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Critiques de Patrick White (22)
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Une ceinture de feuilles

J’ai commis l’erreur de lire la quatrième de couverture et, conséquemment, je mattendais à l’histoire d’une jeune femme naufragée qui allait devoir survivre au milieu d’une tribu aborigène dans l’Australie du milieu du 19e siècle. C’est un peu ça, oui, mais le début est très lent et le naufrage n'a lieu qu'à la moitié du roman et la rencontre avec les « sauvages », une cinquantaine de pages plus loin. Une autre cinquantaine de pages et elle s’échappe. Rendu à ce point, il reste encore près d’un quart au roman. Disons que ce que j’ai lu ne se conformait pas tout à fait avec le résumé lu préalablement… Je n’ai pas détesté l’œuvre mais mes attentes étaient toutes autres.



Avec son roman Une ceinture de feuilles, l’auteur Patrick White a plutôt tenté une critique de la société australienne du milieu du 19e siècle, très anglaise, voire victorienne. Les commérages hypocrites des femmes, la brutalité des hommes, c’était presque pire que la survie dans les recoins sauvages de ce monde nouveau. Ellen Roxburgh sortira transformée mais surtout traumatisée par son expérience. De basse extraction, la jeune dame ne sent pas à l’aise dans la haute société, constamment brimée par sa belle-mère et les autres bourgeoises, pleines de suffisance, de médisance, d’un dédain à peine camouflé. C’est tout un portrait de société que nous offre l’auteur. En autre, le rôle et la place des femmes. Et son mari vieux et faible n’est pas vraiment aidant. Même en plein milieu d’un naufrage, alors que tous s’emploient à pagayer pour faire avancer un canot de secours, ses préoccupations laissent à désirer. « Pour lui, la seule chose vraiment nécessaire, c’était le livre plutôt encombrant qu’il serrait contre sa poitrine, et dont le poids, les angles étaient devenus son unique consolation. Serait-il possible, sur une île déserte, de trouver assez d’ombre pour y savourer les plaisirs de Virgile ? » (p. 209)



M. Roxburgh est encore moins aidant devant son frère, Austin Roxburgh, qui séduit la pauvre Ellen et abuse d’elle. Au moins, il accepte d’abréger ce long séjour en Tasmanie et de rentrer en Australie. Mais, malheur ! le navire est perdu et, quand la troupe de naufragés accoste une ile qui semblait déserte, il est tué rapidement et presque accidentellement, laissant sa jeune épouse sans défense. Les aborigènes ne la maltraitent pas à proprement parler (quoique, les coutumes étant différentes, ce dût être une expérience troublante). On peut se demander ce qui est pire : les « sauvages » ou les Blancs ?



Ellen Roxburgh ne dut son salut qu’à la présence opportune d’un Anglais parmi les aborigènes. Jack Chance, un prisonnier évadé, persona non grata dans la colonie, aide la jeune femme à s’enfuir, mais à quel prix ? Celui de sa raison ? Jusqu’au bout, Patrick White nous aura tenu en haleine. Une péripétie suit la précédente, de l’action, toujours de l’action. Tellement qu’il vient un point où on souhaite que le malheur cesse de suivre la pauvre femme ! Et, malgré cela, des descriptions psychologiques précises, des analyses de personnages minutieuses, des portraits de société très justes. Une ceinture de feuilles est décidément un roman à lire.
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Le jardin suspendu

Pendant toute la première moitié de ma lecture du roman Le jardin suspendu, je cherchais en vain le style précis et recherché de l’auteur Patrick White. J’y trouvais beaucoup de points positifs mais toujours ce je-ne-sais-quoi qui m’agaçait, qui détonnait des autres œuvres du prix Nobel de Littérature. Et j’ai découvert pourquoi : il s’agit d’un livre inachevée et posthume, le premier tome d’une trilogie dont on ne lira jamais la suite.



Ce qu’il nous propose avec Le jardin suspendu, c’est un roman d’apprentissage, en quelque sorte. La jeune Eirene est la fille d’une Australienne qui a convolé avec un Grec. Malheureusement, c’est la Seconde Guerre mondiale et il faut la mettre à l’abri, alors direction Sydney, Australie. Sa mère la place chez une amie de la famille où se trouve un jeune exilé anglais du même âge, Gilbert. Si ce n’est pas le grand amour dès le début, au moins ils apprennent éventuellement à s’apprécier et à devenir amis. Les deux enfants, loin de leurs repères, à l’aube de l’adolescence, sont à une période de leur vie où ils font de la découverte de soi-même et du monde qui les entoure, où ils partagent leurs rêves et leurs espérances.



Je ne peux qu’essayer d’imaginer à quoi aurait pu ressembler cette œuvre si Patrick White avait pu la terminer. On y trouve tous les éléments d’une bonne série mais, vu les circonstances, je n’ai pas été captivé par ma lecture. C’était intéressant, mais sans plus. Puis… Je partage l’avis de @bdelhausse : il vient un moment dans le roman où, sans s’y attendre, on se sent tout d’un coup pris par cette histoire, à se sentir concerné par l’hisoire d’Eirene, à ressentir ses joies et ses peines. Il faut dire qu’elle est attachante. Et courageuse et fonçeuse et frondeuse. Je lui trouvais des airs à la Anne Shirley, cette héroïne de Lucy Maud Montgomery.



Le roman aborde plusieurs thèmes, comme le racisme, la méchanceté des enfants ainsi que la rigidité et l’étroitesse d’esprit des adultes, ceux de leur entourage et de la société en général, qui manque de compréhension ou sollicitude à l’endroit des exilés démunis. Ces Australiens, parce qu’ils accueillent des réfugiés, leur offre toit et nourriture, ils se croient dûs d’une gratitude sans fin. Tout au long de ma lecture, je ne pouvais m’empêcher de penser de faire des liens avec d’autres romans, comme la série Anne… la maison aux pignons verts, mentionnée plus haut. Mais, avec ces deux jeunes personnages et ce jardin, la comparaison devenait facile avec le roman Le jardin secret, de Frances H. Burnett.
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Des morts et des vivants

Je vais me rappeler longtemps Des morts et des vivants. Le sujet m’interpelait mais j’ai éprouvé quelques difficultés au commencement, je n’arrivais pas à «entrer» dans l’histoire. L’intrigue était-elle trop empreinte de nostalgie (ce que j’aime bien, d’habitude). Peut-être en avais-je trop lu de ce genre précédemment ? Peut-être avais-je entamé ce roman trop rapidement ou distraitement ? Le résumé faisait mention d’un frère et d’une sœur, Elyot et Eden, mais je les ai perdus rapidement au profit d’autres personnages qui prirent le relais. Pas grave, me suis-je dit en poursuivant ma lecture. Pareillement avec d’autres éléments de l’intrigue qui m’échappaient. Je suis un bon lecteur, j’arriverai à reprendre le fil. Ainsi, j’ai poursuivi ma lecture, encore et encore, malgré les bris de compréhension qui s’accumulaient. Mais je persistais à continuer parce que, de temps à autres, de jolis moments me prouvaient que j’étais en train de lire quelque chose d’exceptionnel. En effet, l’auteur Patrick White manie habilement sa plume, arrivant en quelques mots à faire vivre ses personnages, les rendre complets de mille et une façons. À travers les petits gestes du quotidien, leurs paroles, le regard qu’ils portent sur le monde. Par exemple, Catherine Standish assise dans sa bergère Louis XV ou bien lisant par habitude Saint-Simon. Et quelle érudition ! L’auteur parvient à glisser des noms de personnages historiques (coome Mme Deffand ; je ne m’attendais pas à découvrir une salonnière française du XVIIIe siècle dans un paragraphe anodin chez un auteur australien du XXe !), certaines de leurs œuvres, des événements qui peuvent passer inaperçus, inventés. Ils ne nuisent pas à la lecture mais l’œil observateur saura les remarquer. Ainsi, vers la fin du roman, j’ai décidé de reprendre du début ma lecture. Ouf !



Des morts et des vivants, c’est également un voyage dans le Londres de l’entre-deux-guerres, perçu du point de vue d’un Australien. À travers les parcours et pérégrinations des personnages, le lecteur visite différents quartiers de la capitale anglaise, des rues emblématiques. Je ne veux pas commencer une énumération de lieux, il y en a tant ! Quelqu’un qui a séjourné en Angleterre se plaira à les voir évoqués dans ce roman. Mais l’auteur ne se limite pas à les nommer, il les décrit de manière succincte mais imagée. « Dehors, le brouillard avait libéré la maison de toute dépendance à l’égard de la terre. » (p. 308) Vous l’aurez compris, le rythme est lent, très lent. Toutefois, ça convient très bine si l’on veut s’attacher aux personnages. Parce que l’intrigue est secondaire, si tant qu’il y en ait une. La jeune Kathy Goose se marie et devient Catherine Standish, puis elle vieillit. Alors que la lassitude s’empare d’elle, la domestique Julia prend plus d’assurance et se transforme en véritable pilier pour la famille et les amis. Mais pour les enfants, devenus adultes, l’existence étouffée de la maison ne suffit plus. Elyot se rapproche de Muriel Raphael, une artiste juive, alors qu’Eden apprécie la compagnie de Joe Barnett, lequel s’en va défendre l’Espagne loyaliste. Et j’en passe sur un bon nombre de perasonnages secondaires qui gravitent autour d’eux. Bref, c’est un roman sur le temps qui passe, qui s’écoule, qui transforme des existences. Et qui se termine. C’est la vie, c’est tout.
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Les cacatoès

Ces six nouvelles me semblent avoir un point commun : elles s'attachent à décrire par petites touches, presque impressionnistes, des caractères humains.

Pas de héros, pas d'histoire bien définies, pas d'unité de lieu ou de temps : du vagabondage psychologique.

C'est une belle écriture.
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Voss

1845, Australie, une nouvelle colonie, un monde à découvrir. Les Anglais y sont installés depuis peu et ils n’ont pas encore tout exploré. Ils se cantonnent aux côtes où ils ont reproduit un modèle réduit de leur société. C’est là que vivent les Bonner, Edmund et Emmy, leur fille Belle ainsi que leur nièce orpheline Laura Trevelyan. Ils gravitent dans la haute société, qui s’occupe en parties, en bals et, surtout, en commérages. Il fallait qu’un nouveau venu, l’Allemand Johann Ulrich Voss, se pointe pour secouer un peu ce beau monde. Il lance l’idée d’une expédition dans le bush australien et se trouve quelques compagnons volontaires.



L’intrigue est un peu lente à se déployer. L’expédition tant attendue ne se met en branle qu’après le premier quart, soit plus de cent pages. Entretemps, le lecteur peut se familiariser avec les personnages et voir éclore le début d’une relation entre Voss et Laura Trevelyan, relation qui continuera malgré la distance qui bientôt les séparera. Les deux s’écriront des lettres et se verront dans des visions partagées.



Cette longue attente permet surtout de se faire une tête de cette société australienne. Je suis toujours amusé par les préoccupations de cette élite « anglaise ». Par exemple, quand leur servante Rose tombe enceinte, les Bonner sont ébranlés (l’ancienne prisonnière n’est pas mariée !) mais ils ne veulent être taxés d’intolérants et de sans cœur en renvoyant une femme démunie. Ça me rappelle les romans de Jane Austen et ses personnages aux difficultés aujourd’hui risibles. Par exemple, quand une roue de leur carrosse se brise, des petits bourgeois sont dans l’impossibilité de prévenir leurs hôtes de leur retard. On aimerait bien n'avoir que de tels problèmes !



Puis, quand l’intrigue décolle et que Voss et ses compagnons (Palfreyman, Robarts, Le Mesurier, Judd, etc.) de lancent à l’assaut du bush australien, l’action n’avance pas aussi vite que je l’aurais espéré. Ils traversent des régions mi-boisées, des terrains broussailleux, rendus boueux par les fortes pluies. Il ne s’y passe pas grand chose. Aussi, ce n’est pas ainsi que je m’imaginais le paysage. Les descriptions sont minimalistes ou ordinaires, n’aidant pas à les visualiser. J’avais surtout hâte que le groupe arrive au désert…



Tout le long du roman, cette intrigue alterne avec celle des cosmopolites à Sydney. Malheureusement, aucune des deux ne m’ont particulièrement accroché. Elles n’étaient pas mauvaises ni ennuyantes mais, il manquait ce petit « oumph » difficile à décrire, qui me permet d’apprécier pleinement une œuvre. L’intrigue de Voss et de ses compagnons a décollé quand ils ont commencé à entrer en conflits, qu’ils se sont séparés et que les Noirs (aborigènes) soient venus compliquer le tout. C’était un peu tard…



Je ne veux paraître trop négatif, le roman a beaucoup de qualités. Par exemple, toute la symbolique qu’il y a derrière plusieurs des thèmes exploités. Voss et sa longue expédition dans le bush australien a un petit quelque chose de la marche de Jésus dans le désert. Il mène ses compagnons, ses ouailles, tel un prédicateur (sauf que cet intellectuel est un peu prétentieux). Même les spiritualités des aborigènes ajoutent au mysticisme.



Dans le même genre, beaucoup plus récent et surtout accessible, il y a le roman « Du bon usage des étoiles », écrit par l’écrivaine québécoise Dominique Fortier. Il y est question de l’expédition de John Franklin, dans sa recherche du mythique passage du Nord-Ouest et qui se perd dans l’Arctique canadien, alors que sa femme multiplie les apparitions dans les salons bourgeois londoniens, en quête de soutien pour une expédition de secours. Les parralèlles à faire entre les deux œuvres sont nombreux.
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Une ceinture de feuilles

Portrait de femme d'une finesse qu'Henry James n'aurait pas renié, posé dans un style majestueusement victorien mais dans le registre beaucoup plus contemporain, avec de subtiles connotations sexuelles, d'un cheminement personnel troublant vers l'émancipation : Ellen Roxburgh est un personnage à l'identité multiple qui ne laisse pas indifférent et qui irradie ce superbe roman du bout du monde, sur les terres australiennes encore ensauvagées d'indigènes et de forçats importés.

Portrait également d'une société cruelle et hypocrite, où les barbares sont du côte des robes à crinoline et des belles redingotes, et non pas dans la jungle de Tasmanie où Ellen se révélera à elle-même.

Découverte ravie pour moi de cet auteur nobellisé méconnu et de ce roman puissant et riche, bien mal sous-vendu par l'éditeur comme un simple roman d'aventure en quatrième de couverture!
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Le jardin suspendu

Sydney, pendant la Seconde guerre mondiale : une hôtesse australienne accueille deux enfants orphelins, réfugiés d'Europe. Eirene est la fille d'un résistant grec mort en prison et d'une infirmière australienne, aussitôt repartie après avoir mis sa fille à l'abri. Gil arrive de Londres, où son meilleur ami est mort sous le Blitz.

Dans cet univers étranger qu'est pour eux l'Australie, les deux enfants se construisent un petit monde à leur mesure, dans ce jardin au-dessus de la baie. Puis au fur et à mesure qu'ils grandissent, la vie les sépare.

Et là je suis frustrée, car la postface m'apprend que ce roman posthume devait être la première partie d'une trilogie. Mais tel quel, il en dit déjà beaucoup.

Il dit beaucoup sur l'auteur, son amour pour la culture grecque et sa compassion pour le pays (où il a vécu) martyrisé, son écoeurement devant les fortes hiérarchies sociales et raciales qui ont cours à Sydney, ville où "les ponts ne relient pas, ils séparent." Il en dit beaucoup aussi sur la délicatesse de ses sentiments, à sa façon de peindre ces enfants, Eirene solitaire et secrète, Gil si différent lorsqu'il se mesure à d'autres garçons, à l'école, de ce qu'il est au jardin.

L'écriture est, j'ai envie de dire "synesthésique" (parce que ça ne fait pas longtemps que je connais ce mot) au sens où elle mêle et parle à tous les sens : "Elle entendait ses pas crisser sur le gravier et traverser la fraîcheur avant de retrouver l'odeur boueuse des canards." La moindre table à manger est "noire et brillante", les oignons frits apportent une "puanteur réconfortante". Avec cette narration qui peut passer du "je" au "tu" à l'intérieur même d'un paragraphe, l'écriture nous implique, nous lève le coeur parfois - le vocabulaire qui ne recule pas devant le glauque, le pus et le vomi ; l'omniprésence du "gras" comme métaphore des sentiments sordides et mensongers, opposé à l'authenticité de la Nature dans le jardin. (Et même là : la première scène du héros, il reçoit du guano dans les cheveux.)

J'avais gardé un souvenir fascinant d'Une ceinture de feuilles, lu il y a près de 40 ans… Patrick White est vraiment un auteur à redécouvrir.

Traduction fluide de Françoise Pertat.

Challenge Nobel
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Histoires peu ordinaires

Je m’attendais à plus de ces Histoires peu ordinaires, de cet auteur de talent qu’est Patrick White. Alors vous pouvez imaginer ma déception… J’admets d’emblée que, n’ayant pas été captivé dès le début, j’ai poursuivi ma lecture « à reculons », sans grand enthousiasme, alors le reste m’a encore moins captivé. Ça m’a sans doute empêché de trouver des qualités à ce petit recueil de trois nouvelles d’à peine 100 pages.



La première histoire, la plus longue des trois, a pourtant plutôt bien commencé. Le jeune narrateur « attrape » une verrue d’un de ses camarades, presque un ami, Tancrède « Blue ». Il se lie avec lui, se familiarise avec sa famille, jusqu’à son départ imminent dans un pensionnat en Angleterre. Le reste va trop vite et propulse le lecteur dans le futur : Seconde guerre mondiale, ami retrouvé mourant dans les ruines de Londres, puis la mère vieillissante de cet ami, autre camarade d’enfance (introduit tardivement) devenu chapelain après avoir vu des horreurs au Japon, retour de la verrue (eh oui !?!), etc.



Trop de tout, pas assez le temps pour le lecteur de les digérer. Plusieurs thématiques me semblaient intéressantes et qui auraient pu constituer les bases d’un bon roman d’apprentissage mais elles sont abordées en surface. Il y a concision et trop de concision…



S’ensuit le très succinct portrait d’une cuisinière. Arrivé à la fin, après trois pages, je me suis dit : « C’était ça ? » Je ne voyais pas le lien (l’analogie m’est passée sous le nez, incognito). Peut-être aurait-il été plus à sa place dans un ensemble d’études ou de miniatures ? Incidemment, quand je suis arrivé à la dernière nouvelle, je n’avais déjà plus l’envie de poursuivre ma lecture. Je n’ai pas plus envie de décrire cette danse pathético-macabre.



Avoir su, j’aurai continué mon chemin plutôt que m’attarder sur ces Histoires peu ordinaires.
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Le jardin suspendu

Jeux interdits au Jardin suspendu, entre un garçon (Gil ou Gilbert) et une fille (Eireen, Irene, Ireen, appelez-la comme vous voudrez celle-là) d'une dizaine d'années, deux enfants dont les parents sont morts ou disparus. Des parents qui ont choisi de prendre leurs responsabilités vis à vis de la guerre, et qui n'en auront pas pris vis à vis de leurs enfants qui grandiront en conséquence de leur décision parmi des inconnus, loin de chez eux, et qui grandiront entre leurs souvenirs d'enfance, en Europe, en Angleterre ou en Grèce, et leur vie se construit ou se déconstruit en Australie, à l'autre bout du monde. L'exil, le postcolonialisme n'est pas sans rappeler Pearl Buck, par moments, mais l'écriture se fait ici plus audacieuse, plus virile, sans doute. On lit parfois de la littérature surannée, à l'accent typiquement anglais, l'accent des bonnes familles, et à d'autres moments, on retrouve un langage ordurier, plus terre à terre, le langage de ceux qui se laissent prendre par l'Australie. On s'étonne de l'écriture lorsque celle-ci s'hybride, comme dans la retranscription de songeries, des rêves ou des cauchemars des enfants hantés par les bombes, hantés qu'ils sont ces fantômes jumeaux, solaires ou lunaires, lorsqu'ils ne jouent pas malgré l'interdiction convenue, et quelques paragraphes ici, résonnent, comme de la littérature moderne, plus contemporaine, les mots étant lâchés sans construction grammaticale, comme s'ils avaient été dispersés sous la déflagration d'une bombe. Est-ce voulu dans ce roman posthume, inachevée, de la part de l'auteur cette déconstruction ? En tout cas, elle fait sens.
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Eden-ville

Patrick White, né en 1912 à Londres et décédé en 1990 à Sydney, est un écrivain australien d'expression anglaise. Adolescent et de retour en Australie, il travaille comme gardien d'élevage, puis écrit des poèmes et des nouvelles, tout en préparant son entrée à l'université dont il sort diplômé en 1935. Il entame alors une carrière littéraire à Londres avec un recueil de poésie puis avec un roman et une pièce de théâtre. Homosexuel, White rencontre en 1936 le peintre Roy de Maistre, de 18 ans son aîné, qui a une influence majeure dans sa vie et sur son œuvre, il lui dédiera d’ailleurs son roman Eden-Ville, paru en 1939. Au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il se rend à Londres et rejoint la Royal Air Force britannique, où il devient agent du renseignement. En mission au Moyen-Orient, il a une liaison avec un officier de l'armée grecque, Manoly Lascaris, qui devient son compagnon. À son retour en Australie, il s'installe avec lui comme horticulteur et éleveur de chèvres dans une ferme à Castle Hill, dans la banlieue de Sydney, où s’épanouira son amour de la nature. Patrick White reçoit le prix Nobel de littérature en 1973.

A Eden-Ville, localité rurale australienne, la vie est rythmée par les saisons, l’été est très chaud et l’hiver très froid inspire la terreur. Au cœur de ce microcosme évoluent des familles et des êtres de classes sociales variées. Olivier Halliday, le médecin, marié à Hilda son aînée atteinte de phtisie, ils ont deux jeunes fils Rodney et Georges ; la famille Furlow, des propriétaires terriens élevant des moutons, ils ont une fille Sidney, âgée de dix-neuf ans ; il y a aussi Mr Belper, le directeur de la banque ; les Moriarty, Ernest l’instituteur et sa femme Vic ; Ethel l’épouse de l’épicier Chinois Walter et leur gamine Marguerite. Sans oublier Alys, célibataire et professeur de piano. D’autres personnages secondaires animent la petite ville et puis arrive Hagan, le nouveau régisseur des Furlow.

Comme dans toutes ces petites villes, chacun vaque à ses occupations et offre une image de façade cachant des pensées secrètes, des espoirs vains. Les jeunes filles se languissent, les mères étouffent de leurs vies ternes. Certains voudraient partir vers une grande ville, d’autres vers des régions plus tempérées. Olivier aura une liaison avec Alys, réelle mais très pure aussi, envisageant de partir ensemble. Ernest, poussé à bout, étranglera sa femme Vic qui le trompe avec Hagan. Les enfants, Rodney et Marguerite, ont leurs premiers battements de cœur, tandis que Sidney bouillonne de sexualité troublante. Et la ville, présence muette mais prégnante, retenant en ses murs ces humains insatisfaits.

Le roman est en deux parties, la première présente les acteurs et les lieux, le poids des saisons et du temps, ça m’a semblé bien long et je me suis forcé à poursuivre, bien m’en a pris car cette construction n’est pas anodine, elle permet de mieux faire ressentir au lecteur « que l’accumulation progressive du contenu de ces années devait fatalement aboutir à une explosion finale. » La seconde partie, plus psychologique baigne dans l’érotisme soft et la sensualité, on pense inévitablement à D.H. Lawrence avec le personnage de Hagan, régisseur amant de la femme de l’instituteur mais aussi convoité par la jeune Sidney. Patrick White décrit le jeu du pouvoir amoureux parfaitement maîtrisé par l’adolescente, « Il va attendre, il se demandera si j’ai parlé. Je l’observerai pendant qu’il attendra et doutera. »

L’écrivain excelle à peindre le tourment des âmes, les non-dits et la communication difficile entre les personnages « Il y a tant de choses que je voudrais lui dire mais je ne sais ni par quoi commencer, ni comment les exprimer ». Quant à l’écriture, elle est très originale dans sa forme, dans le rythme de ses courtes phrases, même si c’est à Joyce qu’on pense alors, avec ces dialogues sans guillemets ou tirets, ou bien quand les pensées des acteurs sont mêlées au texte sans s’en démarquer par une ponctuation particulière.

Un très beau roman mais qui se mérite, car il faut accepter les longueurs apparentes qui servent le dessein de l’écrivain, pour en extraire de magnifiques instants qui finissent par emporter l’adhésion.

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Le jardin suspendu

Difficile d'écrire une critique sur un livre inachevé, entamant une trilogie qui ne verra jamais le jour suite au décès de l'auteur.



Le livre raconte l'exil de deux adolescents, une Grecque et un Anglais, en Australie, chacun étant envoyé dans de la famille éloignée. Le livre raconte alors l'éloignement, la guerre, le racisme, la bourgeoisie australienne, la découverte des corps et l'éveil à la sensualité, les amitiés, l'amour... Enfin, quand je dis que le livre "raconte", il est plus correct de dire que le livre évoque... entame une réflexion qui aurait dû se poursuivre dans les deux tomes suivants.



La langue de Patrick White est ciselée, poétique et empreinte d'une grande humanité. il travaille par touches, par impressions, par immersion aussi. On passe tour à tour d'une écriture avec un narrateur omniscient, qui parle aux adolescents en leur donnant du "tu", à un dialogue intérieur mené par Irene Sklavos (l'exilée grecque) principalement.



J'avoue, j'ai eu du mal à plonger dans le récit au début. Je ne me suis pas senti happé par le récit. Puis peu à peu, on est pris par la grande sensibilité de l'écriture et l'humanisme du propos. Patrick White est intransigeant avec la société.



Je suis donc très partagé. Vu que le livre était supposé être le premier tome d'une trilogie, suivant Gil et Irene au fil des ans, il manque clairement quelque chose à la fin du livre. Il ne se suffit pas à lui-même. C'est pourquoi j'aurais du mal à conseiller le livre. Pourtant, les émotions sont bien présentes. Et cela fait du bien.



Mention spéciale pour la postface éclairant le lecteur sur l'univers de Patrick White, Prix Nobel de Littérature, ses combats civils, son engagement, les partis pris, et la publication de ce livre à titre posthume (alors qu'il avait demandé à ce que soient brûlés tous ses manuscrits).



Cela m'a donné envie de lire autre chose de l'auteur. C'est bon signe.
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Le char des élus

Il y a pas mal de viande sur l'os dans ce roman. le prix Nobel australien Patrick White (1912-1990) présente quatre protagonistes : la fille du millionnaire Mary Mare, le juif errant Mordecai Himmelfarb, l'aborigène Alf Gubbo et la gouvernante Ruth Godbold. Ils vivent dans la banlieue de Sydney, en Australie, et ont chacun leur propre parcours de vie. Ce sont des non conformistes, des personnes socialement inadaptées, et ils sont considérés comme tels par la communauté bourgeoise (ici principalement personnifiée par les malveillantes Mme Jolley et Mme Falck). Mais les apparences sont trompeuses.



White prend un certain temps pour décrire leur parcours et leur histoire de vie et plonge profondément dans leur psychisme, qui est assez meurtri pour chacun d'eux : Mary a toujours été crachée par ses parents comme étant « trop ordinaire », Mordecai a survécu à l'Holocauste, Alf était violée par un pasteur et Ruth a dû faire face à un mari violent. Ils se considèrent comme des pécheurs indignes, souffrant plus ou moins d'un syndrome d'infériorité. Mais White jette sur eux un tout autre éclairage.



À travers des personnages secondaires et des développements en tout genre, le roman prend une allure véritablement dickensienne (parfois tout aussi élaborée), mais White y ajoute ses propres accents : son sarcasme et sa satire jaillissent des pages, et régulièrement le magique, le spirituel et même le mystique semble prendre le dessus sur le récit. Il nous induit presque constamment en erreur, comme dans ce passage où Himmelfarb revient à pied vers sa ville qui vient d'être bombardée, après une expérience traumatisante avec les nazis : « La soirée d'hiver approchait alors qu'il approchait des masses les plus sombres de la ville, qui avait déjà commencé à recevoir sa visite nocturne. Les noeuds et les boucles, les petites et exquises bouffées de blanc pendaient sur les distances de plus en plus profondes du ciel, jusqu'à son bord orange. L'émeute des feux d'artifice était allumée. Les bâtiments noirs et habituellement solides se sont révélés avoir d'autres qualités, plus transcendantales, dans le sens où ils s'ouvriraient, révélant des fontaines de feu cachées. Beaucoup de choses étaient inversées, ce qui jusqu'alors avait été accepté comme sain et immuable. Deux poissons d'argent s'enflammaient vers le bas, hors de leur mer de cobalt, vers la terre. » Ici donc, un bombardement a été transformé par White en une scène poétique et pastorale.



Et le Char ? Eh bien, c'est brièvement abordé dans chaque partie, de telle manière qu'on sent que c'est quelque chose d'important, de crucial pour le narratif. White laisse consciemment au lecteur le soin de découvrir et de remplir l'image et sa signification, mais c'est une autre de ses trouvailles originales, la combinaison d'une image antique (Le Char d'Apollon) et d'une image biblique (Ézéchiel). White semble suggérer, non, indique clairement que ses quatre protagonistes sont les Cavaliers du Chariot, car ils voient plus que les gens ordinaires, ils sont illuminés (les nuances de lumière, et notamment celle du blanc, jouent un rôle prépondérant dans les descriptions de White), des saints à moitié ou entiers eux-mêmes, qui transcendent le banal, et sont clairement du bon côté, représentant le summum de l'humanité. le monde bourgeois, conventionnel et matérialiste est la force adverse, anti-humaine et carrément mauvaise. Donc, finalement, ce roman est une variation sur le thème de la bataille entre le bien et le mal, mais sous une forme très originale.



Pour le lecteur d'aujourd'hui, ce roman peut être très exigeant. Non seulement à cause des passages (mythiques) parfois très étranges, et à cause de la structure de l'histoire qui semble un peu trop construite. Parfois, j'ai trouvé que White expliquait trop à quel point ses 4 cavaliers du char étaient saints (en particulier Mme Godbold). Mais le style extraordinaire, l'humour et l'imagerie spirituelle en font un roman impressionnant.
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Le char des élus

Un récit fait d'une spirale de feu qui brûle les destins de quelques hommes, fétus de paille dans la tourmente qui emporte bien souvent les cœurs les plus purs. Une lente et inexorable plongée dans les vies d'êtres broyés, humiliés par la bêtise de leurs congénères, leur méchanceté et leur avidité. Les quatre personnages principaux de ce livre croient en l'humilité avec une innocence qui les plonge directement dans la fournaise. Leur unique planche de salut est la conviction que l'homme peut dépasser toutes les souffrances dans la fusion avec ce qui le révèle à lui-même, que ce soit la nature pour Miss Hare, Dieu pour Ruth Godbold et Alf Dubbo ou l'Alliance divine pour Mordecaï Himmelfarb.

Une force poétique habite ce livre, en même temps qu'il nous dresse une peinture implacable des faiblesses humaines et de la détresse des âmes.

En lisant les Règles de la fiction d'Edith Wharton, un passage m'a semblé particulièrement illustrer le motif puissant du livre de Patrick White. "Un bon sujet, donc, doit contenir en soi un élément qui répande une lumière sur notre expérience morale. S'il est incapable de cette diffusion, de cette radiation morale, il reste, quel que soit l'éclat de sa surface, un simple événement isolé, un morceau de réalité dénué de sens en étant arraché de son contexte." Il me semble que Patrick White atteint de façon magistrale cette radiation morale qui nous élève par son exigence et nous touche par son humanité.
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Une ceinture de feuilles

Patrick White, écrivain australien et prix Nobel, trace dans son roman le portrait d'une femme anglaise d'origine paysanne du début du 19ème siècle, arrachée à sa classe sociale par un mariage inattendu à un homme de la bourgeoisie, plus âgé qu'elle et de santé fragile. Sa nature sensuelle se retrouve bridée par les nouvelles règles sociales qu'elle se voit forcée d'adopter pour faire honneur à son mari et s'intégrer à son nouveau milieu social. De retour de Tasmanie, où le couple s'est rendu pour rendre visite au frère du marié, le bateau fait naufrage. Seule rescapée, Mrs Roxburgh sera recueillie par une tribu d'aborigènes à qui elle servira d'esclave. C'est dans ces conditions extrêmes que l'héroïne découvrira sa nature profonde et plus particulièrement au cours de son évasion en compagnie d'un forçat en cavale qui s'engage à la ramener vers la civilisation. Grâce à lui, elle prendra conscience de son corps et de ses désirs. Beau portrait de femme qui acquiert toute sa puissance dans la seconde partie du livre, plus rythmée et plus intense.
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Une ceinture de feuilles

"Une ceinture de feuilles" est un roman d'aventures, écrit en 1976 par le prix Nobel de littérature 1973, Patrick White.



L'action se passe en Australie vers 1830. Dans la première moitié du livre, nous découvrons Mr & Mrs Roxburgh et le passé de chacun. Mrs Roxburgh a grandi dans la campagne anglaise et vient d'un milieu frustre et peu éduqué alors que son mari Mr Roxburgh est un intellectuel d'une grande sensibilité. L'auteur décrit admirablement bien le caractère de Mrs Roxburgh, ses désirs et ses pensées. Avant tout, elle cherche à progresser dans son éducation, y compris son langage et sa maîtrise d'elle-même, pour faire honneur à son mari et à sa belle-mère.



Mr & Mrs Roxburgh sont venus d'Angleterre pour rencontrer le frère de Mr Roxburgh, veuf, installé en Australie. La rencontre de son beau-frère éveille certains sentiments chez Mrs Roxburgh qu'elle réprime aussitôt.



A la moitié du livre, le bateau que le couple a pris pour son retour fait naufrage. Ces chapitres sur la tempête, le naufrage, la soif et la méfiance entre les différents survivants sont particulièrement bien écrits. Finalement, arrivés sur une bande de sable, Mr Roxburgh et tout l'équipage se font tuer par les indigènes tandis que Mrs Roxburgh est prise comme esclave par les femmes de la tribu.



La suite du livre raconte la survie de Mrs Roxburgh au sein de cette tribu. Dépouillée de ses habits, elle se ceint les reins d'une ceinture de lianes enchevêtrées, d'où le titre du livre. Lors d'une cérémonie secrète, elle découvre que les hommes de la tribu pratiquent le cannibalisme. Finalement, lors d'une rencontre avec d'autres tribus, Mrs Roxburgh va être sauvée par un forçat évadé avec qui elle va s'échapper et auquel elle s'attache. Il la ramènera à la civilisation mais lui-même ne la suivra pas, ayant trop peur d'être condamné.



En refermant le livre, on ne peut s'empêcher de penser avec tendresse à Mrs Roxburgh, si bien décrite par l'auteur, une femme simple et courageuse, pas toujours en accord avec elle-même, qui a essayé de faire face et de s'adapter, à son mari, à la perte de ses enfants morts nés, à sa vie d'esclave dans la tribu, et à son attraction pour son sauveur, le forçat évadé.

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Une ceinture de feuilles

Nous suivons les pérégrinations d’Helen Roxburgh, jeune femme d’origine modeste, qui par son mariage a accédé à la partie huppée de la société. Son mari rend visite à son frère qui s’est installé en Tasmanie, le bateau qui doit ramener le couple en Angleterre fait naufrage, et un dangereux périple commence. Tous les hommes sont tués par les Aborigènes d’Australie, et Helen se retrouve esclave de la tribu. Elle arrivera à s’enfuir grâce à un bagnard évadé.



Un livre très surprenant, dans lequel les péripéties sont nombreuses et l’action ne s’arrête pratiquement jamais. Sans pour autant sacrifier l’analyse des personnages, celui d’Helen tout particulièrement, d’une richesse et complexité étonnante. La société est aussi croquée de façon fine et impitoyable à la fois. Une certaine dose d’humour est toujours présente.

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Une ceinture de feuilles

Gallimard a la bonne idée de republier Une Ceinture de feuilles, de Patrick White, que le prix Nobel australien (décerné en 1973), a écrit en 1976. Les amoureux des grands espaces et du continent peu connu de l’auteur, n’ont pas de meilleur écrivain pour en décrire les contours et ses habitants.



Dans ce roman qui se déroule au début du XIXe siècle, un groupe de naufragés anglais échoue sur une plage où, à l’exception de l’héroïne, Helen Roxburgh, tous seront massacrés par une tribu d’aborigènes, qui initieront la jeune femme au face-à-face avec la nature ; rite initiatique, dont elle ne sortira qu’en étant secourue par un forçat évadé qui lui ouvrira les portes de l’amour trivial et cru.



« Elle refusa le thé. Elle fit remarquer en passant qu’elle attendait plus ou moins une visite ». Maîtrise de son art par Patrick White, qui dans ce roman et dans d’autres, donne aux femmes les traits de la force et de l’affirmation de leur volonté dans un monde qui se construit si loin des codes de l’Europe d’alors.



(Parue dans Blake n°60)
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1EvP8PS
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Une ceinture de feuilles

C'est un livre étrange, sur le trouble. Le trouble du lecteur surtout, face à cette femme étrange, à sa relation curieuse avec son mari, puis avec toutes les personnes qu'elle sera amenée à rencontrer. Une femme comme dépossédée d'elle-même, qui vit une expérience extrême dans sa jeunesse en se baignant dans un lac.

La façon dont l'auteur entremêle récit prosaïque et notations oniriques ou subjectives (dont on ne comprend pas tout de suite qu'elles le sont), l'abolition de certaines frontières, du monde ordinaire, crée un sentiment d'étrangeté très fort et captivant.
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The Tree of Man

Un couple représentatif des premiers Blancs qui se sont installés au tout début en Australie, un continent peu connu, qui ont commencé par déblayer un morceau de bush, ont construit une ferme, ont fondé une famille là oû aucun homme Blanc n'a jamais vécu auparavant. L'arbre représente un enracinement dans la terre et une permanence.
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Le char des élus

Mort et rédemption de quatre inconnus qui se découvrent la même vocation mystique.
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