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Critiques de Nicolas Chaudun (61)
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Des nouvelles du front



Chez Colette : Ugo, jeune chauffeur dans la Wehrmacht, est emmené dans un bordel parisien par un de ses camarades. Un groupe de résistants assassine les soldats présents. Ugo échappe au massacre grâce à une fille qui le cache. C’est une nouvelle qui nous replonge dans certains aspects de la Seconde Guerre Mondiale. Les personnages existent par la peur, la violence et le mensonge. C’est un peu dommage que la personnalité d’Ugo ne soit pas plus approfondie. Même si la reconstitution historique est immergente, la personnalité des personnages est traitée de manière trop objective.

La Grande Peur : Odon, châtelain un peu parvenu, ouvre son château au public lors des Journées du Patrimoine. Mais la visite, sur un malentendu, va dégénérer et tourner au drame. C’est sûrement l’une des cinq nouvelles que j’ai le plus appréciée. Ici on retrouve la bêtise de la foule face à un homme qui ne comprendra pas ce qu’il lui arrive. Cette incompréhension va entrainer une culpabilité qu’il va devoir supporter tout le long de sa vie.

Un ravissement : Un couple part faire du tourisme en Syrie alors que le pays est encore exsangue du conflit qui le ravage depuis plusieurs années. Cette nouvelle est la plus hermétique du recueil. On a droit à l’opposition entre deux personnalités : l’une très volontaire, trop présente même; tandis que l’autre est effacée, très indolente, qui disparait même mystérieusement à la fin de la nouvelle.

Le festin des cordeliers : Le conservateur d’un musée de curiosités zoologiques part en vrille. Alors on lui adjoint un second mais la cohabitation va être difficile. Cette nouvelle très longue par rapport aux autres m’a ennuyé. Les deux personnages principaux sont agaçants, ils prennent la tête à tout bout de champ, aucun des deux n’est attachant.

Le courrier de Jasnières :Une femme découvre une lettre de son père où il relate les derniers évènements de sa vie. Ici on se retrouve en pleine guerre civile, avec ses lettres fratricides, où celui que l’on croit être un ami peut se retourner contre soi. Pour moi, c’est l’une des nouvelles les plus réussies. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose d’aussi touchant.


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Des nouvelles du front

Des nouvelles du front est un recueil de nouvelles écrit par Nicolas Chaudun, ancien éditeur qui a également dirigé Les Beaux Arts Magazine avant de se consacrer à l'écriture. Je préfère préciser cela avant de commencer ma critique, puisque ces informations me serviront plus loin.



Ce n'est pas mal écrit, tout d'abord. Mais ça n'en fait pas un bon livre à mon sens. Je suis désolée pour l'auteur de dire cela, mais je ne fais clairement pas partie du public visé par ce type d'oeuvre. Et le problème que m'a posé ce livre est le suivant: qui vise-t-il ?



Le premier vrai problème, ce sont les dizaines de références artistiques et historiques qui s'enchaînent et grouillent dans chaque phrase. Je ne suis pas une nouille, mais je n'ai saisi absolument aucune de ces références, mise à part l'image de Gatsby parce qu'elle est familière à mes études d'anglais. Les métaphores liées à ces références ne vont de plus nulle part, puisque je n'ai pas eu le coeur de me coller à wikipédia pour comprendre toutes les images déversées par le bouquin. Elles n'ont eu donc aucun effet sur moi, elles m'ont même plusieurs fois sortie de l'histoire, et je me suis mélangé les pinceaux.



Ma lecture était bien partie, puisque j'ai bien aimé la première nouvelle "chez Colette", j'ai aimé l'histoire, les personnages, le vocabulaire, et l'écriture un peu abrupte et crue de l'auteur.



Ca s'est gâté avec la seconde nouvelle "la grande peur" qui racontait l'histoire d'un propriétaire de monument historique qui ouvrait les portes de son domaine pour la journée du patrimoine. Là, j'ai vraiment commencé à détester ce livre: il y a comme une vision malveillante du citoyen lambda, qui se déchaîne contre les nantis. Cet écho à la Révolution m'a paru un peu étrange, puisque clairement cette nouvelle dénonce les révolutionnaires. Elle dénonce aussi les injustices faites au grand propriétaires terriens de nos jours qui ont du mal à joindre les deux bouts. Bon très bien, pourquoi pas...



J'ai trouvé la troisième nouvelle inintéressante. Les nombreuses références historiques et artistiques ont commencé à me perdre. Et si j'ai été sensible aux descriptions, je n'ai pas sympathisé avec les personnages et leurs faiblesses. Il n'y a pas vraiment d'histoire d'ailleurs. Ici, je pense que c'est surtout une histoire de goûts personnels, d'autres pourront l'aimer sans doute.



La quatrième nouvelle a achevé de me sortir complètement du livre et de l'objectif de l'auteur. J'ai trouvé le vocabulaire excessivement obscur, non pas recherché, mais des mots inconnus pour une personne qui n'a pas fait d'études d'art ou d'histoire. Quand je me suis retrouvée confrontée à ce déversement de mots, j'ai eu l'impression que ce livre me méprisait et me disait "je suis trop bien pour toi". Plusieurs phrases à la suite m'ont donné envie de jeter le livre par la fenêtre. J'en écrirais quelques citations. Le vocabulaire détestable mis à part, j'ai bien aimé le personnage principal, j'ai bien aimé l'univers un peu étrange de ce musée. Mais j'ai été complètement sortie de l'histoire, je ne me suis pas sentie impliquée par ce que je lisais. Dommage.



La dernière nouvelle a été une meilleure expérience, j'y ai trouvé le ton plus personnel et sincère. J'ai aimé la lettre, j'ai aimé les images et les souvenirs de famille qui étaient racontés. J'ai passé un bon moment sur cette nouvelle.



Globalement, je conseillerai ce livre à quelqu'un qui a quelques clés pointue en art et en histoire. Et je ne dis pas ça à la légère: l'auteur a des références, et nous impose d'avoir les mêmes à l'entrée de son univers. Je pense que c'est un parti-pris de sa part, qui du coup ne peut pas plaire à tout le monde. Je dois être plus susceptible que ce que je croyais parce que j'en ai voulu à ce livre de ne pas me laisser comprendre ce qu'il se passait tranquillement. Du coup, quand on repense au titre de ce recueil, on peut dire que moi aussi j'ai mené ma petite guerre pour lire ces nouvelles, qui si elles ne m'apporteront rien, ont au moins de mérite d'exister pour des personnes à qui elles plairont.
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Des nouvelles du front

Des nouvelles appliquées à être noires et ricanantes pour ne pas trop souffrir de l'absurdité de nos existences. C'est la vie côté conflit, ridicule ou pathétique . Des situations parfois drôlatiques et touchantes qui tournent mal par incompréhension, bêtise, malchance, orgueil. La plus longue nouvelle " Le festin des Cordeliers" est digne de Freaks, sorte d'opéra ou plutôt de tragédie grotesque sur fond d'homoncules difformes et de bocaux de formol..Un art consommé de raconter, distiller la lie et la pourriture, la grande peur des autres, de soi, de la vérité, l'incompréhension, les idées toutes faites. Car tout ici est affaire de mésentente, de secrets cachés, d'apparences à sauvegarder. Les hommes sont seulement les marionnettes d'un scénario qui les dépassent..... Petits, si petits, faibles, ballottés par des évènements parfois si anodins. Certains en crèvent, d'autres en réchappent, tous s'interrogent. Sinistre loterie.



Un livre grinçant avec le masque de la dérision et de l'humour noir. Un livre flippant même. Même quand on rit à certains passages, ce n'est pas un rire tranquille...Le style est maitrisé, la langue recherchée, parfois terriblement savante, type "cabinet de curiosité".... Mais les hommes ne sont ils pas des monstres après tout ?
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Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la S..

La vie et l'œuvre d'un haut-fonctionnaire de la Monarchie de Juillet puis du Second Empire : à première vue, le sujet de ce livre n'est pas le plus exaltant qui soit ! Mais tandis que certains historiens produisent des pages arides sur des événements pourtant fascinants, Nicolas Chaudun parvient ici à susciter l'intérêt pour une période historique souvent dénigrée, en traçant le portrait d'un personnage qui à aucun moment n'apparaît sympathique... Belle performance de l'auteur !



Les années d'apprentissage d'Haussmann dans d'obscures sous-préfectures de Gironde ou de Haute-Loire sont bien sûr évoquées, toutefois cette biographie s'applique surtout à détailler son rôle principal, celui qui a fait passer son nom à la postérité : préfet de la Seine, autrement dit maître de Paris. Il est bon de rappeler qu'Haussmann ne s'est pas contenté d'aligner de belles façades le long des boulevards parisiens, mais qu'il fut à la tête d'une réorganisation complète de la capitale, pensée notamment en termes d'hygiène (fourniture en eau pure, évacuation des déchets), de sécurité (réhabilitation des quartiers "coupe-gorge"), d'optimisation des flux (percement de grandes artères, meilleure accessibilité des gares)... En somme, il s'agissait alors de passer d'une cité médiévale à une métropole moderne.



L'auteur ne fait partie ni des détracteurs, ni des laudateurs d'Haussmann et de son grand œuvre. S'il met en évidence les indiscutables réussites du préfet de la Seine, il ne cherche pas pour autant à dissimuler le fait que la nécessaire modernisation de Paris fut réalisée au prix du sacrifice de certains monuments considérés comme mineurs, du rabotage de parcs et de jardins, d'opérations financières parfois équivoques, d'expropriations et du rejet des classes laborieuses vers la périphérie, préfiguration de nos "banlieues ghettos"...



En plus de cette appréciable objectivité à l'égard de son sujet, l'auteur a le mérite de remettre en cause l'idée d'un homme providentiel, d'un visionnaire qui sur un coup de génie (ou de folie?) aurait soudain décidé de donner un nouveau visage à la capitale. En réalité, les transformations que connut Paris au cours du Second Empire étaient déjà en germe depuis plusieurs décennies ; cette révolution urbaine était aussi indispensable qu'inévitable. Pour passer de l'idée à la réalisation, il ne manquait qu'un administrateur efficace, un fidèle serviteur de l’État capable de chapeauter une entreprise aussi titanesque. Ce fut Haussmann... Mais avec un autre homme tout aussi compétent à sa place, on peut penser que l'histoire aurait été plus ou moins la même.



Au final, une biographie aussi instructive qu'agréable à lire, qui donne envie de poursuivre avec cet auteur et de découvrir le livre qu'il a consacré aux derniers jours du Second Empire, lui aussi publié chez Actes Sud.
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Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la S..

Poursuivant la lecture des ouvrages de Nicolas Chaudun sur le second empire, je me suis délecté avec sa biographie du baron Haussmann qui a façonné le Paris actuel.

La situation sanitaire de la capitale, au XIX siècle, était catastrophique et source d’épidémies (choléra) mortelles. Haussmann mena de front les projets d’adduction d’eau courante et de tout à l’égout qui impliquèrent l’aplanissement du terrain et l’arasement de petites collines et précédèrent le percement de boulevards et d’avenues.

La volonté de contrôler policièrement et militairement les quartiers populaires qui s’étaient insurgés en 1830 et 1848 fut un autre moteur des projets mais l’auteur constate que le préfet Rambuteau avait démarré les travaux de voieries et que les plans étaient dessinés avant la prise de fonction du préfet.

Celui-ci n’est donc pas l’architecte du Paris contemporain mais l’entrepreneur qui le mena à bien en un temps record en imaginant des montages financiers innovants qui permirent le financement de la construction de dizaines de milliers de logements.

Le préfet de Paris reçut avec faste les souverains étrangers de passage à Paris et contribua à la réussite de deux expositions universelles.

Symbolisant l’empire autoritaire il fut démis en janvier 1870 par le gouvernement Emile Ollivier mais les ingénieurs qu’il avait nommés à la tête des principaux services de la ville de Paris achevèrent son œuvre jusqu’à la fin du siècle.

Bati sur une impressionnante documentation, cette étude est rédigée d’une plume aussi élégante que féroce sur certaines dérives impériales. C’est une contribution importante à l’histoire de Paris et du second empire qui m’incite à poursuivre la lecture des titres de cet historien.
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Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la S..

Le bicentenaire de la naissance de Georges Eugène Haussmann (1809-1891) est quelque peu passé inaperçu. La Mairie de Paris, pourtant la première concernée, n’a rien fait. Ce qui est plutôt consternant, mais sans doute Monsieur Delanoe a mieux à faire.

Cela dit, réparons cette omission car le Paris que nous connaissons doit beaucoup (à tort ou à raison mais là n’est pas le propos) au baron Haussmann.

Nicolas Chaudun a écrit une biographie qui replace dans son contexte historique l’action d’Haussmann. Avec le Second Empire, Haussmann hérite de la préfecture de la Seine, par chance et bonne fortune, et va s’appliquer à servir Napoléon III jusqu’au bout.

Il faut préciser ici, que malgré ses détracteurs, le projet de nouvelles voies urbaines s’était déjà concrétisé sous Louis-Philippe avec Rambuteau.

Certes, nous pouvons regretter la disparition du boulevard du crime et d’autres quartiers que notre époque ne connaît pas mais la renommée actuelle de Paris doit beaucoup au tracé d’Haussmann.



Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la Seine est une biographie qui se lit assez rapidement même si le style de Nicolas Chaudun est parfois précieux et qu’il juge un peu son personnage.

Cette raideur dans l’écriture peut rebuter le lecteur.

Ces réserves exprimées ne doivent pas vous empêcher de lire cette biographie précise et juste.

Il faut saluer le mérite de Chaudun d’avoir su restituer à travers la vie d’Haussmann, une partie de notre patrimoine.
Lien : http://livrespourvous.center..
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

En août 1870, l'armée impériale, lancée sans préparation sérieuse dans une guerre avec le Reich, a abandonné tout espoir. Elle est battue, balayée, pulvérisée autour de Sedan. La France est envahie. Le Second Empire vit ses dernières heures dans une sorte de longue agonie lamentable et dramatique. Après un départ la fleur au fusil, c'est maintenant la course à l'abîme. Napoléon III semble même en quête d'une fin suicidaire. Il erre sur les champs de bataille, ajoutant encore à la confusion générale. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et doit supporter des souffrances physiques terribles en raison de la présence dans sa vessie d'une pierre grosse comme le poing et un désarroi moral causé par la rôle trouble de l'Impératrice qui se considère déjà comme régente.

Excellent livre historique sans la moindre dérive romanesque, l'ouvrage de Nicolas Chaudun nous fait suivre jour après jour et presque heure par heure cette débâcle qui préfigure celle du printemps quarante. Le style est assez académique et sans le moindre effet dramatique. Aucun dialogue, aucune mise en scène ou interprétation racoleuse ou manichéenne. Des faits, rien que des faits. La figure de Napoléon III, cet autocrate qui se voulait libéral, humanitaire et économe de la vie de ses soldats, en ressort grandie et cette malheureuse affaire qui porte en germe la boucherie de 14 et la catastrophe de 40 en arrive presque au niveau de la tragédie antique. On apprend beaucoup sur les personnages et les évènements de cette période troublée.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Ouvrage assez court qui se lit avec plaisir.

Le style est alerte, on va à l'essentiel, et le récit nous fait mieux comprendre une page de l'Histoire.
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Napoléon III aurait pu rester dans l'Histoire comme un César père des libertés avec le tournant amorcé par l'Empire libéral ! Mais, affaibli par la maladie, il cède à la tentation bonapartiste de la guerre, piégé par Bismarck, pour le trône d'Espagne et là c'est la débâcle totale ! La fête impériale se termine mal, par la capitulation de Sedan. Le récit de la chute brutale du Second Empire est alerte et saisissant.
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Une incroyable découverte : sans nul doute, le livre de mon été 2023. Une question me taraude, pourquoi ne pas avoir ouvert ce livre avant ?



Nicolas Chaudun avait déjà réussi à m’emporter lors de la lecture de son livre aux Éditions Plon paru en 2021 concernant le coup d’état de Louis-Napoléon en 1851. Et il recommence son parcours sans faute avec ce nouveau roman historique.



Dès les premières pages, on reconnait le style de l’auteur, qui parvient à installer une tension autour du temps qui passe. Ici, on ressent minute par minute, heure par heure, jour par jour l’effondrement du Second Empire en parallèle de la lente agonie de l’empereur. Tout est minutieusement réglé, sans temps mort, on se sent littéralement projetés dans cette France des années 1870. On a l’impression d’assister à une dissection, c’est assez troublant pour tout dire. Et même si, évidemment, on sait comment cela se termine, mais ce n’est pas grave, on veut en connaître les moindres détails…



Au-delà du fait que cet ouvrage est passionnant, il ne faut pas négliger le côté instructif. En effet, on ne peut qu’imaginer l’imposant travail de recherche effectué en amont par l’auteur pour parvenir à créer un tel ouvrage. C’est très clair, même pour les néophytes du Second Empire. C’est ultra-précis, sans aucune erreur historique et ça éveille la curiosité du lecteur qui veut en apprendre plus une fois sa lecteur finie…



A la façon d’un film catastrophe, cette petite pépite tient toutes ses promesses. Les émotions se succèdent en cascade, tantôt l’incompréhension, tantôt la sympathie pour cet homme las et malade qu’est Napoléon III.



Une lecture que je vous recommande chaudement – ceci est un clin d’œil à la température qu’il fait au moment où je lis ce livre… – !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Ce court ouvrage de Nicolas Chaudun est non seulement instructif sur le plan historique, mais il nous relate, comme dans un film catastrophe, ce que fut la débâcle de 1870 qui aboutit à la capture de Napoléon III, mettant définitivement fin à l'expérience impériale française.

On a peine à croire que les événements relatés ici soient réels, tant se conjuguent l'arrogance d'un empire en déclin, l'incurie des généraux qui entourent l'empereur et l'aventure incertaine, pour ne pas dire hasardeuse, dans laquelle se trouve plongé le pays.

Au-delà de la déchéance d'un régime et d'un modèle, la débâcle se double de la déchéance physique d'un homme usé par la douleur que lui occasionnent de terribles coliques néphrétiques.

On oscille entre incompréhension et une forme de pitié pour cet homme défait, pris entre les coups de boutoir des Prussiens et les exigences d'une impératrice soucieuse de protéger le trône et d'assurer un avenir à son fils.

Cette débâcle n'est que la première, elle occasionnera bien d'autres turpitudes pour le pays, de la commune de Paris à l'instabilité chronique de la IIème République dont les lois constitutionnelles n'arriveront qu'en 1875.
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Nicolas Chaudun est un formidable conteur, mettant l’Histoire à disposition des lecteurs de la manière la plus imagée. Dans ce court opus, il nous raconte l’été de la débâcle, celui qui mit fin au pouvoir de Napoléon III et qui instaura de manière définitive la République après la défaite de Sedan. On y observe l’apathie de l’Empereur, rongé par de graves troubles intestinaux, la nullité des généraux et maréchaux qui se succèdent aux commandes, le quasi putsch de l’Impératrice qui refuse que Napoléon III quitte le front pour revenir à Paris et mettre ainsi fin à la Régence mais aussi « Plon-Plon » cousin de Napoléon III, le « gauchiste » rallié à l’Empire par fidélité familiale. Finalement, autour de Napoléon III, plus personne n’était pour l’Empire, même l’Empereur lui-même. La débâcle débute la période de recul de la France, dont l’apogée se situe en 1814, juste avant Waterloo, et qui ne s’est jamais démentie depuis…
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Ce fut l'été de la déconfiture impériale...



En 1870, Napoléon III est un empereur gouvernant une France libérale, et qui en dépit des bruits de bottes de Bismarck à la frontière de l'est, reste un partisan de la paix. C'est un vœu pieux face à une opinion publique française cocardière, qui souhaite en finir avec la Prusse et une impératrice orgueilleuse et "va-t-en guerre" pour assoir durablement le trône de l'héritier adolescent.



Las! Les efforts diplomatiques font chou blanc et la guerre sera déclarée au début de l'été, mettant laborieusement en marche une armée française en état d'impréparation et d'incurie, commandée par des officiers généraux aveuglés de suffisance et pontifiants, déplaçant la troupe de place en place sans raisons stratégiques.



C'est la descente aux enfers pour l'empereur. Souffrant d'atroces crises de lithiase urinaire, abruti par les doses massives d'opium qui le rendent comateux, poussé par son épouse à batailler, quitte à être mort ou vainqueur, il n'est plus que l'ombre de lui même, pâle comme un spectre, perdant du sang par le fondement.



On connaît le dénouement. Ce sera Sedan en septembre 1870, où la troupe subit un vrai massacre en dépit de son héroïsme. L'empereur aura bien du mal à faire cesser le combat par des ordres refusés par l'état major qui s'obstine en dépit des morts inutiles. Il est fait prisonnier.

La France est envahie. L'Empire est mort.



Par un récit documenté et précis, cette agonie est disséquée de l'intérieur, dans le calvaire d'un homme malade poussé à la guerre. Une fin de règne qui ajoute à son image de dirigeant fantoche, de manière sans doute injuste. L'impératrice n'est en tous cas pas épargnée, dans une prise de position dynastique extrême qui n'empêchera pas la mort d'un fils héritier courageux, engagé dans les armées anglaises et tué par les Zoulous dans 1879.



Un récit alerte, vivant, explicatif, qui reste un essai historique, une tragédie qui se lit comme un roman, et qui complète en document "la débâcle" d'Emile Zola.

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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

[Nicolas Chaudun] montre comment la chute du Second Empire s'incarne dans la déroute d'un cadavre ambulant. Aucun historien n'avait si bien écrit la relation journalière de cette agonie. Le plus étonnant est que Chaudun le fasse avec un tel brio.
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Le poisson pourrit d’abord et toujours par la tête et cet adage s’applique parfaitement à la décomposition du second empire qui aboutit à la défaite de Sedan et à la reddition de Napoléon III.

Fragilisé par un gouvernement démagogique dont la première décision fut de réduire les effectifs de notre armée, trompé par une presse belliqueuse, le pays entre en guerre alors que le chef de l’état est gravement malade, tordu de douleur et incapable de gouverner.

Le calvaire de l’empereur, le chemin de croix de l’armée, sont la trame de cet été en enfer. Nicolas Chaudun décrit jour par jour cet été 1870 en suivant les pas de Napoléon III, de son fils et en décrivant les manœuvres de l’impératrice, nommée régente.

Etayée par un énorme travail d’archives, cette étude pulvérise la légende noire romancée par Zola dans « La débâcle » et rétablit la vérité qui est suffisamment catastrophique pour ne pas être travestie.

Cet ouvrage humain, passionnant et instructif complète, à mes yeux, l’incontournable réquisitoire de Léon de Montesquiou « 1870 : Les Causes politiques du désastre » qui se concentre sur les fautes politiques mais omet l’état de santé de l’empereur.

Cet été en enfer voit des milliers d’hommes mourir pour la France, et la proclamation de l’empire allemand prépare le terrain aux guerres mondiales du XX siècle, d’où l’importance de tirer les leçons de ce funeste été.
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L'île des enfants perdus

Plus une étude qu’un roman, ce livre relève d’une enquête sur le non-accomplissement d’un film qui devait être réalisé par la collaboration du tandem Carné-Prévert en 1947, à qui le cinéma français doit quelques chefs d’œuvres.

Les rushes de ce film qui ne verra jamais le jour, sont tournés en 1947 à Belle-Île en mer avec Arletty, Reggiani et Anouk Aimée qui en sont les vedettes. Le sujet s’inspire d’une mutinerie qui a eu lieu dans le bagne d’enfants à Belle-île (colonie pénitentiaire de Haute-Boulogne) en aout 1934. a notre déshonneur, ce type d’établissement fleurit en France durant le XIXème. En 1936, un autre soulèvement a lieu à Boulogne-Billancourt où 10 jeunes filles pupilles se sont évadées d’une « maison de redressement ». En 1937, la martyrologie perdure, un jeune homme Roger Abel meurt à la suite de mauvais traitement dans la colonie d’Eysses (Lot et Garonne). Sensibilisé par le sujet, Prévert écrit un poème Chasse à l’enfant p33, qui dénonce la maltraitance infligée à ces jeunes, orphelins et abandonnés, démunis de tout.

En 1936, durant le gouvernement du Front populaire de Léon Blum, fut créé un sous-secrétariat d’Etat chargé de la protection de l’enfance. Suzanne Lacore y a exercé cette fonction durant un an. Prévert et Carné qui avaient déjà l’idée de ce film en tête, s’adressent à elle p60. Sans succès. En 1937, le ministère de l’intérieur interdit tout film dont le scénario fait miroir des tensions de la société française ; en 1938, la censure interdit le tournage du film, puis arrive 1939. A la libération, les gens du spectacle ont subi une forme d’épuration, dont Arletty (Léonie Bathiat) fut une victime (il faut bien le dire). Amoureuse elle était, pas collabo ! De sa phrase devenue célèbre : si mon cœur est français, mon cul lui, est international, elle résume bien l’ambigüité des mises à l’écart, à quoi de vrais coupables ont échappé.

En 1945, à l’éloge du film les enfants du Paradis, le couple Carné-Prévert se rengorge. 1946, nouveau projet, nouveau titre : La fleur de l’âge, mais rien ne va. Les caprices du ciel, des disputes, des grèves, des accidents… le sort s’acharne. P133 « Chacun se le tint pour dit : La fleur de l’âge était un film maudit ».

Comble de malédiction, les bobines du chef-d’œuvre inachevé disparaissent… ainsi le narrateur, dont le style est assez pompeux et présomptueux, nous immerge dans sa maitrise du cinéma des années d'avant ou juste après guerre, dont j'ai eu le plaisir de faire une bonne révision.
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L'île des enfants perdus

À la fin du mois de juin 1948, des baraquements sont créés à Haute-Boulogne situé à quelques pas de la citadelle à Belle-Île-en-Mer, qui sont devenus dès le 21 septembre de la même année, par décret du Ministre de l'intérieur, le dépôt de Belle-Île-en-Mer et qui s’est transformé en une colonie pénitentiaire avant de devenir une institution publique d’éducation surveillée pour enfants indisciplinés. Un lieu où la rigueur prévalait et où les punitions corporelles étaient monnaie courante. Le lieu est demeuré célèbre pour sa révolte survenue en août 1934, suite au décès d’un garçon, roué de coups pour avoir mordu dans un morceau de fromage avant de manger sa soupe. Profitant des échauffourées au sein de l’établissement, une cinquantaine d’enfants sont parvenus à fuir. Alertée, la presse s’est naturellement emparée de ce fait divers et, par le truchement d’articles, a provoqué un émoi général, dénonçant des conditions inhumaines de détention. Au printemps 1947, le réalisateur Marcel Carné et son scénariste Jacques Prévert sont allés dans la région, afin d’y tourner « La fleur de l’âge » ou « L’île des enfants perdus ». Il devait y être question de la susdite révolte au bagne, mais également d’une histoire d’amour entre Serge Reggiani et Arletty, Anouck Aimée et un mutin. Par les faits d’un hasard qui induit souvent fort mal les choses, le projet a été abandonné, alors que les premiers bouts avaient été montés et montrés à un panel de connaisseurs. Un long métrage prometteur selon plus d’uns. Aujourd’hui, que reste-t-il de cette aventure, hormis quelques photographies qui témoignent de la volonté de concrétiser le script ? Rien, sinon des souvenirs ! Tous les rushes ont disparu. Malchance ? Torpillage ? Il s’est enfin avéré que cette galère a entraîné la rupture des maîtres-d ’œuvre. Marcel Carné se repliant sur des thèmes de seconde zone et Prévert abandonnant progressivement les plateaux de cinéma. Nicolas Chaudin nous propose une enquête palpitante, en partant à la recherche des bobines perdues, stimulé par de maigres indices et énormément de fausses pistes. L’opportunité surtout de remonter à l’âge d’or du septième art français, qui se pratiquait alors en noir et blanc et qui basait ses succès sur une kyrielle de comédiens célèbres.
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L'île des enfants perdus

J'avais appris l'histoire de la mutinerie au bagne d'enfants de Belle-Ile en 1934, et celle du film avorté que Carné et Prévert ont voulu faire en 1947, lors de l'exposition à Vannes en avril 2013 des superbes photos de plateau d'Emile Savitry.



Je n'ai pas été totalement séduite par le "roman" que Nicolas Chaudun a tiré de ce naufrage cinématographique, mais j'en attendais sans doute trop.



Les photos de Vannes m'avait déjà appris beaucoup de choses ; j'avais même gratouillé autour pour écrire un article de blog et fournir des liens vers la presse de l'époque et autres sites ; le grand mérite de Nicolas Chaudun est de livrer cette histoire à un public de lecteurs beaucoup plus large que celui des visiteurs d'une expo en province (sans parler de l'audience riquiqui de mon blog !).



En 1934 un fait divers bouleverse Prévert : pour mater la rébellion des jeunes internés de la maison de redressement de Belle-Île, les autorités locales font appel aux habitants et aux touristes. Une prime est distribuée pour chaque fugitif retrouvé... Jacques en fait un poème, La Chasse à l'enfant, et un scénario.



Ce n'est qu'après la guerre que les vieux amis Carné et Prévert pourront concrétiser leur projet de film basé sur cet événement triste et révoltant. Hélas, de mai à juillet 1947, d'incidents en difficultés techniques et financières, le tournage vire à la catastrophe et sera complètement arrêté au bout de trois mois. Cela fait penser à L'Enfer de Clouzot... Sauf que cette fois on a complètement égaré et jamais retrouvé ce que Marcel Carné avait finalement sauvé et monté une dizaine d'années plus tard.



A mon goût, la part de fiction que Nicolas Chaudun a choisi d'introduire est un peu faible (en quantité et qualité) par rapport à la vraie richesse de la part documentaire de son ouvrage.



Dans la peau d'un enquêteur lancé sur la trace de quelques bobines de rushes montés que Carné aurait "égarées" mais dont plusieurs témoins ont certifié l'existence, il part à la recherche des rares survivants de l'époque du tournage. le choix est restreint... à Anouk Aimée, 17 ans en 1947. Une chance pour le cinéphile-détective tombé en amour en 1966 pour la Femme d'un Homme (la digression sur le film de Lelouch est savoureuse même si elle est un peu hors sujet !). D'abord la rencontrer, la faire parler du tournage... Comme son personnage, l'auteur sera un peu mortifié de la distance que la toujours belle actrice met avec son interlocuteur. Dans les Remerciements, il écrit : " Qu'Anouk Aimée me pardonne de l'avoir accablée du poids d'une responsabilité qu'elle n'a jamais endossée, de mes immixtions de pure fantaisie dans sa vie privée, et qu'elle soit remerciée de l'aide qu'elle a bien voulu m'apporter, au début, tout au moins. "



Si je n'ai pas été prise par surprise par le sujet de L'Ile des enfants perdus, les nombreux détails sur la préparation du projet de film, puis le tournage, même écourté, m'ont passionnée et appris beaucoup de choses sur le cinéma de l'entre-deux guerres et de l'Occupation, le moment charnière après guerre où tout va basculer avec la Nouvelle Vague et faire oublier nombre de chefs-d'oeuvres (et navets) que Nicolas Chaudun nous remet en mémoire. Les portraits des divers protagonistes du tournage (réalisateur, scénariste, acteurs, techniciens, et même figurants !) sont fouillés ainsi que pour les plus importants, leur vie personnelle et professionnelle. Celui d'Arletty à une période dramatique de sa vie (l'Epuration) est formidable, plus encore à mon avis que celui d'Anouk Aimée. Pour moi c'est elle la vraie héroïne du roman. Ou alors Marcel Carné ? Jacques Prévert ? Leur amitié-collaboration est émouvante, même quand elle se termine sur cet échec.



J'ai été un peu sévère au début de ma chronique. Ce livre est une mine de plaisirs pour les fanas de cinéma, et... les amoureux de Belle-Ile-en-Mer. J'espère que les vrais cinéphiles (aux rangs desquels je ne me range pas) ne seront pas déconcertés par la mention "roman" sur la page titre du livre : je me répète, la partie fiction n'est pas prépondérante, et facilement identifiable du reste.


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L'île des enfants perdus

Point de départ du livre : en 1934 la mutinerie à Belle-Île d'un centre de détention (appelons les choses par leur nom) pour mineurs délinquants et fortes têtes.

Après avoir passé en revue les diverses politiques de condamnation et répression des mineurs de l'avant-guerre, l'auteur nous exposera la genèse du film de Carné et Prévert, "La Fleur de l'âge", dans le contexte du cinéma français de l'époque. Nous vivrons les conditions calamiteuses du tournage du film qui finalement ne vit jamais le jour.

Le narrateur, qui voue un culte au cinéma français de cette époque, se lance à la recherche des bobines de ce ce bout de film inabouti

Au delà de l'intérêt documentaire pour les cinéphiles voilà un livre à l'intrigue bien menée, souvent drôle et sensible.
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L'île des enfants perdus

En 1947, Jacques Prévert et Marcel Carné s'associent pour tourner en Belle île en mer un long métrage (intitulé d'abord l'île aux enfants perdus) puis ensuite, La fleur de l'âge) autour d'un fait divers survenu en 1934 dans l'île : la mutinerie d'u bagne pour enfants qui avait pas mal défrayé la chronique à l'époque.



Auréolé des chefs d'oeuvre intemporels que sont "Quais des Brumes" ou "les enfants du paradis", et avec un casting 5 étoiles ( Arletty, Serge Regianni, Paul Meurisse et la toute jeune Anouk Aimé, pas encore en période chabadabesque) , le projet avait tout d'un futur chef d'oeuvre...



Sauf que, si le tournage a bien eu lieu, le film ne verra jamais le jour sur les grands écrans, le film ayant été victime de coups de sort à répétition ( problème avec la production, tempête terrible sur le tournage..) et pire encore les bobines des 25 premières minutes montées à l'époque, qui laissait présager d'un grand film, auraient toutes été égarées et demeurent toujours introuvables à ce jour.



Bref, ce film a rejoint la longue listes des longs métrages maudits, entre l'enfer de Clouzot, le Don Quichotte de Welles ou le Napoléon d'Abel Gance, alimentant les fantasmes les plus fous des cinéphiles !

Le narrateur de l'histoire, qui n'est autre que Nicolas Chaudun lui même (qui est éditeur d'art, documentariste et écrivain) va alors entreprendre une enquête à la recherche de ses bobines perdues, et nous raconter le détail de la genèse du film.



Se faisant aider par son ami Philippe Claudel, écrivain et cinéaste ( et qui apparaît particulièrement sympathique), il va entrer en contact avec Anouk Aimée, la seule survivante du projet, qui va peut être lui donner des précisions sur ses fameuses bobines égarées...

C'est parti pour 200 pages sur le cinéma d'après guerre, cette période si particulière où il était essentiel de chasser les démons de l'occupation ( Arletty , dont le rôle sous la guerre fut assujetti à quelques interrogations, en fut un peu les frais), et où le cinéma de Renoir et Duvivier régnait en maître....



On sent que l'auteur connait parfaitement son sujet, il livre des passages très pointus et érudits sur cette période, et même si parfois son roman peut virer dans un coté un peu réac , l'ensemble demeure de fort belle tenue et s'accompagne d'une jolie réflexion sur la transmission par le 7e art ...

Un roman à conseiller mordicus aux cinéphiles !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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