Citations de Patrick McSpare (191)
Sache qu'ici ton apparence importe peu. Loin du monde des hommes la laideur n'est qu'un mot. Et un mot n'a jamais empêché de jouir de la vie.
- Je vois... Tes indigènes sont donc des sauvages.
- Normal de penser ça, à ton époque. Mais grosse erreur. Ce peuple possédait une poésie, une mythologie commune et un art parmi les plus anciens de l'humanité. Il a été décimé par les armes, les virus... et le vol de ses enfants, qu'on plaçait dans des familles européennes. Un génocide perpétré au nom du progrès.
-J'y crois pas ! maugréa Alex en s'asseyant dans la paille épaisse qui parsemait la vieille grange.
-A quoi ne crois-tu pas ? s'enquit distraitement Laure, affairée à découper les tranches de lard du bout de sa dague.
-Laisse tomber c'est une expression de mon époque. Ces guenilles puent tellement le bouc que, si je respire par le nez, je vais tomber raide. Et je ne te parle pas du parfum de cette bestiole.
-Tu exagères objecta-t-elle en jetant un regard amical au cheval qui broutait à trois mètre d'eux. J'admets que les vêtements du soudard sentent fort, mais l'odeur des bêtes est chose naturelle. Auriez-vous perdu le goût de la bonne vie, dans ton futur ?
-Fort bien, fort bien, Ruppert... Si je croise un ivrogne me prenant pour un goret, je lui lancerai un "groin-groin" jovial, et nous demeurerons bons camarades, lui et moi !
Mathilde s'abandonna quelques instants à un rire clair, agréablement surprise de voir son protégé s'essayer à l'humour.
Le monde est vaste, féerique et périlleux. L’homme du commun ignore bien des choses , dont certaines sont redoutables et parfois démoniaques. Il est de notre privilège, à nous autres initiés, de cheminer entre l’ombre et la lumière. De payer d’un prix de danger l’accession aux merveilles inconnues de la plupart des gens. Ceux avec lesquels nous partageons, après coup, l’émoi de nos découvertes, par les histoires que nous leur racontons.
Les dieux sont capricieux : ils s’entichent d’un mortel pour s’en détourner aussi vite.
- Puis-je oser une remarque ? (Victor)
- Point question d'oser dans une conversation fraternelle. Nous devisons d'égal à égal.
(Victor... Hugo ! ;-) )
Mieux valait un peureux vivant qu'un courageux mort.
Tant de moments faits de puissance et de gloire. Et Vlad entendait, à l'orée de ce nouveau siècle, écrire personnellement le dernier chapitre des hommes. En lettres de sang.
_ Pardonnez-moi... Quelle est la nature de cette activité obligatoirement nocturne ?
Le milicien s'esclaffa bruyamment.
_ Commerce de chair, jeune Sire ! Prohibé par la loi de l'Eglise et du roi, et pourtant si apprécié, tant que les hommes seront hommes.
_ Messire de Clairmont t'explique que son informatrice est une fille publique.
_ Oui, oui, merci, j'avais bien compris, Mathilde ! Mentit le garçon, [...]
(Haaa Ce brave Roland et sa naïveté qui me font doucement sourire !)
Oui, monstre ! La richesse n'achète pas la beauté ! Ni la loyauté, ni l'amitié, ni l'amour !
- Vois-tu, an l’an 2020, beaucoup de gens étaient désabusés, lassés de leurs gouvernants, à cause d’histoires de corruption et de promesse non tenues. C’est à ce moment que les Fomoré se manifestèrent. Ils se mêlèrent aux cercles de décision afin de se présenter à des échéances électorales majeures. En tout premier, ils choisirent celle de 2021 aux Etats-Unis. Et ils furent largement plébiscités.
- Enfin, c’est pas possible ! objecta Tom. Vous m’avez dit que ces Fomoré sont des démons. Qui irait voter pour quelqu’un ressemblant au Diable ?
- Les Fomoré évoluaient sous apparence humaine, comme les dieux grecs côtoyant les mortels dans les récits mythologiques. C’est là qu’ils se montrèrent très malins. Quand des candidats inédits et charismatiques leur promirent une gouvernance irréprochable, les électeurs se laissèrent tenter.
Seule. Ce sera encore plus difficile de supporter ce monde hideux. Où que j’aille depuis mes cinq ans, je vois des hommes se saouler, s’injurier, se voler, se tuer. La Magicienne Circé a raison de les transformer en porcs.
Je te raconterai des histoires... J'en connais des centaines et la plupart, contrairement à la nôtre, finissent bien.
Victor réalisa qu'il se retrouvait dans une situation habituellement réservée aux héros de romans. Mais la réalité se révélait moins exaltante. Ici le mystère n'avait rien d'amusant ou d'excitant. Il s'entourait d'une promesse de mort dont les personnages de fiction se moquait éperdument, de par leur immortalité de papier. Victor, lui, était fait de chair, de sang et de vie. Une vie précieuse qu'il ne voulait pas perdre.
Tant de moments faits de puissance et de gloire. Et Vlad entendait, à l'orée de ce nouveau siècle, écrire personnellement le dernier chapitre des hommes. En lettres de sang.
Jeune Corwyn, avait dit son défunt ami William. Hélas non. Il n'était pas jeune, mais vieux. Trop vieux, trop fatigué, trop éprouvé pour encore se battre.
Une ombre sauta dans le dos du dément, le ceintura, l'arracha à sa victime. Les yeux brûlants de larmes, Tom se releva. Quatre hommes se dressaient devant lui, porteurs de lampes à manivelle, dont la dynamo assurait un éclairage autonome.
— C'est pour ça que vous avez proposé d'enquêter avec nous à Berlin ?
— Pas réellement, monsieur Nosfe. En fait, je trouve que vous possédez tous deux un charme fou et j'avais très envie de vous revoir, soupira miss Jade en effectuant une copie du fichier.
Quand elle releva les yeux, Harley et Nosfe la regardaient, souffle coupé et bouche ouverte.
— Respirez, messieurs. Je plaisantais, rectifia-t-elle avec un sourire en coin. Évidemment, l'aspect paranormal de cette affaire m'intéresse.
- D'accord, Borough. Quelle est la station la plus proche d'ici ?
- Baker Street, à neuf stations de Whitechapel.