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Critiques de Patrice Gain (451)
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Denali

Magistral. Mon troisième Patrice Gain confirme toute l'estime que je porte à cet auteur. Voilà un écrivain capable de créer des personnages plein de défauts mais très attachants, d'insérer le lecteur dans un paysage en deux ou trois lignes, de nous faire vivre de passionnantes aventures dans un environnement à chaque fois différent. Ici c'est le Montana, plutôt rude, l'esprit des pionniers reste bien présent, la dureté de la vie aussi. Matt, 14 ans va perdre son père, disparu en montagne, sa mère, qui ne supportera pas de vivre à nouveau la disparition d'un conjoint, sa généreuse grand mère qui l'a recueilli malgré son grand âge et enfin son frère ainé qui disjoncte complètement. Heureusement quelques personnes aident ce grand gamin courageux parce qu'il est foncièrement quelqu'un de bien. Malgré la solitude, un passage en orphelinat et une condamnation à la prison ferme, il partira sur les traces de son père et finira par trouver une nouvelle famille. Ce roman se place en première position dans mon top 6 de 2023.
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Le sourire du scorpion

Alex et Mily et leurs enfants jumeaux, Luna et Tom forment une famille heureuse, nomade, assez anti conformiste.

Les enfants ont 15 ans quand ils décident de descendre en canoë une rivière au Monténégro, en compagnie de leur ami serbe Goran

Ce qui devait être une belle aventure tourne au cauchemar, détruisant la famille.

La première partie du roman est terriblement efficace, éprouvante aussi. Le lecteur est plongé au fond de ce canyon avec l’envie d’en sortir vite et en vie.

Les descriptions de la nature sont magnifiques.



J’ai trouvé la suite du roman plus inégale. La tension est bien là, on tourne les pages avec l’envie de savoir, la boule au ventre, mais, parce qu’il y a un mais, j’y ai trouvé quelques longueurs, quelques incohérences.

Le sujet de la guerre en ex Yougoslavie, qui sous tend le roman est abordé rapidement, peut-être trop.

De tout petits bémols donc mais le plaisir de la lecture est bien là.
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Le sourire du scorpion



Je ne sais pas si certains d'entre vous connaissent cet auteur. J'admire beaucoup sa plume, particulièrement travaillée, ses descriptions de la nature incroyables, qui vous permettent de vous immerger instantanément dans un ailleurs grandiose et sauvage.



On retrouve dans ce roman des thèmes chers à l'auteur : la noirceur de certains hommes, la solitude, le délaissement parental. Cette fiction est librement inspirée des horreurs commises par Milorad Momic, arrêté à Lyon en 2011.



Tom et sa jumelle Luna mènent une vie marginale, comparés aux adolescents de leur âge. Ils vivent telles des nomades dans un camion avec leurs parents. Avec l'aide d'un ami Goran, ils partent explorer en raft la Tara, une rivière du Monténégro. Malgré les paysages magnifiques et sauvages, une atmosphère pesante s'installe peu à peu. Leur mère se montre de plus en plus inquiète, habitée par une funeste prémonition...



Ce récit dur et violent, magnifiquement bien écrit, se concentre sur cette famille peu banale, ainsi que sur l'énigmatique Goran. Tom, adolescent discret, un brin naïf, va connaître un violent rituel de passage, qui le fera basculer de l'insouciance de l'adolescence à la nécessité de trouver la force en lui pour survivre à l'horreur. Je l'ai trouvé extrêmement attachant, ainsi que sa soeur, plus lucide et probablement Hpi.



J'ai appris beaucoup de choses sur les scorpions serbes, un pan de l'histoire serbo croate que je ne connaissais pas. Ce livre aborde des sujets forts, tels que la manipulation, le sentiment d'exclusion, le harcèlement, la relation d'emprise, mais aussi la fratrie, l'abandon, la résilience.



N'hésitez pas à le découvrir.




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De silence et de loup

Une inconnue remet un carnet à un moine lors de sa promenade hebdomadaire. Le nom du destinataire inscrit sur l’enveloppe contenant le carnet est Sacha Liakhovic, le sien.



Pour sa communauté monastique vouée au silence et à la solitude, il est désormais Dom Joseph.



Malgré les interdictions, la tentation est trop forte. Il ouvre et découvre qu'il s'agit d'un carnet intime de sa sœur Anna, sans nouvelles depuis deux ans.

Au fur et à mesure de sa lecture, tout ce qu'il a voulu oublier ressurgit.



Anna, journaliste bilingue avec des notions de Russe ayant bossé cinq ans à France 3, a embarqué 18 mois plus tôt sur le voilier d’une expédition scientifique pour l'Arctique avec une équipe de chercheurs étudiant le climat...



Elle s’est engagée dans cette aventure pour tenter d'échapper à un passé trop douloureux. La mort accidentelle de sa fille Zora, qu’elle appelle ma Belette, et le suicide de Romane, sa compagne.



Mais rien ne va se passer comme prévu. Le bateau va se retrouver pris dans une tempête glaciaire et s’échouer sur une île peuplée d’ours et de loups.



Mais quand l'équipage est emparé par la folie et consciente d'être seule au monde et surtout confrontée à son chagrin, Anna va entamer un journal de bord... À travers lequel, nous allons découvrir son histoire.



Je découvre la plume de l'auteur qui entraîne son lecteur dans un récit rythmé.



L'intrigue est bien menée. Le récit est très dur, à nous glacer le sang dans ce huis clos au climat glacial et percutant.





Bref, un magnifique roman qui touche et qu'on n'oublie pas. C'est beau, c'est triste et c'est à lire.



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Le sourire du scorpion

Une proposition de récit intéressante puisque nous allons suivre une famille qui tente de se remettre d'un accident lors d'une descente en raft. Nous assistons à l'évolution des personnages suite à ce drame.



Nous allons surtout être dans la peau de Tom, le frère de Luna.

Ce personnage m'a donné l'impression de porter le poids du monde. Il fait preuve de malchance et manque d'amour. Il est très attachant.



Pour ne pas divulgacher, je ne parlerai pas des autres protagonistes cependant je peux vous affirmer qu'après quelques chapitres, vous aurez envie de secouer l'un, virer l'autre et crier à l'injustice !



L'écriture est très agréable à lire, projection dans les rapides garantie. Quelques longueurs (oui même dans ce court roman). Ce n'est pas un coup de cœur car je ne suis pas fan de ce genre de fin...proposer un sujet de départ et dévier à 90°.



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De silence et de loup

Comment faire face à la perte brutale de sa fille et de sa compagne ? Anna pense avoir trouvé la réponse en candidatant comme journaliste auprès d’une expédition scientifique en route pour l’Arctique. Comme son frère Sacha, qui a rejoint la communauté des Chartreux, elle veut fuir le monde, pensant ainsi s’extraire du drame intime qui la frappe. Elle découvre un monde inconnu, celui du froid, des grands espaces et du silence qui les recouvre d’une chape oppressante, et celui des hommes qui les affrontent. Sur un carnet, elle relate ses journées, couche ses expériences et ses peurs aux côtés d’une équipe minée par des tensions. Presque deux ans plus tard, Sacha le lira dans le secret de sa cellule. Et cette voix qui lui parle, depuis un autre lieu et un autre temps, va l’atteindre au plus profond de lui, jusqu’à faire vaciller sa foi…



« De silence et de loup » est un superbe roman noir écrit par Patrice Gain. Avant d’être une intrigue, tressée de deux voix narratives, celles d’une sœur et de son frère, « De silence et de loup » conte une atmosphère saisissante : celle d’un monde en blanc et noir, que les extrêmes captent, que le froid habite, où des hommes luttent pour survivre. L’auteur sait très vite nous emmener dans ces contrées du nord de la Russie grâce à une écriture soignée, des descriptions ciselées au burin d’une plume exigeante et belle. C’est d’abord le monde de la mer et de la navigation en milieu hostile que l’on découvre et l’on est happé, notamment lorsque la tempête frappe sans prévenir. Et puis l’Arctique et ses glaces se dévoilent, qui figent soudain d’atmosphère : « après le bruit de la chaîne glissant dans l’écubier d’étrave, ce fut le silence. Un silence immobile, éprouvant comme le tumulte de l’absence. » En filigrane, se tient l’enjeu de la survie, la mort guettant à chaque instant.



L’intrigue se met peu à peu en place : à presque deux années d’intervalle, Anna va faire entendre à son frère Sacha la mission dangereuse qui la conduit au nord de la Russie. Et l’écho est immédiat, d’autant que l’hiver est rude dans le monastère ; un écho douloureux dans sa quête et qui fait vaciller ses repères. Car tandis qu’Anna progresse dans les glaces, Sacha se remémore sa vie d’avant et les raisons qui l’ont poussé à venir aux Chartreuses. Bien des questionnements et des doutes refont surface : « quelles sont les vertus de la transcendance et de l’oubli de soi ? Que gagne-t-on à voisiner avec Dieu et le diable ? Quelles luminescences issues de ces ermitages touchent le monde et quels espoirs portent-elles ? ».

Avec Anna, avec Sacha, nous tressaillons, tremblons de froid, de peur, souffrons et espérons. Et comme Anna, nous nous disons que le monde de l’Arctique, si bien dépeint par l’auteur, est un monde terriblement angoissant « oppressant et beau à la fois. D’une pureté désolante et primitive. »



Entre ombres et lumières, « De silence et de loup » est un superbe roman noir qui dit bien la beauté et la violence de la nature sauvage, à l’unisson de la nature humaine.
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De silence et de loup

J’ai reçu ce polar via une #massecritique @babelio_ et j’étais ravie de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.

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Ce polar relate la longue errance d’Anna dans le décor spectral de la Russie arctique et sa confrontation avec son passé qui continue à la hanter.

Ce récit est entrecoupé de brèves de vie de son frère, Dom Joseph, entré dans les ordres et vivant en ermite au fond d’un monastère.

Mêlant monde maritime (Anna était allée s’engager comme journaliste sur un bateau scientifique en Russie), termes techniques et aventures, ce roman nous emmène dans les méandres des états d’âme des uns et des autres, dans la noirceur la plus totale de l’être humain et dans les difficiles relations humaines.

Si le roman est bien mené, j’ai été un peu perdue par les termes techniques et ne me suis pas sentie happée par ce livre, chose que je regrette…



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De silence et de loup

Anna Liakhovic, journaliste, a rejoint une équipe de scientifiques et de marins chargés de relever les conséquences du réchauffement climatique sur la banquise de l'Arctique. Russophone, elle est chargée de relater le quotidien de l'équipe et prend place sur le Yupik avec toute l'équipe surveillée par un militaire russe. Suite à une tempête, le bateau doit amarrer et se retrouve prisonnier des glaces à Tiksi, au nord-est de la Sibérie. L'ambiance devient oppressante, la tension monte parmi les membres du groupe, Anna est envahie par les souvenirs qu'elle croyait avoir laissés derrière elle de la mort de sa fille et de sa compagne. A la mort de deux de ses membres l'équipe se scinde en deux. Anna doit quitter le bateau et se retrouve coincée à Tiksi. Son aventure est lue deux ans plus tard par Dom Joseph, moine chartreux qui a reçu le carnet de notes d'Anna, et qui n'est autre que son frère Sacha.



Les deux intrigues montent en tension en parallèle : plus Anna se trouve prise dans les gangues glacées et aux mains des autorités russes, plus Dom Joseph vit un calvaire silencieux au sein du monastère. La construction de ces deux récits est habile, qui fait la part belle aux ambiances délétères. Le frère et la sœur sont le jouet d'intérêts qui les dépassent, au sein d'une nature féroce et glaciale ou dans le cadre silencieusement hostile du monastère. On retrouve dans ce roman le talent de Patrice Gain à camper des ambiances et des décors parlants, en lien avec les sentiments de ses personnages. Lesquels poursuivent une quête de pureté que leur environnement s'acharne à les empêcher d'atteindre. J'ai été plus sensible à la beauté et à la grandeur des paysages américains de Dinali qu'au silence glacial de l'hiver sibérien, mais ce nouveau roman est parfaitement réussi.



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte lue dans le cadre de "Masse critique".


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Terres fauves

J’ai lu ce roman pratiquement d’une traite. Patrice Gain est décidément un auteur que j’apprécie, son style narratif, simple et clair, et ses descriptions précises sur fond de paysages sauvages, tout cela servi par une intrigue maîtrisée, sont un réel plaisir de lecture.

Le narrateur est un homme de trente-cinq ans, David McCae, en passe de se séparer de son épouse Louise. Prête plume pour le compte du gouverneur de l’Etat de New York, un certain Andrew Kearny, il doit se rendre en Alaska rencontrer un ancien alpiniste à l’égo surdimensionné qui vit reclus dans une propriété. Son travail consiste à l’interviewer sur son ascension d’un sommet de plus de 8000 mètres pour le mentionner dans le livre. Plutôt méfiant et partant en traînant les pieds, il découvrira un homme bourru et alcoolique et sera entraîné dans une aventure terrible.

Il a été difficile de reposer le livre tant l’histoire, pleine de rebondissements, nous tient en haleine jusqu’au bout. Si le début est assez lent, montrant un personnage dépressif, et les menus détails insignifiants de sa vie, la suite du récit est tout autre, jusqu’à la fin, que j’ai trouvée cependant tirée par les cheveux, mais qu’importe, cela n’ôte rien au récit palpitant et aux personnages denses, qui nous montrent à nouveau les faiblesses humaines face aux forces de la nature. Adeptes de nature-writing et de grands espaces, ce livre est pour vous. Avec Patrice Gain, il est impératif d’affronter ses peurs en avion, la solitude (souvent présente et ici particulièrement) et s’intéresser, ne serait-ce pour sa survie, aux éléments environnants. La nature sauvage, les scènes parfois violentes, pleines de réalisme, dont l’une avec un ours, qui n’est pas sans rappeler cette fameuse scène du film The revenant, tout cela, valait bien le détour. Merci pour le voyage !

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De silence et de loup

Anna et Sacha sont frère et sœur. Nous les découvrons tous deux à une période charnière de leur vie où ils se sont retirés du monde. C'est par Sacha que nous pénétrons dans leur histoire. Désormais rebaptisé Dom Joseph, il vit reclus parmi ses coreligionnaires au sein d'un monastère. Lorsqu'un carnet de bord appartenant à sa sœur lui parvient, son monde est bouleversé.



A l'intérieur de ce dernier, se trouve le récit d'une épopée sibérienne. Anna a-t-elle voulu fuir une réalité trop lourde ou tenter de se retrouver? Toujours est-il que, confrontée à un double deuil impossible, cette journaliste a décidé de se porter volontaire pour se joindre à une équipe de scientifiques dans le Grand Nord.



Incapable de focaliser son esprit sur autre chose, Dom Joseph en parcourt fiévreusement les pages. Les événements s'enchainent, la cruauté des hommes gronde sur la banquise, mais c'est de la morsure impitoyable du froid que les plus brûlantes des vérités émergeront.



Patrice Gain a plus que jamais soigné son écriture et conservé son sens inné du rythme. J'ai adoré son héroïne Anna tellement touchante, sensible et empathique, courageuse aussi sans en paraître trop artificielle pour autant. Mais dans ce tourbillon de rebondissements, il n'en a pas oublié de s'attarder sur l'autre vérité qu'aucun d'entre nous ne peut fuir. En choisissant de nous propulser dans un tel cadre, il nous rappelle la fragilité de la banquise, et avec elle la fragilité du monde.



Ses personnages vont devoir affronter leurs vérités enfouies, ses lecteurs aussi dans un sens, car ce que la glace met à jour nous concerne tous. Un parti pris clairvoyant, décidément très actuel, auquel j'ai totalement adhéré.



Merci à Déborah de Babelio et aux éditions Albin Michel de m'avoir offert l'opportunité de découvrir ce roman.

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Terres fauves

David McCae est un jeune écrivain new-yorkais. Sa femme l’a quitté mais squatte encore leur appartement et Sydney, son éditeur, attend impatiemment son dernier manuscrit. Mais l’enthousiasme l’a quitté, il rédige les mémoires du gouverneur Kearny et bloque sur son texte. Envoyé par Sydney, David pourtant phobique de l’avion part rencontrer Dick Carlson en Alaska. Cet alpiniste de renommé mondiale est un ami de Kearny, il doit lui fournir de quoi ajouter un chapitre glorieux aux mémoires du gouverneur.



Ce jeune citadin qui déteste la nature va être servi. L’arrivée à Valdez est brutale dans cette région où le froid glacial n’est pas seulement météorologique mais aussi dans l’accueil qu’il reçoit. Installé dans un hôtel vide et gelé, il ressent une véritable animosité à son encontre sans comprendre pourquoi. Le rendez-vous avec Carlson ne se passe pas sereinement. Carlson n’est ni causant ni aimable, et ses explications à propos du fabuleux sommet que les deux hommes ont atteint ensemble pas très limpides. Qui plus est, l’alcool et les enregistrements aidant, David en apprend un peu trop sur cet événement. Le lendemain de leur rencontre, David est embarqué en hélicoptère avec une équipe de chasseurs à l’ours vers une cabane au milieu de paysages de rêves. De rêve pour qui aime la nature la plus sauvage dans le grand froid, la neige et la glace. Et la nature, Patrice gain sait nous la faire autant apprécier que redouter par ses descriptions si réalistes. Là, après des rencontres et quelques journées inquiétantes, l’équipe repart… sans lui. David se retrouve seul avec Lenny, l’homme apparemment handicapé mental qui est aussi le gardien des lieux. Le combat s’annonce inégal face à la nature qui reprend vite ses droits. David va devoir puiser dans des ressources insoupçonnées pour survivre.



Pourquoi ? Et comment en est-il arrivé là ? Vous avez un peu plus de 200 pages pour le découvrir

Lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/05/16/terres-fauves-patrice-gain/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Terres fauves

Quelle excellente surprise ! Là où je m'attendais à un simple petit "survival" en milieu hostile, j'ai découvert un roman beaucoup plus riche. Un sujet intéressant, un traitement à l'avenant, un personnage central réussi (très lucide et humain), un épilogue touchant, ... Bref, une jolie réussite et l'envie de relire cet auteur que je découvre.
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La naufragée du lac des dents blanches

belles idées mais beaucoup d'horreurs qui donnent presque le cafard !!!
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Le sourire du scorpion

J’aime l’écriture de Patrice Gain mais ce que j’aime encore plus, c’est l’art qu’il a de décrire les paysages, son écriture est tellement immersive, que j’imaginais parfaitement les falaises surplombant la Tara. Je voyais parfaitement le Causse dans le Tarn où la famille de Tom possède une vieille ferme ( il faut dire que j’ai parcouru ces grands Causses à pied pendant de nombreux kilomètres). Tout comme j’ai reconnu la petite calanque marseillaise où les jumeaux passent des vacances. En fait, quand j’ouvre un livre de Patrice Gain, j’ai l’impression d’arriver à la maison (les méchants Serbes ou ours voraces en moins).



Et puis, bien évidemment on ne peut pas parler de descente infernale en rafting sans penser au livre ‘Délivrance‘ de James Dickey, livre que le jeune Tom a lu et relu (il possède d’ailleurs la même vieille édition que moi 🙂 )



Comme beaucoup de lecteurs, je pense, je ne m’attendais pas à une telle fin, et elle m’a tout simplement arraché le cœur. L’auteur est fort pour cela, car j’ai aussi ce genre de montagne russe avec la fin de Denali.



Le sourire du scorpion est un livre à l’écriture brillante. Dans un décor sublime, l’auteur nous propose suspense et émotion, ce qui est sans conteste le combo parfait pour moi.



Un auteur, et un livre à découvrir d’urgence !
Lien : https://www.lespassionsdechi..
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Le sourire du scorpion

En 2006, Tom et Luna, jumeaux de 15 ans, leurs parents et un ami de la famille, Goran, descendent en raft le canyon de la Tara, au Monténégro. Très vite, Mily, la mère, se montre inquiète, accablée par le pressentiment d’un drame à venir. Pour cette famille insouciante, habituée à une vie nomade et par bien des aspects aventureuse, c’est là quelque chose de très inhabituel. Mais de fait, très vite, l’excursion se transforme en calvaire et la mort finit par frapper. Dès lors, la vie de Tom, narrateur de cette histoire, va se déliter en même temps que monte le soupçon.

Difficile d’en dire plus sans trop en révéler sur l’intrigue de ce roman noir de Patrice Gain. Roman noir, roman intime sur le deuil aussi et qui s’inscrit certainement dans ce mouvement actuel qui cherche à déployer ces intrigues dans les grands espaces, du Monténégro, donc, au Causse du Larzac.

La première partie du Sourire du Scorpion, cette descente de la Tara qui, commencée sous les meilleurs auspices vire au drame est particulièrement prenante. Non seulement Patrice Gain sait peindre avec talent un paysage à la fois sublime et menaçant, mais il crée très habilement la tension jusqu’au drame qui vient clore l’excursion.

C’est après cela que, en ce qui me concerne, les choses se gâtent.

Sur la forme d’abord. L’écriture de Patrice Gain, au début de son roman s’avère plutôt séduisante, riche et évocatrice (même si l’on peut regretter l’emploi répété du terme « ruiniforme ») mais, peu à peu, elle tend à mon sens à s’enrichir jusqu’à rendre l’ensemble presque surécrit. Ce qui semblait couler naturellement au départ devient plus forcé et il faut bien dire que l’on peine à imaginer un adolescent de quinze ans (et même n’importe quel adulte, en fait) se lancer dans des répliques comme « Tu sais à quoi je pense, Luna ? Je crois que nous attirons les mauvaises ondes aussi sûrement qu’un paratonnerre la foudre. Depuis que nous sommes descendus dans ce maudit canyon, les malheurs s’enchaînent. Papa était notre électrode positive et notre camion rouge grapillait en chemin la joie et la douceur de vivre. » Si l’on arrive à passer dessus pendant un temps, l’accumulation des phrases de ce genre rend les dialogues pour le moins emphatiques.

Cela va de pair avec le fond. On l’a vite compris, la famille de Tom et Luna est une famille bohème, quelque peu hors du monde, et c’est d’ailleurs un élément essentiel à l’intrigue puisque cet isolement rend possible la machination à l’œuvre. Néanmoins, on peut aussi être gêné par la manière dont le prisme du regard de Tom rejette totalement le monde extérieur. Certes, le narrateur n’exprime pas forcément la pensée de l’auteur, mais la manière devenue assez habituelle, dont est systématiquement opposé un mode de vie nomade qui serait plus ouvert au monde à un mode de vie sédentaire et plus généralement à un « système » nécessairement confit dans ses certitudes et son rejet de ce qui est différent peut devenir lassant.

Si l’histoire est indéniablement prenante et que Patrice Gain, par ailleurs, se refuse en fin de compte à livrer le happy end attendu, on reste toutefois partagé en fin de compte entre tout ce qui a pu nous plaire dans ce roman et ce qui, au-delà de l’écriture en elle-même dont on a déjà parlé, peut apparaître comme un certain manque de nuance.


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Terres fauves

Beau voyage que nous propose Patrice Gain dans cette terre éloignée, perdue au bout du monde, qu’est l’Alaska.

On est bien au cœur du rayon nature writing, devenu à la mode et généralement garni d’auteurs américains.

Sauf que Patrice Gain est un gars bien de chez nous, un nantais devenu professionnel de la montagne.

Mais le frenchy montre ici qu’il sait écrire comme ses confrères étasuniens et d’ailleurs il s’en approprie avec élégance tous les clichés et fait même de son héros … un auteur new-yorkais ! Plus US writing, tu meurs, on s’y croirait.

Mais son style est peut-être plus proche de chez nous et ses petites phrases sèches font mouche. C’est très bien écrit.

Les clins d’œil humoristiques vont s’arrêter là car l’histoire qui nous est contée est âpre, violente et noire. Elle manquera d’ailleurs coûter la vie à notre héros qui devra même laisser un de ses deux bras ... à un ours.

Notre auteur dépressif en chaussures de ville va donc se retrouver à Valdez (oui, le bled de l’Exxon Valdez) pour servir de nègre à un politicard en campagne électorale. Au détour d’une interview, il découvre ce qui aurait dû rester caché et les emmerdes vont commencer. Le voyage touristique se transforme en cauchemar et le roman prend la couleur du noir. Evidemment Dame Nature en Alaska n’est pas tendre avec les bipèdes inadaptés et quand notre héros n’est pas poursuivi par les ours, c’est par les sbires à la solde du politicard.

La brutalité des hommes et la sauvagerie de la nature se font écho : [Les gars débarquent ici] et moi je regarde la nature les prendre. Des fois j’aide un peu.

Finalement, Terres fauves porte bien son titre. Au début on pense parfois à David Vann (en moins prise de tête) et puis on oublie vite les américains pour se laisser trimbaler par notre frenchy.

On refermera le livre épuisé par ces aventures mais pas idiot puisqu’on aura découvert le jeu des US dans la course aux plus de 8.000 mètres (il n’y en a que quatorze dans le monde) et leur seule victoire, l’ascension du Gasherbrum I ou K5 ou Hidden Peak. La véritable expédition, dans la vraie vie, a eu lieu en 1958 avec l’américain Nicholas Clinch.
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Les brouillards noirs

Les îles Féroé sont un archipel isolé, où un père cherche sa fille disparue, confronté à des coutumes violentes et à des autorités indifférentes. A la demande de son ex-femme, Raphaël, violoncelliste se rend sur place pour chercher sa fille Maude. Dès lors nous allons suivre son parcours pendant qu'il tente de mener l'enquête et de remonter la piste froide de sa fille. Maude était très investie dans l'écologie et militait avec une association contre la chasse aux globicéphales tués par centaines sur les côtes féroïennes. Un superbe roman d'atmosphère, sensible et captivant. La construction du roman se fait autour des traditions ancestrales tout en prenant en compte le climat et la géographie sauvage de cette région brute. Une autre dimension se dégage du personnage de Raphaël, c'est celle de la paternité. Paternité dont il a été privé depuis plus de onze ans après le divorce, sa femme l’empêchant d'avoir le moindre contact avec elle. Mais Raphaël est avant tout un musicien qui ne sait pas se déplacer sans son violoncelle, on a droit à quelques morceaux choisit comme la première suite pour violoncelle de Bach parce que c’était le morceau favori de Maude quand elle était petite. Plus qu'un thriller l'auteur aborde des thèmes écologiques, éthiques liés à cette chasse aux cétacés appelée grindadráp. Un scénario magnifique et grandiose où la barbarie vient côtoyer la nature encore sauvage de ces îles. Une tragédie à ciel ouvert où les brouillards noirs viennent vous retourner le cœur. Plusieurs facettes dans ce roman policier qui m'a emportée bien loin au delà de l'hexagone sur un continent dur où l'on apprend ce que l'âme humaine peut avoir de sombre et d'insensible sous le couvert de la sacro-sainte tradition. Un travail de documentation précis et une belle plume à découvrir. Bonne lecture.
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De silence et de loup

L'auteur nous propose un roman très original.



Un livre qui flirte entre le thriller en huis clos et le roman noir.



Autant attaquer direct, j'ai adoré ce livre.



J'ai tout de suite aimé l'écriture de l'auteur, fluide, classe.



La construction narrative est très intéressante.

On va alterner entre Dom Joseph et le parcours d'Anna.

Et j'ai beaucoup apprécié les personnages. Surtout Anna.



En tant que journaliste, elle se lance dans une expédition en Sibérie avec une équipe de scientifiques.

Rien ne va se passer comme prévu et le milieu leur sera hostile, le grand froid, la faune mais également les habitants.



Là où le roman se démarque c'est que l'auteur aurait pu faire un page-turner très angoissant avec des scientifiques coincés au milieu de nulle part mais c'est beaucoup plus que ça.

C'est plus subtile, le mal est plus insidieux.



A travers les pages qui relatent l'exploration, on apprend à connaître Anna, les drames de sa vie qui l'ont conduite à se lancer dans cette aventure.

Elle va aussi être confrontée à certaines réalités à bord de ce bateau et du grand froid.



J'ai trouvé l'histoire bien menée car il n'y a pas que le côté huis clos, il y a plusieurs intrigues et j'ai aimé comment l'auteur nous dévoile tout cela.

J'ai apprécié aussi les différents constats établis dans le roman.



Beaucoup de thèmes profonds sont abordés dans ce petit roman.

Notre société, le féminisme, la nature, le deuil.



Et cette fin....

J'ai tout simplement adoré ce voyage glaçant dans l'univers de Patrice Gain et je repartirai en voyage avec plaisir.

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Le sourire du scorpion

Tom, Luna et leurs parents se sont offert la descente des canyons de la Tara en raft. Les paysages du Monténégro sont sublimes : partout la nature déploie ses atours depuis la minéralité des falaises dont l'ocre est rehaussé par le pastel de quelques fleurs, jusqu'au bleu éblouissant des eaux. Pourtant la mère des jumeaux ne se sent pas tranquille ; les gorges l'oppressent. Rien n'y fait, pas même la sérénité de sa famille en écho à l'assurance de leur guide serbe. Et puis la nature se déchaîne, prélude à d'autres violences, plus sournoises. L'ombre de la grande Histoire n'est pas très loin, voilà ce que Tom va découvrir peu à peu.



« Le sourire du scorpion » est un roman noir écrit par Patrice Gain. Il présente quelques similarités avec « Délivrance », roman par ailleurs mentionné au cours de l'intrigue, à ceci près que l'épisode du rafting dans la rivière n'occupe ici qu'une petite partie. Le drame initial étant noué, la suite va prendre plus de temps.



Le point de vue narratif adopté est celui de Tom, adolescent mal dans sa peau, encombré d'un corps avec lequel il a du mal à composer. Sa jumelle Luna est tout autre : plus vive, plus mature apparemment et d'un moral à toute épreuve, même aux pires moments. Peu à peu, nous assistons à la métamorphose de Tom, le chemin chaotique qu'il doit emprunter pour grandir, composer avec une réalité brutale ; nous le voyons aux prises avec la solitude, celle dans laquelle tout silence rend le vide encore plus dense, avec sa mère absente et Luna qui s'éloigne de plus en plus.



L'écriture de Patrice Gain est d'une remarquable qualité littéraire, l'auteur se plaisant à décrire les éléments de la nature environnante - faune et flore - les paysages que la luminosité, l'heure de la journée et les saisons transforment. Il use de mots choisis et qui parfois m'étaient inconnus, mais porteurs pour autant, dans l'opacité de leur sens, d'une suave poésie.



Après l'épisode de la rivière, l'intrigue devient moins dense, comme filandreuse, et le lecteur se demande ce qu'il va bien pouvoir se produire. Habilement toutefois, l'auteur distille çà et là quelques indices, petits cailloux au long des errances des divers protagonistes comme pour marquer un chemin. Et progressivement, une mécanique se met en place et l'on commence à comprendre que derrière cette descente en rafting se tenait tapie, sournoisement, des éléments d'une autre histoire, bien plus sombres et remontant à des guerres contemporaines. Les prises de conscience que Tom va faire vont être dévastatrices et la tension dramatique croît jusqu'au final, sidérant.



« Le sourire du scorpion » est un superbe roman noir, un éloge à la nature comme savent le faire les œuvres de nature writing, une nature tout aussi belle et cruelle que peuvent l'être les humains. Bouleversant de bout en bout, le roman livre une palette, certes sombre, de l'humanité, mais dans laquelle brillent quelques paillettes, le vert tendre et jeune des nouvelles pousses sur une terre brûlée.
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Terres fauves

Quel livre ! J'aime beaucoup le style de Patrice Gain. Ce qui est étonnant, c'est qu'après avoir découvert "De silence et de loup" que j'avais beaucoup aimé l'année passée, j'avais acheté "Le sourire du scorpion", "Denali" et "Terres fauves". Denali fut un coup de cœur, un roman initiatique, roman noir, style Nature Writing que je compare sans hésiter aux bons romans qui sortent en général aux éditions Gallmeister. Cette année, après avoir lu le très bon "Les brouillards noirs", je me suis rendue compte en faisant un peu de rangement qu'il me restait encore "Terres fauves" et "Le sourire du scorpion". J'ai recommencé Terre fauves, j'avais essayé à deux reprises et abandonné assez rapidement, je trouvais le personnage principal fade et il m'agaçait. Quelle erreur ! C'est selon moi un des meilleurs romans noirs français ! Peut-être même est-ce le chef-d'œuvre de l'auteur ! Je comprends un peu mieux à présent pourquoi on le compare parfois à David Vann, je ne trouve pas qu'il y ait une grande ressemblance, mais des auteurs francophones, c'est sans doute l'auteur qui se rapproche le plus de David Vann. Ils ont tous les deux une plume aussi majestueuse que la nature qu'ils décrivent dans leurs romans noirs et ont l'art de nous donner envie de lire et relire certains passages par pur plaisir, rien que pour la beauté des mots, la beauté du Denali, de l'Alaska.

L'histoire se déroule d'ailleurs en Alaska et au Canada. David McCae, écrivain new-yorkais, écrit les mémoires du gouverneur républicain Kearny, visant les réélections. Pour étoffer, compléter ce livre, qui doit sortir avant les élections, on lui demande d'écrire un dernier chapitre montrant une facette de l'homme politique. Pour cela, il doit se rendre en Alaska et rencontrer un alpiniste, Dick Carlson, ami de longue date du gouverneur. David n'aime ni les avions, ni les voyages, encore moins la nature sauvage ! Il n'a aucune envie de quitter Brooklyn, mais voilà, il n'a pas beaucoup le choix, c'est le seul travail qu'on lui propose et il se décide à partir pour l'Alaska, Valdez plus précisément. Il espère pouvoir recueillir des propos élogieux de Carlson, et aussitôt repartir pour new-York afin de boucler ce livre avec ce dernier chapitre. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu et son séjour va se transformer en cauchemar.

Au plus je tournais les pages, au plus cette histoire m'intéressait, au plus le personnage de David me devenait sympathique. Coincé dans une nature qu'il redoute malgré la beauté sauvage et des hommes bien plus sauvages, un ancien alpiniste hautain, mégalomane et alcoolique dont les propos sont décousus, David tente de partir, de s'éloigner. Sur son chemin, il rencontre des gens, aussi étranges, aussi sauvages que l'Alaska.

Je l'ai lu très lentement, le plus possible, j'ai lu et relu certaines citations sur la nature et les paysages, mais aussi sur les hommes, sur leur violence effrayante qui m'effraie autant qu'elle effraie David McCae dans ce récit très noir. À lire !
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