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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman de Nathan Hill est une très belle découverte.

Il nous raconte l’histoire de Samuel, prof à l’université de Chicago, abandonné par sa mère durant l’enfance, redevable à son éditeur d’un livre qu’il n’a jamais écrit. Alors le jour où sa mère Faye lance des cailloux à la tête d’un sénateur, son éditeur lui impose d’écrire un livre édifiant sur elle, pour l’enfoncer. Samuel voit là une bonne vengeance, et va partir à la découverte de la vie de sa mère. Et nous allons découvrir les émeutes de 1968, les violences policières (qui peuvent s’appliquer à ce qu’il se passe en ce moment de France... sans vouloir polémiquer...), mais aussi les difficultés de l’époque pour « sortir du cadre ». Et puis nous allons aussi découvrir la vie de Samuel en 2011 et les effets du 11 septembre, en passant par l’histoire de son grand père en Norvège en 1940.

Une écriture fluide, des rebondissements permanents, beaucoup d’humour, un pavé qui prend du temps à lire mais durant lequel on ne s’ennuie jamais !
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Les fantômes du vieux pays

Ce livre est une pure merveille ! Les personnages, l'intrigue qui rebondit d'une époque à l'autre, de révélations en révélations, tout s'articule parfaitement dans ce premier roman, je n'oublierai pas de sitôt Samuel et sa mère Faye, Charles Brown, Alice...

Nathan Hill est un grand auteur prometteur.
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman est une petite pépite, une belle histoire humaine, celle des fantômes de plusieurs vies mêlées au cœur d'une société américaine disproportionnée.⁣



Les fantômes du vieux pays, c'est une quête familiale captivante. La recherche d'un fils un peu paumé pour comprendre la vie de sa mère, les raisons qui l'ont conduite à l'abandonner à l'âge de 11 ans et les motivations qui l'ont poussée à agresser un homme politique en pleine campagne présidentielle.⁣



Les fantômes du vieux pays, c'est une belle petite brique de 950 pages d'une construction narrative détonante et savamment orchestrée. C'est un voyage littéraire où l'auteur décortique, dissèque et explore différentes tranches de vie entre la fin des années 60 et 2010.⁣



Monsieur Nathan Hill, vous avez consacré 10 ans de votre vie à l'écriture de ce premier roman et c'est une pure réussite. Je n'ai qu'une hâte : vous lire à nouveau !⁣


Lien : https://lecarnetdejessica.co..
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Les fantômes du vieux pays

sLes fantômes du vieux pays

Nathan HILL



Samuel Andresen-Anderson est un professeur d’introduction à la littérature à la vie bien rangée à Chicago.

Il partage son temps entre l’enseignement,les jeux vidéos en ligne et le livre promis à son éditeur depuis plusieurs années.

Une vie assez solitaire puisque c’est ce qu’il est devenu depuis que sa mère Faye l’a abandonné à son père lorsqu’il n’avait que 11 ans.

Sans jamais donner la moindre nouvelle.

Jusqu’à ce que les informations relaient une agression par jet de graviers sur un gouverneur, Sheldon Packer, (qui brigue le poste de président) par une certaine Faye Andresen.

Averti de ce fait divers la solution aux problèmes d’argent de Samuel lui est suggérée par son éditeur : retrouver sa mère et écrire un livre sur cette histoire et si possible à charge.

Samuel va accepter de la rencontrer par l’entremise de son avocat qui lui, aimerait que le fils fasse une belle lettre à décharge pour sa mère.

Mais cette rencontre, cette démarche vont le replonger dans son passé d’enfant puis d’adolescent où son amitié pour Bishop et son amour pour Bethany vont resurgir ainsi que le passé secret de sa mère.

Et pas forcément pour le meilleur !



Un (gros) roman que j’ai beaucoup aimé.

J’ai eu peur de me perdre entre l’alternance des chapitres passé/présent mais pas du tout.

J’ai aimé les détails des personnages et les relations des uns aux autres.

Je me souviens de ma rencontre avec cet auteur au festival America et je ne regrette pas cette lecture.
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Les fantômes du vieux pays

Un roman magistral, au souffle puissant, qui embrasse plusieurs décennies de l'histoire américaine, incarnée en Samuel, jeune professeur de littérature à l'université de Chicago, aux prétentions littéraires entravées par sa vie personnelle et professionnelle.

Nathan Hill, dont c'est le premier roman, m'a époustouflée par sa verve et sa brillante construction romanesque. Sur plus de six cent pages, aucune n'est ennuyeuse, superflue et jusqu'à la fin, l'auteur possède encore du ressort pour émouvoir et surprendre. Impossible à résumer, ce roman foisonne de thèmes et d'idées propices à la réflexion et c'est ce qui en fait un monument et un jalon de la littérature contemporaine américaine.
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Les fantômes du vieux pays

Nathan Hill s’empare de l’Amérique du vingtième siècle pour retracer son ADN. A partir d’un fait divers, il convoque les démons qui traversent son Histoire et nous fait revivre les grandes lignes qui se sont imprimées dans les manuels scolaires. Tout débute avec l’agression en public du gouverneur Parker, candidat aux élections présidentielles. Il a été pris à partie par une dame âgée. Bien sûr, les médias relaient l’information. Dans son coin, le professeur Samuel Anderson ne semble pas intéressé par ce qui se joue dans la sphère politique et ignore que la furie est sa mère, celle qui l’a abandonné lorsqu’il était enfant et qui n’a jamais cherché à le revoir. La chose aurait pu en rester là, sauf que son éditeur lui propose de rédiger un manuscrit sur cette affaire, un livre révélation sur une maman indigne et qui, l’espace d’une action hostile, a intrigué subitement tout le pays. Comme il a déjà perçu une avance pour un ouvrage qu’il n’a jamais finalisé, il profite de cette opportunité pour enquêter sur celle dont il ignore tout … ou presque. Il se lance ainsi dans la lente reconstitution d’un puzzle, qui l’amène à comprendre ses motivations et son propre passé. Bien sûr, les surprises se pressent au rendez-vous, avec pour corollaire de faire sombrer plusieurs idées préconçues et de saisir que la réalité n’est pas le reflet de ce qu’on imaginait. A travers une fresque captivante, l’auteur revient sur une période révolue et distille un humour non dénué d’intérêt. En s’emparant d’une quête personnelle, il met le doigt (la plume) dans un engrenage qui l’amène à se retourner sur la vie de tout un peuple et à trouver des réponses aux plus grands défis qui secouent la société.
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Les fantômes du vieux pays

Roman un peu long mais très explicite sur la société americaine ,
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Les fantômes du vieux pays

Voilà un livre riche, foisonnant, déroutant parfois mais passionnant. L’écriture est précise, incisive parfois l’auteur a le souci du détail et regarde la société américaine d’un œil exarcerbé. A travers le parcours de sa mère, il décrit la société de la « middle-class » américaine dans les années 60 ; l’histoire se passe dans une petite ville de province à une époque où les valeurs patriarcales et traditionnelles commencent à vaciller et que la guerre du Viêt Nam secoue le pays. Dans un mouvement de va et vient très fluide nous passons au gré des chapitres de 1968 à 2011 et nous retrouvons la même acuité de l’auteur pour ausculter la société du 21e siècle qui n’en finit pas de se chercher, de s’égarer. Entre l'opportuniste agressive, élève du héros, et le passif qui laisse sa vie lui échapper et se réfugie dans les jeux vidéo, sa mère qui n'en finit pas de fuir, le héros se cherche avec plus ou moins de bonheur. Certes ce livre est un pavé et je me suis parfois demandé où l'auteur nous embarquait mais l'ensemble est cohérent, clairvoyant et lucide et superbement écrit.
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Les fantômes du vieux pays

Un livre étonnant, riche, trop riche. 250 pages de moins et cela aurait été mieux. Comme son héros, universitaire, Nathan Hill fait des recherches profondes sur tous les sujets qu’il aborde et veut absolument nous les faire partager. Ainsi celles sur le fonctionnement (ou le dysfonctionnement) du cerveau du jouer vidéo en ligne.



Beaucoup de plaisir à le lire, ce livre qui fonctionne comme un puzzle où on est parfois en 2011 et à d’autres dan les année 60, parfois dans la peau du héros et dans d’autres dans celle de Faye...



Ce livre au-delà de l’aspect « policier » est aussi une critique en règle de la société US et, derrière le discours ouvert et positif, d’une société manipulé par les médias et populistes. On comprend mieux le phénomène Trump.
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Les fantômes du vieux pays

La race des auteurs capables de te tenir en haleine sur 703 pages compte bien peu de d'élus. Nathan Hill en est un, et pas des moindres, crois-moi !



Même John Irving l'atteste, c'est peu dire ; et à sa suite les plus grands écrivains et chroniqueurs sont unanimes : Les fantômes du vieux pays est LE grand roman américain des deux dernières décennies, et Nathan Hill, la révélation du pays.



Et lorsque je parle de cette race d'écrivains bénis des lieux et divinement doués, je ne parle pas de ces auteurs habiles à te tenir en haleine « facilement » à l'aide de schémas narratifs maintes fois utilisés, certes efficaces mais ayant depuis longtemps perdu toute saveur, secs, désespérément fades. Suivez mon regard.



Nathan Hill, lui, court dans le peloton de tête. Il nous livre un premier roman exigeant (oui, tu as le droit de ne pas le croire en refermant le livre, mais je te promets l'information est exacte, c'est un premier roman), affuté et terriblement passionnant. S'il lui fallu dix ans pour le terminer, tu n'auras besoin que quelques jours pour en venir à bout, une semaine tout au plus. Aussitôt embarqué, te voilà chahuté, entrainé dans le tumulte des époques, le vacarme des lieux, le fracas des personnages. A peine as-tu pris tes marques dans une aussi insignifiante que sage banlieue de l'Illinois dans les années 80, que tu te trouves transporté dans le Chicago en ébullition de l'année 1968, bouleversé par les mouvements pacifistes, anarchistes et féministes. Deux secondes plus tard, tu es en Norvège, dans les années 40, et hop, en un clin d'oeil – ou un chapitre, c'est tout comme, tu dévores ses mots comme des pâtisseries, tu engloutis ses phrases comme des pralines – tu te retrouves en 2011 ligoté à Samuel, personnage que tu feras tien et ami durant tout le roman, personnage attachant et intrigant, de ceux que l'on peut qualifier de « dotés d'une belle épaisseur psychologique ». Un homme à la recherche. A la recherche de quoi d'ailleurs ? de vérité, bien sûr. Mais crois-moi, quand c'est bien écrit, ça n'a rien d'un poncif.



Pourtant, la quatrième de couverture ne m'avait pas immédiatement emballée. Je crois même l'avoir relue plusieurs fois pour être sûre d'en avoir compris les mots. L'histoire d'une femme un peu folle qui lance des cailloux sur un politicien en course pour la présidentielle, celle d'un fils abandonnée par ladite femme, professeur de littérature désillusionné par ses étudiants aussi ignares qu'ingrats et se servant de ce fait divers pour renouer avec sa mère en publiant un livre-révélation pour le sortir de la faillite.



Bref, je n'en attendais pas grand chose et j'avais tort. de cette reconstitution aussi hasardeuse que minutieuse du passé, bien des surprises ont été dévoilées et nombreux sont les fantômes à s'être réveillés. En s'emparant de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui, Nathan Hill compose avec beaucoup d'humour et de talent une fresque ambitieuse et terriblement captivante.



Entre les pages des fantômes du vieux pays, l'ambiance est au détail, minutieusement dépeinte, soigneusement établie. Travail d'orfèvre ou d'historien ? de romancier indéniablement! d'une jolie trempe certainement. Alors on se délecte de descriptions truculentes, avec le sentiment de plonger dans les époques comme dans les différents bassins d'une piscine, le chaud, le froid, celui à jets ou avec des remous. Rien n'est laissé au hasard, tout est décrit avec vivacité et fougue ; les personnages, les lieux, les actes semblent prendre vie sous nos yeux. Parfois, trois pages entières sont consacrées à la « quête » de l'un des personnages, lancé à plein régime dans un jeu vidéo, et c'est à s'y méprendre vraiment, on a l'impression de voir courir son avatar sous notre nez. Un chapitre plus tard, nous sommes auprès de Faye et d'Alice dans la chambre de leur pensionnat en 1968, s'échangeant poèmes et petites pilules rouges. Parfois on se demandes même où l'auteur semble vouloir nous emmener, que viennent faire là certains personnages, quel rapport ont-ils à l'histoire. Mais en fait, on se dit que ce n'est rien de moins que la vie, au sein de laquelle gravitent une foultitude de personnages, certains majeurs, d'autres moins. Et encore ! Et puis un peu de patience ! Que dis-je, beaucoup de patience ! Accroche toi, récompense garantie à la fin. D'abord parce que tu auras réponse à tous tes questionnements, retrouvé toutes les pièces du puzzle et qu'en prime tu auras dévoré un roman au souffle éblouissant, parfois drôle, souvent désabusé, tout au long brillant.



Bref, tu l'as compris, en faisant le choix d'ouvrir Les fantômes du vieux pays, c'est dans une grande fiction américaine comme seul ce continent semble pouvoir en offrir que tu t'apprêtes à plonger. Un chef d'oeuvre, incroyablement libre, empli de bruits et de bourrasques, débordant de vie, rageusement grandiose. Un petit pavé à la fin duquel tu arriveras malheureusement trop vite. Bon sang, on en aimerait encore tellement ! Pas facile de rebondir sur autre chose après cela ! de revenir à sa pile de livres à lire en s'interrogeant sur ce qui pourrait avoir autant d'ampleur que ce roman ! Une chose est sûre, ce livre va continuer de nous hanter et de faire de même avec les pages des autres livres que nous commencerons ensuite.



Parfait, je crois que l'idée me plait.
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Les fantômes du vieux pays

Ce que j'ai préféré dans ce livre, qui m'a énormément plu dans sa globalité, c'est sa fin si philosophe et si ouverte. Cela m'a conforté dans mon impression tout au long de ma lecture que Les fantômes du vieux pays est un grand roman.



On comprend que Nathan Hill ait mis plus de dix ans à l'écrire tant il s'avère dense et riche. Il foisonne de personnages et aborde de nombreux thèmes, portant un regard fin sur l'histoire, la psychologie et la société américaine.



Samuel Anderson, le personnage principal, est un écrivain en panne d'inspiration qui enseigne en université pour gagner sa vie. Or sa mère, qui l'a abandonné enfant, se retrouve projetée sous les feux de l'actualité pour avoir agressé un candidat probable à l'élection présidentielle (enfin, elle lui a jeté des gravillons, mais ça suffit pour faire le buzz !). Lorsque son éditeur saute sur l'occasion et lui demande une biographie assassine de sa génitrice, Samuel se plonge dans l'histoire de cette mère et découvre sa vie, manière cathartique de chercher à comprendre et, peut-être, soigner sa blessure.

On passe d'une époque à l'autre avec bonheur.

Des personnages tous fascinants ponctuent cette grande fresque : une violoniste virtuose, un accro aux jeux vidéos, un éditeur sans pitié, une étudiante paresseuse et procédurière très paumée, un jeune militaire envoyé en Irak abusé dans son enfance, un grand-père d'origine norvégienne atteint d'Alzheimer, une militante féministe et anti-guerre, un policier devenu juge paraplégique complètement aigri...

Au final tout est lié dans une construction narrative éblouissante.

On quitte cette histoire et ses protagonistes à regret.
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Les fantômes du vieux pays

Été 2011. Samuel Anderson entend parler de sa mère pour la première fois depuis plus de vingt ans. Depuis que Faye a quitté Henry, son époux, en laissant derrière elle un petit garçon de onze ans, tout à fait inconsolable. Et ce ne sont pas forcément des conditions de retrouvailles idéales, puisqu’elle est inculpée pour agression d’un politicien, à coup de gravillons …

Professeur d’anglais à Chicago, écrivain avorté et individu hyper sensible depuis toujours, souffrant d’une addiction pour les jeux vidéo, Samuel va tenter de dépasser la rancune, voire la haine éprouvée pour cette mère dénaturée. Réussira-t-il à lui soutirer des confidences afin d’écrire un best-seller qui lui permettrait de payer ses dettes ? (Son éditeur lui avait accordé une avance pour un roman jamais écrit …)

Nathan Hill a écrit son (sublime !) premier roman à l’âge de quarante ans. Doté d’un brillant talent littéraire et une finesse psychologique déconcertante, ce surdoué de l’écriture nous conte l’histoire d’une famille venue du “vieux pays” (non ce n’est pas l’Amérique …) Une famille qui aura fait face à bien des déconvenues. Du printemps 1968, en passant par les étés 1988 et 2011, son héros tentera de replacer les pièces d’un puzzle relativement complexe (mais ô combien passionnant !) Pièces qui lui permettront enfin de mettre en lumière les secrets du grand-père norvégien et ceux de sa mère qui a brisé ses rêves de jeunesse à cause d’un terrible malentendu …

Aucun personnage de cette intrigue n’est superflu, et surtout pas son ami d’enfance, Bishop ou sa soeur jumelle Bethany dont il est encore amoureux … Pas plus que Laura Pottsdam, l’étudiante tricheuse à l’avenir tout tracé …

Un énorme coup de coeur pour ce pavé lu en quatre jours ! Une admiration sans borne pour son auteur encore si jeune !
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Les fantômes du vieux pays

Les fantômes du vieux pays, c'est 700 pages ! Il aurait pu n'y en avoir que 400 pour nous conter l'histoire de Samuel, professeur de littérature, accro aux jeux vidéos et un peu mal dans sa peau. Et celle de sa mère ancienne hippie qui l'a abandonné quand il avait 7 ans.

Il la retrouve alors qu'elle fait la une des médias pour avoir jeté des cailloux sur un gouverneur républicain.

C'est le prétexte pour suivre ces 2 vies en alternance et retracer l'histoire d'une certaine Amérique des 50 dernières années.



C'est une lecture ou l'on s'ennuie parfois, mais pas assez pour l'abandonner.
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Les fantômes du vieux pays

C'est un roman de premier de la classe, tant il est bien maîtrisé tout au long de ses 950 pages, mais avec une âme mélancolique.

Un professeur de littérature se voit contraint d'écrire la biographie de sa mère, qui l'a abandonné plus de 20 ans auparavant, et qui vient de devenir célèbre dans les Etats-Unis post-11 Septembre en jetant des cailloux sur un candidat républicain.

C'est l'occasion pour Nathan Hill d'écrire trois histoires en une, et surtout de proposer une féroce (mais sans doute juste) analyse de la société américaine actuelle et de celle de la fin des 60's. J'ai d'ailleurs découvert avec stupeur les émeutes de Chicago d'Août 68, dont j'ignorais tout.

Le style est agréable, l'intrigue est drôlement bien ficelée, les rebondissements sont inattendus, et les personnages sont attachants. Mais... il y manque un petit vent de liberté, un petit grain de folie, comme si l'auteur avait trop bridé son écriture. Ca reste toutefois un très bon roman, qu'il ne faut pas hésiter à lire.
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Les fantômes du vieux pays

Je ne me rappelle plus pourquoi j'ai acheté ce roman. Je suis allée vérifier sur la liste que je trimbale avec moi (au cas où), et il n y figurait pas. C'était au SILA, comme d'habitude j'étais frustrée de ne rien trouver de neuf, et donc en farfouillant dans les rayons à la recherche de pavés ( mon critère du jour vu les prix), je suis tombée sur Les fantômes du vieux pays. le pitch semblait plutôt intéressant sans être particulièrement original...donc hop. Quelques mois plus tard, il a été chaudement recommandé par un des libraires de la Grande Librairie, au moment où je finissais une lecture et vivais cette angoisse de la prochaine. Je ne m'attendais à rien de particulier si ce n'est une énième analyse de la société américaine...et c'est la cas. Samuel, jeune auteur et professeur de littérature dans une université américaine est confronté à son passé lorsque sa mère, qui les a quittés lui et son père quand il avait dix ans, est devenue la star des médias après avoir "agressé" un candidat (plutôt extrême droite)à la présidence américaine. Il est contacté par son agent d'édition qui attend son prochain roman depuis dix ans et qui lui "propose" (sous peine de se faire attaquer en justice pour non respect de contrat) de profiter du battage médiatique autour de sa maman, et d'écrire un livre dans lequel il apporte le témoignage poignant d'un fils abandonné par sa mère, future terroriste. Voilà en gros....mais pas vraiment...pas du tout en fait. Bien entendu, il sera question de retrouvailles avec la maman, de demandes d'explications, et de l'inévitable découverte de l'histoire familiale qui mènera le lecteur à travers le temps ( années 80, et 60) et l'espace , jusqu'en Norvège....voire dans le monde parallèle des jeux de rôle Elfscape. Un florilège de personnages sont de la partie, et aucun d'eux n'est laissé sur le bas côté: chacun a droit a sa biographie plus que détaillée, à l'analyse approfondie de sa psychologie: Samuel bien entendu, son enfance, son amitié avec Bishop et sa soeur jumelle et l'évolution de cette relation avec des conséquences inattendues, l'étudiante de Samuel: Laura, archétype de la blonde américaine écervelée mais qui arrivera néanmoins à ses fins en ruinant la carrière de Samuel au passage, Pwange, le camarade de jeu de Samuel, un expert d'Elfscape dont la vie et la santé sont ruinées mais à la fois maintenues par une addiction au jeu, et qui chaque matin prend fermement la résolution de changer. Il y a l'avocat de la mère, l'éditeur aussi, et tout ce petit monde beigne dans une Amérique en perpétuel remous. le parallèle est évident entre les événements qu'a connu la maman de Samuel (Faye): les émeutes de Chicago en 1968 et les manifestations d'Occupy Wall Street. le livre est long, et bien que cette longueur semble parfois excessive, le résultat final annule ce malaise. Nathan Hill a mis dix ans à écrire ce roman, et ça sent, positivement: la maîtrise est absolue, le travail est là: détaillé, documenté, sans manquer d'émotion, de poésie parfois, et souvent d'humour, de suspens aussi. Si comme moi, malgré sa richesse, la société américaine vous stresse, ce roman ne fera que renforcer ces deux aspects: ce pays, cette société ont la capacité surprenante d'être à l'origine du pire et du meilleur, et de rester debout malgré toutes les contradictions qui les sous tendent. On ressort lessivé de ce roman...mais il vaut la peine d'être lu....j'ai même pensé à un moment ....que....peut être....l'héritier de Roth était parmi nous.

Ah, dernière chose: le titre original est The Nix....et il faut lire le livre pour se rendre compte qu'il aurait du être laissé tel quel.

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Les fantômes du vieux pays

Une bonne surprise que ce roman qui décrit avec férocité les dérives de nos sociétés obsessionnelles et individualistes, je le conseille vivement.
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Les fantômes du vieux pays

Il n'y a pas à dire : les primo-romanciers américains sont souvent sacrément ambitieux et ingénieux. Et puis ils ont de l'imagination et le goût de raconter des histoires. Ils n'hésitent pas à noircir des pages pour explorer en profondeur l'état de leur pays, sonder les failles, expliquer les moments clé sans jamais perdre de vue le plaisir du lecteur qui aspire à être si possible surpris et diverti. Le roman de Nathan Hill m'a beaucoup fait penser à l'un de mes coups de cœur qui date de quelques années, La physique des catastrophes de Marisha Pessl (Gallimard / Folio). Le volume, la mécanique narrative... il y a beaucoup de similitudes et le lecteur se laisse volontiers embarquer, à la merci de l'auteur qui lui propose d'emprunter un chemin qui n'est jamais le plus court, mais certainement le plus riche en sensations.



"Les choses que tu aimes le plus sont celles qui un jour te feront le plus de mal", cette phrase, Samuel Anderson a une bonne raison de s'en souvenir. C'est une des dernières prononcées par sa mère avant de quitter brusquement la maison et de les abandonner son père et lui alors qu'il n'avait que 11 ans. Désormais professeur de littérature à l'université, imaginez un peu sa surprise d'apprendre que cette mère dont il est sans nouvelles depuis près de 25 ans est en train de défrayer la chronique après avoir, en pleine campagne électorale agressé l'un des candidats en pleine rue. Pour couronner le tout, son éditeur qui attend depuis 10 ans qu'il écrive le grand roman pour lequel il lui a versé un confortable à-valoir le menace d'un procès et Samuel, pour gagner du temps lui propose d'écrire l'histoire de sa mère, coup marketing qu'un éditeur digne de ce nom ne peut qu'accepter. Voilà donc Samuel Anderson confronté à cette mère fuyarde et mutique, et obligé de mener l'enquête pour tenter d'élucider, dans son passé ce qui l'a menée à abandonner sa famille. Est-ce en rapport avec la Norvège, patrie de son grand-père qui semble lui-aussi cacher un secret ? Ou bien avec le mois d'août 1968 qui semble avoir orienté le destin de Faye ?



Il y a de quoi se perdre dans ce roman qui nous balade de 2011 à 1968, passant par 1988 et ce moment charnière de l'abandon au seuil de l'enfance. Pour l'auteur c'est aussi l'occasion d'ausculter trois époques à travers ce destin contrarié d'une femme qui voit ses rêves se confronter à la réalité. Un voyage au cœur des poids qui encombrent et empêchent. Des secrets qui plombent. Qui sont aussi autant de prétextes pour éviter ses propres choix et préférer des échappatoires telles que la fuite, le refus d'obstacle ou même l'évasion dans les jeux vidéo. Le virtuel pour mieux éviter le réel. Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver certains passages trop longs, de me demander ce que certains développements apportaient vraiment à l'ensemble (notamment du côté du personnage de Pwnage et des jeux vidéo...), de penser que finalement, ce premier roman avait des défauts...ce qui ne rend son auteur que plus humain. Parce que globalement, c'est très addictif et j'ai beaucoup aimé les quelques réflexions sur la façon dont chacun est amené à se faire sa propre idée du monde à travers les prismes qu'on lui propose, à chaque époque. Mais il me reste une impression de fouillis et de "too much" qui n'a certes pas vraiment nui à ma lecture mais n'a pas conduit non plus à l'éblouissement annoncé par les nombreux éloges qui ont accompagné la parution de ce roman, révélation étrangère 2017 du magazine Lire.



Ceci dit, on approche de la période estivale et ce beau morceau, dans sa version poche est un candidat idéal dans la catégorie pavé de l'été avec la garantie de ne pas s'ennuyer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les fantômes du vieux pays

"Les fantômes du vieux pays" est un premier roman et l'auteur met haut la barre.

Pour le New York Time c'est Le grand roman américain des deux dernières décennies. Il ne faut quand même pas exagérer...

C'est un pavé de plus de 700 pages qui se lit facilement et qui rend parfaitement l'ambiance des campus américain de la fin des années 60 et des hypocrisies de la société américaine d'aujourd'hui.

Les manœuvres de l'étudiante sont à cet égard édifiantes avec le peu de soutien que le professeur reçoit de son administration.

C'est amusant et on se laisse prendre par l'intrigue.

C'est aussi souvent très désabusé.

C'est un tantinet long vers la fin mais cela reste intéressant et on veut savoir ce que vont devenir Faye et Samuel.

Un roman qui reste donc agréable à lire.

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Les fantômes du vieux pays

Critique longuement attendue par babelio qui m’avait adressé le livre. Mais sans trop de mauvaise foi, contrat rempli.

***

«Les fantômes du vieux pays» de Nattan Hill, un livre américain qui a du coffre (700 p) et un vrai souffle narratif. Et qui malgré la célébration de la presse pour un jeune auteur, ne remporte pas vraiment mon adhésion.

Le récit démarre avec un lancer de gravillons, très médiatisée, sur un gouverneur réactionnaire du Wyoming en campagne présidentielle, qui fait étrangement écho aux populisme de Donald Trump. D’un événement politique, anecdotique et sur-amplifié, l’auteur déroule, à travers l’errance d’une mère et de son fils, une fresque sans concession de l’Amérique, d’après guerre à nos jours



Un roman Américain. Certes par la mise en scène de l’establishment du fric, les révoltes étudiantes contre la guerre du Viêt Nam, la culture informatique et les addictions vidéo du « monde d’elfscap » , le consumérisme du quotidien, la manip médiatique et paranoïaque, où show rivalise avec cynisme et falk news, les caricatures procédurières, éditoriales, les pudeurs d’une gentrification et ce formidable melting-pot universitaire où le poète, Allen Ginsberg, telle une madone inspirée, tente d’apaiser la foule étudiante que réprime violemment la police de Chicago de 68. Beau morceau d’anthologie.



C’est un roman couleur muraille, avec la grisaille d’une manufacture sur les rives du Mississippi. C’est la solitude de deux êtres, l’errance d’une mère, aimante mais frappée par l’infortune d’une adolescence flouée, le désir d’identité comme un Graal, ce sont les «fantômes du vieux pays» des légendes norvégiennes qui nourrissent la quête du passé racinaire d’une société schizophrène, née de l’immigration.

Ce n’est plus l’épopée du cow-boy qui flingue avec sa bible et un six coups, un great America again, mais une longue et lente dévastation qui ronge et traverse un nouveau monde qui se découvre hors sol. Un Easy rider, mode famille, la traversée d’un désert durant sept cents pages.



Ce ne ne sera pas la paix des braves, qui revenus du Viet Nam, aspirent au repos du guerrier. Mais la caricature d’une société trop nourrie, aphasique et mythomane, ivre d’un espace qu’elle ne sait plus habiter et qu’elle finit par dévaster.

Ce nouveau bûcher des vanités bouscule nos rêves d’une Amérique flamboyante. Douloureux regard du personnage principal, Samuel prof de fac, lui même emberlificoté dans la recherche de sa mère qui l’abandonne sans laisser de traces, réduit à de douteux et pitoyables calculs de survie avec un roman alimentaire pour régler ses dettes et affecté par la sottise d’une administration qui n’a plus de repères éthiques et fait de la délation d’une étudiante un sport légitime.

Le racisme en est curieusement absent, peut-être pour ne pas charger un tableau déjà sombre.



l’histoire de Samuel et de sa mère a la vertu de mettre en scène un monde américain, qui puissant et dominateur, en est réduit à fouiller les ombres d’un passé, lui même fragile, fugace comme un troll, impropre à donner du sens à leurs vies.



On ne peut épuiser ce livre protéiforme, qui en mode visionnaire, répertorie sur des registres très divers, parfois un tantinet harassant par ses longueurs, l’Amérique de Trump. Je n’en retiens que l’impression première, sinon constante, celle d’une longue traversée incertaine qui interroge le pourquoi de nos vies. Étrange périple d’une mère et de son fils, dont chaque étape hésitante d’un mal être, annonce la suivante dont le ressort est déjà cassé. Quête existentielle d’une société américaine rongée par le non sens et la dette. Road movie inquiétant de deux solitudes attachantes en perte d’identité.
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Les fantômes du vieux pays

Cette révélation étrangère de l'année 2017 fut pour moi une véritable révélation en 2018. Quelle richesse, quel humour, quelle analyse caustique de la société américaine contemporaine!!!Vivement un deuxième roman de Nathan Hill, jeune auteur plein de promesses … en espérant qu'il ne mette pas cette fois 8 ans pour l'écrire ...
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Le bon mot de la fin

Condamné et emprisonné à de nombreuses reprises pour ses écrits, il s’exclama à ses derniers instants : « Ah ! Que l’agonie me paraît douce ! »

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