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Critiques de Nedim Gürsel (88)
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Les turbans de Venise

Curieux livre. Son auteur a choisi comme héros Kamil Uzman un historien de l’art turc et comme cadre Venise. Et ses deux éléments ont ,en quelque sorte , dévoré son roman . Une grande part du texte est consacrée à des descriptions de tableaux (fort exactes et précises) ou à des rêveries sur eux , une autre à des récits sur la vie de la dynastie de peintres Bellini ( Iacopo le père,Gentile et Giovanni les fils) dont il est spécialiste . Il recherche aussi les traces ottomanes dans la peinture occidentale . Ces aspects didactiques surabondants noient les tribulations du personnage à Venise , ses souvenirs et ses amours . De ce fait , le livre s’il est intéressant pour un amateur de peinture et un amoureux de Venise, est discutable comme roman.
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Paroles dévoilées : Des femmes turques écrivent

L'écrivain turc Nedim Gürsel avait été sélectionné pour le Challenge Solidaire 2023 par Gwen 21. Impossible de trouver un seul livre de cet auteur dans l'une des deux bibliothèques que je fréquente assidûment.

Je me suis donc tournée vers un site de vente de livres d'occasion pour essayer de dénicher l'un ou l'autre livre de cet auteur, si possible différent de ceux déjà critiqués par d'autres challengers.

Mon choix s'était porté vers un recueil de récits de voyages Belle et rebelle, ma France; ainsi que sur Paroles dévoilées, même s'il s'agissait d'une anthologies de nouvelles d'écrivaines turques sélectionnées par Nedim Gürsel.

Avant de visiter un pays, j'aime le connaître par sa littérature. Or, après plusieurs séjours en Turquie, je devais avouer que je ne connaissais aucun écrivain turc, et encore moins aucune écrivaine. Comme le disaient les féministes du MLF en 1968 : "Il y a encore plus inconnu que le soldat inconnu : la femme du soldat inconnu".

Cette anthologie permet d'aborder la prose de seize écrivaines turques modernes, depuis la révolution des années 1920 ayant mis au pouvoir Ataturk et jusque aux années 1980. Différents talents qui montrent la société turque qu'elle soit urbaine ou rurale, l'aisance ou la pauvreté, les joies et les peines d'un peuple à la fois attaché à ses racines, mais également ouvert sur le monde.
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Balcon sur la Méditerranée

Un recueil de nouvelles où nous avons toujours un personnage masculin, et où celui-ci est généralement un exilé et en quête d'amour.

Des histoires bonnes, même très bonnes, surtout les premières, et des moins bonnes, surtout les dernières.

J'ai trouvé les histoires un peu répétitives : la plupart du temps un exilé qui parle de son Pays, de la politique qui a tout détruit, et cherchant son amour - ou plutôt une partenaire, et où l'histoire ne se termine jamais comme il le voudrait.

🎼 Les histoires d'amour finissent mal, en général 🎼

Des drames, des amitiés, des souvenirs.

Je suis plutôt mitigée sur cette lecture.



CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
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L'ange rouge

Lecture quelque peu mitigée de ce roman : j'ai apprécié la découverte de la ville de Berlin en compagnie de cet enquêteur un peu spécial, biographie du poète Nâzim Hikmet, qui tente de glaner ça et là, des informations pour parfaire ses connaissances de sa vie. Découvrir la poésie et la vie de cet homme et militant communiste que je ne connaissais pas m'a également plu.

En revanche, je n'ai pas accroché du tout au style de l'auteur. Heureusement les trois voix qui portent l'histoire permettent de respirer et injectent un souffle nouveau dans des chapitres trop lents et plein de méandres.



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Retour dans les Balkans

L'auteur, turc, raconte ses voyages et séjours dans différentes villes de Balkans, recherchant en vain ce qui pourrait restaurer l'harmonie entre les peuples qui y vivent.

De Sarajevo à Salonique en passant par la Macédoine, il interroge les lieux et y mêlent souvenirs personnels et citations littéraires pour tenter d'en transcrire les points saillants, qu'ils soient géographiques ou culturels.

Ce récit de voyages m'a parfois un peu perdue, déroutée, sans doute par manque de connaissances historiques et géographiques de ma part. Une carte et quelques dates auraient été bienvenues pour aider au repérage et pouvoir mieux accompagner l'auteur et partager ses sentiments.
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Les filles d'Allah

C'est l'histoire, sans doute pour une part autobiographique, d'un petit garçon turc élevé par ses grands-parents.

Mais dans son histoire, est incluse celle de son grand-père, avocat enrôlé dans l'armée ottomane en 14-18, affrontant les troupes anglaises en Arabie.

Et puis à l'intérieur de cette histoire, il y a la biographie de Mahomet sur les lieux qu'il a parcourus.

Et pour finir, enchâssée dans cette biographie il y a le monologue des filles d'Allah, les déesses auxquelles on sacrifiait avant l'Islam.

Ou alors c'est par elles qu'il faut commencer.

Nedim Gürsel ne choisit pas, il passe allègrement d'une histoire à l'autre en un flux de pensée continu ; lorsqu'on tourne la page, on se demande sur qui on va tomber cette fois-ci.

J'ai beaucoup aimé son écriture ample et poétique, malgré quelques longueurs.



Traduction de Jean Descat.



Challenge Solidaire 2023

LC thématique novembre 2023 : "Videz vos PAL"
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Balcon sur la Méditerranée

Recueil de 13 nouvelles ayant comme points communs la Turquie, l'exil, et la passion amoureuse.



1) Balcon sur la Méditerranée

Révolte, torture, exil :

un homme revient dans son pays qu'il a fui après un coup d'état.

Il revient avec sa femme et lui fait découvrir là où il a vécu.

Les souvenirs ressurgissent, au point d'être même plus intenses pendant l'amour.

Avis : -

pas convaincue par cette nouvelle malgré le sujet important de l'exil et de la

répression.

2) le cinquième

Repas de famille.

Tout le monde est là ou presque : le 5ème, l'un des fils de la famille, est en retard.

Pendant ce temps, du grabuge dans la maison d'en face.

Horreur.

Avis : +

bien aimé cette histoire bien que je ne sois pas sûre d'avoir saisi la fin



3) L'amour l'après-midi

Amour entre un homme turc et une femme grecque.

Nostalgie de l'exil, coup d'état à Chypre, l'amour peut-il être plus fort que la guerre ?

Avis : +

bon moment passé avec cette histoire



4) Reviens à Sorrente

Un homme voyage à Naples pour retrouver l'une de ses anciennes amantes.

Leurs retrouvailles l'amène à se rappeler d'une autre femme au destin tragique, puis sur le retour il rencontre une autre femme.

Passion, érotisme.

Avis : +

belle histoire avec différentes histoires amoureuses éphémères et/ou tragiques et/ou passionnelles



5) Hôtel du désir

Un homme est quitté par sa femme.

Il loue une chambre d'hôtel, et se rappelle sa rencontre avec PInar, une jeune femme solaire, qui le mènera vers une relation passionnée et érotique

Avis : +

Belle moralité qu'il ne faut pas désespérer et qu'en amour tout est possible.



6) Ivresse carmin

Un homme se rappelle une femme qu'il a connue : Herminé, une fofolle du volant.

Puis il doit s'exiler et la laisser également.

Avis : +

l'exil politique peut engendrer un exil amoureux



7) Dans les eaux turquoise

L'histoire se passe dans le palais d'Istanbul du grand Yusuf Pacha.

Après le divorce, sa femme garde le palais et a une drôle de façon de faire le deuil de son mariage...

Avis : -

bien aimé le côté bling bling de cette nouvelle mais l'histoire en elle-même ne m'a pas emballée



8) Sadullah Pacha et Necibe Hanoum

Lui est fils de vizir, elle est fille du gouverneur d'Ankara.

Histoire tragique



9) Etoile du matin

Istanbul. Un homme se fait voler sa femme par un ami poète révolutionnaire.

Ils se revoient plusieurs années après.

Avis : +

La rancune est tenace



10) Etoile du nord

Pendant un trajet en train vers Amsterdam, un homme rencontre une femme qui aime comme lui l'oeuvre de van Gogh.

+ une histoire dans l'histoire,

Avis : +

une fin originale



11) Cet hiver-là à Sarajevo

Guerre à Sarajevo.

Une histoire qui passe d'amour à tragédie à cause de la guerre.



12) Passion secrète

Un homme pense à une prostituée qui l'a marqué.



13) le mur

Berlin. le mur sépare l'ouest et l'est.

Un peintre incite son ami à passer d'ouest en est... alors que l'inverse est prisé par les berlinois.

Les raisons sont à la fois artistiques et engagées.

Avis : +





J'ai beaucoup aimé la plume de Nedim Gürsel.

Sa façon de raconter ces instantanés de vie sur l'amour, l'exil et la guerre m'a conquise.

J'ai trouvé certaines nouvelles plus abouties que d'autres.

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Le roman du conquérant

Cinq cent ans séparent Mehmed II et Nedim Gürsel, cinq siècles entre le Constantinople tant voulu du sultan au prix de nombreuses morts et l'Istambul dans le trouble des années quatre-vingt de l'auteur. Une ville aux multiples visages, aux multiples légendes, aux multiples noms Entre passé et présent, fiction et faits historiques.
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Mirages du Sud

Parmi ce recueil de nouvelles, j'en retiens deux qui m'ont marqué. La première qui raconte l'histoire de Mevlâna et Chems, la relation intime et intense qui se tisse entre les deux personnages et qui se terminera par un drame m'a profondément touché. Leur complémentarité, la résonance de leur coeurs qui va leur attirer les foudres du fils de Mevlâna.

L'autre nouvelle qui m'a marqué est celle qui raconte la guerre à Sarajevo, la folie incompréhensible des hommes vu à travers les yeux d'un Casque Bleu.

Si l'écriture de l'auteur est parfois intense, parfois poétique, chargée d'histoire et de réflexion, la rencontre ne s'est pas totalement faite entre moi et cette lecture.
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Belle et rebelle, ma France

Belle et rebelle, ma France - Récits de voyages (1992 - 2010)



"Ma France à moi est géographiquement provinciale et foncièrement rebelle" Julian Barnes



Comme Julian Barnes, Nedim Gürsel est un écrivain francophile. Né à Istanbul, il vit en exil à Paris depuis 1980 suite à un coup d'état militaire.



La France, Nedim Gürsel l'a découverte très tôt, car son père, puis sa mère, ont été traducteurs de romans français. Lors de ses études, il a pu rêver de Brest après avoir appris Barbara, le poème de Prévert.



Nedim Gürsel est un guide érudit qui nous promène aussi bien dans l'histoire que la géographie, la littérature que l'architecture ou la peinture. Besançon lui évoque plus Nazim Hikmet que Victor Hugo. A Alençon, il marque dans les pas de Lucien de Rubenpré, le héros d'Illusions perdues de Balzac, ... Il porte un regard autre sur les paysages et le destin des peuples, tant de fois mêlés, depuis la bataille de Poitiers jusqu'aux kebabs qui fleurissent jusque dans les plus petites villes.



Nedim Gûrsel est souvent invité dans des librairies ou des Salons littéraires soit pour présenter un de ses livres, soit comme conférencier ou comme membre du jury. L'occasion de visiter, rencontrer, savourer la gastronomie locale, sans oublier les bons vins, de Bordeaux à l'Alsace en passant par la Champagne.



Sans connaître toutes les villes visitées et décrites par Nedim Gürsel, j'ai toutefois relevé deux erreurs, peut-être imputables à la traduction.



p. 196 "Bordeaux, comme Bruxelles, sans vraiment renoncer à son fleuve, s'en élogine et se referme sur lui-même." (La Senne, qui coule sous Bruxelles, n'est qu'un modeste sous-affluent de l'Escaut. le port de Bruxelles est situé sur un canal. Mais il est vrai que Bruxelles n'est pas en France...)



p. 211 "Au centre de Nancy se dresse la statue monumentale de Stanislaw Leczinski, roi de Pologne et duc de Lorraine. Nous connaissons grâce aux livres d'histoire ce grand personnage qui fut le gendre de Louis XV." (Stanislaw Leczinski fut le beau-père de Louis XV, qui avait épousé Marie Leczinska.)



Une belle découverte littéraire due au Challenge Solidaire 2023.





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Un long été à Istanbul

Je ne suis pas mécontent d'être arrivé au bout du livre. Pas parce que c'est inintéressant ou frivole, léger. Que du contraire ! Non, simplement parce qu'il est fort éloigné de mes habitudes de lecture, des styles que j'affectionne. C'est pesant, lourd, onirique parfois, flou comme des souvenirs, chaotique comme des pensées qui s'enchaînent sans fil rouge. J'ai déjà expérimenté cet égarement de lecteur avec Ismaël Kadare (que je rapprocherai du style de Gürsel ici).



Mais ce style sert un but. Clairement le propos est grave. Nedim Gürsel le signale, c'est son livre le plus politique. Ecrit en 1975, l'auteur y relate le coup d'état militaire de 1971. Encensé en Turquie en 1976, il sera censuré, mis à l'index suite au coup d'état de 1980 (année où il sera traduit en français).



Le livre reprend 2 longues nouvelles. Celle qui donne son titre au livre met en scène un auteur à la recherche d'amis qui ont disparu. Gürsel y aborde les liens parentaux, l'absence ou la disparition, l'engagement politique citoyen, les tortures décrites de manière précise, sans fausse pudeur... L'électricité, les coups sur la plante des pieds jusqu'au sang... La mort rôde et même en ne faisant rien, on est susceptible d'être arrêté et exécuté. le tout est parfois un peu cryptique, mais le propos est engagé, et compréhensible en se concentrant un peu. Il y a des lectures qui se méritent.



La seconde nouvelle, en plusieurs parties, est plus digeste et évoque le temps qui passe, les liens familiaux, la vie à la campagne, loin de l'agitation des villes (ce qui est abordé dans la nouvelle sur l'été à Istanbul).



Au final, ce n'est pas une lecture facile, mais elle vaut la peine de s'accrocher, de recommencer certains paragraphes, d'essayer de capter l'essence du récit, de s'imprégner des images et de la poésie dont Gürsel tisse son récit.
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Les filles d'Allah

Je pensais lire un roman largement autobiographique sur l’enfance de l’écrivain turc Nedim Gürsel.



En fait, s’il y a bien l’évocation, au fil du livre, d’épisodes de son enfance auprès de ses grands parents, et un hommage à son grand-père à travers les pages d’un petit carnet dans lequel celui-ci raconte ses souvenirs de guerre en Arabie lors de la 1 ère Guerre Mondiale, ce n’est pas le sujet principal.



C’est un livre qui parle essentiellement de la religion islamique : ses débuts dans l’Arabie polythéiste qui adorait encore les « Filles d’Allah », la vie romancée de Mahomet et de ses relations avec ses femmes, la lente mise en place de la nouvelle religion monothéiste … Intéressant en soi, mais de passer continuellement d’un sujet à l’autre , les monologues des Filles d’Allah entrecoupant les récits sur Mahomet et les quelques souvenirs d’enfance, ont rendu l’ensemble trop confus pour moi et trop long.

Bref, malgré une belle écriture, je n’ai jamais vraiment réussi à rentrer dans ce livre qui pourra plaire à d’autres certainement.



Challenge solidaire 2023.
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Le fils du capitaine

Sur son magnétophone d'un autre temps, le narrateur, un ancien reporter vieillissant, enregistre ses souvenirs et relate les principaux épisodes de sa vie tout en égratignant le gouvernement actuel de son pays : la Turquie.



Orphelin de mère, fils d'un militaire tyrannique mais fêtard, son enfance solitaire se déroule dans des villes de garnison au gré des affectations de son père. C'est sa grand-mère paternelle qui se charge de son éducation sans aucune marque de tendresse ni d'affection. Vient ensuite l'adolescence. Elève « non payant » le garçon sera pendant huit ans pensionnaire au lycée de Galatasaray à Istanbul. Nedim Gürsel, qui a lui-même étudié dans cet établissement réputé, insiste particulièrement sur cette période de transition faite de réclusion, d'autorité mais aussi de camaraderie, blagues potaches, découverte de la sexualité et premières amours.



Le narrateur se raconte en tentant de suivre une certaine chronologie, mais pêle-mêle, au hasard de ses pensées et de ses états d'âme, il s'en écarte et se laisse aller à des digressions historiques et politiques. Il évoque le coup d'état militaire de mai 1960 qui renversa le gouvernement démocratique en place et condamna à mort le premier ministre Adnan Menderes ainsi que deux de ses ministres, il rappelle aussi celui de 1980 qui le contraint à l'exil. Mais surtout, et c'est plus fort que lui, il ne peut s'empêcher de critiquer ouvertement le chef actuel du gouvernement : cet homme à la « moustache en amande », celui qui est omniprésent à la télévision, qui s'occupe de tout, même de la vie intime de ses concitoyens et souhaite gouverner tel un pacha d'antan.



Voici un roman à la fois instructif et courageux, bien écrit dans un style sobre et riche, incisif avec de temps en temps une pointe d'humour. Mais je lui reproche quelques longueurs fastidieuses et répétitions inutiles générant un certain ennui. Je trouve aussi que l'auteur insiste un peu lourdement sur les désirs sexuels des jeunes pensionnaires, même si c'est de leur âge...



A cette peinture réaliste de la Turquie d'hier et d'aujourd'hui se mêle l'amour inconditionnel de Nedim Gürsel pour sa ville de coeur: Istanbul. Une ville qu'il a vu se transformer au fil des décennies, se moderniser et subir les méfaits de la mondialisation. le lecteur ressent tout son attachement et sa nostalgie.



Epris de liberté, luttant contre l'autoritarisme à tout niveau et défendant inlassablement le droit d'expression, l'auteur signe ici un livre pertinent avec un dénouement des plus audacieux.



#Challenge solidaire 2023

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Un long été à Istanbul

Du recueil, je n'ai pu lire que la nouvelle Un long été à Istanbul, que je me suis forcée à finir. Celle-ci est longue et organisée selon une notion du temps obscure et décousue. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ni même vraiment à savoir qui est qui et quel lien ils entretiennent, rendant la lecture plus que difficile et peu engageante. Une grosse déception.

La morale et le combat de Nedim Gürsel restent beaux et d'actualité, mais le récit - je trouve - ne les sert pas vraiment.
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Etreintes dangereuses

Recueil de nouvelles qui tournent autour du sexe et de l'amour peut-être. Le narrateur nous relate diverses conquêtes, rencontrées à travers le monde, avec lesquels il passe une nuit, quelques jours, un peu plus long, mais jamais pour toujours. Elles sont physiquement décrites en détail, yeux, cheveux, corps. Il les aime de façon différente, tantôt romantique, plus souvent détaché, parfois désagréable. L'écriture est belle, le langage doux, mais je dois avouer que je me suis ennuyée dans plus d'une nouvelle.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Le Dernier Tramway

Le fil conducteur de ces nouvelles est l'exil, qu'on retrouve sous différents visages via les récits de différents narrateurs. L'auteur arrive brillamment à décrire la nostalgie, la peine voire la souffrance qui résultent de cet exil. Ce n'est pas désagréable à lire... si on fait une pause entre chaque nouvelle de mon point de vue. En effet, à la longue, ça devient répétitif et lassant. Peut-être parce que je ne suis pas confrontée à ce déracinement, à cette histoire, et que cette culture turque est trop éloignée de la mienne.

J'ai lu ce recueil dans le cadre du challenge solidaire 2023, je ne pense toutefois pas que j'aurais pu lire un roman entier de cet écrivain.
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Les écrivains et leurs villes

Voyages littéraires.



Nedim Gürsel nous raconte, à l'occasion de ses voyages, plusieurs villes marquantes pour de grands écrivains.



Ce livre compile les souvenirs de voyage de Nedim Gürsel. Chaque voyage est l'occasion de découvrir une ville et l'impact qu'elle a eu sur un grand écrivain. Nous découvrons ainsi Venise au travers de Proust, Hemingway et Thomas Mann, nous nous promenons dans Moscou avec les grands auteurs russes, quand nous ne sommes pas tout simplement en train de traverser l'Allemagne avec Goethe, Kafka et tant d'autres. Enfin l'auteur achève son livre avec l'évocation de quelques villes du Magreb.



J'ai bien aimé ce livre. La Venise de Proust a été particulièrement fascinante à visiter. Obsession du narrateur de la Recherche durant son enfance, à l'âge adulte elle devient réalité. le chapitre consacré à la Venise de Thomas Mann m'a donné envie de lire La Mort à Venise. de plus, je me suis remémorée avec plaisir la lecture de L'étranger et de la Peste lors de l'évocation de l'Oran d'Albert Camus. Il existe toujours une cité avec ce nom en Algérie, mais celle-ci n'a plus rien à voir avec l'Oran occidentalisé des années 40-50.



Toutefois, n'ayant pas lu tous les auteurs cités, j'ai été perdue dans d'autres chapitres. Ainsi, la Moscou des écrivains ne m'a pas particulièrement accrochée, ma connaissance de la littérature russe étant quasi-inexistante. Idem pour les chapitres allemands. Malgré cela, j'ai appris beaucoup de choses, l'auteur ayant fait un immense travail de recherche pour chaque chapitre.



En conclusion, un livre intéressant pour approfondir ses connaissances sur certains grands auteurs et leurs oeuvres.
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La première femme

Pour ceux et celles qui aiment Istanbul ou ont envie de découvrir la capitale turque, ce roman permet de s'évader dans cette ville fondée à la jonction de trois mers. Nedim Gürsel réussit même à nous faire sentir les odeurs, surtout celles qui émanent des plats locaux, savoureux ou écœurants.

C'est le point fort de "La première femme", un livre à la construction surprenante qui n'aide pas toujours à suivre le fil de la pensée de l'auteur.

Le narrateur est à Paris et se souvient des rues d'Istanbul, du quartier de la Corne d'or et de ses angoisses adolescentes quand il est allé pour la première fois chez les prostituées à seize ans. Interne au lycée, ce sont des années de souffrance loin de sa mère idolâtrée restée en Anatolie, qu'il ne reverra jamais.

Ses souvenirs vont se superposer, sur le lit de la putain lui revient l'image de Nilufer séquestrée par son père le Roi des Pirates, le conte que sa mère lui racontait petit. D'ailleurs, il perd cette dernière dans ses cauchemars et ses peurs.



L'intérêt mais aussi la difficulté du texte sont les références à la poésie ottomane et les métaphores auxquelles elle a recours. J'avoue que cela m'a échappé par moment.

Il n'en reste pas moins que "La première femme" est un roman qui raconte des premières fois, pas seulement la première expérience sexuelle. Il y a surtout la première ville que le narrateur découvre, Istanbul lieu de la névrose d'un pensionnaire de seize ans.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Solidaire 2023

Challenge Cœur d'artichaut 2023

Challenge XXème siècle 2023

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Nâzim Hikmet : Le chant des hommes

De nombreux écrivains turcs ont inscrit leur nom dans la littérature mondiale. Si je fais le point sur ceux qui sont présents sur ce blog, le constat est édifiant : les ennuis en Turquie sont proportionnels à la reconnaissance littéraire des oeuvres, reflets des atteintes aux libertés récurrentes dans ce pays. Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature a été souvent menacé et mis en examen, il a un garde du corps en permanence ; Ahmet Altan a écrit Madame Hayat alors qu'il était en prison ; Mahir Ünsal Eris, l'auteur de L'été jaune, prix Sait Faik, vit actuellement au Royaume-Uni...



L'auteur de cet essai, Nedim Gürsel, est né en Turquie en 1951, il a fait ses études à Paris. Son  roman Les filles d'Allah, paru en 2008, a fait l'objet d'un procès. Il vit actuellement à Paris mais effectue de fréquents séjours dans son pays natal et dans d'autres pays européens. Il est directeur de recherche au CNRS et chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales. Il a écrit une quarantaine d'ouvrages dont des romans, des nouvelles et récits, traduits dans de nombreuses langues. Nâzim Hikmet, le Chant des hommes est paru en 2002 aux éditions le Temps des Cerises et a été republié dans cette édition augmentée en 2022.



Nâzim Hikmet dont il est question dans cet essai est celui qui a eu à subir le plus d'arrestations, de condamnations et de peines de prison. Son plus long séjour en cellule d'isolement a duré une douzaine d'années, entre 1938 et 1950. Il a finalement été libéré après avoir effectué une grève de la faim, mais a dû s'exiler de nouveau ensuite. Sa notoriété lui permet alors un certain non-conformisme. Il a été toute sa vie aux côtés des mouvements révolutionnaires mais en intellectuel, en poète, pas en idéologue. Il est mort à Moscou en 1963.



« Après une longue période d'interdiction ses livres sont de nouveau publiés en Turquie, mais la démarche qui a été faite par sa famille pour rapatrier sa dépouille n'a toujours pas abouti. »



Cette édition est intéressante pour découvrir la démarche et analyser l'oeuvre de Nâzim Hikmet qui a su intégrer dans les lettres contemporaines les traditions culturelles héritées de sociétés disparues ou transformées. Il est celui qui brise les cadres, allant de l'individu au collectif, du présent au passé, dans une poésie en vers libres, l'histoire vue dans sa dynamique, à travers les rapports sociaux et économiques. Il s'est notamment intéressé aux paysans pauvres d'Anatolie, aux femmes (dans Paysages Humains), aux expérimentations du passé et à l'analyse historique à travers la poésie turque (dans l'Épopée du cheikh Bedreddin). Qu'un tel homme ait été jugé si dangereux pour le pouvoir renseigne sur l'influence qu'a pu exercer la poésie sur le peuple. Première expression littéraire de l'humanité, elle utilise le rythme des mots, la transmission orale marquant les esprits durablement sans qu'il soit nécessaire de savoir lire.



Tout est sujet à poésie chez cet auteur. Son poème intitulé Autobiographie en atteste. Il donne la dimension de l'homme qui au Panthéon des poètes – le mien – serait aux côtés d'Aragon et de Neruda, des poètes ayant chanté l'amour de la vie et des hommes, ayant espéré et lutté pour un avenir meilleur.



Je conseille de lire en parallèle le recueil de Nâzim Hikmet, publié en 1999 aux éditions NRF Poésie Gallimard, intitulé Il neige dans la nuit et autres poèmes. La préface de Claude Roy et la postface de Guzine Dino (la traductrice) sont passionnantes. Bien équilibré, il présente des poèmes lyriques et aussi des poèmes épiques. Il permet d'apprécier le génie de cet immense poète, capable de susciter des sentiments très forts, des sentiments universels dans une poésie accessible. Même ses poèmes écrits en prison sont poignants, jamais tristes, exprimant l'amour et la foi dans l'avenir. Il est de ces hommes qui font honneur au genre humain. A lire absolument.
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Balcon sur la Méditerranée

L’eau, celle de la mer, celle de la fontaine ou de la source, celle qui lave, décrasse et purge la mémoire d’une autre eau, celle du seau qui ne sert qu’à te ranimer afin de prolonger le supplice.

Le soleil, celui de l’été qui, dans une orgie de couleurs, se pose dans le creux de tes yeux et la lumière qui vire au blanc électrique au fur et à mesure que le voltage augmente.

L’amour, ton sexe qui, sous la langue de ton amante, durcit et le courant électrique qui afflue de tes testicules à la mémoire, alors c’est ta langue qui se délie.

Quand le chameau était crieur public et la puce barbier, les montagnes, le ciel et la mer étaient bleus …



Treize nouvelles, ce qui précède essaie de donner un aperçu de la première. La deuxième et la troisième m’ont aussi bouleversée. J’ai complètement décroché sur les suivantes.

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