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Critiques de Paul Vacca (171)
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La petite cloche au son grêle

Une belle et tendre histoire, plus encore sans doute parce-que je l'imagine autobiographique, même si romancée.

Une histoire d'apprentissage. Celle d'un adonaissant au seuil de sa vie, qui va en quelques mois apprendre l'amour et la mort. Le tout conté avec une infinie tendresse.

Pas de pathos dans ce livre, pas d'envolées lyriques, et pourtant tellement tellement d'humanité.

Un petit côté film animé, mais alors du côté des studios Ghibli plus que Disney.
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La petite cloche au son grêle

Comment ai-je pu attendre aussi longtemps pour lire ce premier roman de Paul Vacca. Comme souvent, j’ai commencé par la fin avec son essai sur Michel Houellebecq, puis celui relatif aux vertus de la bêtise et un roman, "Nueva Köenigsberg", tous aimés. Et "La petite cloche au son grêle" est une merveille de plus, un petit bijou de littérature.



Comment dire la profondeur, la force des sentiments qui m’ont envahie à la lecture de ce petit récit ? Comment dire les sourires et les serrements de gorge, les larmes qui affleurent, la gaieté, la tristesse ? Comment expliquer cette admiration, cette passion pour quelques pages découvertes quinze ans après leur sortie, qui m’ont poussée, le livre terminé, à reprendre des passages, à me replonger dans cette atmosphère à nulle autre pareille ?

Oui, elle est magnifique l’histoire de Paolo, treize ans, fils de "cafetiers" d’une petite ville du Nord de la France qui se prend de passion pour Marcel Proust parce qu’il a trouvé un livre abandonné sur l’herbe, un jour de pluie, par celle qu’il aime en secret. Proust, le début d’une déflagration qui va emporter un enfant, une famille et toute une ville vers des horizons qu’ils n’avaient pu imaginer.



L’écriture est belle et simple, poétique, imagée qui nous raconte ce dont la littérature est capable, qui nous dit si bien que la lecture… "Déconseiller ? Pourquoi déconseiller ? Au contraire. Qu’est-ce qui interdirait de lire Proust à treize, douze ou même sept ans ? Si votre fils ne comprend pas tout, quelle importance ? Est-ce que nous-mêmes, nous comprenons tout ce que nous lisons ? Je n’en suis pas persuadée…Lire, c’est aller vers l’inconnu…sans garantie de succès…on n’épuise jamais la totalité de son mystère. C’est même peut-être ce qui nous échappe qui est important…"



Ce roman contient tout, l’amour des mots, d’une mère, d’une femme, le rire et la douleur de la maladie. Il revisite l’œuvre de Proust, la met à la portée de tous. Il est émouvant, ponctué par le son grêle de cette petite cloche qui rythme le temps, poignant même et érudit.



Une découverte tardive, certes, mais d’une importance capitale.


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Délivrez-vous !

On ne peut que souscrire à l'éloge du papier et abonder dans le sens de l'universitaire sur la supériorité du hasard ou de l'expertise dans la recommandation d'un livre sur l'estimation commerciale algorithmique ou les conseils anonymes. L'auteur a parfaitement raison de dénoncer cette concurrence déloyale et anarchique.



Malheureusement, j'ai fait aussi l'expérience inverse de conseils fugaces, malavisés, très unilatéraux et peu explicités. Je ne suis pas absolument sûr que les libraires jouent tous ce même rôle de médiateur, et l'on peut aussi trouver des "avis avisés" en ligne, comme ce forum en est la preuve.
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La petite cloche au son grêle

Un adolescent vole le livre de la femme pour laquelle il ressent ses premiers émois amoureux. Proust. "Du côté de chez Swann". Quand sa mère découvre ce que lit son fils, elle ne peut cacher son enthousiasme. Elle-même grande lectrice, elle voit son fils devenir écrivain. Et l'arrivée de Proust dans cette famille de cafetiers va provoquer des remous dans tout le petit village du Nord.



Une écriture telle une madeleine trempée dans du thé : fine, délicate, subtile. Une relation mère-fils très émouvante et sensible. Un pied de nez au préjugé qui voudrait que la grande littérature ne soit réservée qu'à des puristes. Bref, une petite pépite pleine de délicatesse, la vraie !



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La petite cloche au son grêle

Voilà un petit livre bien sympathique que j’ai relu avec plaisir. C’est un mélange apaisant de couleurs, d’humour et de tendresse qui a en outre la particularité de célébrer l’auteur de « A la recherche du temps perdu ».

Le père et la mère tiennent un bar, c’est la routine. Le narrateur, le fils lorsqu’il rentre du collège, fait sonner la petite cloche qui tinte dès que l’on entre dans le bar et s’installe à une table, le nez plongé dans ses devoirs, sous le regard attendri de sa mère. Parfois tous deux vont se promener le long de la rivière, la Solène en admirant les fleurs et les jardins. Ses études, il les mène comme il peut, ce n’est pas un élève particulièrement brillant surtout en français.

Lors d’une promenade, il aperçoit une jeune femme allongée en train de lire ; survient une averse, elle va s’abriter oubliant le livre. Après la pluie, il revient sur les lieux et ne retrouve que le livre qu’il emporte, il s’agit d’un livre de Marcel Proust, « Du côté de chez Swann ». Ce livre suscite un vif intérêt du narrateur en raison de la lectrice chassée par l’ondée, mais aussi de ses parents qui se piquent au jeu de cette lecture, pour des raisons différentes. Ce livre va bouleverser leur vie. Après un séjour au Grand Hôtel de Cabourg, une soirée de lecture dans la salle du bar animé par Pierre Arditi en tournage dans la région, père et fils vont monter, dans leur village avec la participation des habitants enthousiastes, un spectacle autour de l’œuvre de Proust et de ses personnages.

Je vous souhaite de passer d’agréables instants en compagnie de « la petite cloche au son grêle ».



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La petite cloche au son grêle

Roman comme une lettre à sa mère, pleine de nostalgie, de tendresse, d’émotions.

Un petit bonheur sur la famille, la maladie, la passion. Passion pour la lecture et plus particulièrement Proust, qui va unir tout un village.

« Ce livre, maman, c'est notre victoire à tous les deux. Notre victoire sur le temps; ce temps qui prend un malin plaisir à nous éloigner du sourire de ceux qu'on aime. »

La vie continue malgré tout…au son de la petite cloche.

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La petite cloche au son grêle

J'ai adoré ce petit livre !

Dans ce roman il y a l'amour pour Marcel Proust avec un zeste de Marcel Pagnol..

Un gamin de 13 ans découvre les premiers émois d'amours enfantines ainsi que la tragédie de la vie.

Touchée par l'immense amour du papa pour sa femme malade.

A la recherche du temps perdu va bouleverser le village.

Nous devrions peut-être semer un peu partout des livres de Marcel Proust ?

Il chamboulerait la vie de nos villages ?

Bonne lecture

Mireine



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La petite cloche au son grêle

Quel magnifique petit roman. Voilà un texte initiatique ou un récit d'apprentissage qui fait sourire, qui fait du bien, qui rend compte de la découverte du monde littéraire à travers une relation étroite entre un jeune et sa mère. La petite cloche, c'est celle de la porte d'entrée du café tenu par ses parents. Entre l'école et ce café, le jeune narrateur croisera l'amour, le plaisir de lire, l'amitié et puis, ce qu'il faut pour lui donner la force d'affronter l'impensable perte de sa mère.



La petite cloche au son grêle présente autant de tendresse que son titre peut supposer. Écrit avec une magnifique plume, ce roman nous transporte dans le monde étrange et plein de bouleversements qu'on a tous connu, celui de la sortie de l'enfance. C'est dans cet état de transition que le jeune homme de 13 ans va croiser l'écriture de Marcel Proust et cela viendra le transformer tout autant que sa communauté. Si le titre est annonciateur de l'humanité et de l'émotion contenues dans ce roman, le sous-titre, Maman, Marcel Proust et moi, en dresse le territoire. J'ai adoré cette lecture et cela me rappelle que je prendrais plaisir à poursuivre ma découverte de La Recherche...
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La petite cloche au son grêle

Lorsque vous entrez « Chez nous », le café des parents de Paolo, une petite cloche retentit pour avertir de votre arrivée (j’ai connu ce son dans la petite épicerie en face de la maison dans mon enfance). Aldo et Paola et Paolo sont heureux au sein de cette enclave chaude dans la grisaille du nord.



Paola est une grande lectrice et voudrait tant que son Paolo chéri devienne un grand écrivain… Tiens, comme Proust. Las ! Le gamin n’aime guère l’école et ce n’est pas la prof de français, une horreur, qui pourrait lui donner l’envie de lire.



Souvent la mère et le fils se promène le long de la Solène « Nous réduisons alors le rythme pour flâner à notre aise dans l’air tiède de la fin d’après-midi, à l’abri des grands peupliers qu’allument les rayons dorés du soleil de printemps. »



C’est sur ce chemin, dans une propriété où Elle habite qu’il dérobe le livre qu’Elle lisait lorsque la pluie est venue. Elle étant une chanteuse lyrique.



Le soir, il dort avec « Je le contemple fasciné, en caresse la couverture pâle, douce comme la peau. Je l’ouvre et plonge mon nez au cœur des pages qui enferment encore son parfum ».



Lorsque sa mère, venue lu dire bonsoir voit le livre, elle en est toute retournée. Paola file acheter l’œuvre entière, soit neuf volumes. « Je ne sais pas encore à quel point ce livre va changer notre vie. Son auteur, Marcel Proust, est un parfait inconnu pour moi. Quant à son titre, Du côté de chez Swann, je trouve qu’il sonne plutôt pas mal…. »



La vie de la famille va se mettre sous le charme de Proust. La littérature comme porte d’entrée vers la littérature. . Il y a la lecture à voix haute, le voyage à Cabourg ensemble tous les trois.



La maladie, la crabe emporte sa mère. Le père et le fils déménagent, « chez nous » n’était plus chez eux, amputé de celle autour de qui tout tournait.



Paolo, un beau jour, décide de retourner au café, revoir « Chez nous ». Le bruit de la clochette qui existe encore, « Par quel miracle sa frêle sonorité a-t-elle été épargnée par les années ? » fait que le déclic de l’écriture se fait et… « Ce livre, maman, c’est notre victoire à tous les deux. Notre victoire sur le temps ; ce temps qui prend un malin plaisir à nous éloigner du sourire de ceux qu’on aime ».



Proust encore et toujours.



La poésie se partage avec la tendresse, l’amour, le beau, le tendre dans ce livre à la fois drôle, tendre, savoureux et triste par moments, lumineux et jamais mièvre.



Il faut le dire, le crier, le pouvoir des mots, de la lecture est phénoménal. Je dis et redis que c’est pour cette raison que tous les dictateurs et autres autocrates veulent les détruire.



Un joli coup de coeur
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Nueva Königsberg

Si Frédéric Pagès et l'Association des amis de Jean-Baptiste Botul nous ont fait découvrir la traduction des causeries de cet édifiant philosophe, notamment dans La vie sexuelle d'Emmanuel Kant, Paul Vacca, quant à lui, narre dans le détail cet épisode de l'histoire de la philosophie.



Jean-Baptiste Botul, alors en France, reçoit d'un ennemi de toujours une invitation à se rendre à Nueva Königsberg, une commune paraguayenne fondée par celles et ceux qui quittèrent en 1944 la ville où Emmanuel Kant passa l'essentiel sinon la totalité de sa vie. C'est dans ce nouveau monde qu'ils instaurèrent un mode de vie inspiré ou même calqué sur l'existence de celui qui nous a livré les trois Critiques, promenades quotidiennes comprises. Si les habitudes de Kant pouvaient ici se transposer, une question demeurait, celle de la sexualité, car, à cet égard, Kant a été relativement discret. Interpelé, Botul s’engage et y entraîne un jeune zazou qui se cherche. C’est cet étonnant voyage que nous relate Vacca dans une fable philosophico-humoristique où l’œuvre et les idées d’Emmanuel Kant sont mises de l’avant pour en déceler les pensées sous-jacentes à l’égard du sujet qui intéresse les citoyennes et citoyens de Nueva Königsberg, la sexualité. Au détour, on abordera non sans verve l'éthique, la morale, le bonheur et l'amour.
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La petite cloche au son grêle

Dans un petit village du nord de l'hexagone, un ado de 13 ans raconte son histoire, celle d'une famille ordinaire : un père cafetier ("gérant d'un débit de boissons"), une mère aimante, un meilleur ami, une fille du collège dont il est amoureux.



Seulement voilà, en français ce n'est pas vraiment ça, au grand dam de son professeur de français, qui aime à le ridiculiser devant la classe. Il faudra beaucoup d'amour maternel et la rencontre avec A la recherche du temps perdu de Marcel Proust pour éveiller en lui la fibre littéraire.



Quand il découvrira sa mère gravement malade, il décidera avec son père de lui faire le plus beau des cadeaux : faire de lui l'écrivain qu'elle a toujours espéré en écrivant une pièce de théâtre adaptée de Proust, dont les acteurs sont les gens du village.



La petite cloche au son grêle est un roman assez court, par certains aspects un peu mièvres, parce que raconté par un narrateur de 13 ans. C'est avant tout et surtout une histoire d'amour d'un ado pour sa mère, et d'un lecteur pour Proust. Si les premières pages sont un peu ennuyeuses, le récit prend rapidement son rythme pour se terminer sur une note à la fois triste et positive. Un roman sympathique et sans prétentions.

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La société du hold-up

Haut les cœurs et bas les pattes !

Le hold-up connaît des avatars modernes bien plus dévastateurs. Auparavant, un bandit se lançait dans l’aventure du braquage avec l’idée presque chevaleresque de faire main-basse sur le coffre de la banque pour en redistribuer une partie aux nécessiteux. Les gangsters se sont souvent réclamés de Robin des bois, prendre aux riches pour donner… à eux-mêmes la possibilité de réaliser le rêve américain. L’essai de Paul Vacca brosse l’histoire du hold-up depuis ses origines en évoquant les grands noms du banditisme et en précisant sa genèse pragmatique. Il aura fallu au départ un capital amassé et la possibilité d’en jouir. Le hold-up naît en Amérique, terre de liberté individuelle et de spéculation. Chacun a le droit au rêve et à la possibilité de le réaliser. Ce n’est que progressivement que le malfrat érige les règles du vol à main armée à travers un triple défi lancé à la technologie, au pouvoir et au destin. Cette première partie, passionnante en soi, donne tout son relief à la postmodernité du hold-up inversé c’est-à-dire réalisé par les banques au détriment de l’ensemble de la population. Les trois grands casses du vingt-et-unième siècle ont été préparés durant des années par les banques, les assureurs, les investisseurs et les agences de notation. Jouant sur la déréglementation, le premier vol aux répercussions planétaires est celui des subprimes suivi dans la foulée par le gang des déréglementeurs faisant racheter par les citoyens via l’Etat les créances toxiques des banques puis enfin grâce à la main-basse réalisée par John Paulson engrangeant lors de l’éclatement de la bulle immobilière qu’il avait anticipé pas moins de 20 milliards de dollars. Il n’y a pas de petit profit.

De la mythologie à l’utopie, du fantasme au rêve, la société doit consolider ses assises si elle ne veut pas s’écrouler. Elle est concernée et emberlificotée dans les rets du hold-up. Chacun peut braquer son prochain et ainsi de suite, entraînant une implosion de la société dans laquelle plus aucune idée de partage n’est possible. L’essai est riche et stimulant. Il y est aussi question des braquages faits à la culture, au cinéma, avec l’avènement du blockbuster, à la musique, à l’art, etc. De grands bandits notoires sont identifiés, Apple, Facebook, Amazon, etc., ces start-up à la recherche du bon coup rapide. Il faut tout et tout de suite. Si avant le gros mangeait le petit, maintenant c’est le rapide qui dévore le lent. Bien écrit, au rythme enlevé, savamment documenté, l’essai se lit d’une traite avec un grand plaisir teinté d’angoisse. S’approchant du nerf du monde moderne, l’argent, on y pressent une grande solitude et le goût du néant.
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Nueva Königsberg

On me dit impatiente, vive, rapide, réactive, impulsive, en un mot pénible, quoi ! Pourtant, je suis capable de faire preuve d’une lenteur accablante. Exemple : je viens de terminer "Nueva Königsberg", un roman de Paul Vacca, paru le… 7 mai 2009. Ce n’est pas grave, le plaisir, et quel plaisir, était à venir.



Trop accaparée par ma vie professionnelle à l’époque de sa sortie, je n’y avais pas prêté attention. Je ne sais pas davantage l’accueil qui lui fut réservé. Mais, pour ma part, cet ouvrage est loin, très loin de ce que j’ai pu lire ces dernières années. Nous sommes en mai 1946. Le philosophe français Jean-Baptiste Botul – accompagné de Sébastien, un jeune zazou passionné de cinéma – est appelé en consultation au Paraguay près d’une communauté allemande venue de Königsberg pour échapper aux bombes ennemies. Tous ces gens vivent à la manière de Kant et se posent une question essentielle. Doivent-ils aller jusqu’à suivre aussi ses préceptes en matière de sexualité et donc de chasteté ?



Comment qualifier ce roman ? Je vais emprunter les propos de l’auteur : "Des accords graves et solennels qui s’entremêlaient à des trilles espiègles et enjoués." Il parle là du magnifique "Rhapsody in blue" de Gershwin, joué un soir à la clarinette par Sébastien. Mais ces mots s’appliquent parfaitement à l’ouvrage. En plus de cette idée géniale de choisir pour héros un philosophe français tout droit sorti de l’imagination d’un journaliste, en plus de l’intérêt de se replonger dans l’œuvre de Kant, de revisiter Voltaire – Sébastien, n’est-il pas un peu Candide ? – "Nueva Königsberg" est un mélange subtil d’ingrédients de qualité. J’ai adoré la belle écriture, la crudité liée au sexe mêlée à la suavité de l’amour courtois, la drôlerie mélangée à la raison, les réflexions philosophiques "Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle." agrémentées de passages poétiques et romantiques "Arrivés au bord du lac, ils prirent place sous un saule pleureur que les rayons du soleil couchant habillaient d’or."



Sans oublier les causeries de Botul et les tergiversations de Sébastien. Tergiversations amoureuses… Pauline, Sofia… L’amour ! Toujours ! Vaste question allègrement traitée. C’est érudit, brillant, dôle et enlevé. Bref, c’est un roman à nul autre pareil, une sorte de farce sucrée-salée, à qui j’ai envie d’attribuer le prix de l’originalité. Je dirais bien que j’en suis tombée amoureuse au premier regard. Mais ce cher Emmanuel – je parle de Kant, naturellement – agréerait-il ? Peut-être, il ne s’agit que d’un roman après tout.



J’appréciais Paul Vacca l’essayiste, ses mots choisis, son immense érudition, son humour ravageur. J’appréciais aussi le chroniqueur et notamment son cabinet des mythologies littéraires dans le magazine Ernest. Je dois avouer que le romancier n’a rien à leur envier.



"Nueva Königsberg", un bonbon acidulé à savourer sans modération.


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Les vertus de la bêtise

Lorsqu’en janvier dernier, le lendemain de sa sortie, j’ai aperçu le dernier essai de Paul Vacca, "Les vertus de la bêtise", sur une table de ma librairie, j’ai su qu’il était pour moi. Imaginez ! Si, comme le prétendait le titre de ce petit livre – 126 pages – la bêtise possédait quelques vertus, alors je serais réhabilitée, enfin disculpée.



"Tu es bête ou quoi ?", combien de fois, enfant, n’ai-je entendu cette question ? Alors, en lisant l’incipit : "De même qu’Arthur Cravan a pu dire qu’il ne fallait pas voir le beau uniquement dans les belles choses, pourquoi l’intelligence résiderait-elle uniquement dans les choses intelligentes ?" je me suis tout de suite sentie mieux. C’est une véritable invitation que nous adresse Paul Vacca dans cet essai, une invitation à réfléchir sur la bêtise. Finalement, être bête, est-ce si grave ? Pourquoi dit-on de quelqu’un qu’il est bête ? Ne sommes-nous pas toujours le "bête" d’un autre ? Sans parler de tout le bien qu'il pense de la "question bête", celle que nous avons tous peur de poser et qui pourtant...



Entre sérieux et humour, propos enlevés et réflexions passionnantes, l’auteur analyse de manière très fouillée cette phobie que nous avons de la bêtise. Pourtant, n’est-il pas prouvé que nombre de trouvailles, d’inventions sont nées de maladresses, de hasards ou même de la bêtise ? "C’est souvent dans le sommeil de l’intelligence que se sont produites les grandes avancées humaines." dit l’auteur. Je n’en retiendrai qu’une, celle qui me va droit, non pas au cœur, mais au palais : la tarte tatin. Décisif, non ? En tous les cas pour le plaisir des sens.



L’intention de l’essayiste n’est pas, naturellement, de défendre la bêtise à tout prix, la bêtise crasse, celle qui blesse ou va jusqu’à tuer. Mais à coup d’idées impertinentes et jubilatoires – oserais-je dire intelligentes ? – et qu’en tous les cas je partage, Paul Vacca dresse un tableau fort intéressant de ce que peut être la cohabitation entre intelligence et bêtise. Quand il rapporte les propos de Maxime Rovere "Lorsque je désigne un con, il y a toujours deux cons : l’autre et moi" il nous ramène de belle manière à nos manques : manque d’empathie, de tolérance, d’indulgence. Et de conclure superbement : "Enfermer la bêtise et l’intelligence dans une opposition granitique est stérile. Il faut voir leur rapport comme un travail collaboratif."



Le livre refermé, suis-je moins bête ? Peut-être pas ! Mais je l’assume avec le sourire, c’est certain. Si Paul Vacca prétend que la bêtise possède des vertus, il a sûrement raison et j’ai envie de le croire. Romancier, essayiste, chroniqueur de talent, il doit savoir ce qu’il dit tout de même. Et un monde sans bêtises, ne serait-ce pas quelque peu ennuyeux ?



"Les vertus de la bêtise", un opuscule véritablement réjouissant.


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La petite cloche au son grêle

La maman de Paul s'inquiète de la scolarité de son fils de 13 ans alors quand elle découvre par hasard un roman de Marcel Proust dans la chambre de son fils, elle est au comble du bonheur. Son fils lit, quelle surprise époustouflante. Elle déplacera des montagnes, une complicité plus forte se fera et le village trouvera un élan dans le café de ce couple avec « Du côté de chez Swann ».

Il est question de transmission, de littérature, d'amour, d'humour, d'insouciance, de vie mais pas que.



Voici un p'tit roman (163 pages) plein de douceur, de tendresse malgré la dureté de la vie. Il est aussi un bouleversant hommage d'un petit garçon devenu homme à sa mère. C'est plus qu'attendrissant, la gorge serrée je n'ai pu retenir mes larmes.

Quel livre ! N'ayez pas peur de vibrer, d'avoir des larmes, faites confiance à l'auteur Paul Vacca.

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La petite cloche au son grêle

Ce 1er roman est une réussite, il mêle souvenirs d'enfance, hommage à Proust tout en réalisant de rêve de sa mère, qu'il devienne écrivain.

Au départ, j'ai moyennement adhéré au "tu" de la narration et vu la similitude avec Proust lorsqu'il raconte ses promenades olfactives et fleurales Avé sa mère, ponctuées de cachette pour apercevoir sa belle. Puis, on se rend compte que c'est un hommage à cet écrivain qui a bouleversé ces quelques mois de sa vie.

Très vite on comprends pourquoi il s'adresse à sa mère dans ce roman comme un texte funéraire.

Cette mère est formidable de courage, d'amour pour son fils, elle tient un peu de la mère de Gary mais avec moins d'empressement tout de même.

Ce n'est pas la promesse de l'aube mais c'est tout de même. Un bel hommage à l'amour d'une mère qui aura cru au talent de son fils bien plus qu'une prof de français absolument détestable.

Il ne faut pas oublier le papa qui mettra tout en œuvre pour faire vivre les derniers instants de sa femme des moments inoubliables.

Curieuse de voir un 2eme roman de cet écrivain.
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Au jour le jour

Un livre pour l'été ?

Au jour le jour, assurément ! La vie réinventée d'Eugène Sue, par Paul Vacca est celle d'un dandy, d'un badboy , racontée de façon très moderne. N'écoutant que son plaisir, il virevolte de page en page, de best-seller en best-seller, séduisant les plus belles femmes de Paris... Jusqu'à ce qu'il découvre les bas-fonds de Paris et l'amour véritable. Bouleversant son univers et entraînant la France entière à la suite de ses héros. Laissez-vous emporter par ce tourbillon, riez, pleurez, dansez, indignez vous avec lui, amusez vous à retrouver Balzac, Proust, Verlaine, Dumas, James Cameron et tant d'autres. "Emprunts, pastiches, collages, hommages ou simples clins d'œil..", Paul Vacca, comme son personnage, vous enchantera par son style et son imagination.

Un livre à dévorer !
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La petite cloche au son grêle

J'ai découvert Paul Vacca avec ce roman, qui est joliment écrit et qui me fait penser par certains coté narratif, a un tout autre Marcel que Proust mais plutôt Pagnol.

On y retrouve ce coté humain famille joie de vivre, l’émotion est la pour un jeune garçon fusionnel avec sa mère, qui recouvre Proust, mais aussi l'amour.

l'inspiration Pagnol n'est pas un hasard on y est doucement plongé, et les descriptions et rencontres sont émouvantes.

A l'avancée du roman on s'interroge sur ce qui est caché au jeune garçon, on comprends bien que ce ne sera peut être pas une bonne nouvelle, même si au début on peut imaginer la venue d'un nouveau né!

l'introduction de l'acteur célèbre nous ramène au 20em alors que l'on s'imaginerait parfaitement a l’époque des Collines de Marcel et de son Garlaban

un joli moment

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Michel Houellebecq, phénomène littéraire

Après Délivrez-vous !, brillant essai sur la numérisation du livre, Paul Vacca revient dans un tout autre registre. Michel Houellebecq, phénomène littéraire, c’est le titre de ce nouvel essai publié chez Robert Laffont, dans la collection Nouvelles Mythologies. On vous livre notre critique tout de suite !



# La quatrième de couverture



Comment Michel Houellebecq a-t-il réinventé, à l’ère du tout-médiatique, la figure mythique de l’Écrivain ?



Michel Houellebecq occupe une place unique dans le paysage littéraire. Auteur controversé de best-sellers dont chacun déclenche un tsunami de polémiques, il est pourtant traduit dans le monde entier, étudié à l’université et consacré par des prix prestigieux. Comment expliquer ce paradoxe ? La mythologie houellebecquienne se nourrit de trois récits : celui du génie littéraire et de l’oracle inquiet de notre temps ; celui du grand écrivain possédant sa propre épithète, à l’instar d’un Balzac ; celui de l’imposteur, du littérateur sans style alimentant sa notoriété à coups de provocations. Au sein de cet espace singulier, miroir de nos contradictions, Michel Houellebecq se déplace en acrobate fascinant.



# L’avis de Lettres it be



C’est désormais une plume que l’on aime retrouver. Paul Vacca est de retour en librairie avec Michel Houellebecq, phénomène littéraire. Tout un ouvrage consacré à l’auteur réunionnais (oui, oui !) dont le dernier fait d’armes remonte à janvier 2019 et la parution de Sérotonine. Et si Houellebecq ressuscitait la figure de l’Écrivain français, celui avec une majuscule, et tant de contours ? 160 pages (ou presque) pour réfléchir à cela.



Très vite dans son essai, Paul Vacca évoque la « société liquide », ce concept forgé par Zygmunt Bauman. En résumé, ce concept tend à montrer que nos cadres référentiels, nos grilles de lecture du monde sont aujourd’hui dissoutes dans une modernité liquide, insaisissable dans le creux de la main. Houellebecq, c’est peut-être cela. En tout cas, au fil des pages de Michel Houellebecq, phénomène littéraire, c’est ce que l’on a envie de croire. Michel Houellebecq, ce serait cet auteur que chaque lecteur veut faire entrer de gré ou de force dans sa grille de lecture. Ce serait cet auteur à qui l’on veut prêter des talents divinatoires, quoi qu’il dise ou ne dise pas dans ses romans. Ce serait cet auteur dont chacun interprète les sorties médiatiques, vantant tantôt leur rareté, tantôt leur omniprésence à chaque sortie. Boule à facettes de la littérature française, Michel Houellebecq renvoie à chacun le reflet qu’il veut bien voir. Et nous, de continuer à le voir tourner…



C’est peut-être ça la force des grands essais littéraires : on n’arrête aucune pensée, on s’absorbe aucun parti-pris pressé. Mais, au moins, on repart avec l’agréable sensation d’avoir pensé. Ce pourrait être un résumé de ce nouvel essai signé Paul Vacca. Malin, érudit, concis, Michel Houellebecq, phénomène littéraire se lit avec un plaisir qui se renouvèle à chaque page, que l’on s’assume comme amateur de Houellebecq ou pas.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
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Michel Houellebecq, phénomène littéraire

De l’importance de la première de couverture. Etonnamment… ou pas, ce n’est pas le titre qui m’est apparu en premier. J’ai d’abord vu une main, stylisée, une cigarette à l’extrémité rougeoyante… Et aussitôt se sont imposées une allure, une silhouette aux cheveux clairsemés, ébouriffés, décoiffés…et forcément ce geste particulier du fumeur, marque de fabrique de…Michel Houellebecq, "Michel Houellebecq, phénomène littéraire" dont nous parle Paul Vacca dans un essai que je qualifierais de brillant.



Il tente de décrypter ce "prodige" de la littérature, autant adulé qu’exécré. En un prologue, cinq chapitres et un épilogue "Michel Houellebecq en auteur feel good" des plus jouissifs, il nous brosse du personnage un portrait approfondi et fort intéressant. Comment un agronome de formation devient-il écrivain à quarante ans ? Est-il un génie, un grand écrivain ou, tout simplement comme certains ne se privent pas de le penser et même de le dire, un imposteur, ou encore les trois à la fois ? C’est à toutes ces questions que l’essayiste s’emploie à répond, ou pas, avec une certaine dose d’humour mais aussi une grande érudition.



Fouillé, construit à la manière d’un inventaire, l’essai de Paul Vacca fait habilement le tour des particularités de l’auteur, analyse non seulement son œuvre mais aussi son comportement. L’allure dont je parlais en introduction, c’est ce à quoi Paul Vacca fait allusion lorsqu’il évoque "…une posture inimitable lors de ses apparitions médiatiques et une présence physique unique qui constitue mieux que tout sa signature". Il suffit de se souvenir de sa prestation au cours du 20 h de France 2 auquel il avait été invité pour la sortie de son roman "Soumission". David Pujadas qui l’interviewait n’avait obtenu pour seules réponses que des "Euh, ni l’un ni l’autre" ou encore "Oui, je ne sais pas, je ne sais plus…" Difficile pour le journaliste de rebondir devant cette "indécidabilité", traitée dans le chapitre V intitulé "Technique du coup d’éclat".



En un mot, que l’on soit houellebecquien, "adjectif forgé à partir de son nom – qui plus est de son vivant –" ou pas, cet ouvrage présente un état des lieux particulièrement riche de cet auteur, reconnu dans le monde entier et dont l’œuvre y est qualifiée de "…cantique de notre condition quantique."



Brillant, je vous disais… et drôle !


Lien : https://memo-emoi.fr
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