Ptit Cab Jusqu'ici tout va bien
Mon père voulait m'appeler Cary. Comme Cary Grant. A la mairie, l'employé de l'état civil refusa net. A mon père qui objectait que c'était le prénom de l'acteur le plus élégant du monde, l'homme rétorqua qu'à lui, ça lui faisait penser à un trou pourri dans une dent.
J'ai toujours aimé le vent de là-bas. Mais ici, il a une odeur différente. Dans le Dakota, il sentait souvent la terre. Même au milieu de l'hiver enneigé, l'odeur persistait.
Mais ici, le vent apporte l'odeur des montagnes, de la neige et de la pierre. Peu importe à quelle distance se trouvent les montagnes, je sens leur présence dans l'air.
Je ne peux m'y habituer, je ne m'y habituerais jamais. Je suppose qu'au fond, je suis une fille des plaines.
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- Ton père ne va pas s'arrêter là. Tu peux en être certain. Le coin ne va plus être très sûr. Gail a raison de s'inquiéter.
On va bientôt entrer dans une période d'élection... Réfléchis à l'impact d'une affaire comme celle-là... Le comté va entrer dans une guerre totale.
C’est aujourd’hui mon anniversaire. Et tout le monde s’en fout… J’ai l’impression de devenir comme lui (mon père). En ce moment, je ne suis plus moi-même. Je ne résiste plus. Comme si la vie de mon père et la mienne ne faisaient qu’une. Je vieillis sans doute. Je suis l’esclave de cette forêt. Elle n’existerait pas sans moi et sans elle je ne suis rien. Je suis une racine primaire d’un arbre de cette forêt. Je crois que je ne partirai jamais. Comme tous les gens du village. Mon sang coulera dans les arbres que je coupe pour l’éternité ? Et dans les animaux que je tue
Qui est malchanceux ne porte pas bonheur.
La vie ce n'est pas seulement respirer . C'est aussi avoir le souffle coupé .
Montana: 4ème plus grand état des Etats-Unis.
Il y a longtemps, je voulais parler à ton grand-père. Je voulais lui dire : " ne laissez pas ces garçons faire ce qu'ils veulent..." oui nous sommes loin de tout. Rien que des cailloux et des touffes de sauge. Mais ces garçons ne doivent pas rester à l'écart du monde. Mettez leur un peu la bride.
Je pense que dans ce monde, les gens doivent payer pour leurs crimes. Peu importe qui l'on est ou quelles relations on a. Si on se conduit mal, on doit le payer. J'y crois et c'est mon devoir. Mais c'est pas pour autant que le soleil va se mettre à briller.
"(...) Des preuves ? Quelle sorte de preuves ? Des preuves qui t'amènent chez le juge ou des preuves à la brosse-moi les poils du cul ? (...)"
Larry WATSON & Nicolas PITZ, Montana 1948, 2017, Sarbacane (p. 93).