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Citations de Nam-joo Cho (155)


- Encore une chose. À partir de demain, vous ne me préparerez plus mon café. Vous ne mettrez pas non plus mes couverts le midi, vous ne débarrasserez pas non plus mes assiettes après le repas.
- Je suis désolée si cela vous a incommodée.
- Cela ne m'a pas incommodée, mais ce n'est pas votre travail. J'ai remarqué ça il y a longtemps déjà, chaque fois que nous avons de nouveaux employés, les filles les plus jeunes prennent en charge toutes les tâches ingrates sans même qu'il soit besoin de les solliciter. Les garçons ne font pas cela. Un garçon, même s'il est le benjamin de notre société, même s'il est le dernier à avoir intégré l'équipe, il ne lui viendra pas à l'esprit de prendre en main spontanément ces choses. Comment les filles sont-elles devenues ainsi, cette part de l'humanité qui se charge de tous ces trucs sans qu'on ait besoin de leur expliquer quoi que ce soit ?
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-Pour l'entreprise, une femme trop intelligente est un problème. Vous voyez, rien que là, pour nous, vous êtes un problème.
Pardon? Si nous ne sommes pas assez intelligentes, c'est un problème, si nous le sommes trop, c'est encore un problème, et avec tout ça si nous sommes moyennes nous allons entendre que c'est un problème d'être moyennes?
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Ils disent qu'ils ne savent pas. Qu'ils débutent dans le métier, qu'ils exécutent les tâches que leur ordonnent de faire leurs supérieurs, qu'ils ne font que rédiger des rapports avec les données recueillies, qu'il ne leur appartient pas d'établir des diagnostics et encore moins d'en tirer quelque décision que ce soit. Tous, ils répètent la même rengaine, comme s'ils l'avaient apprise par cœur. Ils ne lâchent pas non plus le nom de leurs supérieurs. Mamie Fleur n'a d'autre choix que de se plier à leurs procédures.
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En 2014, l'année où Kim Jiyoung a démissionné, une femme coréenne sur cinq faisait de même en raison d'un mariage, d'une grossesse, des enfants à charge. En Corée, le taux d'activité économique des femmes diminue sensiblement autour des âges de maternité : entre 20 et 29 ans, 63,8% des femmes sont actives, entre 30 et 39 ans, ce taux chute à 58% avant de remonter à 66,7% après 40 ans.
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La Corée est le pays où l’écart des salaires hommes/femmes est le plus important de l’OCDE. Selon les chiffres de 2014, pour un salaire masculin de 1 million de wons, le salaire féminin moyen OCDE s’établit à 844 000 wons, contre 630 000 wons en Corée. The Economist signalait en 2016 que la Corée occupait le dernier rang dans les indices du plafond de verre les femmes empêchant d’accéder aux fonctions supérieures.
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Par exemple : pourquoi débutait-on par les garçons pour attribuer le numéro d'élève ? Le fait qu'un garçon soit numéro un, le fait que l'on débute par les garçons, le fait que les garçons soient devant les filles, demeuraient tout simplement évident, naturel. Pendant que les garçons se mettaient en rang par deux puis en marche avec les filles, qui faisait la exposé avant les filles et que leurs devoirs étaient corrigés avant ceux des filles, elles attendaient silencieusement le retour, s'ennuyant un peu, parfois pensant que c'était tant mieux, sans jamais s'interroger sur cette façon de faire. De même qu'elles vivaient sans se demander pourquoi le numéro de carte d'identité des garçons débutait par un 1 et celui des filles par un 2.
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Pour l'entreprise, une femme trop intelligente est un problème.
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Dix ans plus tôt, l’IVG pour raison médicale avait été rendue légale. Comme si avoir une fille constituait une raison médicale, l’avortement des fœtus filles était pratiqué de façon massive.
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Depuis qu'elle était devenue femme au foyer à plein temps, Kim Jiyoung réalisait que l'attitude des gens devant le ménage était d'une grande hypocrisie. Tantôt dévalorisé quand on parle juste de "rester à la maison", tantôt sublimé quand on parle de "se consacrer à faire croitre l'humanité", mais jamais en évaluant ce travail en chiffres réels, en coûts. Sans doute parce qu'à partir du moment où une chose a un prix, quelqu'un doit payer pour ça.
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- Encore une chose. A partir de demain, vous ne me préparez plus mon café. Vous ne mettrez pas non plus mes couverts le midi, vous ne débarrasserez pas non plus mes assiettes après le repas.
- Je suis désolée si cela vous a incommodée.
- Cela ne m’a pas incommodée, mais ce n’est pas votre travail. J’ai remarqué ça il y a longtemps déjà, chaque fois que nous avons de nouveaux employés, les filles les plus jeunes prennent en charge toutes les tâches ingrates sans même qu’il soit besoin de les solliciter. Les garçons ne font pas cela. Un garçon, même s’il est le benjamin de notre société, même s’il est le dernier à avoir intégré l’équipe, il ne lui viendra pas à l’esprit de prendre en main spontanément ces choses. Comment les filles sont-elles devenues ainsi, cette part de l’humanité qui se charge de tous ces trucs, sans qu’il soit besoin de leur expliquer quoi que ce soit ?
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Sur les poussières sentimentales accumulées, une étincelle était tombée, et la plus belle époque de sa vie brûla vainement pour ne laisser qu'un tas de cendres. Page 113
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Elle avait grandi de la sorte. Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s’habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses. Les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n’avait pas pu percevoir le danger ni l’éviter.
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Sur les poussières sentimentales accumulées, une étincelle était tombée, et la plus belle époque de sa vie brûla vainement pour ne laisser qu’un tas de cendres.
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[Kim Jiyoung à son mari.]

Toi, crois-tu que je n'aie pas le droit de prendre un café à 1 500 Wons ? Non, mais, sans parler de 1 500 Wons, même si ça coûtait 15 millions de Wons, j'achète ce que je veux avec l'argent de mon mari, non ? Ça ne regarde que nous, pas vrai ? Je n'ai pas volé ton argent. J'ai accouché dans des souffrances à en mourir, j'élève mon enfant en renonçant à ma vie, à mon travail, à mes rêves, enfin à tout ce que j'étais. Et je suis devenue quoi, une mère parasite ? Qu'est-ce que je dois faire maintenant ?
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Sa mère regrettait sa vie manquée et regrettait d'être devenue la mère de Kim Jiyoung – une pierre, ferme et lourde, quoique petite, qui pèse contre un pan de sa longue jupe. Kim Jiyoung avait d'un coup l'impression d'être cette pierre et ça la rendait triste. La mère, percevant sa peine, de ses doigts, tendrement, a remis de l'ordre dans les cheveux de sa fille.
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«  Les filles presque inconsciemment , entassaient petit à petit au fond de leur cœur la désillusion et la peur des hommes » .
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Cinq minutes avant la fin du repas, le maître faisait sa tournée, grondent les derniers attablés, les pressant rapidement, frappant leurs plateaux avec une cuillère. Kim Jiyoung sentait le riz s'entasser dans sa gorge. Sous la pression du maître, les enfants avalaient leur riz et leurs plats avec de l'eau, comme s'ils avalaient un médicament.
Le numéro d'élève de Kim Jiyoung était le 30 sur 49 élèves. De 1 à 27, c'était les garçons ; de 28 à 49, les filles.
(...)
Les filles nées en fin d'année pouvaient à peine s'asseoir à table quand les premiers garçons achetaient leur repas et s'apprêtaient pour sortir jouer. De fait, les élèves qui se faisaient réprimander pour leur retard étaient généralement des filles.
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De nos jours on guérit des cancers, on transplante des coeurs, et il n'existe pas un seul traitement pour la douleur des règles, c'est dément. Ils croient que c'est la catastrophe si un soin concerne l'utérus. C'est quoi le problème, c'est un territoire sacré, ou quoi ?
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— Maman, ils sont faits maison ces gâteaux ?
— Évidemment, c’est nous qui les avons cuisinés.
— Je t’avais dit de ne pas en préparer tant. C’est comme le bouillon, les galettes, les gâteaux, c’est trop de travail, il suffit d’en acheter quelques-uns au marché. Nous ne faisons pas le rituel pour les ancêtres ici, pourquoi se donner autant de mal ? C’est une corvée pour toi, à ton âge, et pour Jiyoung aussi.
Une ombre de déception est passée sur le visage de sa mère.
— Ce que l’on fait pour sa famille, ce n’est jamais une corvée. C’est la fête, nous nous réunissons, nous préparons de bonnes choses, nous les mangeons ensemble, c’est le bonheur, non ?
Elle s’est tournée vers Kim Jiyoung.
— C’était trop de travail, pour toi ?
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Aplatie au sol, serrant son ventre d'une main, Kim Jiyoung a fait ses devoirs en bougonnant des "Je ne comprends pas. La moitié de l'humanité subit ça chaque mois. Au lieu de médocs au nom imprécis de antidouleurs qui provoquent des vertiges et donnent la nausée, quelqu'un ne pourrait pas inventer un remède efficace et sans effets secondaires, spécialement conçu pour les douleurs des règles ? Le labo qui sortirait ça gagnerait une fortune !"
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