AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pauline Dreyfus (183)


Prologue

"Qu'on entre dans la vie d'autrui muni de ses propres bagages, que ce cheminement tortueux s'accompagne de réminiscences et d'échos de toutes sortes, c'est l'évidence même. On ne raconte pas une existence sans y projeter l'ombre de la sienne. Aussi paradoxal qu'il paraisse, il arrive qu'une biographie soit le livre le plus personnel de son auteur. Alors, s'agit-il ici de gratter une plaie ou de solder des comptes ? Un peu des deux sans doute."

NdL : Pauline Dreyfus est la petite fille d'Alfred Fabre-Luce lui-même ami de Paul Morand. Dans cette petite société d'anciens collaborateurs, son grand-père fut condamné à dix ans d'indignité nationale quand Morand échappa à tout procès.
Commenter  J’apprécie          253
Il y a un vieux proverbe talmudique qui dit : « Ne pas dormir rend fatigué, ne pas rêver rend mort. » C’est seulement aujourd’hui que j’en ai compris le sens. Réfléchissez-y. Ne pas rêver rend mort.
Commenter  J’apprécie          240
Pauline Dreyfus
Son entrée à l'Académie française m'est apparue passionnante, non pas tant pour l'élection que pour le changement de statut qu'elle opère sur lui. Jusque-là, il était encore un paria des lettres et puis soudain, grâce à cette élection, il reprend goût à l'écriture. Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si peu après il compose son plus beau livre : Venises. Entre le moment où il dépose sa candidature et son discours de réception, ce n'est plus le même homme et c'est ce qu'il m'intéressait de dépeindre." Elle ajoute : "D'autre part, le contexte dans lequel s'inscrit ce changement, celui de l'après-Mai 1968, est particulièrement intéressant car Morand, si moderne dans l'entre-deux-guerres, ne se reconnaît plus dans cette époque. Nous sommes donc loin des clichés habituels et un peu exaspérants de "l'homme pressé", cosmopolite, qui aime la vitesse, les voitures.
Commenter  J’apprécie          180
Hélène Morand a quatre-vingt-dix ans et, bien que (dit-on) la méchanceté conserve, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même (...). Son mari, admirable de dévouement, a déniché une jeune élève du conservatoire qui a accepté de venir deux fois par semaine lui faire la lecture. La jeune femme de vingt ans, Nathalie Baye, se souvient d’ Hélène, « minuscule, petite poupée de porcelaine, personnage de cire. Avec cela, remarquablement intelligente, très drôle, astucieuse ». Pas le moins du monde impressionnée car le nom de Paul Morand ne lui dit pas grand-chose, la jeune comédienne va passer deux années avenue Charles-Floquet. Moins bien payée que la femme de ménage, et confrontée à la fraîcheur initiale d’Hélène qui, malgré sa cécité, devine un mari frétillant à la vue d’une jeune fille, la lectrice finira par apprivoiser sa cliente, au point de parfois lâcher la lecture imposée par Morand pour bavarder de tout et de rien.
Commenter  J’apprécie          170
La préfecture de police est débordée. Chaque jour, les sacs de jute apportés par les facteurs vomissent leurs mille cinq cents enveloppes. Ecrites en pattes de mouche ou en élégantes lettres anglaises, signées « Une Aryenne indignée » ou « Des voisins inquiets », ces lettres anonymes dénoncent en vrac les francs-maçons, les trafiquants du marché noir et bien sûr les juifs.
Commenter  J’apprécie          140
Au réfectoire, c’est l’heure du déjeuner pour le personnel. Les maîtres d’hôtel ont pris soin de nouer une serviette autour de leur cou pour épargner leur plastron immaculé, les femmes de chambre et les garçons d’étage ont enfin l’occasion de s’asseoir et de reposer leurs jambes gonflées par l’effort.
Commenter  J’apprécie          120
Il n'y a pas de chagrin si grand qu'on puisse offenser les usages.
Commenter  J’apprécie          120
S'il ne parle pas, c'est qu'il espère que l'incendie va s'éteindre de lui-même. Ce dont on ne parle pas n'existe pas. C'est une tactique vieille comme le monde.
Commenter  J’apprécie          90
On évoque les femmes et les plaisirs de la vie. Nimier cause moteurs, chevaux, vitesse; avec Blondin hélas, impossible de causer voiture: il n’a pas le permis. « Vous avez essayé de tenir un volant et un verre en même temps ? » s’excusera-t-il au soir de sa vie.
Commenter  J’apprécie          90
"Il n'y a pas de chagrin si grand qu'on puisse offenser les usages."
Commenter  J’apprécie          90
De toute façon, la duchesse douairière de Sorrente n’a jamais aimé les enfants, non plus que les contacts physiques qui présidaient à leur arrivée. Sitôt après la naissance d’un fils , elle s’était estimée quitte avec son mari et avait définitivement condamné la porte de sa chambre. Elle s’était réfugiée dans la lecture et la médisance, deux activités qui accomplie avec sérieux, auraient suffi à emplir la journée de n’importe qui.
Commenter  J’apprécie          90
Un jour que la cousine de son mari d’autant plus à cheval sur sa généalogie qu’aucun parti ne lui semblait à la hauteur de la sienne, lui avait lancé: « Mais au fond votre nom ne vaut rien! » . Élisabeth avait eu assez d’esprit pour lui répondre « Pas au bas d’un chèque. .. »
Commenter  J’apprécie          90
Il est de si méchante humeur qu’il houspille pour un rien le jeune marmiton qu’il avait giflé un peu plus tôt. Lequel finit, exaspéré, par dénouer son tablier et annoncer à la cantonade qu’il ne passera pas une minute de plus dans cette boîte de tortionnaires.
– Tu veux démissionner ? rétorque le chef de cuisine avec une ironie méchante. Très bien, mais je te rappelle que nous n’avons plus de directeur. Il n’y a plus personne pour l’accepter, ta démission.
Personne n’avait songé que l’autogestion rendait autant prisonnier que libre.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai l'impression étrange je vous l'accorde,
poursuit Patrick Modiano,
d'avoir vécu avant d'être né
et de porter les marques du Paris de l'occupation.
p 117
Commenter  J’apprécie          70
Personne n'avait songé que l'autogestion rendait autant prisonnier que libre.
Commenter  J’apprécie          70
La liberté, c'est celle de parler mais c'est aussi celle de se taire.
Commenter  J’apprécie          60
Les jeunes écrivains viennent ici comme au musée. Arrachent des bribes de souvenirs à ce grand silencieux. Quémandent des conseils à Paul. Il n'aime pas parler boutique mais il est touché par leur admiration affectueuse. Elle lui rappelle Nimier et sa hargne à le réhabiliter, au moment où plus personne ne parlait de lui. A tous, il répète :
- On écrit avec son caractère, avec son foie, avec ses rhumatismes, avec ses yeux, jamais avec son intelligence. N'ayez pas trop d'idées : elles font vieillir les livres. Lui-même dit qu'il ne parvient jamais à retenir les idées abstraites (...). Il leur dit encore que la bonne littérature, ça n'est qu'une suite d'images simples qui remuent des couteaux dans des plaies invisibles.
Commenter  J’apprécie          60
Le militantisme est une prison comme les autres.
Commenter  J’apprécie          50
Lequel d'entre eux, plus inspiré que les autres, a décidé que cette Meuriciade resterait dans les mémoires comme le "déjeuner des barricades ? " Nul ne le sait plus. En tout cas, l'oxymore est aussitôt fêté par une tournée supplémentaire.
Désormais, une frontière invisible séparera ceux qui en étaient, et les autres.
Commenter  J’apprécie          51
Cet homme qui lui a donné son nom,elle ne l'aime pas moins aujourd'hui.Elle éprouve seulement un peu de pitié pour le mare cocu qu'il fut.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pauline Dreyfus (444)Voir plus

Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
887 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}