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Critiques de Naomi Novik (828)
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Téméraire, Tome 1 : Les dragons de sa majesté

Angleterre. Début XIXe. L'ambition de Napoléon se fait de plus en plus démesurée et l'ensemble de l'Europe mobilise toutes ses forces contre lui : son infanterie, sa marine et … ses dragons. L'idée est originale et fournit à Naomi Novik l'opportunité de revisiter la période des guerres napoléoniennes tout en se permettant quelques « petits » arrangements avec l'histoire officielle. Dans ce premier tome, le lecteur fait la connaissance de deux protagonistes dont il sera amené à suivre les aventures tout au long de la série qui comprend en tout neuf volumes. Le premier est un certain Will Laurence, Anglais de bonne naissance servant depuis sa jeunesse dans la marine et dont la carrière militaire va se retrouver totalement chamboulée par l'arrivée inopinée d'un dragon sur le pont de son navire. Le second n'est autre que le dragon en question, Téméraire, qui choisit notre infortuné capitaine et nul autre comme compagnon de vol. L'occasion pour les lecteurs de découvrir en même temps que Laurence tout ce qu'il y a à savoir sur l'utilisation des dragons en tant qu'arme de guerre et de se familiariser avec les Aerial Corps, corps d'armée régit par des codes et un fonctionnement qui tranchent assez nettement avec les traditions et l'étique de la société anglaise de l'époque.



Les personnages sont pour leur part plutôt convaincants et on s'y attache rapidement, hommes comme dragons. Naomi Novik a en effet apporté un soin tout particulier à ses créations qui, loin d'être de simples armes ou moyens de locomotions, possèdent leurs propres aptitudes, caractères et caractéristiques physiques en fonction de leur race et de leur pays d'origine. On ne manque pas non plus de compatir au sort du pauvre Laurence qui voit ses perspectives de carrières s'effondrer suite à cette nomination et qui éprouve de toute évidence beaucoup de difficultés à s'habituer aux entorses faites à l'étiquette et aux bonnes mœurs de la société anglaise traditionnelle, chose semblant être monnaie courante au sein du corps des aviateurs. L'intrigue se suit quant à elle avec plaisir et les scènes de combat sont véritablement spectaculaires, l'auteur disposant d'un talent certain pour nous entraîner au plus près de l'action sans pour autant nous perdre par trop de détails techniques. C'est donc avec enthousiasme que l'on revit sous un angle inédit les grandes batailles ayant marqué l'époque, et il n'est d'ailleurs guère difficile de s'imaginer ce que cela pourrait donner cinématographiquement (Peter Jackson aurait, à ce propos, racheté les droits de la série il y a déjà quelques années...).



Un premier tome très prometteur mettant en scène un couple de héros pour le moins atypique, le tout sur fond de guerres napoléoniennes légèrement remaniées afin de tenir compte de la présence de ces redoutables armes de guerre que sont ici les dragons. Voilà qui laisse présager une série de qualité, ce que confirmera d'ailleurs le second opus qui nous entraînera cette fois hors des frontières de l'Angleterre.
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Téméraire, tome 4 : L'Empire d'ivoire

On m'avait dit que la série s'essoufflait un peu. Je suis heureuse que je ne ressens rien de tout cela personnellement.



Ce 4e opus prend un peu de distance par rapport aux guerres napoléoniennes, même si elles restent en arrière-plan. En effet, on comprend les différentes instructions qui semblaient illogiques dans le précédent tome : une maladie terrasse les dragons. Une situation qu'il faut masquer à tout prix car que se passerait-il si la France apprenait que l'Angleterre était démunie? La seule solution semble être en la personne de Téméraire qui, durant son voyage vers la Chine a guéri de cette maladie le long des côtes africaines. L'occasion pour l'autrice de nous faire découvrir une nouvelle partie du monde : le continent africain, encore peu exploré par les Européens, si ce n'est sur les littoraux par ses ports esclavagistes et ses colonies...



Dans ce tome, il est surtout question d'éthique à bien des endroits. L'abolition de la traite, l'émancipation féminine et la manière d'appréhender les dragons comme étant une espèce intelligente.

Notre duo incarne à merveille ces valeurs d'éthique, de morale, ce qui nous offre une fin fabuleuse qui ne donne qu'une envie : savoir la suite!
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Téméraire, tome 2 : Le trône de jade

C'est avec beaucoup de plaisir et en train d'entreprendre un périple en train plutôt longuet que j'ai découvert ce tome 2 qui raconte lui-même le périple de Laurence et Téméraire de la Grande-Bretagne jusqu'en Chine.



Sans rentrer trop dans les détails puisqu'il s'agit d'un tome 2, on retrouve cette fantasy historique à l'époque des guerres napoléoniennes. Un détail change cependant : l'existence des dragons, des créatures qui, en Europe, représente un atout majeur pour la guerre.



Ici la diplomatie est de mise, la Chine voulant récupérer Téméraire. On suit donc nos deux amis avec leur équipage dans une traversée maritime aux côtés d'une délégation chinoise et dans les terres de l'Empereur. J'ai apprécié autant le voyage que l'arrivée en Chine. L'auteur s'est réapproprié cette époque tout en insistant énormément sur les relations diplomatiques entre ces deux endroits du monde. Intrigues sont au coeur du récit pour mon plus grand délice.



On retrouve surtout nos deux protagonistes et leur lien d'amitié que beaucoup veulent entamer, chacun à sa manière. L'occasion pour nous de constater la solidité de ce lien que je trouve, pour ma part très bien réussi. D'autant que nos deux protagonistes ont une personnalité réellement différente. Laurence est un soldat avant tout. Il est loyal à son pays, à ses valeurs, à son honneur et aux membres de son équipage. Une intégrité qui lui dicte beaucoup de ses décisions tout en étant assez ouvert d'esprit pour voir les défauts et travers de son gouvernement, pour accepter d'évoluer même si c'est en contradiction avec son temps. Quant à Téméraire, il est intelligent, drôle mais surtout très "humaniste" si je puis dire dans sa manière de voir les choses. Loin d'un carcan éducatif du XIXe s, il a un esprit novateur et révolutionnaire qui insuffle un côté "révolutionnaire" bienvenu.



Autant l'intrigue que les protagonistes m'ont séduite et je sais que je lirai le tome 3 très prochainement, étant réellement attachée à cette saga.
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Éducation meurtrière

Galadriel - El - Higgins est fille d’une gentille sorcière vivant au pays de Galles. Comme toutes les sorcières et sorciers, elle fait ses classes à Scholomance, une école de magie, dont les méthodes sont à l’opposé de celle de Poudlard (on va dire ça comme ça). Pour plein de raisons… Il n’y a pas de professeurs, pas de bienveillance, les amitiés sont calculées en fonction des pouvoirs des uns et des réseaux des autres, et surtout parce qu’en y entrant, on accepte qu’un élève sur quatre en sortira vivant. Entre les créatures monstrueuses qui y habitent (à la cantine, ce sont les gâteaux de riz qui bouffent les élèves….!), la structure fluctuante de l’école et les élèves qui s’entretuent pour accaparer du pouvoir, survivre est un challenge de chaque seconde. Et fonder une amitié « à la vie, à la mort » prend tout son sens…

Prêté par une jeune amie pour mes vacances, j’avoue que c’est peut être une lecture un peu trop « ado » pour moi donc je ne vais pas m’étendre. Il y a beaucoup de passages compliqués sur les sorts, les monstres et les alliances, mais au final ça reste assez divertissant et pas du tout mièvre, ce qui est plutôt bon signe.
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La Fileuse d'argent

Encore un roman de Naomi Novik que j'ai dévoré! Il faut dire qu'il a beaucoup pour lui, et que le suspense est bien mené dans cette histoire chorale qui se déroule dans une Russie fantastique peuplée d'étranges créatures amenées par la tempête, de démons flamboyant, mais gardant suffisamment de notre monde pour qu'on se demande toujours de quel côté du miroir nous nous trouvons. Les trois voix principales du récit sont trois jeunes femmes, Miryem, qui a pris la place de son père en tant que prêteur au village, Irina, fille d'un potentat local qui est prêt à la marier à n'importe quel homme violent, tant que celui-ci se révèle un choix qui augmentera son propre pouvoir, et enfin Wanda, fille aînée d'un paysan pauvre et violent, qui va venir travailler pour Miryem pour payer la dette de son père. Chacune à sa façon, elles refuseront de plier devant les cartes, mauvaises, que le destin semble leur avoir distribuées, et elles vont nous emmener dans une sacré cavalcade, toujours un rebondissement pour tenir le lecteur au bord de sa chaise!

J'ai aimé aussi l'effort de représentation de la religion de Miryem: ce n'est pas parce que c'est de la fantasy que cela n'est pas important et c'est très bien fait, très bien mêlé à l'histoire.
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Déracinée

Je comprends les avis dithyrambiques mais je vais dire que pour moi, ça n'a pas été un coup de cœur. Je ne regrette absolument pas de l'avoir découvert! C'est un beau conte complexe que Naomi Novik a concocté. Parfois passionnant, souvent long. J'ai eu du mal à terminer alors que c'est là qu'on découvre la réelle histoire des arbres-coeurs et du Bois. Au-delà de cette histoire riche et détaillée, les personnages subissent de grandes transformations psychologiques. Agnieszka a beaucoup évolué depuis le tout début de l'histoire : peureuse, révoltée, maladroite, elle devient forte, impétueuse et sans crainte. Une belle prise de confiance en elle ! Quand il s'agit de sauver des vies, elle fonce et réagit avec son cœur. Kasia, son amie douce et parfaite s'est elle transformée en une badass hulk, pourquoi pas mais c'est si radical. Le Dragon est resté le bougon. Le Faucon, une vraie crêpe qui se retourne quand ça l'arrange changeant d'avis comme de chemise...Déracinée est une grande aventure, cela va sans dire mais j'y ai trouvé ces quelques défauts qui font tiquer.. Peut-être du au fait qu'en 1 tome, cela fasse si dense ? En tout cas, ce fut une bonne lecture en action, magie, féerie et (un chouia) romance.
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Déracinée

C'est rare d'avoir un aussi bon one-shot (tome unique) en fantasy, c'est un coup de coeur ! Ce roman réunit un peu tout ce que j'aime : de la magie, un univers original, de l'action et un soupçon de romance. J'ai vraiment passé un bon moment aux côtés d'Agnieszka, notre héroïne. Celle-ci se découvre un don pour la magie, qu'elle va développer à l'aide du Dragon, le sorcier qui protège son village contre l'envahissement du Bois, une entité malfaisante. Mais entre ces deux là, ce n'est pas gagné : le Dragon est très rigoureux et carré dans son utilisation de la magie, tandis qu'Agnieszka fonctionne plutôt à l'instinct. Ce qui donne un mélange intéressant :)
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Téméraire, Tome 1 : Les dragons de sa majesté

Les coups de cœur sont souvent difficiles à expliquer, en particulier lorsqu'il s'agit d'un roman dont on n'attendait pas grand-chose. J'avais entendu beaucoup de bonnes choses sur cette série de livres, mais aussi pas mal de mauvaises, et j'ai été assez échaudée par mes précédentes expériences littéraires avec des dragons pour attaquer ce livre avec circonspection.



Ce roman se déroule durant les guerres napoléoniennes, mais dans une réalité parallèle où les dragons existent et sont utilisés comme des armes de guerre. Notre héros, Will Laurence, est un capitaine de bateau qui capture un jour une frégate française. A son bord se trouve un œuf de dragon très rare, et le dragon qui ne tarde pas à en sortir va se prendre d'affection pour Will.



Je l'admets, j'adore les uchronies. C'est d'ailleurs la raison qui m'a poussé à m'intéresser à ce livre malgré mes a priori. Et en effet, j'ai adoré cet univers au parfum de steampunk, très détaillé et étonnamment crédible, en dépit de la présence des dragons. Il est assez évident que l'auteur a fait d'énormes recherches sur cette période de l'histoire pour nous offrir une réalité parallèle la plus proche possible de notre réalité à nous.



Même la présence des dragons semble tout à fait naturelle, car elle les traite sous un angle très scientifique et réaliste. De leur taille à leur biologie en passant par les croisements effectués par les pays pour obtenir les dragons les plus performants, on voit que tout a été extrêmement bien réfléchi. On en viendrait presque à se demander si Napoléon n'aurait pas réellement voyagé à dos de dragon !



J'ai en revanche été assez surprise d'accrocher autant à la relation entre Will et Téméraire. C'est une relation tout ce qu'il y a de plus classique en fantasy entre un dragon et son maître, mais celle-ci possède un charme particulier, peut-être grâce au fait que Téméraire possède une véritable personnalité. Du coup, leur relation est une vraie relation de partage, chacun évoluant en compagnie de l'autre. Cette amitié est donc vraiment le fil rouge qui rend l'histoire prenante.



On ne peut pourtant objectivement pas dire que cette intrigue soit d'une originalité folle. Cependant, je dois dire que si le déroulement général est assez évident, l'univers et les personnages sont suffisamment riches et étoffés pour habiller les grosses ficelles, les rendant du coup un peu moins visibles. De plus, certaines trouvailles, comme l'identité du commandant, sont inventives et inattendues.



Bref, ce livre m'a prouvé qu'il ne faut jamais rester sur ses a priori, et je suis ravie de m'être décidée à le découvrir. Je précise que mes 5 étoiles correspondent ici à un coup de cœur, et non à un jugement objectif de l’œuvre. Ce livre contient en effet pas mal de défauts, à commencer par la qualité d'écriture qui n'est pas forcément grandiose. Mais comme je l'ai dit, un coup de cœur ne s'explique pas, et je suis maintenant curieuse de lire la suite pour voir s'il se confirme ou pas.



Challenge Variétés 2015
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Téméraire, Tome 1 : Les dragons de sa majesté

Napoléon chevauchant un dragon... ça nous donnerai une de ces peinture !



Non, je n'ai pas fumé la moquette, dans ce livre, nous nous trouvons dans un monde alternatif : les dragons existent et sont utilisés comme bêtes de somme, comme courriers (plus rapide que la Poste) et, bien entendu, en tant qu'instruments de guerre.



Et dans cet univers alternatif, nous sommes en plein dans les guerres napoléoniennes. Donc, Napoléon franchissant les Alpes à dos de dragon (et pas à dos de cheval), c'est tout ce qui a de plus plausible et la peinture ferait un superbe effet dans un musée.



Au commencement de ce tome, c'est sur un bateau qu'éclos Téméraire, un joli dragon qui... parle. Oui, le dragons parlent, ce qui est très pratique pour les dialogues.



La première personne sur lequel il pose son regard est un jeune homme prénommé Will Laurence et le voici propriétaire d'une grosse bêbête qui peut vous transformer la totalité de l'équipage en merguez trop cuite.



Voilà ce qui a découlé de la capture d'un vaisseau français qui transportait un œuf de dragon. Bref, une bonne prise, en somme.



Au début, la présence d'un dragon, c'est marrant, Téméraire n'est pas trop grand, mais c'est que ça grandit vite, ces bestioles.



Will s'amuse bien à voler sur son dragon, mais vu que le nain Corse veut conquérir l'Angleterre, notre pauvre Will se retrouve dans les forces armées : le Corps des aviateurs (non, pas de Tom Cruise dans les environs, ouf).



Le voici engagé pour défendre son pays, donner sa vie s'il le faut, servir la reine et toussa toussa.



Oui, on peut le dire : Will se retrouve au service "dragonnet" de sa Majesté ! Sans les gadgets de Q.



Quoique, un dragon qui part au combat, c'est une machine de guerre et c'est tout aussi fourni que l'Aston Martin de James Bond, siège éjectable compris et c'est pas en option.



Ce que j'ai aimé ? La surprise de me retrouver avec un dragon qui parle, qui est poli, instruit et qui aime qu'on lui fasse la lecture. Il ne sont pas "que" des bêtes que l'on chevauche. Non, les dragons, dans ce livre, ce sont des personnages à part entière et je me suis attachée à eux, que ce soit Téméraire ou les autres.



Parlons-en du Dragon Téméraire : il a un sacré caractère et une propension à dire tout haut ce que certains n'oseraient même pas penser même pas tout bas. Notre animal instruit n'hésite pas à critiquer allégrement les lois et les règlements des humains. Et je ne lui donne pas tort, parce que le tort tue.



Contestataire dans l'âme, il a tout pour faire un bon syndicaliste et n'hésitera pas à rouspéter pour faire changer certaines choses : "nous ne sommes pas de numéros, mais des êtres vivants, merde !" aurait-il pu crier.



Légèrement en froid avec les ordres, il aime n'en faire qu'à sa tête et devra souvent se faire tempérer par ses camarades à écailles.



La guerre contre Napo, l'Angleterre qui résiste, encore et toujours à l'envahisseur (tiens, un air de déjà "entendu"), c'est une bonne idée aussi, c'est nouveau et la surprise est toujours bonne.



L'intrigue est bien faite, on ne s'embête pas, les scènes de combat avec les dragons vous décoifferont, elles sont bien décrites, on s'y croirait tant elles sont spectaculaires, bien détaillés sans que les détails ne nous les rende trop touffues.



De plus, Will étant un p'tit gars de la Marine, il est regardé de travers par ses collègues de la Navy : un marin qui vole, du jamais vu ! Les tensions sont palpables.



Sans compter qu'ils sont tous jaloux comme des poux du fait que Will n'a pas dû attendre pour avoir son dragon : l'oeuf a éclos sous ses yeux. Pistonné, va !



Le moins ? Il manque un peu d'épaisseur à Will. Une ouverture d'esprit, quelques défauts et une dose de testostérone en plus ne lui aurait pas fait de tort.



Non pas que ce soit un couillon, mais comme nous sommes à une époque que les moins de deux cent ans ne peuvent pas connaître, dès que notre Will tombe sur une femme en pantalon, il manque de tomber en pâmoison tellement c'est indécent !



Vaut mieux pas qu'il vienne dans notre monde, le string et la mini-jupe le tuerait à coup sûr. Limite s'il ne fait pas "chochotte" certaines fois. C'est lourd.



D'accord, l'époque y est pour beaucoup : le côté collet-monté de certains est bien retranscrit et ils ont l'esprit plus étriqués qu'un t-shirt d'enfant porté par un sumotori, mais tout de même, c'est le côté "Shocking chochotte" de Will m'a bien souvent tapé sur les nerfs.



Malgré tout, les femmes ont leur place dans l'aéronavale car les dragonnes ne veulent que des femmes pilotes ! Ouais, on se demande si elles auraient eu leur place sans cela... m'est avis que non.



Et puis, comme Will est le héros, il est sans défaut, honnête, épris de justice, courageux, loyal, bref, trop nickel pour faire un bon héros.



Autre point un peu trop "too much" c'est quand Téméraire gagne la dernière bataille qui se déroule dans le roman.



Je ne critique pas le fait qu'il ait gagné la bataille, c'est un balèze, mais ce genre de victoire, cela passera comme une fleur avec un Obélix, mais pas dans un roman ! Laissons cela aux héros de bande dessinée gavés de potion magique.



En résumé, c'est tout de même un livre agréable à découvrir. Une petite révolution de par son scénario, mais il manquait un peu de sel pour être parfait.



Le deuxième aura peut-être pallié à ce manque ?



Titre participant au Challenge « Totem » organisé par Lili Galipette, catégorie "Dragon".
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Déracinée

Vivement recommandée suite à ma précédente découverte de l’univers de Katherine Arden et sa fantasy Trilogie d’une Nuit d’Hiver et bien davantage encore lors de mon dernier rendez-vous littéraire, j’avoue avoir eu de très grandes attentes quant à cette lecture dont je ressors plus que satisfait malgré quelques légers manques.



Naomi Novik s’inspire des contes et du folklore slaves pour offrir une enchanteresse et captivante intrigue, débordante de magie et d’action dans laquelle j’ai adoré m’immerger quelques instants. Dès les premières pages, j’ai été charmé quant au soin apporté à l’univers et ses environs. Grâce à ses minutieuses descriptions, empruntes de poésie et de charme, les environs dévoilés m’ont alors totalement envoûté. Qu’il s’agisse du village isolé ou bien de sa funeste forêt, j’ai été sensible à l’importante place que les lieux prenaient au sein de l’univers de l’auteure. Les bois tiennent une place essentielle et détiennent un rôle majeur quant au déroulement et la construction de l’intrigue dessinée et étant plus qu’admiratif d’un tel procédé, le résultat s’est dévoilé surprenant et passionnant. C’est simple, les lieux prennent vie à travers la plume vivifiante ainsi que le lyrique style de Naomi Novik. Bercé d’une magie aussi séduisante qu’aboutie, ma visite au cœur de ce séduisant folklore s’est révélée plus que chatoyante et pétillante. D’autant plus que l’action s’intensifie au fil des pages et mêle avec pertinence fantasy moyenâgeuse et intrigues de cour. Ainsi et qu’il s’agisse d’ésotérisme ou de politique, chacune des orientations de cette œuvre s’imbrique avec pertinence et réussite même si j’avoue que, par moments, le tout manque quelque peu d’élévation. Peu importe ce manque, j’ai été saisi par la dense et complexe intrigue dévoilée. Pourtant, les prémices de ce conte semble assez habituelles et ordinaires et je ne m’attendais pas à une telle densité. Grâce à sa cette dernière, Déracinée se révèle abouti et réussi et ne manque nullement et je n’ai pas boudé mon plaisir de découverte.



D’autant plus qu’à travers de forts et profonds personnages, l’auteure peaufine son univers. A commencer par Agnieszka que j’ai tout fortement apprécié suivre au cours de son dangereux périple. Pleine de vie et intrépide, cette dernière n’hésite pas à prendre des risques et à détourner les limites que lui offre son village. Ainsi et bien que peu recommandé, cette dernière n’a que trop peur de la malédiction des Bois qui l’entoure et lorsqu’elle est choisie par le Dragon, notre intrépide demoiselle découvrira un monde aussi maléfique que magique dont sa présence se dessinera loin d’être anodine. Bien qu’au préalable simple captive et servante de son geôlier, celle-ci se dévoile bien plus qu’une jeune femme ordinaire et se dévoilera une puissante sorcière en devenir. A l’image de ce personnage, la relation que celle-ci entretient avec le Dragon ne cessera d’évoluer et bien que prévisible, j’ai apprécié découvrir la romance qui se dessine avec timidité et parcimonie. Il faut dire que ce puissant magicien se dessine loin d’être empathique et mon affection envers ce dernier s’est réalisé sur la durée. Pour autant, j’ai été plus que réceptif à la construction profonde et complexe de ce personnage, à la fois bon comme mauvais, dont la richesse fait de lui le protagoniste le plus captivant à découvrir. De plus, bien d’autres personnages entreront en scène au cours de cette aventure dont la fidèle et loyale amie d’Agnieszka ainsi que le Prince des environs. Bien que secondaires, j’ai été séduit pas la complexité et la pertinence des liens qui les unissent et c’est une ambitieuse toile que tisse Naomi Novik. Pourtant et malgré mon intérêt envers chacun, je regrette cependant un manque d’attachement me concernant. Bien que j’ai adoré les suivre dans cette palpitante aventure, le rythme pêchu m’a semblé instaurer une certaine distance, m’empêchant quelques émotions que j’aurais voulu ressentir au cours de cette vive lecture.



Finalement, Déracinée se dévoile une véritable surprise. J’ai été sensible au soin apporté à l’univers – au folklore passionnant et à la magie envoûtante – ainsi qu’à ses environs dont les Bois m’ont tout simplement transporté. Cependant, je regrette un manque d’élévation malgré la poésie et le lyrisme de la chatoyante plume de l’auteure. Tout comme malgré mon vif intérêt, je déplore un manque d’émotions lié à la densité du rythme venu parasiter mon attachement envers ses captivants protagonistes.



Cette lecture a été réalisée à l’occasion du Cold Winter Challenge – 2022 : Menu Yule – Catégorie Reine des Neiges.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Éducation meurtrière

Je suis décidément abonnée aux notes contradictoires par rapport à la majorité des lecteurs… En général, et sans que ce soit jamais délibéré dois-je préciser, je tends à ne pas trop apprécier les livres plébiscités par une majorité d’autres lecteurs – les exemples sont désormais nombreux ! Or, ici, c’est juste l’inverse : ce livre stagne autour des 15/20 sur les différentes plateformes, ce qui n’est certes pas mauvais, mais on ne dira pas non plus que c’est brillant ! alors que, pour moi, ce livre frôle le coup de cœur.

Pourtant, il a bien manqué m’échapper complètement. C’est que je l’avais repéré dès sa sortie en librairie au début de cette année et, ayant gardé un excellent souvenir de « La fileuse d’argent » de la même autrice (et malgré le fait que je n’ai encore jamais lu « Déracinée », son autre succès qui semble faire une évidente unanimité), je m’y suis aussitôt intéressée… pour le redéposer presque aussi vite : le 4e de couverture ne me tentait absolument pas ! Par la suite, au cours de mes diverses balades en librairie, je l’ai encore examiné l’une ou l’autre fois, mais pour arriver chaque fois à la même conclusion : décidément non, ce livre n’est pas pour moi...

Et puis un beau jour, il est apparu au catalogue de Lirtuel, la bibliothèque virtuelle belge francophone : c’était l’occasion ou jamais de tenter cette lecture dont la couverture m’intriguait malgré tout… et j’en suis tellement enchantée que j’envisage désormais d’acquérir la version papier, juste pour le plaisir !



Commençons par le commencement : ce titre ! Je ne sais pas ce que le traducteur et/ou l’éditeur ont visé en proposant cette « éducation meurtrière », mais décidément il y a un truc qui ne va pas, et qui devient évident quand on regarde la vo : en anglais, il est question de « A deadly education ». Deadly se traduit, en premier lieu, par mortel.le, dans le sens de létal.e / fatal.e. Alors, certes, l’acception « meurtrier/ère » fonctionne aussi (même si Linguee signale d’emblée que c’est « plus rare », et que ça n’apparaît qu’en petit sur Google traduction), mais alors avec une toute autre connotation. En effet, quand on lit « éducation meurtrière », on peut penser à une école qui mettrait notre vie en danger, mais on pense quand même plus spontanément (n’est-ce pas ?) à son autre sens : une éducation dans laquelle on apprend à tuer !

Or, à mon sens, ce livre ne se lit pas du tout avec cette signification-là. On entre dans un monde, une école qui est réellement mortelle pour ses élèves, qui doivent apprendre à survivre au jour le jour, et seul un nombre limité d’entre eux en sortiront diplômés… et tout simplement vivants ! L’option d’y apprendre à tuer (pour se défendre ? ou par simple désir de tuer ?) est bien un peu présente aussi, mais anecdotique et définitivement présentée comme quelque chose qui n’est pas apprécié !

Bref, ça commençait mal, je suis vraiment navrée qu’un éditeur pourtant sérieux semble avoir choisi un titre aussi tendancieux pour sa seule valeur commerciale (un meurtrier est sans doute plus vendeur qu’un simple mortel…), car je ne vois pas une seule autre raison qui expliquerait une telle « erreur » de traduction, erreur corroborée par le contenu même du livre !



Heureusement, une fois passée cette première impression discutable, on entre dans le vif du sujet… en complète immersion ! à tel point qu’il est quasi-impossible de présenter un pitch digne de ce nom sans divulgâcher un tant soit peu. On rejoint d’emblée la personnage principale de ce roman, la jeune Galadriel (oui, oui, il y a bien une référence au SdA, qui nous sera même expliquée), qui préfère se faire appeler tout simplement par son diminutif El. Elle est alors en pleine confusion car Orion, un autre magicien de son année, puissant et auréolé de gloire pour ses actions qui ont déjà sauvé la vie de plusieurs autres élèves, vient de désintégrer dans sa propre chambre un des nombreux monstres qui s’attaquait à elle. Or, non seulement El estime qu’elle aurait pu s’en sortir seule, mais en plus, elle ne trouve aucun sort susceptible de nettoyer sa chambre de façon simple et rapide, et supporte de moins en moins la puanteur des restes de la bête…

Bienvenue à la Scholomance !



Naomi Novik nous présente un monde extrêmement foisonnant, que l’on apprivoise petit à petit en compagnie d’El que nous suivons au jour le jour. El n’a aucun souci didactique dans sa narration, ça ressemble même parfois à une logorrhée avec quelques points récurrents. L’autrice (à travers El, donc, qui s’exprime à la 1re personne du singulier) nous plonge dans ce monde comme si on le connaissait déjà, et c’est en se laissant happer dans le livre aux côtés d’El et de ses camarades qu’on finit par comprendre les choses, sans oublier quelques effets de répétition aussi, tout en continuant de découvrir 1.001 nouveaux détails tout au long du livre, jusqu’à la dernière ligne sans doute.

Face à une telle démarche, il est vrai que, au début, il faut bien un peu s’accrocher pour appréhender les choses, ne pas chercher à tout comprendre de façon classique, car alors ça ne marchera pas. Il faut accepter cette plongée dans l’inconnu. Il est intéressant de noter qu’une telle approche est très à la mode (du moins en Belgique) pour l’apprentissage des langues notamment, et son efficacité a été prouvée : certaines écoles proposent que l’on se retrouve du jour au lendemain dans un environnement exclusif dans la langue à apprendre / à maîtriser, sans aucun autre repère. Bien sûr c’est déroutant, au début quand on n’y connaît rien ça peut même être très frustrant, mais au fil des jours, en tâtonnant et en réfléchissant à partir des éléments que l’on identifie peu à peu, on finit par aller de satisfaction en succès, jusqu’à une certaine maîtrise. (Et je sais de quoi je parle : c’est ainsi que j’ai appris l’anglais, car je me suis retrouvée, après un changement d’école à 16 ans, dans une classe où tout le monde avait déjà au moins des notions de cette langue, sauf moi, complète débutante… et le prof parlait exclusivement anglais ! il m’a mise au défi de suivre les choses, et j’ai « souffert »… mais il faut croire que ça a marché, puisque quelques années plus tard j'ai obtenu, avec de plutôt bonnes notes en plus, un diplôme de traductrice !)



Bref, comme je disais plus haut, il faut accepter cette plongée en aveugle, ça tient un peu du lâcher-prise, tout en restant suffisamment vigilant pour ne pas se laisser déborder et risquer alors de ne plus rien comprendre ; or, à en lire les commentaires divers et variés, cette approche ô combien originale en a dérangé plus d’un… ce que je peux tout autant concevoir, mais c’est dommage.

Pour ma part en tout cas, je suis complètement séduite ! Comme je disais plus haut : l’autrice nous livre ainsi des bribes de détails que l’on assemble au fil des pages et de la construction de notre compréhension, jusqu’à ce que, en les mettant tous ensemble comme on tisserait peu à peu une bien jolie toile, on voie se dessiner ce monde imaginaire extrêmement cohérent, très travaillé, et pour moi tout à fait convaincant.



Pour le comprendre un tout petit peu, et sans vouloir spoiler plus que de raison, on peut dire au minimum que le synopsis proposé par l’éditeur est un peu ambigu quand même… (décidément !) En réalité, nous sommes dans un monde où la magie coexiste avec le monde « normal » - le comment du pourquoi est bien un peu subtil et tient de la croyance, mais je n’en dirai pas plus. Or, le monde magique est infesté de créatures plus horribles les unes que les autres, en permanence affamées, qui se dévorent bien sûr les unes les autres, mais qui ont une prédilection pour les adolescents en pleine puberté – alors que les enfants ne les intéressent qu’à défaut de mieux, tandis que les adultes sont généralement suffisamment puissants pour les contrer. C’est ainsi que, pour préserver la vie d’un maximum de jeunes gens, une école – la fameuse Scholomance - a été créée, où toutes les potentielles victimes de ces monstres affamés sont rassemblées le temps de leurs études secondaires, en ce lieu qui est aussi censé les protéger – la fausse bonne idée serait de comparer cette école à celle de Harry Potter car, à part les âges concernés, le phénomène des escaliers qui bougent et quelques autres mini-clins d’œil, ça n’a vraiment pas grand-chose à voir !

Malheureusement, si une telle école permet effectivement d’éloigner les jeunes des appétits potentiels de tous ces monstres dans leur environnement naturel, elle n’est pas 100% sûre pour autant. Diverses créatures continuent encore et toujours de parvenir à y entrer et de s’y promener, semant douleur et désolation pour tout qui n’y prend garde au quotidien, à chaque seconde même ; en outre, à la suite d’un défaut du système de nettoyage de la salle de remise des diplômes, cette cérémonie est devenue un ultime moment de lutte pour la survie, but ultime et terriblement craint par tous les étudiants…



C’est pourtant là que tente de survivre El, peu aimée car elle a d’autres combats à mener. C’est que, dans ce monde magique, chaque sorcier à une « affinité », c'est-à-dire un don ou pouvoir plus particulier qu’il lui appartient de développer, idéalement pour le bien de tous. Or, le seul pouvoir qu’El se connaisse est celui de… destruction massive ! Elle sait qu’elle serait capable de raser une montagne à elle seule (ce qu’elle n’a cependant, pour des raisons évidentes, jamais tenté de faire !). Ou bien, comme dans la scène qui nous la présente, elle ne parvient pas à nettoyer sa chambre, car les seuls sorts qui lui viennent pour se débarrasser des restes du monstre, détruiraient sans doute une bonne partie de l’école dans la foulée, en tuant quelques-uns de ses camarades au passage…

Or, même sans avoir jamais parlé de ce don particulier à personne, elle craint elle-même ce pouvoir qu’elle maîtrise si mal (par manque évident de pratique), et préfère être désagréable avec tout le monde, que risquer de s’attacher à qui que ce soit qu’elle finirait par détruire. En outre, elle est crainte car certains semblent « sentir » cette puissance terrible en elle (dont sa grand-mère paternelle, qui voulait même la tuer alors qu’elle était encore toute petite !) et, surtout, plusieurs la soupçonnent de souhaiter devenir « maléficienne » (coucou Voldemort !), autrement dit maîtriser la magie noire – ce qui n’est pas interdit à la Scholomance, mais très mal vu, et là aussi, les élèves plus puissants n’hésitent pas à éradiquer les potentiels élèves maléficiens avant qu’ils ne deviennent réellement dangereux. Et justement : El sait qu’elle aurait de grandes capacités en tant que maléficienne, mais refuse absolument de se laisser aller à cette voie de facilité qu’elle abomine, ce qui la met quasi constamment en colère contre elle-même, et dès lors contre le monde entier.



Bref, j’en ai déjà presque trop dit, car tout ceci n’est dévoilé que petit à petit au contact quotidien d’El, et du fameux Orion qui va prendre de plus en plus de place dans sa vie. Là où certains ont vu El comme une ado en colère assez banale, j’ai trouvé quant à moi une jeune fille complexe, terriblement attachante dans son refus obstiné d’une voie facile tout à fait possible pour elle, mais contre laquelle elle ne cesse de se battre car, tout au fond d’elle-même, c’est une personne attentionnée aux autres (même si elle s’en cache formidablement) et qui aimerait tant disposer d’un pouvoir nettement moins ravageur ! Son côté antipathique est volontairement exacerbé, elle en est d’ailleurs consciente elle-même, dans une certaine autodérision qui touche avec justesse, mais le lecteur attentif doit juste creuser un tout petit peu pour découvrir une jeune fille certes mal dans sa peau, mais qui au final, recherche surtout l’amitié et la reconnaissance de ses pairs, pas pour son pouvoir insensé, ni à cause de son ascendance (sa mère par exemple, évoquée quelquefois, est extraordinaire dans son genre !) : elle veut juste être aimée, tout simplement, pour elle-même… et ça semble bien difficile dans un monde aussi bousculé !



Pour le reste, je risquerais de réellement spoiler si j’en dis davantage, donc je terminerai par une fausse conclusion, mais en tout cas : oubliez vos repères habituels et laissez-vous entrer, en aveugle consentant, dans ce livre qui vous happera dans son monde foisonnant et très travaillé, qui se dévoile uniquement par immersion et qui révèle une héroïne complexe et terriblement attachante, dans toute sa beauté d’adolescente qui recherche surtout l’amitié sans jamais vouloir le reconnaître, tout en se battant contre elle-même, et un pouvoir qui lui ouvre une voie royale de destructrice de masse dont elle ne veut pas. Avec ce livre très réussi, malgré un titre très mal traduit à mon sens, je frôle le coup de coeur!

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La Fileuse d'argent

Allez, après le semi-flop de Déracinée, je ne souhaitais pas m'avouer vaincue.

Filons pour la fileuse d'argent ! Saison idéale, ambiance hivernale slavisante avec contes russes que j'adore, là cette fois, je le sentais bien.



De quoi ça cause ?

De trois jeunes femmes, Wanda (pas le poisson - pardon, je n'ai pas pu m'empêcher), Irina et Miryem. Miryem est fille de prêteur, bien trop gentil avec ses obligés. L'argent ne rentre pas (c'est ballot pour un prêteur). Pour rembourser les dettes de sa famille, Wanda vient travailler avec Miryem, qui prend les choses en main. Mais à force de trop ramasser, elle attire l'attention du seigneur Staryk, avide d'or. Là voilà embarquée dans un pacte avec lui...

En parallèle, Irina se voit mariée au Tsar, qui est comme Joker : il a deux visages.

Le destin des trois femmes va se retrouver emmêlé dans de bien sombres histoires...



Alors, prenons les choses dans l'ordre. Parce que bon, vous avez vu la note, vous avez donc compris que la mayo n'a pas pris. Et pour le coup, j'ai trouvé des trucs vraiment problématiques.



D'abord le ressenti :

Ambiance hivernale : check. Par contre, niveau chaleur du récit à écouter au coin du feu : pour moi, 0. Je me suis caillé les miches pendant tout le bouquin, les persos sont trop pauvres pour allumer un pauvre feu, et j'ai trouvé ce froid glacial repoussant.

Personnages : froids comme la glace et rigides. Miryem ce n'est pas la fille avec qui j'aurais envie d'engager une conversation. Wanda est aussi passionnante qu'un poisson rouge dans un bocal et Irina... son évolution éclair (de la gamine timorée à la badass en chef menant son tsar à la baguette) ne m'a pas convaincue.

Histoire : histoire, mais quelle histoire ? sais pas, j'ai pas vu. A la moitié du bouquin, je me demandais quand Miryem allait arrêter de changer ses piécettes en or, parce que ça commençait à devenir lassant à la longue.



Voilà pour le côté subjectif. En fait, j'ai l'air d'être vache. Mais il faut dire que je n'ai pas donné toutes les chances à ce bouquin. Lu trop vite après Déracinée, et surtout, lu après le coup de foudre immense que j'ai eu avec La trilogie d'une nuit d'hiver de Katherine Arden. Toujours difficile d'embrayer après un énorme coup de foudre. Bref, la fileuse d'argent partait mal.





Pour les points plus formels et plus objectifs, j'ai relevé plusieurs problèmes effectivement.



D'abord, l'alternance des points de vue. Pour que ça marche, il d'abord faut pouvoir identifier qui parle grâce à un style et un langage bien spécifiques et propres à chaque personnage. Là, quelle misère pour discerner qui parle entre les trois jeunes femmes !

Ensuite, il faut comprendre pourquoi telle alternance, et quel intérêt de celle-ci. Les trois jeunes femmes, je veux bien. Mais pourquoi intégrer comme un cheveu sur la soupe un chapitre du point de vue du tsar, de la nounou ou du frère cadet de Wanda ? Je n'ai pas eu le sentiment que ça apportait grand chose, sinon de la cacophonie; Rien de pire pour un chœur.



Ensuite, récit choral au passé. Hum. Je me suis interrogée sur point. Qu'est ce que ça apporte ? Un témoignage ? non. Une immersion dans l'esprit des personnages ? Non plus, on est dans du factuel quasiment tout du long. Un aperçu sur un fait, du point de vue de plusieurs persos ? Oui, mais dans quel but, quel message et pour qui ?

J'ai eu la désagréable sensation que cette alternance chorale n'était créée que pour donner au récit le rythme que l'intrigue n'apportait pas. Sauf que ça ne marche pas fort bien, je n'ai pas réussi à rentrer dans le roman qui pour moi ne tient pas debout ainsi.



Et dernier problème : Les temps. Un récit au "je" et au passé doit clairement distinguer le temps de l'histoire et le temps où l'on raconte. L'histoire semble se dérouler sur plusieurs mois, on ne peut donc pas trouver des "maintenant" ou des "lundi dernier" dans la bouche des personnages qui racontent. Encore moins du conditionnel présent, ou du subjonctif présent dans les subordonnées du récit. Ce souci de temporalité conjugué à une concordance des temps malmenée amène ainsi une confusion entre les deux temps. Ca ne tenait déjà pas trop debout pour moi, là ça s'est complètement écroulé.





Bref, une grande perplexité encore une fois. Alors pourquoi j'ai mis 2 ? C'est vrai qu'à la lecture de ce retour, on pourrait se demander pourquoi je n'ai pas mis qu'une seule étoile.

Bah parce que mine de rien, je l'ai lu sans trop d'effort ce bouquin. Il m'a permis de m'endormir plus tôt le soir, j'aime bien la neige, j'ai aimé aussi les raclées que nos trois dames mettent de temps en temps dans la figure de leurs bonhommes mal dégourdis. Le grand méchant je l'ai trouvé long à venir, mais il m'a beaucoup divertie par son côté bouffon (pas sûre que c'était l'effet recherché), et puis j'ai été ravie de le terminer.



Bon, j'ai tenté deux fois Naomi Novik, je sais qu'on dit "jamais deux sans trois", mais là non, ça va aller, merci bien.






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La Fileuse d'argent

Gros coup de cœur pour ce nouveau roman de Naomi Novik.



J'ai retrouvé ce que j'avais adoré dans Déracinée : de superbes héroïnes, fortes et courageuses, un monde fantastique incroyable, de nombreuses influences historiques et littéraires, une histoire incroyable.



Nous suivons 3 jeunes femmes dans ce roman : Miryem, descendante d'une famille juive, qui sort sa famille de la misère en reprenant le travail de son père : prêteur. Elle le fait si bien qu'elle se fait repérer par l'effrayant roi des Staryk qui la met au défi de transformer son argent en or. Irina, de son côté, est la fille d'un duc qui la méprise, le jour où elle revêt des bijoux fabriqué à partir de l'agent des Staryks, le regard des gens qui l'entourent change, elle découvre quelque chose de fascinant lié à ses bijoux et son destin change du tout au tout. Wanda est quant à elle une jeune femme née dans une famille pauvre, qui tente de survivre à la violence de son père, elle va elle aussi se retrouver mêler aux destins des deux jeunes femmes.



Ces trois femmes sont très attachantes, chacune à sa manière, je pense que tout le monde peut se retrouver en elles. L'histoire est passionnante, on ne s'ennuie pas du tout et on a qu'une envie que l'histoire ne se termine pas trop vite. C'est un sans faute pour moi et j'espère que Naomi Naovik continuera à m'emporter dans ses mondes enchanteurs et cruels.
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Déracinée

Attention chef d'oeuvre.

J'ai rarement lu une oeuvre de fantasy d'une telle qualité. Tout y est subtilement tissé pour nous offrir un conte, un récit merveilleux. Un livre qui nous attrape, nous prend aux tripes, nous émeut, nous énerve, nous émerveille, nous fait réfléchir. Un roman plein de terreur et de sagesse, plein de poésie et d'humour. Une oeuvre captivante dans un style riche, dense. 500 pages finement écrites. Peu de répliques et de dialogues mais des descriptions qui vous transportent dans un univers sans jamais vous perdre en route. On se sent embarqué, on se croirait évoluer avec les personnages. On s'imagine dans cette nature incroyable. Aucune longueur, aucun répit, j'ai été véritablement happée par ce récit.



L'héroïne est l'héroïne par excellence. Celle dont on s'attache ou s'identifie dés le départ. La fille maladroite. Le garçon manqué. La souillon. La sympathique paysanne, fille de bûcheron qui grimpe aux arbres et cueille des champignons et des framboises. Et pourtant c'est elle qui va se retrouver enfermée dans la tour du Dragon. Le Dragon, c'est le Seigneur des villages, mais surtout c'est le sorcier le plus puissant du royaume. Celui qui depuis un siècle repousse les forces maléfiques du Bois. En contre partie, tous les 10 ans, les villageois lui offre une de leurs jeunes filles de 17 ans. Agnieszka va être confrontée à cet homme austère et méprisant. Il ne changera pas d'un pouce, la traitera avec dédain. Pourtant, Agniezszka va lui tenir tête et se montrer étonnante. Elle va découvrir à son contact des pouvoirs magiques d'un autre temps et devenir une héroïne malgré elle. Une fille au grand cœur, une paysanne naïve qui veut sauver le monde et les gens qu'elle aime. On se retrouvera tous un peu dans ce personnage.

Et puis il y a Le Bois. Une forêt dotée de conscience. Une entité propre qui ne cesse de torturer tous les hommes qui l’entourent. Des situations les pires les unes que les autres.



L'auteur nous offre ici un peu de Tolkien, un peu d'Harry Potter, et surtout pas mal des contes de notre enfance. Tout y est les incantations, la conscience des arbres et de la nature, une forêt maléfique, des fruits empoisonnées, une reine captive, des guerres entre rois égoïstes, une cour de nobles détestables et des sorciers aux supers pouvoirs et aux potions magiques (dans de petites fioles en verres). Un voyage dans notre culture commune, une madeleine de Proust, un récit fabuleux, voilà ce qu'est "Déracinée".



Les personnages sont tous charismatiques, certaines situations sont amusantes, d'autres terrifiantes, avec une petite touche de romance pour ne frustrer personne (oui la romance ça apporte toujours cette petite touche positive à une histoire).



Mais surtout un univers parfaitement dépeint avec les descriptions d'incantations de magie ou encore de batailles qui sont d'une subtilité, d'une vraisemblance... C'est tellement bien décrit que tout paraît naître sous nos yeux. Et que dire du Bois ! Ce personnage démoniaque, une nature à la conscience maléfique que je vous laisse découvrir.

Tant de génie dans un seul livre! J'en ai été troublée.



Un grand titre de Fantasy, à mettre entre toutes les mains, pour jeunes, mais surtout moins jeunes.
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La Fileuse d'argent

Superbe lecture dont le charme a peut-être été renforcé par son écoute en audiolivre (version Lizzie disponible notamment sur Audible) avec trois excellentes narratrices, une pour chaque héroïne (plus quelques très bons narrateurs supplémentaires pour certains chapitres).



Je m'attendais à de la "fantasy" assez classique alors que l'histoire ressemble plutôt à un conte d'inspiration russe ou slave qui, sous les apparences traditionnelles d'un tel récit, tient un véritable discours féministe et est porté par des héroïnes fortes et complexes.



C'est donc pour moi une excellente découverte qui m'a donné envie de lire d'autres romans de Naomi Novik.
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La Fileuse d'argent

J’avais beaucoup aimé Déracinée de la même auteure. Quand je suis tombée sur La fileuse d’argent à la bibliothèque, je n’ai donc pas hésité à l’emprunter. Au final, ce livre m’a moins plu, je l’ai trouvé assez long et un peu soporifique. Mais l’histoire était quand même vraiment intéressante, donc je ne regrette pas ma lecture, même si une version un peu plus courte m’aurait sans doute mieux convenu ...
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Éducation meurtrière



Sur le papier il avait tout pour me plaire : une école où on apprend la magie, une héroïne têtue et bornée, une mini romance à la ennemies to lovers... et même si j'ai vraiment adoré ce que lisais j'ai aussi était totalement perdue durant la majeure partie du bouquin haha



C'était hyper confusant tout du long. On plonge dans cet univers hyper particulier, une école, ici appelé "la scholomance" où nos élèves doivent survivre à leur année en évitant de se faire bouffer par des monstres qui veulent récupérer leur énergie, mais rien ne nous est vraiment expliqué. Que ce soit au début du livre ou par la suite.

C'est hyper déroutant. Et c'est dommage car ça aurait pu être un gros coup de cœur si l'autrice avait expliqué son univers, ce quelle voulait en faire, mais là on nous balance des termes qui nous son inconnus dès le début, sans contexte et sans explications et ça durant tout le bouquin.





...et pourtant j'ai adoré !!!!

Je me suis laissée guider par nos personnages et j'ai surkiffé l'ambiance. J'ai adoré l'idée de cette école tout sauf ordinaire. Un univers dangereux et mortel bien loin de Poudlard. J'ai adoré notre héroïne, son caractère de cochon et son envie de vivre et survivre à tout prix. J'ai aussi adoré la mini romance pour laquelle j'ai vibré de la première à la dernière page. J'ai aussi aimé les scènes de combats et les règles toutes plus loufoques les unes que les autres qu'on nous dictent.



C'est barré mais c'est hyper bien fait.

En bref, j'aurais vraiment aimé qu'on nous explique davantage de choses car j'étais vraiment perdue par moments MAIS c'était vraiment cool.

La dernière phrase du livre m'a complètement hypée pour la suite et j'espère qu'elle arrivera rapidement !!!


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La Fileuse d'argent

Voilà un roman un peu extraterrestre, qui met du temps à se mettre en place mais qui a quelque chose de fascinant qui le rend impossible à lâcher, dès les premières pages. On a là de la fantasy qui ressemble à un conte, ou peut-être un contre transformé en roman de fantasy, jouant sur les contrastes extrêmes : le chaud et le froid, la richesse et la pauvreté, l'or et l'argent, la neige et le feu, la vie et la mort. Chaque élément de ce roman trouve son pendant et il peut sembler manichéen au premier abord, mais rien de l'est dans cette histoire : le froid n'est pas si mortel, la haine n'est pas si catégorique, la mort n'est pas si définitive...

Bref, il m'est assez difficile de construire un commentaire sur ce roman assez déconcertant. J'ai parfois trouvé le temps un peu long mais au final, j'ai aimé faire ce voyage.
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Déracinée

Mon avis lecture : tout d'abord et avant de commencer mon ressenti sur cette histoire, je voulais souligner que j'adorais le prénom de notre héroïne, Agnieszka, je le trouve vraiment très beau. Bon maintenant entrons dans le vif du sujet, ce livre et son contenu furent pour moi une superbe découverte. Je ne connaissais pas du tout cette auteure et j'ai trouvé qu'elle savait choisir les bons mots pour nous mettre dans l'ambiance de son récit, maintenant j'ai très envie de connaître ce qu'elle a pu faire d'autres. Concernant le Bois, l'ennemi terrifiant de cette histoire, il m'a fait penser à la série littéraire "Aberrations" de Joseph Delaney au début, puis par la suite lorsque l'univers se développe j'ai été agréablement surprise par la tournure des événements. En effet l'auteure n'a rien fait dans la dentelle en nous plongeant dans un monde de magie, de corruption et de monstruosité qui ne laisse aucun répit à notre héroïne qui n'a pas d'autres choix que celui d'évoluer, de faire preuve de maturité et d'indépendance afin de trouver une solution dans sa quête à mener. Donc même si j'ai trouvé qu'il y avait par moments certaines longueurs dans l'histoire, j'ai également pris énormément de plaisir à la lire, je l'ai d'ailleurs trouvé assez unique en son genre et très profonde. Ce n'est peut-être pas un coup de cœur, mais ce n'était pas loin de l'être et pour les amoureux d'aventures livresques remplies de magie et de décors autant splendides qu'angoissants alors ce roman est fait pour vous.
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Déracinée

D'après la prémisse et le style de l'écriture, je m'attendais à un Hunger Games ou Divergence version fantasy, mais finalement, j'ai été agréablement surprise par la tournure qu'a prise l'histoire.



J'ai beaucoup aimé l'univers développé par l'auteure, avec cette forêt maléfique pleine de secrets. J'ai particulièrement apprécié sa façon de décrire la magie. Les personnages sont plutôt unidimentionnels, sans parler de l'intrigue amoureuse assez bancale, mais l'histoire est suffisamment captivante pour pardonner leur manque de consistance. On y trouve un peu de tout : des luttes de pouvoir intestines à la cour du roi aux batailles épiques contre des créatures diaboliques!



Ma lecture a débuté tranquillement, car je n'avais pas beaucoup d'attentes, mais j'ai dévoré la fin, que j'ai trouvée habile et originale. C'est un bon roman fantastique, assez léger, mais pas trop!



*NB : Même si le ton employé fait très "jeune adulte", il y a quelques scènes de sexe (assez incongrues d'ailleurs!) qui ne conviennent peut-être pas aux plus jeunes, selon moi.

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