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Critiques de Nathalie Bernard (503)
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Sept jours pour survivre

J'ai décidé d'avoir treize ans le temps d'une lecture, et de me retrouver dans un univers que je ne connais pas, le Canada, ses forêts, cabanes, et le grand froid… moi qui aime tant être au chaud. Le titre annonce la couleur, celle de la peur. Une semaine où les jours sont égrainés comme autant de leçons de vie, ou de survie.



Je me suis fait piéger, empruntant tour à tour les sentiments d'une ado loin de son cocon familial, et ceux d'une mère à qui on a arraché son enfant sur un trajet quotidien. L'angoisse est palpable, quel que soit le côté duquel on se place. Le rythme est entrainant, le suspens maintenu, le cadre tellement bien évoqué que j'ai presque eu envie de grands espaces et de neige, à condition d'être dans une jolie cabane bien entourée, avec un bon thé chaud, et non à la merci d'un psychopathe !



J'ai aimé le dépaysement total, le style agréable, la trame de l'histoire et le fait que derrière tout cela il y ait une réelle dénonciation de l'indifférence dans laquelle ont pu disparaître tant de jeunes filles autochtones. À l'issue de cette lecture il est largement possible d'ouvrir des discussions avec des ados, dont les règles de sécurité bien sûr, mais bien au-delà : le respect des minorités, leurs traditions, leur culture... et de débattre sur l'histoire des Amérindiens du Canada :



« Comment au cours du XXe siècle, ils ont été enfermés dans des pensionnats pour être évangélisés et comment on a voulu  “tuer l'Indien dans l'enfant”. » (Page 254)



Nita est donc cette jeune fille amérindienne victime d'un kidnapping, histoire romancée, mais qui n'en dénonce par moins une réalité. J'ai bien sûr été très troublée par les révélations de l'auteure en fin d'ouvrage, et le lien empreint de mystère entre Nita Rivière et Tina Fontaine... lisez pour comprendre !
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Keep Hope

Hope, 14 ans, et son père, ingénieur forestier itinérant, voyagent constamment de ville en ville, n'y restant jamais plus de deux ou trois mois puis repartent. Un mode de vie qui leur convient à tous les deux... Jusqu'ici... Car, aujourd'hui, tout juste débarquée à Contrecœur, la jeune fille fait la connaissance de Louis. Elle se rend alors compte qu'elle n'a jamais le temps de tisser des liens avec des jeunes de son âge et ne fréquente pas, comme eux, les bancs de l'école, son père s'occupant de sa scolarité. Aussi, pour une fois, s'imagine-t-elle rester un peu plus longtemps dans cette ville. Ce qui est, évidemment, non envisageable pour son père, qui, de plus, dénigre le jeune homme qu'elle a rencontrée. Une attitude va peu à peu l'intriguer...

Voilà deux ans que Valérie Lavigne a quitté la police de Montréal. Après l'affaire Nita Rivière, elle s'est envolée pour l'Europe où elle est restée six mois. Puis, de retour au Québec, elle a vendu sa maison de Rosemont pour s'installer tout près de Contrecœur où elle travaille dans le restaurant de Ben en tant que serveuse, certaine d'avoir tiré un trait définitif sur son ancienne vie de lieutenant-détective. Mais lorsque, par hasard, son regard rencontre celui de Hope, elle est certaine de l'avoir déjà croisé. Peut-être dans l'un de ces avis de disparition d'enfant ? Pour en être sûre, elle recontacte son ancien coéquipier, Gautier Saint-James...



Si Hope a toujours fait confiance à son père, leur venue à Contrecœur va peu à peu bousculer la jeune fille. Surtout lorsque son père se montre bien plus autoritaire qu'auparavant et qu'il esquisse les questions concernant sa mère, morte depuis des années. Curieuse puis suspicieuse, elle va tenter de trouver des réponses quant à son passé et l'activité de son père. Quant à Valérie Lavigne, un seul regard échangé avec la jeune fille et c'est tout son passé d'inspectrice qui se rappelle à elle. C'est, évidemment, avec un plaisir certain que l'on retrouve cette inspectrice rencontrée dans "Sept jours pour survivre". Toujours aussi "obsédée" par les disparitions d'enfants, elle est presque certaine que Hope fait partie de l'un d'eux. Ce roman est habilement mené puisqu'il alterne les deux récits, donnant ainsi du rythme et installant une ambiance de plus en plus tendue. Les deux policiers gagnent ici en profondeur, les auteurs s'attardant sur leur vie privée, et le portrait de Hope, jeune autochtone, est parfaitement dépeint également. Un roman policier écrit à quatre mains intense et efficace !



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Sauvages

Avec cette œuvre pour adolescents, nous restons dans la lignée du très bon roman « Sept jours pour survivre ». En effet, Nathalie BERNARD évoque une fois de plus le calvaire que de jeunes autochtones ont subi dans tout le Canada, le Québec ici, calvaire supposé être une intégration à la société canadienne, et qui s’est plutôt révélé une désintégration au sens figuré comme au propre. Adieu culture indienne, adieu rites, adieu us et coutumes, adieu même les parents. Bonjour les pensionnats où les prêtres catholiques font terriblement écho à notre actualité : pédophilie. Mais aussi tout l’arsenal de maltraitance, brimade et crimes en tout genre, pour « Tuer l’indien à tout prix », comme le dit l’auteure.



Le style est fluide et convient parfaitement aux adolescents ; le suspens est maintenu habilement. La fiction décrit une réalité qui a existé jusque dans les années 1990, et les aventures de Jonas sont un prétexte pour nous rappeler combien ces minorités ont souffert, les enfants en particulier.



L’ensemble n’est pourtant pas glauque, et met au jour des histoires peut-être méconnues du lectorat.
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Sauvages

Québec, dans les années 50... Au pensionnat du Bois Vert, Jonas compte, non sans une certaine impatience, le nombre de jours, d'heures, qu'il lui reste avant de pouvoir quitter définitivement les lieux. Impatient de laisser derrière lui le père Seguin et les sœurs, leurs préjugés coloniaux et racistes, ce numéro 5 qui le déshumanise, cette éducation punitive qui le force à abandonner ses racines et sa culture amérindienne. Heureusement, la forêt alentour, dense et profonde, lui sert de refuge et d'échappatoire. C'est ici, quelques heures par jour, qu'il aide Samson à couper du bois. C'est ici aussi qu'il se rappelle les jours heureux auprès de sa mère, avant que les autorités blanches ne l'enlèvent 6 ans plus tôt...



Nathalie Bernard s'inspire de la véritable histoire de ces pensionnats qui existèrent au Canada, du début du XIXème siècle jusqu'en 1996 (date de fermeture du dernier pensionnat autochtone), et qui accueillirent plus de 150000 enfants. Ces écoles, financées par le gouvernement fédéral et dirigées par des religieux, n'avaient qu'un seul but : leur faire délaisser leurs traditions, leurs pratiques culturelles et leurs langues. À partir de là, l'auteure, s'inspirant de témoignages, nous raconte l'histoire de Jonas, mais aussi celle de Gabriel, un Inuit. Arraché à sa mère malade, soumis aux mauvais traitements du père Seguin (tout comme ses camarades), le jeune Jonas, à tout juste 16 ans, s'est jusqu'ici plié aux rudes règles, hermétique à ce qui l'entourait. Jusqu'à ce qu'un événement tragique lui fasse réellement comprendre ce qui se passe. Découpé en deux parties bien distinctes, "Dedans" puis "Dehors", ce roman explore avec une grande justesse et beaucoup d'émotions, le sort réservé à ces enfants enfermés et maltraités. Un roman émouvant, bien rythmé et fort utile...
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Sept jours pour survivre

La première chose à laquelle pense Nita à son réveil est son gâteau d'anniversaire aux bougies qui ont dû fondre depuis longtemps. Peinant à ouvrir les yeux, une douleur à la tête, se rendant compte que ses pieds et ses mains sont liés, elle se souvient alors de ce qui lui est arrivé. Sur le chemin de l'école, elle se fait happer par quelqu'un, se rappelle d'un espace clos dans laquelle on la trimbale. Et se réveille ici, dans cette cabane. Seule pour le moment. Pourquoi l'a-t-on enlevée et que veut lui son agresseur, qui, d'ailleurs, ne tarde pas a venir lui rendre une petite visite...

À Montréal, Gautier Saint-James se rend, ce samedi matin-là, chez Lucie Rivière. Cette dernière ne peut retenir ses larmes lorsqu'elle lui dit que sa fille, Nita, a disparu depuis la veille au matin. Le patrouilleur, après avoir pris sa déclaration, retourne dans les locaux du SPVM, où il informe sa supérieure, le lieutenant-détective Valérie Lavigne, de cette disparition...



C'est dans une cabane, en plein cœur de la forêt canadienne, que Nita, jeune adolescente amérindienne de 13 ans, est retenue prisonnière. Que lui veut cet homme qu'elle a rencontré et avec qui elle a échangé quelques mots sur le chemin de l'école ? Comment peut-elle s'en sortir au milieu de ce vaste espace enneigé ? De leurs côtés, Saint-James et Lavigne, une spécialiste dans les disparitions et enlèvements d'enfants, vont tout mettre en œuvre pour retrouver la jeune fille avant qu'il ne soit trop tard. Alternant ces deux récits, Nathalie Bernard nous offre un roman haletant, truffé de rebondissements et au rythme effréné. Un roman pour adolescent finement mené et à l'écriture dense. En toile de fond, les persécutions envers les autochtones (viols, enlèvements, "désindiennisation"...). Et un bel hommage à Tina Fontaine, tuée en août 2014...
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Le dernier sur la plaine

Décembre 1860 (d'après le calendrier des visages pâles), au pied des montagnes Wichita... Kwana vit au sein de la tribu des Noconis. Il est le fils du grand chef, Peta Nocona, et de Nautdah, une femme à la peau claire et aux yeux bleus. Une vie paisible rythmée par la transhumance des bisons. Malheureusement, le campement se fait attaquer par une armée de rangers. Peta Nocona crie à ses deux fils de fuir tandis que lui chevauche son cheval pour affronter l'ennemi. Kwana et son petit frère, Pecos, sautent sur leurs montures, derrière eux, des hurlements qui se confondent parmi les coups de feu. Ils voient leur campement s'enflammer, des cadavres joncher le sol et leur père s'effondrer. Leur mère, leur petite sœur sur le dos, se tient devant un soldat qui pointe son arme sur elle avant de l'agripper et de la monter sur son cheval. Les deux enfants, meurtris et attristés, n'ont d'autre choix que de fuir, laissant les leurs derrière eux, avec l'espoir de retrouver d'autres Noconis...



Passionnant de bout en bout, ce roman retrace, avec finesse, émotions et "une très grande liberté" comme le souligne Nathalie Bernard dans la postface, le parcours de Quanah Parker, le dernier chef Comanche à avoir vécu libre sur les vastes terres américaines. De Kwana, son nom de naissance, à Quanah Parker, du nom de sa mère en passant par Kwinhai, l'Aigle, pour avoir réussi les épreuves initiatiques de sa nouvelle tribu et Quanah, son nom de guerrier et chef de tribu, l'on suit toutes les épreuves qu'il devra affronter tout au long de sa vie pour tenter de sauver sa culture et ses terres. En arrière plan, l'évolution des États-Unis avec l'arrivée des chemins de fer, la volonté farouche des rangers de "parquer" les Indiens avec la création des réserves, les guerres qui opposeront colons et Indiens, l'extermination des bisons entre 1870 et 1880 et, immanquablement, la fin d'un mode de vie... Passionnée par l'histoire des Amérindiens, Nathalie Bernard nous livre une fresque épique d'une force étourdissante et d'une sensibilité rare.

Un fond historique captivant et un destin aussi incroyable et riche que celui de Quanah Parker...
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Keep Hope

Un thriller pour ados bien fichu, ça ne court pas les rues, aussi j'ai été agréablement surprise par l'ambiance que réussissent à instaurer les deux auteurs Nathalie Bernard et Frédéric Portalet.

Deuxième tome mettant en scène l'ex inspectrice Valérie Lavigne et son ex collégue Gautier, ce roman met surtout en scène , un personnage qu'on a tout de suite envie d'aimer, Hope, une adolescente de quatorze ans, qui suit son père, ingénieur forestier, de ville en ville, de motel en motel. Vivant en circuit fermé, cela ne lui a pas vraiment posé de problèmes jusqu'ici, mais l'adolescence étant ce qu'elle est, Hope a de plus en plus de mal, à ne pas se poser, faire l'école à la "maison", ne pas avoir d'amis, et toujours, toujours, son père en unique interlocuteur.

Un jour dans une station service, son regard (noir) croise celui de Valérie, et cette dernière en est sûre, elle l'a déjà croisé... Car Valérie a une excellente mémoire visuelle, et si elle est aussi fébrile, c'est que ce regard pourrait bien être celui d'une enfant disparue, "assoupi"dans la banque de données de la police Canadienne.

Mais Hope est déjà remontée dans sa voiture, et Valérie ne fait plus partie de la police; que faire à part reprendre contact avec Gautier et abandonner quelques temps son chat Sénéque et son potager ?

Entre les interrogations de Valérie et celles de Hope qui prend peu à peu conscience que sa vie n'est que fuite, et que tout ça n'est pas très normal, le coeur de la lectrice balance. Comme on est dans une série pour adolescents, le côté thriller est assez soft, ce roman est donc, moins angoissant qu'un thriller pour adultes, mais le suspens, est bien là. Obligée maintes fois d'interrompre ma lecture, je n'avais qu'une envie : retrouver Hope... On se demande comment tout cela va finir, pourquoi son père change sans arrêt d'adresse, comment son boulot peut-il nécessiter autant de déplacements, pourquoi cette fuite en avant perpétuelle, on le trouve antipathique, on pressent qu'il cache un lourd secret, on espère que Hope va s'en sortir, que Valérie se souvienne d'où elle a croisé le regard de cette ado, on se demande ce qui a pu arriver.

Et tout comme Benabar, qui chantait " On s'en fout on y va pas...", et bien, on a bien envie de refuser cette invitation au dernier moment, pour continuer à lire, afin de savoir ENFIN, ce qui est arrivé à Hope !

Pour une fois , l'éditeur ne ment pas quand il écrit : " Un thriller haletant"...

Prix des incorruptibles 2021 mérité ...
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Les nuées, tome 1 : Érémos

En 2025, Lucie rejoint la station spatiale internationale et s’apprête à vivre une expérience extraordinaire. Pourtant, elle ne soupçonne pas ce qui l’attend, à l’approche de la comète 2025LM132... En l’an 376 AGS, les jours perpétuels se succèdent sous le soleil de plomb d’Érémos mais la mère de Lisbeth ne rentre pas au port. Ne restent à la jeune fille qu’un message énigmatique et des questionnements qui n’ont guère de place dans le système verrouillé qui régit le monde d’Érémos.



Je me garde d’en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte d’un scénario d’autant plus percutant qu’il est parcimonieux. Nous avions adoré Nathalie Bernard dans le registre du roman d’aventures historique et du thriller (il faudra que j’en parle un jour). Toujours à voix haute, nous l’avons suivie sans ciller dans ce qui ressemble plutôt à une expérience de pensée. Qu’adviendrait-il si une catastrophe pulvérisait notre cadre spatio-temporel ?



Le roman est construit en alternant les récits des quêtes respectives de Lucie et de Lisbeth. La première nous livre le journal d’une aventure post-apocalyptique aussi émouvante qu’haletante qui nous laisse suspendu.e.s à la fin de chaque chapitre (essayez un peu de coucher vos moussaillons après ça !). La seconde nous immerge, plus lentement, dans la société d’Érémos, prenant le temps d’introduire un nombre conséquent de personnages. Leurs expériences donnent, par petites touches, de la consistance à ce monde, son histoire, ses rites, ses fondements politiques, linguistiques et mythologiques. Des échos apparaissent, toujours plus nombreux, entre les deux récits, interrogeant subtilement les manières de faire société. On se prend au jeu, la tension monte et au moment de refermer le livre, on brûle de lire la suite pour savoir ce que deviendront les deux héroïnes et sonder enfin les ténèbres qui persistent autour d’Érémos.



Un récit d’anticipation happant et émouvant, entre ombre et lumière, dont nous ne manquerons pas la suite !
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Sauvages

Waouh, quel livre!

Je connaissais le sort réservé aux amérindiens dans les pensionnats canadiens, car j'étais passée par le magnifique 'Jeu blanc' de Richard Wagamese. Curieuse de voir comment le sujet ce serait abordé dans la littérature jeunesse, je me suis laissée tenter et je fus conquise.

Enlevé à sa mère à l'âge de 10 ans, Jonas attend avec impatience la liberté tant souhaitée. Encore deux mois et les mauvais traitements resteront un très mauvais souvenir. Mais quelque chose va mal se passer et Jonas sera obligé de prendre la fuite…

J'ai dévoré ce livre que j'ai terminé le souffle coupé. Rédigé en courts chapitres, le suspense est parfois entrecoupé par les souvenirs de Jonas, mais l'écriture reste fluide.

J'ai adoré suivre Jonas dans son parcours, j'ai aimé les descriptions lyriques où même la nature participe aux états d'âme des personnages.

Poignant et émouvant, ce roman peut être lu par les adolescents et les adultes.

Laissez- vous tenter ! Vous ne serez pas déçus.

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La gardienne de la forêt

Chez Nathalie Bernard, la littérature ouvre des fenêtres vers d'autres horizons, éclaire le monde de perspectives d'autant plus révélatrices que décalées. Nous voilà cette fois au coeur de la forêt amazonienne, dans une nature grandiose où se joue un drame dont je ne soupçonnais pas l'ampleur. Des bûcherons illégaux pillent la forêt à un rythme exponentiel et vu la passivité des autorités, ce massacre ne rencontrerait aucune résistance si une poignée de « Gardiens » ne s'était donné pour mission de veiller sur ce poumon luxuriant.. le jour où l'un d'eux, Silvio, est abattu d'une balle de fusil, sa soeur Diana jure de reprendre sa lutte.



Mais que peut faire une jeune fille de treize ans contre une industrie armée jusqu'aux dents ?



Cette question est peut-être la plus brûlante de notre époque. Quelle justice pour protéger nos biens communs ?



Car ne vous y trompez pas – et le roman le souligne de façon saisissante – le drame de Diana est aussi le nôtre, tout se tient. D'ailleurs, nos forêts locales brûlent, elles aussi. Ces pages parviennent à dire les choses sans ambages sans pour autant s'appesantir, puisque l'histoire explore les possibilités de mobiliser à grande échelle grâce aux réseaux sociaux, interroge les ressorts de l'attention internationale, sonde les potentiels répertoires d'action juridique. Tout ça sous la forme d'un texte très fluide et moderne, où les scripts de vidéos Youtube viennent ponctuer le récit.



L'imbrication des fils narratifs – les doutes internes à la communauté, les répercussions de la mobilisation de Diana – n'a pas été complètement évidente pour moi. J'ai eu l'impression d'entrer dans une intrigue qui passait complètement à l'arrière-plan pendant presque tout le roman pour se dénouer au moment où j'avais presque oublié qu'elle existait.



Cela dit, j'ai aimé me laisser transporter par ce texte immersif que j'ai achevé avec l'impression d'avoir ouvert les yeux sur quelque chose d'important. Je suis allée lire sur Paulo Paulino Guajajara, l'homme qui a inspiré ce roman. Il était urgent de savoir.



Un roman ado qui ébranle.
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Sauvages

Après Elise Fontenaille avec son roman « Kill the Indian in the child », c’est Nathalie Bernard qui nous parle de l’histoire des pensionnats indiens catholiques mis en place au Québec dans les années 1950 (dès 1880 pour le reste du Canada) jusqu'aux années 1990, le dernier ayant fermé ses portes en 1996.



« Sauvages » est le récit de Jonas, « numéro 5 », placé dans un de ces sinistres pensionnats à l’âge de 10 ans. Comme tous les jeunes Indiens du Canada, il va y recevoir un enseignement donné par des sœurs et des prêtres catholiques. Le but : assimiler les autochtones à la culture canadienne et à la religion catholique. Mais en guise d’enseignement, c’est une acculturation forcée, la faim, des sévices physiques et moraux, des abus sexuels qui s’abattent sur les enfants. La mortalité est chose courante là-bas. Mais Jonas a 16 ans et dans 3 mois, son enfer s’achève. En attendant, comme il l’a toujours fait pour se protéger, il fait profil bas, plie l’échine et s’évade mentalement dans ses souvenirs heureux.



Troisième lecture de la sélection lycée du Prix des Incorruptibles 2020, « Sauvages » est un excellent roman de littérature ado. Mêlant des faits historiques dramatiques avec le suspense d’un bon thriller, Nathalie Bernard nous emporte facilement au côté de Jonas dans le quotidien de l’un de ces pensionnats maudits. Destiné à un public jeune, ce roman n’enjolive pas pour autant les choses, ce qui en fait en partie sa qualité. Si la première partie du roman nous immerge dans l’horreur d’une violence quotidienne avérée, la seconde fait la part belle à la solidarité, au courage et à l’aventure, tout en rendant honneur à la culture indienne autour de personnages touchants. La tension monte et le rythme devient trépidant au gré des aventures de Jonas, le tout narré dans un excellent style.



En bref : une très bonne sélection pour les ados offrant un récit de qualité jouant sur des thèmes séduisants et intéressants, pour ne pas dire instructifs.



Je recommande vivement !

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Sauvages

De l'acculturation du 'sauvage', au nom de la prétendue supériorité de l'homme blanc chrétien.

« Je ne parlais pas algonquin mais français. Je n'étais plus un Indien, mais je n'étais pas encore un Blanc. Je n'étais plus Jonas, mais un 'numéro'. »



Le Département des Affaires Indiennes a encouragé les internats pour autochtones pendant près de deux siècles pour favoriser leur « assimilation » (1827-1996). Ces institutions étaient destinées à scolariser et évangéliser les enfants autochtones pour qu'ils s'intègrent mieux. Cette pratique a été décrite comme le fait de « tuer l'indien dans l'enfant ».



Ce récit en est une terrible illustration, à travers l'histoire commune de deux adolescents, l'un Indien, l'autre Inuit.

Jonas et Gabriel auront bientôt seize ans, et quitteront alors ce pensionnat du 'Bois Vert' où ils sont entrés de force à dix ans, enlevés à leur famille, à leur environnement.

Petits, faut pas craquer. ♪♫

Pas dans la dernière ligne droite...



Si la série Harry Potter a pu donner envie à des jeunes d'être scolarisés en internat, ce roman en présente une vision cauchemardesque, qui rappelle ce qu'ont pu subir (et subissent encore ?) des enfants pris en charge par des religieux (hommes ou femmes) : anonymisation (nom remplacé par un numéro), 'rééducation' linguistique et spirituelle, privations, brimades, sévices corporels, parfois sexuels.



Le sujet est aussi intéressant que révoltant, et le récit évidemment bouleversant. Je regrette que l'auteur donne autant de place à l'action et à l'aventure, au détriment des sentiments des protagonistes et de leurs échanges.



Junior m'avait davantage touchée que Jonas.

Cf. 'Le premier qui pleure a perdu', de Sherman Alexie.
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Les Nuées, tome 2 : Néro

Eremos, le premier livre des Nuées, fait partie des lectures à voix haute qui nous ont marqués. Par l’expérience de pensée puissante qu’il propose, ses personnages très forts, la densité de l’univers imaginé par Nathalie Bernard et aussi sa construction fascinante. Le roman nous avait laissés suspendus à un cliffhanger qui voyait la protagoniste, Lisbeth, voguer vers l’inconnu. Il allait de soi que nous lirions le deuxième volet de ce diptyque : c’est maintenant chose faite !



Néro est à la fois une suite, puisque l’on suit Lisbeth dans la suite de son périple, et un roman-miroir. Car nous allons également revivre le cataclysme du tome 1, mais d’une perspective différente – celle de Chris, commandant de bord du sous-marin nucléaire L’Herminier. Nous avions vécu cette séquence du haut de la station spatiale internationale, nous sommes cette fois au fond des mers et allons, de nouveau, au-devant d’épreuves inimaginables. Le récit de Chris s’entremêle avec celui de Lisbeth qui, des siècles plus tard, s’est laissé emporter par la mer des Nuées et dérive vers les contrées de Néro. Elle y découvre une société étrange avec ses rites et son langage, ses normes et ses croyances. Comment les Nérosiens en sont-ils venus à mener cette existence improbable ? Qu’adviendra-t-il de Lisbeth et de sa quête ? Et de l’humanité ?



Nous avons été captivés par cette histoire de bout en bout. Les deux fils narratifs s’enchevêtrent, se prolongent et se font subtilement écho, nous aidant progressivement à trouver nos repères dans ce monde bouleversé. Mon moussaillon a suivi cette lecture avec une attention maximale et a souvent vu avant moi les liens entre les deux récits (voire les a devinés avant qu’ils ne soient révélés).



J’ai trouvé très forte la manière dont ce jeu de miroir révèle les rouages de la naissance des mythes, de la transmission, des enjeux de la mémoire et de la construction des sociétés. Comme toutes les expériences de pensée, celle-ci sonde la nature humaine et porte une vision subtilement optimiste.



Un diptyque qui nous a fait forte impression, entre récit post-apocalyptique haletant, épopée, réflexion philosophie et ode poétique à la beauté de notre monde.
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La gardienne de la forêt

Courrier international : « Brésil : un militant indigène défenseur de la forêt tué dans une attaque » (3/11/2019).

Voilà le point de départ de ce roman. Ce qui aurait pu être un énième fait divers a touché Nathalie Bernard qui a fait des recherches, est resté dans sa mémoire et puis alors qu'elle l'écrivait, les Landes ont connues de nombreux feux proches de sa maison l'année dernière.

La maison brûle, des hommes sont assassinés pour vouloir la sauver et leur sacrifice concerne tout le monde. Sans arbres, sans animaux que deviendra l'homme ?

C'est un récit magnifique, des peuples se battent pour un mode de vie simple si loin du notre : sommes-nous sur la même planète ?

À la mort, de Sylvio, son frère, Diana décide de prendre la relève de sauver la forêt et de venger son frère. Elle se sert d'un portable pour filmer et crier sa colère, le tout est envoyé sur les réseaux sociaux. Il faut alerter le monde sur la déforestation et les incendies qui détruisent et polluent.

Jonathan un français vient faire un documentaire et lui propose de s'exprimer en France, l'occasion est trop belle Diana part avec Vovo, son grand-père.

C'est l'occasion de voir notre monde à travers leurs yeux. Si Diana est émerveillée, Vovo est bien plus sceptique : abondance et gaspillage de nourriture, masse de déchets, rythme trépidant, qu'est-ce que ce monde

Si leurs espoirs d'obtenir de l'aide s'amenuisent bien vite. Les réseaux sociaux et les chaînes d'information font dans l'audience, le sensationnel, tel un T.G.V., un événement en cache un autre. Tout est vite oublié.

Un livre qui bouscule, qui rappelle l'impuissance des bonnes volontés, qui montre à quel point chacun doit s'y mettre plutôt que de cliquer j'aime.

Un livre qui me touche particulièrement car j'éprouve une sensibilité toute particulière vis-à-vis des arbres. Mais en Amazonie, la destruction des forêts détruit des hommes, une faune et une flore unique et mon intérêt pour la sagesse et les savoirs des peuples autochtones me les a rendus proches. Un incroyable écosystème, le poumon de la planète, nous sommes tous concernés.

La Gardienne de la forêt sort le 23 août 2023

Merci aux éditions Actes Sud Junior et Thierry Magnier

#LaGardiennedelaforêt # NetGalleyFrance

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Keep Hope

C'est le ressenti de Marina53 qui m'a donné envie de découvrir ce livre et ses deux auteurs. Et j'ai beaucoup aimé!



Deuxième enquête après " Sept jours pour survivre", associant Valérie Lavigne , qui n'est plus actuellement dans la police et son ancien collègue Gautier, exerçant toujours. Mais je pense que les romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Il y a juste quelques rappels du premier tome.



Nous sommes au Québec. Trop impliquée lors de sa dernière recherche d'enfants disparus, dans laquelle elle s'est spécialisée, Valérie fait une pause depuis deux ans. Elle vit dans une petite ville, sur les rives du Saint-Laurent. Mais elle croise les yeux noirs d'une adolescente et pense qu'il s'agit d'une petite fille sans doute kidnappée il y a longtemps.



Frédéric Portalet a apporté ses compétences de scénariste à cette écriture à quatre mains car l'intrigue est habilement construite, présentant en alternance le point de vue de l'enquêtrice et de la victime, Hope. le lecteur avance avec elles dans l'histoire, prenante, poignante.



Le personnage de Valérie est entier, tourmenté par un drame personnel, passionné jusqu'à l'obsession. Je le retrouverai avec plaisir dans le troisième opus" DO.G"... Très bon moment de lecture!
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Le dernier sur la plaine

Ce roman m'a fait penser «  Aux Mille femmes blanches » de Jim-Fergus lu il y a longtemps.



«  La Terre est notre mère , le soleil est notre père, les plaines sur lesquelles nous chevauchons ne nous appartiennent pas, mais notre territoire s'étend à perte de vue » ….

Ainsi parle Quanah Parker, fils du grand chef : Peta Nocona et de Cynthia Ann Parker , une blanche à la peau et aux yeux clairs, enlevée lors d'un raid , le dernier chef comanche à avoir vécu libre sur les grandes plaines américaines, qui s'est battu toute sa vie pour tenter de sauver son peuple et sa culture .

Ce roman destiné à un jeune public , inspiré de faits réels , nous emporte au coeur d'espaces immenses où les indiens Comanches trouvaient leur équilibre entre Nature, Communauté , Coutumes , Spiritualité et Culture .



Équilibre détruit , moment de bascule , symbole de la fin d'une ère , après l'extermination des bisons , les Indiens seront forcés de rejoindre des réserves où ils seront privés de liberté .



Nous sommes en 1860: les colons ratissent les grandes plaines américaines , ils tuent, traquent cruellement les dernières tribus , brûlent les campements allant même jusqu'à faire abattre chaque mustang capturé .



Ce récit historique passionnant , intéressant , cette aventure du dernier chef comanche aux chapitres courts , lancé au galop sur le dos d'un mustang peut permettre aux élèves de faire connaissance avec l'Histoire du continent américain .

Comment agir et réagir quand ton identité est menacée ?

Combattre indéfiniment ou évoluer ?

Un ouvrage agréable à lire qui laisse une lueur d'espoir et de tolérance à la fin .

Le lecteur se laisse happer au fil des aventures ….

Il permet aussi de réfléchir sur ce que les hommes sont capables de s'infliger pour le pouvoir et l'argent .



«  Des BLANCS !

Une multitude de tuniques bleues !

Comme autant de criquets affamés ! » .



L'auteure précise que son texte n'est pas entièrement biographique , car elle n'est pas historienne , mais romancière , cependant , la plupart des faits relatés s'inspirent de la vraie vie de Quanah. Parker .

Une auteure que je ne connais pas .
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Le dernier sur la plaine

« Toujours en mouvement, nous suivons la transhumance des bisons. La terre est notre mère, le soleil est notre père. Les plaines sur lesquelles nous chevauchons ne nous appartiennent pas, mais notre territoire s'étend à perte de vue. Herbe haute, arbustes, rocaille, immense ciel bleu. »



C'est de loin que je reviens pour vous faire part de cette chronique, de très loin même ! Pour être précise : des grandes plaines américaines des années 1860-1870, à une époque tourmentée où colons et indiens s'affrontent violemment pour l'immense territoire s'étalant des plaines canadiennes au golfe du Mexique. Grâce au talent de conteuse de Nathalie Bernard, nous voilà propulsés au coeur des événements, avec pour fil rouge la vie incroyable de Quanah Parker, fils du chef comanche Peta Nocona et de Cynthia Ann Parker, une blanche enlevée à sa famille. Nous suivons Quanah de sa naissance à la fin de son enfance, de son adolescence à l'âge adulte, dans une quête saisissante d'un espace, d'une issue, de ses origines, de son identité.



Nathalie Bernard nous livre un récit captivant – à tel point qu'il a été difficile d'interrompre la lecture pour mettre les garçons au lit ! L'écriture est brute, imagée, très belle. La tension amorcée dès les premières pages autour des grandes questions qui hanteront Quanah toute sa vie se nourrit également, au fil du récit, de péripéties qui s'enchaînent avec beaucoup de rythme. Quanah est un personnage magnifique, sensible et solide, d'une humanité désarmante et bouleversante.



Le contexte est restitué de façon très dense : on voit sous nos yeux le paysage transformé par le développement des lignes de chemin de fer et de l'agriculture ; le quotidien des amérindiens qui vivent, survivent, tentent de s'adapter ; la condition des femmes, dans les deux camps ; la nature façonnée par le rythme des saisons et la guerre. L'autrice fait très fort : l'histoire est si passionnante qu'on remarque à peine tout ce que l'on apprend au passage. Elle parvient avec brio à livrer un récit de cette époque qui ne tombe ni dans le manichéisme, ni dans les stéréotypes teintés de folklore. À raconter des vérités terribles tout en portant constamment un beau message d'espoir et de tolérance.



« Si les bisons n'avaient pas été exterminés, je serais resté dans les plaines.

Mais je ne peux pas revenir en arrière.

Alors, je regarde vers l'avenir. »



Ma curiosité a été si bien aiguisée par cette lecture qu'il fallait en savoir plus. En cherchant un peu, nous avons découvert que Quanah Parker a réellement existé. J'ai été terrifiée en découvrant que les grandes lignes de cette histoire sont vraies, notamment le désastre humain et le massacre de quinze millions de bisons américains, essentiels dans le mode de vie des Comanches. Une mémoire douloureuse, mais importante, que Nathalie Bernard contribue à entretenir avec beaucoup de talent.



Une épopée flamboyante dont on peine décidément à s'extraire…
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D.O.G

Valérie Lavigne, lieutenant-détective de la SPVM, reprend du service. de retour à Montréal, elle se voit confier l'enquête sur la disparition de deux adolescents, bientôt suivie de celle d'Alicia. Dans le même temps, une affaire la touchant personnellement refait surface et c'est cette fois-ci son collègue Gautier Saint-James qui en est chargé. Leurs investigations vont se croiser et les mener dans le réseau souterrain de Montréal.



Une nouvelle fois, le duo Nathalie Bernard et Frédéric Portalet fait mouche avec son couple d'enquêteurs favoris. Rien de spectaculaire par rapport aux précédentes enquêtes, toujours la même trame, mais la sauce prend bien car j'ai dévoré ce livre : chapitres courts qui s'enchainent sans temps mort, lecture aisée, tension croissante, intrigue bien ficelée. C'est même peut-être un peu plus élaboré que "Keep hope", les auteurs se rapprochant du style des thrillers pour adultes, n'hésitant pas à provoquer quelques frissons de dégoût. Les personnages sont sympathiques et attachants, avec des problèmes personnels qui les rendent très humains.

Quant à la thématique, rien de nouveau sous le soleil de la littérature ado : danger des jeux en ligne, isolement des jeunes avec leurs portables, rêve d'un monde meilleur. La théorie du "grand effondrement" y est aussi développée avec un ado particulièrement sensibilisé à la question. Personnellement, les descriptions de la vie écolo de Valérie Lavigne m'ont un peu agacée (entre son thé à la bergamote, ses câlins aux arbres et ses plats végans), ainsi que les principes de collapsologie du jeune Alex. Mais c'est une parenthèse... L'essentiel étant bien sûr de passer un message positif aux jeune lecteurs.

"DOG" est un bon thriller pour adolescents qui en séduira plus d'un.



Sélection Prix des Incorruptibles 2021-2022, niveau lycée.
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La gardienne de la forêt

J’ai gagné ce livre lors d‘une Opération Masse Critique et je remercie Babelio ainsi que les Editions Thierry Magnier pour l’envoi de ce livre.

Même si c’est un roman, l’histoire nous renvoie à l’actualité et principalement à la déforestation et la destruction de la forêt amazonienne.

L’auteure a assurément une très belle plume et parvient, à travers l’histoire de Diana, la jeune brésilienne, à nous plonger dans la forêt amazonienne où tout est si vivant et que l’humain persiste à détruire avec comme seule motivation l’argent et le profit .

Une lecture que je pourrais assimiler à une lecture coup de poing et qui nous oblige à regarder la réalité bien en face…



A mettre entre toutes les mains…

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Keep Hope

Hope, 14 ans, voyage tout le temps avec son père dont le métier d'ingénieur forestier l'oblige à se déplacer constamment. La jeune fille aime cette vie itinérante faite en même temps d'une routine bien organisée. Mais lorsqu'elle rencontre Louis, un garçon de son âge, elle se rend compte qu'elle aspire finalement à autre chose. Peut-être à une vie sédentaire où elle aurait le temps de se faire des amis.

Valérie Lavigne, ancien lieutenant-détective de la police de Montréal, a toujours eu un instinct particulier pour retrouver les mineurs disparus. Mais sa dernière enquête l'a trop éprouvée pour qu'elle puisse continuer ce travail, et c'est entre son potager et son travail de serveuse qu'elle semble avoir trouvé aujourd'hui un certain apaisement.

Mais au hasard d'un soir, tout bascule. Valérie Lavigne capte le regard de Hope. Elle en est certaine : Hope est une enfant disparue.



Une nouvelle fois, le style addictif et le rythme trépidant de Nathalie Bernard nous offrent un moment de lecture haletant, le tout associé à un visuel cinématographique grâce à la touche de Frédéric Portalet, auteur de scénarios courts. Nous retrouvons dans ce roman le duo d'enquêteurs québécois Lavigne et Saint-James, rencontrés dans « Sept jours pour survivre ». Mais peu importe si vous n'avez pas lu ce premier opus (ce qui est mon cas), cela ne change rien à la compréhension de « Keep Hope ». Thriller pour adolescents, celui-ci a tous les ingrédients d'un bon polar : une mise en situation de l'intrigue rapide, des personnages à la psychologie intéressante, un timing serré où en quelques jours nos héroïnes Hope et Valérie vont vivre des émotions en montagnes russes, une angoisse latente qui culmine sur la fin. Le sort des Autochtones au Canada est une nouvelle fois mis en avant par Nathalie Bernard qui n'hésite pas à dénoncer le racisme et les préjugés ambiants vis à vis de cette communauté.

L'ensemble est très bien mené, l'écriture dynamique et ce roman s'avale comme un petit pain à quatre heures.

N'hésitez pas, croquez dedans !



Sélection Prix des Incorruptibles 2020-2021, niveau lycée.
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