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Critiques de Norman Spinrad (170)
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Les Solariens

" L'espace qui nous sépare des plus proches étoiles est une vaste étendue de néant effrayante."BBC News, le 29/12/20.

"La Terre Mère ! "Terre, le foyer ancestral de l'homme."





Palmer découvrait pour la première fois, "ces mers d'un bleu lumineux, ces mers qui donnaient à la planète un éclat de saphir, ces mers qui étaient le berceau de toute vie."





Mais, Palmer découvrit aussi la trahison des Solariens, (ceux de la Terre) et une "masse de vaisseaux de guerre Douglaari, un mur de vaisseaux sur un diamètre de plusieurs miles." qui ouvrirent le feu.





Pluton explosa, puis les Dougs attaquèrent Neptune, Uranus... Mars, puis la Lune.

-"Mais, ensuite c'est Terre," s'inquièta Palmer. Où sont nos défenses ? Les sanglots étouffaient Palmer, lui et les siens de la Fédération étaient éparpillés dans l'espace, depuis des générations...





"C'était la mort d'une religion, d'un espoir, d'une promesse.

Palmer ne voyait plus qu'une "ruine fumante...un cadavre décomposé dans le vide de l'espace." Terre était morte, volatilisée...





Palmer se retourna contre ses anciens alliés, des menteurs, mais...

La victoire venait de changer de camp, car "la flotte Douglaari était prise au piège !"





Comment Forteresse Sol, a-t-elle réussi l'exploit de battre un ennemi, supérieur en nombre et dirigé par un ordinateur tout puissant?

Les Solariens étaient retranchés dans le système solaire, depuis plus de 300 ans...Le premier livre de Norman Spinrad est une réussite !

Challenge SF multi auteurs.
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Les Années fléaux

Les années fléaux ,c'est un beau titre à mon humble avis .Mais l’auteur est selon moi à manier avec précaution.

Il est capable du meilleur et du moins bon (pas du pire je crois , en effet son style est d'une façon générale très solide , mais il a écrit aussi , des textes « alimentaires « ou commerciaux qui sont cependant de bons moment de SF populaire.

D'autre part il est très politisé , et si cela lui confère une sensibilité remarquable pour animer par le biais de la fiction , certaines réalités et certaines questions sociales , cela peut aussi quelquefois tourner au manifeste politique à peine romancé ( ou grossièrement romancé ) et dans ce cas , il vaut mieux (à mon humble avis très humble ) faire les foires aux légumes, car après tout ,on y trouve aussi des tracts et ils sont gratuits en plus !

Cela dit , quand l'auteur s'y colle , ses textes sont souvent d'une remarquable qualité et les problématiques y sont méticuleusement fouillées .

Ce volume est un recueil en fait , mais la première fois que je l'ai lu , je ne me suit même pas rendu compte tout de suite que c'était un corpus de trois longues nouvelles hum!

Il a fallu que j'arrive au troisième pour atterrir et je ne sais comment cela fut possible ? C'est bien la preuve que je ne suis pas un commentateur fiable d'ailleurs !

Chairs à pavés (puissante formulation ! non ?) traite de la question sociale quand c'est trop tard , quand les écarts « de classes « sont devenus des abysses et qu'ils se sont tellement creusés que le dénuement est sauvagement installé et que les puissants et leurs ouailles s'enferment dans des ghettos fortifiés et quand les chiens sont devenus bons à manger .

L'auteur aborde dans ce texte la question par l'Interland , en choisissant de nous faire arpenter le bitume , les grillages et les paysages urbains aux allures de jungles laissées à l'abandon et livrées à elles-mêmes , par des personnages entre deux mondes et qui sont dans cette situation de par leur statut ou de par la nécessité .

Resitué en contexte culturel états-uniens , je dirais que c'est l'angoisse des classes moyennes de disparaître et le petit frisson que soulève naturellement , l'angoisse de voir se gripper le moteur social que représente rêve américain .

Cependant l'auteur extrapole à peine en fait , car d'une certaine façon ce quotidien est déjà celui de millions d'américains ( des Etats-Unis au brésil ) .

C'est un « beau « groupe de récit cohérents, angoissants et tranquillement dramatiques , bien écrit et suffisamment long. Par ailleurs on n' est pas dans la science-fiction prétexte , c'est bien du futur qu'il s'agit et ce n'est pas un futur de vahinés à l'ombre des cocotiers en fleurs que l'auteur nous propose .

J'aime beaucoup ce texte car si on y sent clairement le dégoût de l'auteur pour les réalités qu'il décrit , l'approche demeure systémique et il apparaît que à un certain stade , il est trop tard et que même la « la révolution et la lucha del pueblo « ne changeront pas grand-chose !

C'est un texte très sympa avec action et sensations qui sont bien au rendez-vous , un bon thriller .

Chroniques de l'âge du fléaux est un récit presque post-apocalyptique ( c'est celui que je préfère ).Il est de très bonne facture .

MST quand tu nous tiens ...Police sexuelle et pandémie , MST hargneuse et absolument incontrôlable , quarantaine , dossier médical systématisé et standardisé .

Big Brother gère l'épidémie et soyez tranquille , car il vous gère aussi par la même occasion .Et vous finirez par comprendre au grés de ces pages que ce n'est pas suffisant de ne pas être d'accord

et qu’il va falloir bouger son popotin , pas d'autres moyens que de s'y coller.

Dans la troisième nouvelle (la vie continue) l'auteur parle de son « exil « à paris ( à l'ombre de Notre Dame ) .

En toute franchise , j'ai décroché là et donc vous m'excuserez de ne pas m'étendre sur ce texte car je ne peux pas dire que je l'ai lu , et de ce fait j'aurais du mal à livrer mon impression honnête .

PS : il y a une préface qui serrait peut-être intéressante , mais à mon humble avis , elle est plus du ressort de la psychanalyse et du psychanalyste que de la géopolitique , donc n'étant pas compétant , je n'en dirais mot !

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Continent perdu

Au XXIII ème siècle, l'Afrique est devenue le maître du monde. Les USA ont subi un revers de médailles assez impressionnant.. leur technologie et leur économie ont sombré. Tout cela est du à la pollution. On ne peut plus vivre à l'air libre, il faut des lunettes et des filtres afin de pouvoir subsister mais surtout avoir une espérance de vie un peu plus longue.

Ryan, le guide indigène (US) organise une visite guidée des monuments de l'âge de l'espace à un groupe de touristes africains.



J'ai trouvé ce court roman très instructif. Montrer les conséquences de la non écologie des pays développés de cette façon est purement génial.. et bien évidemment ce qui découle de ce non respect de la terre est effroyable, sur plusieurs niveau.

Ce roman est très riche pour le nombre de pages qu'il contient. J'ai également trouvé remarquable l'analogie faite entre l'afrique et l'amérique.. cette visite guidée est un peu comme un safari en pleine brousse... et le comportement des participants en dit long.

Bref l'auteur a remis les chose en place et il est d'une logique implacable.



Ce petit livre devrait être d'utilité publique
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Continent perdu

Ecrit au début des années 1970, Norman Spinrad, connu pour être un contestateur et "grande gueule" traduit ici son amour pour et sa critique visant l'Etat américain dans cette novella SF de dénonciation. À cette époque hippie de (fausse) Gloire (le Vietnam) et de (fourbe) Splendeur (...les russes étaient les premiers dans l'espace, non ?), les premiers mouvements se préoccupant de l'environnement pointaient le bout de leur nez...

Et Spinrad, subodorant peut-être un avenir sombre (genre, celui d'aujourd'hui p.e., quand on connaît la production fabuleuse américaine de CO2), imagine une Amérique déchue et effondrée à cause d'une pollution atmosphérique mortelle.



Les US du 23e siècle sont désormais un pays sous-développé, exposant la plus grande poubelle du monde sous d'immenses nappes de smog comme attraction aux touristes africains. Et les habitants du continent africain, en plein essor, accourent pour observer avec une fascination presque malsaine cette (ancienne) société d'immodération déjà dépassée par le déclin.

Les protagonistes de cette histoire, de couleur noire et désormais économiquement avantagés et celui à la peau grisâtre (anciennement "un blanc" mais pollution à obligé...) se trouvent alors dans une situation interversible... et inconfortable, celle qui à travers les siècles est restée immuable : le racisme borné.



Un texte ingénieux, écrit avec verve, laissant s'exprimer alternativement un professeur d'histoire africain et le guide touristique étasunien blafard, qui dépeint un futur en passe de devenir notre présent sur ce ou... un autre Continent.
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La derniere croisière du

Bon , … : voici un texte publié en 1982.

Le quatrième de couverture et la couverture aussi promettaient un espace opéra très attractif bien perdu dans le grand noir très profond et très étoilé.

L'auteur a à son actif des textes absolument de qualité avec entre autre des romans de SF populaire tout à fait distrayants et fonctionnels.

Ce roman a certainement demandé beaucoup de travail à son auteur .La langue est choisie et la caractérisation est très bonne.

Le texte est cependant assez surfait à mon humble avis ,Pas franchement ampoulé mais très chargé et répétitivement pesant. Autrement une préciosité ,pas ridicule mais casse-pieds au minimum ,nimbe ponctuellement ces pages .

Une préciosité pénible à base de vocables étrangers ou d'idiotismes en vo dans le texte pour faire étrange et étranger et maniéré principalement .Ces formulations sont pénibles et en plus elles sont complètement répétitives.

Les aspects technologiques et la mise en œuvre d'un univers autour du voyage spatial sont soignés mais nettement désuets. Volontairement je crois, pour donner une allure rétro à cette œuvre. C'est irrémédiablement dommage et pénible ces tournures stéréotypées, variées et répétitives.

Les relations affectives reposent dans ces pages sur des bases relevant de la très bonne éducation stéréotypée aussi .Elles se déroulent forcement entre gens très bien élevés. On se croirais véritablement en pleine époque victorienne.

Il y a une sorte de cliché autour de la marine et de ses officiers dans ce texte et ce n'est pas un hasard car historiquement il y a un lien très fort entre le space opera et le thème des récits de marine et ceux de de haute mer.

Il y a quelques belles phrases à pécher au fil des pages mais ce n'est pas un bon roman pour adulte.

Sinon la couverture est fabuleuse et elle est le reflet de toute une période en iconographie dans le genre SF.

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Les Solariens

L'humanité est ici, engagée dans une sorte de guerre perpétuelle contre une civilisation extra-terrestre implacable.

Les moyens militaires de la société humaine rependue dans l'espace ,sont énormes mais l'ennemi est totalement non communicant et ses ressources sont inépuisables et intégralement dédiées à ce conflit impitoyable .

La guerre dure depuis des siècles et tous les scénarios prévisionnels chroniquent la défaite des hommes et pronostiquent leur disparition inéluctable ,même si c'est à longue échéance.

Un rameau perdu de l'humanité se portera au secours de la fédération avec des moyens modestes mais nanti d'un plan d'intervention aussi original que risqué.

Il est impossible d'entrer dans les détails car cela reviendrait à « spoiler « .

En effet une grande partie du roman repose sur le dévoilement progressif de cette stratégie qui aura un impact décisif sur le final imprévisible du roman.

C'est un roman bien écrit et ce n'est pas étonnant considérant le nom de l'auteur ..

Les thèses du texte ne sont pas militaristes et d'ailleurs, ce n'est pas étonnant non plus ,si on se réfère à l'auteur qui est politiquent libéral.

Ces extra-terrestres sont impitoyables et assez mystérieux une bonne partie du roman ,mais l'auteur ne les présentent pas comme de gros méchants sanguinaires.

En fait et c'est intéressant , car leur implication dans ce conflit découle grandement et résulte quasiment de leur nature ,ce qui dispense au lecteur le manichéisme et le simplisme.

Personnellement, j'ai trouvé cet aspect des choses assez sympathique même si c'est certainement peut-être insuffisamment développé ..

C'est un texte court mais équilibré ,assez réussi et c'est une bonne distraction pour les amateurs.

Sympa en fait même si rien d'absolument original ou novateur ...

Ps : Sauf erreur de ma part, il s'agit du premier roman de Norman Spinrad

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Grève infernale

" Je suis le fondateur et le président de l'Union des travailleurs de l'Enfer, et je suis mandaté par la base pour présenter nos revendications." Jimmy arrive en Enfer et ils trouvent que l'organisation assez chaotique mérite des ajustements. Il décide de liguer les démons à sa cause ... Satan y voit enfin le moyen de bénéficier du libre arbitre longtemps refusé par Dieu. Mais quelles revendications peut on soulever en Enfer?

Nouvelle originale et amusante avec un fond de réflexion sur l'économie actuelle, plus explicite grâce au petit essai, qui suit la Nouvelle.
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Continent perdu

Il en faut du talent pour parvenir à faire passer des messages sociétaux au sein d’une histoire courte, tout en préservant une lecture agréable. Norman Spinrad le possède sans conteste.



L’auteur imagine des États-Unis d’Amérique tombés de leur piédestal, asphyxiés par leur propre progrès et dans lesquels les habitants ont été contraints, pour gagner leur croûte, de se transformer en guides touristiques pour les riches et méprisants Africains désormais au sommet de la chaine de puissance, un peu comme les Égyptiens ou les Grecs de nos jours.



Norman Spinrad fait claquer dans l’esprit des visions superbes et effrayantes des ruines de New York qui s’y impriment durablement. J’adorerais voir cela au cinéma. On prend en pleine poire ce monde détruit à l’atmosphère létale, et la perspective qu’en donne les Africains du XXIIIème siècle – ces Américains étaient des dieux et des fous – démontre que nous vivons dans un monde de dingues capable de s’autodétruire à force de vouloir renforcer son confort et la maîtrise de son environnement.



En peu de pages, l’auteur parvient à installer les grandes lignes de son futur, suffisamment pour rendre son histoire crédible. Son Afrique dominante n’est pas très exotique – elle a seulement repris le modèle des USA modernes, avec ses touristes, ses carrières universitaires et sa certitude d’être tellement au-dessus des autres peuples – mais cela évite la dispersion du récit. Le portrait est délicieux. Tellement crédible et surprenante à la fois est cette inversion des préjugés raciaux, l’Américain Blanc victime d’un complexe d’infériorité et nostalgique de son lumineux passé et l’Africain Noir d’origine américaine incapable d’oublier son passé d’esclave et profondément raciste envers les « p’tits blancs » !



Quarante ans après l’écriture de la novella, on pourrait dire que les USA (avec l’Europe) ont compris le message à temps, en établissant des normes antipollution toujours plus sévères qui ont limité la casse (le problème se reportant sur les gaz à effet de serre dont Spinrad ne parle pas). Ce sont finalement les nations émergentes qui, courant pour atteindre le même niveau de confort que nous autres, risquent de s’asphyxier dans leurs propres gaz toxiques.



J’ai donc trouvé géniale cette Lecture Commune d’octobre du Club Imaginaire (Pub, héhé !). Je crains toujours un peu la déprime lorsque j’entre dans un monde post-apocalyptique. Ici, pas du tout. La civilisation de ce futur a survécu ; elle s’est simplement déplacée géographiquement. Cette novella me permet également de découvrir la collection Dyschroniques des éditions Le Passager Clandestin, que je revisiterai souvent, c’est certain.
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Bleue comme une orange

Une sacrée ballade dans un paris tropical ...



J'ai quelquefois du mal avec Spinrad ( un auteur américain qui vit en exil à paris devant notre dame ) ...

Il est parfois entre le commercial racoleur ou le trop politisé frisant légèrement la caricature ou la farce sérieuse un peu grosse , ou bien à fond en train de beugler dans un tiers-mondisme pathétique .

Un peu comme un taureau en rut dans un prés de Normandie . Mais pas toujours , il affiche une production littéraire de SF , protéiforme et souvent assez neutre idéologiquement .



Cependant il écrit bien et ses personnages sont convaincants et ses univers sont souvent saisissants et solides . Il affiche un sens éprouvé de l'intrigue , de la mise en scène et dans le cas de ce roman :

dans la mise en place d'un univers tangible , saisissant et effarant.



Dans ce bouquin la Seine ressemble plus à l'amazone qu'au fleuve que nous connaissons ..

Paris est une ville tropicale et les crocodiles ne sont plus confinés au zoo de Vincennes .

La ville lumière héberge une conférence sur le climat alors que la terre est au bord de bouleversements climatiques irréversibles et mortels ( rien moins que la condition de venus ! ) .

L'économie et le politique sont dominés par de grands cartels internationaux qui ne sont pas nécessairement occidentaux .

Avec des populations paupérisées et fragilisées ( donc dureté et âpreté ) .

Bref : des drames , de la corruption , des rivalités politiques locales et internationales , du sang , du crime organisé à grande échelle , des services secrets .

Cette conférence est donc le lieu de tous les enjeux et dangers avec des modélisations du climat et les répercussions économico- géopolitiques .



Sinon pour ce qui est du refroidissement de la planète : qui fait quoi ? et comment ? et à quel prix ? et même les mafias s’impliquent …. Il faudra bien assurer la sécurité de tout ce gratin et de tous ces malfaiteurs et agents de renseignement .



Le contexte technologique du bouquin et les aspects prospectifs sont vraiment pas mal . Une réussite sur toute la ligne en fait que cette réflexion climatique et politique de SF , concernant un avenir assez proche .

Un thriller ( non dénué d'humour ) sur fond d'apocalypse annoncée et bien avancée .



Un incontournable roman SF pur jus : Bleue comme une orange

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Les fortunes de l'espace

L’enfant de la fortune .

Un Spinrad truculent , coquin et gourmand …..



Comment ? mais bien sûr que un roman de Spinrad , peut être tout cela en même temps …



Dans cet univers , c'est vraiment super , parce que on peut faire tout ce dont on a envie et puis quand on a enfin réussi à acquérir un peu de maturité , il y a des carrières fabuleuses qui s'offrent à vous !

Par exemple votre futur métier pourrait consister à donner du plaisir sexuel très pointu aux gens , qui le souhaite ou bien qui en ont besoin . .



Dans cette société à l'échelle de la galaxie , le corps social et les parents pensent ( à juste titre ) que les voyages sont indispensables pour acquérir équilibre et épanouissement et par-dessus tout , pour les jeunes : Ils sont indispensables pour acquérir l'aptitude à se sociabiliser correctement .



Alors si votre fille est certaine qu'elle souhaite passer sa vie à donner du plaisir aux gens qui le souhaitent ou à ceux qui en ont besoin , alors autant qu'elle parte pour se développer et se mettre à l'épreuve du vaste univers avec ses connaissances pratiques , dans ce métier très agréable et bien vu socialement .

La personnalité du personnage principal est au cœur du thème , car le lecteur comprendra vite que son principal outil de travail , c'est : elle-même !



Il faut dire que cette jeune fille est très sympathique ( vraiment ) et qu'elle jette un regard très indulgent et rusé sur tous ceux qui pour une raison ou pour une autre cherchent à lui mettre des bâtons dans les roues.

J'ai bien aimé aussi le soin qu'elle mettait à joindre l'utile à l'agréable .



Elle est très philosophe et elle a emporté avec elle tout son matériel ( y compris tantrique ) pour pouvoir pratiquer son savant et éminemment métier aux techniques très élaborées , Ainsi elle peut également prendre en charge bénévolement son futur petit ami . C’est plutôt un intellectuel , mais très en vue , qui a plein d'idées dans la tête et incontestablement du talent aussi , mais qui oublie parfois des choses essentielles et notamment le fait qu'il est très mignon , notre amie tentera de lui rappeler cette donnée de base , dans son intérêt désintéressé pour ce jeune homme ..

Ce n'est d'ailleurs pas si mal cette tendance qui est la sienne , car finalement notre héroïne ne pourra que mieux le surprendre ( tout à fait à l'improviste bien sûr ) ...



Ce roman est un long et un bon moment de franche rigolade pour les adultes comme pour les plus jeunes , d'ailleurs c'était tellement agréable que l'auteur a eu un peu de mal à s'arrêter et il aurait à mon humble avis , mieux valu faire un peu plus court , ( un peu ) …



L'auteur a énormément soigné l'univers et ses personnages , de ce fait ce roman affiche beaucoup de présence et il est de surcroit plein d'une délicieuse ironie légèrement désabusée , car notre héroïne est certaine que rien ne peut lui résister . Cependant il vous faut admettre qu'elle est très compétente et qu'elle a énormément de talent . De plus elle sait parfaitement que l'on ne cesse jamais d'apprendre ...



C'est drôle , c'est édifiant , un plaisir de petite balade dans le futur et dans les étoiles en compagnie de gens très sympathiques .



Ce roman date de 1985 et son style est très contemporain , on est d'ailleurs loin de pouvoir se dire que certaines de ces propositions ne nous feraient pas de mal dans le plus proche futur possible ... !

Par exemple , ce genre de professionnels feraient le plus grand bien de nos jours , aux handicapés entre autres , car d’après vous ? Est-il légitime d’exclure tout un pan de l’humanité des plaisirs du pieux , à cause de « pieuseries » , bien-pensantes , venant de gens qui s’évertuent finalement à monopoliser le point G , très égoïstement , c’est inadmissible les monopôles non ?



Bon enfin … à vous de voir … .

Bref : Le contraire de la dystopie sans que cela soit l'utopie pour autant .

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Police du peuple

Comment la Nouvelle-Orléans est-elle devenue la capitale de l'Etat libre de Louisiane en s'appuyant sur la Police du Peuple et l'improbable alliance d'un flic noir du ghetto, d'un propriétaire de bordel et d'une reine vaudou? Vous le saurez en lisant cette remarquable uchronie (légère) dans laquelle Norman Spinrad dissèque avec un scalpel enduit au vitriol les rouages de la politique américaine.

Katrina a laminé la Louisiane, et la grande Déflation qui a suivi a fini de l'anéantir. Les maigres efforts des pouvoirs publics se sont portés sur la zone touristique du French Quarter, poumon économique de la ville et sur un Carnaval d'opérette pour touristes en quête de sensations fortes. Le reste de l'Etat, qui n'a rien plus rien à envier à l'ancien royaume de Barataria de feu Jean Lafitte, croupit dans des eaux saumâtres, gangréné par la misère et la violence.

Quand le policier Luke Martin, qui a réussi à sortir de ce No Man's Land grâce à un diplôme du Lycée Brad Pitt doit faire appliquer son propre avis d'expulsion, la machine s'emballe.



La Nouvelle-Orléans a toujours été un aimant à renégats, pirates et autres trafiquants. La Grosse Facile, la Pécheresse, est l'épine dans le pied des fondus de la Bible et de la gâchette. Que Marylou Boudreau, auto-proclamée réincarnation de Marie Laveau, devienne, après une rencontre fortuite avec Papa Legba, le réceptacle de tout le panthéon vaudou, et une star de télévision régionale sous le nom de "Mama Legba et sa Troupe surnaturelle", passe encore. Mais que le N.O.P.D., une des pires polices du pays, Gang Suprême des Marais, qui fait des cartons en hydroglisseur, se pique de devenir la "Police du Peuple" et refuse d'appliquer les mandats d'expulsion, trop c'est trop. Les élections approchent et il est temps de faire le ménage dans la Big Easy.

"Si vous excitez suffisamment les ploucs, les pauvres blancs et les fondamentalistes de tous poils contre La Nouvelle-Orléans, la ville sans Dieu Athée, ils ne remarqueront sans doute pas que les Pouvoirs en Place qui saisissent leurs fermes et leurs maisons, vous tiennent vous aussi par les couilles et vous pourrez peut-être embobiner une fois de plus les péquenots pour qu'ils votent républicains contre ce qui est de toute évidence leur propre intérêt."



Police du peuple ( Police State dans le texte) est une critique féroce, brillante, drôle et salutaire de l'appareil politique américain sclérosé par l'argent,les intérêts économiques, l'hypocrisie et la bêtise abyssale. Dans cette politique fiction, le temps du récit colle si près à la réalité, l'événement divergent est si ténu, que l'on navigue à vue ..., ici le fantôme de Huey Long, là la gestion de Katrina par les instances fédérales et locales, là encore les déclarations de Mitch Landrieu sur la police de la Nouvelle-Orléans,... La voix de Spinrad s'élève, lucide et singulière, mêlant émeutes, désobéissance civile et incroyable appétit de vivre, rendant au Carnaval sa fonction cathartique le tout dans un rythme échevelé.

Je voterai désormais Spinrad, que j'avais toujours hésité à lire à cause de "l'étiquetage" S.F, qui a eu l'idée géniale de transposer son récit dans un état unique, de par sa situation géographique et son héritage historique et culturel. "De gustibus non disputandum", comme le dit si bien Jean-Baptiste Lafitte, le sale rat des Marais.

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Rêve de fer

J'en ai sacrément bavé pour rédiger cette chronique, qui évidemment n'engage que moi... On m'a toujours présenté "Rêve de Fer" de Norman Spinrad comme un chef-d'oeuvre incontesté de l'uchronie, en plus d'être un ouvrage incontournable de la Science-Fiction. Je vais être cash, donc une fois de plus je ne me vais pas me faire des amis avec cette critique : personnellement, je l'ai trouvé inintéressant en plus d'être purgesque. Déjà difficile d'entrer dans une oeuvre conçue pour faire la polémique sans appartenir à l'époque et la société de celui qu'il l'a écrit. Ensuite j'ai du mal avec les résistants de 1946 : c'est beaucoup plus facile de critique le nazisme dans les années 1970 que dans les années 1930, et de toutes les manières ici Norman Spinrad n'est pas Berthold Brecht donc fin du rêve (de fer).

Pourtant l'idée de départ est séduisante : réaliser dans un emboîtement littéraire postmoderne un pamphlet contre les idées suprématiste (sauf que son éditeur Michael Moorcock avait déjà fait cela, et en plus fin, en plus court, et en plus simple, bref en mieux, d'ailleurs il avait écrit son cycle post-apo "Hawkmoon" juste avant... d'ailleurs on y retrouve les rares bonnes idées de son roman, sûrement un hasard ^^)





Dans sommes dans un univers uchronique dans lequel Adolf Hitler a émigré aux États-Unis au lieu de la République de Weimar, et il a mis ses talents d'artistes au service des éditeurs new-yorkais à la grande époque des pulps, comme illustrateur d'abord, comme auteur ensuite. Nous lisons ce qui est censément être son chef-d'oeuvre, « Le Seigneur du Svastika » sorti en 1951 qui aurait rencontré un immense succès auprès des lecteurs et des critiques au point de remporter le Prix Hugo en 1954 : ni le titre ni la date ne sont innocents, puisqu'il ont été soufflés à l'auteur par son éditeur Michael Moorcock (car comme chacun doit le savoir Michael Moorcock hait viscéralement tout ce qui touche de loin ou de près à J.R.R Tolkien). L'idée c'est que l'hitlermania aurait remplacé la tolkinenmania parce que l'oeuvre aurait répondu aux besoins d'un public avide d'idées d'extrême-droite face aux idées d'extrême-gauche véhiculée par une l'URSS première puissance mondiale...



Dans la 1ère partie on suit l'arrivé de Feric Jaggar dans la Grand République de Heldon, qui ressemble à n'importe quel barbare arrivant dans un pays civilisé, ou n'importe quel représentant du lumpenprolétariat arrivant dans un pays uberrich. Sauf que tout est vu à travers le prisme d'un racisme primaire et primale : tout ce qui est WASP est beau, propre, ordonné, et tout ce qui ne l'est pas est moche, sale, chaotique... le Gary Stu d'Adolf Hilter ne doute pas un instant de son bon droit et de sa destinée manifeste, trouvant rapidement à qui parler suprématisme en bonne société et faisant d'une bande de loubards suprématistes ses premiers partisans. Sauf que la manière dont le chef des Hells Angels lui fait allégeance ressemble furieusement à une scène de cul gay (d'ailleurs on fait bien comprendre que est le love-interest homo-érotique de Feric Jaggar donc le fantasme d'Adolf Hitler)...

On aurait pu avoir une critique de l'American Dream, un détournement et une déconstruction de la quête du Héros aux mille et un visage, avec un Roi Arthur national-socialiste pour se moquer de l'élu qui doit récupérer un artefact magique et accomplir la prophétie... Oui mais non, Norman Spinrad se contente d'une farce grinçante ni drôle ni intelligente !



Dans la 2e partie on suit l'ascension de Feric Jaggar qui après avoir transformer un club de brasserie en parti politique militarisé et fanatisé part à la conquête d'Heldon. C'est donc sans surprise qu'on retrouve Bogel / Joseph Goebbels, Waffing / Hermann Göring, Remler / Heinrich Himmler, Best / Rudolf Hess et tout la clique nazie IRL et on retrouve la brutalisation de la politique, l'embrigadement de la société, la Nuit des Longs Couteaux (qui s'attarde sur la trahison du love-interest homo-érotique du Gary Stu d'Adolf Hitler), les Lois de Nuremberg, la Nuit de Cristal, le réarmement et tutti quanti...

Le Führer en tournée dans tout le pays est fasciné par les mass médias et organise de belles chorégraphies militaires, avant d'agiter son symbole phallique en beuglant quelques diatribes haineuses et tout le monde tombe à ses pieds. On aurait pu avoir une réflexion sur l'utilisation des médias de masse pour manipuler les masses (surtout à l'époque de Tricky Nixon), sur les rassemblements de foules destiner à dissoudre les individualités, sur l'apathie puis la complicité des autorités qui laissent faire passages à tabac, ratonnades et pogroms en bonnes et dues formes (surtout à une époque où la droite américaine se radicalisait fortement et rapidement pour accouche du néoconservatisme), ou sur le gros délire illuminati (qui aurait pu donner lieu à une chouette hommage à Philip K. Dick)… Oui mais non, Norman Spinrad se contente d'une farce grinçante ni drôle ni intelligente !



La 3e partie est une parodie de WWII qui se résume à un Drang Nach Osten basique et linéaire qui n'en fini plus, alors qu'on passe du début de l'âge du pétrole à l'aboutissement de la conquête de l'espace en quelques mois… On est dans la blitzkrieg de plus en plus grotesque, et sur le Front Est on suit bêtement Feric Jaggar menant ses troupes contres des hordes de mutants de plus en plus grands, de plus en plus stupides, de plus en plus affreux, mais surtout de plus en plus nombreux, en moto, en half-track, en char d'assaut ou en bombardier... Dès qu'il y a un soupçon de résistance il tranche dans le vif avec son Commandeur d'Acier et c'est réglé, dès qu'il y a un soupçon de problème il trouve immédiatement une idée géniale et c'est réglé.... Donc au final c'est une longue suite de massacres, avec exfiltration des purhommes viables pour la cause et élimination des populations métisses et mutantes dans des camps de la mort. Tout est conçu pour épouvanter un lectorat fictif, et pour dégoûter et écoeurer un lectorat réel : dans les deux cas c'est réaliser à grand renforts de descriptions lovecraftiennes. La marche triomphale autocentrée du Führer fantasmé n'est interrompue que par quelques interludes sur Best nouvel love interest homoérotique de l'auteur uchronique, sur les rapports succincts de ses subordonnées consacrés à la mise au pas des nations conquises et sur leur intégration à l'espace vital du Nouvel Âge, ou les beuveries qui suivent les victoires des Soldats du Svastilka dans les ruines des villes qu'ils ont détruites...

On aurait pu avoir une réflexion sur Feric Jaggar qui s'insurge sur la lobotomisation des hordes mutantes alors que ses hordes de purhommes sont toutes aussi lobotomisées, sur les guerres d'anéantissements d'autant plus que pas mal de scènes sont des parodies de films de guerre hollywoodiens ou d'événements ayant eu lieu IRL durant la Guerre du Vietnam, ou sur l'équilibre de la terreur et l'apocalypse nucléaire qui aurait eu lieu s'il était rompu… Oui mais non, Norman Spinrad se contente d'une farce grinçante ni drôle ni intelligente !



Il y a un 4e acte assez bref







Bref, l'auteur transforme une bonne nouvelle en roman long, lent et chiant... Imbuvable sur la forme et nauséabond sur le fond (ou l'inverse, c'est comme vous voulez), mais cela fait partie de l'exercice de style puisque qu'on se retrouve rapidement à lire un "Mein Kampf" SFFF (et pour avoir lu ce torchon, c'est vraiment ça) : donc pas une page sans volonté raciale, pureté génétique, croix gammée, uniformes noirs, capes vermeilles, saluts du Parti, défilés au pas de l'oie, etc. On a rapidement des hauts de coeur car comme dans les films gore qui naissent à cette époque on mise tout sur une surenchère de violence gratuite : bidonvilles puants, caniveaux déliquescents, égouts génétiques, métis bavant, hybrides urinant et mutants déféquant, avant une longue suite de crânes écrasés et de corps démembrés uniquement interrompue par les acclamations et les célébrations des SS (Soldats du Svastika). Les prescripteurs d'opinion déclarent qu'il s'agit en fait d'un exercice de style brillamment réussi car Norman Spinard aurait écrit son roman comme l'aurait écrit un mauvais écrivain pensant encore en allemand au lieu d'écrire en anglais... Mouais, super... Il aurait pu faire un effort et écrire un roman SFFF comme on l'aurait écrit quelqu'un des année 1950 pour être raccord et pas on comme quelqu'un l'aurait écrit dans les années 1970 (ben oui, par exemple le post-apo ce n'est pas la came de l'Âge d'Or mais celle de la New Wave ^^).

On peut parodier, combattre des idées suprémacistes en parodiant ceux qui les émettent et ceux qui les reçoivent, mais avec finesse et profondeur ce qui n'est absolument pas le cas ici (ce que fit par exemple son éditeur Michael Moorcock dans son "Hypercycle du Multivers". J'ose espérer qu'ici l'auteur prêche le faux pour dire le vrai et que le reste de la bibliographie de l'auteur est d'une autre trempe sinon les inquisiteurs culturels, les commissaires culturels et les prescripteurs d'opinion qui l'ont porté aux nues vont m'entendre et pas qu'un peu hein !!! Et je n'oublie pas la préface peu inspirée de Roland C. Wagner qui se reconnaît dans l'auteur babyboomer et épouse ses points de vue sans trop de recul, donc il nous explique pas mal de choses sexe / drogue / Rock'n'Roll qui seraient au minimum largement à nuancer voire à débattre au lieu de citer bêtement le triste sire Alain Dorépire (alias « je vaux mieux que tout le monde donc je chie sur tout le monde »)... Genre il nous explique que personne ne peut mal interpréter la farce grinçante de son collègue : « je ne vois pas comment un individu sain d'esprit pourrait lire le Seigneur du Svastika au premier degré, et encore moins adhérer aux convictions nauséabondes de ses protagonistes »... Mdr : le roman roman avait été interdit pour apologie du nazisme en RFA, et suspecté du même délit dans pas mal d'autres pays. Il a du se justifier à posteriori pour clarifier son propos, mais visiblement cela n'a puisque son roman fait toujours partie des lectures recommandés du parti néonazi américain... Soupirs...



La fausse postface qui est justement censé coupercourt aux critiques et aux mauvaises interprétation est encore pire que le reste puisque qu'elle mêle si intimement 1er, 2e et énième degré qu'il est impossible d'en tirer quoi que ce soit. A travers les propos d'Homer Whipple il dépeint son Adolf Hitler uchronique comme un désaxé syphilitique coincé entre homosexualité refoulée et séborrhophobie manifeste : il est clair qu'il veut le scalp d'H.P. Lovecraft (et c'est mal fait parce que jamais ce dernier n'aura pu supporter de vivre dans la ville cosmopolite de New York). Donc au final Hitler était fou, les SS étaient des monstres, et le nazisme c'était pas bien... Waouh bravo la profondeur intellectuelle ! Et passé un cap on peut penser que le gros délire cuir / moustache écrit à la grande époque du cuir / moustache c'est quand même pas très loin de l'homophobie primaire...

https://www.youtube.com/watch?v=nF35_bqqU-E

Et pour ne rien gâcher il se lance en parallèle sur un dézinguage de la « SFFF commerciale », en partant d'un pseudo analyse freudienne de mes couilles : le cape et épée n'est que phallisme, la Fantasy n'est que suprématisme, la SF n'est qu'impérialisme, et les trois ne sont que sexisme... Waouh bravo la profondeur intellectuelle ! Son idée, déjà développée dans le visionnaire "Jack Barron et l'Éternité" est le contrôle des populations par les mass médias, et ici il explique qu'il suffit de flatter les bas instincts de la plèbe pour lui faire gober n'importe quoi. Déjà, il scie la branche sur laquelle il est assis : sans « SFFF commerciale » (c'est-à-dire une littérature populaire accessible à tous et à toutes), pas de public, donc personne pour acheter ses romans et lui laisser le temps de chier dessus... Ensuite il considère qu'il suffit d'être intelligent et cultivé pour être immunisé au idées nauséabonde du suprématisme et du totalitarisme : personne ne nie les dégâts incommensurables provoquée par l'ignorance et la peur qui en résulte, mais s'il y a bien une chose que L Histoire a prouvé par A + B c'est que cela n'a jamais été vrai ! Pour filer la métaphore nationale-socialiste, les caciques du NSDAP était loin d'être des incultes et des illettrés, et l'Allemagne de 1946 n'a pas été purgée comme annoncée par les Alliés parce que 90% des élites que Norman Spinrad jugent au-delà de tout ce merdier étaient acquises au nazisme, et c'est pour la même raison que personne ne fait la sociologie de la collaboration en France : on y retrouve tout le who's who de la bourgeoisie et de l'establishment de l'époque... Enfin pourquoi dézinguer la production culturelle d'une époque, sans incriminer l'époque qui lui a donné naissance ? pourquoi incriminer les troufions sans incriminer les officiers qui leurs ont donné des ordres (impression de déjà vu pour tout ceux qui ont eu vent des résultats des Procès de Nuremberg et de Tokyo) ?

Norman Spinrad et ses groupies tirent ainsi à boulet rouges sur les affreux fachos lauréats du Prix Hugo, mais moi au lieu de suivre aveuglement la doxa des bobos hipsters j'ai lu A. E. van Vogt, Isaac Asimov, Robert A. Heinlein, Ray Bradbury, Fritz Leiber, James Blish, Philip K. Dick, Frank Herbert, Roger Zelazny, Ursula K. le Guin, Larry Niven, Philip José Farmer… Donc si Norman Spinrad a vu chez eux un horrible crypto-nazisme, il ne vaut pas mieux que la caricature d'Adolf Hitler dont il s'est moqué... Est-ce que tout cela a été soufflé à l'auteur par son éditeur Michael Moorcock qui hait viscéralement tout ce qui touche de près ou de loin à "Amazing Stories" et "Astounding Stories" (sur le coup il est schizophrène car s'ils ont édité tous les auteurs qu'il détestait, ils ont aussi édité tous les auteurs qu'il a adoré ^^)





PS: Quant à tous ceux qui ont pris tout cela au 1er degré pour les conforter dans les préjugés que la SFFF serait intrinsèquement nazie, ce n'est même pas ridicule ou pathétique c'est juste complètement WTF : c'est du genre Hitler aimait Wagner, Wagner c'est de la musique classique donc la musique classique est logiquement nazie et tous ceux qui aiment la musique classique sont forcément nazis... Waouh la profondeur intellectuelle dont ces derniers se réclament tout le temps !
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Continent perdu

J'ai beaucoup apprécié ce court récit, qui nous prédit un avenir des plus sombres si nous continuons à nous comporter comme des imbéciles à grande échelle.



Alors oui c'est visionnaire, mais finalement, avec les explications à la fin de ce petit bouquin (qui rendent cette collection encore plus intéressante ce me semble), relativement logique. La science-fiction, nous en discutions je ne sais plus où, c'est en gros des auteurs qui développent après "et si...". Ici, en fait, ce serait plutôt un "voyez où nous allons tout droit"... Parce que finalement, quand on voit les citadins chinois avec leurs masques, on n'en est guère loin. Le hic ici, c'est que j'ai du mal à croire que des nuages toxiques puissent rester sur place (ça me rappelle toujours Tchernobyl et l'histoire du nuage radioactif qui passe pas les frontières françaises, mouahaha, rire cynique), c'est un un peu ce que je reprocherais à ce bouquin.



L'histoire est courte, donc évidemment il ne peut s'y développer un récit à une échelle plus grande, mais c'est presque dommage.



A part ça : c'est bon. Les descriptions durant la visite de New-York en ruine sont saisissantes, les caractères des personnages affirmés, quoi qu'assez caricaturaux, avec le prof fasciné par son sujet d'études, le pater familias sage et calme, l'excité haineux et revanchard, le cupide au dernier degré... J'oubliais les fils à papa mais ils n'ont pas grande importance dans l'histoire.



Ce que j'ai préféré, ce sont les remarques très pertinentes et fondées sur les hommes de "l'Age de l'Espace", c'est à dire nous : en gros "comment peut-on être aussi intelligents, et aussi cons en même temps". Désespérants. Parce que je me dis souvent la même chose, du coup, même si c'est cynique, j'ai beaucoup aimé cette novella. Parce que c'est cynique... Et parce que Spinrad, que je ne connais pas bien, est sans le moindre doute un humaniste éclairé et lucide.



Je pense que bien d'autres de ses bouquins vont atterrir dans ma PAL ! Je n'ai pas un coup de cœur pour le bouquin, qui manque un peu d'épaisseur à mon goût, mais un coup de cœur pour l'auteur, lol !
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Continent perdu

Je connais finalement peu l’œuvre de Spinrad. J'avais adoré l'énergisant "Police du peuple", j'avais beaucoup aimé "les années fléaux" (enfin 2 nouvelles sur 3, la dernière était insupportable). J'avais été séduite par le mélange efficace et bien dosé entre propos engagé et divertissement. "Continent perdu" se place dans cette même veine.

Avec ce récit post-apocalyptique, Spinrad réussit l'exploit d'évoquer en à peine 115 pages un futur angoissant et un présent pétri d'injustices.



Sur le versant de la menace de catastrophe écologique, Spinrad se montre particulièrement convaincant et très visionnaire. On a du mal à croire que "continent perdu" a été écrit en 70. Le récit de Spinrad est plus que jamais d'actualité. L'auteur pointe ici du doigt l'absurdité de l'arrogance des pays riches et développés qui ont su, croient-ils, dompter la nature, la maîtriser. Ils l'ont tant maltraitée, oubliant qu'ils avaient besoin d'elle. Ceux-là pourraient bien subir les terribles conséquences de leur vanité. La visite guidée d'une mégalopole dévastée est saisissante. Le peuple du métro m'a fait penser à une des nouvelles du recueil "les années fléaux" du même Spinard. Cette image de ville dévastée, désertée, où les derniers Humains ont dû se réfugier sous terre et ont quelque peu dégénéré semble être une obsession chez Spinrad. L'auteur en profite également, à travers ces personnages, à dénoncer la société de consommation. Ces êtres qui reproduisent machinalement, par habitude, des gestes représentatifs du consumérisme de l'ancienne civilisation, gestes qui n'ont plus lieu d'être, m'ont un peu rappelé les zombies de Romero qui erraient dans le centre commercial.



Outre la menace écologique qui plane sur notre futur, Spinrad nous parle aussi du monde actuel (même si le texte a été écrit en 70, rien n'a changé depuis). L'auteur dénonce le comportement de la puissante Amérique vis à vis de l'actuel Tiers-Monde. Mais pour ce faire, il utilise un procédé efficace et audacieux : l'inversion des rapports de domination. Dans le récit de Spinrad, la défunte Amérique subit la violence, les railleries et le mépris de la toute-puissante Afrique. Cette inversion des rôles met astucieusement en lumière l'absurdité et l'iniquité du sentiment de supériorité des grandes puissances actuelles envers les pays en voie de développement.



L'engagement et la pertinence du propos alliés à un sens du rythme efficace et à une plume de qualité font décidément de Spinrad un auteur passionnant à lire.



Challenge Petits plaisirs 2016 - 43
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L'enfant de la fortune

Un Spinrad truculent , coquin et gourmand !

Comment ? mais bien sûr que un Spinrad peut-être tout cela en même temps !

Dans cet univers , c'est vraiment super , parce que on peut faire tout ce dont on a envie et puis quand on a enfin réussi à acquérir un peu de maturité , il y a des carrières fabuleuses qui s'offrent à vous !

Par exemple votre futur métier pourrait consister à donner du plaisir sexuel très pointu aux gens qui en on besoin.

Dans cette société à l'échelle de la galaxie , la société et les parents pensent ( à juste titre ) que les voyages sont indispensables pour acquérir équilibre et épanouissement et par-dessus tout l'aptitude à se sociabiliser correctement .



Alors si votre fille est certaine qu'elle souhaite passer sa vie à donner du plaisir aux gens qui le souhaitent ou à ceux qui en ont besoin , alors autant qu'elle parte pour se développer et mettre à l'épreuve du vaste univers ses connaissances pratiques dans ce métier très agréable et bien vu socialement .

Sa personnalité est au coeur du thème , car le lecteur comprendra vite que son principal outil de travail , c'est : elle-même !



Il faut dire que cette jeune fille est très sympathique (vraiment ) et qu'elle jette un regard très indulgent et rusé sur tous ceux qui pour une raison ou pour une autre ,cherchent à lui mettre des bâtons dans les roues.



J'ai bien aimé aussi le soin qu'elle mettait à joindre l'utile à l'agréable .

Elle est très philosophe et elle a emporté tout son matériel ( y compris tantrique ) pour pouvoir pratiquer son Art ,savant et éminemment technique , decidement plus que : métier .

Elle aura la bonté de prendre en charge , bénévolement , son futur petit ami qui est lui plutôt un intellectuel très en vue , qui a plein d'idées dans la tête et incontestablement du talent aussi , mais qui oublie parfois les choses essentielles et notamment le fait qu'il est très mignon . Ce n'est d'ailleurs pas si mal cette tendance qui est la sienne , car finalement notre héroïne ne pourra que mieux le surprendre (tout à fait à l'improviste bien sûr ) ...



Ce roman est un long et un bon moment de franche rigolade pour les adultes comme pour les plus jeunes , d'ailleurs c'était tellement agréable que l'auteur a eu un peu de mal à s'arrêter et il aurait à mon humble avis , mieux valu faire un peu plus court ( un peu ) !



L'auteur a énormément soigné l'univers et ses personnages , de ce fait ce roman affiche beaucoup de présence et il est de surcroit plein d'une délicieuse ironie légèrement désabusée ( une fausse naïveté , en fait ) car notre héroïne est certaine que rien ne peut lui résister . Mais il faut avouer qu'elle est très compétente et qu'elle a énormément de talent .

De plus elle sait parfaitement que l'on ne cesse jamais d'apprendre .



C'est drôle , c'est édifiant , un plaisir de petite balade dans le futur et dans les étoiles en compagnie de gens très sympathiques et d'ailleurs signalons que la couverture tient ses promesses .



Ce roman date de 1985 et son style est très contemporain , on est d'ailleurs loin de pouvoir se dire que certaines de ces propositions ne nous feraient pas de mal dans le plus proche futur possible . !

Pensez un peu à toutes ces personnes handicapées qui restent avec pour seul réconfort la lecture du Kamasutra et la vigueur de leur imagination à défaut d'une autre vigueur .



Le contraire de la dystopie ce texte , sans que cela soit l'utopie pour autant , et surtout sans se poser en farce grivoise bien lourde .

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Rêve de fer

Ce n’est pas évident d’entrer dans la bibliographie de Norman Spinrad : entre ses fables « sex et rock’n’roll » et ses récits d’anticipation sociale, il n’y a pas forcément d’œuvre emblématique à laquelle s’accrocher en premier lieu. Étrangement, c’est ce qui semble être un de ses romans les plus atypiques qui m’a attiré, car Rêve de fer a été écrit en 1972, alors que l’auteur était en plein dans une phase transitoire, cela est réexpliqué dans la préface rédigée par un certain Roland C. Wagner (qui nous dévoile quasiment tout au passage).



Rêve de fer n’est pas le vrai titre de ce roman ; en effet, dès que vous aurez tourné la première page, une nouvelle couverture vous fera face : celle d’un roman intitulé « Le Seigneur du Svastika ». En effet, Rêve de fer revêt l’apparence d’une uchronie où Adolf Hitler, dégoûté par l’Allemagne post-Première Guerre mondiale, serait parti vivre aux États-Unis où il aurait fini par exceller dans les littératures de l’imaginaire au point de recevoir plusieurs prix prestigieux pour « Le Seigneur du Svastika ». Pour autant, l’aspect uchronique n’est révélé que par la présence de cette double couverture et par une courte postface.

Le cœur de ce récit est l’aventure de Féric, enfants d’exilés en Borgravie, cherchant à retrouver une place au sein de la Grande République d’Heldon. Se sentant Helder jusqu’au bout des doigts, Féric vante sa peau diaphane, sa résistance morale et son profil génétique. Nous le trouvons alors qu’il repasse la frontière vers Heldon et découvre son pays aux mains insidieuses d’être non purs, ces Dominateurs dont les pouvoirs psychiques semblent être fortement contrecarrés par la volonté virile de Féric. Dans sa quête du « Purhomme » et d’une République d’Heldon ayant retrouvé sa splendeur d’antan, le protagoniste a à gravir des étapes de plus en plus fortes pour affirmer sa volonté de domination.

Norman Spinrad va très loin dans ce roman. Non content d’associer toute la pensée nazie à chaque élément de son récit, il fait des fantasmes racistes et belliqueux du héros une véritable quête. Peut-être à l’image de sagas nordiques, Féric se construit, au fur et à mesure, un personnage, une armée, une idéologie. Certains y verront aussi une parodie des romans de fantasy (l’heroic fantasy clichée a fait beaucoup de mal à la fantasy en général, il suffit de voir la préface hautaine de Roland C. Wagner sur ce sujet, je suis très déçu par ce parti-pris), c’est surtout une parodie d’un homme qui s’est donné une quête d’appropriation et d’identification à l’extrême et qui emploieront les pires moyens pour l’accomplir.

Normand Spinrad file sa longue métaphore du nazisme à l’aide d’un style extrêmement marqué. Entre des passages descriptifs très laconiques, comme si tout était d’ores et déjà décidé, et des dialogues ou des moments d’action très suggestifs, où le bras armé du héros se profile toujours par des instruments de plus en plus gros et phalliques (bâton, canon, fusée) qui égayent toujours davantage la surmoi du héros, l’auteur ne crée pas une œuvre qu’on oubliera vite. Il glisse aussi une homosexualité latente extraordinaire entre les guerriers helders (les passages avec la première compagnie de guerriers du héros où chacun enfile sa veste de cuir et enfourche sa bécane sont des paragraphes au vocabulaire très bien choisi), homosexualité latente qui nous ferait peut-être nous esclaffer par moment si elle n’était pas présente lors de massacres fous.



Rêve de fer est un roman non conventionnel, un roman à fantasme, parodiant jusqu’au bout la pensée nazie conduite par Adolf Hitler. Il faut vraiment passer à côté de l’essentiel pour penser, comme certains lui ont reproché à la sortie de ce livre, que Norman Spinrad défend cette idéologie avec cet ouvrage. Sur cette lancée, je vais peut-être me lancer par un autre de ses romans non conventionnels, Oussama…



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50 Micronouvelles

Etonnant ! Pas seulement vite lu, ce qui est la qualité la plus évidente d'un tel livre. J'ai lu ces 50 micronouvelles avec intérêt, 50 petits messages, 50 tweets.



Ces micronouvelles donc, sont destinées à être lues en version numérique.

Je les ai lues sur mon ordinateur portable, pas sur ma liseuse (quoique le format y serait accessible aussi après quelques manipulations informatiques).



Les nouvelles ont plus souvent le goût étonnant d'un court polar, une touche de suspense, un trait d'absurde, d'humour noir ... Peu ont la poésie d'un haiku (pourtant une forme courte aussi, si on y songe), mais j'avoue largement préférer des micronouvelles à du "nouveau roman". Je peux lire avec plaisir des pavés, mais à condition qu'une ponctuation bienvenue permette de respirer.



50 courts textes à découvrir.



PS ouvrage disponible en EPUB gratuit à ce jour (27 septembre 2014). Bonne lecture.
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Bleue comme une orange

« Bleue comme une orange » nous propose un futur proche (fin du XXIe siècle), après un réchauffement climatique conséquent. La montée des eaux a fait disparaître certaines régions, en a désertifié d'autres. La Sibérie est devenu une des régions les plus riches et productives de la planète.

Dans le même temps les états se sont largement effacés au profit des cartels. Deux idéologies s'affrontent : les bleus qui estiment que le réchauffement climatique risque de détruire la terre et de mener à un emballement la rendant inhabitable : la « condition Vénus » et les verts qui considèrent que l'évolution est naturelle et qu'il faut donc laisser se produire.

Chacun des blocs agit par idéologie mais aussi voire surtout pour en obtenir des avantages financiers. Nous suivons tout particulièrement deux personnages : Monique Calhoun agissant au nom de la « grande machine bleue » cartel qui tente de vendre, fort cher en en usant de n'importe quels artifices, le refroidissement artificiel de la planète et le prince Eric qui, au nom des « mauvais garçons » (une entreprise de mafieux relativement sympathiques même si avides d'argent), cherche à s'opposer aux intrigues de cette multinationale.

Une conférence d'une ONU largement dépourvue de tout pouvoir est convoquée au sein d'un Paris que le réchauffement a radicalement transformé. La Seine habite des crocodiles, les perroquets volent au sein de jardins tropicaux, le tout baigne dans un folklore cajun qui tente de compenser le fait que la Louisiane est sous les eaux. Ce sera l'occasion de confrontations, comme de plans plus ou moins sophistiqués visant à faire triompher ses idées mais aussi à s'enrichir.

*

Spinrad est un digne représentant de la New Wave en science-fiction. Ce mouvement, avant tout actif entre 1965 et 1980, cherche à donner plus de vie à ce genre. Cela se traduit par de nouvelles thématiques, plus politiques, par le fait d'aborder des sujets plus polémiques et/ou de société, par l'intégration du sexe dans un type de fiction jusqu'ici plus que frileux sur ce sujet mais aussi par un regard qui se veut plus psychologique et une approche littéraire et psychologique. « Bleue comme une orange » est une publication tardive pour ce courant puisque de 1999.

*

Ce livre aurait pu être un très grand roman de science-fiction. Les thématiques sont riches, entre une réflexion nécessaire sur un phénomène qui nous impacte tous, deux personnages que nous voyons grandir au fil du roman et la dénonciation des intérêts particuliers et autres manipulations cyniques des cartels. Un Paris adoré par l'auteur qui y vit depuis des années et transformé en lieu tropical est à la fois sympathique et dépaysant. Diverses scènes de sexe fort explicites ponctuant une histoire d'amour contrariée qui se construit entre les principaux protagonistes aurait pu achever de rendre cet ouvrage intensément vivant, sans oublier un couple de sibériens atypiques et au grand coeur semblant sortir d'un folklore littéraire russe.

Mais non.

- En effet le Paris tropical est attractif mais il est trop peu développé et a avant tout un aspect « carte postale".

-Les intrigues et autres « plans dans les plans » chers à Herbert peuvent possiblement perdre certains lecteurs, elles sont surtout très superficielles et donnent l'impression que les protagonistes, loin d'être de brillants manoeuvriers, sont au mieux d'une grande naïveté et au pire largement stupides. Contrairement à « Dune » où l'aspect mythologique rend cela sympathique ici le sentiment d'irréalisme l'emporte ce qui pose problème. En effet l'ouvrage se voudrait une réflexion lucide sur les manipulations effectives des cartels et autres intérêts particuliers.

- Les personnages secondaires, à commencer par les sibériens, sont plus grotesques et peu crédibles qu'attachants.

- le sexe explicite fera peut-être fantasmer un préadolescent mais, pour un lecteur plus averti, c'est le sentiment de ridicule qui l'emporte très vite. Or cette dimension est très présente dans ce livre.

*

Pour autant j'ai apprécié la tentative d'un roman « total », même si le résultat est loin d'être parfait. Spinrad est un bon écrivain et « Bleue comme une orange » se laisse lire sans déplaisir. Paris tropical, même peu convaincant, fera sourire les amoureux de cette cité et, surtout, ce livre de la fin du XXe siècle attire déjà l'attention sur divers aspects du réchauffement climatique (inégalités, régions inhabitables, modification des équilibres géostratégiques, risque que notre monde devienne impropre à toute vie humaine à terme entre autre). L'auteur analyse, avec une justesse certaine selon moi, le fait que différents groupes d'individus pourraient spéculer sur ces changements au lieu de vouloir veiller sur notre monde dans son ensemble. de là à, par exemple, imaginer un président des États-Unis qui voudrait acheter le Groenland il n'y a qu'un pas, même si cette divagation personnelle est sans doute outrancière. Pardonnez-moi, dans un excès de passion je m'égare.

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Ces hommes dans la jungle

Selon l’auteur lui-même , la source d’inspiration de ce roman , est la vie du Che , qui à l’époque où ce texte a été écris s’essayait à la révolution en Colombie.

C’est le deuxième roman de Spinrad et le troisième publié .

………………………………………………………………………………………………..

Un ancien quatrième de couverture : « Le dictateur Bart Fraden, sa compagne Sophia et le général Vanderling quittent le système solaire en catastrophe avec comme seule fortune cent millions de confédollars en drogues diverses. leur destination ? Sangre : un monde à fort potentiel révolutionnaire où ils pourront fourguer leur cargaison et devenir les maîtres du monde, ou du moins ce qui s'en approche le plus...

Ces hommes dans la jungle ? Un roman cynique et ultra-violent qui préfigure le chef-d'oeuvre de Spinrad : Jack Barron et l'éternité. « .

…………………………………………………………………



Voilà donc le Pitch , l’auteur déploie son imagination pour décrire l’oppression brutale , les processus révolutionnaires pas toujours feutrés , et les lanternes qui sont souvent : des « vessies aux alouettes « ….



L’auteur met en évidence les processus qui font que très fréquemment les révolutions « foirent « au lieu de conduire à l’avènement d’un monde meilleur .

D’ailleurs pour que ce monde meilleur apparaisse il faut souvent que les révolutionnaires aient un accident … ( hum ) ….



C’est un bon petit roman sérieux sur le fond , digeste et agréable à lire , pour ceux qui apprécient la science-fiction militaire .



Un récit violent certes , mais avec des garde-fous quand même …



On peut se dire à lire ce petit roman désillusionné et lucide , que c’est un peu trop … , et bien : Non , hélas … non .



Pour vous en convaincre , faites un tour dans la France de la terreur ( sang jusqu’aux genoux , têtes au bout des pics ) , dans les fourgons de l’état islamique ( viol et balles dans la tête ) , dans ceux des pasdarans de la révolution iranienne ( tortures subtiles et longues ) ou bien mieux , offrez-vous un petit séjour dans un goulag stalinien cinq Etoiles ( pour construire le socialisme ) ….

Pourquoi pas un petit camps Mao , pendant la révolution culturelle , où vous vous jetterez des injures vous-même au visage , en hurlant que vous êtes un porc de réactionnaire . Elimination du surpoids éventuel en un temps record garanti …

Enfin , si jamais certains personnages de ce texte vous semblent outrés , prenez une tasse de thé avec un Kapo de Dachau , vous m’en direz des nouvelles , il vous distraira sans l’ombre d’un doute ( recettes variées de savons à base humaine ) …



Un roman édifiant et soigné , sans prétentions oiseuses , qui atteint son but : édifier , informer , faire réfléchir , distraire et faire suer , en étant assez léger et tous publics ( y compris jeunesse ).



Je vous passe les détails croustillants de la promenade : les morts , le carnage , le cannibalisme, le fanatisme , l’égoïsme viscéral , et les toxicos épanouis qui adorent le pouvoir .

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Rock machine

Rock machine est un bouquin très sympathique qui a peut-être un peu vieilli ( pas certain , tout est relatif ) .



Je résumerais le roman en évoquant les quatre axes suivants :



-la création d’une star rock de synthèse .

-Une société délabré , aux espaces urbains quasi abandonnés .

- Un contexte de quasi apocalypse social et économique .

-la mythologie de la star .



L’auteur nous livre un texte d’orientation quasi cyberpunk , très dense très touffu , alimenté par des descriptions intenses et par des personnages vivants , qui habitent littéralement cet univers impitoyablement âpre .

C’est à la foi une critique très noire du showbiz et une critique très noire des idéologies ultralibérales , une critique assez objective qui si elle est spectaculaire , n’a rien de véhément et de non pondérée pour autant ....



Le livre est légèrement daté à cause de l’univers du rock et , à mon humble avis aussi : le thème des stars virtuelles n’est plus très futuriste , je trouve ...

Mais pourtant , les perspectives sociales et économiques qui animent ce texte et qu’il met en perspective en font , un texte toujours d’actualité sur le fond ( d’un point de vue politique au sens large).



Surtout qu’il s’attarde au passage sur des thèmes et des processus toujours très d’actualités , tel , le syndrome medias , blogosphère , publics et stars ainsi que personnalités publiques en rapport à la drogue , à la pornographie , aux phantasmes , aux rumeurs ..



En fait cette traduction de ce roman a véritablement besoin d’un rafraichissement ( et de correction de quelques rares mais exceptionnelles fautes de grammaires ) et c’est peut-être à cause de cela que j’ai trouvé ce texte un peu daté ...



Un roman assez parfait du point de vue narratif et très évocateurs .

Un roman à l’univers quasi post-apocalyptique et pré-cyberpunk d’un point de vue de l’histoire du genre SF .



Un classique du genre à mon humble avis et un des meilleurs de Spinrad à mon humble avis aussi .

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