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Critiques de Philippe Forest (206)
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Philippe Sollers

Après ses deux premiers romans le Défi (1958) et Une curieuse solitude (1958), il faut reconnaître que les oeuvres suivantes de Sollers jusqu'en 1983 sont particulièrement difficiles et indigestes. le Parc (1961), Drame (1965), Nombres (1966), Logiques (1968), Lois (1972), H (1973), Paradis (1981) appartiennent au nouveau roman ou à un courant avant-gardiste adossés à la revue littéraire Tel Quel (1960-1982) fondée par Sollers entre autres.

Les oeuvres suivantes sont d'une lecture facile et construites en apparence selon un même standard, mais possèdent toutes, quand y regarde de plus près, une structure originale : Femmes (1983), Portrait du joueur (1984), le Coeur absolu (1987), Les folies françaises (1988), le Lys d'or (1989), la Fête à Venise (1991). Tout est expliqué dans l'essai de Philippe Forest.



L'essai « Philippe SOLLERS » de Philippe Forest, paru en 1992, est la version abrégée de la thèse de doctorat intitulée « Les romans de Sollers ». Celle-ci reprend et présente l'intégralité des ouvrages de Phillipe Sollers listés ci-dessus de 1958 à 1991.



Pour qui s'intéresse à Sollers, pour qui aime Sollers mais qui cependant souhaiterait faire l'économie de la lecture de la partie avant-gardiste et indigeste de son oeuvre, alors cet essai brillant est parfait. Vous comprendrez en profondeur la pensée et la philosophie de l'existence de Sollers, ses soubassements théoriques, ses sources d'inspirations (La Chine au début, le catholicisme toujours), ses influences intellectuelles et littéraires (Robbe-Grillet au début, Jacques Derrida, Roland Barthes, Pierre Guyotat, Georges, Bataille, Dante, Joyce, Casanova, Proust, etc.), la structure de ses ouvrages du début (Structuralisme, Symbolique chinoise, Hexagramme, Yi-King). Vous prendrez plaisir également à découvrir les analyses pertinentes des autres ouvrages plus grand public.



L'oeuvre de Sollers, bien plus complexe qu'on ne le croit, gagne à être examinée en profondeur. Elle est d'une grande cohérence. le pouvoir des femmes, la guerre des sexes, les femmes, la sexualité, la jouissance, l'écriture, la culture, le culte du bonheur dans l'instant présent, la prise de distance par rapport à la société pour préserver sa liberté, la discrétion sont autant de thèmes récurrents qui traversent l'oeuvre de Sollers. Tout est cohérent, tout se tient chez Sollers, qui sait comme personne cultiver le bonheur, son bonheur individuel, avec l'aide de femmes choisies.



Lisez cet essai, vous en ressortirez enrichis, curieux de lire Sollers, convertis à Sollers. J'ai mis 5 étoiles parce que par rapport au projet de vulgariser, d'expliquer, d'analyser en profondeur et brillamment l'oeuvre de Sollers, l'objectif est parfaitement atteint. Voir extraits en Citations.

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Pi Ying Xi

« Théâtre d’ombres » n’est que le sous titre pour afficher l’importance de la Chine dans ses recherches littéraires et intimes.

« La nuit dit mieux la vérité de la vie. Elle la transforme en une sorte de théâtre d’ombres sur la scène duquel où que l’on soit, les spectres familiers auxquels le jour avait provisoirement donné congé reprennent du service et offrent à qui les observe la représentation inchangée des songes que chacun emporte avec soi. »

Cet écrivain majeur, pour moi, avait mis en scène la Seine débordante qui confinait chacun chez soi dans « Crue ».

https://blog-de-guy.blogspot.com/2016/12/crue-philippe-forest.html

Tourné vers l’Orient dans « Sarinagara » qui signifie en japonais « cependant » mais également « tout » et « rien »,

https://blog-de-guy.blogspot.com/2008/12/sarinagara-p-forest.html

il revient toujours à la mort de sa fille : «Tous les enfants sauf un ».

https://blog-de-guy.blogspot.com/2010/10/tous-les-enfants-sauf-un.html

« Des ombres prennent la place des vivants dont elles évoquent les formes afin que reviennent à l’existence les fantômes de ceux qui sont partis. Si j’ai bien compris.»

Vacciné des fantastiques de pacotille, j’étais plutôt méfiant et puis je me suis laissé envelopper par ses douces prudences, ses approches pleines d’humilité, d’honnêteté qui nous feraient presque avancer en sagesse : savoir qu’on ne sait pas.

« La solution et l’énigme ne se distinguent pas. »

Bien des phrases simples extraites de ces 330 pages sembleraient provenir de quelque manuel de « développement personnel » alors qu’il n’y a ni surplomb, ni recette, simplement une littérature profonde et élémentaire, légère et exigeante, qui fait du bien.

« A mesure, chacun invente le passé qui convient à son présent. On fait croire, en général, que le passé entraine le présent. Mais c’est l’inverse qui est vrai. »

Et même si des références à des auteurs chinois peuvent sembler lointaines, nous sommes rassurés que tant d’érudition laissent toute la place aux mystères, au lecteur.

« Les idéogrammes sont trop anciens ou bien la manière dont ils ont été tracés les rend méconnaissables. Cela n’a pas beaucoup d’importance. Une page est un paysage. L’inverse aussi. »

Il est question de vie et de mort, « au pied de ces autels obscurs où, sous sa forme la plus nue, s’éprouve une insupportable inquiétude, une angoisse sans nom et parfois l’épouvante que, dans les cauchemars, fait naître ce qui, inexorable, vient vers nous dans la nuit et que l’on ne comprend pas. »

Il est question d’éternité et de modestie, alors dans le reflet d’un miroir, quelques phrases peuvent nous concerner :

« On peut rester fidèle à ce qui n’a été qu’à peine, l’ombre que l’on a laissée sur un écran de pierre ou de papier et qui, pour la simple distraction de quelques-uns qui n’y accordent vraiment d’importance, s’agite avant que la lampe s’éteigne, que les artistes rangent leur matériel, remisent leurs marionnettes, que la musique se taise et que la salle se vide, ne laissant aux rares spectateurs qui déjà s’en sont retournés à leurs vies que le souvenir d’une histoire qui, pourtant, ils le savent même s’ils ne s’en soucient pas, pour chacun, était aussi plus ou moins la sienne. »

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Pi Ying Xi

Entraînant le lecteur vers une Chine rêvée, le romancier poursuit une œuvre profonde dominée par l’incomplétude et la perte.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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L'enfant éternel

Autant prévenir d'emblée le futur lecteur : ce livre n'est pas évident à lire. Tout d'abord parce qu'il traite d'un thème sensible, la maladie et la mort d'un enfant en bas âge, mais aussi parce que l'auteur n'épargne rien ni personne. Avec une grande poésie, il nous déroule l'évolution du cancer de sa fille, sans rien cacher ; et note toutes les idées qui lui viennent à l'esprit pour échapper au cercle du désespoir. Certains passages sont saisissants, d'autres plus anecdotiques (notamment les chapitres sur le rôle du roman qui n'apportent pas grand-chose). Un livre fort, qui sonne vrai, avec toutefois des moments un peu trop pathétiques où l'auteur contemple sa propre peine.
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Après tout

Avec «Après tout», l’écrivain revient sur son œuvre, marquée par le deuil et la perte, et affirme l’importance de leur place dans l’art et dans une société qui préférerait les oublier.


Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Crue

Un nouveau Forest, un Forest nouveau. Cette fois, comme à chaque fois à vrai dire, Philippe Forest change sa manière d'écrire un roman, comme s'il ne voulait pas se laisser enfermer dans un genre unique. Nous entrons dans un rêve cauchemardesque dans lequel le monde, s'enroulant sur lui-même, se met à tourbillonner et à s'engouffrer dans une gigantesque vidange, dans un trou noir qui aspire tout : ville, voitures, animaux domestiques, individus et nous entraîne vers le grand Rien où tout finit.



Pourtant, et un peu à son corps défendant, l'écrivain nous laisse entrevoir qu'il existe peut-être un autre versant de la réalité et que l'on peut pleurer pendant des heures au soleil retrouvé après de jours et des jours de pluie, d'angoisse et de presque désespoir. Tout est dans ce "presque". Il semble que Philippe Forest n'arrive pas à dire, mais ne peut heureusement s'empêcher d'évoquer comme possible, que tout n'est pas condamné à disparaître. En parlant de ceux qui ne sont plus, n'écrit-il pas : "Je me dis qu'un jour je les retrouverai. Je passerai du côté où ils se tiennent." ?



Bien sûr, comme dans tous ses livres, il revient sur la mort de sa petite fille, mais cette fois, dans un chapitre essentiel où l'homme mûr est placé à mi-distance entre la mort de son enfant il y a trente ans et celle de sa propre mère, de trente ans plus âgée que lui. Pathétique.



Les uns verront du morbide dans ce roman ; j'y vois un exercice quasi poétique, celui de la description d'une ville en perpétuelle construction dans laquelle des êtres se croisent, s'aiment puis disparaissent dans le cadre apocalyptique d'une inondation catastrophique suivie de la réapparition symbolique d'un chat, retour annonciateur d'un autre retour possible : celui de ceux qui ont disparu et que nous avons aimés.
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Aragon

La monumentale, méticuleuse et peut-être ultime biographie d'Aragon que vient de publier Philippe Forest est aussi un fabuleux voyage dans le XXe siècle littéraire français.

Philippe Forest fait ici tout à la fois œuvre d'historien, d'écrivain, de biographe, de romancier et de critique. Il fallait que toutes ces compétences --servies par un talent de conteur-- soient mobilisées pour nous restituer, essentiellement à partir de ses écrits, les multiples traces laissées par un personnage complexe, changeant, volatil, prolixe, continu et contradictoire. Le portrait se présente sous la forme d'un miroir en miettes dont chaque morceau contient une partie du tout et dont l'ensemble laisse deviner un visage finalement indéfinissable, à la fois cohérent et incohérent, tour à tour fascinant et désarmant.

Lire cette biographie, c'est revisiter la première guerre mondiale, le mouvement dada, le surréalisme, le communisme et son "réalisme politique", puis la seconde guerre et sa part de Résistance, la fin des illusions, Hiroshima, la fin du roman, la Hongrie de 1956, 1968 avec son printemps à Paris et son été à Prague, la mort d'Elsa, la désillusion perpétuelle, le "mentir-vrai", le miroir brisé et l'image multiple qu'il renvoie, mais c'est aussi un peu mieux connaître un écrivain majeur du XXe siècle trop longtemps marqué par l'étiquette communiste dont il a maintenu contre vents et marées l'affichage fidèle.

L'honnêteté de Philippe Forest le conduit souvent a nuancer sa première analyse par une seconde, en contre-point. L'auteur ne prend que rarement parti pour ou contre Louis Aragon. Il constate, replace avec un soin extrême les éléments dans leur contexte, nuance les points de vue et cherche sans cesse plusieurs angles afin d'éclairer la statue qu'il approche et, chaque fois immanquablement, sur les ombres qu'elle projette. L'antagonisme est omniprésent dans ce roman biographique. Au point que l'on referme l'ouvrage en se demandant si l'on pourra jamais connaître Aragon -ou pas ?-. N'y a-t-il pas là toute l'ambiguïté de la nature humaine ?
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Aragon

Une biographie documentée, des analyses approfondies, P F nous dresse un portrait tout en nuances d’Aragon. Sans complaisances mais surtout loin des idées reçues habituelles il lui redonne un visage humain donc plein de contradictions. Nous découvrons un travailleur infatigable et exigeant. Aragon fourbe et sincère, généreux et calculateur, implacable et bienveillant. Aragon, joueur de bonneteau hors paire, jamais là où il nous avait donné rendez-vous.
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L'enfant éternel

‪Une lecture douloureuse, la conclusion m’a laissé le cœur serré. L’auteur revient, sans pathos mais avec poésie et pudeur, sur la maladie qui a dévoré sa petite fille. Certains passages grandiloquents alourdissent le rythme.‬

‪Tragique, déchirant, à lire dans de bonnes conditions.‬
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Je reste roi de mes chagrins

En 1954, le peintre Graham Sutherland réalise un portrait de Winston Churchill. Le romancier s’immisce dans cette rencontre, sur laquelle plane le souvenir des enfants morts.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Toute la nuit

D'une violence pornographique et parfois gratuite. Je ne recommande à personne, encore moins les familles en deuil d'un enfant.
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Crue

j'y ai cru à la crue, j'ai tenté de suivre les justifications incessantes du narrateur, et j'en ai eu marre, marre qu'il ne se passe rien, marre de voir toujours ce narrateur exprimer des réticences, bref j'ai laissé tombé ce livre
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L'enfant éternel

Pas facile d’écrire un livre sur un sujet aussi douloureux et intime. j’ai été partagée.... bouleversée par moments par une écriture sobre, pleine et tellement vrai sans voyeurisme qui a donné toute sa place à cette petite fille qui restera ainsi éternelle; en revanche les digressions littéraires et érudites de l’auteur m’ont lassée
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100 grandes citations expliquées

bon
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100 citations littéraires expliquées

Je n'ai pas beaucoup aimé ma lecture, simplement parce que beaucoup de ces citations, je ne les connaissais pas. Ce n'est pas non plus une lecture de détente.

Sinon, les explications sont claires et il y a eu un gros travail de recherche sur les auteurs et le contexte historique pour les différentes citations.

Le livre en soi est beau, il y a des pages colorée, des petites insertions de graphisme à la fin des explications. Par contre j'aurais préféré avoir les explications sur les pages gauche et droite que sur l'endroit et l'endos.

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L'oubli

Ce livre est une grâce.

Je vous la souhaite.
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Crue

Sentiment mitigé après cette lecture. Par instants, je suis emporté par la langue, par l'univers et à d'autres moments, le ton philosophique m'ennuie et je ne comprends pas bien où veut en venir l'auteur. Néanmoins, l'histoire est très tenu et je n'ai pas abandonné donc c'est que l'auteur réussit à insuffler un certain rythme.
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Rien que Rubens

Beau Livre sur Rubens et plus généralement sur la peinture. Il est rempli de remarques intelligentes et plein de clairvoyance sur ce qu'est être peintre et artiste. Il va au delà de Rubens en révélant une vraie réflexions sur des notions importantes comme la représentation, le portrait ou même la destinée. Cependant, il n 'y a rien de rébarbatif dans tout cela. les pages se tournent tout de seules à grandes vitesse. Certes, le livre n'est pas écrit en petits caractères fins mais il y a un vrai talent de l'écrivain que nous accompagnons avec grand plaisir dans le cheminement de sa pensée. Entre essai de peinture et de philosophie, ce lire se lit avec une étonnante et rafraichissante fac.
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Rien que Rubens

Beau Livre sur Rubens et plus généralement sur la peinture. Il est rempli de remarques intelligentes et plein de clairvoyance sur ce qu'est être peintre et artiste. Il va au delà de Rubens en révélant une vraie réflexions sur des notions importantes comme la représentation, le portrait ou même la destinée. Cependant, il n 'y a rien de rébarbatif dans tout cela. les pages se tournent tout de seules à grandes vitesse. Certes, le livre n'est pas écrit en petits caractères fins mais il y a un vrai talent de l'écrivain que nous accompagnons avec grand plaisir dans le cheminement de sa pensée. Entre essai de peinture et de philosophie, ce lire se lit avec une étonnante et rafraichissante facilité.
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Le chat de Schrödinger

Que dire de ce livre? Tout d'abord c'est la première fois que j'écris une critique pour un livre que je n'ai pas terminé...il n'était pourtant pas bien épais...mais désolée mon cerveau à littéralement démissionné, je n'ai rien compris. Enfin non ce n'est pas tout à fait cela car lorsque je relisais les phrases je comprenais les mots mais je ne voyais pas l'intérêt de continuer à me torturer. Car "oui la lecture est un plaisir " et là je suis passée totalement à côté. Seule chose drôle: les critiques lues sur Babelio et les polémiques sur ce satané bouquin.
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