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Critiques de Patrick Rotman (77)
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Mai 68 : Veille du grand soir

« D'où tu parles », camarade ?



Patrick Rotman, auteur-acteur de ce récit met en scène sa propre jeunesse en mai 68. Nombreuses sont déjà ses productions sur le sujet tant écrites qu'audiovisuelles – cette fois, sous forme de bande dessinée.



Serge, l'étudiant qui l'incarne est un novice en politique. C'est dans les rues explosives du Quartier Latin qu'il connaîtra ses premiers émois militants mais aussi amoureux, le feu de la passion que seules les eaux tourmentées de la désillusion finiront par éteindre.



Mais, avant que ce ruissellement de triste réalisme politique ne se transforme en fleuve intarissable, et emporte tous les idéaux de sa jeunesse...



Avant se la France ne se retrouve devant un « gouffre » qui lui donnera le « vertige »...



Avant que s'allient un pouvoir hors des réalités sociales avec des syndicats, qui préfèrent se couper de leur base pour mieux la contrôler et conserver son petit pré carré de dorures officielles....



Avant le renoncement...



« Venez-y, esclaves »,



Venez goûter, ne serait-ce qu'une heure à l'espoir. Celui de voir votre vie meilleure, et celle de vos proches aussi. Un monde nouveau, humain et solidaire...



« L'imagination prend le pouvoir »



Un sentiment de tous les possibles parfaitement retranscrit dans ce scénario essentiel, et sublimé par les dessins de Sébastien Vassant aussi expressifs qu'esthétiques.



« La veille du Grand Soir » est peut-être demain.
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Ivo & Jorge

« le communisme n'était pas la jeunesse du monde mais il était notre jeunesse ». Phrase prononcée par Jorge Semprun à l'intention d'Ivo Livi, à la fin du livre, et qui illustre parfaitement l'engagement de Jorge et celui de son ami, Ivo.



Il est évident que ce livre m'a touchée puisqu'il me remémore ma jeunesse. J'ai lu Semprun très jeune comme j'ai aimé Montand chantant « Les feuilles mortes » ou « A bicyclette ». Montand, c'est l'époque du beau cinéma, des grands acteurs comme dans César et Rosalie ou François, Paul et les autres. IL est difficile d'oublier « Z » et « l'Aveu » avec Gavras derrière la caméra ou « le Salaire de la peur » de Clouzot.



Gavras derrière la caméra, Semprun au scénario et Montand l'acteur. Les images défilent devant mes yeux : c'est une authentique félicité, un peu comme le plaisir de la cigarette interdite accompagnant un bon café (ancienne fumeuse) même si ce récit est consacré aussi aux évènements terribles qui ont jalonné l'Histoire de ce XXème siècle et de ces atrocités.



Passionnante, émouvante, vibrante lecture ! Patrick Rotman a un style extrêmement visuel, dynamique, je dirais empathique ! Ami de Semprun et de Montand, il leur donne vie sous nos yeux. C'est lui le narrateur. de questions courtes en réponse sans fard, on remonte le cours du temps jusqu'à la jeunesse de Jorge, issu de la bourgeoisie et aristocratie madrilène, et celle d'Ivo, issu du milieu ouvrier marseillais jusqu'à leur rencontre, en 1960, où, malgré leurs différences sociales, ils vont se « reconnaître ». de ce qui se dégage de ces deux hommes, de ce ciment indicible, ils vont pouvoir, mutuellement, échanger, analyser, leurs illusions, disséquer leurs convictions et surtout devoir, sans se mentir, accepter avec lucidité leurs désillusions quant au vrai visage du communisme. Ce sera une amitié absolue, une véritable collaboration pour mieux dénoncer et régler les comptes avec leur engagement politique.



Le récit s'ouvre en juin 1990. Yves Montand, Simone Signoret, Jorge Semprun et Costa Gavras atterrissent à Moscou où ils viennent présenter l'Aveu qui dénonce les crimes du communisme. Dans cette Russie de Gorbatchev, les trois amis, l'émigré italien, l'émigré espagnol et l'émigré grec sont saisis d'une sensation de miracle : le tout Moscou vient voir l'Aveu.



De la situation présente, Jorge se raconte rétrospectivement : l'exil avec la chute de la République Espagnole, la Résistance, Buchenwald où il découvre la fraternité ; « Quand l'histoire galope, l'abject côtoie le sublime et la fraternité s'oppose au mal absolu », la clandestinité en Espagne afin de prendre des contacts et constituer des réseaux communistes, la foi chevillée au ventre.



Pendant ce temps, on assiste à la montée sur les planches du jeune Yves Montand, on le suit des quartiers insalubres de Marseille à son arrivée à Paris, puis on assiste à son ascension, toujours fidèle à son père Giovanni, ouvrier communiste, ayant fui le fascisme. Avec intelligence, l'auteur met en miroir, aux mêmes époques, les deux destinées, afin de permettre une vue individuelle du chemin de chacun, tout en conservant une vision globale.



Quelle époque et quel bouillonnement intellectuel après cette seconde guerre mondiale : c'est ce qui ressort de cette lecture. Mais aussi que d'aveuglements, qu'il est dur de faire tomber le bandeau quand les douleurs du désenchantement, du renoncement sont tenaces. On replonge dans Prague, dans Budapest. le récit n'est jamais assommant, il est riche d'enseignements sur l'être humain.



Montand est décédé en octobre 1991. Il devait être sur scène en 1992 à Bercy, je n'ai donc jamais pu voir ce cow-boy dans les plaines du Far-West. Il aurait eu cent ans cette année !

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Ivo & Jorge

Juste un immense joyau !!!



Patrick Rotman a l’idée géniale de nous faire parcourir l’histoire du XXe et ses grands soubresauts à travers la grande amitié de deux hommes aux origines si dissemblables, et aux personnalités « fortes » : Jorge Semprun et Yves Montand, qui se rejoindront plus tard, dans des engagements similaires…La narration est habilement menée , alternant les parcours du chanteur-comédien et de l’écrivain engagé : récits de l’enfance, la jeunesse, les débuts de la vie d’adulte pendant la guerre,la résistance, l’adhésion au parti communiste, les carrières de l’un et de l’autre, leur rencontre…



Un récit au style fluide qui nous emporte littéralement… par l’émotion, l’intelligence, la dynamique du récit, prodigue en dialogues, anecdotes…



J’ai tant souligné au fil de ma lecture… que je me contenterai d’un extrait du prologue…qui exprime déjà tant de ce qui a réuni les deux amis, Yvo et Jorge !



«(…)

Dès qu'il [Montand ] a fini son dernier refrain, il se lève et rejoint ses amis Costa-Gavras et Jorge Semprun. Ils viennent d'atterrir du vol de Paris, encore incrédules de se trouver là, en juin 1990 dans le Moscou de la perestroïka gorbatchévienne pour présenter -L'Aveu-, qui a dénoncé les crimes du communisme. Ce film sorti juste vingt-ans auparavant est leur oeuvre, aux trois immigrés, le réalisateur né en Grèce, le scénariste espagnol et l'acteur d'origine italienne. Entre eux, l'idée de la projection de l'Aveu dans la Mecque du communisme était depuis des années devenue un sujet de plaisanterie. Quand on passera L'Aveu à Moscou, les poules auront des dents, les poissons des bretelles et les cochons voleront. Les trois amis étaient convaincus que de leur vivant, les Russes ne verraient pas le film.

Le miracle s'est produit.”



Un total coup de foudre pour ce livre flamboyant… qui m’a captivée… que je voudrais ne pas achever !

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Ivo & Jorge

Réunir dans une même biographie croisée deux de mes héros, Jorge Semprun et Ivo Livi dit Yves Montand, et sous la plume de Patrick Rotman, il n'en fallait pas beaucoup plus pour m'allécher! Merci Martine toi qui par ta critique enthousiaste m'as littéralement prescrit cette gourmandise !



Le livre a tenu ses promesses et je l'ai dévoré presque trop vite, entre deux lectures plus ardues, comme on croque un éclair au chocolat entre deux plats de quinoa-boulgour bio!



L'aristo et le prolo, le résistant et le chanteur, l'homme de plume et l'homme de scène, l'intellectuel et l'autodidacte, tout opposait Jorge Semprun et Ivo Livi qu'un "coup de foudre amical" finit par réunir en 1963.



Tous deux ont eu un compagnonnage plus ou moins étroit avec le parti communiste. L'un, Ivo, par culture familiale et anti fascisme viscéral (mais sans aller jusqu'à s'encarter), l'autre, Jorge, par choix politique et opposition clandestine au franquisme triomphant, après la guerre civile espagnole.



Indéfectiblement liés ( et formant bientôt un trio inséparable sous la houlette de Costa Gavras) tous deux ont incarné la fascination, la fidélité aveugle puis descillée à l'égard du communisme, et enfin la critique et la dénonciation de ses crimes et de ses abus...comme bien d'autres hommes et femmes de gauche à l'époque de la guerre froide.



Patrick Rotman fait revivre les années de l'avant guerre aux années quatre vingt à travers le prisme de ces deux vies, de ces deux consciences exemplaires.



L'intellectuel comme le baladin ont eu à se poser le problème de l'engagement face au nazisme, puis face au communisme.



Leurs erreurs, leurs ratages, leurs illusions et leurs déconvenues sont celles de toute une génération.



C'est aussi pour cela qu'on admire comment, sans se renier complètement ni hurler avec les loups capitalistes, ces deux hommes si différents ont su apparier leurs qualités complémentaires pour dénoncer avec une vigueur implacable - bien que tardive- l' ignoble mascarade des procès de Moscou en signant, pour Semprun, le scénario du film de Costa Gavras, L'aveu, dont Montand interpréta le rôle principal, celui du "traître" Arthur London.



Cet Aveu extorqué sous la torture à Arthur London c'est aussi le leur:celui d'avoir cru à une idéologie aussi meurtrière que celle du nazisme qu'elle combattait, et d'y avoir cru au point de fermer les yeux sur ses mensonges et ses errements.







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Résistances (1940-1945)

Les fêtes de fin d'année voient fleurir nombre de " beaux livres "de nature , au-delà du magnifique cadeau qu'ils représentent , à servir de superbe support à une grande acquisition de connaissances .

"Résistances " ne déroge pas à la règle et nous livre un trés bel éclairage sur cette triste époque de notre histoire , sortant des sentiers convenus tant par son texte apuré mais parfaitement maitrisé , ses illustrations fondées sur des reproductions photographiques ou documentaires sobres mais essentielles , évitant de tomber dans le " choquant " , et favorisant la connaissance historique .La tâche n'est pas facile : réduire une période historique aussi foisonnante que sombre , cinq années en 220 pages avec autant d'illustrations peut faire douter de la profondeur du sujet .Certes , les puristes , historiens confirmés ou non y trouveront sans aucun doute à redire et je les comprends .Cependant , n'oublions pas que ce livre , ce " beau livre " est destiné à être offert et doit toucher un large public , dont je fais partie , pas forcément trés au fait . J'ai toujours beaucoup aimé ces beaux livres qui , en me livrant un essentiel , excitaient ma curiosité , me poussant parfois à approfondir mes connaissances dès lors que j'étais " ferré " .

Donc , résumons , voici un livre qui est trés bien écrit , trés bien documenté ( Cest Rotman tout de même ....) destiné à un public plutôt "novice mais curieux ". Evènements , personnages , traîtres , miliciens , "retournés " ,hommes politiques , héros et héroïnes se succèdent pour constituer une trame trés solide à ce que furent ces Résistances , bien loin de l'image uniquement glorifiante de la Résistance qui fut souvent la norme dans les romans et films d'aprés - guerre .

Je l'ai dit , sans être complètement ignare , je n'étais pas non plus au fait de la réalité qui a constitué " une guerre dans la guerre ": la quête du pouvoir ! on le sait , tout conflit profite à quelqu'un , c'est encore une fois ce qui figurera en conclusion mais on retiendra ( ou retrouvera ) le nom de tous ceux et celles qui , au péril de leur vie , voire , pour beaucoup , au prix de leur existence , ont combattu le fascisme .Et puis , il y a ceux qui , " résistants de la 25ème heure " , se sont forgés une " virginité " au bon moment .De ceux-là , pas vraiment question dans l'ouvrage , et tant mieux . Non , ici ,ilo est de plus en plus question d'hégémonie politique au fil des pages , c'est trés , trés intéressant .Pour tout vous dire , j'ai dévoré cet ouvrage ...en trois soirs !

Ce livre m'ayant été offert lors de la dernière Masse Critique par le Père- Noël Babelio , son chef de traîneau Patrick Rotman et ses lutins d'Arteéditions du Seuil , qu'il me soit permis de leur adresser mes bien chaleureux remerciements .Ils ont fait un heureux avant l'heure .

Et puis , dernier point que je n'ai pas l'habitude d'aborder : le prix .Pour une telle mine d'informations , pour une si belle présentation , il est tout à fait raisonnable ...Ca a son importance dans la période que nous vivons , période où le souvenir du passé , la culture sont essentiels et non réservés à certains .Tout est si précaire ...
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Mitterrand et ses ombres

Mitterrand et ses Ombres donne le point de vue de François Mitterrand sur trois scandales qui ont entaché sa vie politique.



Pour quelqu'un qui n'était pas né à cette époque, qui n'est pas français, ou qui ne connait pas d'avance les scandales dont il est question, le livre est plutôt opaque. On suppose que le lecteur a déjà une idée sur le sujet.



Ensuite, la BD n'est vraiment pas le meilleur support pour ce que l'auteur prétend faire. J'adore normalement les essais sous forme de roman graphique mais celui-ci semble simplement ne pas avoir été pensé pour ça à la base.



Un bon vieil essai à l'ancienne aurait fait un meilleur travail, en plus de gagner en clarté.
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Montand raconte Montand

Montand raconte Montand, propos recueillis par Hervé  Hamon et Patrick Rotman.

Montand se livre.

Montand se dévoile.

230 pages pour résumer la vie d'un des plus grands artistes français,  c'est peu.

Mon sentiment quand j'ai refermé ce livre ?

J'en sais assez.

Il ne savait pas que peu de temps après il ne serait plus là, que son récit s'arrêtait ainsi brusquement, qu'il ne réaliserait jamais son projet de remonter sur scène devant son fils.

Ici, donc, il nous raconte la vie d'un fils d'immigrés italiens, son enfance marseillaise, ses débuts dans le monde du travail à onze ans dans une usine (et là, clin d'oeil à une actualité récente de notre quotidien de confiné ) de pâtes... ou ce CAP de coiffeur, métier dans lequel on a du mal à l'imaginer, ses débuts dans le monde de la chanson et son ascension jusqu'au sommet de la célébrité internationale. Son engagement politique aussi, bien sûr, même si, ici, il se défend de bien des actes ou des idées qu'on lui a facilement attribués.

Montand, c'est la scène, évidemment,  mais aussi le cinéma.

Ce 7ème art qui lui donnera une épouse qu'il adorera (malgré quelques infidélités qu'elle lui pardonnera) Simone Signoret, Casque d'or inoubliable et quelques aventures avec des actrices aussi sublimes que Marilyn.

Mais ce que je retiens de ces entretiens, c'est cet égocentrisme. Certes, comparé à une certaine star de notre cinéma nationale, il n'emploie  pas la troisième personne, mais le "Je" quasi permanent démontre un certain égoïsme. D'ailleurs, plusieurs fois, il reconnaît qu'il peut paraître sévère envers tous ces gens qu'il a croisés au cours de sa vie.

Personne n'y échappe,  célèbres ou non, qu'il les aime ou les déteste, seule sa personne semble compter.

Il a une étrange façon,  par exemple, de parler de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il a pu continuer sa carrière, sans collaborer, sans résister et en réussissant à échapper aux STO, grâce à des appuis qu'il pense à peine à remercier.

On a l'impression que tout ce qui lui est arrivé est on ne peut plus normal et quand il se permet un quelconque écart, il s'empresse de le justifier et de s'en excuser. Il ne comprendrait pas qu'on lui en fasse grief.

Bon, en si peu de pages,  on comprend qu'il ne s'étende pas, mais quand on a vecu des histoires d'amour avec Edith Piaf, Marilyn ou Simone, entre autres, on pourrait s'attendre à un peu plus d'égards envers elles. N'ont-elles été que des parenthèses ?

Je m'imaginais Montand différent, plus humain.

Ici, au travers de ses mots, je le trouve froid.

On peut dire qu'il était une bête de scène, et Dieu sait s'il l'était, mais quand c'est lui qui le dit, celà prend une autre résonance.

À 67 ans, il devient père, il assume et se promet de montrer à son fils qui il était,  lui, le petit Ivo Livi devenu Yves Montand, la vie en a décidé autrement.







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Octobre 17

Ce roman graphique nous raconte ces semaines incroyables qui, du 3 avril au 25 octobre, vont voir le mouvement de bascule complet de la Russie, qui, dans la même année, passe du tsarisme au bolchevisme, avec un bref passage par un gouvernement provisoire qui rêvait d’installer une monarchie parlementaire. On y découvre comment les bolcheviks, fortement minoritaires en février, finissent par s’emparer du pouvoir en octobre, un pouvoir que, nous le savons, ils ne lâcheront pas de sitôt !



C’est le roman de l’habileté politique, de la manipulation, et, peut-être, d’une des premières utilisations massives de la presse pour faire passer des messages, qui tiennent en deux slogans : « Tout le pouvoir aux soviets », et « Le pain, la paix ». Lénine et Trotski, qui n’a pas créé La Pravda pour rien, alors qu’il était en exil à Vienne, comprennent rapidement que ces slogans, qui ont fait descendre des centaines de milliers de russes dans les rues, sont aussi ceux qui pourraient les porter au pouvoir.



On croise aussi, au fil des pages, Maïakovski et sa muse, Lili Brik – sœur d’Elsa Triolet – dont la poésie accompagne la révolution ; Alexandra Kollontaï, militante marxiste féministe, qui sera la première femme de l’époque contemporaine à être nommée ministre, d’abord, puis ambassadrice.



On voit aussi, au fil des pages, se mettre en place, dès ces premières semaines, tous les ressorts de ce qui va tourner à la dantesque lutte pour le pouvoir entre tous ces acteurs, et qui verra, à partir de la mort de Lénine, en 1924, Staline éliminer systématiquement tous ses rivaux, pour régner sur le Kremlin jusqu’à sa mort, en 1953.



L’intelligence politique transpire à toutes les pages. Alexandra Kollontaï, par exemple, à l’occasion d’une réunion des principaux leaders bolcheviks, souligne l’un des ressorts de leur incroyable succès. « Tous les partis sont pour la guerre. Notre parti doit être le parti de la paix », dit-elle (p. 21).



Le 4 juillet 1917, un premier coup de chaud agite Petrograd. Mais c’est encore trop tôt, et Lénine le dit : « Nous ne pouvons pas être contre les masses. Nous ne pouvons pas être vraiment avec. Il est essentiel que les soldats, les marins, les ouvriers aient le sentiment que notre parti est avec eux. Mais si le coup de force échoue, nous ne devons pas être impliqués » (p. 41). Plus manipulateur, on ne peut pas. Et en effet, c’est un nouvel échec, les bolcheviks sont déclarés hors la loi, certains ont le temps de se cacher à nouveau, d’autres sont jetés en prison. Mais, comme un coup du sort, le général Kornilov, nouveau commandant en chef des armées russes, veut en finir avec la révolution, et attaque Petrograd, amenant le gouvernement provisoire à libérer Trotski pour mobiliser les troupes – une stratégie à courte vue, on le comprend aisément, puisque c’est le même Trotski qui, dans les semaines qui suivent, met au point le plan qui va assurer définitivement aux bolcheviks la prise du pouvoir -.



Ces événements, les connaissiez-vous ? C’est passionnant, de voir ainsi s’assembler pièce après pièce ce qui va constituer l’URSS, aux dépends des hommes de ce pays. Les dessins sont faits de telle manière à ce que l’on reconnaisse assez facilement les différents protagonistes. Bref, si une petite escapade à Petrograd vous intéresse, c’est par ici !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Ivo & Jorge

Commençons par des remerciements : merci aux lecteurs de Babelio qui m’ont donné envie de lire ce livre. Cette double biographie est passionnante et présente tout un pan de l’histoire du XX éme siècle.



Ivo, c’est Yves Montand ; Jorge, Jorge Semprun. Deux personnalités que tout oppose dans leur jeunesse. Ivo Livi est le fils d’un immigré italien communiste, élevé dans les quartiers populaires de Marseille ; pas intéressé par l’école, mais débrouillard et enchaînant les petits boulots – dont coiffeur – jusqu’à tenter de percer juste avant guerre dans le music-hall. Jorge de Semprun sort lui d’une famille bourgeoise, impliquée côté maternel dans la vie politique espagnole depuis deux générations, vivant à deux pas du Prado à Madrid, élevé par des gouvernantes. Rotman choisit d’alterner tout le long de l’ouvrage la vie de l’un et celle de l’autre aux mêmes moments. Ces scènes mises en parallèle font penser au générique de la série télé des années 70 the Persuaders (Amicalement vôtre). Des points de départs opposés et des caractères affirmés, d’un côté un volubile, jouant de son corps, mais intérieurement timide, de l’autre un gars plus réservé, marqué tôt par l’histoire de son pays.



Montand va connaître ses premiers succès parisiens pendant la guerre, rencontrer et aimer Piaf, rester toujours sensible à l’idéologie communiste, colportée par son père et son frère aîné, mais sans jamais vraiment s’engager.



Semprun, lui, va connaître l’exil, la déchéance sociale, l’entrée dans la résistance en France, l’arrestation par la Gestapo, le camp de Buchenwald, l’aide des camarades communiste internés. Il sort de la guerre marqué à vie et se lance pendant dix ans dans la vie clandestine pour créer et faire vivre des cellules du parti communiste espagnol sur le sol espagnol durant les années Franco.



Le parcours de Montand, sa volonté de réussir, son goût du travail, l’envie de bien faire, s’expliquent par ses origines. Celui de Semprun est marqué par ce passage dans les bureaux de l'Arbeitsstatistik du camp de Buchenwald. Les communistes avaient pris en main l’administration informelle du camp, aidaient leurs sympathisants. Il y a côtoyé les futurs dirigeants des partis communistes des Pays de l’Est, comme son voisin de bureau Josef Frank, futur membre du comité central du PC tchèque, avant d’être victime d’une parodie de procès sous le stalinisme.



Ces procès de Prague vont commencer à faire douter Semprun… et Montand. Petit à petit, ils s’écartent de leurs idées, envisagent une réforme de l’intérieur du système, avant de constater en Hongrie en 1956, puis en république Tchèque en 1968, l’impossibilité de voir le bloc soviétique changer.



Entretemps, Montand aura connu l’Amérique qui le faisait rêver enfant, Semprun se sera découvert écrivain.



Patrick Rotman explique très bien ces évolutions parallèles qui s’agrègent au final autour d’un film : L’Aveu.



Le style est fluide, les anecdotes nombreuses ; ce récit est passionnant de bout en bout. Avec une mention spéciale sur le passage de Semprun à Buchenwald. Ces quelques pages sur le rôle qu’y ont tenu les « politique » et la solidarité qui les a animés sont impressionnantes.
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Tu vois, je n'ai pas oublié

Fan d'Yves Montand avec sa belle voix sensuelle, j'ai apprécié ce livre, qui raconte la naissance en Italie, l'exil, la volonté de réaliser ses rêves, la rencontre avec Edith Piaf, puis tout s'emballe et on le retrouve à Brodway sur les planches et dans les bras de Marylin...

d'un côté on voit le petit émigré qui réussit en travaillant (chaque spectacle est soigné jusqu'au moindre détail) mais on découvre aussi l'homme avec ses croyances en un monde meilleur, son investissement dans le communisme, belle idée au départ et qu' il aura du mal à voir sous son vrai jour, malgré son voyage en Russie.

on voit aussi l'homme intime, séduisant qui plaît aux femmes, il y a aura la légitime : Simone Signoret qui va être son mentor sur le plan culturel et à laquelle il sera vraiment liée jusqu'au bout malgré les aventures multiples qui le rassurent.

quand on est émigré, c'est dur de faire sa place, il faut tout conquérir, rien ne va de soi, et ses succès féminins le rassurent comme succès dans les films ou dans les spectacles: il a tellement besoin d'être aimé, d'être reconnu.
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Ivo & Jorge



Ivo c'est Le chanteur , acteur Yves Montand et Jorge l'écrivain et scénariste Jorge Semprun , tous deux des grands bonhommes dans leur domaine et aussi des figures du communisme qu'ils finirent par rejeter .



Nous avons tous en tète quelques chansons interprétées par Montand et beaucoup d'entre nous ont lu quelques titres de Semprun .



Bien que ce livre s'intitule " Roman " ce n'en est pas vraiment un , plutôt un portrait croisé et une double biographie qui redonne vie à ces deux talentueux disparus et évoque aussi d'autres personnages par eux côtoyés ( Le réalisateur Costa Gavras , par exemple ) .



Livre passionnant et émouvant .





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Mai 68 : Veille du grand soir

Nanterre, le 22 mars 1968, à 1 heure 30 du matin, pour protester contre l'arrestation de Xavier Langlade, membre du JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire), Cohn-Bendit et ses amis sonnent le rappel des troupes et occupent la tour administrative de l'université. Dans les jours qui suivent, l'agitation sur le campus devient permanente. Les étudiants écrivent des slogans provocateurs contre le système qu'ils jugent réactionnaire du genre : « Professeurs, vous êtes vieux, votre culture aussi ! ». Chimie de situationnisme et de surréalisme, l'esprit de mai naît là. Le 2 mai, le doyen, exaspéré par le désordre, décide de fermer l'université. Le lendemain, les contestataires se donnent rendez-vous dans la cour de la Sorbonne. De Gaule envoie la gendarmerie et fait arrêter 4 étudiants, les leaders dont Cohn-Bendit. Face à la violence des forces de l'ordre, la décision arbitraire du président met le feu aux poudres, la révolte est en marche, les étudiants ignorent encore qu'ils vont écrire une sacrée page de l'histoire de cette seconde moitié du vingtième siècle. La France entière va devenir solidaire, les intellectuels, les artistes, les ouvriers. De Gaule devra faire des concessions, Pompidou en profitera pour tenir tête au Général qui est une institution à lui tout seul. La France va vivre un « joli » mois de mai, agité, révolutionnaire, le pays est presque en état de siège. Mais le vieux politicien a plus d'une carte dans ses manches, ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces…



Comme un reportage illustré, cette bande dessinée, qui se veut neutre, nous raconte avec force de détails historiques et politiques la révolution célèbre de mai 68. Elle est encore dans tous les esprits, même des personnes comme moi qui n'avait que 5 ans lors de ces évènements. Je n'en ai aucun souvenir direct mais comme tous les gens de ma génération, j'ai mes soixante-huitards dans mes relations. Attiré depuis ma plus tendre jeunesse, malgré une tentative d'éducation sévèrement catholique de la part de mes parents, par l'anarchie, cette courte mais intense période le l'histoire de France et d'Europe me fascine. Le livre est chronologiquement bien composé. Je peux lui reprocher de ne pas nous décrire la vie des jeunes en France avant ce fameux mois de mai. La jeunesse bridée, sévèrement châtiée, où les punitions corporelles étaient monnaie courante et légalisées par le système. Rien n'empêchait des enseignants de choper un élève et lui raser les cheveux s'ils les trouvaient trop longs et provocateurs. Et que dire de la liberté des jeunes femmes ? Je peux aussi reprocher à cet ouvrage de s'arrêter avec les événements et de ne pas nous offrir les changements profonds qu'a apporter le mouvement révolutionnaire et les après mai 68. Mais je dois dire que ce livre est riche en enseignement historique. C'est, comme je l'ai déjà dit, un bon reportage historique. Le trait est par contre, volontairement flou, enfin, il manque un peu de netteté. le choix des tons est lui aussi assez neutre. Le texte est parfois trop serré, ce qui rend de temps à autre la lecture difficile mais dans l'ensemble, j'ai vraiment apprécié cette bande dessinée historique. A moi maintenant de chercher ce qu'il reste dans notre société comme vestige bénéfique de ce moi de mai. Surtout que depuis quelques années, j'ai l'impression que nous faisons de grandes marches arrières. Le communisme est mort, le capitalisme lui a survécu et devient de plus en plus étouffant, le SIDA a une tendance à freiner si pas bloquer la révolution sexuelle, le féminisme né de mai 68 est devenu silencieux. Il serait peut-être temps de reformer les barricades et de nouveau enflammer les rues. Qu'en pensez-vous. Et toujours le poing levé !

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Ivo & Jorge

Peut-on faire plus différents que ces deux hommes ?

Semprún, espagnol pur sucre, issu d'une famille aisée, de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie espagnole proche du pouvoir, ayant suivi le cursus scolaire de « l'élite », intellectuel épousant l'opposition frontale au franquisme après que sa famille a émigré en France. Il sera déporté pour participation à la Résistance puis participera à la lutte contre Franco au sein du PC espagnol.

Montand, fils d'émigrés pauvres en provenance d'Italie, autodidacte, acharné à la réussite et y parvenant à force de travail, compagnon de route du PCF sous l'influence de Simone Signoret.

L'un et l'autre épouseront donc la cause du communisme jusqu'à ce que, peu à peu, dans la douleur, ils ouvrent les yeux sur la réalité. Les événements de Hongrie en 1956 seront pour eux le révélateur initial, et ils finirent par rompre avec le communisme, même si Semprún, engagé clandestinement contre le franquisme, y mis plus de temps.

À la fin des années 60 ils collaborèrent au cinéma, Semprún en tant que scénariste et Montand acteur, en particulier grâce à Costa Gavras qui les réunit dans "Z" et surtout dans "L'aveu".

Ce dernier film fut vécu physiquement et moralement par Montand, comme une forme d'expiation, se reprochant d'avoir fermé le yeux trop longtemps sur les crimes du stalinisme.

L'auteur nous livre là un superbe exercice de « portraits croisés », l'itinéraire de deux hommes si différents, devenus amis, engagés dans une même cause, partageant les mêmes illusions et les mêmes désillusions, un parcours que certains d'entre nous ont emprunté, à nos places, et à des degrés divers : leurs rêves furent nos rêves, leurs désenchantements furent les nôtres.
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Octobre 17

Ce roman graphique nous offre une plongée au cœur de la révolution russe et de ce mois d’octobre 1917 où le monde a basculé.

Le dossier historique en fin d’album n’est d’ailleurs pas de trop pour comprendre les événements.

Le talent de scénariste de Patrick Rotman est sublimé par les dessins de Benoît Blary, faisant de cet album une réussite à l’instar de sa couverture dont on voit le making off en fin d’album.
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Octobre 17

Difficile d’appeler BD cette version graphique de la révolution d’octobre 1917 racontée pas à pas par Patrick Rotman. Il y a beaucoup de textes, une présentation qui se joue par moment des cases pour permettre la continuité de l’écrit. Les dessins sont très classiques et assez attendus : rien de révolutionnaire… L’intérêt de ce roman graphique est ailleurs : comprendre par quelle succession d’événements et de choix, qui furent au début ceux de Lénine seul, un mouvement révolutionnaire minoritaire dans les urnes et sur le terrain, le bolchevisme, a pu accéder au pouvoir en Russie au nom des masses populaires.



Chaque phase de cette année 1917 est clairement exposée (en respectant les dates du calendrier julien, alors en vigueur dans la Russie tsariste, ce qui entraîne un écart notable avec notre calendrier grégorien). Le retour de Lénine en Russie en avril 1917 est celui d’un propagandiste, déconnecté de la situation du moment. Il veut passer tout de suite à l’action contre le gouvernement bourgeois issu de la révolution de février. Mais, en fait, cette idée n’a aucune assise en Russie. Les autres dirigeants du parti préfèrent attendre que la situation soit plus favorable. Les mencheviks contrôlent les Soviets. Un premier soulèvement d’ouvriers en juillet 17 à Petrograd est un échec sanglant, vis à vis duquel le parti bolchevik a joué une espèce de double-jeu : comprendre les manifestants, mais ne pas officiellement les soutenir. La répression s’abat sur les militants bolcheviks malgré tout. Ce qui va être finalement une aubaine. Le général en chef des armées du gouvernement provisoire, le général Kornilov, se croyant en position de force, fait marcher ses troupes vers Petrograd en août pour y prendre le pouvoir. Kerenski prend peur, sait que seuls les bolcheviks peuvent mobiliser ouvriers et soldats pour le stopper. C’est ce qui se passe, mais désormais Trotski, sorti de prison, est incontournable (pendant que Lénine est lui toujours caché fuyant la répression). C’est Trotski qui va progressivement prendre le contrôle du soviet de Petrograd, puis d’un Comité militaire révolutionnaire. Les régiments sont prêts, les armes pour les ouvriers aussi ; l’insurrection du 25 octobre sera une formalité. Petrograd bascule presque sans combats.



Ce que ce roman graphique montre bien c’est que l’intellectuel intransigeant qu’était Lénine ne serait pas parvenu à réussir « sa » révolution, sans l’implication matérielle du plus terre à terre Trotski. La révolution est faite au nom des masse, mais bien évidemment c’est le petit cercle des dirigeants du parti bolchevik qui va accaparer le pouvoir. Staline profitera quelques années plus tard de tout cela … et fera tuer Trotski…



Le contexte historique et politique est bien expliqué, mais peut demander à qui ne connaîtrait pas bien le déroulé de cette année 17 une certaine attention. En tous cas, la présentation ainsi faite de cette année 1917 à Petrograd est très instructive. Les annexes finales présentent les protagonistes et résument très bien les évènements.
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Ivo & Jorge

Je n'ai pas trouvé tout-à-fait ce que j'attendais dans ce livre, et pourtant je l'ai beaucoup aimé et il m'a profondément touchée.

Comme son titre l'indique, je m'attendais à ce qu'il soit centré sur l'amitié entre Yves Montand et Jorge Semprun, alors qu'en fait il évoque plutôt leurs évolutions parallèles et on ne les croise pas si souvent ensemble au fil du livre. Sur ce point, j'ai été un peu déçue.

Mais c'est le seul bémol que je mettrais à ce livre, car pour le reste c'est une réussite. L'évocation du parcours de chacun de ces deux hommes est passionnante, et on sent dans le style narratif tout le talent de documentariste de Patrick Rotman. Il enchaine les séquences fortes et pleines d'émotion, ménage le suspense en passant d'un personnage à l'autre, on entend presque la voix off!

Il décrit également très intelligemment comment ces deux hommes, venant de milieux sociaux différents, ont tous les deux cru au communisme, et en sont tous les deux revenus. Ce sont ces passages qui m'ont le plus touchée, notamment parce qu'ils faisaient écho à mon histoire familiale.

J'ai donc beaucoup aimé ce livre, que je referme cependant avec une interrogation (que je soumets aux autres lecteurs) : pourquoi l'auteur a-t-il fait figurer le mot Roman sur la couverture?

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La Guerre sans nom : Les appelés d'Algérie (195..

Ce livre n'est pas un roman. Il rassemble les entretiens que Patrick Rotman et Bernard Tavernier ont recueillis pour la réalisation du film éponyme sorti en 1992. L'évocation de leur guerre d'Algérie, qui officiellement n'en n'était pas une, remue chez les témoins une émotion palpable, leur jeunesse a été ébranlée, martyrisée et tous sont revenus meurtris. Beaucoup diront qu'il ne comprenaient pas ce qu'il faisaient là et comparaient leur présence dans ce pays à celle des Allemands en 40-45 en France.

Une lecture émouvante qui éclaire sur le quotidien de cette jeunesse sacrifiée.
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Octobre 17

Patrick Rotman et Benoît Blary décrivent pas à pas les mois qui ont précédé la révolution russe d'octobre 1917. Les personnages sont réussis mais les décors sont parfois trop simplifiés. Ce récit historique est intéressant sans être passionnant.
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Les intellocrates : Expédition en haute intel..

Le livre est déjà ancien mais le propos et le fond restent d'actualité. Seules la géographie et la socio-composition de l'intellocratie française ont changé.



Il serait méritoire de reprendre la trame de ce livre et de l'actualiser. Au-delà d'une coupable immobilité qu'on y retrouverait, apparaît certainement de nouveaux lieux, de nouveaux visages et de nouveaux cercles d'influence.



Mais dans le fond, le regard des auteurs sur le "modèle" de l'intellocratie française marque la décadence de l'influence intellectuelle française, son chant du cygne.
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Les intellocrates : Expédition en haute intel..

Ce livre de 1981 devrait être obsolète mais il ne l'est pas tant que cela :d'abord parce que certainsl de protagonistes continuent à squatter journaux et plateaux télé ( rien n'est plus résistant que les parasites!) ,ensuite parce que les mécanismes décrits sont toujours à l'œuvre . Certaines sphères d'influence ont perdu du terrain ,d'autres sont apparues (Internet,Réseaux sociaux) .Le livre reste encore intéressant à titre de "madeleine" pour une large partie de ma vie (et de celle de mes contemporains) de lecteur ,auditeur et téléspectateur, il l'est aussi par l'humour acerbe des auteurs/
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