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Critiques de Pascale Kramer (74)
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Autopsie d'un père



À Margaux P. !





Puisque toute oeuvre interroge le monde, la mienne pose la question au cosmos, of course, mais également à tout lecteur et donc bien sûr à vous, Babelionautes, l'élite de l'élite : « doit-on lire la quatrième de couverture avant de commencer un ouvrage ? » Sans traiter de manière définitive cette problématique, ma contribution à sa résolution est tout de go : ben là, fallait pas !



Car en l'espèce en le faisant, on pouvait s'attendre à participer peu ou prou, en toile de fond, à un débat de société sur le racisme, la haine ordinaire, le politiquement correct, la bien-pensance, la culpabilité médiasphérique. D'autant plus que l'auteur venant de Suisse, pays beaucoup plus décomplexé que la France sur ces sujets-là, on pouvait donc espérer un peu de discussion, tout de même. Et ben non !



Toutefois, si le livre n'entame pas vraiment la controverse, on y lit la violence de cette réalité. Ainsi faute de vrai débat, la question se réduit à l'appréhension de l'horreur des dégâts. Ce qui donne des arguments un peu courts, du style : le racisme, ouuuuh ça fait mal donc c'est caca boudin !



Mais bien évidemment, vous avez compris que l'important n'était pas là (nonobstant la quatrième de couverture). Car, même l'héroïne se tape complètement de tout cela. En effet, son problème majeur c'est surtout d'essayer de se sortir de ses problèmes perso. Alors le racisme… Alors la haine… même ordinaire… Alors la bien-pensance… (Il faut avouer que du côté de la pensance tout court, elle a quand même quelques faiblesses. On y reviendra car c'est ce que lui faisait souvent remarquer son papa (le soi-disant autopsié (on y reviendra (si, si, juré)))).



Bon ! N'en déplaise à cette fameuse quatrième de couverture, l'irruption de ce xénophoboracisme ordinaire conduit surtout à bien pourrir l'ambiance et donc à déstabiliser nos personnages.

Ça y est le mot est lâché : "ambiance". Car, c'est finalement celui du livre puisque l'histoire n'est exprimée qu'à travers les sensations de notre héroïne. Contrairement à ce que le mot "autopsie" du titre peut laisser entendre, cette oeuvre n'est pas analytique (dans tous les sens du terme (même avec l'usage du mot "père")). Et donc, notre lecture chemine au gré du ressenti de cette jeune femme perdue dans la vie, toujours en réaction, ballotée par les événements. le récit se partage ainsi entre actualité et flashbacks, entre un présent mal vécu et tendu et un passé mal vécu (pas de bol), douloureux, non digéré mais surpassé dans un effort de survie psychique.

Finalement, vivant l'intrigue avec ses yeux et ses états d'âme, on se demande si l'autopsie dont il est question n'est pas, au sens figuré, celle de la fille plutôt que celle du père. Et donc, puisque toute oeuvre interroge le monde, la mienne pose la question au cosmos, of course, mais également à tout lecteur et donc bien sûr à vous, Babelionautes, l'élite de l'élite : « doit-on lire le titre avant de commencer un ouvrage ? » Sans traiter de manière définitive cette problématique, ma contribution à sa résolution est tout de go : ben là, ça commence à devenir compliqué.



Bon. Il va bien falloir entamer l'autopsie du père puisque c'est pas celle de la fille qui est supposée intéresser le lecteur, dixit le titre. Auparavant, je redis à ceux, les nécrophiles de tout poil, qui s'attendent à une oeuvre médico-légale que s'il y a autopsie elle n'est bien sûr qu'au figuré, même si le père est bien mort (d'où le jeu de mots du titre, s'il faut vous mettre les points sur les i), et donc à tous les autres, c'est pas la peine de fermer les yeux.

Bon. Rappel des épisodes précédents : où nous avions vu que notre héroïne n'avait pas besoin du suicide de son père pour être une bousculée de la vie. Il est vrai qu'elle a quelques circonstances atténuantes, car la fifille au papa, elle avait beau être unique, elle n'était pas trop sa princesse, mais plutôt son vilain petit canard qu'on aime bien (peut-être) mais qui est toujours à côté de la plaque et qu'on laisse à l'écart. Elle a donc tout faux la bambinette parce que, comme je le disais, elle a la pensance un peu faible. Et cela constitue un péché quasi-mortel, en tout cas difficilement pardonnable, aux yeux d'un papa intello. Faut avouer, quand on pense que le pauvre bougre, issu de sa cambrouse et de son milieu modeste, a lutté année après année par le travail en suant sang et eau pour choper l'ascenseur social et atteindre le statut officiel parisien d'intellectuel, et de gauche qui plus outre (le summum de la reconnaissance dans l'intellectuellat, quoi !) et de voir que sa descendance n'est pas capable d'aligner deux idées, ça dégoutte quoi ! Bref, quand vous ajoutez l'hallali mené par la police politico-médiatique pour une ultime arrogance qui lui signifie finalement le double échec et la vanité de son arrivée au nirvana médiatique, ben y a de quoi se flinguer. Et ben, il l'a fait. RIP. Rideau.



Bon. Finalement, comme vous l'avez sûrement deviné, le livre ne s'arrêtant pas à la lecture de la quatrième de couverture, et heureusement, il ressort que l'oeuvre est beaucoup plus en délicatesse que ce que j'ai pu la décortiquer jusque-là (mais j'sais pas faire autrement, j'ai eu une enfance malheureuse, j'suis matheux), puisque c'est essentiellement un livre d'ambiances, de descriptions, malgré tout peu rempli d'intériorité et relativement pudique sur les émotions et qui se veut d'une verve plutôt poétique (même si ladite verve ne tape pas dans le mille du poétique à tous les coups). En effet, l'histoire est décrite en fines esquisses qui ne se dévoilent que lentement, sans brusquer le lecteur, tout en douceur. Et j'ai aimé cette délicatesse qui adoucit les différentes violences permanentes du pitch.







PS : Je voulais exprimer également toute mon émotion et ma gratitude pour cette expérience que m'ont fait vivre Babelio et Flammarion. Imaginez ! Pour la première fois de ma vie, j'ai été sélectionné pour lire un livre pour lequel on me demande mon avis. Imaginez ! Un matin vous ouvrez votre boîte aux lettres et un paquet vous attend contenant une lettre de Margaux P., qui prend la peine de vous écrire de chez Flammarion, de vous envoyer un livre comme à un critique littéraire ! Imaginez ! Mais imaginez ! Ah ! Margaux ! Je ne peux maintenant plus ouvrir ma boîte à lettres sans être tenaillé par un secret espoir. Vous habitez maintenant cette tâche quotidienne que vous avez su sortir de cette banalité navrante, construite par des factures, des publicités et autres retap à déprime en tout genre, qu'un petit paquet un matin a éclairé à jamais ! Mille mercis !





PPS : Bon. A ceux qui ont réussi à tout lire jusqu'au bout, l'élite de l'élite de l'élite, une question subsidiaire : avez-vous remarqué le nombre de phrases commençant par "Bon" ? Ça craint, non ?
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Autopsie d'un père

Je ne suis pas parvenue à pénétrer jusqu'au coeur de ce roman. Je n'ai pas réussi à le trouver alors que je le sentais battre parfois tout près.



Journaliste célèbre, Gabriel se suicide à la suite du scandale qu'il a provoqué en prenant publiquement la défense de deux jeunes blancs assassins d'un Comorien sans-papiers. Sa fille Ania, qui élève seule son fils atteint de surdité, s'était éloignée de cet homme qui ne savait que lui montrer au mieux son indifférence, au pire une condescendance teintée de mépris.

C'est le point de vue de cette jeune femme silencieuse, repliée sur elle-même et sur son fils, qui garde douloureusement les fêlures de son enfance, qui prédomine le plus souvent, laissant les motivations des autres personnages dans une ombre souvent gênante pour la compréhension de la globalité de l'intrigue. Récit et dialogues fusionnent dans une narration "blanche", atone,qui en devient oppressante.

Des rapports père/fille - mère/fils qui semblent au départ être le sujet essentiel, aux rapports sociaux qui restent en filigrane, en passant par la relation à la notoriété, le roman semble courir plusieurs lièvres à la fois et je n'ai pas réussi à discerner un fil qui me permette de les relier de manière convaincante.

C'est un roman que je n'ai en définitive pas vraiment compris.
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Autopsie d'un père

Une découverte masse critique et un avis en demi-teinte.

Malgré une belle écriture j'ai eu du mal à m'attacher à ce récit d'une histoire familiale douloureuse. Une autopsie qui manquait pour moi, de précision et de profondeur.

On aborde un bon nombre de thèmes, un peu pêle-mêle, allant de l'un à l'autre sans arrêt.

Du coup, pas trop le temps de s'attarder sur les détails ou les personnages.



L'auteur parsème son histoire d'indices plus ou moins importants, elle nous la présente un peu comme un puzzle. A nous de recoller les morceaux, de deviner les pièces manquantes. Sur le principe, pourquoi pas ?

Sauf que les indices sont trop maigres, ou trop larges....



Ce récit d'un amour filial à la dérive, les pistes esquissées pour nous mener au désamour, les personnages torturés et l'arrière plan social, tout n'est qu'ombres. J'ai eu l'impression durant cette lecture d'être constamment plongée dans le clair-obscur. Et ça n'était pas toujours désagréable. Sauf qu'au bout d'un moment, à force de plisser les yeux pour distinguer la route

à suivre, on perd les repères nécessaires à une vue d'ensemble.

On ne sait plus de quoi l'auteur veut nous parler : enfance, famille, esseulement, échec scolaire, culpabilité, handicap, rejet, racisme, rivalité, immigration, violence etc....

Oui, il y a tout ça et plus encore dans ce petit livre de 170 pages. Et justement, 170 pages, 173 pour être exacte, pour aborder cette multitude de sentiments, de situations et de destins ?

Pour moi il a manqué quelques lignes à ce récit, quelques réponses ou juste une étincelle.



L'écriture de Pascale Kramer est émouvante, le mot est juste :

"Un jour, alors qu'il venait de répéter plusieurs fois, avec ce sourire, un mot qu'elle avait écorché, elle avait compris qu'elle ne pourrait plus jamais l'aimer" (p.57)

"Ce crime me révolte autant que vous, mais permettez-moi d'avoir aussi de la compréhension pour la colère dont certains ici ne viennent plus à bout."(p.134)

et c'est ce qui a motivé les 3 étoiles et m'a défendue de l'ennui.

Mais ça n'a pas suffi à me libérer de l'indifférence qui finalement m'a saisie dès la moitié du roman.



Au final une découverte pas déplaisante grâce à la belle plume de Pascale Kramer et malgré le sentiment général d'inachevé.

Merci à Babelio et aux éditions Flammarion.



















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Autopsie d'un père

Ania , accompagnée de son fils sourd, rend visite à son père qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans. Visite décevante.

Le lendemain, celui-ci qui est sujet d’un scandale médiatique, se suicide.

Ania retourne chez son père où elle fait la connaissance de sa belle-mère.

L’action se déroule sous trois jours, jusqu’à l’enterrement.

Le père est décrit comme hautain, méprisant

Ania est comme déconnectée de tout, apathique sans véritables réactions

La belle-mère assure mais est plutôt too much.

Les autres personnages laissent aussi sur notre faim.

On ne sait pas trop bien où veut en venir l’auteur

Le scandale provoqué par le père et les évènements que cela entraîne ne sont pas assez développés.

La distance entre le père et la fille n’est pas suffisamment expliquée.

Une impression de froideur et d’incomplet domine et empêche d’adhérer à l’histoire.

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Autopsie d'un père

Une lecture dérangeante, avec une protagoniste relativement terne, Ania, et un sujet de fond actuel, et dont on peine cependant à savoir ce que l'auteur veut en faire.

Autopsie d'un père est un roman qui m'a laissée perplexe, intéressant, mais dont l'aboutissement laisse un sentiment amer.
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Autopsie d'un père

Ania apprend le suicide de son père, Gabriel, par sa nouvelle femme, Clara. Ils ne se voyaient plus depuis longtemps et c'est à peine si elle était au courant du scandale qui aurait poussé Gabriel au suicide. En effet, ce dernier, journaliste et intellectuel de gauche a pris publiquement la défense de deux jeunes Français qui ont tué battu à mort un Comorien sans-papiers. En retournant dans la maison familiale, c'est l'occasion pour Ania de revenir sur ses relations avec son père.



Qu'est-ce qui a poussé Gabriel à agir de la sorte ? Comment les relations se sont-elles dégradées entre le père et la fille ? Voilà les questions que l'on se pose en commençant la lecture du roman de Pascale Kramer. Tout le roman est écrit du point de vue d'Ania, une jeune femme assez terne, mère d'un enfant sourd, séparée du père de l'enfant, qui porte un regard désabusé sur la vie qu'elle mène. Et cela se ressent aussi sur le lecteur ! C'est gris, c'est morose. Son père se suicide, sûrement à cause du scandale récent, on s'attend alors à une prise de conscience, une révolte contre ce père, peu présent dans son enfance et qui ne la considérait pas comme assez intéressante. Mais non, Ania est plutôt passéiste, elle se laisse porter par les évènements et ne semble parfois intéressée que par l'héritage qui devrait lui revenir. Où sont passées ses émotions ?? Ses relations avec son fils, sourd et refermé sur lui-même, ne sont pas simples non plus, mais là encore, rien n'est vraiment développé. Les personnages secondaires manquent, quant à eux, de profondeur pour être vraiment remarquables. C'est dommage, car j'ai apprécié la plume de Pascale Kramer, mais le contenu ne m'a pas convaincue.



Le résumé de quatrième de couverture était pourtant prometteur : "En auscultant une France sous tension et au bord de l’explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman sur le basculement politique et le repli sur soi, qu’elle met en scène de manière intime et collective." Mais je n'ai retrouvé à aucun moment cette "France sous tension", même à la fin, où les choses s'agitent un peu, mais de manière tout à fait inattendue (ou mal amenée ?). Aucun débat de société sur le racisme ambiant, caché, qui s'infiltre dans la société même là où on ne l'attend pas. Méfions-nous des 4e de couverture trompeuses ! Cela n'engendre bien souvent que des déceptions.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Autopsie d'un père

Je remercie Babelio pour la réception de ce livre. Publié chez Flammarion en 2016, ce roman de Pascale Kramer m'a plongée dans une sorte de sidération. Cette autopsie apparait en effet comme un état des lieux, sans la moindre atténuation ou diversion, d'une situation de haine féroce et toujours plus folle en région parisienne.



Gabriel est dans le train en direction de Monceau. Dans la journée, il a reçu aux Épinettes, la visite de sa fille Ania et son petit-fils Théo qu'il n'avait pas revus depuis quatre ans. Ils regagnent Paris dans le même train mais ni lui, ni elle ne le savait. Il les observe sans signaler sa présence. En rentrant chez lui, il consigne dans ses carnets cette rencontre avec sa fille qu'il trouve empâtée et méconnaissable.



Gabriel est un homme de radio qui bénéficiait d'une notoriété certaine jusqu'au jour où "à la demande de l'ensemble de la rédaction" il est exclu de l'antenne. Gabriel avait provoqué un scandale en défendant deux jeunes qui ont massacré un Comorien… L'événement faisait même les gros titres de la presse et Gabriel avait envoyé un exemplaire du journal à sa fille avec le message : "Pour que tu saches" mais elle n'avait pas lu l'article. Ce père qui l'avait méprisée durant toute son adolescence pour ses difficultés scolaires, elle avait cessé de s'y intéresser. Elle vivait en banlieue avec Théo, son fils de six ans, dont le père, un jeune Serbe nommé Novak réapparaissait par intermittence.



Le suicide de Gabriel _dont on ne nous épargne rien_ et les jours qui suivent l'obligent pourtant à s'impliquer. Elle découvre alors Clara, la femme qui vivait avec son père et tout un aréopage qui gravite autour d'elle. Ania la laisse organiser le deuil et l'enterrement, elle semble experte. Le corps est ramené de Monceau aux Épinettes, le jour de l'enterrement est avancé, l'enterrement sera sans cérémonie, le lieu de l'inhumation est modifié au dernier moment, le jour de l'enterrement, une altercation a lieu à la sortie du cimetière, le lendemain la tombe est profanée, la maison des voisins est incendiée.



En somme, du désamour filial à la xénophobie, de la haine à l'extrémisme et à la surenchère de la haine, ce roman laisse bien peu de place à l'empathie. Seule la tendre relation d'Ania avec son fils donne un peu de douceur humaine dans cet univers de brutes : "Assis une jambe repliée sous lui, le petit Théo rêvassait face à la fenêtre. Gabriel le voyait coller son pouce comme pour stopper le défilement du paysage auquel devait se superposer l'ovale de son délicat visage coupé haut et droit par la frange. Le gamin n'avait pas encore remarqué que sa mère pleurait, des larmes rapides qu'elle étalait du bout des doigts. Mais bientôt, il chercha à attirer son attention, effleura la joue mouillée et se retourna pour l'entourer de ses bras, dans un élan tellement concerné, douloureux. Gabriel n'en revenait pas de l'intention et de l'empathie, le gamin lui avait paru emprunté, timide et terne tout à l'heure." (p.11)



Comment Gabriel est-il devenu un extrémiste xénophobe ? Des indices sont présents, épars, incertains. Sans doute serait-il malvenu d'expliquer au risque d'excuser.
Lien : http://www.lirelire.net/2016..
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Autopsie d'un père

La quatrième de couverture m'avait convaincue: j'ai donc accepté la réception du roman en échange d'une critique dans le cadre du jeu "Masse critique". Je pensais à une analyse de la société actuelle et à une évocation de ses maux; je pensais à une réflexion sur le monde médiatique et politique mais rien de tel, malheureusement. En lieu et place de ce que je pouvais espérer après lecture de la quatrième de couverture, j'ai lu l'histoire d'une relation plus que déprimante; celle d'une femme avec son père. Et encore, même ici, je n'ai rien compris. Pourquoi Ania s'est-elle détachée de son père? Pour quel(s) raison(s) le fossé s'est-il autant creusé? Qu'est-ce qui explique ce froid? cette absence d'amour? Je n'ai pas saisi.



La maison d'édition interroge de son côté: "Que s'est-il passé pour que ce père en vienne à rétrécir ses vues au point de tremper dans une affaire aussi sordide et de devenir un paria?" Peut-elle me livrer la réponse? C'est que je ne l'ai pas trouvé dans le roman. Je n'ai pas compris, en effet, pourquoi et comment ce père, journaliste de gauche, en est venu à tenir des propos contestables. Pourquoi en est-il venu à soutenir l'indéfendable, l'inexcusable? Qu'est-ce qui explique le basculement, le changement?



Flammarion continue: "En auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman sur le basculement politique et le repli sur soi, qu'elle met en scène de manière intime et collective." Je suis bien navrée de n'avoir rien lu sur ce sujet. J'ai vu, perçu, un décor qui y ressemblait mais ce qui nous était présenté, ce sur quoi insistait davantage l'auteure c'était, je crois, la relation ratée entre un père et sa fille et je n'ai guère apprécié sa manière de nous la raconter. Je me suis sincèrement ennuyée: c'était vide, superficiel, froid. Pas d'analyse, pas d'approfondissement. Rien qu'un récit malmené par une écriture que je n'ai pas appréciée.


Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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Autopsie d'un père

Un titre et un résumé prometteurs. C'est ce qui m'a fait accepter ce livre dans le cadre de Masse critique et je remercie les éditions Flammarion pour l'envoi J'avais surement de ce fait, des le départ beaucoup d'attentes D’où certainement ma déception.

Oui je vais le dire dès à présent: le titre et le résumé sont pour moi assez trompeurs. Je m'attendais à une analyse de la société actuelle beaucoup plus poussée, j'espérais un examen minutieux de la relation père/fille, quelque chose qui ressemblerait davantage à une autopsie que ce que nous offre Pascale Kramer.

Parce que, bien que l'auteur nous présente quelques explications et voire plutôt quelques pistes, les raisons profondes de cette distance et ce brusque retour ne sont que très superficiellement abordées et découvertes qu'au cours des discussions avec Clara la belle mère.

Pourtant le thème est puissant, si quotidien et tragiquement douloureux touchant tout le monde. Des non-dits envenimant des relations fragiles , des raisons aisément identifiables comme ici le décès de la mère. Des pistes exploitables et si légèrement traitées.

Ania semble si indifférente à tout ce qui l'entoure que je me suis presque demandé, si l'allusion à ses difficultés d'apprentissage ne cachait quelque chose d'autre, mais non le sujet n'a pas été développé, hormis Théo le petit fils malentendant, ce roman ne traite pas d'autre handicap, au plutôt si , de celui de communiquer. Théo n'entend pas littéralement mais ceux sont les autres qui ont du mal à s'entendre.

Donc plus on avance moins on en sait, en quelque sorte, car de l'homme que fut Gabriel nous n'en découvrirons guère, un journaliste gauchiste passionné, qui va ruiner sa carrière et sa vie pour avoir défendu des meurtriers , oui mais encore ? Un père malheureux d'avoir perdu sa fille et si peu connu son petit fils ? Un homme de conviction qui pour autant se suicide ? mais pourquoi ? Que de questions sans réponses.

Que dire sur l'analyse sociétale à partir du positionnement de Gabriel ? Des répercussions ? De la xénophobie, de la France sous tension au bord de l'explosion ?

j'ai beau chercher je ne trouve rien à dire si se n'est que thème est effleuré tout simplement.

Je vais peut être vous donner à penser que ce je n'ai rien aimé dans ce livre et bien ce n'est pas le cas. La plume de l'auteure est belle même si son style est un peu particulier, puisque dialogues et récits sont très étroitement mêlés Le coté réaliste de l'histoire n'en est que bien rendu, c'est froid, triste comme tout ce qui touche au deuil peut l’être.

Que dire des personnages ? Et bien il est très difficile pour moi d'éprouver de l'empathie pour Gabriel et Ania. Clara est perturbante par son coté je maitrise tout y compris ses émotions. C'est le petit Théo qui m'a le plus touché ,un gamin dont le rêve semblait être de connaitre son grand père

Que dire du final déconcertant ? Il manque des pages c'est pas possible.

Je conclurais donc en disant que je ressors avec un sentiment de manque et de questions restées sans réponses que j'ai déjà abordées mais il m'en reste encore une : que vient faire la disparition du Degas dans cette histoire ?

Oui ce roman était assez curieux avec de nombreux passages descriptifs autour du défunt certaines d'un intérêt discutable ( je pense à l histoire des chaussettes) et d'autres traduisant bien l'ambiance de deuil et je n 'ai pas vraiment tout compris, ce que l'auteur souhaitait vraiment démontrer.
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Autopsie d'un père

Pascale Kramer que j'ai découvert grâce à Babelio et aux Editions Flammarion (que je remercie au passage), compte déjà neuf romans à son actif et quelques prix littéraires. Autopsie d'un père, son dernier opus, est paru en janvier dernier.



Voici quatre ans qu'Ania a coupé les ponts avec son père, Gabriel. Apprenant qu'à la demande unanime de la rédaction, il allait être exclu de l'antenne radio où il travaille, Ania décide de lui rendre visite. Direction Les Épinettes, la maison de campagne où elle a grandi. Ania est accompagnée de son fils, Théo. L'ambiance n'est pas franchement aux retrouvailles. Assez rapidement Ania reprendra le RER et rentrera à Suresnes. Le lendemain, Clara, la femme de Gabriel téléphonera à Ania pour lui annoncer que son père s'est suicidé dans la nuit en avalant neuf gros morceaux d'un verre à moutarde. Il est mort seul dans son appartement parisien d'une hémorragie interne. Pourquoi Gabriel, ce journaliste et intellectuel de gauche a-t-il volontairement mis fin à ses jours ? Est-ce parce qu'il a publiquement pris la défense de deux jeunes « Français » qui ont massacré un Comorien sans-papiers et qu'il a été renié par la profession et le grand public ? Le corps de Gabriel sera rapatrié à la campagne, aux Épinettes où il doit être enterré. Ania s'y rendra également. Elle va se retrouver avec Clara, cette belle-mère qu'elle ne connaît pas. L'ambiance au village semble tendue. Avec sa position, Gabriel a divisé. Pour se protéger des agressions extérieures, les volets doivent rester fermés, il ne faut pas répondre au téléphone et la date des obsèques doit rester secrète. Mais comment Gabriel a pu en arriver là, lui un intellectuel de gauche ?



Autopsie d'un père ne répond pas vraiment à cette question. Pas plus que nous ne saurons ce qui a éloigné ce père de sa fille unique. Certes, Ania ne répondait pas aux attentes de Gabriel, elle n'a jamais été brillante, mais cela suffit-il à mener au désamour filial ? Qui est vraiment cet homme qui ne se rappelle pas que Théo, son petit-fils, est sourd ? Gabriel parle à Théo qui ne peut l'entendre, mais Gabriel lui, n'écoute pas sa fille.



Autopsie d'un père est annoncé comme un roman auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, un roman sur le basculement politique. Je n'ai pas eu ce sentiment. Autopsie d'un père est pour moi un roman familial qui dissèque lentement et avec habileté les relations au sein d'une famille. Si nous comprenons que les opinions de ce père ont évolué au gré des années, nous n'en connaîtrons pas les raisons. Bien que cultivé, cet homme ne semble pas ouvert sur le monde qui l'entoure, pas plus qu'il paraît épanoui. En a-t-il toujours été ainsi ? Sa fille, ne respire pas la joie de vivre. Sa seule satisfaction provient de sa maternité et des liens qu'elle a tissés avec son fils, Théo. Ania est séparée de Novak, le père de son fils. Novak et Théo ne semblent pas très proches. Encore une histoire de désamour filial. Pourquoi en sont-ils tous arrivés là ?



Bien que n'ayant pas les réponses à nos questions, tout au plus quelques indices sont distillés de-ci de-là, Autopsie d'un père n'en demeure pas moins un roman intéressant à lire notamment parce que l'auteure avec sa plume parfaitement maîtrisée parvient à nous transmettre des émotions et cette ambiance particulièrement lourde, pesante, chargée de non-dits. Autopsie d'un père est un roman intimiste au style bien singulier. Point de dialogues. Tout nous est narré, décrit avec précision comme si une tierce personne observait les personnages et nous rapportait avec minutie et sensibilité l'environnement, leurs faits, gestes et échanges. Une jolie performance d'écriture.


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Autopsie d'un père

Bonjour à tous. Avant de commencer je souhaiterai tout d’abord remercier Babelio ainsi que les Éditions Flammarion, qui m’ont permis par le biais d’une Masse Critique de recevoir ce livre et de vous le présenter aujourd’hui.



UNE BONNE LECTURE



Dans la mesure où j’ai lu ce roman en à peine une journée, je pense pouvoir dire qu’il ne m’a pas déplu. Pourtant je ne dirai pas qu’il m’a transcendé mais j’ai bien apprécié ma lecture, notamment par une magnifique plume que nous propose l’auteur. Elle nous permet de ressentir aisément ce que vit Ania, le personnage principal, qui se retrouve face à la mort inexpliquée de son père, qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs années.



UNE HISTOIRE FAMILIALE PLUS QUE POLITIQUE SELON MOI



Davantage qu’une question de politique selon moi, j’ai particulièrement remarqué que l’auteur s’attachait à nous dépeindre la vie plutôt difficile d’Ania. Elle se retrouve non seulement face à un père qu’elle n’a plus connu et qu’elle ne connaîtra par conséquent plus sauf au travers de sa belle-mère lors des préparatifs de l’enterrement ; mais elle mène à côté de cela une vie familiale compliquée avec son fils auquel elle est fortement attachée et dont elle s’efforce de préserver l’innocence de l’enfance. Pascale Kramer nous montre des personnages différents, qui ne s’accordent pas forcément du fait de leurs caractères, de leur vécu mais aussi de leur point de vue face à ce que Gabriel – le père d’Ania – a pu vivre. Je suis restée partagée sur ce que pouvaient penser chacun des personnages face à cette crise politique, tout en ne sachant au final pas réellement le fond de cette sombre histoire. En effet, contrairement à ce que le résumé annonçait, je n’ai pas vraiment perçu cette dimension politique, ni même la véritable raison du suicide. J’ai davantage ressenti ce roman au travers de la vie d’Ania, de ce qu’elle a pu vivre étant enfant, mais aussi de ce qu’elle vit au moment où elle ‘communique’ à nouveau avec son passé, son ancienne vie, avant le scandale. L’auteur navigue très bien entre ces différents moments d’existence, entre ces différentes temporalités, permettant de dresser un tableau complet du vécu de cette jeune femme.



C’était un roman très agréable à lire, bien que je n’ai pas totalement réussi à cerner le message que l’auteur à voulu faire passer en matière de scandale politique.
Lien : https://lectriceassidueendev..
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Autopsie d'un père

J'ai entrepris cette lecture, alléchée que j'étais par les promesses de la quatrième de couverture, qui nous annonce le suicide d'un homme, sans doute provoqué par un scandale : avoir pris fait et cause pour deux jeunes gens qui ont massacré un comorien sans papiers et de ce fait avoir perdu son emploi de journaliste dans une radio nationale .... un sujet brûlant d'actualité, donc, remuant les pulsions malsaines qui couvent dans notre société en perte de repères.

Las ! mais où donc se trouve le développé du propos ainsi annoncé ?

Eh bien, ne cherchez pas, il ne se trouve nulle part.



Autopsie d'un père ? mais où est l'autopsie? cet acte qui consiste à décortiquer pour voir, étudier et comprendre les motivations d'une personne. Et, tout aussi important : celle du père, donc l'étude de ses rapports plus ou moins chaleureux, plus ou moins conflictuels avec sa fille.

Rien de tout cela dans cet ouvrage sec, sans âme, où les divers personnages manquent singulièrement de présence et d'épaisseur psychologique.



Le père, Gabriel, qui n'apparaît qu'au tout début de l'ouvrage, est le seul des différents personnages qui soit doté de chair, que l'on perçoit comme un véritable être humain, déambulant dans l'existence en y transportant ses angoisses, doté d'émotions, d'interrogations, se désolant de l'état de décrépitude, de désertification intellectuelle et morale dans lequel son pays, d'après lui, est tombé.

Ensuite, il n'est plus qu'un cadavre allongé dans une pièce de réception du rez-de-chaussée, dont on ne saura plus rien et dont l'autopsie reste encore à faire !



Les autres protagonistes n'apparaissent que comme des pantins ou des fantômes, qu'il s'agisse de Clara la belle-mère de l'héroïne, simplement polie avec elle, froide, glacée et glaçante dont on saura simplement qu'elle éprouve du chagrin ainsi qu'une vague responsabilité dans le suicide de son mari, dans la mesure où ayant laissé son portable éteint, Gabriel n'a pas pu la joindre avant de se donner la mort.

Les gardiens de la propriété ? simplement deux prénoms et pratiquement rien d'autre alors que d'après l'héroïne, ils ont joué un grand rôle dans son enfance esseulée, sans amour avec le poids écrasant de la perte maternelle, décédée dans de tragiques circonstances.



Quant à l'héroïne elle-même, Ania, c'est principalement elle qui insuffle à cet ouvrage sa désespérante sécheresse. Elle se meut, quasiment indifférente à tout, amputée de la moindre capacité d'émotion, traînant derrière elle un enfant morose, dont la surdité constitue un frein à l'épanouissement. Ania a sans doute souffert de l'apparent désamour de son père, mais pourquoi ce désamour ? on ne le saura pas. A-t-elle déçu son géniteur, quant à lui plutôt brillant, sur le plan intellectuel ? On le suppose sans pour autant en être certain. Son travail ne la passionne apparemment pas. Quant à son rapport aux hommes, il donne l'impression d'être complexe, évidemment à cause de son père, et la relation qu'elle entretient avec le père de son enfant ne le démentira pas.



Cette sécheresse est sans doute voulue par l'auteur, afin de démontrer à quel point Ania a été bouleversée par son passé, dont elle n'a pas su dépasser le traumatisme. Le hic, c'est que le personnage reste falot, sans substance, quelques petites notations par ci - par là dans le corps de l'ouvrage ne suffisant pas à lui donner vie.



Au final, ce livre aurait aussi bien pu s'intituler "l'enterrement de Gabriel". Il se déroule sur deux ou trois jours, la cérémonie funèbre constituant le point d'orgue et donnant lieu à certaines manifestations incongrues, dont on ne comprend même pas, compte tenu du peu d'éléments délivrés dans le cours de l'ouvrage pourquoi ils se produisent !

De ce fait, la fin apparaît particulièrement artificielle, quasiment sans aucun rapport avec les 170 pages qui précèdent et j'avoue en être restée pantoise !



Livre reçu dans le cadre d'une masse critique et je remercie Babelio et les Editions Flammarion pour cet envoi.
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Autopsie d'un père

Merci à Babelio et aux Editions Fammarion de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'une Masse Critique spéciale.



C'est l'histoire d'une non-relation. L'histoire d'Ania et de Gabriel, à mille lieues l'un de l'autre. La fille et le père se sont tellement éloignés l'un de l'autre qu'ils ne se sont pas vus depuis plusieurs années quand Ania revient aux Epinettes, la maison familiale. Il n'est pas question d'une réconciliation, non, ni même de retrouvailles. Gabriel s'est suicidé. Clara, sa seconde femme, a appelé Ania.



Commence alors cette Autopsie d'un père, dans laquelle l'auteur, Pascale Kramer, évoque par petites touches l'histoire de Gabriel et d'Ania, celle de Clara, celle de Théo, le fils sourd d'Ania, et de Novak, son père. Mais en filigrane de ce roman qui pourrait n'être qu'intimiste et serait déjà réussi ainsi, c'est la société française qu'autopsie Pascale Kramer. Comment Gabriel, homme à femmes, intellectuel de gauche narcissique, est-il passé à la droite de la droite, en venant à justifier en une phrase et publiquement le crime commis par des jeunes Français de son village sur un Comorien?



Dans ce village où Gabriel va être enterré, se cristallisent haine et incompréhension de l'autre. L'autre, le sans-papier, ou celui qui le défend. Ou à l'inverse l'autre, le jeune désoeuvré en mal de reconnaissance. Tout cela, c'est l'histoire d'Ania qui nous le raconte. Ania qui ne s'intéresse pas à la politique, ne suit pas les infos, ne sait même pas que son père a été débarqué de la radio pour laquelle il travaille à la suite du scandale. Et du coup, le récit est encore plus fort. Le lecteur, englué entre histoire intime et histoire sociétale, entre personnages qu'il pourrait lui-même côtoyer et crime qu'il souhaite ne jamais croiser dans sa propre vie, se laisse mener par le bout du nez jusqu'à la fin du roman. Une fin en forme d'histoire inachevée qui le laisse comme au bord du malaise.
Lien : http://wp.me/p63dHl-4ls
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Autopsie d'un père

Autopsie d'un père est un récit âpre, difficile, il raconte les relations compliquées entre Ania et son père Gabriel. Gabriel est un grand journaliste, un intellectuel, il a élevé seul sa fille mais il s’est rapidement désintéressée d’elle et l’a confié aux gardiens de sa maison de campagne puis en pension. Il a été déçue par sa fille qui n’est pas aussi intelligente qu’il le voudrait qui s’est marié à un Serbe et lui a un donné un petit fils sourd.



Ania n’a plus de relation avec lui, elle vit dans une banlieue parisienne et a un petit job d’assistante maternelle, elle a divorcé et s’occupe seul de son fils. Elle a tiré un trait sur son père.



Mais la mort de celui-ci va l’obliger à se replonger dans ses souvenirs, à essayer de le comprendre notamment pourquoi il a défendu des jeunes du village qui avaient lâchement tué un émigré sans défense. Cette prise de position l’a mis au banc de l’intelligentsia parisienne et il a été lynché médiatiquement seule sa compagne Clara ne l’a pas lâché.



Dans ce roman, on navigue en eaux troubles, dans ce racisme latent en banlieue avec la réaction d’Ania vis-à-vis d’une famille africaine, au village avec ce fait divers. Le personnage de Gabriel est peu sympathique, il se sent supérieur, il méprise les petits gens.



Le handicap, la solitude est aussi décrite dans la vie d’Ania, sa vie dans cette banlieue brutale, grise. Son sentiment d’être rejettée est très présent. La violence est analysée à travers les réactions du village lors de la mort de Gabriel. On est aussi parfois mal à l’aise avec les réactions de rejet, le détachement d’Ania vis-à-vis de la mort de son père, des autres.



Le style est froid, clinique, peu de dialogues surtout de longues phrases de descriptions qui décrivent ce monde à la dérive. Un monde de préjugés, des apparences comme les gardiens qui reprochent à la jeune fille de ne pas avoir été là.Un monde d’incompréhension, le père n’a jamais compris sa fille et inversement. Une réflexion psychologique.



Mais, je suis restée un peu sur ma faim, j’avais envie d’aller plus en profondeur dans les personnages, j’ai eu un sentiment d’inachevé.

la suite sur http://eirenamg.canalblog.com/archives/2016/05/05/33766236.html
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Autopsie d'un père

La précision chirurgicale pour l'autopsie de la rupture des liens entre un père et sa fille et plus largement, de la complexité des relations et des comportements humains.



Ce n'est pas la première fois que Pascale Kramer s'attache à disséquer, scalpel à la main, les méandres de la condition humaine. Perspicacité, délicatesse, sensibilité, capacité à transmettre les sentiments, les émotions de ses personnages, parfaite maitrise d'une écriture dense, belle et juste, sont encore une fois au rendez-vous.



Au commencement, étaient... Gabriel, père et homme, historien et journaliste au sommet d'une brillante carrière, et sa fille, Ania, qui ne ressemble pas à ce père prestigieux, ambitieux, sûr de lui. Entre eux, un lien affectif qui ne survivra pas au décès accidentel de l'épouse et mère survenu au début de l'adolescence d'Ania.

Dans autopsie d'un père, sans leçon de morale, sans porter de jugement, Pascale Kramer examine à la loupe la déliquescence des attachements familiaux mis à l'épreuve des revers servis par le destin.

Pour ce roman, Pascale Kramer a fait le choix de points de vue restreints : essentiellement celui, indirect, d'un narrateur extérieur alternant avec celui, intérieur, de la fille, Ania. Deux points de vue privés de dialogues directs, un choix pour souligner, j'imagine, la profondeur de la fracture qui sépare les protagonistes, les non-dits et la surdité qui rongent leurs rapports jusqu'à les rendre quasiment inexistants.



L'auteur laisse une grande liberté d'interprétation à ses lecteurs, quant aux raisons qui ont pu disloquer l'amour filial et séparer durant de longues années un père (qui est avant tout un homme public), d'une fille dans laquelle il ne se reconnait pas. Un peu comme si la nature avait trahi Gabriel en ne lui donnant pas l'enfant qui pouvait être son égal, digne héritière qu'il aurait pu exposer dans ce qui constitue sa vitrine personnelle , là où il affiche ses réussites et sa supériorité. Ania n'est pas en mesure d'être cet objet de fierté pour Gabriel. C'est en tout cas la vision qu'elle semble avoir, et la raison majeure pour laquelle elle fuira son père en se réfugiant dans un internat, peu après la disparition prématurée de sa mère.



L'indifférence teintée de rancune de la fille devenue adulte, le mépris affiché par le père, le silence bilatéral auraient pu perdurer encore longtemps si le père n'avait pas "politico-socialement" gravement dérapé en prenant partie pour des jeunes du village ayant lynché un immigré comorien. Propos tenus publiquement qui vaudront à Gabriel d'être mis au ban par ses pairs, comme d'une grande partie de ses relations et de la population du village où il réside avec sa seconde et jeune épouse, Clara. Désavoué, irrémédiablement atteint dans sa réputation, Gabriel voit se fracasser l'image qu'il donnait de lui-même, chute de son piédestal et réalise brutalement qu'il n'est pas invulnérable. Il se suicide peu de temps après, d'une façon surprenante.

Sa disparition, les funérailles qui s'ensuivent seront, pour Ania, le point de départ d'un retour vers le passé. A cette occasion, elle revient pour la première fois dans la maison de campagne où elle avait grandi. C'est en grande partie à travers ses pensées, ses observations, ses doutes parfois, ses souvenirs rémanents, ses émotions à fleur de peau, le regard que les autres portent sur le disparu, que l'autopsie du père et de l'homme qu'elle ne connait pas va se dérouler. Poussée par la curiosité de -savoir qui était réellement cet homme- (peut-être pour comprendre qui elle est elle-même), Ania partira à la découverte de Gabriel, l'homme dans lequel, quelque part, se trouvait aussi son père.

Le verra-t-elle alors toujours tel qu'il lui apparait à travers le filtre de son seul regard et de ses souvenirs d'enfance ? Son indifférence teintée de rancœur profonde et la distance muette qui lui ont servi de bouclier contre son père depuis tant d'années, seront-elles modifiées au cours de ces retrouvailles posthumes ? Pourquoi cet homme arrogant, sûr de lui, s'est-il donné la mort ? D'où lui venait son cynisme, son amertume, cette ironie blessante, ses postures mégalomaniaques ? Sur quel terreau a pu pousser son intolérance radicale aux évolutions de la société, sa haine et son mépris de -l'Autre- ?



Quoi qu'il en soit, dans "l'autopsie d'un père", il ne faut pas attendre de réponses qui seraient servies sur un plateau. Pascale Kramer ne livre pas de mode d'emploi avec une grille et des cases à cocher. Le lecteur ne peut pas s'affranchir de solliciter sa propre perception des choses, éclairé par ses expériences personnelles. Ce sont, à mon sens, les clés nécessaires pour découvrir ce qu'on peut aussi lire entre les lignes. Néanmoins, l'auteur est un excellent guide qui, tout au long de ce beau sombre roman, avec une subtilité remarquable, sème des indices au cœur des situations, au rythme des ambiances, au gré des circonstances.

Pas de "prêt-à-lire" donc, et c'est tant mieux. La complexité des rapports humains, la fragilité de leurs équilibres, ne se prêtent pas à une analyse standardisée, à l'affirmation d'une unique vérité. Sur le terrain de l'humain et des destins, tout est possible, le meilleur comme le pire, l'imprévisible comme l'inéluctable. Pour autant, on peut gager qu'en toutes circonstances, il est possible de dénicher des raisons aux comportements, aux actes, aux dérives humaines. Pascale Kramer le sait, qui se saisit de l'objet, le couche sur sa table d'examen, allume le scialytique, joue du scalpel et part en quête des causes potentielles. Comme un médecin légiste chargé d'une autopsie.



La dernière page tournée , après avoir parcouru le chemin toxique emprunté par Gabriel, s'être interrogé, sur les raisons possibles du lynchage d'un immigré Comorien, sur les motivations des jeunes coupables, le suicide de Gabriel, le rejet, le mépris, l'incompréhension, la haine aveugle et sourde qui rodent de page en page, le lecteur pourrait, à juste titre, être tenté d'ausculter la société dont il fait partie pour en évaluer l'état de santé. Ou pas...





Sombre, inquiétant, oui ; pour autant, ce dixième roman de Pascale Kramer est encore une fois l'expression d'une grande lucidité, le signe aussi d'un intérêt presque compatissant pour le genre humain, quelles que soient les voies que les individus empruntent, de simples humains dont elle présente des tableaux et des destins réalistes, fussent-ils souvent décourageants, voire même dérangeants. Justement parce qu'ils sont réalistes...

Pour ma part, j'ai encore beaucoup aimé que Pascale Kramer me dérange (pas vraiment car ce fut un plaisir) en me sortant de ma bulle confortable. J'admire encore et toujours la maitrise des thèmes qu'elle choisit de traiter, l’intérêt qu'ils présentent, la richesse de son écriture, ses choix techniques sur le plan de la construction de l'ouvrage, et, bien sûr, ce -je ne sais quoi- qui me laisse à penser qu'on ne peut pas écrire aussi bien, aussi juste, si l'on n'est pas profondément -authentique-.



Je remercie l'équipe de Babelio et les Éditions Flammarion pour m'avoir proposé cette lecture et pour leur confiance.






Lien : http://josy-malet-praud.com
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Autopsie d'un père



La question est pourquoi cet homme prend la défense de deux petits salopards qui massacrent et noient un sdf comorien ? Parce qu’il n’en peut plus de faire partie de ceux qui ne disent rien et sont sûrs de leur pouvoir où simplement comme des milliers d’autres, parce qu’il en a eu ras le bol de cette société « mélangée » lui le bon français ?

L’auteure n’explique pas le pourquoi.

Mais le suicide de cet homme peut faire penser qu’il se faisait honte ainsi qu’à sa fille et son petit-fils, qu’il n’avait pas vus depuis des années.

Je préfère penser que c’est cela la raison. En fait ce roman m’a laissé un gout d’inachevé et d’amer.

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Autopsie d'un père

Mais qui donc rédige les quatrièmes de couverture...et comment les auteurs peuvent-il accepter celles qui sont très éloignées de leurs écrits ?

La quatrième de couverture de ce livre précise "En auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman ..." ces quelques mots m'avaient séduit, et m'avaient incité à accepter la proposition de Babelio et de l'éditeur : le livre en échange d'une critique : je pensais trouver une description et une analyse, découvrir une auteure que je ne connaissais pas.

Semi-déception.

La France se limite au village, voire à la propriété, où habitait Gabriel, celui par qui le malheur arrive.

Journaliste de gauche il a soutenu les deux assassins d'un jeune comorien qui avait eu le malheur de croiser leur chemin. Comment les a t-il soutenus, quelle était la teneur de son article? de ses propos ? Quelle a été la teneur des réactions ...On n'en saura pas beaucoup.



"L'autopsie" de ce père qui devrait comme toute autopsie nous permettre d'en savoir beaucoup plus sur le passé de ces relations père-fille, les causes de cette distance, ne va pas assez loin et se limite à des échanges assez superficiels entre Clara la nouvelle femme de Gabriel et Ania sa fille, à des bribes d'information, à des non-dit entre ces deux femmes, à des rappels de cette absence de relation entre le père et la fille, à une sombre histoire de dessins disparus de Degas, qui attisent notre curiosité, une curiosité restée sans réponse.



Comment un homme instruit, un homme public, écouté et lu n'a pu écouter et comprendre sa fille, qui n'arrivait pas à apprendre..? Comment cette relation d'amour n'a pu se créer entre eux, pour "un mot écorché" ? Pourquoi cet homme écouté, et semble-t-il, humaniste a pu soutenir des gamins, fils de bourgeois, assassins d'un jeune immigré? Un sujet d'actualité et un non-amour père-fille trop vite traités.



J'aurais aimé lire ces dialogues de ressentiment entre ces deux femmes, écouter le père et la fille, en savoir plus sur l'origine de cette passivité de Ania, fille du suicidé, lire la violence des mots de Gabriel, celle de ses détracteurs....et je n'ai trouvé qu'une certaine forme de passivité des personnages dont aucun ne semble éprouver une quelconque peine suite au décès de Gabriel. Je n'ai pas lu ces larmes et ces mouchoirs...deux mots qui, je pense, ne sont pas écrits dans ce roman, ni lu ces regrets, ces mots qu'on ne s'est pas dit, qu'on ne dira jamais plus. C'est semble-il une forme d'écriture propre à l'auteure. Ses mots sont certes forts, mais les dialogues, pourraient l’être encore plus, surtout dans ces situations.



Gabriel était-il aimé, aimait-t-il ? On reste avec ces questions à l'issue de la lecture. Peut-être était-il trop orgueilleux du fait de son métier?



Pascale Kramer décrit les dialogues, mais ne nous les fait pas suffisamment vivre. Et pourtant, à l'occasion d'un décès les pièces voisines de la pièce où repose le corps, sont des lieux de pleurs, de souvenirs tristes ou gais et souvent des lieux où l'on n'attend pas que le corps soit froid pour commencer à régler des comptes, à ressasser des rancunes, des lieux dans lesquels les larmes viennent parfois plus souvent de la méchanceté des mots que de la peine des parents et amis du défunt ! Et que dire de ces dialogues, entre une fille absente, et la femme qui a succédé à sa mère dans le coeur du père...dialogues dans lesquels la méchanceté est plus souvent présente que l'amour.



Rien de cela dans le roman. C'est dommage.



"L'auscultation de la France sous tension et au bord de l'explosion" a été décidément beaucoup trop superficielle et rapide, elle s'est limitée à l'auscultation partielle de relations père-fille, belle-mère et belle-fille et en aucun cas à l'auscultation de la France J'aurais aimé en savoir plus sur le désespoir du défunt, sa lente descente et sur les autres personnages.



Pascale Kramer nous donne envie d'en savoir plus, mais ne nous permet pas de satisfaire tout à fait ces envies. Elle en a certainement le talent pour le faire.

Je ne vais pas rester avec cette impression de manque, mais poursuivre la découverte de cette auteure avec un autre de ses ouvrages



Merci à Babelio et à Masse critique
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Autopsie d'un père

Ania se rend avec son fils aux « Epinettes », la propriété de son père. Cela fait quatre ans qu'ils ne sont pas parlé. L'accueil est froid, l'homme pose peu de questions et monologue sur des sujets qui le concernent. Gabriel est un journaliste célèbre qui a perdu tout crédit après avoir adopté des positions réactionnaires. Soudain, il apostrophe son petit-fils et trahit ainsi qu'il a tout oublié de sa surdité . C'en est trop pour Ania qui décide d'abréger sa visite.

Le lendemain, elle apprend le suicide de son père. L'organisation des obsèques va être l'occasion pour elle de retourner sur les lieux de son enfance et de redécouvrir un homme avec qui elle n'a jamais pu communiquer. Elle apprend que peu avant sa mort, Gabriel s'était retrouvé au coeur d'une vive polémique en soutenant des jeunes du village qui avaient massacré sans raison un immigré.



J'ai été marqué par la justesse des personnages décrits dans ce roman. Un couple de gardiens, un conjoint d'origine serbe, une femme de la haute société, tous sont crayonnés en quelques lignes . Ils sont plus suggérés que décrits. Avec des mots simples, Pascale Kramer parvient à leur offrir une présence, une évidence et une épaisseur. Théo, le fils sourd-muet d'Ania, est un personnage clef du roman. Sa sensibilité développée par son handicap lui permet de capter toutes les tensions des scènes où règnent les non-dits.

J'ai apprécié la multitude de sentiments qui sont dépeints dans toute leur complexité. Ania, par exemple, passe par différents stades : l'appréhension, l'angoisse, l'ennui, le malaise, le trouble, la déception sans que cela soit livré de manière trop explicite. Tout est esquissé avec une grande délicatesse.



En moins de deux cents pages, Pascale Kramer parvient à évoquer des problèmes familiaux et des questions sociétales, des malaises intimes et des inquiétudes de notre temps. Elle sait retranscrire l'incommunicabilité entre un enfant et un parent, quand un père se montre incapable de comprendre sa fille, l'humiliation d'une enfant en échec scolaire face à un père intellectuel qui la brise par son ironie ; le sentiment de solitude et d'abandon d'un homme en pleine disgrâce médiatique ; le huis-clos de deux femmes – la fille et la belle-mère que tout oppose -.

Mais elle réussit à dépeindre ces habitants d'un village qui se sentent laissés-pour-compte, « la France d'en bas » en décalage avec une société urbaine et multiculturelle. Quand les peurs et les haines couvent, un incendie peut partir au moindre prétexte...



Je remercie les éditions Flammarion et Babelio pour ce beau cadeau.

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Autopsie d'un père

Babelio m'a souvent fait lire des bouquins qu'à première vue je n'aurais pas choisis. Parfois c'est vraiment génial, parfois au contraire. Autopsie d'un père de Pascale Kramer est un assez bon crû. Mais comme ce roman est le contraire de chaleureux. Et comme il sonne juste, hélas. Gabriel, intellectuel proche de la soixantaine, a pris la défense de deux jeunes hommes qui ont massacré un Comorien sans papiers. Ania, sa fille, qui vient juste de le revoir après des années, apprend qu'il vient de se suicider. Accompagnée de Théo son fils sourd-muet, sept ans, elle fait la connaissance de Clara, la dernière épouse de son père, aux Epinettes, la maison de famille. Le roman ne porte que sur ces quelques jours où le mort habite la demeure, et sur les obsèques.



J'avais très peur d'un regard moralisateur et bien démago vu le parti pris de Gabriel mais c'est loin d'être le fil conducteur du livre. Ce n'en est pas même le thème principal. Comment s'est délité le lien entre le père et la fille, bien avant le sordide? La faute à qui? On n'en saura pas tout mais simplement que le divorce Gabriel-Ania ne datait pas d'hier. Pascale Kramer revient par flashes sur le passé et l'enfance d'Ania, la disparition de sa mère et l'absence de ce père, ou plutôt son indifférence envers cette enfant peu brillante, dans laquelle lui, journaliste très en cour dans les milieux de gauche, ne se reconnaissait pas. Bien peu d'amour au long de cette Autopsie d'un père, et peu de personnnages que l'on se prend à aimer. Du moins fut-ce mon cas. Il reste bien sûr le couple de voisins, qui éleva presque Ania, couple qui vécut lui-même la tragédie de la perte d'un enfant. Jean-Louis et Jacqueline, je me suis pris d'affection pour eux, un sentiment discret comme leur vie. Et le petit Théo, cet enfant du silence, parfois muré parfois vif, que le père, un Serbe un peu intermittent , aime à sa manière un peu intermittente elle aussi.



Court roman de 173pages, Autopsie d'un père est un livre profond, qui remue sans bouleverser tant l'empathie n'a pas été voulue par Pascale Kramer. C'est donc un roman que je qualifierai de dur, de gris. Ce n'en est pas moins un bon roman qui évite le mélo et les leçons. C'est déjà ça. Merci à Babelio pour sa confiance.

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Autopsie d'un père

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio, ainsi que les Editions Flammarion, pour leur confiance. J’avoue que je ne lis pas spécialement ce genre de littérature, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai eu envie de me laisser tenter et j’ai bien fait. Je découvre donc la belle plume délicate de Pascale Kramer avec son dernier roman : Autopsie d’un père.



Ania n’a pas vu son père depuis quatre ans. Mais alors qu’elle parcourt un magasine du regard, elle tombe sur une photo de ce dernier, avec un article qui parle de lui, pas en bien malheureusement. Elle a une pulsion qui lui donne envie de le revoir, elle ne lit même pas l’article, ça ne l’intéresse pas. Elle se rend donc dans la maison de son enfance, aux Epinettes. Mais elle trouve un père en colère, pas contre elle, mais contre la société. Un père déçu également. Et surtout, un père qui n’a pas l’air spécialement content de la voir, elle, et son fils… son petit-fils. Il ne se souvient même pas que Théo ne peut l’entendre, puisqu’il est sourd de naissance. C’est le trop plein, pour Ania, qui file en colère.



Qu’elle n’est pas sa stupeur quand elle reçoit un appel le lendemain, de sa belle-mère Clara. Elle lui apprend que son père s’est suicidé.



Ce roman est un quasi huis-clos entre deux femmes que tout oppose ou presque, une fille et une belle-mère. Elles ne se connaissent pas. Le père d’Ania ayant refait sa vie, après qu’elle est cessée de le voir. Dans ce roman, nous découvrons d’une manière pudique toute une palette de sentiments, la colère, mais surtout la déception, l’appréhension ou le malaise des différents personnages qui sont peu nombreux.



Il met en scène les inquiétudes de notre époque, la peur de la différence, de l’échec scolaire, le handicap, ou encore même le racisme.



Le rythme de ce livre est lent, mais nécessaire, pour appréhender et ressentir les différentes émotions. L’écriture de Pascale Kramer est délicate, mais aussi propre à elle-même. Ce que je veux dire c’est qu’elle est assez descriptive, il n’y a pas de réels dialogues. J’avoue que cette façon de faire m’a un peu déconcertée au début, mais je m’y suis faite.



En bref, Autopsie d’un père est un excellent roman, différent de ce que j’ai l’habitude de lire. Même si je regrette un petit peu le manque de vrais dialogues, qui auraient pu apporter une plus grande dynamique au récit, je comprends tout à fait le choix de l’auteur. Cette manière de faire rend le livre beaucoup plus intimiste. J’avoue que ça m’a plu !



A découvrir chez Flammarion depuis janvier 2016.
Lien : https://milleetunepages.com/..
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