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Critiques de Oriana Fallaci (24)
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La Rage et l'orgueil

Oriana Fallaci est l'auteur de la rage et l'orgueil . Un texte qui fut interdit un petit moment en France très peu de temps après sa sortie dans l'hexagone.

Personnellement je n'ai aucune sympathie pour l'extrême droite et je ne soutiens pas non plus le Goulag qui a pignon sur rue aujourd'hui, je précise .

J'ai connu l'époque où les droites extrêmes se partageaient à trois formations politiques 1% ses suffrages aux élections en France. Nous étions à cette époque loin de la situation actuelle.

Ces droites se sont depuis recomposées ,diversifiées et banalisées et leurs discours politiques ont énormément évolués et ils continuent de le faire.

C'est l'histoire politique d'une acculturation- édulcoration et d'une banalisation lente et laborieuse. Cet ouvrage a participé plus tardivement à la dynamique de banalisation et de déviation idéologique des droites extrêmes dans notre pays.

L'élan de la droite extrême m'a frappé lorsque les suffrages du parti communiste ont basculés brutalement et durablement vers l'extrême droite et que de ce fait le parti communiste est devenu une secte.

L'auteur est italienne et c'est une journaliste dans un pays où les droites extrêmes furent déjà au pouvoir à plusieurs reprises à ce jour et ceci très anciennement .

Elle a grandi dans un milieu activement anti Duce .Rapidement elle fut assez conservatrice mais très engagée socialement , contre l'oppression des femmes en Europe (violences et statut civil et politique) et contre la grande pauvreté.

Elle fut une intervieweuse réputée et appréciée par le public Italien .Elle était tranquillement redoutable et posément ironique. Elle atteignit une popularité notable et durable que les politiques italiens pouvaient jalouser, dans ce pays où les coalitions politiques étaient très normalement précaires.

Elle avait incontestablement de la témérité et j'avoue que quant elle avait demandé, en face à face à l'imam Khomeiny , "comment il était possible de nager avec un Tchador ?" (c'est une bonne question et je vous la pose (hum).), elle avait enthousiasmé tout ce qui était un quart de millième progressiste (de droite ou de gauche).

Elle a fini romancière (progressiste mitigée mais très conservatrice) et elle a enseigné dans de prestigieuses universités américaines comme Harward ou Yale entre autres.

Le 11 septembre elle est aux States. Elle écrit après ces évènements, La rage et l'orgueil, qui sort à un million d'exemplaires en Italie.

Elle a solidement contribué à banaliser , à civiliser et à faire évoluer les discours politiques des droites extrêmes . Contrairement à ce que l'on écrit sur elle dans l'hexagone , elle n'était absolument pas dans un paquet de contradictions, où dans un fascisme nazillionèsque ressuscité.

Elle est dans un conservatisme très féminisme d'inspiration chrétienne très féministe pas vraiment raciste mais viscéralement et avec outrance opposée à l'islâm politique issu de la mouvance des frères musulmans.

Elle n'a jamais rien eut d'infréquentable en Italie où le pape l'a longuement reçu en 2005.

A mon humble avis cet ouvrage est de ceux qui font date dans la banalisation des thématiques d'ultra droite aux pays bas et en France. C'est à ce titre un document historique qui permet de comprendre que contrairement à ce que l'on pourrait croire , la pensée ultra droitière est plus proche du conservatisme de droite que des phantasmes nazillons ou Duce et autres colonels. Elle est dans une mouvance pro-identitaire , néo-chrétienne (christianisme athée sourires) . A ce titre bien que décédée, elle est de façon posthume au pouvoir de nos jours en Italie, en la personne de Giorgia Meloni , dont le phrasé ressemble infiniment à celui de Oriana Fallaci.

On en fait une icône anti fasciste , je ne dirais pas cela d'elle, car elle le fut plus car elle a fait de nombreuses références à son milieu familial qui fut certainement très engagé concrètement et anciennement dans une lutte anti fasciste avérée. Sa mémoire familiale a raisonnée fortement dans une Italie en reconstruction et en mode « reniement Mussolinien ».

La rage et l'orgueil est un texte moralisant qui s'oppose véhémentement à l'islam politique en errance en « terre chrétienne européenne » . L'auteur est comme une grande majorité des politiques italiens actuels du centre et de la droite ,viscéralement hostile aux persécutions anti-chrétiennes violentes qui parcourent le monde musulman ,de l'Algérie au Pakistan. Un sujet qui laisse la France assez indifférente car ce pays n'a pas la même histoire que l'Italie.

Le discours et les allégories manichéennes ,totalisantes et systématiques qui peuplent beaucoup de ces pages incitent plus à la colère et à la haine qu'à une saine compréhension clinique des contextes politiques et géopolitiques opératoires hier et aujourd'hui sur des thématiques proches de celle évoquées -dénoncées par l'auteur. Des problématiques ,réellement problématiques qui requièrent à mon humble de la clarté ,du courage ,de l'apaisement sans démagogie et sans la rage de: ,La rage et l'orgueil,

Et très personnellement je pense que un élan altruiste et généreux ne serait pas non plus inutile à une époque où l'on estime devoir appeler un chat un chat . Souvenons-nous que les chats ne sont pas tous gris et qu'à trop vouloir se défendre on peut se faire beaucoup de mal.

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La vie, la guerre et puis rien

Je remercie chaleureusement les éditions Les Belles Lettres ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance.



Quelle belle idée de republier «La vie, la guerre et puis rien» de l’immense journaliste italienne Oriana Fallaci aux éditions Les Belles Lettres, dans la collection «Mémoires de guerre», dirigée par François Malye. Ce texte est, cinquante ans après sa première publication et près de quatorze ans après la mort en 2006 d’Oriana Fallaci, un manifeste d’une force de conviction peu commune contre l’horreur de la guerre, de toutes les guerres et notamment celle du Vietnam, conflit qui fût sa première expérience en tant que correspondante de guerre de novembre 1967 à fin mai 1968. Seule journaliste italienne à couvrir ce conflit, son courage, son honnêteté intellectuelle, sa capacité à se remettre en question et à ne pas se montrer toujours sous un aspect flatteur, font de de ce livre une source de réflexion qui brise les tabous de cette guerre conduite au nom de la lutte contre le communisme par les États-Unis, qui soutiennent les Sud-Vietnamiens, dans le combat fratricide déchirant le Vietnam, contre les Nord-Vietnamiens et les Vietcong. Elle nous raconte la perte de ses illusions, son désenchantement face aux horreurs commises dans les deux camps, Elle déconstruit le mythe d’une Amérique triomphante qui au nom de ses valeurs de démocratie et de liberté, est parfois capable de commettre les pires atrocités avec les bombardements massifs au napalm etc. Celle qui écrit que: «la guerre sert à une chose: elle nous révèle à nous-mêmes», nous raconte les compromissions entre l’idéal que l’on souhaite défendre et la réalité d’une guerre sans front précis où «le front est partout». Le général nord-vietnamien Nguyen Chi Than prononcera à ce sujet ses mots: «(…) La guerre du Vietnam est une arène où les Américains jouent le rôle de boxeurs qui se battent contre le vent Le vent, c’est nous Compagnons, tombez sur eux comme le vent et comme le vent fuyez Compagnons, que le vent ne tombe jamais.» Les témoignages sont nombreux, les points de vue abordés sont passionnants et nous amènent à réfléchir nous aussi en tant que lecteur sur ce que nous aurions fait à la place de tous ces acteurs de la guerre. Les deux journaux personnels retrouvés sur les corps de deux Vietcong sont bouleversants car il nous montre ces hommes démunis, malheureux de quitter leurs familles pour une mort quasi certaine, De l’autre côté, le sort réservé aux appelés et volontaires américains n’est guère meilleur. Loin de leur pays, beaucoup se demandent ce qu’ils font là et quel sens donné à ces atrocités commises dans les deux camps. Les K.I.A ou Killed in action se multiplient, la mort est partout et prélève sa dîme comme lors des batailles de «Dak To» (du 3 au 23 Novembre 1967), de «Khe Sanh» (du 21 janvier au 9 juillet 1968) où les Nord-Vietnamiens mènent plus de trois mois d’assaut contre les force américaines. Les premières et secondes offensives du Têt contre Saïgon en janvier et mai 1968 sèment là encore le chaos et la mort. Oriana Fallaci raconte ses doutes, ses moments de faiblesse, son courage et puis cette capacité à reconnaître la perte de ses belles idées. Elle écrit ainsi «Toutes mes belles idées sur la religion de l’homme, l’homme qu’il faut substituer à Dieu. Ici il n’y a ni homme ni Dieu, ici il y a seulement des bêtes». Elle parle également des «Quyet Tu» des commandos-suicide Vietcong qui sont utilisés de façon massive notamment lors des deux offensives du Têt. Elle rencontre des acteurs importants du conflit dont le colonel Loan, chef de la police de Saïgon, sinistre personnage connu pour avoir exécuté un prisonnier sous les objectifs des photographes. Cette image fera le tour du monde. Il y a aussi le portrait de Nguyễn Cao Kỳ à la tête de la junte militaire au Sud Vietnam de 1965 à 1967 puis vice-président de 1967 à 1971. L’ensemble possède une puissance d’évocation et le récit d’avoir le souffle des témoignages importants. C’est à coup sûr ce que j’ai lu de meilleur sur cette période de la guerre du Vietnam. Le dernier chapitre nous raconte le courage de cette journaliste blessée de trois balles dans le dos pendant le massacre de Tlatelolco à Mexico, quelques jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques. Là encore, son courage force le respect et l’admiration. Ce livre est un formidable outil de réflexion sur la guerre, sur la question du bien et du mal, une plongée dans les tourments des âmes où bourreaux, victimes, lâches, indécis, tout ce qui fait la complexité d’un conflit, se retrouvent pour nous offrir cet instantané sur ce moment important de l’histoire du XXème siècle. Loin des polémiques qui ont entachés la fin de sa vie, c’est aussi le portrait d’une femme de conviction, de caractère, sans langue de bois, audacieuse, courageuse. «La vie, la guerre et puis rien» d’Oriana Fallaci, c’est aux éditions Les Belles Lettres et je ne peux que vous encourager à lire ce texte important et passionnant !
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Un homme

Oriana Fallaci , journaliste italienne célèbre et connu pour ses interviews sans concessions et osés . La Grèce royaliste est secouée par un coup d" Etat fomenté par une junte militaire qui dépose le roi de l' époque . le pays vit sous les bottes des colonels putschistes . C' est le régime des colonels . le pays vit une période dure de dictature .

Au mois d' août 1968 , un Grec Alékos Panagoulis tenta d' abattre le chef de la junte . Ce dernier sortit indemne de l' attentat . L' exécutant est arrêté . Il a agit seul . Il fut emprisonné et torturé .

Après la chute des colonels , Alékos Panagoulis est élu député .Oriana Fallaci fascinée par le courage de cet homme , ses idées et son engagement total pour la liberté . Elle se maria avec lui et passa avec lui les trois dernières années de sa vie . La mort d' Alekos resta mystérieuse . Un

accident de voiture ? ?

Ce livre est un livre de témoignage sur ce que fut la vie de ce révolté et qui est mort pour la liberté tout court . Un bon et beau roman .

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La vie, la guerre et puis rien

C’est avec « Un homme » que j’ai connu la journaliste Oriana Fallaci alors que j’avais 19 ans et c’était la première fois que je lisais un livre-reportage avec la sensation d’entrer dans le monde de la littérature. Au fil des années, j’ai hésité à le relire de peur d’entacher la forte impression que m’a fait cette grande dame et grand reporter disparue en 2006. Grâce à Masse Critique et à la maison d’édition Les belles lettres, je la retrouve. C’est tellement rare une guerre décrite par une femme. Cruauté de celle du Vietnam avec ses massacres horribles. J’aime sa façon d’analyser la bêtise de la guerre avec ses paradoxes et la retranscription des témoignages des différents camps. Discussions intelligentes avec François Pelou, en autre. Dernier chapitre à Mexico durant la manifestation des habitants qui ne veulent pas des Jeux Olympiques qui vont coûter des milliards alors que le peuple meurt de faim. Et là, on doit les tueries aux policiers. En ville, impossible de se cacher et ce n’est pas soldat armé contre soldat armé. Oriana y sera grièvement blessée. Dense, fort, complet. Mais comment vit-on ensuite après avoir vu tant de cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants ? Récit pour sa nièce à la question : « La vie qu'est-ce que c'est ?".

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La vie, la guerre et puis rien

Une année dans la vie d'Oriana Fallci : une année à Saïgon à couvrir les événements de la guerre du Vietnam en tant que journaliste.



J'avais beaucoup de curiosité à découvrir ce témoignage, ayant lu celui de Brigitte Friang, autre femme journaliste ayant exercé également son métier lors de ce conflit.





Ce qui frappe d'emblée, dans ce récit, c'est l'honnêteté d'Oriana Fallaci, sa volonté de restituer les faits, les sentiments, les attitudes des protagonistes du conflit sans désigner où est le bien, où se trouve le mal, sans juger, ni prendre parti. Honnêteté encore quand elle avoue sa peur lors de ses premières missions.

Elle dit combien cette guerre est inégale, entre une armée américaine sur-équipée en matériel et des vietcongs - nous sommes au moment de l'offensive du Têt - qui combattent pieds nus. Et pourtant, et c'est en cela que son témoignage prend une valeur, il n'y a guère de différence entre les soldats des armées ennemies : Ils sont très jeunes, enrôlés - conscription ou idéologie -, ont laissé des parents, une épouse, une fiancée, des enfants des frères des soeurs pour combattre parce qu'on leur imposait de le faire sans toujours comprendre l'enjeu de cette guerre. Ils subissent...

Et finalement, pourquoi ? Les américains cherchent à empêcher l'idéologie du communisme de gagner le monde - comme le dit le Père Bill " Est-ce en tuant des hommes qu'on arrête une idéologie ? " - et les nord-vietnamiens se battent pour expulser les Etats-Unis de leur pays - Comme dit François Pelou "Ils se battent pour leur liberté." - .



Contrairement aux français qui ont combattu lors de la guerre d'Indochine et qui ont aimé ce peuple et cette culture, les américains ne pénétreront jamais la vie des vietnamiens qu'ils leur soient favorables ou pas : c'est une grande différence entre les deux conflits qui vont pourtant se terminer de la même façon, au moins dans le résultat. Mais le rapport aux populations est vécu de façon radicalement différente.

Oriana Fallacci, la première, raconte son envoûtement pour ce pays, pour ces gens, sa volonté de les comprendre et aussi celle de leur donner une voix.





La guerre : pourquoi ? La vie : pour quoi en faire ?





Je remercie Babélio et les éditions Les Belles Lettres pour cette lecture enrichissante.
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Un homme

Vu une citation sur de Douniatad sur Babelio qui a ramené mon esprit dans un des livres qui m’a le plus marquée et qui a certainement dirigé mes lectures ensuite. J’avais 19 ans, je jonglais entre Frison-Roche et Cavanna, quant une amie me prête ce récit. Après sa lecture je m’aperçois qu’il y a, pour moi, un avant et un après ce livre.

Oriana Fallaci, écrivain, grand reporter, relate la vie de son mari,Aléxandros Panagoúlis depuis l'attentat raté du 13 août 1968 visant le chef de la junte militaire au pouvoir Geórgios Papadópoulos. Cet homme, combattant pour la liberté et la démocratie, se fera torturer. Il sera, tour à tour, acclamé comme un héros, puis bafoué comme un terroriste, pour être assassiné en 1976. Quant à Oriana Fallaci, elle est décédée en 2006.



Régulièrement, j’ai envie de le relire, j’hésite. Aura-t-il autant de force et d’impact qu’il a eu sur moi à sa sortie ?

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Un homme

Ce livre est un gros pavé bien sévère. Cependant, passées les deux ou trois premières pages, le talent de l’auteur m'a emmenée dans une narration passionnante, et malgré le récit fort compact où la ponctuation des dialogues est inexistante, j’ai été embarquée dans cette histoire, avec quelques remous par-ci par-là.



Le portrait de l’homme qui était le compagnon d’Oriana Fallaci et dont il est question, est très émouvant. Il est restitué avec tous ses excès, ses paradoxes, et elle ne perd pas son œil de journaliste. Elle écrit son livre comme une fable, où elle emploie le Tu en racontant toute la vraie histoire sur les luttes qu’il a menées à la recherche de la liberté de son pays, la Grèce.



En 1968, Alexandre Panagoulis, est un mathématicien qui, suite au putsch de Papadopoulos en Grèce, déserte son pays, et lorsqu’il demande un laisser passer pour l’Italie, le ministre Gheorgazis, voulant renverser la junte en place, lui demande de participer à un attentat contre le dictateur militaire grec Papadopoulos. Alexandre doit poser une bombe sous un pont au moment du passage de la voiture du dirigeant, mais les fils s’emmêlent et il n’a plus assez de jeu pour le poser sous le pont. Mais les fils s'emmêlent et il ne peut pas accéder jusqu'au pont car il n'a pas assez de jeu. A mon humble avis, il vaut ce qu'il vaut, le récit minutieux de cet attentat est une bravoure littéraire. C'est à ce moment là que j'ai été complètement en empathie avec Alexandre. Ce sont des pages époustouflantes.



S’en suivent divers séjours en prison d’Alek, des évasions, et le récit de ses insolences, de ses mises en danger, de ses provocations. J’ai adoré lire ces pages, elles sont saisissantes et passionnantes, car l’homme est imprévisible, et il a sans cesse des plans secrets.



C’est du fond de ses geôles, où on le torture, qu’il apprend l’italien et correspond avec Oriana Fallaci.



De belles pages sur la politique en générale, sur la philosophie, sur la vie en elle-même, sur l’engagement. Cette lecture m’est parue beaucoup plus exigeante , dans certains passages, et par intermittences. Par la suite, Panagoulis tombe dans la vraie action politique, si on peut l’appeler comme ça. Mais il est plus désespéré encore, car ses déceptions sont inévitables, étant donné que les luttes sont sans fin.

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Lettre à un enfant jamais né

Un livre indispensable à l'heure où l'obscurantisme est, de nouveau, en marche, porté par les églises quelles qu'elles soient, considérant que la femme est, définitivement, mineure, et que la société, celle des hommes, bien sûr, doit décider pour elle ce qu'elle doit faire de son corps et de son ventre.

Des nouvelles lois en "gestation" en Pologne à l'interdiction, ou presque de l'éducation sexuelle au Brésil (viols impunis à la clé) en passant par les mariages forcés qui font de la femme-enfant l'esclave des beaux-parents en Inde et, bien sûr le "statut" (sans rire) de la femme dans les pays musulmans et sans oublier la vague de fond "pro-vie" des fondamentalistes aux states que ne gênent en rien les carnages à l'arme d'assaut, elle en vente libre. Les inquisitions sont de retour, la "bête immonde" avec elles.

Qu'Oriana Fallaci se soit rapproché de l'église à la fin de sa vie (sénilité ou amalgame mal venu entre religion et culture) n'enlève rien à la force de cette réflexion. Femmes de tous les pays, unissez vous!!!
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Un homme

Oriana Fallaci, journaliste italienne très connue, engagée à gauche, a écrit un livre remarquable sur un homme qu’elle a aimé, Alekos Panagoulis. Celui-ci, ennemi de la junte qui avait pris le pouvoir en 1967 dans son pays (la Grèce), avait tenté un attentat contre un colonel putschiste; il avait été arrêté, torturé et emprisonné, avant d’être finalement gracié. Plus tard, il fut tué dans un accident de voiture d’apparence très suspecte. Cet homme avait une personnalité passionnée et, pour tout dire, un esprit fanatique. L’auteure fut fascinée par le courage inflexible et le caractère intraitable d’Alekos. Elle peint un tableau à l’eau-forte de cet homme et des relations qu’elle a eues avec lui. Un livre prenant, et en même temps dur. J’en garde un souvenir fort mais mitigé.
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Lettre à un enfant jamais né

Un livre prenant, expliquant pas à pas la complexité d'une décision souvent dépeinte comme légère... La réalité est bien différente...



Une torture, les doutes, les regrets... Aussi dur que réaliste...
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Inchallah

Dans un roman de guerre publié en 1990, Oriana Fallaci raconte le départ en catastrophe des militaires italiens envoyés par l'ONU au Liban lors de la guerre civile. Plus que de religion, le titre fait référence au destin, celui qui fait qu'un obus tombe là-bas et non à tel autre endroit.



L'auteur sait très bien de quoi elle parle : correspondante de guerre au Vietnam, Liban, Hongrie, Koweït (entre autre), elle a côtoyé la mort de près. Ce qu'elle décrit ce n'est donc pas du flanc.



Dans ce texte au titre provocateur, bourré d'énergie, de fureur, d'humanité et d'ironie, Oriana Fallaci a mis toute sa détestation de la guerre et son amour pour ses victimes et la vie.



Inspiré d'un évènement dramatique survenu en 1983 au Liban, l'attentat du Drakkar, l'auteur plonge le lecteur dans les affres du contingent italien de la Force Multinationale d'interposition. Avec une centaine de personnages, se déploie sous nos yeux une fresque haute en couleur : la perpétuation de luttes fratricides, ici sous couvert de religions.



Le récit est précis, s'attachant à décrire chaque personnage avec une obsession du détail. La ville est une forme de Babel, un concentré d'histoires, de l'Histoire, d'hommes et de femmes, d'amour et de violence. Dans ce texte la ville a moins d'importance que les chars et les chiens qui se disputent la rue.



Résolument pessimiste, Oriana Fallaci ne met pas ses idées sous un mouchoir. Dans son livre, les lignes de fractures religieuses ne sont que des prétextes politiques. Elles permettent aux "infâmes" de mener des rackets, corrompre, détruire un pays pour mieux en contrôler les règles et au final s'enrichir.



Reporter prolifique, ayant écrit au Corriere della Sera, Le Nouvel Observateur, der Stern, Life, Look, New York Times Magazine, le Washington Post, The New Republic, elle n'économise pas ses coups.



Ses phrases sont répétitives à dessein, elles vous bercent puis vous déchire le coeur. Les mots d'Origan Fallaci sont comme des balles tirées à bout portant. le texte est violent, il vous malmène, vous essore, vous noie. C'est aussi qu'il y a tant de mots à employer pour décrire ce chaudron qu'elle n'en veut oublier aucun. Indubitablement il y a du Tom Wolfe dans ce texte de près d'un millier de pages.



Thomas Sandorf



Oriana Fallaci, Inchallah, traduit de l'italien par Victor France, Gallimard (Folio, 3 juin 1994), 872 pages, 14,88€
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Un homme

C’est plus qu’une biographie d’Aléxandros Panagoulis que nous offre O. Fallacci, c’est un livre qui parle des sentiments (de haine comme d’amour) et de l’engagement. Les pages qui décrivent les tortures subies par Alekos paraissent interminables tant la souffrance est grande et sa résistance inhumaine. Quant à la relation amoureuse entre Panagoulis et Fallacci, elle est à la fois belle et malsaine.



Un livre fort, qui ne laisse pas indifférent

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Lettre à un enfant jamais né

C'est le long monologue d'une femme à l'enfant qu'elle porte.

la lettre affronte sans retenue le thème cuisant de l'avortement en se penchant sur la recherche du sens de la vie et en posant l'amère interrogation : est-il juste d'imposer la vie, même si exister implique souffrir ?

Et s'il était mieux de ne pas naître?

Cette femme ne sait rien, excepté que le minuscule germe est le sang de son sang et qu'il dépend entièrement de ses choix.

Et ce n'est pas rien : le sens des responsabilités se fait tout de suite énorme, devient un fardeau trop pesant et entraîne une cascade de réflexions qui, partant de l'origine de l'existence,prennent des trajectoires impensables et peuvent vraiment pousser à avoir honte de son propre égoïsme.



Si le bébé pouvait choisir entre naître, grandir, souffrir, mourir, ou rester d'où il vient, que déciderait-il?

Naître est-il mieux que ne pas naître?



Tout au long de cette lettre, la jeune mère en puissance s'interroge, se tourmente, passe par des phases d'attendrissement ou de rejet.

Un livre que j'ai lu avec beaucoup d'émotion il y a de nombreuses années et qui laisse une trace indélébile.

Je l'ai d'abord lu en italien, puis dans sa traduction.
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La Rage et l'orgueil

Ce pamphlet, ou plutôt ce sermon comme le présente l’auteure elle-même, démontre parfaitement qu’il vaut mieux s’abstenir d’écrire sous la dictée de la rage et de l’orgueil, c’est à dire en fait de la haine et de l’arrogance (je paraphrase un commentaire fait à l’époque de la 1ère publication du livre).



La haine

Rédigé à la va-vite dans les jours suivant les attentats du 11 septembre, pensé comme un discours de redressement moral et national adressé à l’Italie et aux autres peuples européens jugés complaisants vis à vis de l’immigration, du terrorisme et de l’islam, “La Rage et l’Orgueil” tourne très vite à la généralisation outrancière (“les imams ont quelque chose à voir avec le terrorisme”), au sarcasme déplacé (“les fils d’Allah qui prient le cul en l’air”) ou à la xénophobie pure et simple (l’exemple des réfugiés Somaliens qui chient sur la Piazza della Signoria, présenté comme un comportement standard pour eux...). L’auteure oublie de façon grossière d’utiliser les pincettes les plus élémentaires qui auraient pu lui éviter de dire n’importe quoi. Même Finkielkraut lui a reproché son essentialisation des musulmans, c’est pour vous dire le niveau d’amalgame islam = terrorisme auquel on assiste ici ! Dommage, car il y aurait beaucoup à dire sur l’impact de la pénétration très rapide de l’islam en Europe sans virer dans des extrémités tellement mensongères qu’elles ne peuvent qu’alimenter le sentiment écoeurant de victimisation dont les salafistes se sont fait les spécialistes ces dernières années.



L’arrogance

Car Oriana Fallaci, en fin de carrière et en roue libre, s’estime en droit d’asséner une leçon de morale à l’Europe entière, à base de “moi j’ai interviewé Arafat”, “je me défends du harcéllement en donnant des coups de pied dans les couilles“ et autres délires narcissiques. Les idées vraisemblables jetées au hasard dans ce livre sans structure sont malheureusement noyées dans un océan de banalités (du style : les Etats-Unis sont le pays de la liberté et de la démocratie en tant qu’égalité des chances, le tout sans citer une seule fois Tocqueville!), et, beaucoup plus grave, d’affirmations sans preuves, sans sources pour la plupart (oui c’est un pamphlet mais quand même...) et bien sûr sans données chiffrées... Mais lorsqu’on cherche à remettre en cause l’économie, la sociologie, la politique en un essai, il serait bon, pour des raisons évidentes de crédibilité, de se backer un peu, juste au cas où... Cela dit, le tout est agréable à lire grâce à une verve incontestable... qui est aussi celle des pamphlétaires extrémistes, de Branco à Zemmour.



Malgré donc les défauts rédhibitoires de “La Rage et l’Orgueil” (légèreté dans la démonstration, xénophobie caractérisée), je n’en regrette pas pour autant la lecture car il est toujours bon de se rappeler jusqu’où il est possible d’aller, quand on va un peu trop loin...
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Lettre à un enfant jamais né

Je précise que j'ai lu ce livre en italien, mais je pense que mon ressenti aurait été le même avec la version française.

Cette "lettre", comme la nomme l'auteur, est un cri du la première à la dernière ligne : parfois cri d'espoir, parfois de désespoir, cri de révolte, cri de colère... des sentiments mêlés qui m'ont fait penser à ce petit être qu'elle nomme "enfant" (donc qu'elle ne nomme pas, en fait). Qu'on pense comme elle ou pas, on est saisi par cette prise de position, ce tourbillon de la vie future (ou de la non vie...), et ce n'est pas parce que ce livre est écrit par une femme et qu'il parle de maternité qu'il est réservé aux femmes. A ne pas ouvrir en revanche si le sujet peut toucher de trop près un épisode personnel.
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La Rage et l'orgueil

Outrance verbale d'une personnalité qui s'exprime dans l'opposition et le rejet - c'est-à-dire, puisqu'il ne reste plus rien à aimer que soi quand on a décidé de tout regarder de haut, l'adoration de soi... Amusant quelques lignes pour la représentation théâtrale à grand spectacle, et puis très vite lassant quand on note qu'elle s'exécute en boucle... Pour les amoureux de l'icône de la femme forte qui ne recule devant aucune obscénité pour s'affirmer à la face du monde - et l'écraser - sans grande différence d'esprit avec celui qu'elle dénonce finalement...
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Un homme

un grand bouquin
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La vie, la guerre et puis rien

Correspondante de guerre au Viêt-Nam, elle tire de son journal et des échanges qu’elle obtient avec les soldats de tout bord, son livre La vie, la guerre et puis rien, sorti en 1969. C’est d’ailleurs à la question « qu’est-ce-que la vie ? » qu’elle tente de répondre en se heurtant de plein fouet aux combats, aux déversements de napalm, aux tirs nourris de mortiers et de bombes en tout genre, en interrogeant les Viêt-Cong, les Vietminh, les Sud-Vietnamiens, les Américains, les journalistes présents. Tout devient absurde quand sous sa plume elle soulève l’incohérence du génie humain qui peut tout à la fois opérer à cœur ouvert à l’autre bout du monde et en tuer des millions d’autres en toute impunité au même moment, aller sur la lune et concevoir des armes de génie qui tuent avec une précision parfaite. Ce même homme auquel elle voudrait croire, sans Dieu, mais qui ne cesse de la désespérer, de la questionner, de la réveiller, capable de tant d’héroïsme et de tant d’horreurs, si indifférents dans nos mondes occidentaux et si abimés ailleurs.
Lien : https://alarecherchedutempsp..
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Lettre à un enfant jamais né





Un roman, un cri.

C'est le cri d'une femme, celui d'une future mère qui porte en elle cet enfant désiré ou non. Cette femme n'a pas de nom et n'en aura pas.

A travers des mots durs et des questionnements violents, elle parle de son ressenti, de ses sentiments vis à vis de cet enfant, elle évoque l'envie de le faire disparaitre, la peur de le faire naitre.

Elle se demande si l'enfant à naitre à vraiment envie de le faire et ce qu'il ferait si on lui laissait le choix.

C'est très fort, vraiment à fleur de peau et à la fois plein de sagesse.

C'est le roman d'une femme pour les femmes qu'elles soient mères, qu'elles ne veuillent pas d'enfant, qu'elles aient avorté ou finalement décidé de le garder.

C'est pour les mères qui travaillent comme pour celles qui décident ou choisissent de rester au foyer. Tout le monde pourra s'y retrouver sans problème.



Mais c'est aussi un livre pour les hommes, pour ceux qui accompagnent comme pour ceux qui combattent l'émancipation des femmes.



J'ai lu ce roman en italien mais j'aurais envie à l'occasion de le relire en version traduite pour vois si l'effet coup de poing est aussi fort.


Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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Lettre à un enfant jamais né

«Être une maman n'est pas un travail. Il n'est même pas un devoir. C'est seulement un droit parmi tant d’autres».

L’auteur repropose une fois de plus la vexata quaestio: être ou ne pas être, de vivre ou de mourir, l'affirmation de soi comme une identité ou l’ouverture à la vie comme une vocation?

Dans ce livre, il n'y a pas de réponses, mais des questions. La grossesse non désirée et pas terminé est plein de colère et de regrets pour ce qui aurait pu mais n'a pas été, pour l'occasion manquée de connaître l'amour, le mystère dont la vie est nourrie. La dernière pensée de la protagoniste, qui développe une nouvelle conscience de soi dans une relation symbiotique avec le fœtus, c'est pour la vie, «parce que la vie ne meurt pas». Le livre est une célébration de la vie, même dans sa forme la plus douloureuse et m'a donné l'espoir de croire que tout n'est pas encore perdu, il est possible d'établir des liens réels; en particulier m'a donné la force de croire que nous devons trouver en nous-mêmes les certitudes, parce que l'extérieur sera toujours en évolution, les relations sociales et le travail seront toujours précaires, les différences entre les hommes et les femmes continueront d'exister et les enfants continueront de naître.
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