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Critiques de Olivier Chantraine (58)
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Un élément perturbateur

Serge Horowitz a le syndrome de la parlote bloquée. Une sorte de burn-in chez cet anti-héros en pyjama, qui se déclenche à des moments inopportuns. C'est gênant, surtout quand grâce à son frère ministre on travaille dans une société conseillère en optimisation fiscale, et que l'on doit prendre la parole en public pour rendre compte d'audit. Mais ce qui est encore plus gênant avec Serge, c'est peut-être quand il se met à parler, capable qu'il est de balancer une vérité pas bonne à entendre pour son patron. Électron libre dans un monde de requins, Serge est en réalité flippé de la vie, vivant à deux à l'heure chez sa soeur à quarante quatre ans passés, un poster de Maradona au dessus de son plumard. Un aphasique doublé d'un hypocondriaque, à l'aise surtout dans les pharmacies.

Un premier roman enlevé, rythmé et drôle. Jouant sur la corde du contraste et du décalage entre l'anti-héros et un milieu assoiffé de fric et de performance, on y découvre un auteur qui connaît visiblement bien ses affaires (celle de l'écriture et de la finance). Et même si parfois le trait m'a paru gros, limite caricatural, j'ai passé un bon moment de lecture rigolade.
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Un élément perturbateur

Les confidences de Serge qui pourtant souffre d’aphasie sont succulentes. Hypocondriaque, vivant chez sa soeur à 43 ans, travaillant dans des sociétés pourries grâce à son frère ministre, Serge n’attend rien de la vie. Il ne comprend pas les causes de sa perte de mots quand il est en public ou dans une situation où il doit se justifier. Par contre quand il doit se taire, il dit un peu trop de mots, un peu trop de choses dénonçant les magouilles de son entreprise, de son frère ou déclarant à un éventuel client qu’il ferait bien de s’abstenir de signer le contrat à ce prix. Il est honnête le Serge, ne voulant surtout pas tremper dans les combines de son frère.



Sa vie aurait pu continuer comme ça jusqu’à la fin, mais voilà, la vie est pleine de surprises, de remises en questions, de rencontres, d’amour.



Son frère, sa soeur, Laura son amoureuse et collègue, ses patrons, tous, vont obliger Serge à sortir de sa coquille. Il fera de belles rencontres et s’apercevra que le silence fait du bien aux autres, qu’il est capable d’apporter quelque choses aux autres.



C’est une histoire basée sur les rapports humains. Nous sommes souvent muselés par la société et pourtant si bavards. Beaucoup d’humour, de dérision pour un sujet grave.



Un grand merci aux Éditions Gallimard et à Masse critique de Babelio.
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Un élément perturbateur

Serge Horowitz se laisse porter par les évènements, comme s’il avait décidé de vivre sa vie par procuration.

Incapable de s’assumer, il vit depuis une vingtaine d’année chez sa sœur. Libéré des tracas du quotidien il est traité comme un coq en pâte, son petit déjeuner est sur la table dès qu’il ouvre les yeux, avec des mouillettes, justes comme il les aime. Les reproches de sa sœur qui aimerait bien qu’il aille voir ailleurs pour pouvoir vivre sa vie semblent lui glisser dessus comme la pluie sur des plumes de canard.

Mais ce bel indifférent est-il heureux ? Oh que non ! Notre homme est hypocondriaque, toujours à la recherche d’un nouveau remède miracle, surtout lorsqu’il se trouve brusquement frappé d’aphasie.

Côté professionnel, c’est pas le pied non plus. S’il a un bon job, c’est à son frère, ministre des finances et candidat à l’élection présidentielle qu’il le doit.



Olivier Chantraine, n’est pas tendre avec son héros, il l’afflige de bien des défauts, il est mou, agaçant, il a le chic pour faire tout foirer. Il a problème d’aphasie, c’est vrai, mais on se demande parfois si ce n’est pas une bénédiction, tant ses paroles peuvent être génératrice de catastrophes



En présentant son héros dans son milieu professionnel, Olivier Chantraine délivre une critique acerbe du monde du travail et de l'entreprise moderne où la rentabilité prime sur l'humain.

Les hommes politiques et ceux qui gravitent dans leur cercle avec la dévotion de toutous en prennent également pour leur grade.



J’ai souvent souri à la lecture de ce premier roman dont l’auteur me semble promis à un bel avenir tant son écriture est agréable, précise, pétrie d’humour et de causticité. Les caractères des personnages sont disséqués avec minutie.



Merci à Babelio et aux Editions Gallimard qui m’ont permis de faire cette découverte en avant-première.







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De beaux restes

Un groupe d’amis vieillissants se retrouve au lendemain de l’enterrement de Robert, l’un des leurs. Ils décident néanmoins de ne pas déroger à la tradition et de rejoindre comme tous les ans leur île (probablement la Corse) pour quelques semaines de vacances. La narration est menée tambour battant par un antihéros, Richard, ami le plus proche de Robert et écrivain en manque d’inspiration.



Pendant quelques heures, Olivier Chantraine nous invite à les rejoindre. Dans une ambiance douce amère, De beaux restes est une ode à l’amitié indéfectible, celle d’une bande d’amis qui se connaissent depuis plus de quarante ans et ne peuvent vivre les uns sans les autres malgré les défauts de chacun, qui s’épaulent lorsque la mort rôde et que le corps vous lâche progressivement.



Et vous, supportez-vous encore vos amis de longue date ?







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Un élément perturbateur

Serge Horowitz est une personne qui ne s'est jamais engagée à rien.

Il a peur de son ombre.

Détaché des choses matérielles,malgré ses fulgurances intellectuelles, à 44 ans, beau gosse, célibataire , hypocondriaque, il vit depuis vingt ans chez ......sa soeur Anièce .

Il ne doit son travail d'analyste financier ......qu'à son frére, monsieur le Ministre des Finances !

De plus, il connaît d'affreux moments d'aphasie incontrôlables ....

Une de ces crises le saisit alors qu'il est en pleine négociation avec une société Japonaise......

Catastrophe, lorsque la parole lui revient il fait tout capoter!



Le voici maintenant lancé dans l'opération de la dernière chance avec son associée Laura ......

Mais la vie réserve des surprises , des rencontres, n'en disons pas plus !

Quel régal, cette comédie enlevée au ton sarcastique où nous découvrons, sans surprise, les péripéties et les rouages d'entreprises, les dessous peu reluisants de la politique , les liens malvenus et malsains entretenus avec le monde de la finance ..les procédés ignobles, le trafic des chiffres, les montages financiers foireux, la corruption dans un monde de requins, tout ceci à travers le monde politico - économique contemporain ...



Serge est une personnalité décalée,naif et très intelligent, son aphasie temporaire lui permet de dénoncer ......Observateur cynique et détaché, lucide par rapport à son environnement , idéaliste face à ses collégues , il nous fait sourire !

Humour froid, dérision , sarcasmes marquent ce premier roman très contemporain , dans un style incisif, harmonieux et fluide, à contre courant ..

C'est drôle, vif et tellement vrai au fond !

Cet ouvrage à l'apparence légère ouvre quantité de pistes de réfléxion sur la Démocratie, les rapports de force, les faux - semblants ambiants, le rapport totalement ambivalent du héros à la réussite, au couple , à la famille et aux discours dominants de toute nature .

Un récit pétillant , divertissant , humain, oú l'on sourit souvent !





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Un élément perturbateur

Serge, 44 ans, célibataire hypocondriaque, refuse par principe la vie de couple et préfère le logement de sa sœur chez qui il retrouve la sécurité maternelle. Victime d’aphasie aigüe, Serge retrouve la parole par épisode et devient malgré lui un adepte de la méditation. Curieux non ?

Il travaille (un peu, mais pas trop) comme analyste financier dans une société spécialisée dans l’évasion fiscale. C’est à son frère, Ministre des finances en lice pour l’élection présidentielle, qu’il doit son emploi. Sur cette trame l’auteur a bâti un roman drôle et sarcastique, chargé de similitudes avec notre environnement politique actuel et pimenté d’une relation amoureuse qui comble l’intérêt lecteur.

J’ai beaucoup aimé ce livre contemporain, à l’écriture fluide qui manie ironie, humour, clichés, sarcasmes, amour, et dénonce le lien entre politiques et financiers. On s’attache très vite à cet « élément perturbateur » qui apporte de la légèreté et de la moralité dans un monde corrompu et… perturbé !

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De beaux restes

Beaucoup d’humour dans ce court roman qui narre, avec panache et détachement, les aventures d’une bande de septuagénaires, amis depuis toujours, qui se retrouvent après la mort de l’un d’eux en vacances. Tous ont des résidences secondaires sur la même île.

Les sujets abordés ne sont pas toujours faciles (la mort n’est jamais loin) mais l’auteur le fait avec beaucoup de talent et de légèreté.

Un délicieux moment
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Un élément perturbateur

"L'élément perturbateur", le grain de sable dans le rouage, c'est Serge Horowitz, la quarantaine, analyste dans un cabinet de conseil en optimisation fiscale, emploi qu'il doit à son frère, actuellement ministre des Finances et ami du patron de la société. Quant à sa vie personnelle, c'est plutôt le calme plat, il vit toujours chez sa soeur Anièce, célibataire comme lui. Hypocondriaque, Serge est beaucoup plus à l'aise dans une pharmacie que lors des réunions d'entreprises au milieu des requins de la finance. Depuis quelques temps, il est sujet à des crises d'aphasie qui surviennent inopinément lorsqu'il doit prendre la parole en public ou lorsqu'il est soumis à une trop grande émotion. Bref, c'est le ver de terre perdu dans un monde régi par l'argent et l'ambition. Mais voilà qu'avec sa collègue Laura, ils sont choisis pour accompagner les dirigeants de l'entreprise au Japon, afin de mener une négociation de la plus haute importance. Serge est très étonné de ce choix, d'autant plus que son frère lui serine qu'il compte sur lui pour conduire cette affaire à bon port. Évidemment ce qui devait arriver arriva...



Pour un premier roman, le pari est réussi. Olivier Chantraine nous dépeint , à travers les péripéties d'un anti-héros, les rouages de l'entreprise ainsi que les dessous de la politique et les liens malsains qu'elle entretient avec les milieux financiers. C'est drôle, sarcastique, mais en même temps on sait bien que c'est vrai. L'auteur a osé baptiser le nouveau parti politique créé par François, le frère de Serge, "La France qui avance". Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé est fortuite et involontaire... mais quand même, certaines phrases me rappellent des évènements vécus lors de notre dernière élection présidentielle, mais quand je dis ça, je dis rien.

J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Serge car il a un côté qui me ressemble un peu, notamment son rapport à la réussite. Au départ, je l'ai pris pour un doux naïf mais, au fil de ma lecture, je me suis aperçu qu'il était bien conscient du monde de requins qui l'entoure : libre à lui de ne pas y adhérer. Dommage que cette non-implication déteigne également sur sa vie personnelle car je trouve que c'est un chouette type au fond.

Totalement séduite par la philosophie du héros et l'écriture de l'auteur qui s'émancipe totalement des signes de ponctuation des dialogues, j'accorde un 18/20 à ce roman et je remercie Babelio et les Éditions Gallimard pour cette superbe découverte en avant-première.
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Un élément perturbateur

Même si Serge Horowitz (le héros) est atteint d'aphasie partielle, son créateur, lui, Olivier Chantraine, bavarde volontiers et vous délivre mille et une pistes de réflexions qui vous envoient confronter les vôtres grâce à ses réparties humoristiques, parfois cinglantes, sur notre monde actuel, le commerce international, la démocratie, l'hypocrisie ambiante et la corruption à tous les étages.



Et vous savez quoi ? Ça fait du bien, ça déménage, ça vous booste l'inconscient et vous oblige à regarder de plus près votre environnement familial, médical, politique, et du travail.



Serge, hypocondriaque, célibataire, la quarantaine bien entamée, beau gosse, analyste financier, sans ami, partage un appartement avec sa sœur Anièce. Son travail lui a été procuré par son frère, ministre des finances, avec lequel il entretient des rapports un peu compliqués. Enfin, il est amoureux de la belle Clara, sa collègue.

Il aurait tout pour mener une vie à peu près correcte, mais depuis quelque temps la parole lui échappe. Il se retrouve face à des difficultés qu'il ne peut aplanir faute de transmission verbale... cependant, l'absence de mots n'empêche pas la prise de conscience sur la vacuité de son existence.



J'ai bien aimé ce héros droit dans ses bottes, faisant face aux difficultés sans renoncer à ses convictions, même si ces dernières le plongent dans des situations bien embarrassantes. Fidèle à ses idées, il se conduit tour à tour comme un enfant face à sa sœur qu'il prend pour sa mère, ou comme un idéaliste face à ses collègues de travail qu'il déboussole par des réparties sincères ou cinglantes. Bref, il peut être maladroit, égocentrique, cynique parfois, mais toujours très lucide quant à son environnement. Alors oui, pour certains, il est un empêcheur de tourner en rond...



Un premier roman très contemporain pour Olivier Chantraine, un auteur observateur et sarcastique qui trempe sa plume dans l'ironie pour dénoncer les travers de notre monde politico-économique.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir permise de lire en avant-première ce roman (rentrée littéraire 2017) et surtout d'avoir passé un agréable moment en sa compagnie.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Un élément perturbateur

Serge Horowitz est une personne qui m’a beaucoup plu.

Un peu à côté de la plaque, il vit toujours chez sa sœur à 42 ans, occupe un poste que lui a déniché son frère ministre dans une société de placements financiers, est un irréductible hypocondriaque.

De plus voilà qu’il se met à souffrir de crises d’aphasie. Tout à coup, sans prévenir, plus un mot ne sort de sa bouche.

Dans un monde de requins, contre vents et marées, il garde un esprit intègre et n’hésite pas à dénoncer ce qui lui semble injuste. Et ça n’est pas sans conséquence, ça perturbe les financiers peu scrupuleux et les politiques qui, comme son frère, postulent à la présidence de la république.



Le ton est particulièrement juste dans cette histoire. Le style très agréable est au service d’un portrait d’homme imperméable à la réussite et aux rapports dominants, qui recherche avant tout la sécurité personnelle et affective.

Si Serge peut sembler faible et immature, il est plutôt fort et sensible.

Pas de temps morts au fil des pages, mais un intérêt persistant et un plaisir de lecture jusqu’à la dernière page.

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Extinction des feux

Il m'est arrivé un truc curieux en lisant ce roman sympathique d'Olivier Chantraine qui évoque une relation compliquée entre un père veuf et son fils, avec la présence rigolote et étonnante d'une voisine une peu obsédée (pour simplifier !) le tout sur fond d'angoisse écologique et dans une tonalité un peu anti-politiquement correct. Bref, au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture, avec un certain plaisir d'ailleurs, cela me faisait penser à quelque chose. J'ai fini par trouver.

Je ne sais pas si vous connaissez Jean-Paul Dubois, lauréat du Goncourt 2019 ?

Eh bien soit Olivier Chantraine est un fan absolu de Dubois, soit un imitateur involontaire...Soit...

Dans une sorte de délire personnel je me suis dit qu'après son Goncourt, Dubois avait très bien voulu faire la même chose que Gary et tester la critique ou tenter de se renouveler sous un pseudo.

En tout cas tout y est, la dépression, la réflexion sur le journalisme, les chiens, la neige, le Canada, la virilité en berne...J'en passe. Tout cela est bien troublant.

Si toutefois Olivier Chantraine n'est pas Jean-Paul Dubois, ce n'est pas grave, son livre n'est pas mal quand même ! J'ai relevé pas mal de phrases pas mal du tout qui prouvent que Jean-Paul, pardon Olivier Chantraine écrit très bien !
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Un élément perturbateur

Serge Horowitz, 44 ans, vit à Paris et travaille dans le cabinet de consulting de son frère, ministre des finances. Serge est hypocondriaque et, depuis peu, a des crises d'aphasie incontrôlables.

En déplacement professionnel à Tokyo, il est pris d'une de ces crises et le projet de négociation qu'il devait défendre tombe à l'eau. Son supérieur le met au défi de réparer son erreur.

"Un élément perturbateur" est l'histoire de cet homme tourmenté qui multiplie les mésaventures, le tout raconté avec simplicité et humour.

J'ai eu la surprise de recevoir ce livre au début du mois de juillet dans le cadre du "coup de cœur des lectrices Femina". [...] je me suis empressée d'attaquer la lecture de cet ouvrage qui est le premier roman de l'auteur.



Olivier Chantraine y dresse avec beaucoup d'ironie le portrait d'un homme angoissé dans une écriture légère et facile à lire.

Sur un ton humoristique, il décrit les péripéties de cet "élément perturbateur" dans le monde impitoyable de l'entreprise.

Le personnage central est un quarantenaire, à la personnalité sensible, peu sûr de lui. Depuis le décès de ses parents, il habite avec sa sœur dans un studio au cœur de Paris et occupe un poste d'analyste dans une entreprise financière. Les seuls endroits dans lesquels Serge se sent bien : les pharmacies. A chaque moment de doute, de peur ou d'angoisse inexpliquée, il se réfugie dans une officine qui représente pour lui un lieu sûr dans lequel il ne peut rien lui arriver.

Nous faisons également la connaissance d'Anièce, la sœur de Serge, puis de François, son frère qui a l'ambition de se présenter à la présidence de la République. Il y a aussi Laura, une collègue avec laquelle il entretient une relation complexe.

Serge n'est pas à l'aise dans l'entreprise dans laquelle il travaille. Des phases de mutisme surviennent brusquement, sans explication et le mettent dans des situations très délicates. Personne ne comprend son handicap. Cette "paralysie verbale" apparaît si soudainement qu'il ne peut rien anticiper. Les conséquences surviennent au plus mauvais moment : lors d'une négociation de la plus haute importance à l'étranger concernant la vente d'une société avec des japonais, une transaction dans laquelle son frère est impliqué.

La suite de l'histoire ? une série d’événements qui vont entraîner des questionnements et des analyses quant à l' avenir professionnel de Serge.

L'auteur nous emmène dans le monde de l'entreprise où tous les coups sont permis pour gravir les échelons. Les répercussions de certains faits et gestes sont racontées avec une dérision qui prête à sourire.

L'écriture est fluide et rythmée. Le personnage de Serge est très touchant autant par sa sensibilité que par les émotions qu'il ressent lors de ses phases d'aphasie.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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De beaux restes

Un roman facile à lire sur un sujet peu exploité dans les romans : la vieillesse.

Cela commence par la sépulture de Robert Wagner, grand metteur en scène. Il faisait partie d'une bande d'amis depuis 30 ou 40 ans. 5 couples, leur point commun étant d'être suffisamment riche pour s'offrir une villa en Corse et y passer une grande partie de l'année.

Chaque personnage se trouve très affecté par le décès de Bob, qui était un peu le personnage principal de leur groupe. Son meilleur ami, Richard est un écrivain connu qui a du mal à trouver l'inspiration. Lui et sa femme Myriam hébergent Nicole, la veuve, le temps qu'elle aille mieux. Jean est le plus âgé, ancien chef d'entreprise, il est atteint d'Alzheimer et son état nécessite l'hospitalisation, Michel est malade également. Ces personnages sont soudés entre eux, parfois touchants parfois irritants de narcissisme comme RIchard. Ces personnages connaissent drames et malheurs comme tout le monde mais essaient de profiter de la vie au maximum. Peut-être sont-ils un peu trop caricaturaux pour qu'on y croit vraiment.

Un assez bon roman cependant.
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Un élément perturbateur

Serge Horowitz est ce qu'on appelle un anti-héros. A quarante-quatre ans, il vit depuis 20 ans chez sa soeur Anièce, dans l'appartement dont elle lui a racheté ses parts à la suite de ses études en Angleterre. Une fois revenu, il est toujours resté seul, vivant avec elle, refusant de se faire le café et ses mouillettes du matin. Depuis la mort de leurs parents, c'est elle qui joue la maman auprès de lui, jonglant entre sa propre vie et ses deux frères. Car Serge a aussi un frère, François, qui est Ministre des Finances, et il lui doit tout: son boulot, sa situation confortable dans une boite d'analyse financière, qui gère les comptes à l'étranger de grosses et petites entreprises. Le jour où Serge doit partir au Japon pour vendre une entreprise qui ne vaut pas la somme que sa boite réclame, tout s'accélère pour lui. Atteint d'aphasie qui lui coupe littéralement la parole, il fait preuve de trop d'honnêteté dans ce monde sans sentiment. Il sent quelque chose de louche là-dessous. Et puis, il y Laura. Laura l'impétueuse, l'ambitieuse, la si belle et si désirable Laura, qui lui fait tourner la tête, le prend puis le repousse, et semble ne pas savoir choisir entre ses sentiments ambivalents.

Enfin, Laura et Serge partent dans le sud de la France, dans cette fameuse boite qui doit être vendue aux Japonais, pour analyser la situation financière, et convaincre ces acheteurs du Soleil levant d'allonger les billets. C'est là que la vie de Serge va prendre un autre sens.



C'est un livre court, un roman qui se lit très vite, où on s'attache au héros sans parvenir à l'aimer puisque, comme dit plus haut, il est l'archétype parfait de l'anti-héros.

Mais il y a plein de choses dans ce roman: l'amour fraternel, les loyautés, les sentiments, la complexité de faire un choix quand on se retrouve à la place d'un "lanceur d'alerte". Un beau livre bien écrit, avec quelques lourdeurs notamment lors du passage du "gourou", mais cela ne dure pas, et finalement ne parvient heureusement pas à ternir le récit. Ce n'est pas forcément une pépite, mais un roman qui ne laisse pas indifférent et qui donne à réfléchir.
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Un élément perturbateur

Les critiques à propos de ce livre m'ont convaincue de le lire. Et je ne le regrette pas. Je ne vais résumer pour la xème fois ce roman. Bien que je n'ai ni frère ni soeur ministre visant la place de Président.e de la République ( Ok en Belgique ça ne risque pas d'arriver non plus ) je me suis sentie en communion totale avec le personnage de Serge, l'élément perturbateur. Ce personnage est de loin le plus attachant car il perturbe l'ordre établi par la politique, la finance et aussi la famille. Malgré ou grâce à son boulot d'analyste financier, il se rend compte que la société dans laquelle nous vivons, faite de chiffres est en train de faire passer l'Homme au second plan. Et comme moi, il rêve d'une société plus juste, plus humaine et plus heureuse.
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De beaux restes

Oui, bien sûr, nous pouvons nous retrouver dans la description de ces personnes vieillissantes, mais on est quand même pas mal dans les clichés. Rien que le choix de leurs parcours professionnel et de leur lieu de rencontre. J'attendais davantage de profondeur.
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Un élément perturbateur

Qu'est ce qu'il est sympa ce Serge !

Ok un peu feignasse et tire au flan sur les bords, mais profond, honnête et une bonne dose d'humour voire d'autodérision.

C'était amusant de lire ce roman après l'essai d'Éric Zemmour et une série que je regarde en ce moment "The kingdom" ceux qui ont vu et lu comprendront (=même thématique).

Beaucoup aimé
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Un élément perturbateur

Serge Horowitz, quarantenaire peureux et aphasique, ne doit son travail dans une boite d’optimisation fiscale qu’à son frère François, prestigieux Ministre des Finances. Un voyage au Japon lui donne l’occasion de passer plus de temps avec la beauté fatale qui lui sert de collègue et de massacrer un deal crucial pour ses patrons et son frère. De retour de ce business trip catastrophique, Serge voit sa vie chamboulée par sa soudaine liaison avec Laura, la tout aussi soudaine liaison de sa sœur avec un homme âgé, la très prédictible mais non moins angoissante campagne présidentielle de son frère, etc… Le début de la fin ou l’occasion d’un nouveau départ pour Serge ?



En temps normal, je préfère les romans qui me sortent de mon quotidien, me propulsent dans une réalité lointaine et dépaysante. Pour autant, Un élément perturbateur m’a entièrement séduite – bien qu’il soit totalement ancré dans ce qui fait ma réalité, à savoir les grandes entreprises françaises et leurs pratiques parfois franchement aberrantes. Avec son personnage atypique, décalé et désabusé, Olivier Chantraine nous entraîne dans les méandres de notre propre vie quotidienne, dans les incongruités de nos structures professionnelles, dans les diktats de notre société capitaliste. C’est piquant, c’est touchant et en même temps, ça fait sacrément réfléchir – un combo gagnant pour l’auteur qui signe ici un premier roman mordant et distrayant !



Ce qui commence comme un simple roman humoristique se transforme assez vite en un véritable roman d’apprentissage, où notre personnage, à quarante-quatre ans, se trouve contraint de réinventer sa vie et de sortir de sa zone de confort, à force d’être chamboulé par des événements incongrus. De follement hypocondriaque et terriblement solitaire, notre « petit Serge » devient indépendant, prend en main sa propre vie, fait le grand saut. Un beau message d’espoir et de liberté pour nous encourager à nous libérer des carcans de notre société capitaliste, à vivre notre vie comme nous en avons envie et à rire de toutes les petites choses improbables de notre quotidien, en profitant des choses simples – comme une bière dans un Campanile de province un soir de karaoké, en compagnie du réceptionniste.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Un élément perturbateur

Jamais je n'aurais eu l'idée d'emprunter ce livre à la bibliothèque si je n'avais lu quelque part, peut-être dans le magazine Lire, que son auteur est un disciple de Philippe DJian . Et quand je prends connaissance de la quatrième de couverture qui nous présente le personnage principal, un loser hypocondriaque sujet à des crises d'aphasie et qui vit encore chez sa soeur à 44 ans, je me réjouis d'avance. Cela sent mon auteur favori à plein nez ! Et dès le début de ma lecture, je me délecte aux expressions à la Djian, ce fameux style que j'aime tout particulièrement, incisif, direct, épatant comme dirait Hemingway... Pas de doute , Olivier Chantraine doit aimer Djian autant que moi pour s'en inspirer autant dans son écriture ! Mais pas de reproche, ce premier roman n'est pas un coup d'essai, c'est une jolie réussite et j'attends avec impatience le deuxième livre de cet auteur qui porte le nom d'une jolie petite commune des Vosges.
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Un élément perturbateur

Serge est un homme agaçant. Un élément perturbateur, lui? Oui mais c'est plutôt lui que l'on perturbe ! Il a tout de l'anti-héros, ce dont l'auteur arrive très bien à nous en dépeindre un portrait de type chiant et ennuyeux dans la vie. Pour ne rien gâcher il est hypocondriaque et ne se rend pas compte lui-même qu'il ne parvient pas à se responsabilise.



Ce qui donne lieu à quelques situations étranges et rocambolesques...



Depuis un traumatisme familial, explique-t-il, il refuse la réalité, il n'est pas comme sa soeur ni son frère, il est dans sa bulle. Peut-être un peu dans le déni...



Et pourtant ce type si étrange va être employé dans la pire agence qui soit pour un gars comme lui. Casé par son frère, haut placé au Ministère, il doit s'occuper de finance alors que lui-même n'y entend pas grand chose. Ses propres analyses de finance sont idéalistes et utopistes. Si au début du roman on ne s'attache pas du tout auX personnages, ni à Serge, ni à son frère, horripilant ni à sa collègue Laura, qui saute sur Serge à la moindre occasion, attirée sûrement par les ratés. ..., on finit tout de même par trouver le récit engageant. D'ailleurs c'est un vrai rôle de raté que l'auteur nous élabore.



Petit à petit à force de maladresses, Serge ré apprend à vivre sa propre vie et à construire sa personnalité qu'il avait mise de côté.



On peut se dire justement qu'il était plus qu'inintéressant lorsqu'il n'avait aucune personnalité et les seuls moments agréables où l'auteur parvient à distiller de l'humour et de la chaleur humaine se déroulent à la fin du roman lorsque Serge trouve son équilibre dans l'opposition qu'il tient contre son frère qui veut devenir président de la république... C'est donc avec un roman légèrement bancal tout comme son personnage principal , que l'auteur veut nous montrer une société qu'on peut décemment abhorrer : l'ultra libéralisme, la corruption, l'argent pour les riches et les magouilles politiciennes.



L'écriture de l'auteur est fluide mais c'est vraiment dans la deuxième partie du roman que cela devient intéressant. Olivier Chantraine réussit à renverser l'histoire et à faire que l'élément perturbateur n'est plus finalement Serge le mauvais élève mais les choses et les êtres qui gravitent autour de lui.



Merci aux éditions Gallimard et à la Masse critique privilégiée de Babelio de m'avoir envoyé ce roman de la rentrée littéraire 2017 !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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