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Critiques de Peter Heller (348)
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La constellation du chien

Un truc que j'aime bien - après la fin du monde - c'est qu'il n'y a plus de gentils ou de méchants. Pour continuer à vivre, tout le monde est obligé (oui c'est vrai m'sieur, j'avais pas le choix, je devais le buter sinon) de faire passer ses intérêts en premier et de faire ce qu'il a à faire sans se poser de question. Bref, y'a que des peaux de vaches. Simplement il y a ceux qui aiment ça, et ceux qui se forcent. D'ailleurs ça laisse songeur non ? Parce que finalement ça ne change pas grand chose hein ? merde quoi c'est les boules, même après la fin du monde on est encore obligé de faire des trucs qu'on n'a pas envie de faire. Ce n'est donc pas le paradis, bah non. Mais pas l'enfer non plus. Oh la calmez-vous ! J'en vois déjà qui poussent des hauts cris mais franchement, en toute objectivité, si on démerde bien y'a moyen de se la couler douce dans un petit coin pépère avec pas trop de cons autour de soi. Et ça, ce dernier point, c'est un vrai plus. Par rapport à aujourd'hui je veux dire.

Mais je m'égare, revenons à nos moutons. Donc il y a ceux qui aiment ça, et les autres. Dans ce bouquin on trouve un échantillon de chaque, et en voyant comment ils s'en sortent on se dit que c'est bien qu'il reste un peu des deux, et en poussant plus loin la réflexion on se dit que c'est même mieux - si jamais on doit se retrouver à deux seulement sur un coin de terre - d'être avec quelqu'un qui ne nous ressemble pas. Et tant pis pour la conversation ou les parties de fou rire, de toutes manières après la fin du monde on a d'autres chats à fouetter non ? Bangley et Hig sont la preuve scientifique que le principe de complémentarité est vital pour la survie. Avec deux Hig, ils n'auraient pas tenu trois mois avant de se faire avoir par leur bon coeur et leur foutue envie de croire en l'humain dans l'être. Avec deux Bangley, c'était pas mieux, je ne sais pas dire combien de temps ils auraient tenu avant de se mettre sur la gueule jusqu'à la mort de l'un, tellement rongés qu'ils étaient par le doute et la conviction que l'autre essayait de le doubler. On se sait pas trop comment ces deux là se sont retrouvé ensemble mais c'était finalement ce qui pouvait leur arriver de mieux. Eh oui, il se trouve que le mariage arrangé à parfois du bon.



Après, pour l'amour, c'est autre chose évidemment... Mais quand même, dans ce livre, de l'amour on en trouve aussi, un peu partout d'ailleurs - aussi surprenant que cela puisse paraître. D'abord bien évidemment l'amour de Hig pour Jasper, son chien. À propos, je fais encore une parenthèse sous forme de note à moi-même : penser à prendre un chien un peu avant la fin du monde. Si si, c'est pas des conneries. J'avais déjà relevé cette astuce de survie à la lecture de World War Z et ça se confirme ici : un chien est d'une utilité extrême dans la vie après le monde. Ça se voit aussi dans Je suis une légende (livre ou film) mais bon tout de suite ça plombe l'ambiance car quand le chien meurt c'est troOoop triste. Fin de la parenthèse.

Je parlais d'amour donc. Vous trouverez dans ces pages bien d'autres sortes d'amour mais je ne vais pas détailler car ça reviendrait à faire du gros spoil. J'ai juste envie de dire encore un truc philosophique auquel ce livre m'a fait penser : Adam et Eve, sincèrement, comme début de l'histoire des temps c'est pas très (du tout) crédible - on est d'accord - mais là, après la fin du monde, ça prend tout de suite une autre dimension et on se dit oui, bah ouais pourquoi pas. Voilà, ça n'a pas beaucoup de sens présenté comme ça mais c'est tout ce que j'ai en rayon.



Pour conclure, je dois dire que j'ai vraiment adoré cette lecture. Du grand art. Et puis cette façon d'écrire très spéciale, ce découpage et cette non finition des phrases, ça colle trop bien au propos. Peter Heller écrit comme on parle quand on a une boule dans la gorge et le coeur serré, direct ça prend aux tripes et on est aspiré dans l'histoire, on avance à pas de loup avec toujours un peu l'angoisse de ce qu'on va trouver à la prochaine ligne. Terrible. Je kiffe.z
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La Rivière

J’ai connu Peter Heller avec La constellation du chien que j’avais beaucoup aimé, c’est donc sans trop hésiter que j’ai attaqué celui-ci !



Je retrouve cette belle plume poétique, et un auteur qui m’embarque une nouvelle fois au côté des protagonistes dans une nature sauvage si joliment décrite !

Les personnages sont très attachants chacun avec leurs caractères et que dire du suspens très efficace tout le long du roman .



Bon comme j’ai mis 5 étoiles pour la constellation du chien je devrais mettre 6 a celui-ci…



Deux étudiants, très sportifs, passionnés par la nature partent en canoë pour plusieurs jours sur un mythique fleuve canadien !

Ils sont amis et très complémentaires dans l’effort, la pêche, l’amour de la nature .



Tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’ils sentent une forte odeur de brûlé dans l’air .

En prenant de la hauteur, ils vont découvrir l’ampleur des dégâts , un gigantesque incendie en approche…

Une véritable course contre la montre débute !
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La constellation du chien

Un drôle de livre. J'avais peur de m'engager dans un truc glauque type La Route, avec des gens qui doivent sans arrêts s'entretuer pour leur survie, ayant perdu tout espoir...Et au final, c'est un livre assez optimiste, certes, rester en vie pour le héros Hig est compliqué, et la non violence n'est pas forcément au programme, mais ce personnage principal garde une humanité profonde et un optimiste qui donne une note poétique à ce livre.
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Peindre, pêcher et laisser mourir

PEINDRE, PÊCHER ET LAISSER MOURIR de PETER HELLER

Jim a 45 ans, il peint, il pêche, il a une petite notoriété. Steve est son galiériste, bonnes nouvelles il a vendu une toile 22000$ et a obtenu qu’il fasse le portrait des deux filles d’un client pour 35000$. Jim peut paraître un homme paisible mais il supporte mal l’injustice ou la maltraitance, il a d’ailleurs failli tuer un homme dans un bar et vient de casser la gueule d’un type qui frappait un cheval. Sofia pose pour lui, nue, pour 25 euros de l’heure, bientôt elle ne fera pas que poser! Jim est hanté par la mort de sa fille, Alce, il doit également digérer le départ de sa première femme Christine puis celle de Maureen, la seconde mais il ne l’a jamais aimée! Il a beaucoup bu pour oublier mais il a dépassé cette addiction, c’est une femme, Irmina qui l’a sorti de cette ornière. Son voisin à la campagne c’est Willy qui élève des rennes ils ont vite sympathisé sur le dos des types qui maltraitent les chevaux. D’ailleurs Jim en allant pêcher aperçoit Dell l’homme qu’il a frappé et pris de fureur lui fracasse la tête avec un caillou. Le lendemain Dell est retrouvé mort. Peu de gens sont ennuyés par sa mort,l’homme était un sale type. Mais le shérif enquête et Dell avait un frère, encore plus désagréable que lui et un ami qui entend bien le venger. Jim va donc devoir aller en ville peindre les deux fillettes tout en évitant le shérif et les vengeurs de Dell. L’affaire s’annonce compliquée…et violente.

HELLER nous propose un Jim torturé par son passé, la perte de sa fille dont il se sent en grande partie responsable et cette violence qu’il porte en lui qui peut surgir à tout moment tel un volcan qu’on croit endormi. Un très beau roman porté par une riche écriture qui vous emportera.
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La Rivière

Et au milieu coule une rivière



C’est la fin de l’été ou le début de l’automne. Jack et Wynn deux étudiants à l’université de Dartmouth s’organisent une descente de la mythique rivière Maskwa, dans le Grand Nord Canadien. Tous deux sont des céistes confirmés et de vrais amoureux de la nature. Ils pèchent à la mouche de belles truites arc-en-ciel, profitent des dernières belles journées, contemplent la faune nombreuse dans cette région superbe. Au bout de quelques jours de presque farniente, ils abordent un point de non retour : soit ils renoncent soit ils continuent pour la partie plus périlleuse de leur voyage : la Maskwa est une rivière tumultueuse émaillée de nombreux rapides et de chutes extrêmes qui obligent à des portages. Les deux amis s’entendent très bien, leur expédition s’annonce sous les meilleurs auspices et l’on ne doute pas de leur décision. Mais, ce soir là, ils se rendent compte qu’un gros incendie semble s’être déclenché dans la forêt, dans leur forêt, certes, encore très loin… Ils croisent aussi deux hommes sur le même itinéraire que le leur, deux mecs patibulaires biberonnant du Jack Daniels, qu’ils tentent de prévenir du risque d’incendie. Le lendemain matin, alors qu’ils naviguent dans un épais brouillard, il leur semble entendre un couple se disputer violemment…

Tous les acteurs d’un drame implacable sont là, réunis par la maestria de Peter Heller.

Je ne connaissais pas cet auteur et j’ai été totalement conquise par cet ouvrage, un thriller mêlant aventures et nature-writting à un vrai suspens.

Je suis tombée sous le charme de Jack et de Wynn, ces deux jeunes hommes dont l’amitié est née un peu par hasard au début de leurs études, par la grâce de la littérature. Jack et Wynn n’ont pas le même caractère, Jack a été élevé dans un ranch, Wynn est plus un citadin même s’il est originaire d’une petite bourgade du Vermont. Ils se complètent parfaitement, Jack est plus « âpre » plus méfiant, tandis que Wynn loin d’être naïf, croit en la bonté de la nature humaine. Tous deux vont évoluer au cours de cette descente de la Maskwa, et je n’en dis pas plus pour ne pas divulguer l’intrigue.

L’autre personnage principal du livre est évidemment la rivière Maskwa et la nature qui l’entoure. Une nature encore sauvage et préservée, où la flore et la faune abondent. Et pour laquelle un gigantesque incendie -comme il en éclate maintenant régulièrement dans ces superbes forêts- n’aura aucune pitié. Les descriptions de Peter Heller sont magnifiques, elles nous font vivre ces heures dramatiques intensément.

C’est un gros coup de cœur pour moi, même un coup de foudre.

J’ai terminé ce livre totalement sonnée, les larmes aux yeux.

Magnifique et poignant.



Certains disent que le monde finira par brûler,

D’autres qu’il finira par geler.

Pour ce que j’ai pu goûter du désir

Je suis de ceux qui penchent pour le feu.

Mais si par deux fois je devais périr

Je crois que j’en sais assez sur la haine

Pour dire qu’en matière de destruction, la glace

Est tout aussi efficace.



Robert Frost – La Glace et le Feu



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Peindre, pêcher et laisser mourir

J'ai terminé la lecture de ce livre, il y a quelques jours. La lecture de cet opus a été lente, mais pas douloureuse, même si j'ai eu du mal avec les dialogues. Interlignes qui n'en finissent plus, qui dit quoi à qui etc.



En dehors de tout cela, j'ai été placé en face d'un artiste qui oscille entre le bon, la brute et le truand en même temps. Une personne nostalgique et mélancolique à fleur de peau. Ce coté brut de décoffrage, mais version Verlaine ascendant Van Gogh ne m'a pas déplu, bien au contraire, j'ai été agréablement enchanté par cet homme dont le sens omniprésent de l'injustice lui fait démarrer au quart de tour quitte à faire fuir les poissons dans l'eau et faire des ricochets dans les rivières.



Au niveau de l'histoire, même si le contexte ressemble à une balade champêtre version rock and roll avec des loubards, eux aussi, à fleur de peau qui s'émerveillent devant un tableau ou une bière, des tensions qui ne demandent qu'à exploser dans une vague Némésis, une traque à ne plus finir, j'ai néanmoins trouvé celle-ci un peu longue. Les touches d'humour parviennent toutefois à édulcorer certains passages. Toutefois ce coté virilité versus sensibilité refoulée est quelque chose qui me fut agréable à lire et à découvrir. Les hommes, ces fragiles enfants...



Autre point de vue que j'ai relativement apprécié est la partie art. le coté m'as-tu-vu des galeries d'art, les noms totalement ubuesques donnés au tableau, des mélanges entre art et pêche qui n'aurait sûrement pas détonné à cinq heures du matin sur TF1,



Dans l'ensemble, c'était une découverte assez étonnante, il faut juste aimer le genre. Un coté ready-made abstraction cubisme réaliste. C'est de l'art, tout un art. Mais personnellement cela m'a bien enchanté.



Sur ce, je m'en vais peindre ma jument libérée.
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La constellation du chien

La constellation du chien



Un énième jour d’après (en l’occurrence une double pandémie survenue dix ans plus tôt a décimé la planète) deux mecs se retrouvent seuls, ou presque dans le Colorado.



Hig, le gentil chasseur, avec son avion et son brave chien, est cool : il surveille la zone aéro portuaire où ils sont retranchés et ramène du gibier et du poisson à son « ami » Bangley, le mauvais chasseur assis sur son dépôt de munition.



C’est la loi de la jungle, et le mauvais chasseur tire sur tout ce qui pourrait de près ou de loin être une menace : un enfant, un groupe, une libellule, sa revue porno.... Bref il tue tout le monde sauf son pote parce que c’est un mauvais chasseur.

Hig tire mais c’est un bon chasseur avec un cœur qui bat et donc un beau jour il va faire une virée dans les airs et rencontre l’amour au creux d’un canyon.



Waouh que c’est beau.



On s’ennuie ferme et on ne peut s’empêcher de penser que tout ce que ces deux zigotos ont sauvé de la civilisation, c’est des armes et un vieux zinc. America for ever

.

« Écrivain de plein air » ( ?) Peter Heller nous convainc en tout cas qu’avec l’Amérique il n’y a pas d’espoir de progrès. S’il n’en reste que deux ils finiront par se flinguer mutuellement.



Pour faire bon poids Heller suggère deux ou trois fois que tout çà pourrait être un coup des arabes ! Il est donc vachement au courant en tant que « collaborateur de presse » de ce qui se passe en dehors de son fucking pays, son fucking clébard et de son fucking Cessna.



Navrant.

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La constellation du chien

Après la fin, un nouveau commencement.



2014 débute en beauté avec un premier roman hallucinant. Difficile de faire entrer La constellation du chien dans une catégorie. Rien d'étonnant en lisant le cv de l'auteur, Peter Heller a exercé différents métiers : plongeur, maçon, bûcheron, pêcheur en mer, moniteur de kayak, guide de rivière et livreur de pizzas.



Si le roman semble inclassable, il se démarque avant tout par une écriture novatrice qui réussit à transcender le récit pour offrir la substance même de la narration. L'histoire qui nous est contée est l'après la Fin de Toute Chose. L'écriture est donc épurée, les règles grammaticales ne semblent même plus exister. Les mots sont comptés, ne sont plus que ceux qui sont essentiels. Peter Heller invente une nouvelle approche du nature writing. L'écriture est visuelle et odorante. On ressent la terre, l'eau, le vent, le sang.



Au fil des pages, j'ai pensé Au nord du monde, à La route ainsi qu'aux livres d'Edward Abbey. Qu'est-ce que la survie ? Le besoin de raconter son histoire dépasse-t-il celui de vivre ? Le rapport à l'autre, à soi, à l'existence, Peter Heller signe un roman apocalyptique effrayant, cruel, lumineux, onirique, poétique et lyrique. Un auteur, vous l'aurez compris, à suivre de près.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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La Rivière

En voilà un sacré bon livre !



Il s'agit d'un mélange de nature writing à la sauce "délivrance" (dont il est d'ailleurs fait référence dans le roman), relevé par une forte histoire d'amitié entre Jack et Wynn , une tension menée à la perfection, des personnages forts et attachants : de sacrés bons ingrédients !



Sans oublier une écriture splendide qui mène le lecteur dans une grande balade en canoë, sur la pente des silences et de l'isolement, de la forêt grandiose et du suspens haletant : on se demande sans cesse où se trouve l'ennemi et si la nature jouera sa partie pour ou contre nos deux amis.



J'en profite pour recommander aussi, de Peter Heller, La constellation du chien, un autre chef d'oeuvre.



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La Rivière

Un beau roman, mêlant nature, crise climatique et thriller...On s'imagine bien entre les 2 protagonistes, dans le canoe ,en direction de la baie d'Hudson...mais pas trop longtemps car la promenade bucolique vire rapidement au cauchemar, où la seule priorité est de sauver sa peau. Bien écrit, alerte, rythmé ( et pas trop prévisible) , l'intrigue se déploie de campement en campement....

Vous ne ferez plus de randonnées en forêt de la même manière désormais!

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La constellation du chien

Comme souvent dans les romans post-apocalyptiques, on ignore ce qui a conduit précisément à cette terre ravagée, dépeuplée, si ce n'est une épidémie de grippe ou une mystérieuse maladie du sang...

Il reste Hig, le narrateur, son chien Jasper, le bourru et armé jusqu'aux dents Bangley, et un avion... Si Bangley est prompt à chasser les indésirables, jouant de la gâchette pour défendre leur territoire (un aéroport désaffecté), Hig reste un nostalgique romantique : promenades en forêt, amitié fusionnelle avec son chien, souvenirs émus de sa femme décédée... et surtout l'envie, avec son petit avion, d'aller voir ailleurs, s'il y a quelqu'un...



Ce roman a la particularité de conjuguer récit de survie et de "nature writing" (descriptions de la faune et de la flore, proximité sentimentale avec la nature), et je dirais que c'est assez réussi !

Par contre j'émets un petit bémol sur le dernier tiers du roman, où l'on perd le côté brut et sauvage de la narration...
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La constellation du chien

Bonjour. Je m'appelle Jaspers et je vous parle en direct du ciel étoilé. Tellement plus étoilé depuis qu'il n'y a plus de lumières sur la Terre. Je suis reconnaissant à mon ami Hig d'avoir nommé en mon honneur une de ces constellations dont on a oublié le nom et jusqu'aux contours.



Je vais vous parler un peu de l'histoire qu'il raconte, notre histoire. Mais d'abord, je réponds à une question de Bernacho. Hig n'est-il pas un peu taoïste ? Il aime par-dessus tout la poésie classique chinoise, jusqu'à terminer son histoire sur un poème.



Il aime regarder les étoiles. Il aime écouter et observer les oiseaux. Il aime faire pousser des choses. Il aime aussi pêcher la truite, mais pour les remettre à l'eau. Mais ça c'était quand il y avait encore des truites. Avant qu'il se réveille la nuit en pleurant. Je n'ai pas dit que ça arrivait. Mais je passe toutes les nuits à ses côtés. Il est aussi du genre à survoler les forêts en avion en criant pour les encourager à repousser. Et il écrit de la poésie. Il en a écrit. Avant.



Hig aime les paragraphes, aussi. La respiration des paragraphes, et c'est la marque saillante de son style remarquable. A moins que ce ne soit Peter Heller. Allez savoir. Même remarque pour ce qui précède.



Je réponds donc à Bernacho : cessez de voir du tao partout. Hig est juste un poète.



Comment un poète a-t-il pu survivre dans ce monde ? Survivre à ce monde ? Il faut demander ça à Bangley, son unique voisin sur cinquante kilomètres. C'est un vieux couple. Il y a du tueur dans Hig, sinon il n'aurait jamais survécu. De l'adrénaline également, pour résister à ces scènes qui tiennent en haleine. Y a-t-il du poète dans Bangley ?



Hig est-il définitivement éteint ? Reste-t-il de la confiance dans ce monde ? de l'amour ? de la poésie ? de l'espoir ? Une raison de vivre ? Je vous laisse découvrir vous-mêmes la réponse à ces questions, si jamais vous lisez ce magnifique roman.
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Céline

CÉLINE de PETER HELLER

Céline, 68 ans vit avec Pete, ils se sont connus aux alcooliques anonymes. C’est une artiste et une détective privée qui œuvre essentiellement à rassembler des familles, elle ne cherche pas l’argent, elle est une riche héritière d’une très vieille famille des premiers arrivants. Un jour une certaine Gabriela la contacte, elle l’invite à dîner pour lui raconter son histoire. Son père l’avait sauvée de la noyade un jour mais malgré ses efforts n’avait rien pu faire pour sortir sa mère des flots tumultueux. Depuis ce jour il ne fut plus jamais le même jusqu’à ce qu’il disparaisse en montagne au parc du Yellowstone lors d’un reportage, attaqué par un ours, on n’a jamais retrouvé son corps, 20 ans ont passé, l’enquête a été classée. Pete et Céline vont donc partir en chasse pour éclaircir cette mystérieuse affaire. Le père de Gabriela était un très célèbre photographe, il y a de très nombreux magasines qui parlent de lui mais les différents enquêteurs vont être très réticents à fournir des informations si longtemps après les faits.

Une investigation assez classique dans son cheminement dont l’intérêt réside dans le parallèle entre Gabriela et Céline, car cette dernière, enceinte à 15 ans ne sait pas ce qu’est devenue sa fille Isabel. On va donc suivre l’évolution des recherches avec les évocations des familles, les séparations et les remariages, l’alcoolisme mondain pour celle de Céline, une marâtre épouvantable pour Gabriela pour un final plutôt inattendu, le tout dans un univers montagnard superbement décrit. La relation Pete/Céline est particulièrement savoureuse. Un très bon moment de lecture.
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La Rivière

Contre l'avis très général, qui m'a d'ailleurs poussée à le lire, je n'ai pas eu de coup de coeur en lisant La rivière.

C'est l'histoire de deux jeunes hommes, partis remonter une rivière en canoé, dans le Nord canadien. Un immense incendie de forêt se déclare (un "monstre") qui va modifier le cours de leur vacances de manière cauchemardesque...

Ce roman mêle descriptions contemplatives et suspense, mais je suis restée à côté. Les personnages me semblent peu fouillés et donc peu attachants. et l'intrigue trop faiblarde.

Pas sûre de lire autre chose de cet auteur ...



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La constellation du chien

Un récit de cowboy où l’on tue comme on va pisser avec un bel hommage à la testostérone face à la nature, notre plus bel ennemi ici en l’occurrence ( maladie, sècheresse…)

Voilà un roman tour à tour primaire ( tuer pour survivre), envoûtant (nature omniprésente, contrastée), émouvant ( le rapport du héros avec son chien ), creux ( psychologie des personnages), facile ( le héros pilote son avion comme un vélo) et parfois improbable ( tuer pour du coca!).

Avec et heureusement, pour porter le tout, une écriture d’une grande richesse.

Ma chronique est instable, comme l’aura été ma lecture de ce roman très inégal.

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La Rivière

Ils ont en commun l'amour de la nature et de la littérature. Deux amis embarquent pour la descente en canoë d'une rivière tumultueuse au nord du Canada.

Peter Heller a tout le talent nécessaire pour que la longue description d'une partie de pêche devienne palpitante même pour les néophytes. Et un talent égal pour évoquer la nature sauvage, les lacs et les rivières.

Ce décor idyllique et le partage de l'aventure sont l'occasion de découvrir ces deux amis, à la fois proches et différents de par leur passé, mais aussi de par leur conception de la vie et de l'humanité. Tous deux sont extrêmement attachants.



Mais l'aventure va peu à peu virer au drame, alors que la nature donne les premiers signaux d'alerte. Un gigantesque incendie s'est déclaré et gagne du terrain, mais c'est la rencontre avec deux pêcheurs alcooliques, puis avec un couple qui sera responsable de la catastrophe.

Entre solidarité et pragmatisme, le voyage va virer au cauchemar et le lecteur captivé sera emporté sur cette rivière avec Peter Heller.





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La constellation du chien

Suite à un travail en cours, je m'attelle à lire plusieurs livres sur les pandémies. Certains sont pénibles à lire, d'autres agréables, mais peu ressemblent à celui de Peter Heller, la Constellation du Chien.

Certes le roman parle d'une pandémie de grippe où la majorité de la population mondiale a été décimée, et l'auteur relate les aventures de Hig, 9 ans après les tragiques évènements.

Mais malgré ce côté aventure, l'écriture est fine, douce, lyrique. La pandémie est finalement en arrière plan, et le roman est très poétique. Les personnages sont entiers, et ne font qu'un avec la nature.

L'auteur, Peter Heller, a d'ailleurs travaillé pour le National Geographic et il est militant pour Sea Sheperd.



Dans le même genre de bouquins post-apocalyptiques, on peut évidemment citer La Route de McCarthy et l'Année du Lion de Deon Meyer.
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La constellation du chien

C'est une grande réussite, tout l'amour que porte l'auteur à la nature, à la poésie, aux animaux en général et en particulier aux chiens se retrouvent dans ce roman post-apocalyptique. Comme je le comprends, la présence fidèle, confiante et l'amour indéfectible que vous porte votre chien, ce compagnon d'une vie, la sienne, malheureusement si courte, c'est une des plus belles choses au monde à partager.

Il ne reste apparemment plus grand monde après une pandémie où moins de un pour cent de la population a survécu et plus beaucoup d'espèces animales non plus à cause du réchauffement climatique. Notre héros, Hig, serait maintenant seul au monde sans son chien Jasper, il aurait vraiment tout perdu. Mais la vie ou la survie continue sans tout ce qui n'est plus et avec ce que l'on veut bien garder d'humanité, une belle personne ce Hig. C'est bien raconté et bien vécu, d'un bout à l'autre ça reste beau malgré les horreurs et les chagrins et même quand on a tout perdu on peut encore recommencer.
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Peindre, pêcher et laisser mourir

Peter Heller collabore régulièrement à des magazines et est l’auteur de quatre livres de non-fiction sur la nature, l’environnement, le voyage, l’aventure. Il a été couronné par de nombreux prix. Bien qu’il soit new-yorkais, qu’il ait étudié dans le Vermont et le New Hampshire et qu’il vive aujourd’hui à Denver au Colorado, il a exercé de nombreux métiers tels que plongeur, maçon, bûcheron, pêcheur en mer, moniteur de kayak, guide de rivière et livreur de pizzas. Son second roman, Peindre pêcher & laisser mourir, vient de paraître.

Peintre en vogue, pêcheur ardent, Jim Stegner tombe dans un engrenage fatal le jour où, témoin accidentel, il prend la défense d’une petite jument maltraitée. C’est qu’il a le sang chaud, ce père en quête d’une sérénité à jamais perdue depuis que sa fille adolescente a été assassinée il y a trois ans. Du jour au lendemain, son quotidien vire à la course poursuite avec d’un côté, ceux qui en veulent à sa peau pour venger la mort d’un des leurs et de l’autre, la police qui semble jouer au chat et à la souris avec lui.

J’attendais beaucoup de Peter Heller tant son premier roman paru en 2013, La Constellation du chien, m’avait ébloui. Certainement trop car ce second roman m’a déçu. Ce n’est pas un mauvais bouquin, il s’inscrit même dans un genre qui m’est souvent cher, le roman américain type : pêche et nature sauvage, cadavres et police, héros jamais totalement innocent, fatum qui s’acharne malgré une quête de rédemption etc.

Dès les premières pages j’ai compris que ce livre ne serait pas au niveau du premier, mais enfin, ça débutait bien. Car il y a de bonnes choses, cette idée de narration sur trois niveaux si on peut dire, l’histoire brute, sa narration par Jim et son écho par le biais des tableaux qu’il peint, reflets de son subconscient. Il y a aussi de belles pages quand l’écriture transpire toute la tendresse d’un père pour sa fille morte, une présence toujours présente et qu’il imagine entendre lui parler. Le texte ne dit pas les choses tout de suite, elles se découvrent au fur et à mesure, plus on entre dans le roman plus la personnalité – loin d’être exemplaire – de Jim se révèle, son passé d’alcoolique, de violence déjà, contraste entre ses aspirations et ses actes.

Mais tout cela ne tient pas bien la route jusqu’au bout. Le « truc » des tableaux devient lourdingue et lasse, sans compter la présentation ambigüe des faits : on ne sait que peu de choses des « méchants » tandis que le narrateur (bien que criminel) est dépeint avec empathie, ce qui crée un malaise déplaisant pour le lecteur. La dernière partie du roman est aussi bien lourdingue et bavarde.

Je reconnais être dur avec ce livre qui ne le mérite peut-être pas réellement, mais je suis tellement déçu…

PS : Si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi l’écrivain utilise à tort et à travers, la pratique du saut de ligne, double intervalle ? Surtout dans les dialogues ? Ca ne gêne pas la lecture, certes, mais c’est pour comprendre le but : faire un genre ? Intriguer ceux qui feuillettent les livres chez leur libraire ? Rendre le bouquin plus gros qu’il n’est ? Ce serait sympa d’éclairer ma lanterne, car j’aime bien comprendre les techniques d’écriture.

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La constellation du chien

Peter Heller collabore régulièrement à des magazines et est l’auteur de quatre livres de non-fiction sur la nature, l’environnement, le voyage, l’aventure. Il a été couronné par de nombreux prix. Bien qu’il soit new-yorkais, qu’il ait étudié dans le Vermont et le New Hampshire et qu’il vive aujourd’hui à Denver au Colorado, il a exercé de nombreux métiers tels que plongeur, maçon, bûcheron, pêcheur en mer, moniteur de kayak, guide de rivière et livreur de pizzas. La Constellation du Chien qui vient de paraître est son premier roman.

Neuf ans après qu’une catastrophe sanitaire mal définie, mutation d’un super virus combiné à une grippe aviaire, se soit abattue sur le monde, des poches de survivants tentent de vivre dans un univers devenu hostile, où le pire ennemi pour l’homme est l’homme !

Quelque part dans le Colorado, deux humains associés par nécessité, se sont créé un monde à eux dans un ancien aérodrome. Deux caractères diamétralement opposés. High, le narrateur, déteste la violence, apprécie la poésie chinoise et les étoiles, cultive un peu la terre et fait la cuisine, se souvient avec amour de Mélissa sa femme décédée et de leur enfant mort-né. Son rôle, sécuriser le périmètre grâce à son petit avion, un Cessna qu’il nomme « La Bête » avec lequel il effectue des vols de surveillance. Toute sa tendresse et son amour se sont reversés sur son chien Jasper. Bangley, son compère, c’est tout le contraire. Il ne parle presque pas, ne vit que dans la suspicion d’une attaque, « l’été dernier, il a tué une fillette qui me courait après », toujours armé ou aménageant la défense de leur camp retranché. Son passé reste tu mais on l’imagine lié aux militaires car son expérience stratégique et ses capacités dans l’utilisation des armes, parlent pour lui. « J’ai l’avion, je suis ses yeux, il a les fusils, il est les muscles. »

Opposition de caractères, amitiés viriles et bougonnes, le chien, les autres humains vivants, les bons comme les mauvais, les combats pour sauver sa peau, tous ces épisodes nous valent de belles pages de lectures avec en fil rouge un sentiment ineffable de mélancolie lié au monde perdu et aux êtres aimés disparus. Mais la nature humaine est ainsi faite, même après les plus grands malheurs, elle cherche toujours à aller de l’avant et ce n’est pas Hig qui dérogera à la règle.

Je ne m’étends pas plus sur le résumé du livre pour vous laisser un plaisir intact à le découvrir, car s’il ne s’agit pas d’un roman d’action, il ne manque pas de péripéties tragiques voire épouvantables et d’un certain suspense parfois. Certains vont croire, par cette présentation sommaire, être en terrain connu car des romans post-apocalyptiques il en existe des rayonnages complets chez les libraires, du très bon comme La Route de Cormac McCarthy aux très mauvais dont je tairai les noms. Détrompez-vous, ici nous sommes en présence d’un bouquin complètement différent de ce que vous avez déjà lu.

Car il y a le style et le travail sur l’écriture qui surprennent. Des paragraphes courts ou carrément limités à une seule ligne. Parfois des phrases déstructurées mais pas trop, juste ce qu’il faut pour déstabiliser la lecture mais sans faire perdre l’équilibre, faites de deux ou trois mots sans verbe, ou d’un mot unique. Un peu comme si l’écrivain, tel un musicien, insérait dans sa mélodie toute personnelle, des samples de free-jazz. Pas de panique néanmoins, tout cela se lit très bien et reste parfaitement compréhensible, nous ne sommes pas non plus dans la littérature expérimentale ou le cut-up genre William Burroughs. On devine que Peter Heller, par le style adopté, veut traduire le langage et la pensée de son héros Hig, tels qu’ils ont pu évoluer après neuf ans de quasi solitude, en tout cas sans aucunes discussions profondes. Rien que pour cette forme, ce bouquin mérite d’être lu et n’oublions pas qu’il s’agit néanmoins d’un premier roman ! Je suis très impatient de voir comment l’écrivain va négocier son second ouvrage.

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