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Critiques de Peter Heller (353)
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La Rivière

Très belle découverte. Ce roman m'a été offert. Je ne l'aurais pas choisi sinon, je l'avoue. Cependant, ce fut une très bonne surprise mais roman sombre, il faut le savoir... Il faut aussi aimer le "nature writing" et les longues descriptions. Il n'empêche que l'auteur est très doué car malgré cela, on est très vite hâpé par son écriture et on veut vite en finir de cette haletante rivière !!!
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La constellation du chien

J’ai commencé par être déçue, en lisant la première partie. Quelle noirceur ! Rien de positif ne me semblait pouvoir surgir de ce roman.

J’ai bien fait de persévérer. Comme quoi l’ombre est faite pour être traversée, et c’est quand on croit être arrivé au bout de tout espoir que quelque chose peut naitre.

Après avoir lu les dernières lignes, je mets cinq étoiles sans hésiter à ce roman étrangement prémonitoire, à fois effrayant et rassurant.

J’ai vérifié plusieurs fois : l’édition originale est parue en 2012, bien avant la crise sanitaire de 2020. Je suis heureuse de n’avoir pas lu ce texte plus tôt, je crois que si j’avais vécu la pandémie de Covid avec cette histoire en tête, j’aurais imaginé le pire ! Mais le pire n’est sans doute pas derrière nous, et puis qu’importe, ce que je retiens, c’est la force de la Vie.

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La constellation du chien

Dystopie.

Le pitch est assez « classique ». Au moins au départ.

Un virus a décimé la quasi totalité des hommes sur terre et bouleversé tout l’équilibre écologique. Les survivants sont rares, et s’entretuent.

Deux hommes ont malgré tout réussi à s’allier pour mieux se défendre. Hig et Bangley occupent un aéroport désaffecté et cohabitent depuis 9 ans. Il faut la mort du chien de Hig pour que cet équilibre très précaire vole en éclats.

J’ai été happé par ce récit, très sombre et violent au moins au début, mais d’une grande sensibilité également.

L’écriture est tout à la fois hachée, oppressante pour décrire l’ultra violence des rapports humains en perte complète de repères puis plus douce, presque lyrique pour raconter la nature, sa résilience, celle des hommes aussi.

Les personnages sont de plus en plus complexes et attachants au fil du roman.

Un roman vraiment captivant.

J’avais delà beaucoup aimé « La rivière » du même auteur, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin avec lui.



Traduction Celine Leroy
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La Rivière

Jack et Wynn, deux grands amis friands de nature et de grands espaces, se sont donnés un mois pour descendre la rivière Maskwa en canoë. Pour se nourrir, ils ont emporté de nombreuses provisions et ils pécheront, une de leurs passions communes. En harmonie avec la nature majestueuse et profondément heureux de vivre cette expérience, les deux jeunes hommes vont rencontrer deux hommes ivres qui se moquent d’eux quand ils leur annoncent l’arrivée d’un feu gigantesque dans la foret. Un peu plus loin, un homme aux yeux fous, le discours incohérent débarque et leur dit avoir perdu sa femme. Les deux compères remontent la rivière pour lui porter secours mais une fois qu’ils l’ont découverte, blessée et inconsciente, ils retrouvent leur campement dévasté, l’homme a disparu et le feu est dangereusement proche…

D’abord hymne munificent à la nature et l’amitié, La Rivière devient vite un survival façon Délivrance sans rien enlever à la qualité du roman car Peter Heller a trouvé la juste balance entre contemplation et action. Un roman magnifique.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Céline

Je connaissais Peter Heller pour ses récits des grands espaces, de "nature writing". Ici, il nous propose une enquête, menée tambour battant par Céline, une détective privée pas comme les autres. Flanquée de sa bouteille à oxygène et de son mari très patient, la sexagénaire emprunte le camping-car de son fils et part à la recherche d'un homme disparu il y a longtemps, et que sa fille recherche.

L'occasion aussi d'insérer des chapitres sur la vie de Céline, sur le secret qui la préoccupe, sa maternité très jeune (je n'en dis pas plus...).

J'ai beaucoup apprécié ce roman, même si ce n'est pas pour l'intérêt de l'enquête (on comprend rapidement ce qui se passe), mais surtout pour le style, l'ambiance, et le caractère des personnages.
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La Rivière

Les américains sont très forts pour produire des auteurs capables de parler autant de nature que de meurtre, de pêche à la truite que de tentative de viol, de mélanger l'aspect contemplatif et le thriller glaçant. Un très bon livre, court, dont on tourne les pages pour savoir ce qui va se passer, tout en s'arrêtant devant la description des myriades d'oiseaux et d'animaux peuplant les forêts profondes du Canada.
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La constellation du chien

Qui aurait cru que je serais allée à ma première rencontre littéraire dans la petite ville provinciale à côté de chez moi ? Pas même une ville secondaire, une ville tertiaire, voire quaternaire ? Et qui aurait cru que ce serait pour rencontrer un écrivain américain maintes fois primé ? Eh oui, il s’agissait de Peter Heller, qui a régalé son auditoire de nombreuses anecdotes, de quelques réflexions sur le processus d’écriture et de grands sourires ravageurs. Ce fut pour moi une belle expérience littéraire, nouvelle et agréable,

Alors, bien sûr, il m’a fallu me documenter un peu. Je dois avouer m’y être pris tard et n’avoir eu le temps de lire que quelques dizaines de pages avant la rencontre. Je l’ai fini bien longtemps après. J’avais repéré ce livre probablement à sa sortie en France si j’en crois la date à laquelle je l’ai entré dans ma longue liste de livres-à-lire-un-jour-peut-être. Mais la couverture, avec cet homme qui s’éloigne d’un feu avec son bidon d’essence, sous un ciel aux couleurs criardes et fausses m’avait rebutée. Cette fois, je ne me suis pas trop fait prier cette fois pour m’y plonger.

Et ce fut au départ une très belle surprise. On est après la catastrophe. Ce qu’est cette catastrophe n’est qu’évoqué. Il fait chaud, il y a une maladie a priori incurable, mais aucun besoin d’en savoir plus. Cela permet d’ailleurs de mieux s’identifier au personnage principal, qui est aussi le narrateur de cette histoire, Hig. Vivant près de Denver, cet homme est, à mes yeux d’habitante du vieux continent, l’archétype du cow-boy américain moderne. Il vit dans un de ces états mythiques de l’Ouest américain, il aime chasser et pêcher pour être au plus proche de la nature, il aime voler dans son Cessna pour se sentir libre. Un homme, un vrai, un peu caricatural, mais aussi très sensible, qui aime son chien plus que son voisin, qui lit de la poésie japonaise, qui aime les paria, et qui rêve à tout ce qui a été perdu tout en tentant d’aller de l’avant.

Il forme un duo improbable avec Bangley, lui aussi un archétype américain, mais plutôt de la catégorie vétéran du Vietnam, vétéran qui en est sorti renforcé et conforté dans ses jugements à l’emporte-pièce. La façon dont Peter Heller démarre son histoire, sans regarder vers l’arrière, lui permet d’exposer cette association comme un état de fait, sans avoir à la justifier alors qu’elle est plus qu’improbable, mais pourquoi pas. Elle permet à l’auteur, par l’entremise de son personnage-narrateur de beaucoup réfléchir à ce qu’est cette vie après la catastrophe. Qu’est-ce qui pousse à continuer, pourquoi le faire ? Hig est en général plus près de l’abattement que de l’espoir et semble en définitive continuer à vivre plus par habitude que par volonté même s’il s’accroche à chaque petite parcelle de plaisir avec l’énergie qui est celle du désespoir.

Toute la première partie du roman est donc véritablement intéressante, à deux bémols près. Le premier est qu’il faut s’habituer au phrasé très personnel de Peter Heller. Voulant rendre un style parlé, ou se réapproprier les théories du flux de conscience, Peter Heller manie en effet la ponctuation de façon très personnelle et passablement déroutante, mais j’ai fini par m’y faire et par me laisser porter. Le second bémol est qu’il faut aussi accepter de passer outre les réserves que l’on peut avoir face au deuxième amendement, car dans ce livre, on a la gâchette plutôt facile, et c’est un euphémisme que de dire cela.



Mais je crains que Peter Heller ne sache pas s’arrêter. Alors que les quelques premières centaines de pages se tiennent et forment un tout cohérent, il semble que l’auteur ait été rattrapé par la morosité de son personnage et ait eu besoin de se changer les idées. Il a alors donné un tout autre ton à son livre, avec, selon moi, un peu trop de sirop et de bien pensance pour rester cohérent et fidèle à son personnage et à son histoire. On oscille alors entre un espoir béat et artificiel et des scènes de violence gratuite et incohérente

Dommage, car le livre partait plutôt bien, mais il dérape en cours de route et j’en suis la première chagrinée car j’aurais aimé l’aimer jusqu’au bout. Ce livre étant le premier de Peter Heller, je vais me dire que c’est une erreur de débutant d’avoir laissé son histoire le déborder et je pense que je lui donnerai une autre chance, peut-être en sautant directement au troisième, Céline, quand il sera paru en poche. C’était l’objet de la rencontre à laquelle j’ai assistée et le sujet avait l’air plutôt intéressant. Et cette fois, la couverture a de bien plus belles couleurs…
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La constellation du chien

9 ans après le monde d'avant.

La façon de vivre a changé. Tout est passé en mode survie.

La loi du plus fort a pris le dessus dans ce nouveau monde presque désert.

Je ne suis pas fan des livres post catastrophe, futuriste et compagnie. Celui-ci est plutôt dans le même style que "Dans la forêt". Peu importe comment le monde d'avant était, il faut maintenant vivre et pas seulement survivre.

Que fait-on pour être heureux ? Quel risque prend-on pour y parvenir ? Quelle confiance peut-on accorder à l'autre ?

Que devient-on quand on a tout perdu, à commencer par ceux qu'on aime ?

Un livre sur la résilience finalement...

Très touchant par moment, puis drôle aussi, ce qui est essentiel.
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La constellation du chien

Les écrivains n'ont pas attendu le Covid pour établir des scénarios catastrophe à la suite de pandémies mondiales. Un thème récurrent et parfois rebattu dans les romans d'anticipation. Si le sujet n'est donc pas nouveau, quelle bonne surprise que cette"Constellation du chien " publiée en 2012. Originalité de l'écriture, abrupte, des phrases courtes, souvent violentes comme le monde dans lequel vivent les 2 personnages principaux où il faut tuer sans état d'âme pour survivre, deux personnages aux antipodes l'un de l'autre, un guerrier né et un poète qui aime la pêche, ce qui reste de la nature, de l'humour, beaucoup de poésie, pas de scènes totalement insoutenables, des êtres restés humains, un chien, un avion qui permet d'aller voir ce qui se passe ailleurs. Et de l'espoir. C'est captivant.
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La constellation du chien

« À la fois captivant roman d’aventures, grand huit des émotions humaines, déclaration d’amour à la nature et pure révélation littéraire, La Constellation du Chien est une version solaire de La Route de Cormac McCarthy. (Et in extremis, réconfortante !) » 

Voilà une 4e de couverture qui résume tout à fait son roman.



Ici, le lecteur découvre Hig, neuf ans après qu’un terrible virus ait décimé la quasi-totalité de la population mondiale. Ecrite en 2013, c’est l’histoire presque prophétique d’une pandémie aux symptômes de grippe qui se propage depuis l’Asie.

Hig, un anti-héros très héroïque. Un doux rêveur pas assez courageux pour tuer mais assez pour espérer. Espérer, quoi, je ne sais pas, et lui non plus d’ailleurs.  Il manie l’humour noir, il aime pêcher, il aime voler et surtout, plus que tout, il aime Jasper, son chien.

Hig, il aime aussi Bangley, son acolyte sans scrupule et fou de la gâchette. Un commando à lui tout seul, ce Bangley. Mais qu’il aime Bangley, ça, il ne le dira pas. Parce qu’il ne le sait pas encore. Parce  que parfois c’est long de voir ce qu’on a juste sous les yeux.



Dans ce roman, même si les évènements sont parfois – très- triste ;

Même si le sujet est noir, que c’est du déjà vu,  déjà lu et presque déjà vécu ;

Même s’il aurait pu m’angoisser ou me fermer ;

Et bien c’est tout le contraire.  

L’auteur est doux et poétique. Il nous présente une ode à la nature, un plaidoyer pour l’humanité et une démonstration de résilience. C’est un apprentissage du contentement, de vivre l’instant présent et trouver le bonheur dans ce qu’on a déjà.

J’ai été très sensible à l’écriture de ce roman qui ne manque pas de singularité (et bravo au traducteur, au passage). Une écriture avec beaucoup de caractère et de personnalité.

Au-delà des mots, même le style nous traduit des émotions.



Il nous traduit le désespoir, la pudeur, la nostalgie.

Et, coincé quelque part entre l’envie de chaleur et le besoin de sécurité, il nous traduit la Peur aussi. La peur des autres, la peur d’être seul.

Alors vient L’envie. L’envie de vivre, l’envie de mourir aussi. Les deux à la fois.

Et puis ce qu’on veut, on n’en sait rien.  

Etre seul mais pas tout seul. Etre mort mais vivre quand même.

Très belle lecture.

Je vous le conseille




Lien : https://www.cinquantedeuxliv..
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Céline



Après un chef d'œuvre (La constellation du chien) et un excellent livre (Peindre, pêcher et laisser mourir), la barre était très haute. Un peu trop.

Je suis néanmoins devenu un inconditionnel de Peter Heller, d'autant plus qu'il n'y a à ce jour que cinq romans à lire en français.



Ce numéro 3 est très décousu malgré un fond solide. Peter Heller est parti de l'histoire de sa mère, détective privée, qu'il a souhaité faire revivre à travers ce roman dans lequel il a campé plusieurs personnages hauts en couleurs.

Il y a des pages sublimes (le prologue, notamment), d'autres très drôles. La nature, bien présente, est nettement moins magnifiée que dans les précédents. L'humain est au cœur du livre, avec beaucoup de personnages dont on raconte une tranche de vie, comme ça au milieu du récit, ce qui nuit hélas au rythme d'ensemble.



Malgré tout et paradoxalement, pour la première fois les personnages ne semblent pas sonner juste. Céline l'infaillible, à l'intuition parfaite, aux actions étonnantes et réussissant tout comme par miracle (vous avez déjà essayé de tenir tête à un biker neuneu dans un restau au milieu d'une quinzaine de ses congénères ?). Son mari Pete, un peu bizarre. Et tant d'autres proches.



Le mystère qui nous est proposé est intéressant mais ne nous conduit pas à des sommets bouleversants ou dignes d'un grand polar. L'enquête se résout sous nos yeux sans qu'on ait quoi que ce soit à chercher, car c'est juste un jeu de piste.



Vous me direz que l'on n'attend pas le haut niveau de polar ou de thriller, que l'auteur écrit des romans inclassables. Hélas ici, c'est comme une mayonnaise qui ne prend pas, alors que ça avait fonctionné à merveille dans le précédent.



Au final un plaisir de lecture mais un livre dont on peut se dispenser.



Le quatrième roman, La Rivière, revient heureusement au grand Peter Heller et c'est tant mieux !
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Peindre, pêcher et laisser mourir

Je suis entrée deux fois dans ce gros roman. Une première fois le style m'a fait reculer et la deuxième fois était la bonne!

Jim a perdu sa fille de 15 ans, assassinée sur fond de drogue. Alce allait à la pêche avec lui.

Mais voilà, Jim est un écorché vif qui réalise de très belles peintures qui se vendent bien. Sur sa route il va rencontrer des individus plus que vifs; La vue d'ne petite jument maltraitée va le mener à la violence extrême.

Pourtant Jim a besoin d'amour, et avec Sofia il va le vivre intensément...Et puis sa quête de justice le mènera de nouveau sur le chemin de sordides ordures.

J'ai finalement bien apprécié l'écriture de Peter Heller. Mais les descriptions sont parfois longues et ardues....

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La Rivière

Très déçue...

Les critiques étaient pour la plupart très élogieuses et la quatrième de couverture m'a vraiment fait envie !

J'ai donc ouvert ce livre avec un à priori positif.



Dès les premières pages, quelque-chose m'a dérangée. J'ai eu le sentiment d'ouvrir le livre au hasard, de me retrouver au milieu d'une scène, d'avoir passé le début. Mais bon, pourquoi pas, les deux protagonistes sont d'ailleurs présentés un peu plus tard et ça n'aurait pas dû être un obstacle...



Sauf que j'enchaîne les pages et je sens que je reste sur le côté, que je ne parviens pas à entrer dans le livre, que je ne ressens rien de ce dont à quoi je m'attendais. Certes la description de la nature est belle mais en ce qui concerne la navigation, je me perds...je les imagine sur la rivière, ils sont au portage, j'ai du mal à situer le feu par rapport à leur périple etc...je ne me concentre pas en fait.



Mais je me dis que je vais me rattraper sur le côté "thriller". Sauf que non, franchement pas convaincue par cette histoire de couple dont le mari envoie nos héros à la recherche de la femme, ni par ces texans rencontrés malencontreusement.



Et plus j'avance, plus j'ai le sentiment que les pages se ressemblent et je ne crois pas en cette histoire.



Je suis donc passée à côté. Dommage car il y a de très bonnes critiques de personnes dont j'apprécie les avis sur le site.
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La constellation du chien

J’étais méfiante, certains avis rapprochant le roman de Peter Heller de "La route", de Cormac MacCarthy, que je n’ai pas du tout aimé, et qui a eu autant d’effet sur moi que la beauté d’un arc-en-ciel doit en avoir sur une taupe. Mais. Mais je subodorais en même temps que l’on avait affaire là à quelque chose de différent. De plus poignant. De plus charnel.

Alors ?



Alors, si certains éléments de contexte peuvent en effet rappeler "La route", "La constellation du chien" en est sinon, par son style et son propos, par sa tonalité, radicalement éloigné (et oui, j’assume même mon éventuelle exagération… !)



Colorado. "Neuf ans après la Fin de Toute Chose" ; des allusions évoqueront au fil du récit une pandémie, un climat qui se réchauffe encore et toujours, diminuant les ressources en eau, la disparition des élans, des tigres ou des éléphants, une course à la compétitivité ayant sonné le glas de vies dont l’Homme n’a voulu mesurer ni l’importance ni la fragilité.



Hig et Bangley sont des survivants. Il se sont installés sur un ancien aéroport, peut-être le seul endroit sûr de la planète : ils ont un périmètre, de l’eau, de l’électricité, de la nourriture… Et des armes. Car ils défendent leur territoire comme un camp retranché, Hig survolant les environs à bord d’un Cessna 182 de 1956 pour anticiper toute approche, Bangley en jouant les snipers à la moindre intrusion.



C’est un duo improbable, l’un -Hig- sensible et en perpétuelle quête de sens, l’autre pragmatique, taiseux et sans pitié, sa maîtrise des tactiques de défense et d’attaques laissant deviner une solide expérience guerrière qu’il n’évoque pourtant jamais. A l’image d’un vieux couple s’accommodant de ses différences en évitant tout sujet susceptible de révéler ses divergences, ils ont trouvé un équilibre dans une répartition des rôles censée assurer, jour après jour, leur survie : réparer l’avion, cultiver quelques légumes, piéger des lapins…



Hig est le narrateur. Sa femme a été l’une des premières victimes de la grippe qui a décimé la majeure partie de l'humanité. Il en a gardé une douleur profonde, irrémédiable. Excepté la vie et son chien Jasper, il a tout perdu. Et pourtant. Il a, naturellement, un don pour la vie, une capacité inconsciente à combattre le délitement moral et la tentation de repli sur soi qui guettent, insidieusement. Il s’accroche à ses valeurs de solidarité en allant visiter régulièrement, lui apportant de l’eau et des vivres, une communauté de mennonites contaminée, vivant en quarantaine. Et il a gardé une insatiable curiosité pour le monde qui l’entoure, l’envie d’aller voir toujours plus loin, à bord de son avion, quitte, faute de carburant, à trouver le point de non-retour.



Il a surtout su préserver sa capacité à l’émerveillement face aux beautés simples de la nature, à jouir plaisirs basiques, physiologiques, comme celui que lui procure sa passion pour la pêche à la truite.



Ainsi son récit, lent et minutieux, déroulé en paragraphes brefs et percutants où de nombreuses ellipses traduisent l’âpreté, voire la violence, de ce quotidien de survie, est en même temps riche d’une émouvante poésie. Alors, « La constellation du chien » est peut-être un roman post apocalyptique, mais c'est surtout un texte vibrant, une ode à la vie où la simple évocation d'une fleur, d'un flocon de neige ou de la possibilité de réinventer la vie devant les flammes d'un feu de camp, baigné par l’odeur des pins, suffit à vous serrer la gorge.



C’est, au nom de la richesse du vivant, autant un cri d’amour autant qu’un cri d’alerte. Pour Hig en tous cas, cette quasi-fin du monde devient paradoxalement l'occasion de nouer un autre rapport à l'autre et à l'environnement, de reprioriser ce qui est important.



Bref, bouleversant. Parce que moi, un homme qui se réveille en larmes au milieu de la nuit parce que les carpes ont disparu, ça me fait autant d’effet que…



"Je ne suis pas malade de chagrin, ni moins souple qu'avant, ni jamais seul, je ne suis pas cette personne qui vit avec la nausée d'avoir tué et qui semble destiné à tuer de nouveau. Je suis celui qui survole tout cela et observe de haut. Rien ne peut me toucher."
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La Rivière

Quelle déception ! Le comité de lecture de ma médiathèque et mes libraires préférés en avaient fait des tonnes si bien que, moi qui ne suis pas trop "nature writing", je m'étais jetée dessus. Déjà, les descriptions à n'en plus finir de la végétation à laquelle je ne connais rien m'ont profondément ennuyée de même que les techniques de pêche à la mouche, au point que j'ai failli abandonner au premier quart. Mais je savais que le feu n'était pas le seul danger et j'avais hâte d'en arriver à la partie thriller et là, rien ne va. Seul le personnage de Jack est développé, et il n'est pas aimable: orgueilleux, impulsif, méprisant, autoritaire, parano et lâche ... Whin a le charisme d'un poulpe mort, l'histoire de Maia et Pierre n'est pas crédible et tous ces excités de la gâchette m'ont agacée. Et puis, franchement, qui peut croire que dans une telle situation les deux amis n'auraient pas tenté de se trahir au moins pour une portion de nourriture ? On est en plein folklore mièvre des gentils cowboys. La scène finale autour du rôti est ridicule. Bref, j'ai lu La Rivière mais il ne m'en restera probablement rien. Du temps perdu.
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La Rivière

« S’il ne pleuvait pas, les nuages les aideraient et empêcheraient qu’ils gèlent. ». Page 100



Beaucoup de critiques positives et des coups de cœur chez les libraires, pourtant pour moi ce sera un « Quitte ». Je me suis forcée à lire les 100 premières pages.



L’histoire de deux potes d’universités partis ensemble faire une virée en canoë dans la nature grandiose du Grand Nord. Changement de décor quand l'horizon s'obscurcit du plus dévorant des feux de forêt. Une rencontre soudaine avec un autre randonneur hagard qui a perdu la trace de sa femme n’a pas suffi à me retenir.



J’ai trouvé le style lourd, poétiquement forcé, les descriptions de paysage tellement lyriques qu’on ne savait même plus ce qui y était représenté que je n’ai pas eu envie de poursuivre ma lecture ni même de me demander ce qu’était devenue cette femme disparue.



Et vous, l’avez-vous lu, et aimé ?


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La Rivière

Wynn et Jack, étudiants et meilleurs amis du monde, s’offrent l’aventure de leurs rêves sur le fleuve Maskwa, au Canada. Ils ont très bien préparé la descente du fleuve et se sont équipés en conséquence. Amoureux de la nature et des grands espaces, ils entament leur virée avec l’impression d’être seuls au monde. Mais très vite, des rencontres viennent troubler leur tranquillité : deux types façon Délivrance très imbibés leur font une impression désagréable ; puis ils entendent un couple se disputer bruyamment. De plus, d’inquiétants signes d’incendie les effraient : arriveront-ils à prendre de vitesse l’incendie qui se propage et à arriver à bon port ?

Quelle magnifique et intense lecture ! Le rythme du roman va s’accélérant, suivant le débit du fleuve qui augmente, jusqu’à la chute : la construction est impeccable et la tension palpable.

Les deux personnages principaux sont extrêmement attachants : Wynn est un jeune homme passionné par la nature, épanoui, confiant envers les autres : une force tranquille. Jack, que la vie n’a pas épargné, est beaucoup plus lucide vis-à-vis des autres et très méfiant envers les hommes qu’ils rencontrent lors de leur périple. Tous deux très altruistes, ils n’hésitent pas à se mettre en danger pour aller aider d’autres voyageurs, au risque de progresser au ralenti et de se faire rattraper par les flammes, entre autres dangers encourus… D’actualité au Canada comme aux Etats-Unis, l’incendie menace, symbole de la dégradation du climat. Un sujet grave que l’auteur place en toile de fond ; le dérèglement climatique est bien présent, mais traité avec beaucoup de finesse.

Peter Heller est un excellent observateur de la nature, magnifiquement décrite : la rivière, la faune, la flore… Sa très belle écriture est admirablement restituée par Céline Leroy : un duo avec lequel les retrouvailles sont toujours très attendues !

De l’excellent Nature Writing sous tension !

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La Rivière

Tres belle decouverte que ce livre, que j'aurais lire d'une traite si j'avais pu. Il vous tiens en haleine cresendo et on ne peut plus le lacher. Petsonnellement c'est tous ce que j'aime, les grands espaces américains, la foret, la peche, une riviere, ... On suit dans ce recit deux amis chevronnés qui descendent la riviere en canoe, et tres vite il y a quelque chose qui derange, une presence derriere leurs epaules. Un feu de foret gigantesque qui risque de les engloutir. Mais si ce n'etait pas le plus grand danger !

L'ecriture est bonne, documentée sans alourdir. Recommandé sans detour
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Céline

J'ai lu ce roman grâce à la critique de @Fertiti65



Superbe road-movie, qui nous emporte comme un ouragan au cœur de plusieurs histoires: celle de Céline et son entourage, Pete, Hank, celle de Gabriela, sa Maman, son Papa.



Les histoires s'entrecroisent. Les personnages sont touchants et attachants. Le voyage au centre de leur vie est... impressionnant.



Je n'ai pas de mots, mais je vous invite vivement à le lire!



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Peindre, pêcher et laisser mourir

La peinture, la nature, le western des temps moderne... Mon deuxième roman de Peter heller après la constellation du chien.

Il décrit les paysages tellement bien qu'on pourrait sentir les choses si c'était possible. cet auteur me fait penser pour certains cotés sombres et torturés à David Vann.

On est en empathie avec lui car on le sent se consumer depuis la mort de sa fille.

un extrait :

"La lumière tiendrait quelques minutes encore avant que le soleil ne passe derrière la crête. Et j'ai songé : c’est la dernière chose que je vois de ma vie. Je ne voulais pas mourir. Pas à cet instant. J'avais voulu mourir à de nombreuses occasions, mais pas cette fois."

Cet extrait résume bien l'entre-deux où Jim vogue pendant tout le livre.Par moment, il donne envie de pleurer, on a envie que tout s'arrête pour lui, sa souffrance.

Très beau roman.....
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