AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pascal Mercier (174)


L'enterrement est à l'affaire des autres, la mort n'a rien avoir avec ça.

P190
Commenter  J’apprécie          30
La désillusion passe pour un mal. Préjugé irréfléchi. Par quel moyen, sinon grâce à la désillusion, découvririons-nous ce que nous avons attendu et espéré ? Et en quoi, sinon dans cette découverte, résiderait la connaissance de soi ?
Commenter  J’apprécie          30
Quand je lis un journal, écoute la radio ou prête attention, dans un café, à ce que disent les gens, je ressens de plus en plus souvent de la satiété, voire de l’écoeurement, parce que l’on écrit ou prononce toujours les mêmes mots – toujours les mêmes tournures, formules ou métaphores. Et le pire, c’est quand je m’écoute moi-même et constate que moi aussi, je dis toujours les éternelles mêmes choses. Elles sont si terriblement usées et défraîchies, ces paroles, détériorées par des millions d’usages. Ont-elles même encore une signification ? Naturellement, l’échange des mots fonctionne, les gens agissent en conséquence, ils rient et pleurent, ils vont à gauche ou à droite, le serveur apporte le café ou le thé. Mais ce n’est pas cela qui m’intrigue. La question est : ces paroles sont-elles encore l’expression de pensées ? Ou seulement des formations sonores efficaces qui poussent les hommes de-ci delà, parce que les traces du bavardage qui y sont gravées y demeurent inlassablement perceptibles ?
Commenter  J’apprécie          30
A la lumière de ce qui arriva plus tard et de ce que je sais aujourd'hui, je dirai: dans ce hall de gare, ma fille s'est perdue. Je le dirais, même si au cours des années qui suivirent on eût cru qu'était arrivé exactement le contraire:comme si à cet instant précis, elle avait pris sans le savoir, le chemin qui la mènerait à celle qu'elle était vraiment, et celà avec une passion, une ferveur,et une énergie dont peu de gens sont capables
Commenter  J’apprécie          30
Jusque-là, il avait exposé les faits en une suite qui permettait de reconnaître un metteur en scène du souvenir. Désormais, me semblait-il, il n’y avait plus qu’en Van Vliet qu’un fleuve déchaîné d’images, de bribe es de pensées et de sentiments qui, débordant de ses rives, emportait avec lui tout ce que cet homme était aussi.
Commenter  J’apprécie          30
Deux analphabètes en tout ce qui concerne le proche et le lointain, pensais-je, deux analphabètes en matière d’intimité et de distance.
Commenter  J’apprécie          30
Il y avait si longtemps que personne ne s’était fait du souci pour moi, qu’à présent, tout simplement, cela me bouleversa.
Commenter  J’apprécie          30
Et qui saurait déclarer un père incapable de discerner la volonté de sa fille, quand, pour faire le bonheur de son enfant, il est allé jusqu’à quitter le droit chemin ? Je me soumettais de bon gré à la tyrannie de son talent.
Commenter  J’apprécie          30
Es war nichts geschehen.
Commenter  J’apprécie          30
Auch in fremden sprachen konnte man sich geborgen fühlen wie im Nebel. Kein Angriff, der in einer anderen Sprache vorgetragen wurde, könnte ihn jemals so treffen, könnte so ganz zu ihm durchdringen wie ein angriff in der Muttersprache. Und auch die eigenen, intimsten Sätze trafen ihn weniger, wenn sie in fremde Worte verpackt waren.
Commenter  J’apprécie          30
On ne le soulignera jamais assez on grandit dans le monde tel un perroquet, en répétant des mots. Ces mots ne viennent pas seuls, nous les entendons comme des parties de jugements, d'adages, de sentences. Il en va de même pendant longtemps avec ces jugements: eux aussi, nous ne faisons que les répéter. Quasiment comme le refrain d'une chanson pour enfants. Et il faudrait presque parler d'un cas heureux lorsque, plus tard, on parvient à reconnaître ces suites de mots envahissantes, engourdissantes, pour ce qu'elles sont: des habitudes aveugles.
Commenter  J’apprécie          20
Notre vie, ce sont des formations fugitives de sable mouvant, nées d'un coup de vent, détruites par le prochain. Des formations de fugacité, qui sont emportées par le vent avant même de s'être formées.
Commenter  J’apprécie          20
SOLIDAO FURIOSA. FURIEUSE SOLITUDE;. Est-il vrai que tous nos actes sont en grande partie déterminés par la peur de la solitude ? Est-ce pour cela que nous renonçons à toutes les choses que nous regretterons à la fin de notre vie ? Est-ce pour cette raison que nous disons si rarement ce que nous pensons ? Pourquoi, sinon, tenons-nous à ces mariages désunis, à ces amitiés mensongères, à ces ennuyeux repas d'anniversaires ? Qu'est ce qui arriverait si nous mettions fin à ce chantage insidieux et décidions de nous assumer ? Si nous laissions jaillir comme une fontaine tous nos désirs réduits en esclavage et la fureur que nous cause leur servitude ? Car cette solitude redoutée, en quoi consiste-t-elle réellement ? Dans le silence des reproches qui nous sont désormais épargnés ? Dans la nécessité aboliede marcher à pas feutrés, en retenant notre souffle, sur le champ de mines des mensonges conjugaux et des demi-vérités amicales ? Déplorons-nous la liberté de ne nous asseoir à table, en face de personne ? L'abondance de temps qui s'ouvre quand se tait le feu roulant des rendez-vous ? Ne voilà-t-il pas des choses merveilleuses ? Un état paradisiaque ? Pourquoi alors en avoir peur ? Est-ce à la fin une peur qui n'existe que parce que nous n'avons pas réfléchi à son objet ? Une peur qui nous a été inculquée par des parents, des professeurs et des prêtres à la tête vide ? Et pourquoi sommes-nous en réalité tellement sûrs que les autres ne nous envieraient pas, s'ils voyaient à quel point notre liberté est devenue vaste ? Et qu'ils ne rechercheraient pas aussitôt notre société ?
Commenter  J’apprécie          20
Les rencontres entre gens, me semble-t-il souvent, sont comme le croisement de trains qui foncent inconscients dans la nuit la plus profonde. Nous jetons des regards furtifs et fiévreux sur les autres, assis derrière une vitre trouble dans une lumière indécise, et qui échappent aussitôt à notre champ de vision, c'est tout juste si nous avons eu le temps de les apercevoir. (...) On dira : il en va de même quand les promeneurs étrangers se croisent dans la pluie et le vent ; alors la comparaison peut être valable. Mails il y a quand même des gens en face de qui nous restons assis plus longtemps, nous mangeons et travaillons ensemble, dormons l'un à côté de l'autre, habitons sous le même toit. Où est alors la fugacité ? Pourtant, tout ce qui fait miroiter à nos yeux stabilité, familiarité et connaissance intime n'est-il pas seulement une illusion inventée pour nous tranquilliser, avec laquelle nous cherchons à masquer et bannir cette fugacité vacillante et angoissante, parce qu'il serait impossible de l'affronter à chaque instant ? (...) Nos regards ne glissent-ils pas continuellement sur l'autre comme pendant la rencontre précipitée de la nuit, pour nous abandonner à nos seules suppositions, pensées fragmentaires et particularités imaginées ? N'est-il pas vrai que ce ne sont pas les hommes qui se rencontrent, mais seulement les ombres projetées par leurs imaginations ?
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes des êtres stratifiés, des êtres pleins de hauts-fonds, avec une âme de vif-argent instable, avec un caractère dont la couleur et la forme change comme dans un kaléidoscope inlassablement secoué.
Commenter  J’apprécie          20
Sur mille expériences que nous faisons, nous en exprimons tout au plus une par le langage, cita-t-il. Parmi toutes ces expériences muettes sont cachées celles qui donnent secrètement à notre vie sa forme, sa couleur et sa mélodie. 
Commenter  J’apprécie          20
Et alors il entendit des phrases qui provoquèrent en lui un effet étourdissant, car elles sonnaient comme si elles avaient été écrites pour lui seul, et non seulement pour lui, mais pour lui en ce matin-là où tout avait changé.
Commenter  J’apprécie          20
Les rencontres entre les gens, me semble-t-il souvent, sont comme le croisement de trains qui foncent inconscients dans la nuit la plus profonde. Nous jetons des regards furtifs et fiévreux sur les autres, assis derrière une vitre trouble dans une lumière indécise et qui échappent aussitôt à notre champ de vision, c'est tout juste si nous le temps de les apercevoir. Etaient-ce réellement un homme et une femme qui ont filé tels des fantasmes dans le cadre d'une fenêtre éclairée émergée du néant, comme découpée sans aucun sens ni but dans l'obscurité déserte ?
Commenter  J’apprécie          20
L'espagnol - c'était comme du latin mais tout différent du latin et cela le troublait. Cela le chiffonnait, que des mots où le latin était tellement présent fussent prononcés par des bouches d'aujourd'hui - dans la rue, au supermarché, au café. Que l'on en fît usage pour commander du Coca-Cola, pour marchander et jurer. (...) Certes, les Romains aussi avaient marchandé et juré. Mais c'était différent. Il aimait les phrases latines parce qu'elles portaient en elles la paix de tout un monde passé. Parce qu'elles ne vous forçaient pas à en dire quelque chose. Parce qu'elles étaient langue, au-delà du verbiage.
Commenter  J’apprécie          20
Plus la discussion sur le sujet se prolongeait, plus grandissait le nombre de ceux qui pensaient avoir mal entendu.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pascal Mercier (832)Voir plus

Quiz Voir plus

Concours : Histoire de la littérature française

"La chanson de Roland" est une œuvre majeure des débuts de la littérature française. De quand date-t-elle ?

3e siècle
7e siècle
11e siècle
15e siècle

10 questions
2804 lecteurs ont répondu
Thème : Histoire de la littérature française : Voyage guidé dans les lettres du XIe au XXe siècle de Michel BrixCréer un quiz sur cet auteur

{* *}