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Critiques de Oriane Jeancourt Galignani (81)
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Mourir est un art, comme tout le reste

La vie de Sylvia Plath me fascine autant que ses écrits. C'est pourquoi j'aime lire des livres qui parlent de ce qu'elle a vécu, même lorsque c'est en grande partie imaginé.





J'avais lu « Froidure » de Kate Moses, mais bien qu'il était intéressant, je l'avais parfois trouvé trop abstrait. J'ai nettement préféré « Mourir est un art, comme tout le reste » car même si les vers intercalés (réellement écrits par Sylvia) indiquent une sorte de voix intérieure, c'est beaucoup plus concret. On s'y perd moins.





L'auteure imagine la dernière soirée de Sylvia Plath. On navigue entre ce moment et le passé : son enfance, ses parents, sa première dépression, sa rencontre avec Ted Hughes, leurs enfants Frieda et Nicholas, la tromperie de Ted, le divorce, le froid, le rejet de son travail, « l'oiseau de panique » jamais très loin… la descente aux enfers. C'est éprouvant car il est difficile d'imaginer que cette histoire soit si différente de ce qu'il s'est passé en réalité. On sent tout le désespoir de Sylvia, cette si grande dame. En lisant ce livre, j'ai tellement eu envie de lui dire « accroche-toi, tu peux y arriver seule ! ». Elle semblait si forte et méritait tellement mieux, malgré tout ce qu'elle pouvait penser. Je mets d'ailleurs la note de 4,5/5 car c'est un très bon livre, mais qui insiste parfois trop sur le côté « dépendante » de Sylvia.





Je n'ai jamais eu une bonne image de Ted Hughes. Je l'ai toujours vu de la même façon que l'auteure, c'est-à-dire : un macho insensible et égocentrique. Ce livre m'a donc encore plus conforté dans mes idées, même si je garde en tête que cela reste une fiction écrite par une personne qui n'est ni Ted ni Sylvia. 
Ted n'est pas le seul homme qui a une mauvaise image dans ce livre, il y a aussi Otto (le père de Sylvia), un homme détestable avec des idées nazies…et qui semblait ne pas pouvoir s'empêcher de rabaisser Sylvia.





La question de la maternité est assez omniprésente. Étant donné son ultime geste, Sylvia pourrait être mal-vue par certains, mais ce livre nous fait bien ressentir tout l'amour qu'elle leur portait, et les vies heureuses qu'elle voulait qu'ils aient. Et même si c'est une fiction, on ne peut s'empêcher d'y croire. Si elle n'a pas continué, ce n'est pas parce qu'elle ne voulait pas mais parce qu'elle ne pouvait plus. J'ai d'ailleurs aimé les derniers paragraphes qui semblent faire le point entre la fin tragique de Sylvia et celle de son fils, comme si les deux s'étaient finalement retrouvés dans un monde meilleur.

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Mourir est un art, comme tout le reste

Exercice délicat que d’inventer les parties non renseignées de la vie de Sylvia Plath.

S’immiscer entre des faits bien réels, faire des jonctions tout en conservant l’âme de la poétesse.

Mourir est un art, comme tout le reste pourrait être une biographie de Sylvia Plath.

Ce qui est fascinant chez Sylvia, c’est l’amour inconditionnel qu’elle porte à son mentor, poète et mari, Ted Hugues. Il ne la respecte pas et ne la soutient pas plus, mais la dépendance amoureuse de Sylvia est au-delà du mépris de son mari.

Ce qui me semble le moins réussi dans le roman sont les extraits de poèmes de Sylvia dans le texte d’Oriane Jeancourt Galignani.

Les vers de la poétesse étant traduit en français, la musicalité des poèmes est malheureusement compliquée voire impossible à restituer.

Oriane Jeancourt Galignani fait de Sylvia Plath un authentique personnage romanesque, dans l’imbrication étroite de la fiction et de la réalité.
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La femme-écrevisse

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Quand l'arbre tombe



Un arbre est une alliance entre le proche et le lointain parfait.Erri de Luca/Trois chevaux



Paul arrive en fin de course.Le vieux lion livre son ultime combat contre lui même en s'occupant comme un forcené du parc centenaire attenant à sa propriété. Il ne vit plus que pour ses arbres, et quand ceux-ci se mettent à tomber,il n'a d'autre recours que d'appeler sa fille a l'aide.



Zélie re- découvre son père, fragilisé par l'âge et par l'insurmontable deuil d'un fils à l'opposé de lui,qu'il n'a pas su ou pu comprendre.



Au fil des pages,on va découvrir l'histoire familiale et comment chacun des membres s'est construit ou déconstruit.Les arbres tiennent une place prépondérante, ils sont les témoins silencieux et le refuge dans ce roman tragique à l'écriture simple et précise.La beauté est à côté, le bonheur aussi,les luttes souterraines,dans ce lieu à histoires.



" Un lieu hors des saints,hors des hommes,hors de la famille,hors de la vengeance, hors de la justice,hors de la faute,hors de la réparation ; le rêve d'un parc.

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Quand l'arbre tombe

Beaucoup de sujets dans ce livre, celui principal et tous ceux à côté, comme le fait admirablement l'autrice, de nous raconter une histoire de famille simple et lâche parfois des petites phrases piquantes qui nous laisse pantois. L'arbre qui tombe, ça peut être un arbre bien-sûr, mais aussi le père, la famille. Des enfants qui poussent le font en silence, et peuvent pousser de travers. Un père qui tombe, ça fait du bruit, ça oblige. Pourquoi ces arbres meurent sans raison ? Particulièrement apprécié ce chapitre du capitalisme moribond : quand, pendant toute une génération l'argent-roi a permis une classe moyenne, a permis de construire une société, alors que pour la génération suivante, actuelle, ce même argent-roi est destructeur, diviseur, au détriment du plus grand nombre. Dans une forêt, les arbres sont solidaires, interdépendants. Jdcjdr.
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Quand l'arbre tombe

Dans ce curieux roman, tout le monde est malheureux, y compris les arbres.

Tout le monde est mal à l'aise et se cherche

A vrai dire, je n'y ai pas cru, à commencer par les arbres dans ce parc.

J'hésite entre une fiction totale et une étude de cas.

Si c'était vrai, ce chaos vide, je ne me sens pas les compétences nécessaires pour commenter.

J'aurais souhaité que toutes les situations soient crédibles.



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Quand l'arbre tombe

Zélie est pianiste. Lorsque la jeune femme reçoit un appel de Paul, son père, elle décide de le rejoindre rapidement. L’homme semble très inquiet. En effet, depuis quelques temps, il se rend compte que les arbres du parc de sa propriété tombent sans raison. C’est l’occasion pour Zélie et son père de renouer des liens qui semblent s’être délités au fil du temps.



C’est un beau roman que propose ici l’auteure, même si j’avoue avoir eu parfois un peu de mal à rentrer pleinement dans l’histoire, notamment dû aux trop nombreuses descriptions qui m’ont parfois perdue.



Malgré ce petit bémol, j’ai suivi avec beaucoup d’émotions l’histoire de cette famille, qui a vécu de véritables drames. L’histoire nous est dévoilée par petites touches et le lecteur découvrira peu à peu les liens qui unissaient chaque membre de la famille.



Ainsi, l’histoire personnelle de Paul nous sera livrée mais également l’histoire du frère de Zélie. Beaucoup d’émotions parsèment ce texte fort.



La plume de l’auteure est élégante et tout en poésie. Les chapitres sont courts et cela rythme la lecture. Malgré les très nombreuses descriptions qui y sont faites, le texte se lit de manière très fluide.



Un beau roman qui explore les liens familiaux. Beaucoup d’émotions sont présentes.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Quand l'arbre tombe

C’est dans la collection “Courage”, dirigée par l’écrivain et aussi homme de radio (principalement sur France Culture) Charles Dantzig que paraît le premier livre d’Oriane Jeancourt Galignani que l’on retrouve dans la sélection du Prix Fémina 2022.



L’autrice nous plonge dans une histoire familiale compliquée qui démarre au moment où Paul demande à sa fille Zélie de venir le rejoindre chez lui car les choses vont mal, à commencer par les arbres. Zélie, bien que très prise par son métier de concertiste mais également par ses occupations de mère de famille, décide malgré tout de se rendre là où vit son père, dans une maison du Val de Loire avec un grand parc… où les arbres tombent. Elle y retrouvera également son passé ainsi que quelques histoires de famille qui semblent hanter les lieux.



L’histoire est racontée du point de vue de Zélie, évoquant au fil des pages, les tourments de son histoire familiale, sa fuite à elle, les maux inavoués, le suicide de son frère, mais aussi la part d’ombre de son père au crépuscule de sa vie, qui perd peu à peu la mémoire, tout en refusant de l’admettre.



Quand l’arbre tombe est un roman assez sombre, où il est question de vieillesse, – celle des arbres bien sûr, mais aussi celle des hommes –, de solitude, d’un passé qui a laissé plein de zones d’ombre, des traces indélébiles dans les têtes et qui, encore aujourd’hui, n’en finit pas de faire souffrir.



Le style de l’autrice, très direct, nous accompagne durant les 200 pages de ce roman sans fioriture, emprunt de sensibilité et de délicatesse, dans lequel on sent toute l’importance du lieu où évoluent les personnages, cette grande maison chargée d’histoire où Zélie et son père vont tenter une difficile réconciliation pour remettre un peu d’amour dans leur relation et trouver enfin une paix intérieure, quinze ans après un drame dont personne ne s’est jamais véritablement remis.




Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Quand l'arbre tombe

Dans le parc d'une propriété du Val de Loire les arbres tombent, sans raison apparente, sans signe avant-coureur. le propriétaire, Paul est au crépuscule de sa vie et ne comprends pas pourquoi ses arbres s'effondrent les uns après les autres. Il demande à sa fille de venir l'aider.



C'est Zélie qui raconte cette période, leur combat commun contre la disparition des arbres mais aussi leur histoire familiale, sa lâcheté à elle, le suicide de son frère, la vie passée de son père qu'elle n'a jamais osé aborder avant ce séjour.



Facile et agréable à lire, ce roman comporte beaucoup de zones floues sans que ça soit ressenti comme un manque, l'importance étant donnée à la vieillesse inéluctable mais aussi aux tragédies jamais réellement abordées ! Un instant qui englobe deux vies, des relations et des sentiments jamais avoués.



La forêt qui tombe petit à petit est la métaphore de la vieillesse qui enlève peu à peu à Paul, ce qu'il a été, ce qu'il a représenté pour sa fille, la perte de sa vision et de sa mémoire, jusqu'à son anéantissement par la mort ! le chêne c'est le père, miné de l'intérieur et qui un jour s'effondre.



Non exempt de violence, ce roman est très pudique dans les sentiments et ressentis et l'ambiance des solitudes est très bien exprimée. Il est touchant aussi car nous avons tous été confrontés à la disparition de personnes que nous aimions avec la peine et les regrets qui ont suivi.



#Quandlarbretombe #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge Riquiqui 2022

Lecture Thématique octobre 2022 : Le verbe haut !
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Quand l'arbre tombe

Un soir, Zélie est appelé par son père, Paul, car il vient de constater que sur leur énorme propriété, les arbres tombent un à un, sans raison apparente.

Son père étant vieillissant, elle décide d'aller  passer quelques jours auprès de lui afin de l'aider à gérer la situation. Ce sera sera l'occasion de se parler un peu, de se découvrir parfois mais surtout de guérir certaines blessures encore à vif.La nature a une place importante et est un personnage à part entière du roman. Forte, puissante, enveloppante, fragile aussi, elle lie les personnages et les accompagne dans leur confession, leur introspection tout en leur donnant le courage de se pardonner, anime des souvenirs enfouis pas ses odeurs de bois humide ou brûlé, et ce sont des morceaux de vie que l'on découvre alors.L'arbre qui tombe est une belle métaphore pour le père qui se livre, qui vieillit et finit par se laisser aller à la confession auprès de sa fille, à parler du passé, de son enfance et du drame qui a déchiré leur famille il y a 15 ans.

C'est un roman tout en délicatesse et en poésie, on pourrait presque sentir les feuilles craquer sous son pas, le vent dans les arbres et cette odeur d'automne qui amène la mélancolie et aide les souvenirs à faire surface : un drame familial, les relations mère-fils pendant la guerre, les soirées familiales autours d'un air d'opéra, mais surtout le silence pendant des années entre le père et la fille qui tente à cette occasion de se livrer l'un à l'autre et de se pardonner.




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Quand l'arbre tombe

Un maison familiale dans le Val de Loire, entourée de son grand parc. Son propriétaire s'inquiète car les arbres tombent les uns après les autres à cause d'un mal mystérieux. Le parc est devenu tout son univers. Il appelle sa fille Zélie à l'aide pour s'occuper de ses arbres adorés. Ce séjour sera l'occasion pour le père et la fille de faire la paix avec le passé.

Je reste avec un avis en demi-teinte à l'issue de cette lecture.

La plume est poétique, douce et d'un niveau assez élevé. Le texte parle beaucoup des arbres, de la faune du val de Loire. On comprendra à la fin pourquoi le propriétaire est si passionné de botanique. Les descriptions m'ont transportée avec plaisir dans ma Sologne natale, je me représentais très bien les lieux, les odeurs et les bruits.

Il y a beaucoup de descriptions, ce dont je ne suis malheureusement pas fan. Il y a également beaucoup de retours dans le passé, telles des pensées en arborescence. Et j'avoue que parfois j'avais du mal à suivre. J'aurais eu envie de plus de dialogues, d'assister à plus de tranches de vies fortes de Zélie avec son père, ainsi que de moments dans le passé avec le fils et frère de ces personnages dont le décès les tourmentent encore beaucoup.

Je pensais qu'il y aurait des conflits ouverts et passionnés, je pensais également que la mort des arbres avait un lien avec les changements climatiques. Mais c'est avant une histoire qui a pour thème le pardon, l'importance de faire la paix avec son passé. Cela parle du temps qui passe, de la vieillesse qui diminue les capacités de l'individu et de l'importance d'aller de l'avant malgré les blessures du passé. Et surtout de faire la paix avant qu'il soit trop tard.

Bref, je reste sur ma faim mais je vous invite à découvrir ce livre et bien sûr vous à faire votre opinion.

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Quand l'arbre tombe

Un roman tout en pudeur et délicatesse sur la relation entre un père et sa fille, au crépuscule de sa vie.
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L'Audience

Un superbe livre sur le deroule d'un proces.Tout est hyper realiste ici,l'auteur nous fait vivre de l'interieur ces moments où une vie bascule.Le point de depart,une enseignante qui a eu des rapports sexuels avec ses eleves dans un lycee du Texas.Et le proces qui va apporter son lot d'attitudes kncomprejensibles.Un tres bon livre a devorer.
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Quand l'arbre tombe

Ce roman est un véritable chef-d’œuvre de douceur – malgré le sujet principal, la chute inexorable et symbolique du chêne ancestral que l’on croyait inébranlable –, d’humilité face à la mort, à la décadence physique, à la vieillesse qui s’installe et poursuit son œuvre implacable. Qui parle aussi du deuil sous toutes ses formes : celui d’une jeunesse et d’un pouvoir révolus, celui d’un temps perdu (de longues années sans se parler, sans s’épauler dans la souffrance), quinze ans après un drame jamais accepté pour les trois protagonistes. Le deuil qui n’a pas pu se faire... D’un temps suspendu dans un lieu magnifique, au sein de la forêt, de la terre-mère nourricière pour de nouveau se réunir et explorer ce qui ne l’a pas été, pour se dire au revoir dans l’amour et le soutien. Une réconciliation par le travail commun, par le soin apporté aux arbres, à ce parc, qui est presque le quatrième personnage de ce roman sensible. Un hymne aux échanges de tous types : avec la nature, au sein des familles, et à l’écoute de nos propres sentiments, sensations, engouements. L’histoire aussi d’un dévouement sublime (qui fait penser à celui de Cordélia dans Le Roi Lear. La comparaison entre ces pères déchus, dépouillés est d’ailleurs intéressante.), au final inattendu.

#Quandlarbretombe #NetGalleyFrance
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La femme-écrevisse

3 époques que relie une gravure, celle de la femme écrevisse… Tout d’abord au XVIIème siècle à Amsterdam dans l’atelier de Rembrandt qui l’a dessinée avec sa compagne Margot. Puis au début du XXIème siècle à Paris et Londres lorsque les descendants de Margot s’intéressent à ce dessin et enfin dans les années 1930, dans l’Allemagne nazie quand le grand-père de ces derniers entamait une carrière d’acteur. Réceptif à la première partie de ce roman, j’en pinçais volontiers pour cette femme-écrevisse dont nous avons suivi la genèse. Mais les deux dernières parties du roman m’ont vite lassé, et, curieux de voir où l’auteure voulait en venir je me suis fait violence pour aller au terme de cette histoire. La fin du livre ne m’a pas convaincu, j’ai dû passer à côté de quelque chose, nos antennes n’étaient pas sur la même longueur d’ondes ; la femme-écrevisse restera un mystère.
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La femme-écrevisse

«  La femme— écrevisse est hors de tout ça . Elle appartient à une mythologie peuplée de créatures à jambes et carapace , dont on a oublié les auteurs , dont on a même oublié les trames, et surtout les croyances . Une mythologie qui ne sépare plus; elle ne se situe ni parmi les martyrs , ni parmi les sauvés. Elle danse entre les deux , à mi- chemin de la bête et de l’homme » .



Un extrait de ce livre en clair - obscur, l’histoire d’un Tableau né d’un esprit tourmenté , celui d’un Peintre du Siècle d’Or à nos jours, la femme écrevisse : corps de femme dénudé avec une tête et des pinces d’écrevisse , une curiosité intrigante , mystérieuse , troublante qui va cheminer de siècle en siècle , obséder trois personnes de 1642 a 1999, les thèmes se font écho à travers les époques depuis Margot von Hauser , maîtresse du Peintre, jalouse , jalouse obsessionnelle ... jusqu’à l’internement , puis Berlin : 1920, Ferdinand von Hauser, devenu acteur, homme à femmes, chez qui sommeille de multiples personnalités et un incontrôlable délire alors qu’il adulait la femme -écrevisse enfant , Paris : 1999, Grégoire von Hausen qui se croit libre de quitter son pays , d’aimer une inconnue et de choisir sa vie .

...

Las! Trois générations et certains héritages où là malédiction se transmet de génération en génération tel un cancer on un crabe qui vous abîmerait de l’intérieur , vous rongerait jusqu’à l’os ...

Qui vous distillerait son étrange poison , vous obsèderait jusqu’à vous faire perdre votre âme .....

«  La femme -écrevisse » ou la folie, la démesure et la création, l’amour destructeur ou rédempteur , la sauvagerie et l’animalité , la jalousie , la démesure, la prédestination, L’ART sont étonnamment liés !



Un ouvrage à l’écriture crue , précise, vive , sensible , troublante , évoquant l’éternelle hyper - sensibilité des artistes , leurs approches répétitives , leurs obsessions à travers la reproduction d’une gravure.



Une lecture troublante , surprenante , hors norme, forte et humaine à l’aune de L’ART et de la CRÉATION.

À découvrir ! Choisi à cause du titre !
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L'Audience

Un livre qui gratte, là où ça démange. Les jours d'un procès d'une jeune enseignante dans une ville du Texas, pour avoir eu des relations sexuelles avec des élèves majeurs, au terme duquel elle sera condamnée. Ce livre choral, nous conte l'histoire de l'enseignante, jeune femme, mariée à un soldat parti en mission dans le golfe, mère de 3 enfants, dont un atteint d'un asthme sévère, et qui étouffe dans la ville où elle réside. Fille d'une mère vampirique et orpheline d'un frère adoré, disparu dans la grande Amérique, l'enseignante a des relations sexuelles avec des élèves dans un état où c'est interdit par une loi. Dénoncée par sa mère, elle comparaît dans un procès et sert de bouc émissaire à toute une société bien-pensante texane, qui ne voit pas que ses enfants ont grandi et que les relations entre adultes consentants (tous les élèves ont plus de 18 ans) sont autorisés, sinon tous les texans seraient en prison. Même si on peut estimer que l'attitude de l'enseignante est "inappropriée", on a surtout de la peine pour cette jeune femme perdue, terriblement seule et qui aurait besoin d'aide et non d'une condamnation.
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Les vingt premières années du XXIe siècle racontées..

Depuis 2016, Charles Dantzig publie un recueil annuel de textes écrits par divers auteur autour d"un thème spécifique, cette année; les vingt premières années du XXIè siècle.

Le résultat est très décevant. Sur les vingt auteurs, seuls

Oriane Jeancourt Galignani et son texte distancié sur le FN au second tourr de la présidentielle de 2002,

Adrien Goetz et sa magnifique description de la construction du Viaduc de Millau,

Arthur Chevallier et son conte autour d'une amitié de lycéens en 2005,

Sandrine Treiner et son ode à la nature, aux arbres, à la puissance de l'océan et

Claudie Hunzinger et sa méditation sur le solstice et la disparation des espèces

m'ont touché. Par compassionn, je ne commenterai pas les autres...
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La femme-écrevisse

Le récit commence à Amsterdam en 1642 : Margot qui vient de se faire engager par celui qu’elle appellera toujours le Peintre, pour s’occuper de son fils Titus. Il lui montre l’art de la gravure, dans son atelier, et lui apprend la méthode, devenant au passage son amant. Mais, le Peintre a des dettes et voit d’un mauvais œil le désir de Margot de reproduire la femme-écrevisse qui l’obsède.



On va suivre à travers les descendants de Margot, le voyage de la gravure jusqu’à nos jours en faisant la connaissance, dans un premier temps de Grégoire et Lucie, à Paris qui mènent une vie un peu étrange, leurs parents étant la plupart à l’étranger, les relations entre eux tendues, à l’ombre de la femme-écrevisse.



La gravure est en elle-même un personnage à part entière du roman, prenant parfois la parole. Elle m’a fait penser à « La peau de chagrin » de Balzac, et au « Portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde toutes proportions gardées bien-sûr. Comment ne pas évoquer, à travers les eaux fortes, le beau roman « Terrasse à Rome » de Pascal Quignard…



Le passage traitant de la parthénogenèse de l’écrevisse marbrée qui intéresse beaucoup Lucie m’a beaucoup amusée. Tout tourne bien sûr autour de ses adorables petites bêtes.



Grégoire a une relation très (trop) étroite avec son grand-père, Ferdinand von Hauser, acteur dans les années vingt à Berlin au grand dam de son père qui tient en horreur le passé nazi de la famille Von Hauser qu’il a préféré changer de nom, Ernst devenant Yves Crebsin. Krebs ! On est toujours dans les crustacés.



Ferdinand l’emmenait au zoo tous les samedis, lui promettant l’arrivée de deux dragons de Komodo qui ne sont jamais arrivés et pour cause, il n’en avait jamais été question, mais il pensait stimuler l’imaginaire ou la patience de l’enfant qu’il était alors.



Ce fût un plaisir de retrouver Nietzsche que l’on croise à Turin alors qu’il commence à plonger dans le marasme, ce que Grégoire appelle « la nécrose turinoise de Nietzsche » et dont il parle sans se lasser à table alors que son père enrage, cherchant à tout prix à le faire taire…



J’ai aimé la manière dont Oriane Jeancourt-Galignani a structuré son roman, évoquant trois périodes importantes : Margot apprenant à graver avec la Peintre dont je vous laisse deviner le nom, ce qui n’est pas difficile à deviner et d’ailleurs l’auteure révèlera assez vite, et leur relation amoureuse va aboutir à l’enfermement de la femme. C’est cette partie que j’ai le plus appréciée.



Puis, au cours des siècles, entre les mains la gravure va passer entre les mains de plusieurs descendants de Margot, parmi lesquels : Grégoire et Lucie, leurs parents très bizarres, le grand-père haut en couleur et on ne peut pas dire que ce soit sans conséquences fâcheuses sur leur santé mentale, la folie semblant accompagner certains très loin…



En découvrant le carnet de rôles de Ferdinand, on voit monter l’antisémitisme (sa propre mère est une fervente adepte de Hitler) et les termes employés autour de « la bête immonde » sont nauséabonds… on rencontre les cinéastes qui ont marqué l’époque : Lubitsch, Murnau, Lang notamment.



On suit aussi les différents exils de la Russie, au moment de la révolution, à Berlin, puis Paris, ou encore Londres. Chacun court à la poursuite de sa vie, de son identité quitte à sombrer dans la folie.



J’ai aimé les répétitions qu’utilise souvent Oriane Jeancourt-Galignani, de manière entêtante, comme un TOC et qui donne un rythme particulier à un récit qui l’est tout autant. J’ai essayé de ne rien divulgâcher, ou le moins possible, pour donner envie de lire ce livre hors du commun.



Je trouve, au passage, que l’auteure a bien en évidence l’hypersensibilité des artistes, et la manière dont ils tutoient souvent la ligne rouge entre le réel et le virtuel, quitte à la dépasser parfois, ce qui est le cas ici, qu’il s’agisse de la peinture, du cinéma et parfois la musique avec une ode aux disquaires lors du passage à Londres de Grégoire… Comment ne pas penser aussi à Vincent Van Gogh?



On peut se demander si la reproduction d’une gravure telle que la « femme écrevisse » de manière répétitive, quasi obsessionnelle fait plonger l’artiste dans la folie, ou si c’est la folie qui est représentée sur la gravure avec cette femme nue avec une tête et des pinces. C’est du moins ce que j’ai ressenti en lisant ce roman qui m’a beaucoup plu avec un épilogue génial.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.



#Lafemmeécrevisse #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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La femme-écrevisse

Sentiment mitigé. Ce livre fait partie de ceux, nombreux, qui placent un tableau (ici une gravure) au centre de l'histoire (on songe au Tableau du maître flamand, La jeune fille à la perle, Le portrait - Nikolaï Gogol - et même Le portrait de Dorian Gray, parmi bien d'autgres) pour lui faire jouer un rôle ici maléfique, comme c'est assez souvent le cas des bouquins usant de cet artifice.

Contrairement à beaucoup je n'ai guère aimé la première partie du livre centrée sur Rembrandt et Margot von Hauser. On comprend bien que l'auteure a voulu adopter un style qui correspond à l'oeuvre mais, justement, j'ai trouvé ce style peu adapté à l'oeuvre et à ce que devait être la société néerlandaise de l'époque et, de manière générale, j'ai trouvé ce style ampoulé et pompeux, flirtant parfois avec les limites du ridicule.

J'ai failli abandonner au premier quart pour décider finalement de continuer la lecture après avoir lu quelques critiques sur Babelio. Les deux autres parties, centrées sur les histoires plus contemporaines de Grégoire et son grand-père Ferdinand von Hauser, lointains descendants de Margot (on ne nous révèle pas comment la pauvre servante hollandaise a pu devenir l'ancêtre d'une illustre famille d'aristocrates allemands mais passons...). Le style m'y a semblé plus supportable et le récit un peu plus structuré, même s'il est toujours question de folie induite par la contemplation de cette femme-écrevisse. Grégoire égaré dans les rues de Londres des années 90 et Ferdinand tout aussi égaré dans les studios de Babelsberg (Berlin) dans les années 20-30 avec la montée du nazisme en arrière-plan m'ont semblé plus attachants (même si guère sympathiques, surtout Ferdinand) et plus clairement porteurs d'un mystère qui soutient l'attention dans la lecture. Quelques réflexions originales sinon intéressantes aussi sur le nazisme demeurant tapi dans les replis d'une démocratie honnie par les aristos de tous poils mais aussi une attaque assez claire de la démarche féministe dans la relecture de l'histoire. Etrange bouquin dont le message n'est décidément pas clair. J'ai donc décidé de le laisser au niveau d'un récit bizarre au style quelque peu horripilant. Pas détestable mais pas ma meilleure lecture de cette année, loin s'en faut...
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