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Critiques de Nedim Gürsel (88)
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Au pays des poissons captifs : Une enfance ..

Voici la première critique de ce livre sur Babelio. Je ne suis pas sûre que ma chronique donne envie de découvrir ce livre.

Peut-être n'aurai-je pas dû lire ce livre de souvenirs de manière classique. Je l'ai en effet lu du début jusqu'à la fin (logique) alors que ce livre semble des morceaux de souvenirs. Je les ai trouvés parfois répétitifs, en dépit de la relative brièveté de l'oeuvre (230 pages). Les chapitres sont souvent très courts. Nedim Gürsel nous parle de sa famille, son père, mort très jeune, sa mère, son frère aîné, ses grands-parents. Peu de secrets dans cette famille, du moins, les secrets sont rapidement éventés, comme le fait que le père de Nedim Gürsel aurait voulu que sa femme avorte de ce second enfant.

Il parle aussi, beaucoup, de sa vocation d'écrivain, de ses premiers écrits, de sa volonté, très tôt, d'être publié. Il nous parle de la Turquie aussi, de ses "problèmes", ceux causés par l'écriture de ses romans, de la manière dont il a fait vivre (et mourir) ses parents à travers ses oeuvres, des lieux où lui et son frère ont vécu, des maisons qui ont été construites puis vendues. Récit et poésie se retrouvent parfois entremêlés. Et j'ai beau écrire, nommer, disséquer presque chaque partie, je m'aperçois de nouveau que cette lecture ne m'a pas apporté beaucoup de plaisir de lecture. Peut-être tenterai-je de relire un jour une oeuvre de cet auteur, pour voir si cette impression se confirme.

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Balcon sur la Méditerranée

Un recueil de 13 nouvelles comme je les aime pleines de sensibilité et d'ironie sur l'exil , la mémoire et la vieillesse qui laisse libre cours aux souvenirs .
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Balcon sur la Méditerranée

Un recueil de nouvelles où nous avons toujours un personnage masculin, et où celui-ci est généralement un exilé et en quête d'amour.

Des histoires bonnes, même très bonnes, surtout les premières, et des moins bonnes, surtout les dernières.

J'ai trouvé les histoires un peu répétitives : la plupart du temps un exilé qui parle de son Pays, de la politique qui a tout détruit, et cherchant son amour - ou plutôt une partenaire, et où l'histoire ne se termine jamais comme il le voudrait.

🎼 Les histoires d'amour finissent mal, en général 🎼

Des drames, des amitiés, des souvenirs.

Je suis plutôt mitigée sur cette lecture.



CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
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Balcon sur la Méditerranée

L’eau, celle de la mer, celle de la fontaine ou de la source, celle qui lave, décrasse et purge la mémoire d’une autre eau, celle du seau qui ne sert qu’à te ranimer afin de prolonger le supplice.

Le soleil, celui de l’été qui, dans une orgie de couleurs, se pose dans le creux de tes yeux et la lumière qui vire au blanc électrique au fur et à mesure que le voltage augmente.

L’amour, ton sexe qui, sous la langue de ton amante, durcit et le courant électrique qui afflue de tes testicules à la mémoire, alors c’est ta langue qui se délie.

Quand le chameau était crieur public et la puce barbier, les montagnes, le ciel et la mer étaient bleus …



Treize nouvelles, ce qui précède essaie de donner un aperçu de la première. La deuxième et la troisième m’ont aussi bouleversée. J’ai complètement décroché sur les suivantes.

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Balcon sur la Méditerranée

Recueil de 13 nouvelles ayant comme points communs la Turquie, l'exil, et la passion amoureuse.



1) Balcon sur la Méditerranée

Révolte, torture, exil :

un homme revient dans son pays qu'il a fui après un coup d'état.

Il revient avec sa femme et lui fait découvrir là où il a vécu.

Les souvenirs ressurgissent, au point d'être même plus intenses pendant l'amour.

Avis : -

pas convaincue par cette nouvelle malgré le sujet important de l'exil et de la

répression.

2) le cinquième

Repas de famille.

Tout le monde est là ou presque : le 5ème, l'un des fils de la famille, est en retard.

Pendant ce temps, du grabuge dans la maison d'en face.

Horreur.

Avis : +

bien aimé cette histoire bien que je ne sois pas sûre d'avoir saisi la fin



3) L'amour l'après-midi

Amour entre un homme turc et une femme grecque.

Nostalgie de l'exil, coup d'état à Chypre, l'amour peut-il être plus fort que la guerre ?

Avis : +

bon moment passé avec cette histoire



4) Reviens à Sorrente

Un homme voyage à Naples pour retrouver l'une de ses anciennes amantes.

Leurs retrouvailles l'amène à se rappeler d'une autre femme au destin tragique, puis sur le retour il rencontre une autre femme.

Passion, érotisme.

Avis : +

belle histoire avec différentes histoires amoureuses éphémères et/ou tragiques et/ou passionnelles



5) Hôtel du désir

Un homme est quitté par sa femme.

Il loue une chambre d'hôtel, et se rappelle sa rencontre avec PInar, une jeune femme solaire, qui le mènera vers une relation passionnée et érotique

Avis : +

Belle moralité qu'il ne faut pas désespérer et qu'en amour tout est possible.



6) Ivresse carmin

Un homme se rappelle une femme qu'il a connue : Herminé, une fofolle du volant.

Puis il doit s'exiler et la laisser également.

Avis : +

l'exil politique peut engendrer un exil amoureux



7) Dans les eaux turquoise

L'histoire se passe dans le palais d'Istanbul du grand Yusuf Pacha.

Après le divorce, sa femme garde le palais et a une drôle de façon de faire le deuil de son mariage...

Avis : -

bien aimé le côté bling bling de cette nouvelle mais l'histoire en elle-même ne m'a pas emballée



8) Sadullah Pacha et Necibe Hanoum

Lui est fils de vizir, elle est fille du gouverneur d'Ankara.

Histoire tragique



9) Etoile du matin

Istanbul. Un homme se fait voler sa femme par un ami poète révolutionnaire.

Ils se revoient plusieurs années après.

Avis : +

La rancune est tenace



10) Etoile du nord

Pendant un trajet en train vers Amsterdam, un homme rencontre une femme qui aime comme lui l'oeuvre de van Gogh.

+ une histoire dans l'histoire,

Avis : +

une fin originale



11) Cet hiver-là à Sarajevo

Guerre à Sarajevo.

Une histoire qui passe d'amour à tragédie à cause de la guerre.



12) Passion secrète

Un homme pense à une prostituée qui l'a marqué.



13) le mur

Berlin. le mur sépare l'ouest et l'est.

Un peintre incite son ami à passer d'ouest en est... alors que l'inverse est prisé par les berlinois.

Les raisons sont à la fois artistiques et engagées.

Avis : +





J'ai beaucoup aimé la plume de Nedim Gürsel.

Sa façon de raconter ces instantanés de vie sur l'amour, l'exil et la guerre m'a conquise.

J'ai trouvé certaines nouvelles plus abouties que d'autres.

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Balcon sur la Méditerranée

13 belles nouvelles de Nedim Gürsel où les femmes sont omniprésentes, magnifiées par l’auteur qui distille cet érotisme diffus dont il est spécialiste, déployant une sensualité sensible qui enveloppe chacune de ces histoires.



Le thème de l’exil est récurrent, au coeur de différents pays d’Europe. La vieillesse et la perspective de la mort sont également des sujets développés par la plume si riche de cet auteur.



La nature est également présente, observée par les yeux mi-clos de l’exilé qui entrevoit les montagnes les sent dévaler vers la mer, sous la chaleur du soleil qui taquine ses paupières.



Le lecteur est donc enserré dans une véritable atmosphère onirique et souvent érotique, délicate, depuis ce Balcon sur la Méditerranée que j’ai beaucoup aimé.

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Balcon sur la Méditerranée

Recueil de nouvelles très bien structuré ayant pour personnage principal un exilé, qui ressemble bien à l'auteur; elles ont pour cadre plusieurs pays européens. On y voit un engagement politique et intellectuel du héros, auquel est mêlé beaucoup d'érotisme. L'écriture de Gürsel est toujours aussi riche et cérébrale : trop, à mon goût, pour que ne demeure en moi un soupçon d'insincérité, de "complexe de l'émigrant turc" dont le souci principal serait celui de sa propre distinction (au sens de Bourdieu), de son propre occidentalisme, d'une représentation somme toute très normative du pays d'origine et excentrique (au sens propre) de sa propre condition de migrant. Mais ne suis-je pas influencé trop négativement par la personne de l'auteur ?
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Belle et rebelle, ma France

Belle et rebelle, ma France - Récits de voyages (1992 - 2010)



"Ma France à moi est géographiquement provinciale et foncièrement rebelle" Julian Barnes



Comme Julian Barnes, Nedim Gürsel est un écrivain francophile. Né à Istanbul, il vit en exil à Paris depuis 1980 suite à un coup d'état militaire.



La France, Nedim Gürsel l'a découverte très tôt, car son père, puis sa mère, ont été traducteurs de romans français. Lors de ses études, il a pu rêver de Brest après avoir appris Barbara, le poème de Prévert.



Nedim Gürsel est un guide érudit qui nous promène aussi bien dans l'histoire que la géographie, la littérature que l'architecture ou la peinture. Besançon lui évoque plus Nazim Hikmet que Victor Hugo. A Alençon, il marque dans les pas de Lucien de Rubenpré, le héros d'Illusions perdues de Balzac, ... Il porte un regard autre sur les paysages et le destin des peuples, tant de fois mêlés, depuis la bataille de Poitiers jusqu'aux kebabs qui fleurissent jusque dans les plus petites villes.



Nedim Gûrsel est souvent invité dans des librairies ou des Salons littéraires soit pour présenter un de ses livres, soit comme conférencier ou comme membre du jury. L'occasion de visiter, rencontrer, savourer la gastronomie locale, sans oublier les bons vins, de Bordeaux à l'Alsace en passant par la Champagne.



Sans connaître toutes les villes visitées et décrites par Nedim Gürsel, j'ai toutefois relevé deux erreurs, peut-être imputables à la traduction.



p. 196 "Bordeaux, comme Bruxelles, sans vraiment renoncer à son fleuve, s'en élogine et se referme sur lui-même." (La Senne, qui coule sous Bruxelles, n'est qu'un modeste sous-affluent de l'Escaut. le port de Bruxelles est situé sur un canal. Mais il est vrai que Bruxelles n'est pas en France...)



p. 211 "Au centre de Nancy se dresse la statue monumentale de Stanislaw Leczinski, roi de Pologne et duc de Lorraine. Nous connaissons grâce aux livres d'histoire ce grand personnage qui fut le gendre de Louis XV." (Stanislaw Leczinski fut le beau-père de Louis XV, qui avait épousé Marie Leczinska.)



Une belle découverte littéraire due au Challenge Solidaire 2023.





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En Italie

Plein d’enthousiasme et d’espoir ; je commençais ma lecture de « En Italie ». Le sujet d’une part et la construction du récit d’autre part sont originaux. Le récit de voyage est découpé par régions, je trouvais ça plutôt sympa de voyager comme ça d’une page à l’autre, mais dès le début je me suis perdue. Autant le dire de suite, je n’ai pas fini le livre, pas envie. Je me suis perdue car la narration part dans trop de directions, je n’ai pas ressenti les choses comme l’auteur. J’ai essayé mais j’ai glissé sur ses mots et je me suis lassée. Bref ce fut une lecture décevante et abandonnée.
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Etreintes dangereuses

Nedim Gürsel nous livre ici une vingtaine de nouvelles. Le narrateur, peut-être toujours le même homme, est a priori professeur d'université, turc d'origine, toujours en voyage, plusieurs fois divorcé, aimant les femmes et le sexe. Habitué des chambres d'hôtel, des histoires sans lendemain, des nuits enflammées et des prostitués, il ne tombe pas amoureux, il fait l'amour, pour le plus grand plaisir comme le plus grand désespoir des femmes qui partagent son lit.



Cet homme est parfois exécrable, parfois tendre, parfois étrange... mais toujours humain. J'apprécie cette personnalité multiple qui se connaît parfaitement, il aime les femmes et ne s'en cache pas, il ne sait pas les aimer et l'avoue sincèrement. Nedim Gürsel est-il le narrateur ? Les nouvelles sont-elles autobiographique ? Nul ne sait, mais j'ai aimé à le penser.



J'avoue je me suis parfois ennuyée, toutes les nouvelles ne m'ont pas charmées. Je m'attendais également à plus d'érotisme, je pense que ce n'est pas vraiment le mot qui convient pour ce recueil. L'auteur nous parle d'amour, de sexe, de douleur, de déchirure, de souffrance, d'abandon, d'oubli, de retrouvaille, de beaucoup de désir et de plaisir mais peu de sensualité. Toutes ces femmes sont toujours de bons souvenirs, associées à un voyage, un pays. Le désir n'a pas de frontière, toutes les femmes sont belles, mais toutes sont parties. J'aurai aimé peut-être plus de douceur mais ce n'est pas le parti pris de l'auteur et je le comprends.



Et pour finir, la prose de l'auteur est superbe. Un grand bravo au traducteur Jean Descat qui a su retranscrire l'humour, le piquant et la poésie de Nedim Gürsel. Et le choix de la dernière nouvelle est surprenante mais complète très bien l'ensemble !



Lecture en demi-teinte mais je suis ravie d'avoir découvert ce recueil étonnant !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Etreintes dangereuses

Recueil de nouvelles qui tournent autour du sexe et de l'amour peut-être. Le narrateur nous relate diverses conquêtes, rencontrées à travers le monde, avec lesquels il passe une nuit, quelques jours, un peu plus long, mais jamais pour toujours. Elles sont physiquement décrites en détail, yeux, cheveux, corps. Il les aime de façon différente, tantôt romantique, plus souvent détaché, parfois désagréable. L'écriture est belle, le langage doux, mais je dois avouer que je me suis ennuyée dans plus d'une nouvelle.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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L'ange rouge

Nâzim Hikmet était communiste. Communiste dès 1920. Et il le restera jusqu'à sa mort. Ce n'est pas à sa poésie que s'attache ce livre. Mais plutôt à une période de son exil, celle qu'il aura vécue à Berlin.

Il n'aura pas connu l'effondrement du mur . Quel regard, quels mots lui seraient venus ? Certainement les mots justes. Lui qui était surveillé par la Stasi, en raison de sa sensibilité trotskiste et de son engagement pour le désarmement.



Ce livre n'est pas facile, en ce ce sens qu'il pose la question politique. Dissocier le combat politique et la poésie de Nazim Hikmet est inconcevable.

L'action, la lutte, voilà les espaces incontournables du poète, comme le furent l'amour, l'amitié, et la terre de son pays, la Turquie.

Ne pas replacer sa poésie dans son action militante serait une injure à son œuvre.

Emprisonné en raison de son opposition au fascisme , banni de sa terre, son seul refuge fut son espoir. Un autre monde, un monde de fraternité. En 1953, il reçut le prix international de la Paix.



Bien sûr il y eu Staline. Mais comment peut on encore aujourd'hui qualifier Staline de communiste? Fallait il que le poète rejette son espoir, son rêve, à la lumière des crimes innombrables de l'usurpateur?



Un coquelicot sur les blés d'Anatolie, voilà le chant de Nazim Hikmet.



Homme engagé, le poète ne le fut pas moins. C'est justement cette cohérence entre sa vie et son écrit qui donne à sa poésie toute son authenticité et sa justesse. L'Idéal voilà l'unique étoile du poète. La démesure est l'écho que renvoie souvent ses rêves.



Si vous aimez la poésie de Nazim Hikmet, si vous voulez entendre ses mots, alors il faut tout recevoir. L'ombre s'attache à l'homme, et la lumière éclaire le poète.

« C'est un dur métier que l'exil ».

Le poète a raison : un métier ce n'est pas une vie.



Astrid Shriqui Garain
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L'ange rouge

J'ai lu "L'ange rouge" de Nedim Gürsel pour le challenge Solidaire Babelio. J'ai dû me forcer pour le finir car je n'ai vraiment pas accroché.

C'est en grande partie ma faute (dû à mon inculture) mais voilà je ne connaissais absolument pas Nazim Hikmet, et donc j'ai eu beaucoup de mal à comprendre la passion, disons même carrément l'obsession de l'auteur pour ce poète turc, qui semble n'avoir vécu que par et pour lui.

C'est dommage car j'ai aimé la polyphonie et le style de l'auteur. Peut-être me faut-il tester un autre livre de Nedim Gürsel?
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L'ange rouge

Nazim Hikmet (Salonique 1901- Moscou 1963) est un poète très connu dans la littérature turcophone. Ses convictions communistes l'obligent à quitter la Turquie pour un exil en URSS. au travers du biographe turc du poète, Nédim GURTSEL, qui a défendu une thèse de doctorat sur ce poète- nous raconte l'engagement politique de Nazim Hikmet. Convoqué d'urgence à Berlin par un personnage anonyme qui dit avoir des documents importants à lui remettre, le biographe se remémore sa vie à Berlin Est. Le livre est divisé en 3 trois parties la première concerne le biographe, la deuxième, le contenu des documents et la troisième le personnage anonyme dit l'ange Rouge ou Diable.

L'ouvrage m'a paru assez confus. Il faut jongler avec Berlin Est jadis Berlin-Ouest aujourd'hui, la vie de Nazim Hikmet, la vie du biographe et celle de l'Ange Rouge. Finalement , j'ai retiré une satisfaction de lecture dans les passages décrivant Berlin, une ville qui se lit à ciel ouvert. Actuellement, elle est encore marquée par le Mur. Le tracé de celui-ci est ancré dans les pavés de la ville laissant une marque indélébile et volontaire du Mur de la Honte.
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L'ange rouge

C’est le livre de Nedim Gürsel que j’ai choisi de lire pour le challenge Solidaire. Je l’ai choisi parce que je pensais lire une biographie de Nazim Hikmet, ou tout au moins sur une partie de sa vie. Et en fait, c’est un ouvrage bien plus complexe que cela. Et une lecture difficile et exigeante. D’abord l’auteur a déjà écrit une biographie de Nazim Hikmet et ne donne pas dans la répétition. Tant pis pour moi qui n’en connais que quelques poésies. Ensuite la forme de ce récit est étonnante, une biographie polyphonique à trois voix. En premier, à la première personne, la voix du biographe, qui se rend à Berlin pour rencontrer un mystérieux interlocuteur et recueillir des documents sur la vie du poète en exil. Lui succèdent ces fameux documents, rapports rédigés par l’interlocuteur qui n’est autre qu’un réfugié turc comme le poète, mais ancien agent de la Stasi. Et pour finir le narrateur reprend la main, à la troisième personne et nous raconte quelques jours de la vie d’Ali Albayrak, l’agent de la Stasi, avant et après la remise des documents. Plus de notes auraient été les bienvenues, beaucoup d’événements turcs sont cités sans mention des dates, beaucoup de noms sont certainement plus parlant pour le lecteur qui connaît bien l’histoire de la Turquie. Bref, pour le lecteur moyen comme moi, beaucoup de choses sont restées nébuleuses. Mais ce n’est pas si grave car la plume de l’auteur est belle, sans compter les citations de poèmes. Nedim Gürsel est un merveilleux peintre d’atmosphères : la Turquie de la première moitié du XXème siècle, Moscou dans les années 20 et dans les années 50 et surtout Berlin à différentes époques (Berlin Est, Berlin Ouest, Berlin après la chute du mur). Ce roman permet de ressentir les difficultés de la situation d’exilé, tout le livre est empreint de nostalgie et malgré les difficultés est agréable à lire.
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L'ange rouge

Nedim Gürsel, illustre intellectuel parmi les Turcs de Paris, avait déjà rédigé, sous forme de travail universitaire, une biographie du célèbre poète communiste Nâzim Hikmet, réfugié jadis en URSS après l'emprisonnement dans son pays. Il nous livre ici une fiction biographique du même, à trois voix et en trois récits successifs.

Dans le premier nous rencontrons, en narrateur à la première personne, un biographe turc du poète qui se rend dans le Berlin d'aujourd'hui pour recevoir un dossier inédit sur son objet d'études. En attendant la remise des précieux documents, ce personnage décrit la ville enneigée tout en se remémorant des souvenirs de ses précédents séjours berlinois et en particulier un grand amour de jeunesse, jusqu'à la rencontre avec son mystérieux interlocuteur qui s'avère être un ancien agent de la Stasi chargé de surveiller Hikmet.

Le second récit se compose des rapports de celui-ci. Dans leur outrancière malveillance, ils mettent en lumière un poète fortement dissident par rapport à Staline, au demeurant non sans une duplicité qui, ainsi dévoilée, le rend suspect pour le parti, voire presque banni, sauf grâce à sa seule renommée internationale. Il va sans dire que le personnage de l'agent prend les traits, sous sa propre plume, d'un être particulièrement odieux, dont l'abjection n'a de pair que la glorification de l'homme qu'il dénigre.

Suit enfin une narration à la troisième personne des quelques dernières journées de cet affreux, avant et après de la remise du pli, laquelle, d'une certaine manière, le rachète par le pathétique de la déchéance dans laquelle il verse, aux prises à la fois avec ses remords pour ses multiples trahisons et avec l'écroulement de son univers, à l'instar de celui du Mur. Ces journées fortement alcoolisées sont faites aussi de remémorations de sa vie tragique, marquée dès le commencement par l'adversité du sort, de celles de ses relations fortement ambivalentes avec le Papa poète. Il y rencontre également une prostituée dont on comprend immédiatement que sa déchéance, comparable à celle du "vieux fusil", à cause de la structure du récit qui fait d'elle la boucle bouclée, acquiert un rôle fortement emblématique de l'ensemble de l’œuvre.

Roman de la nostalgie, de l'exil, de l'écroulement des valeurs et du néant qui les remplace, il constitue par moments une sorte d'écho aux vers de Hikmet, qui sont d'ailleurs omniprésents dans le texte.



[Hommage discret au distingué slaviste de traducteur du turc... mais bon : Gürsel est francophone de toute façon...]

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L'ange rouge

Lecture quelque peu mitigée de ce roman : j'ai apprécié la découverte de la ville de Berlin en compagnie de cet enquêteur un peu spécial, biographie du poète Nâzim Hikmet, qui tente de glaner ça et là, des informations pour parfaire ses connaissances de sa vie. Découvrir la poésie et la vie de cet homme et militant communiste que je ne connaissais pas m'a également plu.

En revanche, je n'ai pas accroché du tout au style de l'auteur. Heureusement les trois voix qui portent l'histoire permettent de respirer et injectent un souffle nouveau dans des chapitres trop lents et plein de méandres.



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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Sortez de votre train-train et prenez avec moi, ce train de nouvelles, d'écrivains solidaires de cheminots en grève. Les droits du livre sont intégralement reversés en soutien aux grévistes.





Prévert écrivait : "Le train m'égare, la gare m'étreint." J'ai aimé le texte de Laurent Binet qui convoque le plus long générique de film, avec l'arrivée en gare, d'un train, d'où descend C.Bronson, dans "Il était une fois dans l'ouest." Tandis que H.Fonda essaie de prendre une locomotive, dans "Mon nom est personne". Cris Evans remonte des derniers wagons, avec des prolétaires révoltés ( les cheminots?) pour " Snowpiercer".



Vous rencontrerez peut être d'autres écrivains, dans les wagons suivants, pendant que "le train sifflera 3 fois". Lisez ce livre, et compostez votre billet " de soutien".
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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Nous avons tous un rapport particulier avec le train, des souvenirs d’échappées belles, de rencontres cocasses, de paysages qui défilent, de baisers échangés sur un quai de gare, de voyages qui ont changé une vie…



C’est le cas d’une trentaine de plumes de la littérature française, qui souhaitent intervenir, au moyen de la fiction, en soutien à la grève engagée par les cheminots. Car la lutte des cheminots n’est pas une lutte corporatiste, elle cristallise au contraire l’idéal de solidarité, concrétisé par des services publics, de tout un peuple.

Avec Patrick Bard, Agnès Bihl, Laurent Binet, Geneviève Brisac, Bernard Chambaz, Didier Daeninckx, Abdelkader Djemaï, Bruno Doucey, Annie Ernaux, Pascale Fautrier, Patrick Fort, Valentine Goby, Nedim Gürsel, Hédi Kaddour, Leslie Kaplan, Jean-Marie Laclavetine, Lola Lafon, Hervé Le Corre, Sandra Lucbert, Mako, Roger Martin, Guillaume Meurice, Gérard Mordillat, François Morel, Grégoire Polet, Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal, Alix de Saint-André, Danièle Sallenave, Jean-Marc Salmon, Alain Serres, Shumona Sinha, Murielle Szac, Tardi, Carole Trébor et Philippe Videlier.

Je soutiens le mouvement de grève des cheminots. Je remercie tous les agents qui se battent chaque jour pour notre service public. Si comme moi vous aimez le train, achetez ce livre. Et faites achetez. Moi, j’ai convaincu 3 personnes et vous ?



Je remercie tous les écrivains, animateurs qui s’engagent auprès des grévistes. Ce qui ne gâche rein, la lecture des textes est magnifique !
Lien : https://blogentresoi.wordpre..
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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Un recueil de textes courts par une trentaine d’écrivains et écrivaines, sur le thème du train et du chemin de fer, en soutien aux cheminots en grève en 2018. Comme souvent dans ce genre d’ouvrage, il y a du très bon et des textes moins mémorables, mais l’ensemble est plutôt plaisant à lire, et engagé.
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