Citations de Nicolas Robin (144)
Ce chien exhale une odeur à mi-chemin entre le vomi et la merde.
Ils trouvent génial de rencontrer des râleurs, même en dehors de Paris. C'est culturel, c'est folklorique, c'est la France.
Il n'y a pas de honte à être une victime.
"C'est la vie qui joue aux chaises musicales et qui élimine au fur et à mesure les candidats."P.63
Je me gratte la barbe, je m'aplatis les cheveux de la paume de la main.
Dans un avion, je tutoie le paradis, et en une fraction de seconde je suis plongée en enfer.
Un seul être vous envahit et tout est surpeuplé.
Roland est mort et il avait tout prévu de son vivant. Le chameau.
(p. 176)
Je l’aimais, mais elle s’est lassée de moi… ça ne s’explique pas, c’est comme ça… Elle avait rencontré un autre mec. C’était quelque chose que je trouvais beau mais qui ne l’était pas pour elle. J’ai jamais su comment faire après. Elle a dit « Je ne t’aime plus ». C’était fini. Elle en aimait un autre, alors je suis parti. Fallait pas insister, ni chercher une raison. Quand on s’accroche aux branches, ça fait trop mal. C’était pas une surprise, je savais que c’était fini. Elle me tournait le dos au lit, fallait pas que je la touche. J’étais comme un fruit pourri, un jouet cassé, une chaise de trop, le truc qui encombre.
Roland est mort, mais ça Mireille Mathieu l'ignore.
(...) je n'ai pas entendu une femme être aussi bienveillante avec moi depuis des années, encore moins une femme venue de l'Orient et sortie d'un couloir d'immeuble obscur. Celle qui m'a quitté ne m'a pas dit : "Prends soin de toi." Elle m'a dit : "Je ne t'aime plus." J'étais attentif à ses paroles, aux choix des mots. Je l'ai écoutée. Elle et moi, nous avons décidé de ne plus m'aimer.
« Roland est mort et il me colle à la peau. Il s’en est allé, mais il n’a jamais été aussi proche. » (p. 121)
La chouquette c'est la vie, la vraie, celle qui crée des illusions quand on n'en a plus.
J'inspire. J'ai les bras en croix, un caniche qui m'attend pour aller pisser, un trou dans ma chaussette gauche, et toujours aucune perspective d'avenir professionnel. Le gros faisan m'applaudit
Quelqu'un me dérange en plein porno, en plein suspense floridien. Merde alors. Je coupe le son. Je suis surpris car je n'attends aucune visite. Mon père est occupé à observer les taupes et les Martiens, ma mère à tailler le jardin, ma soeur à enterrer son chat, ma vie amoureuse à se cacher dans un no woman's land. Quelqu'un frappe à ma porte en pleine journée. La seule visite que je puisse avoir est celle d'un couple de témoins de Jéhovah venu me dire : "Réveillez-vous ! Jésus est parmi nous !"
C'était un citoyen anonyme et on a tous vécu à côté, au-dessus ou au-dessous de chez lui sans nous douter qu'il passait l'arme à gauche. Personne n'est venu frapper à sa porte. Personne n'a dit : "Salut l'ami !" Personne n'a dit : "T'es mort ou quoi ?" Personne n'est venu récupérer des photos, un baromètre en merisier, un vieux caniche qui pue. On était concentrès sur nos problèmes de poubelles à trier dans une vaste opération d'écocitoyenneté. Roland est parti au ciel. Il s'est fait la malle. Il a dit : "J'me casse." Il a dit : "Bye-bye !" Il a pris ses cliques et ses claques et il a plié bagage. Il a vu la lumière au bout du tunnel. Il a dit : "Il y a quelqu'un ?" il a avancé vers cette incandescence chaude et consolante jusqu'à disparaître dans ce halo. On ne l'a plus jamais revu. (p.23)
A un carrefour de ma vie où j'essaie d'être à la hauteur d'un futur trentenaire, Thierry m' expédie six pieds sous terre.
" Un enfant sans père est semblable à une maison sans toiture ", c'est un proverbe du Cambodge.
Je me heurte à ton silence, fréquent, ordinaire, condescendant. Tu préfères reprendre ton roman, plonger dans une fiction après avoir gâché ma réalité.
"Je ne sais pas définir la terre des sentiments. Je ne peux pas en expliquer les fondements. Ils apparaissent et ils se condensent. Je ne peux pas dire ce qu'il en est mais je peux raconter ce qui n'est plus. Je peux raconter la fissure qui est devenue une brèche qui est devenue un éboulement. Un jour comme ça. Je peux raconter comment je suis mort dans un souffle chaud."P.207