisine d'un grand palace londonien fatigué, L'hôtel Impérial avec comme personnage principal, Gabriel Lightfoot, chef du restaurant Le Jacques, engagé pour refaire la réputation de l'ancien palace.

Gabriel Lightfoot compte y rester un an et ensuite ouvrir son propre restaurant en association avec un homme d’affaire et un politicien. A la quarantaine, il réfléchit même à s’engager avec sa compagne.

Avec la découverte de Yuri, un des employés ukrainien à la plonge, qui s'est tué dans les caves de l’établissement, il va découvrir que toute sa brigade est constituée de clandestins du monde entier d’Inde, d’Afrique ou des pays de l’Est.

Il rencontre aussi Lena une jeune plongeuse, qui s'était installée avec Yuri dans les caves du restaurant et va l’accueillir chez lui. En parallèle, il apprend que son père va mourir d’un cancer. Il va en devenir dépressif.

"En cuisine" de Monica Ali n'a rien d'un roman sur la gastronomie. Il décrit l'atmosphère des cuisines : la discipline, la tension, les cris. Il nous narre l’univers des clandestins avec les abus, la misère mais aussi leur solidarité.

Ce roman fut une épreuve avec ses longues descriptions et j'ai eu des difficultés avec la vraisemblance de la dépression du protagoniste.

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Sept mers et treize rivières

Sept mers et treize rivières est un roman sur l'intégration.

Nazneen , une jeune villageoise bangladaise est mariée par ses parents à un homme plus âgé qu'elle et installé en Angleterre . Elle débarque dans dans un quartier populaire de Londres sans parler un seul mot d'anglais et doit apprendre à s'adapter . Elle entretient une correspondance avec Hasina, sa soeur restée au pays et cet échange épistolaire permet de comprendre à quel point le choc des cultures doit être violent pour la jeune femme . Elle accepte plutôt bien son sort , avec un fatalisme tout oriental , arrive à se débrouiller et s'émancipe petit à petit , allant même jusqu'à franchir le pire des interdits pour une femme musulmane .

Pour moi , l'originalité de ce roman réside dans le fait que les difficultés d'intégration sont mises en lumière au travers d'un personnage secondaire , Chanu le mari qui est passionnant .Bardé de diplômes au Bengladesh, il ne peut qu'occuper des emplois subalternes et ne le supporte pas, il assomme sa famille de sermons et pérore sans cesse . Son comportement est absurde , il accumule les dettes , transforme l'appartement en dépotoir , élabore des projets tous aussi stupides les uns que les autres et s'illusionne sur ses chances de réussir : il à la fois ridicule et pathétique . C'est l'exemple même de l'échec d'intégration .

Ce roman a été adapté au cinéma sous le titre de " Rendez vous à Brick Lane
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Sept mers et treize rivières

En 1985, à 18 ans, Nazneen, bangladaise, se marie et suit à Londres ce mari que sa famille lui a choisi. Ce livre, c'est le lent éveil et l'émancipation très progressive d'une immigrée, sa vie quotidienne avec mari puis enfants, mais aussi la vie d'une cité avec ses bons et mauvais côtés (montée de l'intégrisme, drogue, difficulté d'identité, entraide...) jusqu'en 2002.

Parallèlement, nous découvrons la vie de Hasina, soeur de Nazneen, qui, elle est restée au Bangladesh, une voix naïve qui offre un parallèle entre deux vies.

De belles études de personnages que ces deux femmes sans oublier Chanu, le mari ,mais aussi le docteur, les femmes de la cité et les plus jeunes.

Malgré quelques longueurs, un roman intéressant, passionnant qui nous apprend beaucoup sur les immigrés.
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Sept mers et treize rivières

Nazneen est une jeune Pakistanaise de 18 ans mariée par son père à un quarantenaire vivant en Angleterre.



Il n’y a pas grand chose de plus à dire sur ce roman, qui raconte le quotidien de Nazneen dans ce pays dont elle ne parle pas la langue, vu que son mari pense qu’elle n’a pas besoin d’apprendre, dans un appartement qu’elle ne quitte quasiment jamais, de toute façon au Pakistan elle n’aurait pas le droit, et ainsi de suite.



La force du récit réside dans le fait qu’on a une description réaliste de la vie de Nazneen, (...)
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En cuisine

Après Sept mers et treize rivières (brillant) et Café Paraiso (décevant), Monica Ali, 33 ans, bombardée dès ses débuts "grand espoir des lettres britanniques", était attendue au tournant. En cuisine, livre magistral, dépasse les espérances, tellement il est copieux - entrée, plat de résistance, fromage et dessert - au point de friser l'indigestion : la romancière aurait pu un peu élaguer dans ce pavé de 620 pages, parfois redondant. Il s'agit d'une oeuvre balzacienne qui, partant des cuisines d'un restaurant haut de gamme, quoique légèrement sur le déclin, décrit la société anglaise, du haut de l'échelle, parlementaires et hommes d'affaires, à l'armée de l'ombre constituée de tous les émigrés - Pays de l'est, Inde, Afrique - dont l'exploitation et la condition précaire, véritable esclavagisme moderne, forment le coeur du livre, sans apitoiement, mais avec un souci de réalisme permanent qui glace les sangs. Monica Ali, elle-même arrivée du Bangladesh à l'âge de 3 ans en Angleterre, connait visiblement à fond son sujet, sans pour autant céder à la tentation du documentaire. Non, à l'image des grands écrivains britanniques classiques, à commencer par Dickens, la romancière joue de tous les ressorts de la fiction pour séduire et interpeller son lectorat. Et avec quelle maîtrise, fluidité du style, vivacité des dialogues, elle possède les armes pour flinguer le racisme rampant des élites du pays et dresser un portrait panoramique accablant de l'Angleterre d'aujourd'hui. En choisissant pour héros un chef des cuisines qui, tout en réalisant petit à petit dans quel monde il évolue, pète littéralement les plombs, elle trouve un vecteur de communication idéal pour réaliser une tapisserie sociale sidérante de justesse. Il faut un appétit d'ogre pour dévorer En cuisine mais celle qui a mitonné ce festin mérite largement l'effort à nourrir.
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Sept mers et treize rivières

J'y arrive pas, rien à faire! J'ai relu les deux premières pages trois fois. Ce livre me semblait intéressant, me semblait très pertinent, un choc de culture, une vision bien différente et bien marqué dans le récit. Au lieu de ça, je n'arrive pas à accrocher. Chanu est pour moi un personnage qui m'est antipathique. Oui il est gentil, mais après? Il n'y a pas de vie... ils ne sont pas plus affectés que ça par la perte d'un bébé. Le style est tout aussi plat que les personnages, c'est lisse... il n'y a pas assez de profondeur. C'est dommage.
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Sept mers et treize rivières

« 4ème de couverture :

Lorsque Nazneen apprend son prochain mariage avec un homme qui vit en Angleterre et qu'elle n'a jamais vu, sa vie bascule. Elevée dans un village du Pakistan et dans le respect des traditions, elle sera désormais l'épouse dévouée d'un mari de vingt ans son aîné, sans charme et sans ambition. Exilée dans ce pays dont elle ne parle même pas la langue, elle se soumettra tout d'abord à ce destin qu'elle n'a pas choisi avant d'entrevoir peu à peu la lumière et, grâce à l'amitié et l'amour, de prendre enfin le contrôle de son existence. Nouvelle voix incontournable de l'Angleterre métissée, Monica Ali raconte, dans ce premier roman où l'humour affleure toujours sous le drame, l'histoire poignante d'un éveil à l'indépendance dans un monde où s'entrechoquent traditions et préjugés.

"Nous savons, quand nous refermons à regret ce livre si plein de vie, qu'un grand écrivain est né." Geneviève Brisac, Le Monde 2. »



On suit également la vie déchirée et déchirante de sa sœur, restée au Pakistan pour un mariage d'amour qui finit mal, par les lettres qu'elle lui envoie régulièrement.



Ce livre m'a attiré par les thèmes abordés : dépaysement, découverte d'une culture différente, condition de la femme, et la note romantique : amélioration de la vie grâce à l'amour et à l'amitié.

Pourtant, je me suis ennuyée tout au long de la lecture que j'ai peiné à terminer bien que le style soit léger, facile, riche et poétique mais très, trop lent . Les personnages sont pour moi trop disciplinés, trop lisses, trop doux, trop apathiques.

Le dernier chapitre sauve la lecture.
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En cuisine

Gabriel est le chef de cuisine du restaurant d'un palace londonien. Ce n'est pas vraiment le rêve de sa vie mais c'est parfait pour faire ses preuves et obtenir la confiance des investisseurs pour ouvrir son propre restaurant un jour.



Dans les cuisines, c'est un peu les Nations Unies vu le nombre de nationalités qui travaillent ensemble. Il y a tellement de personnes dans les cuisines - et certaines, comme les plongeurs, changent tellement souvent - que Gabe ne connaît pas vraiment son équipe. Les heures en cuisine et les réunions avec les différents directeurs de l'hôtel s'enchaînent et les journées semblent toujours pareilles.



L'élément déclencheur est la mort de Yuri, un des plongeurs, que l'on retrouve dans le sous-sol des cuisines. Il s'était vraisemblablement installé là, se douchant dans les vestiaires et dormant sur un matelas.



Il semblerait également que Yuri n'était pas seul et qu'il avait recueilli Léna, l'une des serveuses. Elle devient le premier témoin que la police souhaite interroger mais demeure introuvable.



Parallèlement à sa vie professionnelle, on suit la vie personnelle et familiale de Gabriel. Le presque quadra est en couple avec Charlie, une chanteuse tentant de percer dans le milieu. Gabriel a beaucoup de rêves en ce qui concerne sa relation avec elle ; une fois qu'il aura son restaurant, il compte bien s'installer avec elle et avoir un enfant.



On se rend vite compte que Gabriel souhaite beaucoup de choses mais restent cependant bien trop souvent en surface. Le restaurant et Charlie en pâtissent mais également son père qui vient de se voir annoncé qu'il est atteint d'un cancer et n'a plus que six mois à vivre. Entre Gabriel et lui, il reste beaucoup de non-dits qui rendent les mots plus difficiles à sortir.



Petit à petit, Gabriel se prend en main, avance, se trompe de chemin, se remémore ses rêves de gosses et essaie d'en faire quelque chose. Le tout est traité sur un fond d'analyse socio-économique de la classe moyenne et des restes d'identité britannique. Ce n'est pas un mauvais roman, je suis juste déçue car j'attendais mieux. L'auteur livre quelques réflexions intéressantes sur ses contemporains mais ne passionne pas comme un Jonathan Coe saurait le faire.
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Untold Story

Et si la princesse n'était pas morte? Lydia n'est donc pas ce qu'elle semble être. Et tout irait bien si elle ne croisait pas l'un de ses anciens paparazzis. Un peu léger? Oui. Cela donne une histoire facile à lire, sans surprise. Des personnages prévisibles, des rebondissements attendus. C'est distrayant. C'est déjà bien!
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Sept mers et treize rivières

Souvent j'achète des livres et je les oublie sur une étagère de ma bibliothèque (suffisamment fournie pour qu'ils passent inaperçus) et puis un jour je dépoussière ou je range, je retrouve le livre et c'est comme un cadeau... Voilà pourquoi je viens de finir ce roman sorti en 2004 (!!).

Comment se retrouver dans la tête de quelqu'un dont on ne comprend pas le fonctionnement, né dans un autre continent, qui n'a pas les mêmes mécanismes mentaux que les nôtres, tous ces éléments de notre psychologie qui conditionnent nos pensées et nos comportements sociaux et qui sont issus de notre éducation et de son contexte social, politique et culturel. C'est très étrange et en même temps très déstabilisant d'être supposé adhérer à ce que pense Nasneen, cette jeune bangladaise émigrée à Londres et mariée à un homme bien plus vieux qu'elle et qu'elle ne connait pas...

En fait, on n'y arrive pas. Dès les premiers chapitres, j'ai eu envie d'arrêter de lire parce que cette "héroïne" m'agaçait par son apathie, sa soumission, son inculture, son manque de réactivité et d'esprit critique. Là réside toute la force de ce roman! car en persistant, peu à peu, on finit par entrer dans cette pensée si différente, dans cette vie de déracinée perdue dans une banlieue anonyme. Et il faut bien dire qu'on vit une drôle d'expérience, celle d'être une femme inculte, sans ambition, devant servir de "bonne" et de génitrice à un homme "gentil" (il ne la bat pas!) mais peu attrayant, bavard, mythomane et très prévisible d'inefficacité et de passivité. On le nourrit, on lave ses chaussettes, on coupe ses cors au pied, on est passive et fataliste, on ne sort pas de l'appartement miteux de la triste cité de Brick Lane , où règnent à l'instar d'autres périphéries de grandes villes, les gangs, le communautarisme, le trafic de drogue, l'islamisme rampant prospérant sur le terreau de l'ignorance et du déracinement.

Avec Nasneen, on va s'ouvrir au monde extérieur, et peu à peu remettre en cause certaines barrières mentales, issues d'un archaïsme culturel qui n'a pas cours en Europe, on va s'autoriser des libertés, gagner son indépendance, on va découvrir l'amitié et l'amour, dans toutes ses variantes, on va s'émanciper.

Je concède avoir lu certains passages en diagonale car des longueurs pas toujours intéressantes sur la vie de la cité, ou le passé de Nasneen quand elle était enfant ou encore des passages des lettres de sa sœur écrites dans un langage populaire volontairement incorrect, affaiblissent à mon avis la qualité de ce copieux roman qui réussit malgré tout un tour de force: celui d'un dépaysement total et absolu du lecteur.

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En cuisine

Ce roman raconte la fin d'un monde : celui de Gabriel Lightfoot. Chef dans un grand restaurant de Londres, au début du livre ce charmant quadragénaire est à la porte du succès : une opportunité professionnelle, un futur mariage... Mais voici que la mort d'un de ses plongeurs va faire sombrer Gabriel dans des réalités plus douloureuses. Lui qui ne se posait pas de questions sur les employés de l'hôtel-restaurant haut de gamme commence à découvrir des coulisses peu glorieuses et même temps que des conditions de vie dramatiques pour les immigrés venus en Angleterre... Et côté privé, entre une sœur névrosée, un père atteint du cancer et une petite amie en rupture, Gabriel sent ses certitudes se fissurer.

Un roman bien mené quoique parsemé de quelques longueurs, qui se fait le portrait d'une société à travers le parcours d'un personnage principal attachant.
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En cuisine

On y parle non seulement de l'univers souterrain un peu "underground" des cuisines, mais aussi, brièvement abordé dans ce livre, le côté esclavagiste, dont ne s'est pas encore départi une catégorie d'individu. Ceux qui ramassent dans les gares, à la descente des trains, dans leurs camionnettes les sans-papiers, pour les exploiter dans les champs aux travaux de récolte et d'expédition des légumes ...

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Sept mers et treize rivières

Il y a des romans dont je dis que je les trouve mal écrits. Pour celui-ci, c'est plutôt que je n'ai pas aimé.

J'ai toujours eu du mal avec les personnages passifs, et le moins qu'on puisse dire c'est que Nazneen est une femme très passive.

On suit la vie de Nazneen, mariée à 18 ans à un homme de 40 qui vit en Angleterre et voulait une épouse docile. Son quotidien enfermée dans l'appartement d'un immeuble d'une cité ghetto est fait de petits riens.

Chanu, le mari, n'est pas un mauvais homme, il est pétri de contradictions. Il se dit moderne mais refuse que sa femme sorte ou apprenne l'anglais. Il veut réussir mais n'a pas la force de se battre pour sa réussite. Il fustige ceux qui regrettent "le pays" et rêve lui-même d'y retourner.

L'autrice évoque très bien le déracinement et le besoin de recréer une communauté, au risque de créer un communautarisme mal vu. Elle montre aussi l'écartèlement entre l'éducation musulmane bangladaise et les tentations d'une vie libérale anglaise. Elle n'oublie pas non plus la génération suivante qui à la nostalgie d'un pays où elle n'est jamais allée, tout en se sentant (et en étant considérée comme) étrangère dans le pays où elle est née.

C'est un roman intéressant, mais au rythme très lent, trop lent pour moi. J'ai failli abandonner plusieurs fois.
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Sept mers et treize rivières

Sept mers et treize rivières sur 450 pages, on n'en demandait pas tant.



En ce qui me concerne, je me serais volontiers contenté d'un étang, de deux ruisselets, et basta vite fait bien fait.



L'héroïne du roman, Nazneen, a failli mourir à la naissance. Si cette petite peste n'avait fort inopportunément survécu, le livre se serait terminé à la page 16, et je serais sans doute aujourd'hui en train de lire quelque chose d'intéressant.



Hélas ! La gamine s'en tire et se croit ensuite obligée de nous infliger par le menu (et dans un style fascinant comme une cuvette de toilettes) le récit de sa vie minuscule, émaillée d'anecdotes insignifiantes. On apprend ainsi avec stupéfaction qu'un pan de la chemise de son mari dépasse du pantalon (les Paparazzi du Daily Mirror se battent déjà pour avoir les photos) et que le plâtre du couloir de l'appartement a tendance à s'écailler. Ah ! J'allais oublier le plus important, et peut-être le plus intéressant : un jour, elle casse une aiguille de sa machine à coudre et elle n'en a pas de rechange. On reste la mâchoire pendante devant tant de suspense.



Bon, certains ratiocineurs vont sans doute objecter que quand même, l'évocation des problèmes d'intégration des musulmans en Angleterre, du choc des cultures, de la position de la femme musulmane, et gnagnagna. D'accord, d'accord ! En plus, ça m'énerve, cette gourde ne parle toujours pas un mot d'anglais après plus de trente ans passés dans la banlieue londonienne (Her tailor is not rich). Mais quand même, 450 pages pour « ça », Monica Ali nous beurre la tartine des deux côtés et cela finit par devenir lourd.



Les plus fins d'entre vous l'auront peut-être déjà subodoré : ce roman n'a provoqué chez moi qu'un enthousiasme tout relatif.



Je déteste refermer un livre sans l'avoir lu entièrement. Mais là, je galère grave. Il m'a fallu une semaine pour passer de la page 350 à la 360. Je me pose des questions, d'autant plus que, sur un coin de la bibliothèque, Françoise Chandernagor et sa Trilogie m'aguichent : « Tu viens, Chéri ? ».



Cruel dilemme : j'hésite à plaquer Monica pour Françoise. Pffff, ce que la vie peut être compliquée, par moments !
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Sept mers et treize rivières

Personellement je n'ai pas adoré. La narration comporte beaucoup de détails dont on aurait fortement envie de se passer. J'imagine qu'il est assez réalliste mais je n'aime pas la manière dont c'est raconter.
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Sept mers et treize rivières

Nazneen a quitté son Bangladesh natal à 18 ans pour épouser Chanu qui vit à Londres et qui a deux fois son âge. Chanu lui interdit de sortir et de fréquenter certaines épouses bangladaises trop excentriques à son goût. En parallèle on suit la vie d'Hasina, la sœur de Nazneen restée au pays.



D'abord perdue, Nazneen va peu à peu essayer de s'intégrer, pas dans la société anglaise bien sûr, mais dans son quartier et avec ses voisines bangladaises. Elle va apprendre l'anglais, trouver un travail (chez elle), et même s'intéresser un peu à la montée de l'intégrisme. Même si son intégration semble limitée, cette avancée lui permettra de prendre conscience de la liberté dont elle jouit dans ce pays, et quand son mari décidera de repartir au pays, elle décidera de rester à Londres avec ses filles.



Ce roman traite d'un sujet peu souvent abordé dans les romans, celui de l'immigration des femmes venant d'Inde et des pays limitrophes et leur difficile intégration dans le monde occidental. Ecrit dans un style qui ne manque pas d'humour (les situations sont parfois tragiques, parfois burlesques), ce récit rappelle le dernier film de Ken Loach, "Just a kiss" et nous met dans la peau de la famille d'immigrés.
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