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3.39/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Pascal Chapus est fonctionnaire à la Ville de Toulouse.

"Monument Valley" (2023) est son premier roman.

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Quand on quitte Monument Valley vers les étendues désertiques, le ciel commence à se remplir d'étoiles. Et en regardant ce ciel si familier, j'ai le sentiment d’être partout et nulle part. Devant moi, s'enfonçant dans la nuit naissante, Anoki trace le chemin. On s'éloigne encore et encore. Je me retourne. Au loin, devenu un îlot crépusculaire, Monument Valley m'apparaît dans son entièreté.
Anoki s'arrête et met pied à terre.
— Cela te convient-il ?
Je lui souris du haut de ma monture. Le silence est tel que je n'ai pas besoin d'élever la voix.
— Oui, c'est très bien.
On est arrivé au bout du chemin. p. 140
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(Les premières pages du livre)
Le motel se dressait non loin du site de Monument Valley et en portait le nom. Monsieur Heartwood m’accueillit derrière son comptoir. C’était un homme qui semblait bon, avec des paupières tombant de fatigue sur ses yeux couleur d’eau. Je regardai ses mains posées à plat sur le devant de la réception. Il portait une alliance. Où était madame Heartwood ?
– Je pense rester une semaine.
– Je fais payer la première nuit. Et à votre départ, vous réglerez le reste.
Il me donna la clé de ma chambre. J’y déposai ma valise. La chambre était grande et climatisée comme à peu près partout aux États-Unis dans ce type d’établissement. Plus tard, mes affaires rangées, je m’éloignai à pied du motel. Je m’allongeai dans le désert, les yeux grands ouverts.
Le ciel presque blanc me recouvrait comme un linceul. Je dressai la main pour saisir la lumière. Un scorpion ou un serpent aurait pu me faire la peau. Je m’en fichais. Monsieur Heartwood serait venu à mon secours. La chaleur était écrasante. Je repartis dans ma chambre où je m’endormis dans l’air frais.
Le soir venu, je me rendis à la réception. Monsieur Heartwood était assis dans un angle de la pièce avec un livre entre les mains. Il le posa en me voyant.
– En quoi puis-je vous être agréable?
– Auriez-vous des sandwichs?
– Oui, bien sûr. Je peux vous préparer quelque chose.
– Merci. Je suis affamé et nous sommes tellement loin de tout...
– Oui, je le sais. C’est pour cela que nous offrons ce service aux clients. Vous voulez manger tout de suite?
– D’ici une heure, ce sera parfait. Maintenant que je suis rassuré, je peux attendre.
Je regagnai ma chambre et m’allongeai. J’observai les murs tristes, la commode désuète dans laquelle j’avais rangé mes affaires, une reproduction de chevaux accrochée au-dessus du bloc de climatisation, une table étroite, un peu trop haute, en guise de chevet. J’avais transpiré et j’allai prendre une douche. Je déchirai l’enveloppe de la petite savonnette neuve. L’eau gicla du pommeau fixé au mur et ruissela sur mon corps durant de longues minutes. Je n’existais plus, sinon par cette perception aqueuse, familière, qui faisait que j’étais partout et nulle part.
Un peu plus tard, monsieur Heartwood frappa à ma porte et entra avec un plateau sur lequel étaient déposés deux sandwichs et une cannette de bière. Personne n’aurait pu me combler autant. Il disposa le plateau sur la petite table, près de mon lit.
– Bon appétit.
Par la fenêtre, on vit une voiture pénétrer dans le parking et se garer devant la réception.
– Ah, un client, fit monsieur Heartwood.
Et il s’en alla.

2
Le lendemain, au réveil, j’avais un texto de mon amie Brigitte. Es-tu bien arrivé? Cette simple question me toucha. Je lui répondrais plus tard.
Ce matin-là, je décidai de rejoindre à pied le site de Monument Valley. Je me rendis à la réception où monsieur Heartwood me servit un café et des toasts. Je lui fis part de ma décision.
– À pied! Mais c’est très loin.
– J’ai tout mon temps.
– Vous avez un chapeau et de l’eau?
– Non.
Il disparut quelques instants et me rapporta une casquette et une bouteille d’eau fraîche.
– Prenez au moins cela.
Je le remerciai. Mon regard tomba une nouvelle fois sur son alliance. Mais où était madame Heartwood ?
La route 163 filait dans la lumière transparente du matin, au milieu d’un panorama désertique. À l’horizon, perdus dans l’immensité du ciel, de petits nuages blancs accrochés les uns aux autres inspiraient un sentiment d’éternité. Je marchais depuis un long moment au bord de la route lorsque je repensai à Anaïs. C’était la petite chatte de Michel. Je jouais des heures avec elle. J’adorais me soustraire à son regard derrière un meuble ou un mur, je voyais alors sa tête apparaître sur le côté pour me chercher. Elle est bête, mais elle est bête! me disait Michel. Je lui montre sa souris du doigt et au lieu de ça, elle se jette sur mon doigt! J’aurais aimé qu’Anaïs soit avec moi. Je l’avais laissée chez des amis qui disposaient d’un jardin. Je pris la bouteille dans mon sac à dos et bus quelques gorgées. Soudain, un bruit de corne de brume ébranla l’air. Un camion arrivant par-derrière me dépassa. Je m’écartai et le regardai filer vers l’horizon. Anaïs allait-elle bien? L’angoisse se réveilla à cet instant-là. Et plus le camion s’amenuisait dans le lointain, plus cette angoisse croissait. Quand il eut disparu de ma vue, je n’étais plus qu’un brasier vivant. Mon corps brûlait. Je paniquai et rentrai au motel. Une jeune femme vêtue d’une blouse et tirant derrière elle un aspirateur sortait de ma chambre. Elle me sourit mais cette marque d’amabilité me laissa indifférent. La fraîcheur de ma chambre n’adoucit en rien mon mal-être, elle l’aggrava au contraire. Je tournai un instant autour du lit puis m’y laissai tomber. J’avalai une barrette d’anxiolytique et pris la commande de la télé. Je fis défiler les programmes et m’arrêtai sur un épisode des Charlie’s Angels. Les voix de Jill, Sabrina et Kelly, leurs visages familiers tirés d’une période révolue me rassurèrent. Tout ça appartenait au passé, tout ça était mort comme cette pauvre Farrah Fawcett qui avait mis en scène sa triste descente aux enfers pour le bien de l’humanité. Dans la soirée, après avoir somnolé tout l’après-midi, je me rendis à la réception pour commander des sandwichs. Monsieur Heartwood était occupé avec des clients. J’attendis. Mon regard se porta sur les portes-fenêtres. Elles donnaient sur l’arrière, sur le désert. Un grand tapis aux couleurs passées recouvrait le parquet. Sur les murs vert pâle qui auraient mérité un coup de pinceau, étaient suspendus de vieux clichés d’un village Navajo et le portrait à l’huile, assez médiocre, d’un chef indien. Le mobilier était à l’avenant, des fauteuils solides mais sans grâce, une table basse, fruste, sur laquelle on avait posé un cendrier en verre. Un présentoir rotatif proposait des cartes postales de Monument Valley et des publicités pour des randonnées à cheval.
Dans le prolongement de la réception se trouvait une autre pièce, une modeste bibliothèque. Dans un renfoncement, étendue dans un panier en osier, une chatte allaitait ses chatons. Je m’approchai. La chatte me regarda un instant, puis détourna la tête en clignant des yeux. Son pelage était clair, presque blanc, à l’exception d’une tache rousse qui auréolait son museau. J’observai un long moment le tableau de l’affection maternelle. Ce fut un apaisement. J’examinai les livres, la tête penchée. Je tombai sur un nombre considérable de romans de James Hadley Chase, sans doute l’intégralité de son œuvre, des policiers. J’empruntai Pas d’orchidées pour miss Blandish, un titre qui me parlait.
Avant de quitter la pièce, je m’approchai encore de la chatte qui leva vers moi ses yeux énigmatiques.
– À bientôt, Bibi! lui dis-je doucement.
Bibi était le nom que Michel donnait à sa chatte pour l’appeler. C’était aussi le nom qu’il me donnait quelquefois.
Monsieur Heartwood venait de remettre les clés de leur chambre à des clients. Il se tourna vers moi.
– Comment allez-vous?
– Je viens de voir votre chatte.
– Oh, celle-là! Ça fait sa troisième portée et je n’ai jamais vu un chat rôdant dans les parages. Elle doit partir vadrouiller Dieu sait où. Parfois, on ne la voit pas des journées entières.
– J’ai vu qu’il y avait des livres dans la pièce d’à côté. Je me suis permis d’en prendre un.
– Vous avez eu raison, la bibliothèque est faite pour ça.
– Alors tant mieux. Est-ce que vous pouvez me préparer des sandwichs pour tout à l’heure. Je n’ai rien mangé de la journée.
– Avec plaisir. Je m’approvisionne auprès de fermes locales, ça fait toute la différence. Ce soir, je vous en préparerai au poulet.
– C’est vraiment gentil de votre part.
Je sentis que mes paroles lui allaient droit au cœur. Ce soir-là, monsieur Heartwood frappa à ma porte et se présenta avec son plateau.
– Voilà votre repas, avec un verre de vin blanc offert par la maison. Vin blanc de Californie.

Je n’osai insister une seconde fois sur sa gentillesse. Il déposa le plateau sur la table de chevet. J’étais allongé sur le lit, en train de lire le roman de Chase. Monsieur Heartwood s’adossa au mur.
– Alors cette excursion? Je vous ai vu revenir bien tôt.
– J’ai réalisé que c’était un peu loin à pied.
– Ça ne m’étonne pas, on ne mesure pas toujours les distances ici. Prenez tranquillement votre voiture et profitez du paysage sur place.
– Oui, c’est ce que je ferai demain, peut-être.
Il m’approuva d’un hochement de tête et s’en alla en me souhaitant une bonne soirée.
Vers minuit, alors que j’entamais le dernier chapitre de Pas d’orchidées pour miss Blandish, des pneus crissèrent sur le parking. La curiosité me tira du lit. J'éteignis la lumière et, me penchant vers la fenêtre, je vis une jeune femme sortir d’une voiture. Elle portait une jupe et un haut noir qui luisait dans la nuit claire. Elle avait, me semblait-il, un joli visage. Et puis, d’un coup, je la reconnus, c’était la femme de chambre. Ses cheveux étaient libérés, elle était maquillée. Elle commençait à gravir les quelques marches qui menaient à la réception quand un homme sortit d’une Mercedes et s’avança vers elle à grandes enjambées. Je n’entendis rien mais il dut l’interpeller car la jeune femme se retourna brusquement, comme surprise, et s’immobilisa au milieu de l’escalier. L’homme lui adressa la parole. Il était resté au pied des marches, à deux ou trois mètres d’elle. Je vis la jeune femme lui répondre. Et une courte discussion s’engagea. Puis ils ne dirent plus rien et parurent se tenir tête un bref instant. Alors, d’un pas rapide, la jeune femme rejoignit la réception sans se retourner. Quand elle eut disparu, l’homme regagna sa voiture et quitta le parking.
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