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Critiques de Patrice Gain (449)
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De silence et de loup

Difficile de ne pas être bouleversé par le récit que nous conte Patrice Gain dans ce dernier roman. Comme dans les deux précédents livres que j’ai pu lire de l’auteur, celui-ci excelle dans l’installation progressive d’atmosphères pesantes qui vont de paire avec cet abîme d’émotions fortes dans lequel il nous plonge sans merci et sans que l’on ne voit rien venir.



Anna Liakhovic est une journaliste au passé torturé. Ses deux amours, sa fille et sa compagne, ont disparu dans de tragiques circonstances, et, bien que la douleur soit toujours vivante en elle, elle décide de la transcender et de tenter de l’oublier en répondant à une annonce d’une ONG cherchant un journaliste afin de réaliser un reportage sur des recherches scientifiques menées en Arctique à partir d’un navire d’exploration, le Yupik. L’atout d’Anna : elle parle le français et le russe.

Direction le nord-est de la Sibérie, cette Région inhospitalière de Russie revêtue de blanc une bonne partie de l’année et dont les températures ferait peur à un congélateur au meilleur de sa forme. Tiksi, ville portuaire, est le point de rendez-vous. Une fois à bord du navire elle va faire la connaissance de cette équipe où se mêlent scientifiques chevronnés, marins experts et un militaire russe chargé de les surveiller. La zone recèle en effet des trésors non seulement scientifiques mais aussi économiques comme ces cadavres de mammouth congelés dont les défenses se négocient à prix d’or. Une étrange cohabitation forcée va alors se nouer dans laquelle chaque protagoniste va se découvrir peu à peu, montrant sa vraie nature, bienveillante ou dénuée de toute humanité.

Alors qu’Anna subit les aléas de la météo et des événements, son frère Sacha devenu Dom Joseph , moine chartreux de son état, vivant reclus dans son monastère près de Grenoble , découvre à postériori les péripéties de sa sœur à travers le carnet qui lui a été remis. Un récit poignant qui ne cache aucune vérité, quelles que soient les horreurs des actes qu’elle a transcrit et qui nous éclaire un peu plus sur la relation si particulière qui unit cet homme et cette femme comme sur la motivation de Sacha à se couper des hommes pour se consacrer à une vie spirituelle propice à l’introspection et à la rédemption. Sous réserve qu’elle soit encore possible.



Une fois de plus Patrice Gain fait mouche avec cette histoire passionnante, angoissante et que l’on devine lestée de lourds secrets. L’oppression vient du côté de la nature qui se fait menaçante quand l’homme se laisse surprendre par les glaces et la faune polaire qui y vit.De prédateur elle devient proie.Le désarroi monte d’un cran quand le tourmenteur profite de la faiblesse de l’autre, une femme par exemple, pour abuser de sa force contre lui. L’animal sauvage qui est en l’homme semble alors dénué de raison pour ne plus suivre que ses instincts primaires.

Les conditions climatiques extrêmes , ce total dénuement d’où semble exclu tout être humain, contraste avec la puissance de la narration d’Anna et la force de caractère de nombreux protagonistes qui peuplent ce roman, qu’il soit chasseur de mammouth, éleveur de rennes ou capitaine de navire. Anna, elle, ne nous cache rien dans son terrible témoignage, de ses incroyables épreuves qu’elle a vécues pendant son périple mais aussi dans un passé plus lointain.Une femme qui a subi et qui tente de garder la tête hors de l’eau malgré les obstacles qu’elles doit franchir. Sa flamme n’est pas morte, au contraire de son frère qui vit caché des autres et de lui-même.

La prose magistrale de Patrice Gain est à découvrir de toute urgence. C’est dit.









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Terres fauves

David McCae est un écrivain vivant à New-York. Son éditeur le contacte pour écrire un livre sur le gouverneur de l'Etat de NY (en campagne pour sa réélection) et l'envoi en Alaska pour qu'il rencontre un ami du politicien, Dick Carlson, un alpiniste retraité et chevronné. Une idole américaine dans le milieu montagnard et au-delà.



En bon citadin new-yorkais, il n'est absolument pas à l'aise sur un territoire rural et encore moins sauvage, comme l'Alaska peut l'être. C'est donc à contre-coeur qu'il s'y rend pour rencontrer ce Dick Carlson. Et très vite il va découvrir la personnalité sombre de ce personnage et apprendre une vérité que l'alpiniste fera tout, absolument tout, pour qu'elle n'éclore pas au grand jour.



Wouah ! J'ai aimé ces paysages décrit par Patrice Gain. Une nature sauvage, brute et belle dans sa cruauté. L'histoire est palpitante, on suit ce petit bout de bonhomme des villes perdu dans ce territoire hostile, cherchant à survivre et à fuir une terre qu'il ne connait pas, qui lui fait peur. L'écrivain devra écrire sa propre histoire, apprendre à se retrouver avec lui-même. Ce sera sa résurrection.



Puissant.
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Le sourire du scorpion

Un grand merci à Babelio et aux éditions Le Mot et le Reste de m’avoir permis de découvrir Patrice Gain et son dernier roman, Le Sourire du Scorpion.

Séduite et intriguée par le résumé, j’avais sélectionné et demandé à recevoir ce roman dans le cadre de la Masse Critique ; je n’ai pas été déçue !



Tom, 15 ans, raconte.

Une équipée sportive en famille, la descente du canyon de la Tara au Monténégro en rafting. L’accident, le drame. La lente reconstruction des survivants, chacun comme il le peut. L’ombre menaçante qui plane, les signes avant-coureurs du piège qui se referme sur des êtres fragilisés par le deuil.

Victime, témoin impuissant, Tom se retrouve seul et exprime ses doutes, ses craintes, ses angoisses.



Particulièrement séduite par la première partie, j’ai été sensible aux descriptions des paysages qui prennent vie, de la flore et de la faune sauvages, de cette nature inhospitalière, “personnage” à part entière, avec l’omniprésence de l’élément liquide qui emporte, noie, dilue, lave, engloutit, purifie.



J’ai été captive de ce roman envoûtant, qui mêle la petite et la grande histoire, mélange les genres et ménage un suspense efficace. Le Sourire du Scorpion m’a donné envie de découvrir sans attendre les autres romans de Patrice Gain.
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De silence et de loup

Anna est journaliste et , à bord d'un bateau, se rend dans une contrée sauvage et terriblement hostile, entourée de personnages plus ou moins antipathiques.

Anna a vécu il y a quelques temps deux terribles chocs: la mort de sa fille de sept ans, suivie du suicide de sa compagne.

Parallèlement Patrice Gain conduit son lecteur dans la cellule de Dom Joseph, moine, qui n'est autre que le frère d'Anna.

C'est un roman d'aventure et de recherche intérieure, une fine analyse psychologique des deux principaux acteurs de ce livre. Un beau roman, à la fois terrible et très juste.

J'ai vraiment envie de découvrir d'autres livres de cet auteur!
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Le sourire du scorpion

Un superbe roman très court, mais extrêmement fort. Je ne dévoilerai pas ici l'histoire, il faut la découvrir. L'auteur nous promène du Montenegro, aux Causses, des calanques aux fjords, dans une histoire déchirante où un ado de 15 ans, qui est le narrateur, fait preuve d'une réelle force intérieure, cachée derrière ses craintes. On retrouve aussi toute l'horreur des guerres, très proches dans le temps et géographiquement mais qui nous paraissent si lointaines. Un livre très fort, et superbement écrit.
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Denali

Le Denali, cette montagne que le père de Matt veut escalader comme au temps glorieux de ses exploits. C’est là qu’il trouve la mort, disparu à jamais.

Cette nouvelle plonge la mère de Matt et Jack dans la folie, une folie dont elle ne se relèvera pas. Elle meurt à l’hôpital peu de temps après sans que ses fils n’aient pu la revoir. La vie devient alors un océan d’incertitude pour Matt qui vit avec cette grand-mère qui décède elle aussi, laissant à Matt une vieille boite en fer dans laquelle elle cache quelques dollars. Le frère quant à lui joue un jeu dangereux avec Ron, un comparse de misère violent et sans pitié, et s’adonne à la Mett avec une fureur dévastatrice.



Matt aime aller au bord la rivière et pêcher. Et la pêche il va en avoir besoin quand ruiné et sans ressources il faut tenter de vivre ou de survivre. Matt contraint et forcé à la débrouillardise par les violence répétées de ce frère devenu un étranger, un inconnu aux réactions imprévisibles. Pêcher pour se nourrir, mais aller aussi à la pêche aux informations pour savoir et comprendre, la disparition du père, la mort de la mère, leur relation ambiguë, la violence du frère, le passé qui fait aussi de vous ce que vous êtes, car même les secrets les mieux gardés ont des répercussion sur les nouvelles générations.



Patrice Gain réussi le pari de nous entraîner dans les pas d’un personnage atypique, à la personnalité à la fois attachante et désespérante. Comment peut-il tant de fois tendre la joue pour se faire battre quand tout s’écroule autour de lui ! Mais il s’acharne, s’obstine, là où tant d’autres auraient abandonné et tout envoyé valser. Soutenir son frère contre vents et marées, parce que c’est la seule famille qu’il lui reste bien sûr, mais à quel prix.



La tension, le rythme soutenu, les révélations toutes plus dramatiques les unes que les autres, l’obstination et la personnalité de Matt, tout concours à faire de ce roman noir une réussite.



Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/03/19/denali-patrice-gain/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Denali

Le gamin de ce roman est si mature qu'on en oublie son âge. Son passage à l'âge adulte se fait dans la violence, rien ne lui est épargné. C'est si condensé et si soudain que moi même à la lecture je me suis sentie oppressée par tant de cruauté dans son destin. Voici un récit noir, nature, et initiatique incroyablement réussit aussi parce qu'il est court (à peine 300 pages). Une boule d'émotion impossible à lâcher!
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Denali

Le jeune Matt, quatorze ans, passe l’été chez sa grand-mère dans le Montana, après le décès de son père et l’internement de sa mère. Il se pose des questions sur ce qui a poussé son père à tenter une ascension risquée, celle du mont Denali, en Alaska, alors qu’il n’avait jamais manifesté d’intérêt pour l’escalade. Tout va aller de mal en pis pour Matt lorsque sa grand-mère décède brusquement. La seule famille qui lui reste, son frère aîné Jack, devient totalement incontrôlable, sous l’emprise de mauvaises fréquentations et de drogues diverses.

Malgré tout, le jeune garçon continue de chercher à en savoir plus sur son père, sur le couple qu’il formait avec sa mère, et sur sa disparition. Sa relation avec Jack est aussi centrale dans le roman, deux frères aussi différents l’un de l’autre, quoiqu’encore fort jeunes, des frères ennemis, l’un aussi mauvais que l’autre a un bon fond… On croirait, dans une certaine mesure, Caïn et Abel, mais l’explication qui en est donnée rend la chose tout à fait vraisemblable. Les épreuves que Matt traverse, compensées heureusement par la rencontre de quelques personnes bienveillantes, et surtout par le pouvoir de la nature à guérir les plaies, vont le faire mûrir, inévitablement, bien plus vite qu’il n’aurait fallu.



Sous la plume de Patrice Gain, auteur français que je découvre, tous les bons ingrédients d’un roman noir à l’américaine sont réunis, parfois un peu poussés à l’extrême dans le sombre et le sinistre, c’est-à-dire, à mon goût, du moins. D’autres adoreront cette avalanche de malheurs !

Si le comportement et le discours de Matt ne correspondent sans doute pas toujours à celui d’un jeune de quatorze ans, ce n’est pas gênant, et on ressent aisément à la lecture qu’un narrateur et personnage principal plus âgé aurait fait au bout du compte un tout autre roman.

Le texte, bien écrit, est superbe dans les évocations de la nature, des méandres de la rivière Bitterroot vers lesquels Matt revient souvent jusqu’au camp indien et aux falaises vertigineuses. L’histoire est particulièrement prenante et les interrogations assez nombreuses pour donner envie de tourner rapidement les pages. Impossible de ne pas compatir et se poser des questions en même temps que le jeune homme.

J’ai beau avoir déjà lu bien des romans d’apprentissages, celui-ci fera date par sa noirceur qui peut s’éclairer tout à coup, et par la tension qui y règne.
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Les brouillards noirs

Chronique de serial Lecteur : Les recommandation de Jean Luc pour Collectif Polar

Avec ce grand roman, Patrice Gain nous propose un voyage aux Îles Féroé. Un voyage qui va se dérouler dans un environnement hostile mais aussi grandiose..

Avec cette histoire, je me suis retrouvé très loin des cartes postales, mais confronté à des habitants rudes qui perpétuent les traditions séculaires..

Le fil conducteur de ce roman est celui d’un père famille divorcé, violoncelliste de renom qui part à la recherche de sa fille disparue, qu’il n’a plus vu depuis plus de 10 ans à la suite d’un divorce difficile.

Patrice Gain avec son écriture aérienne et quasiment lyrique interpelle le lecteur et parvient à concilier poésie et noirceur, le tout aux confins du monde..

C’est beau, touchant et dur à la fois !

Patrice Gain construit son roman autour d’une tradition ancestrale : la chasse aux dauphins pratiquée dans les Îles Féroé appelée le Grindadrap.

C’est donc aussi d’un roman écologique dont il est question !

En effet, Patrice Gain pose une question cruciale :

Est-il raisonnable de perpétuer des traditions ancestrales dans un contexte totalement différent…, ont-elles encore un sens..

En parallèle c’est donc aussi un roman qui parle des ressources de notre monde..

Et justement l’auteur dénonce l’emploi du mot « ressource » parce que l’emploi de ce mot parvient à gommer l’essence même de ce qui est vivant..

Un grand roman, plus qu’un thriller !

Mais d’abord une histoire empreinte de sensibilité et d’humanité.
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Le sourire du scorpion

Le récit débute au Monténégro, en 2006. Tom, 15 ans, qui est le narrateur de l’histoire, descend en raft un canyon avec ses parents, sa sœur jumelle Luna et leur guide Goran, un homme qu’ils ont rencontré comme saisonniers, une expédition de la dernière chance sur la Tara, « Une rivière en sursis, puisqu’un projet de barrage prévoyait de faire des gorges une retenue d’eau. » Malgré les difficultés qui surgissent, tout semble se dérouler tel qu’attendu, mais on se doute bien, aidé par la narration qui laisse présager le pire, que quelque chose va se passer, qui va changer la vie de Tom à jamais… Dès les premières pages, j’ai été littéralement scotchée par cette histoire, qu’il est difficile de résumer au risque de la divulgâcher, en particulier par les descriptions qui font la part belle à la nature, et qui font sentir la chaleur des galets et la morsure du froid. Inspiré d’un fait réel, Le sourire du Scorpion est un roman bouleversant que je n’oublierai pas de sitôt.
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De silence et de loup

Anna est une journaliste qui cherchait un nouveau départ après des drames personnels. Elle se porte volontaire pour une expédition polaire avec pour mission de rédiger des articles scientifiques au préalablement vulgarisés pour le grand public. Son atout est de parler russe, elle sera donc aussi la traductrice de l’équipe.



Dans ce roman Patrice Gain nous décrit encore une fois avec réalisme les paysages et nous retransmet l’ambiance que l’on pourrait retrouver là-haut, en Arctique. C’est fort et après avoir déjà lu Terres Fauves du même auteur c’est clairement son point fort.



Côté histoire, c’est dur et sale. L’expédition tourne au fiasco. En parallèle de cette expédition on va suivre la vie monacale de son frère Sacha, devenu Dom Joseph au Monastère de la Grande Chartreuse dans le massif qui porte le même nom ainsi que découvrir les drames vécus par notre protagoniste qui la tourmentent tant.



Effets du dérèglement climatique dans la région où le changement s’opère le plus rapidement, cause de la femme, ce livre est complètement dans son temps.



Je me suis totalement laissé embarquer dans ce court roman de moins de 300 pages. Pour moi ce n’est pas un polar donc ne vous attendez pas à un trop gros suspens. Noir, mais d’un blanc polaire et d’un froid glacial.
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Terres fauves

Aux premiers abords, David McCae, écrivain new-yorkais, ne donne pas envie d’aller boire un verre en sa compagnie.



Il est sans saveur, n’aime que la ville, rechigne à aller en Alaska (on ne peut pas lui en vouloir pour ça).



David est un personnage sans relief, plat, édulcoré. C’est ballot parce que ça donne envie de déposer le livre et d’aller voir ailleurs.



Comme son roman "Denali" (lu il y a 1 an pile-poil) m’avait emporté, j’ai persévéré, sans savoir où le roman allait n’emmener puisque je n’avais pas été lire le résumé.



Heureux les lecteurs/trices persévérant(e)s, ils/elles seront récompensés !



Alors que David continuait de me courir sur le haricot, j’ai commencé à m’intéresser au récit et quand il a basculé totalement, il m’était impossible d’en ressortir et je suis allée jusqu’au bout d’une seule traite.



Quand une interview vire au cauchemar et se transforme en récit de survie, ça vous change un homme et le David va en sortir transfiguré. Mais seul, horriblement seul contre tout le reste puisque personne ne le croit.



Il lui faudra encore quelques embrouilles pour sortir vraiment de sa coquille et comprendre ses erreurs et puis tenter de les réparer.



Ce roman, c’est la renaissance d’un homme après un séjour sur une terre sauvage, brutale, froide, hostile où la Nature est toute puissante et les ours aussi. Pourtant, même en rogne, un ours sera toujours moins démoniaque qu’un humain quand ce dernier a décidé que vous le gêniez et que vous deviez avoir une bonne leçon.



L’inconvénient c’est que la transformation de David le-sans-saveur en David attaquant-le-Goliath-machiavélique va un peu trop vite et que cela pose la question de la vraisemblance. Dans la vie réelle, on ne galérerait bien plus longtemps et nous n’aurions pas fini de ramer. David devait avoir la baraka collée à ses basques.



Au moins, je ne pourrai pas me plaindre que le récit était trop long et qu’on a fait durer le plaisir juste pour avoir des pages de plus.



Le juste milieu qui satisfait les lecteurs n’est pas facile à atteindre et si je me permets de juger, je ne sais pas ce que je ferais, moi, à la place de l’auteur, pour rester dans le réalisme. Sans doute pire…



Un roman policier qui commence platement, avec un personnage sans saveur et qui explose à un moment donné en un roman de survie, d’aventure, de nature writing, en quête de la vérité, en forme de rédemption tout en essayant de reprendre le contrôle de sa vie qui est en train de changer de manière irrémédiable.



Malgré mon bémol sur la vraisemblance du récit et sa rapidité, c’était un bon moment de lecture, même si ce roman n’arrive pas à la cheville de "Denali" au niveau de l’intensité des émotions et de la narration.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Terres fauves

Longtemps, je me suis astreint à terminer tous les livres dont je commençais la lecture ; j'y ai renoncé depuis.





C'est ce qui vient de se produire, à la quarantième page du livre "Terres fauves" de Patrice Gain. C'est au dessus de mes forces que de lire du "sous Sylvain Tesson," ; mais quel ennui ; sans saveur, ni odeur, insipide au possible.





Peut-être que je laisse passer un roman exceptionnel, mais je n'ai plus envie d'attendre le milieu d'un livre pour trouver un éventuel intérêt à celui-ci.

Par souci d'objectivité, ne l'ayant pas lu intégralement, je n'attribue pas de note.





Michel.
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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De silence et de loup

J'ai découvert Patrice Gain avec Le Sourire du Scorpion qui nous emmenait au Monténégro, puis Terres Fauves, en Alaska, la Naufragés du lac des dents blanches, d'un lac alpin jusqu'au Canada. L'auteur aime les grands espaces et y met en scène des personnages forts. Dans "De silence et de Loup", que je viens de sortir de ma PAL, c'est en Arctique et en Sibérie qu'il nous entraîne. Dans ce roman noir, glacial et glaçant, on suit Anna, journaliste, qui pour fuir un drame personnel, rejoint une expédition scientifique afin de rendre compte de la vie de l'équipe sur la banquise. En parallèle on découvre son frère Sacha qui s'est retiré du monde et mène une vie monacale en Chartreuse. Une mystérieuse jeune femme vient lui remettre discrètement un manuscrit, qui s'avère être le journal écrit par sa sœur deux ans plus tôt. Avec un ton rude et sans concession, l'auteur nous fait vivre les péripéties des scientifiques et marins confrontés à une nature hostile et à des enjeux géopolitiques qui les dépassent. Anna devra affronter la violence du climat et les terribles tragédies de son passé. J'apprécie toujours autant cet écrivain qui aime la nature et nous fait prendre conscience des dégâts que l'homme ne cesse de lui faire subir et je vous invite à découvrir ses romans si ce n'est pas déjà fait.
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De silence et de loup

Sacha est un novice de l'ordre des Chartreux, et Anna, une journaliste. Ils sont frère et sœur. On va les suivre tous deux en parallèle, Sacha (Dom Joseph) prenant connaissance d'un carnet écrit par Anna et qui vient de lui être remis.

Dans une tentative de nouveau départ, elle est partie à bord du Youpic, un voilier polaire, avec un équipage et des chercheurs qui vont étudier le climat en Sibérie. On apprend qu'elle a perdu sa fille et sa compagne et qu'elle tente ainsi de redonner un sens à son existence.

De nombreux sujets vont être abordés par l'auteur, sujets sur lesquels il est très bien documenté : descriptions très précises de la vie au monastère, beaucoup de détails, de vocabulaire. Même chose en Sibérie avec Anna. Sont évoqués les changements climatiques, l'enjeu majeur qu'est devenu l'Arctique dont les richesses n'ont de cesse d'être exploités, l'humain face à la nature, les peuples nomades et leur mode de vie en danger, les virus émergents.

Les connaissances de l'auteur sont étendues et le propos est intéressant et aurait mérité -à mon sens- d'être plus développé, tout comme les nombreux personnages pour lesquels je n'ai pas ressenti d'empathie. Par ailleurs, certaines invraisemblances, notamment Anna qui écrit de façon très littéraire alors qu'elle est très mal en point ont fait que je suis restée à distance.

L'atmosphère est partout gelée, inhospitalière, violente, la réalité sinistre, la nature humaine toujours la même, peu importe où on se trouve. Un livre sombre et glacial dans lequel l'espoir n'existe plus et où les hommes se retrouvent seuls face à eux-même, avec leurs fautes, les drames vécus.

Un roman très noir qui tient le lecteur en haleine mais il m'aura manqué l'émotion.

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De silence et de loup

Un bon roman noir en pays blanc .

Je me suis régalée dans ces histoires qui se répondent entre la Sibérie et un monastère français.



Les portraits sont attachants, le rythme est vif, on voyage, on a froid... dans le dos ! On apprend plein de choses! Pas mal pour ce court récit, glaçant comme le froid polaire.



Anna , journaliste s'inscrit dans cette mission scientifique pour fuir ses morts et, les retrouver aussi car elle les porte en elle. Elle est bénévole, parle le russe , ses talents d'interprète seront mis à rude épreuve...



je n'en dis pas plus, ce serait dommage..pour vous. Je vous conseille vraiment cette lecture prenante.



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Le sourire du scorpion

Waouh ! Ce roman de Patrice Gain est un petit bijou . Tout y est : suspens , tension , rebondissements multiples , émotion(s) avec un grand E. Un modèle du genre pour ce roman noir qui décoiffe .

Tout commence par cette expédition estivale en 2006 pour Tom , sa sœur ( fausse jumelle ) Luna et ses deux parents dans le Monténégro . Assistés de leur guide Goran , ils vont descendre en raft la rivière Tara sur une centaine de kilomètres . Un périple aqueux qui sent bon l’aventure et promet , outre des sensations inédites , la découverte de belles gorges et de somptueux canyons qui tapissent la région . Une garantie d’images et de souvenirs inoubliables !

Malheureusement le périple va tourner au drame ..mortel .

Comment survivre à un tel événement si tragique alors que cette famille si unie avait appris à vivre ses passions , toujours à cent pour cent ? Une vie de nomade à bord de ce camion mais l’école de la vie et de la liberté au rendez -vous . Alors comment surmonter cet épisode si douloureux ? En se serrant les coudes et en comptant sur Goran pour redonner à leur mère le goût de vivre ?

Attention malgré tout aux apparences et aux mauvaises surprises venues du passé qui peuvent revenir tel un boomerang , fracasser les certitudes .



Quelle écriture ! Quelle prose ! Patrice Gain m’a conquis par ce style inimitable qui donne à la langue tout son sens . Ici il nous embarque pour un voyage sans retour à travers la narration de Tom , cet adolescent devenu adulte , que la vie n’a pas épargné . Un destin cruel , mais où le sourire et la lumière arrivent malgré tout à filtrer à travers la noirceur ambiante . Témoin fragile et victime malgré lui , il subit la fureur des événements qu’il arrive à surmonter tant bien que mal grâce à l’amour éperdu qu’il voue à sa sœur Luna . Sa force et sa lumière , son espoir et sa boussole dans les ténèbres et dans la brume qui stagne sur les causses , l’hiver venu .

Patrice Gain nous dépeint avec un talent fou l’âme des hommes comme la couleur de la nature et des paysages qu’il détaille avec minutie , lui donnant toute la place qu’elle mérite dans ce roman où la nature est hostile mais recèle une part de merveilleux pour ceux qui savent la regarder en face .

Une histoire qui vous prend littéralement aux tripes et au coeur comme rarement . Un roman noir qui se lit d’une traite et dont le scénario réserve au lecteur une sacrée surprise . Je n’en dirait pas plus pour maintenir votre émotion intacte .

Sorti hier il est pour moi le livre indispensable de ce début d’année !
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Terres fauves

David Mc Cae, écrivain new-yorkais, traverse une mauvaise passe : sa copine l'a quitté, sa vie lui semble bien futile et il est en panne de nouveau projet. Quand son éditeur lui demande de partir pour l'Alaska afin d'interviewer un alpiniste proche du gouverneur dont il rédige les mémoires, il n'a donc pas vraiment le choix et accepte malgré sa peur de l'avion et son désintérêt total pour les espaces hostiles du Grand Nord. Mais devenu détenteur d'un lourd secret confié par l'alpiniste, il va devoir passer plus de temps que prévu dans ce monde inconnu et surtout s'y confronter.



Grosse déception pour moi avec ce Terres fauves de Patrice Gain dont le sujet m'intéressait et dont j'avais pourtant vu passer de bons retours. Je n'ai jamais vraiment réussi à entrer dans ce roman et j'ai trouvé que ses défaut surpassaient largement ses (quelques) qualités. Tout d'abord le personnage principal : David Mc Cae, écrivain raté, trainant sa mélancolie et ses regrets sans vraiement savoir quoi faire de sa vie, avec une touche de cynisme et de misanthropie. Cela aurait pu faire un beau personnage de looser type roman noir américain mais ici on est plutôt sur la version tête à claques de l'homme de 40 ans qui nous fait sa petite crise de middle-life sans qu'on comprenne vraiment ce qui ne va pas. Mauvais point pour s'identifier au héros dont les atermoiements et les états d'âme m'ont vite agacée. Et comme en plus il ne se passe pas grand chose au début du roman j'ai trouvé le temps bien long.



Ensuite l'action, car action il y a enfin quand notre (futur) héros se trouve abandonné dans la nature hostile qu'il abhorre. Alors certes les suspens est plutôt bien construit et pour le coup on tourne les pages avec frénésie mais que d'incohérences dans ce roman. J'ai eu du mal à croire à ce secret de toute une vie lâché par inadvertance à un inconnu, à ce méchant doté de moyens invraisemblables et qui semble prêt à tout mais en employant toujours des moyens compliqués (pour faire disparaître quelqu'un le plus simple serait encore d'envoyer directement un homme de main le tuer rapidement !). Et puis notre ami David qui alterne entre choix complètement idiots et transformation expresse en super combattant warrior des neiges .



Bref ce polar m'a laissée vraiment perplexe car par ailleurs le rythme ne cesse d'osciller entre suspens haletant et passages plus contemplatifs. Il reste quelques jolies scènes avec ces laissés pour compte des terres boréales que va croiser notre écrivain, où cette fois on a de vrais personnages dont les portraits sonnent justes et nous émeuvent. Pour le reste j'ai oscillé entre ennui et incrédulité devant ce qui m'a semblé être des incohérences ou des grosses ficelles... Mauvaise pioche donc, pas sure d'avoir envie de me laisser tenter par d'autres titres de Patrice Gain.
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Terres fauves

Afin d'achever les mémoires du gouverneur Kearny, un écrivain new-yorkais est envoyé par son éditeur en Alaska pour interviewer un alpiniste renommé, proche du gouverneur. Sur place, la situation va vite déraper...



Un ours féroce et menaçant orné la couverture de la version poche de "Terres Fauves". Le décor est campé... le lecteur est plongé dans du sauvage, du brutal, du très noir. Avec un personnage central qui va finir transformé par tous les événements tragiques vécus... j'ai dévoré ce roman en deux jour à peine. Un récit assez rude que j'ai préféré à "Denali", autre roman lu de Patrice Gain.
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De silence et de loup

Enorme coup de coeur pour ce 4e roman de Patrice Gain que je lis.

Encore plus intense que les précédent qui m'avaient eux aussi pourtant déjà scotchée. Comme si c'était encore possible ?

Mais alors ça raconte quoi "Le silence des loups"

Anna rejoint l'expédition scientifique Ocean Arctic Protect en Nouvelle-Sibérie, une région sous hégémonie russe où la fonte des glaces libère des menaces issues du passé de l'humanité. Pris dans une tempête glaciaire, le bateau s'échoue sur une île peuplée d'ours et de loups. Quand les hommes de l'équipage, happés par la folie, deviennent violents, Anna entame un journal de bord.

Il se dégage une telle force, une telle puissance des mots de Patrice Gain, que je suis encore sonnée par ce nouveau polar à la fois roman noir, polar écolo et pur thriller. Totalement prise et éprise par l'atmosphère incroyable qui se dégage de ce livre que j'ai du mal à mettre des mots sur mon ressenti de lecture et à exprimer toute l'intensité qui émane de ce bouquins.

Alors...Bon promis, on revient vous en dire plus dans quelques jours. Mais ce qui est certain c'est que nous avons adoré ce titre sur Collectif Polar
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