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Critiques de Paul Vacca (171)
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Au jour le jour

Un livre pour l'été ?

Au jour le jour, assurément ! La vie réinventée d'Eugène Sue, par Paul Vacca est celle d'un dandy, d'un badboy , racontée de façon très moderne. N'écoutant que son plaisir, il virevolte de page en page, de best-seller en best-seller, séduisant les plus belles femmes de Paris... Jusqu'à ce qu'il découvre les bas-fonds de Paris et l'amour véritable. Bouleversant son univers et entraînant la France entière à la suite de ses héros. Laissez-vous emporter par ce tourbillon, riez, pleurez, dansez, indignez vous avec lui, amusez vous à retrouver Balzac, Proust, Verlaine, Dumas, James Cameron et tant d'autres. "Emprunts, pastiches, collages, hommages ou simples clins d'œil..", Paul Vacca, comme son personnage, vous enchantera par son style et son imagination.

Un livre à dévorer !
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Au jour le jour

Le jeune Marie-Joseph Sue est de retour à Paris. Il a quitté la Marine et ses études de médecine. Chez les Sue on ne plaisante pas, on a un rang à tenir. La pression paternelle est forte. Hors de question que le rejeton échappe à son destin de médecin.



Celui qui dorénavant se fait appeler Eugène, ne veut pas en entendre parler. Pour garder les subsides de son père, il engage un étudiant en médecine pour passer les examens à sa place. En bon dandy, Eugène n’est intéressé que par les fêtes, les bals et les dames. Pour séduire une actrice pourtant chasse gardée d’un sénateur, il va s’improviser dramaturge, et avec succès.



A l’époque, les journaux sont en pleine mutation. L’idée pour attirer le chaland, c’est de lui proposer une histoire en feuilleton. Eugène est contacté par un « chasseur de têtes ». Il va plonger avec bonheur dans le monde des feuilletonistes, ces écrivains qui au jour le jour, proposent des histoires au lecteur. Le but : fidéliser en créant le suspense, un lectorat bien volatile.



La suite de la chronique, sur le blog, lien ci-dessous
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Au jour le jour

A une époque où les séries TV constituent un genre culturel à part entière après avoir conquis leurs lettres de noblesse au cours des trois dernières décennies,on ne peut qu'apprécier cette plaisante incursion aux origines du genre, à l'époque oùl les feuilletonnistes rivalisaient d'imagination pour tenir en haleine (un "clifhanger" à la fin du chapitre quotidien) un lectorat passionné qui n'hésitait pas à interpeller les auteurs et donner leur avis sur les déroulements des intrigues (les réseaux sociaux de l'époque, en quelque sorte). On leur doit l'extraordinaire développement de la presse écrite au milieu du 19ème siècle et leurs oeuvres, méprisées par certains de leurs contemporains malgrè leur succès éclatant (ou en raison de ?) sont à découvrir avec ravissement.

Comment ne pas mentionner Ponson du Terrail dont le héros Rocambole a eu l'honneur de voir son nom devenir adjectif et passer dans la langue courante?

Mais quel est donc le plus célèbre de ces romans-fleuve qui brille encore au firmament des lettres classiques presque deux siècles plus tard ? Les Mystères de Paris, bien sûr !

Paul Vacca nous amuse avec cette biographie romancée de l'auteur Eugène Sue, ce dandy trublion, qui a bravé les consignes familiales pour échapper à la carrière médicale tracée pour lui par son redoutable père et vécu une existence mouvementée, des folles nuits parisiennes aux cercles de jeu et aux salons élégants du boulevard Saint Germain , avant de découvrir que l'exotisme des bas-fonds de la capitale ne cédait en rien à celui des contrées plus lointaines.

Il y a trouvé la matière de son oeuvre certes, mais ce fut aussi l'origine d'une prise de conscience qui le conduisit à tenter, au moyen de sa plume, de faire changer l'ordre des choses, en interpellant la socièté civile sur les injustices les plus criantes, voire même à proposer un véritable programme social de lutte contre la pauvreté.

Le propos de l'auteur n'insiste pas particulièrement sur cet aspect de l'oeuvre mais fait plutôt la part belle à la vie quotidienne trépidante d'Eugène Sue avec un brio qui peut laisser supposer qu'il s'est laissé entrainé par la verve des feuilletonistes... et qu'il prête à son sujet de bien désopilantes aventures, qui constituent un pas de côté si l'on s'en tient à la rigueur historique.

On en déduit que ce choix est bien délibéré quand on constate que le roman est truffé d'anachronismes voulus, faisant référence à une culture "mainstream" contemporaine parfaitement assumée, d'Edith Piaf à Michel Sardou sans oublier le célébrissime "Singing in the rain"...

Tout ceci est léger, comme les bulles de champagne dont s'abreuvait le délicieux Eugène ... et cette lecture est distrayante à défaut d'être parfaitement érudite.

Si elle permet à ses lecteurs de découvrir ce monde littéraire méconnu qui recèle néanmoins tant de richesses, alors le pari sera largement gagné!
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Au jour le jour

Paul Vacca ressuscite Eugène Sue pour le plus grand plaisir du lecteur. Son admiration pour l'auteur des" Mystères de Paris" ne tourne pas au panégyrique mais prend la forme d'un récit qui allie drôlerie et érudition. Nous voilà plongé "in media res" : Eugène Sue, jeune dandy fortuné, déguisé en peintre en bâtiment, quitte les beaux quartiers de la capitale pour en explorer les bas-fonds. Minute papillon ! Nous n'en saurons pas plus pour l'instant. A la manière des feuilletonistes en vogue au XIXème siècle, Paul Vacca interrompt l'action par un frustrant " Mais n'anticipons pas !"



L'écrivain nous ramène à "Dandyland" où le "Beau Sue", jeune homme primesautier, dilapide l'argent paternel en habits extravagants, repas fins et fêtes si possible galantes. Son père, un éminent professeur en médecine, se désespère devant la désinvolture de sa progéniture ! Marie-Joseph (Eugène sera son prénom de plume) vit au jour le jour et ne prend aucunement au sérieux ses études de médecine. Pour s'éviter d'assister aux cours, il va même jusqu'à se payer une doublure pour passer les examens à sa place. Vivre l'occupe suffisamment ! Les scrupules n'étouffent pas Eugène, qui en vient à écrire une pièce de théâtre pour souffler sa maîtresse à un riche député et se moquer de celui-ci sans même qu'il s'en rende compte. Double plaisir pour le sacripant ! Tout à fait par hasard, il rencontre peu après le succès de cet impromptu, un "dénicheur" de feuilletonistes. Le roman-feuilleton est en plein essor. Il augmente les tirages des journaux en maintenant le lecteur en haleine par le devenu cultissime "La suite à demain". Cette production au jour le jour convient à Eugène Sue, à son tempérament vif argent, à sa fantaisie qui trouve à s'exprimer à travers des intrigues tarabiscotées, de l'exotisme en veux-tu, en voilà, des bagarres viriles et des scènes un tantinet osées. Il a bien conscience de ne pas écrire l'oeuvre du siècle. Peu importe !Il s'amuse et joue avec les mots avec la même insouciance qu'il mène son existence.



Paul Vacca nous met dans les pas de ce jeune chien fou, qui entreprend l'espace d'une soirée de devenir socialiste avant de se raviser et de partir à la conquête du faubourg Saint-Germain. Avoir de la suite dans les idées n'apparaît pas être la priorité du feuilletoniste. Une femme, Olympe de Castignan, va lui ouvrir les portes de cet univers très fermé. Mais comme un enfant trop gâté, il finira pas se lasser et partira à la découverte d'un autre Paris, celui des quartiers malfamés.



Ce roman nous montre une ville constituée "d'îlots" qui s'ignorent complètement. Eugène Sue les visite, comme le ferait un voyageur en terre étrangère. C'est ainsi qu'il en vient à l'écriture des "Mystères de Paris", où il décrit ce que les lecteurs "raffinés" appelleront les égouts de la capitale. C'est dans cette "fange" qu'il trouvera son ange, Fleur-de-Marie !



Au-delà de l'histoire en elle-même, riche en péripéties drolatiques, Paul Vacca joue avec les codes d'écriture des feuilletonistes. Il a l'adjectif généreux, le style parfois fleur bleue, les facéties langagières nombreuses. Il ponctue son récit d'allusions à notre époque et si le ton est toujours léger, le propos, lui, est parfois plus grave.



J'ai adoré ce roman primesautier. Que l'auteur en soit dûment remercié !



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Au jour le jour

Vous vous rappelez La petite cloche au son grêle ? Ce magnifique roman tout en finesse…. Celui-ci est aux antipodes : cherchant la comparaison, la description exacte, le style empile les adjectifs et les détails anodins.



Pire : certains dialogues sont anachroniques, ce qui a fini de me rebuter.



J’ai persévéré jusqu’à la deuxième partie, mais les personnages et les situations caricaturales ont eu raison de moi.



Je n’étais pas prête à lire un tel roman. Tant pis pour moi.
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Au jour le jour

Il y a plein de choses dans ce livre. D'abord le Paris mondain du début et du milieu du XIX° siècle, loin, très loin des préoccupations des ouvriers. Tellement loin que certains n'en connaissent même pas l'existence. Puis, la découverte par l'un des plus éloignés de ce monde du Paris des bas-fonds. Il y a aussi l'amour, parce que pas de roman populaire sans histoire d'amour. Il y a surtout la littérature ; comment naît l'envie d'écrire ; comment la littérature peut plaire aux plus snobs et chics comme aux plus pauvres et même aux illettrés qui se la font lire : elle peut donc momentanément relier les peuples ; comment elle peut également changer les vies, offrir de nouvelles perspectives, bien sûr lorsqu'on en est l'auteur, mais aussi lorsqu'on en est lecteur ; elle ouvre les esprits, oblige à se poser des questions, fait naître des vocations, des rébellions. Ne l'enterrons pas trop vite au profit des séries télévisées, des jeux débiles et des grandes messes sportives, qui, elles aussi peuvent relier momentanément les peuples (cf. les victoires des équipes nationales). Il y a aussi et surtout la belle aventure des feuilletons publiés dans les journaux d'alors. Les feuilletonistes étaient à part la littérature, mal considérés par les puristes qui les jugeaient populaires voire populistes, et pourtant encensés par les lecteurs qui attendaient la suite avec impatience.



Amateurs de romans populaires, d'aventures, de culture, ce livre est fait pour vous. Si en plus vous aimez baguenauder dans les rues parisiennes qui ont bien changé depuis, c'est encore mieux. Lorsque je "monte" à Paris, j'adore y marcher, lentement, en levant les yeux pour ne rien rater des façades, des lieux, je suis un touriste agoraphobe qui ne recherche pas les endroits de rassemblement mais les lieux insolites, les petites rues typiques... On retrouve aussi ce genre d'endroits dans ce Paris du XIX° siècle, mais les rues sont des coupe-gorges, les tripots des endroits sales et pas vraiment aux normes d'hygiène actuelles. C'est pourtant là que vit la majorité des Parisiens, dans des logis miteux, petits et branlants -cette histoire se passe avant les grandes rénovations haussmanniennes.. C'est là que se déroule l'aventure de Rodolphe et Fleur-de-Marie, les héros des Mystères de Paris.



Paul Vacca écrit et décrit tout cela, et comme il le fait avec son humour, sa finesse et toute la tendresse qu'il peut avoir pour ses personnages, toutes ces qualités désormais célèbres depuis La petite cloche au son grêle et Nueva Königsberg -j'avoue une petite préférence pour ce titre-, eh bien, le plaisir du lecteur, le mien au moins -mais je ne doute pas que nous serons très nombreux- est au rendez-vous. L'humour se sent surtout dans les interventions du romancier, lorsqu'il joue l'anachronisme ou la référence : "Bien sûr, Eugène savait qu'il allait subir quelques désagréments, la perte des subventions familiales n'étant pas le moindre. Mais n'était-ce pas le prix à payer pour une liberté enfin acquise ? Il écrirait davantage. Écrire plus pour gagner plus." (p.148). Il lui fait également inventer un air célèbre de nos jours mais encore loin d'être écrit, rendu populaire par une comédie musicale des années 50. 1950, bien sûr ! Il y a tout dans ce livre : de la légèreté, de la profondeur, de l'histoire -romancée, certes, mais qui incite à aller chercher plus loin sur la personnalité d'Eugène Sue et sur son œuvre majeure, il provoque donc la curiosité. Belle qualité. Un vrai roman populaire, l'un de ceux que l'on a plaisir à lire et à partager.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Au jour le jour

Il me faut d'abord dire un grand merci à Paul Vacca. Merci pour m'avoir redonné le sourire, pour m'avoir embarquée ailleurs, divertie et enthousiasmée. Je me suis lancée dans la lecture de ce roman avec un certain appétit pour son sujet, comme lorsqu'on s'attable dans un grand restaurant après avoir salivé devant la carte, et je me suis laissée porter par le charme de la découverte au fur et à mesure que l'intrigue déroulait ses péripéties. Du salé, du sucré, de l'épicé, des associations parfois détonantes... et souvent l'envie d'applaudir.



Pour concocter son menu, l'auteur s'inspire - très librement - de la vie et de l'oeuvre d'Eugène Sue, écrivain de la première moitié du 19ème siècle, connu pour Les Mystères de Paris qui fut adapté en feuilleton télévisé à la fin du 20ème siècle. Juste retour des choses puisqu'à l'époque de sa création ce roman fut d'abord publié sous forme de feuilleton dans un quotidien. Ces feuilletons étaient des moyens sacrément efficaces pour garantir les ventes de journaux assez ennuyeux (pas de couleur ni de photos, des pages de textes... vous imaginez bien qu'il fallait trouver quelque chose pour faire vendre...) et de nombreux auteurs s'employaient à "pisser de la copie" afin de livrer chaque jour leur nouvel épisode chargé de tenir en haleine le maximum de lecteurs (avec cette célèbre coupe : "La suite à demain !"). Eugène Sue avait si bien compris le principe qu'il devint l'un des plus prolixes et recherchés en la matière. De nos jours on l'aurait certainement enrôlé dans une équipe de scénaristes dédiés à une série à succès.



C'est donc lui qui devient ici héros de roman, dans une savoureuse mise en abyme orchestrée avec humour et intelligence par Paul Vacca qui n'hésite pas à plonger Eugène dans des péripéties qu'il n'aurait peut-être pas osé inventer lui-même. Il faut dire que le personnage peut sembler tout droit sorti d'un roman. Jeune dandy insouciant qui abandonne des études de médecine pour se consacrer "à vivre" (quelle idée !), se découvre un talent inné pour conter les histoires les plus rocambolesques (il avait la technique pour faire pleurer Margot et capter la ménagère de moins de 50 ans), s'invente une identité pour explorer les quartiers populaires de la capitale (des escapades qui inspireront les Mystères de Paris) et découvre le socialisme.



On retrouve avec ce roman le charme virevoltant des Trois Mousquetaires de Dumas ou du Bossu de Paul Feval. On sent que l'auteur a pris un vrai plaisir à l'écrire, à s'approprier les codes des feuilletonistes, à truffer son récit d'expressions ou de références anachroniques qui confèrent à son héros une incroyable modernité. On est sans arrêt surpris par une scène (ah ces retrouvailles quotidiennes de feuilletonistes dans le bistrot du même nom, leur joutes savoureuses...), une mélodie (oui, oui...), un retournement.



Bref, vous l'aurez compris, on passe un excellent moment. Et puis tout ça donne envie de se replonger dans Les Mystères de Paris sur les traces de Rodolphe, Fleur de Marie et du Chourineur. Du divertissement intelligent et un très bel hommage à la littérature et à ce qu'elle permet lorsque l'imaginaire se met au service du portrait social.



Vraiment, il ne faut pas passer à côté de cette réjouissante parenthèse romanesque.
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Au jour le jour

Paris 1825, Eugène Sue abandonne ses études de médecine au gram dam de son père qui souhaiter le voir embrasser la profession médicale qui est la sienne. Le jeune dandy préfère taquiner la muse et parvient à faire paraître ses écrits dans la presse.



Très vite, son nom court tout Paris et il s’adonne à tous les plaisirs que peut lui procurer la capitale : de jolies femmes, de la bonne chair et des tables de jeux. Il a beaucoup de succès en tant que feuilletoniste et ne connaît de Paris que les beaux quartiers et les belles avenues.



Lorsqu’il découvre la misère des bas-fonds, il décide de lui consacrer sa grande œuvre : Les mystères de Paris. Et pour côtoyer au mieux les petites gens, il décide de prendre des habits d’ouvrier et se glisser dans les lieux fréquentés par les miséreux et partager leur pitance…



L’an dernier, j’avais acheté Au jour le jour totalement par hasard, n’en ayant jamais entendu parlé mais ayant étudié Les mystères de Paris pour le bac de français il y a très très longtemps, j’ai eu envie de découvrir la genèse de ce roman fleuve.



Paul Vacca nous retrace ici tout le parcours de feuilletoniste de Eugène Sue, de ses premiers écrits jusqu’à son roman le plus célèbre. Il nous dépeint sa famille, le goût de l’écrivain pour le dandysme et les plaisirs, et surtout il nous montre l’envers du décor du métier de feuilletoniste.



La presse a connu un immense succès au 19è siècle, les journaux étaient fort nombreux, se vendaient très bien, notamment grâce aux feuilletons que les lecteurs pouvaient retrouver chaque jour. Les auteurs étant payés à la ligne, les longueurs étaient nombreuses, les rebondissements aussi puisqu’il fallait donner envie aux lecteurs de se ruer le lendemain sur l’édition du jour.



Cette thématique de la presse au 19è siècle est un sujet qui me passionne, je pourrai en parler des heures et j’avoue que j’ai adoré retrouver cet aspect dans ma lecture. J’ai beaucoup apprécié également de faire connaissance avec Eugène Sue dont je ne savais absolument rien.



Pour lui l’avènement du feuilleton dans la presse est une providence et va lui permettre de se faire un nom parmi les plumitifs en vogue : « Ecrire et séduire au jour le jour, pour quelqu’un qui voulait vivre et jouir au jour le jour, n’était-ce pas l’occupation rêvée ? ». Son succès est grand mais il finit par manquer d’inspiration et sur les conseils de son beau-frère, va s’intéresser au petit peuple, celui qui vit à mille lieux de lui.



Pour se documenter, il ôte ses plus beaux habits pour revêtir des oripeaux et sillonne ainsi vêtu les bas-fonds de la capitale dans ses recoins les plus sordides. Ce qui ne l’empêche pas de retourner vivre dans son bel appartement avec domestique au matin et se régaler des mets les plus fins.



Le génie de Sue est d’aborder tous les problèmes de l’époque : la condition de l’homme, de la femme, de l’enfant, les ouvriers, les prostituées, les lieux qu’ils fréquentent, ce qu’ils mangent, etc. Il parle des classes les plus déshéritées et le peuple va lui en être grandement reconnaissant : enfin un auteur qui ne travestit pas leur quotidien mais le montre tel qu’il est, sans juger.



Ce projet ambitieux, personne n’en veut, sauf un obscur quotidien qui va connaître grâce à Sue un immense succès ! Au jour le jour rend un hommage complice à ce genre populaire qu’est le roman feuilleton, un genre addictif comme peuvent l’être certaines séries télévisées d’aujourd’hui. Il révèle l’étonnante puissance de la littérature, sa capacité à changer le monde et les mentalités même quand elle s’écrit au jour le jour.



Paul Vacca nous plonge sans peine dans cette période foisonnante, il a bien travaillé son sujet c’est certain, interpelle volontiers le lecteur, ce que j’ai trouvé amusant. Son style est jubilatoire, souvent drôle même si l’abondance d’adjectifs rend parfois le récit un peu indigeste.



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Au jour le jour

Envie de vous divertir intelligemment ? Alors embarquez dans cette lecture réjouissante : Au jour le jour de Paul Vacca, un livre qui nous emporte avec délice dans le Paris de la fin du XIXe siècle !

Nous plongeant dans la genèse des célèbres Mystères de Paris d'Eugène Sue, ce roman met en scène différents personnages hauts en couleur qu'on a grand plaisir à (re)croiser tels le Chourineur, la Goualeuse, la Chouette ou encore le terrifiant Squelette…

Mais plus encore, c'est le portrait du dandy Eugène Sue qui est ici dressé. de retour de l'armée où il n'a guère brillé, notre héros, jeune homme brillant et séduisant sous la plume enlevée de Paul Vacca, vit au rythme des soirées parisiennes qu'il affectionne tant, en toute insouciance, délaissant des études de médecine auxquelles il était pourtant destiné. Et c'est à la faveur de la rencontre avec une actrice qu'il aura voulu séduire en lui inventant un rôle qu'Eugène se met à écrire et investit alors un style littéraire en vogue à l'époque, celui des romans-feuilletons. Nombreux étaient alors les auteurs qui permettaient de fidéliser les lecteurs des journaux en distillant, au jour le jour, des histoires trépidantes à rebondissements, dont chaque épisode s'achevait par « la suite à demain », les ancêtres de nos séries télévisées. Un beau jour, confronté au manque d'inspiration, Eugène troque ses élégants habits contre la tenue d'un peintre et endosse alors le rôle de Rodolphe pour mieux infiltrer le Paris populaire dont il ignore alors tout. Il pénètre ainsi grimé au coeur des bas-fonds de Paris, aux antipodes du milieu privilégié qu'il fréquente habituellement. La gouaille colorée des gens qu'il croise, leur quotidien, fournissent à Eugène une source d'inspiration puissante qui le révèle non seulement à son cercle habituel et au grand public, mais aussi et surtout à lui-même. D'un naturel sur de lui, Eugène/Rodolphe expérimente alors une vie plus âpre et prend petit à petit conscience des réelles conditions de vie du peuple, qu'il retranscrit dans son feuilleton. Lui qui était royaliste épouse entièrement la cause socialiste ! Plus encore, c'est le véritable l'amour qu'il découvre au gré de ses incursions en la personne de Fleur-de-Marie, et avec elle une source formidable d'inspiration, en particulier lorsque celle-ci disparaît du jour au lendemain.

Au-delà de l'histoire mise en scène qui ravit le lecteur, Paul Vacca nous invite à une passionnante réflexion sur les rapports tenus qu'entretiennent fiction et réalité en littérature, d'autant plus dans le genre littéraire qu'il aborde avec Au jour le jour. Les relations entre fiction et réalité nourrissent nombre d'écrits, certains auteurs entretenant le mystère mêlant le vrai au faux, d'autres revendiquant au contraire la fiction tout en utilisant des éléments autobiographiques forts...

L'écriture des Mystères de Paris nous révèle de quelle manière fiction et réalité peuvent se nourrir l'un et l'autre, au point d'y perdre parfois leur propre auteur ! Une lecture riche, divertissante, qui m'a enthousiasmée !


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Au jour le jour

Il y a les livres que je lis (et ils sont nombreux) et les livres dont je me souviens (une poignée). "Au jour le jour" en fera définitivement partie. Paul Vacca me fait redécouvrir l'univers des feuilletonnistes que je connaissais mal. Leur quotidien est palpitant bien que stressant. On suit donc la vie de Eugène Sue : ses mensonges, son imaginaire, ses amours, ses frasques, ses doutes, son apaisement. J'avais envie que ce livre dure encore et encore. C'est un roman qui est bien rythmé. J'avais l'impression de lire l'envers du décor des romans de Emile Zola. Merci à Gérard Collard de m'avoir mis sur le chemin de Paul Vacca pour son 1er roman "La petite cloche au son grêle" car depuis je suis tous ses écrits. J'ai eu la chance de rencontrer Paul Vacca lors du magnifique salon Saint-Maur en poche le WE du 24-25 Juin 2017 donc j'ai eu une belle dédicace ^^ Bravo et Merci ;)
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Au jour le jour

Eugène Sue est feuilletoniste. Avant tout parce qu'il voulait vivre en toute liberté, quitte à décevoir son père qui le voyait reprendre la succession en tant que chirurgien... Mais aussi parce qu'on n'échappe pas à son destin... C'est par hasard qu'il descend dans les bas fond de sa bien aimée Paris, et qu'il rencontre des terribles personnages : repris de justice, voleurs, brigands. Il va en faire ses héros, ceux des "Mystères de Paris". Il va aussi apprendre à aimer, apprendre à partager, et finalement aider son prochain, sans les bistouris tant adulés par son père...

Paul Vacca garde sa jolie plume pour nous conter l'histoire du célèbre Eugène Sue et des romans feuilletons. On découvre avec lui l'autre face de la capitale, celle cachée ou tout du moins éloignée des fêtes et des galas. C'est une partie de notre histoire qui nous est dépeinte, celle de ces écrivains au jour le jour...
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Au jour le jour

Voilà un livre léger, drôle et plein d'humour !

En effet, pour parler d'Eugène Sue, grand feuilletoniste du 19è siècle, Paul Vacca a choisi d'adopter le même ton.



La vie d'Eugène, dandy qui refuse de suivre son père dans la carrière médicale, est un véritable roman.

Il croque la vie sans se soucier du lendemain, il faut dire qu'il démarre plutôt bien dans la vie, sans soucis financiers.

Mais quand il doit gagner sa vie, c'est en écrivant qu'il débute : des pièces de théâtre, puis des feuilletons qui relancent l'intérêt pour les journaux.

Et là il s'amuse comme un fou et le public en redemande. Ecrits au jour le jour, ils font la part belle aux aventures lointaines, aux amours exotiques, aux combats épiques.



Mais un jour il rencontre quelqu'un qui lui parle du peuple, des petites gens, et ça le fait réfléchir.

Pour mieux les comprendre, il entreprend de se déguiser chaque soir et de rejoindre les tavernes dans les rues mal famées de Paris.

Là ses rencontres avec la pauvreté et le crime vont se transformer en feuilletons qui formeront les fameux « Mystères de Paris » qui le rendront célèbre.

Bien sûr il rencontrera aussi l'amour et sa vie continuera à être un véritable roman !



Le livre est plein de références littéraires sur les contemporains d'Eugène Sue, on y croise Dumas bien sûr, on y vit au rythme enlevé de la vie politique et artistique.

Cette biographie romancée est un véritable plaisir de lecture !

Je connaissais un Paul Vacca plus mélancolique dans « le petite cloche au son grêle » ou plus philosophique dans « Nueva Könisgberg ».

Ici c'est clair qu'il s'amuse et on en redemande !

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Au jour le jour

Aurais-je figuré au rang des détracteurs des feuilletonistes à l'époque d'Eugène Sue ?

Quel que soit mon enthousiasme initial à l'idée d'un roman inspiré de la vie d'Eugène Sue, même en prenant des libertés avec sa biographie réelle, je n'ai pas accroché à ce livre. Je suis mal habituée, sans doute : trop de livres au style soigné, aux personnages fouillés, à dévorer pour accepter des phrases ponctuées d'adjectifs superflus visiblement piochés dans un dictionnaire de synonyme pour ajouter un côté pompeux aux descriptions, et des dialogues peu réalistes. J'ai pourtant bien compris que la récupération des astuces des feuilletonistes pour allonger artificiellement leur production étaient une forme d'hommage au genre, mais de même que les clins d’œil à des références modernes, cela n'a pas fonctionné pour moi. Ayant compris l'intention, je m'en veux presque de mon opinion, mais je ne peux tout de même pas mentir sur mes impressions...

Une déception donc pour moi, d'autant plus que le pitch de départ m'avait fortement alléchée. Dommage !
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Au jour le jour

‪Mon ressenti pour le roman « Au jour le jour » de Paul Vacca ‬

‪La première fois je me suis plongée dans les 30 premières pages ... sans succès‬

‪Je n’entrais pas dans la vie Eugène Sue , j’avais la crainte n’ayant pas lu les mystères de Paris que je serais complètement perdue dans ce lieu que je ne connaissais pas ‬

‪J’avais peur que ce livre ne soit que pour un cercle fermé « Parisianisme » ‬

‪Quelle erreur ….‬

‪Deuxième fois et me revoilà face « Au jour le jour » et je n’ai pu le quitter 4 heures non stop ‬

‪Un magnifique Roman plein de subtilité une plume habile ‬

‪C'est plein d’ardeur un tourbillon (en ce moment cela fait du bien)‬

‪On se laisse emporter avec cet Eugène « Dandy » fils à papa un brin arrogant qui s ’est braqué contre l’autorité du patriarche afin d’échapper à sa carrière médicale toute tracée‬

‪Paul Vacca a su nous faire passer de ces nuits folles parisiennes …. au bas-fonds de Paris ‬

‪L’histoire de ce jeune homme qui au fil de ces rencontres va se construire et ‬

‪devenir « socialiste » défenseur de la cause des pauvres :-) ‬

‪Un bel hommage que l'auteur rend aux feuilletonistes‬

‪Un Vacca d’or pour vos clins d’oeil certains ont du m’échapper ‬....

‪Un livre plein de surprise merci pour cette biographie romancée d’Eugène Sue ‬

‪Et surtout Mr Paul Vacca gardez votre jolie plume pour nous conter de superbes histoires ‬

‪ Anne merci pour ce merveilleux moment de lecture‬
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Au jour le jour



Comment sont nés les Mystères de Paris d’Eugène Sue ?

Par quelles aventures, cet homme est-il venu à l’écriture ?

C’est tout cela que nous raconte Paul Vacca dans le style enlevé du roman feuilleton. Il nous raconte comment ce genre a émergé et comment Eugène Sue, dandy mondain dilettante, a découvert les bas-fonds de Paris. Une véritable épopée.

Bourré d’anecdotes sur la vie d’Eugène Sue et de clins d’œil contemporains, ce roman se lit le sourire aux lèvres. Il est une mine d’informations sur la vie de la presse de l’époque, nous parle des autres feuilletonnistes, notamment Alexandre Dumas, et nous plonge avec bonheur dans l’argot parisien.

Pour moi qui ai fait mon entrée en littérature avec le Comte de Monte-Cristo (A. Dumas) et l’Assommoir (E. Zola), ce roman a un fort parfum de madeleine.

Je remercie les Editions Belfond et Netgalley pour ce grand moment de plaisir.

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Au jour le jour

Bien trop psychorigide pour adhérer totalement à la biographie romancée, il n'empêche que, n'ayant jamais lu Sue, n'en connaissant peu ou prou que sa mention dans le sketch de Montand : « la statue est toujours à la même place... C'est ça? Oui, c'est ça mademoiselle... Eugène Sue me regarde... Je t'aime », ça m'a permis une bien belle première approche.



Je dois avouer avoir succombé au style. Son panache m'a conquise. Toujours en équilibre en l'exercice de style et le potache, l'admiration pour le sujet, cultivé sans être (trop) snob. Il m'a réconciliée avec la littérature parisienne d'une grande vacuité à mon goût même si parfois époustouflante.



Les fameux anachronismes contenus dans le roman m'ont en revanche laissée de marbre. C'est rigolo mais souvent facile (encore qu'il faille avoir l'idée) mais il est probable que je n'en ai pas saisi totalement la démarche.
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Au jour le jour

Autant le dire tout de go : la lectrice de moins de 50 ans que je suis a vibré à la lecture du dernier roman de Paul Vacca, certainement son meilleur à ce jour. J'ai tremblé, j'ai ri, j'ai (presque) pleuré, telle une midinette des faubourgs, aux aventures du jeune feuilletoniste révolutionnaire Eugène Sue dans les quartiers luxueux de Paris comme dans ses entrailles populaires. Car si le personnage central de ce roman est l'écrivain des "Mystères de Paris", la ville "la Capitale, l'Unique" est au coeur de l'histoire. Paris, à la fois jeune élégante pré-hausmanienne et hirondelle de banlieue. Comment Marie-Joseph Sue, fils, petit-fils, etc... de médecins, prince de Dandyland est-il devenu Eugène, le romancier à succès, dont les personnages avaient une réelle existence pour leurs lecteurs ? Comment le jeune homme aisé, habitué au luxe, est-il devenu un passionario de la cause ouvrière ? C'est dans un style enlevé, léché, plein de verve, qui rend la lecture particulièrement fluide, que Paul Vacca nous relate les pérégrinations entre deux mondes de l'écrivain. Un style qui n'est pas sans rappeler celui de Jean Teulé (énorme compliment pour moi) tant il mêle langue contemporaine au récit (vocabulaires et expressions directement issues du XIXe siècle) et délicieux anachronismes, surtout dans les dialogues (Sue chantant "I'm singing in the rain" par exemple), avec de belles envolées sensuelles et des rappels aux romans précédents de l'auteur (ce qui semble être une tendance chez nos auteurs contemporains). Pari réussi donc, puisque je n'ai qu'une envie... lire "Les mystères de Paris" ;-)
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Au jour le jour

Ce roman-là, je ne pouvais pas passer à côté ! L’idée de me replonger dans l’univers et la littérature du XIXe siècle m’était si plaisante ! Il faut dire que j’ai vécu, pensé, rêvé XIXe de mes treize ans, où j’ai découvert avec ravissement Les trois mousquetaires, à mes vingt-six ans environ, âge auquel j’ai bouclé ma thèse sur Jules Vallès. Au cours de cette période, j’ai dévoré Zola, Balzac, Flaubert, Maupassant, Musset, Murger et j’en passe. C’était même un peu monomaniaque, à vrai dire... C’est sans doute pourquoi après ça je suis passée à la littérature contemporaine et, à de rares exceptions près, je n’ai plus lu d’œuvres de cette époque. Je n’en ai plus envie.

Mais lorsqu’un auteur contemporain m’offre la possibilité d’y revenir, je lui emboîte le pas avec la plus grande joie ! Et là, le voyage a été des plus délicieux ! J’ai retrouvé le plaisir et l’ambiance de mes lectures adolescentes, un petit quelque chose en plus...



Curieusement, je n’ai jamais lu Eugène Sue et, je l’avoue, je connaissais assez mal le personnage. J’ai donc découvert avec Paul Vacca ce dandy charmeur, aussi exaspérant que séduisant. Vacca nous replonge d’emblée dans le Paris pré-haussmannien, plus précisément dans celui des salons et des fêtes, puisque Sue était un fils de bonne famille qui, bien que rétif à se conformer aux modèles familiaux, jouissait néanmoins de la fortune paternelle, ce qui lui permettait de mener une vie légère entièrement dévolue au plaisir. On fréquente ainsi le beau monde, qui se presse dans les théâtres et les cafés à la mode, cette bourgeoisie aisée et sûre d’elle qui triomphait alors. Eugène y découvre le petit cercle des feuilletonistes. Un peu par jeu, un peu par nécessité, lorsque son père menace de lui couper les vivres, Eugène se met à écrire. Le succès vient vite, et il est bien sûr enivrant.



On l’imagine difficilement aujourd’hui, mais les stars, à l’époque, c’étaient les écrivains ! A eux la gloire, à eux les lettres enflammées des lectrices, à eux les honneurs. La vie d’Eugène est une fête. Il n’a aucune conscience de l’envers du décor. Les taudis, la misère, cela n’existe pas ! Il écrit des histoires exotiques de corsaires et de pirates qui plaisent au public.

Mais ce dernier est fantasque, il se lasse. Il veut du neuf, de nouvelles histoires et de nouvelles idoles. Sue tombe quelque peu en disgrâce... Les directeurs de journaux ne font plus appel à lui. Que faire pour retrouver les faveurs du public ? Que pourrait-il y avoir de vraiment nouveau dans la littérature ? De saisissant pour ces lecteurs privilégiés ?

Un ami lui souffle une idée : le peuple. Pourquoi pas ? Lui qui n’aime pas ce qui est sale et sent mauvais troque ses vêtements à la dernière mode contre une blouse et des sabots pour pénétrer dans les rues sombres et crasseuses d’un autre Paris, celui des ouvriers et des crève-la-faim qui deviendront les héros de son roman.

Sue est rejeté de toute part, avec son idée saugrenue - n’oublions pas que Les Misérables ne paraîtront que vingt ans plus tard. Le journal des débats accepte à des conditions financières modestes de publier le feuilleton. Le succès est immédiat et retentissant. Les bourgeois se payent ainsi d’émotions fortes dans le confort de leurs appartements, tandis que les pauvres sont reconnaissants à Sue de parler d’eux et de montrer leurs vraies conditions d’existence. Les courriers affluent de plus en plus, mêlant remerciements et insultes. Car, pour certains, Sue se complait dans la fange, il est immoral. D’autant que plus il écrit, plus il prend conscience de la scission qui existe au sein de la société. Il ne se contente plus de décrire les pauvres, il prend leur défense, voudrait changer les choses. Et ça, ça n’amuse plus du tout le bourgeois.

Eugène Sue finira par être élu député républicain au lendemain de la Révolution de 1848 et connaîtra l’exil après le coup d’Etat de Louis-Napoleon Bonaparte, en 1851. Quel chemin parcouru !



Ce chemin c’est celui que peut offrir la littérature lorsqu’elle permet de poser sur le monde un regard différent, de comprendre ce qui nous est étranger. Sue en est une magnifique illustration, et Vacca lui rend le plus bel hommage qui soit. En mêlant intimement la vie de l’écrivain à celle de ses personnages, il met admirablement en scène ce qui fait pour moi toute la valeur de la littérature du XIXe siècle et tout ce qui m’a si longtemps fait vibrer : une littérature qui fait entrer le réel dans la fiction pour en montrer tous les aspects, une littérature parfois - pas toujours - engagée (je n’ai pas choisi Vallès par hasard !), une littérature qui se frotte à la société, une littérature écrite par des auteurs qui ne craignaient pas de prendre parti, parfois au péril de leur liberté, voire de leur vie. Mais une littérature romanesque aussi, avec des héros qui nous font trembler, rire, qui nous émeuvent, nous touchent et que l’on quitte à regret lorsque la dernière page est tournée. Bref, des romans comme celui de Paul Vacca, pleins de vie, de plaisir et de virtuosité.

Merci, cher Paul. Vous m’avez donné envie de revenir à mes premières amours pour partir à la rencontre du Chourineur et de Fleur-de-Marie, et me laisser ainsi envoûter par ces extraordinaires Mystères de Paris !

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Au jour le jour

Ce livre est une plongée dans le Paris d'avant la révolution au début des années 1840. Nous suivons le personnage d'Eugène Sue qui a réellement existé. On va faire sa connaissance dès son retour de l'armée mais surtout de sa grande ascension en tant que feuilletoniste à succès de l'époque et dans l'écriture de son roman à succès Les Mystères de Paris. Mais pour vivre la vie qu'il souhaite, il devra aller contre l'avis de son père qui préfère qu'il devienne comme lui un très grand médecin. Il veut se sentir vivant et vivre un peu une vie de bohème pour trouver sa place dans la société. Pour arriver à vivre cette vie il va devoir le faire sans que sa famille ne le sache.



Il va être amené à découvrir le roman feuilleton (très en vogue à l'époque) et il va vouloir s'y essayer. Grâce à ça il va découvrir une autre facette de sa ville qu'il aime tant. Ainsi il fera des rencontres qui vont changer sa vie et sa façon de voir les choses.

On voit ce personnage évoluer tout au long du livre. Au début il nous parait un peu hautin et en même temps complètement fou. Il part dans tout les sens tellement il veut vivre de nouvelles choses et surtout les vivre pleinement. Mais au fur et à mesure qu'il découvre les bas fonds de Paris, il semble changer et prendre conscience de la chance qu'il a de ne pas avoir à vivre dans le besoin malgré les quelques problèmes financiers qu'il a. Il en devient même attachant comme d'autres personnages de ce livre.



L'ambiance de ce Paris d'autrefois est très bien retranscrite. Que l'on soit dans la riche bourgeoisie ou dans les quartiers mal famés, on imagine très bien le décor et même les odeurs. On ne tombe jamais dans la caricature pour les personnages du livre. On se rend vraiment compte de ce qu'il se passait à l'époque selon la situation sociale. Vers la fin du livre, on voit qu'Eugène ne peut plus rester sans rien faire par rapport à ce qu'il voit et entend. Il se sert de la parole qu'il a pour prendre position et inciter au changement. J'ai trouvé que ce passage avait un côté très actuel même si il est question d'une époque et que les conditions de vie ne sont pas exactement les mêmes.



Les deux gros points positifs du livre, selon moi, sont : l'écriture et la construction de l'histoire. Ces deux éléments donnent un rythme au livre qui en fait un page turner. L'écriture est absolument divine. Dès le début j'ai été séduite. Il y a un côté poétique et même chantant. Quand Eugène est dans les bas fonds de Paris, l'auteur utilise le parlé de l'époque. Cela donne beaucoup crédibilité au récit mais aussi une certaine musicalité que j'ai adoré.

L'histoire est aussi construite comme un roman feuilleton. Quand on finit un chapitre ou une partie il se passe souvent un événement qui fait que l'on veut connaitre la suite rapidement. L'action y est aussi pour quelque chose. Le narrateur s'adresse par moment à nous et ainsi on se sent impliqué dans cette histoire, on vit les choses avec les personnages et surtout avec Eugène.



Ce livre est drôle, intelligent et c'est un vrai tourbillon d'émotion et de poésie. Ce n'est pas un coup de cœur mais j'ai passé un excellent moment de lecture. Ce roman devrait plaire à tout les passionnés d'Histoire et à celles et ceux qui veulent en connaitre un peu plus sur cette époque.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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Au jour le jour

Un vrai coup de coeur ! J'ai adoré ce roman qui nous plonge dans les différentes sociétés parisiennes du 19ème siècle. L'humour omniprésent rend cette lecture très réjouissante. Le style est également un véritable régal et l'histoire est bien menée. J'ai adoré. Il y avait longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon moment. Enfin un vrai récit avec des personnages hors du commun, des aventures, une ambiance et du rire avec des références bien décalées. Je recommande cette bouffée de bonne humeur !
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