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Critiques de Philippe Jaenada (1177)
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La Petite Femelle

C est l histoire, étayée par des documents d époque, de Pauline Dubuisson, celebre au siècle dernier pour avoir tué l homme qu elle aimait qui allait en epouser une autre.

Le talent de l auteur a consisté, entre autres, à faire une interprétation des faits et pensées des personnalités très plausible Plusieurs thèmes sont abordés:

-l importance de l enfance dans la construction d une personnalité.

-la défaillance du système judiciaire, l'inadaptation du système carcéral, l'influence négative des médias.

_la quasi impossibilité de pouvoir profiter d'une deuxième chance après avoir payé sa dette à la société.

J'ai aimé le regard de l'auteur sur cette héroïne qui rêvait d'un destin hors de la portée des femmes de son époque.

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Les brutes

Dès son plus jeune âge, Philippe Jaeneda a craint les trois grandes épreuves de la vie : le Catéchisme, le Service militaire et le Mariage. Si le premier s’est déroulé assez facilement et qu’il a cédé avec une certaine complaisance au dernier, il reste à affronter le second. Il décide alors de dire « non ». Et ce n’est pas évident quand on sait que son dernier défi à l’Autorité a consisté en un refus de manger de la langue de bœuf à la cantine.



Jaeneda n’a pas brisé tous les systèmes à la sortie de cette épreuve, mais il a réussi à remporter une manche. Ce n’est pas si mal, et c’est même sans doute un résultat supérieur à la moyenne. Mais ça rend presque amer, quand on voit la disproportion du combat et jusqu’où il faut s’abaisser pour la remporter.
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13 à table ! 2024

Cette année encore, Les éditions Pocket ont mobilisé 15 personnalités renommées qui ont offert chacune une nouvelle regroupée dans ce recueil.

Ces nouvelles font de 3 à 30 pages et sont toutes prenantes.

Voici mes préférées :

- "Les escarpins, un conte de Noël" d'Alexandra Lapierre. Coralie a 10 ans et est punie, privée de Noël, accusée d'avoir abîmé un escarpin de sa mère.

- "On n'est pas des machines" de Raphaëlle Giordano. Wabo est une machine à laver le linge bien intégrée mais elle a 10 ans et risque de finir au rebut.

- "69, année fatidique" de François d'Epenoux. Le n° 654 attend à un guichet pour signer un contrat : partir à 69 ans moyennant versement d'ECS (Equivalents Charges Seniors" à ses ayants-droits

- "Mon journal intime" de Lorraine Fouchet, écrit par un jeune garçon de 10 ans en 2023, puis à 20 ans, 40, 60 et plus

- "Chloé" de Karine Giebel. Chloé, est harcelée à l'école à cause de sa peau pigmentée. Elle a une mère dépressive et une grand-mère atteinte d'Alzheimer. Un acte courageux va changer sa vie.

- "L'appartement" de Romain Puertolas. Léo Martin, 10 ans, veut acheter un appartement pour sa mère avec de l'argent gagné au loto. C'est loufoque, invraisemblable mais plein d'amour.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Bienvenue en Transylvanie

L'automne arrive, c'est l'occasion de revisiter des récits avec des créatures fantastiques.

Ce recueil de nouvelles contiennent les propositions de 9 écrivains français contemporains autour de la figure du vampire. On s'éloigne souvent de la figure du marginal (immortel qui plus est) pour retenir surtout des aspects comme la luxure et le sang, traits les plus marquants retenus par la pop culture. En soit, pourquoi pas. Mais si ces propositions ont le mérite d'exister, pour la plupart d'entre elles, elles ne fonctionnent pas. La majorité proposent des scénarii ridicules ou plus simplement ennuyeux. A l'exception toutefois de celles de Thomas B. Reverdy et Jean-Michel Guenassia, deux romanciers dont je n'avais rien lu jusqu'ici et qui m'ont donné envie de remédier à cela tant les plumes fluides et le fond intelligent étaient intéressants.



Dans un autre genre, celle de Philipe Janeada (romancier dont j'ai découvert la plume à cette occasion également) était intéressante et reprenait plusieurs éléments assez classiques. C'est sans doute l'originalité des deux suivantes qui les rendent plus marquantes pour moi. Enfin, cette lecture m'aura au moins motivée pour découvrir des écrivains contemporains français.
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Au printemps des monstres

Philippe Jaenada ne supporte pas l'injustice suprême : l'erreur judiciaire, la condamnation d'un innocent par la justice au nom de la société. Après Pauline Dubuisson dans La petite femelle, Georges Arnaud dans La Serpe (acquitté à son procès), voici Lucien Léger, dit l’Étrangleur, que Jaenada estime être lui aussi victime d'une erreur judiciaire.

Il faut dire que Lucien Léger avait lui-même contribué à son malheur, qu'il avait tout fait pour : quelques jours après l'assassinat du petit Luc Taron, il défie la société en publiant des messages signés « l’Étrangleur » et revendique être l'assassin. Il se fera prendre.

Dès lors la mécanique judiciaire se met en route : elle tient son assassin. Jusqu'au coup de théâtre : après avoir avoué, l'accusé revient sur ses aveux et même affirme connaître l'assassin, mais refuse de donner son nom. Situation inextricable : il purgera sa peine.

L'auteur est persuadé de l'innocence de Lucien Léger. Il a même une idée du nom de l'assassin. Travail énorme, il met plus de 700 pages à argumenter et pointe une fois de plus ses cibles favorites : la police, le système judiciaire et les médias. Et derrière tout cela une société souvent dure, impitoyable, forte avec les faibles et faible avec les forts.

Il faut noter le beau portrait de Solange, la compagne de Lucien Léger, oiseau blessé pour la vie dès la naissance. Passionnant
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Au printemps des monstres

Le travail d’enquête auquel s’est livré Philippe Jaenada dans Au printemps des monstres ne peut qu’impressionner. Il retourne chaque pierre de ce fait divers des années soixante – l’assassinat de Luc Taron, onze ans -, faisant ressortir une affaire digne d’un feuilleton, ayant menée à l’arrestation d’un individu – l’Étrangleur - qui, bien qu’il se soit accusé du meurtre de l’enfant, n’aura de cesse de clamer son innocence… à travers des explications ne cessant de varier, toutes plus incroyables les unes que les autres; un coupable tout désigné pour le système judiciaire. J’ai retrouvé avec plaisir la plume et le style de cet auteur, qui amuse avec ses digressions entre parenthèses, qui interpellent le lecteur. Véritable pavé, j’aurais cependant pris quelques pages en moins, mon intérêt ayant été difficile à soutenir pendant la lecture du livre. Au-delà de tout cela, reste un petit garçon, et le mystère de ce qui a conduit à sa fin brutale; mais s’il n’y avait pas ça, il n’y aurait pas de littérature.
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Au printemps des monstres

Il ne lui faut pas moins de 750 pages bien tassées (et environ un million de parenthèses (l'auteur ne perd pas ses bonnes habitudes (et c'est (presque) devenu sa marque de fabrique))), pour réaliser un projet assez présomptueux : "l’absurde tentative d’explication de l’affaire Luc Taron". Mais, justement, c'est là que le bât blesse, la tentative ne débouche sur aucune conclusion réellement satisfaisante. Aussi acharné soit-il, l'apprenti détective spécialiste du cold case s'y casse les dents. Tout ça pour ça ? En effet, cela peut sembler assez vain. Heureusement, Philippe Jaenada a pour lui une plume vraiment intéressante, un indéniable sens de la formule et une tendance assumée à l'autodérision alimentée par un impressionnant stock d'anecdotes personnelles croustillantes qu'il enchaîne avec un art subtil de la transition. Il a également une capacité à passionner son lectorat. Pour autant, Au printemps des monstres marque sans doute la limite de l'exercice auquel son auteur s'était prêté avec succès jusqu'à présent. Peut-être est-il temps de se renouveler, de délaisser un peu la criminologie pour revenir à la littérature ?

L’article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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13 à table ! 2020

Dans un recueil de nouvelles rédigé par plusieurs auteurs, il y a toujours à boire et à manger. Comme ça tombe bien, vu que c'est justement ça le but de l'opération !



On nous propose donc un menu varié, chacun choisira son plat. Salade composée, steak saignant, sushis, pizza napolitaine, choucroute, poulet basquaise, brandade de morue, chili con carne ou gratin dauphinois, plat casher, végétarien ou sans gluten, la carte est éclectique.



J'espère vous avoir mis en appétit, surtout n'hésitez pas à pousser la porte de ce restaurant, le seul qui soit ouvert en ce mois de décembre 2020.

L'addition ne vous ruinera pas : cinq euros, et elle nourrira cinq personnes.



En vente partout.
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La Serpe

Cela faisait un moment que je n’avais plus donné un retour de livre !

Je viens de terminer « La serpe » de Philippe Jaenada….

Que dire ? Gros coup de cœur pour cet auteur, qui a réussi à me captiver sur cette sordide histoire durant plus de 600 pages.



J’en ressors chamboulée car l’investigation réelle, ce travail de fourmi de l’auteur nous trouble, car nous rentrons pleinement dans cette affaire non élucidée. (Mais avec le livre n’a-t-on pas la réponse ? peut-être…)



Sa manière d’écrire m’a séduite, ses digressions, son ironie aussi ! Depuis, cette histoire me hante..La serpe..Je me pose des questions, je repense à toutes ces incohérences. Le fait que cette histoire restera désormais dans le passé nous pousse avec l’auteur à être ému pour ces victimes.



Je recommande ce roman tant par l’incroyable histoire, le personnage troublant de ce fameux Henri Girard…Mais aussi par l’investigation menée d’une manière bien étrange à l’époque.
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13 à table ! 2019

Pour la 5e édition de "13 à table", 15 auteurs ont concocté pas moins de 14 nouvelles sur la thématique de la fête. Et comment dire, telle une table dressée attendant ses convives (lecteurs), il y en a pour tous les goûts et pour toutes les ambiances : la fête simple, la crémaillère, la fête tape à l'œil, la fête méticuleusement organisée qui bascule, la fête entremêlée de quiproquos, etc.



Comme les précédentes éditions, "13 à table" offre un joli panel des auteurs contemporains et permet d'en découvrir certains, ce qui fut mon cas. Il y a de l'humour dans ces différents récits, des situations cocasses et des retours de miroirs. Pour passer un agréable moment de lecture et faire une bonne action au profit des Restos du Cœur, je ne peux que recommander d'ajouter à sa PAL ce recueil de nouvelles en attendant la prochaine cuvée !
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La Serpe

Voici un roman bien atypique...

Philippe Jaenada, que je découvre ici, s'inspire de faits réels pour raconter de manière très personnelle et impliquée sa version de l'histoire d'Henri Girard, écrivain français du XXème siècle qui accéda à la renommée grâce à son roman "Le salaire de la peur", publié sous le pseudonyme de Georges Arnaud.

C'est là un bien pâle résumé de sa vie, et par conséquent de ce livre, tant la vie du bonhomme est rocambolesque et incroyable.

Il semble avoir eu mille vies, et Philippe Jaenada le rend parfaitement par son écriture ultra dense, passant d'une idée à une autre avec une vivacité qui donne parfois le tournis.



L’événement central du récit est le fait divers sanglant qui donne son nom au roman, car "La serpe" s'avère l'arme d'un crime atroce : l'assassinat du père et de la tante d'Henri ainsi que de la bonne dans le château familial. Tout semble accuser le jeune homme, présent dans la demeure la nuit du crime, mais il est finalement acquitté.



C'est là une histoire qui ne laisse pas indifférent, assurément, mais le récit se perd pour moi trop souvent dans d'innombrables détails, quand ce n'est pas la vie de l'auteur qui s'en mêle. La progression s'en trouve parfois laborieuse, souvent malaisée, et même si l'on a envie de connaître la suite c'est une lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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13 à table ! 2019

13 à table 2019, cette année c'est la fête



C'est la cinquième édition de cette magnifique initiative qu'est 13 à table, proposée par les éditions Pocket. 14 nouvelles dans un recueil en faveur des Restos du coeur. Une bonne action de tous qui permet de financer 4 repas pour chaque livre acheté. Cette fois encore, tous ont participé gracieusement à cette belle aventure humaine (les auteurs, l'éditeur, l'imprimeur, les publicitaires, les médias…). 3,4 millions de repas supplémentaires servis grâce aux quatre premières éditions !



5 € pour se faire plaisir et faire une bonne action !



Il y en a pour tous les goûts, cette fois-ci sur le thème de « La fête ».

Les auteurs (tous des pointures) ont superbement joué le jeu, les histoires sont belles et travaillées. Des récits souvent surprenants, positifs ou très sombres. Cette bonne action permet de se faire plaisir et de découvrir certaines plumes qu'on aurait peut-être pas lu. Encore un très bon cru !



Philippe BESSON et son histoire d'amour retrouvé

Françoise BOURDIN et son histoire d'amour trouvé

Maxime CHATTAM et son histoire de mémoire

François d'EPENOUX et son histoire de sensations fortes

Éric GIACOMETTI et Jacques RAVENNE et leur histoire de possession

Karine GIEBEL et sa sombre histoire vagabonde

Philippe JAENADA et son histoire historique

Alexandra LAPIERRE et son histoire de requins

Agnès MARTIN-LUGAND et son histoire de couple

Véronique OVALDÉ et son histoire filiale

Romain PUÉRTOLAS et son délire porcin

Tatiana de ROSNAY et sa grande fête

Leïla SLIMANI et sa noire histoire de couple

Alice ZENITER et son histoire de famille.

Illustration de couverture de PLANTU



(Mon quintet personnel : d'Epenoux / Slimani / Giébel / Chattam / Puértolas)
Lien : https://gruznamur.com/2018/1..
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Sulak

Salut l'artiste! La représentation est finie...



Dans les années 80, Bruno Sulak était un Arsène Lupin des temps modernes, un gentleman cambrioleur charismatique et surdoué, qui tira sa révérence à 30 ans. A son actif, un impressionnant tableau de casses de supermarchés et de bijouteries, délestés sans violence et avec élégance. Un parcours de comète pour un "aventurier truand", personnage de roman flamboyant et sympathique sous la plume de Philippe Jaenada.



Une biographie romancée, documentée et vivante, ressuscite les origines de l'individu, et ses chemins de traverse qui façonnent un homme qui aurait pu être tout autre, avec un peu plus de chance dans le jeté de dés.

Le parcours d'un gredin désinvolte, avec l'entourage amical et familial, les émois amoureux, le panache, la chance et la déveine, sur contexte d'actualités du pays, entre faits-divers de petit et grand banditisme et personnalités des années "fric".

Le ton est humoristique, l'écriture alerte, l'oeil fraternel et la sympathie de l'auteur pour son personnage est doublée d'un brin d'admiration, voire de fascination.



Mon seul bémol pour une lassitude de lectrice: on peut trouver amusantes, décalées, burlesques, les digressions personnelles que l'auteur saupoudre dans le récit (on déniche des parenthèses en poupées russes!). Mais parfois c'est trop. Bien que m'y habituant au cours de la lecture, je me suis agacée de ces facéties. Elles coupent le rythme, pèsent et déconcentrent sur l'essentiel.

C'est un "truc" de romancier, il faut faire avec.



Etant de la génération de Philippe Jaenada, je n'ai aucun souvenir de l'actualité de ce truand dont il dresse un portrait romanesque de héros de série télé.

En conclusion, un livre original et sympathique.

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Le chameau sauvage

Philippe Jaenada est un écrivain français, adepte de l’humour, il s’inspire de sa vie pour écrire ses premiers romans, dont Le chameau sauvage, sa première parution littéraire. Ce dernier a reçu plusieurs prix littéraires, le prix Alexandre Vialatte en 1997, qui récompense un écrivain de langue française « dont l’élégance d’écriture et la vivacité d’esprit soient source de plaisir pour le lecteur » ; ainsi que le prix de Flore la même année, dont le jury est composé d’un cénacle de littéraire fréquentant le café de Flore dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris.



Vous pouviez vous en douter en voyant la couverture du livre (un cowboy chevauchant une sardine géante à la poursuite d’un ban de sardines plus petites), Le chameau sauvage est un roman burlesque. Il met en scène Halvard Sanz, un type assez louche, à la vie peu prolifique, qui s’amourache de Pollux Lesiak, une jeune femme croisée seulement un soir, au détour d’un trottoir. Derrière ses airs de loser, Halvard est un personnage loufoque, un homme très naïf, pathétique, seul, qui se noie dans l’alcool, qui est souvent moqué et peu pris au sérieux. Il m’a souvent fait de la peine, bien qu’il soit doté d’une capacité d’autodérision assez impressionnante et d’un détachement tout autant saisissant.



Si l’on veut de l’originalité et de l’extravagance, avec ce roman, on est servis ! Il ne ressemble à rien de tout ce que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Les situations burlesques s’enchaînent les unes après les autres, toutes plus surprenantes, incroyablement délirantes et inédites. Rien n’est normal dans ce récit. Je me suis prise à rire aux éclats à plusieurs reprises, alors qu’il est assez rare que je m’esclaffe en lisant un roman (le contraire est plus probable).



Il est question d’amour et de sentiments, mais Philippe Jaenada nous fait également réfléchir sur des thématiques plus profondes, comme la communication, la différence, la solitude ou le jugement. On a l’impression de percevoir clairement les pensées du héros, puisqu’on a une vision générale de ses états-d’âme, de ses aventures, de ses sentiments et de toutes les émotions qui le traversent.



J’ai passé un moment de lecture assez illuminé, en sautant de situation absurdes en situations hallucinantes, mais peuplé de franches rigolades. Même si je ne retire rien de spécial de ce livre, j’en retiendrai l’énergie et la virtuosité de l’écriture, ainsi que la légèreté du ton et l’unicité de l’histoire. Pour un premier roman, il est bon. Je serai curieuse de découvrir les autres récits de l’auteur.



Un roman burlesque qui met en scène un anti-héro déjanté, un homme pathétique au comportement loufoque, qui vivra des situations totalement hallucinantes. Moments de franches rigolades en perspective.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Sans preuve et sans aveu

Après "La petite femelle", "La serpe" et "Au printemps des monstres", Jaenada reprend la plume pour réparer ce qu'il pense être une injustice : près de Bordeaux en 2004 on retrouve une vieille dame assassinée dans sa maison en proie à un incendie. Cette vielle dame, très riche, avait désigné par testament un héritier : son neveu Alain. Mais le reste de la famille ne l'entend pas ainsi et, se fondant sur de soi-disant aveux, le désigne comme coupable. Après un premier procès il est remis en liberté pour quelques années mais un second procès s'ouvre et le condamne.

Entre temps Jaenada avait fait la connaissance de l'accusé et avait été vite persuadé de son innocence.

Dans ce livre il ouvre à nouveau le dossier et s'aperçoit, une fois de plus, que l'instruction a été menée à charge, uniquement à charge. Sa démonstration est convaincante.

Le livre a été écrit dans l'urgence. Les faits, rien que les faits. On n'a pas droit ici aux longues digressions personnelles qui sont le sel de ses précédents livres. Mais comme il le dit ici, "il faut que j'écrive vite, on ne m'en voudra pas (non) : la littérature, parfois, tant pis. (…) car pendant que je fais des phrases, un homme fermente dans une cellule".

Un livre utile donc, la littérature est oubliée. Il est également possible que l'auteur soit lassé des livres-enquêtes sur des cas judiciaires et souhaite passer à autre chose.
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Au printemps des monstres

Jaenada s’est jeté à corps perdu dans cette nouvelle affaire, celle du meurtre du petit Luc Taron, fantôme en culottes courtes qui hante de son mystère les quelques 800 pages du récit, et aura valu à l'étrange Lucien Léger, « l’Etrangleur » auto-proclamé, le record de la plus longue peine de prison. Tout est monstrueux dans ce récit : le meurtre de ce petit garçon de 11 ans évidemment, l’incroyable feuilleton médiatique orchestré par Léger qui inonde les médias de l’époque de lettres signées « l’Etrangleur », s’accusant du meurtre du petit Luc (mais quelle mouche l’a piqué ?!), le fiasco judiciaire que représente cette affaire (une condamnation sans mobile, sans preuves matérielles, …), les 41 ans de peine de prison de Léger, mais aussi le milieu hideux dans lequel grandit Luc.



De cette somme de témoignages, de lettres, d’archives épluchés par Jaenada (légèrement obsessionnel non?), émerge un portrait peu reluisant de la société des années 60: l’incroyable psychose créée par les courriers de l’Etrangleur, l’affaire qui se juge dans la presse avant d’arriver devant le tribunal, l’enquête expéditive des enquêteurs pressés par l'opinion publique. Léger est là, il a signé ces lettres, il aura beau crier son innocence, il ne sera jamais entendu.



Exquis, obsessionnel, tendre, acharné, drôle, vieillissant, héraut de la vérité, Jaenada remue la fange de cette histoire plus que louche pour en faire émerger des figures de salauds, des personnages méprisables (aahhh Taron père…) et un roman fou, qui s’il ne peut donner toutes les réponses, se posent au moins toutes les questions. Parce que Jaenada a une intime conviction : ce n’est pas Léger qui a tué le petit Taron.



Avec une infinie humanité, une empathie formidable qui culmine dans la dernière partie consacrée à la femme de Léger, la triste Solange, il se débat avec cette affaire, suit les pistes négligées, réécrit sa version des faits, et c’est passionnant (et long, et détaillé, et rempli de parenthèses exquises).

Si j’ai préféré le rythme effréné de « La Serpe » et les implications de « La petite femelle », j’ai retrouvé avec un immense plaisir la plume de Jaenada, que j'aime, un point c'est tout!
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Au printemps des monstres

"Ce n’est pas de la tarte à résumer, cette histoire." Je reprends cette expression qui reflète assez bien toute la complexité de ce printemps des monstres. Mais, déguster un Jaenada, ce n'est jamais de la tarte ou alors une tarte très chargée en ingrédients plus ou moins digestes même s'ils sont délicieux !

Et oui, ceux qui connaissent le Monsieur savent qu'il est le roi du petit zeste en plus, de la touche raffinée qui va donner toute sa saveur au résultat final. Et comme il faut le temps qu'il faut pour arriver au bout de ...la tarte, quand on ferme la dernière page on se dit " Bon sang, quel souffle ! "
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La Serpe

Il y a quelques mois, j'ai adoré une nouvelle de Philippe Jaennada qui s'appelle (je crois) Proust à la plage. Quand Au Printemps des monstres est sorti, je l'ai aussitôt ajouté dans ma liste des "to read" mais, comme je lis beaucoup et que je suis radin, j'ai d'abord acheté La Serpe en version numérique, à 5€. De plus, La Serpe avait croulé sous les excellentes critiques. Bon ben, heureusement que je n'ai pas acheté la version brochée ! Qu'est-ce que je m'emmerde ! 17% du livre et toujours pas un mot sur le meutre. Des digressions à n'en plus finir entre parenthèses, elles mêmes enchassées dans des parenthèses. Je n'y comprends rien. Je ne comprends pas qui est Pauline Dubuisson ni ce qu'elle vient faire là à part de l'autoprommotion pour un autre bouquin de Jaennada. Car, en définitive, l'auteur ne parle que de lui, de son Goncourt raté (j'espère qu'il le l'aura pas non plus pour le Printemps), de ses autres bouquins, de son Opel meriva. Cette lecture m'est tellement pénible et horripilante que j'abandonne.
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Au printemps des monstres

Au printemps des monstres

Je t’ai déjà parlé de Philippe Jaenada ? Pas sûr, pas sûr…

Tu as pu passer à côté de La petite femelle, La serpe, Sulak, Le chameau sauvage (Spiridon Superstar, ça te parle ?) mais tu ne vas quand même pas chercher à échapper à son petit dernier ! (750 pages sur la balance, on n’est pas exactement dans la catégorie des poids plumes)(749, tu chipotes)

Dans celui-ci, PJ revisite l’histoire de Lucien Léger (si le nom te dit quelque chose, c’est juste que le monsieur détient le (triste) record de France de réclusion criminelle : 41 ans, mon âge quoi (oui, d’accord, un peu moins, tu chipotes vraiment beaucoup ce soir)

Je ne te raconterai pas l’histoire parce que je ne vois pas comment je pourrais résumer ce livre en trois pauvres paragraphes mais je peux quand même t’en dire quelques petites choses :

ma fascination pour le sens du détail de PJ n’a cessé de grandir durant toute cette lecture, tant j’ai couru après le fameux bleu dont il y sera question et tant je me suis une fois de plus demandé comment il avait pu être aussi minutieux et éclairé

J’ai été touchée par le va-et-vient constant (et non sexuel, si tu crois que je ne t’ai pas entendu) entre la Paris de 1964 et celle d’aujourd’hui, d’autant plus profondément que Luc Taron a fréquenté la même école que mon propre fils (et que je suis allée y voter il y a pas plus tard qu’en juin), la place Saint-Augustin, le métro Villiers, Saint-Lazare, comme autant de ponts avec le passé et une faculté inouïe à faire revivre cette époque

Sa très fine analyse sociologique, humaine transpire en chaque page, tout comme son profond humanisme, touché par tant de noirceur, l’écriture plus grave qu’à l’accoutumée, féministe aussi, presque de manière innée (by design qu’on dit dans l’milieu), comme s’il était venu au monde pour la rencontrer et raconter son histoire à elle aussi, qu’elle ne soit pas qu’une anonyme dont la vie n’aura pas compté

Philippe Jaenada raconte comme personne des histoires de personnes
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Au printemps des monstres

Pas d'objectivité possible pour ce nouveau roman de Jaenada, parution le 18 août 2021.

Dans ses enquêtes à repousse poils de faits divers connus, je le suis malgré la grosseur du livre, un pavé de 749 pages.

Il nous transmet avec ses propres digressions que j'adore, sans respirations possibles le quotidien des gens.

Sans relâche il nous prend par la main et on obéit, sans concessions .

C'est trop prenant et sordide à la fois.

Voyeurisme certain et assumé dans le déroulement des faits tels que Jaenada les transcrit avec toujours une fenêtre ouverte sur l'horreur d'une humanité qui existe.

C'est son mérite de questionner l'inhumanité propre à l'homme.

Récit aux détails minutieux, dates, sources à n'en plus finir, abrutissantes et détaillées à l'extrême.

Rien n'y fait, je suis happée comme pour "La petite femelle" ou "La serpe".

Je n'ai pas le choix, je chemine avec l'auteur qui reprend tous les détails de a à z en parcourant non seulement les archives mais les lieux d'une tragédie.

Il s'immerge en profondeur dans le coeur et l'âme des protagonistes, dans le quotidien figé, fixé d'une époque du passé toujours vivant en restituant avec respect et empathie sincère les heures d'un drame.

Sincérité d'un homme avec ses faiblesses, ses moments difficiles comme tout le monde.

Entrons dans la confession de l'auteur et dans le vif du sujet de ce fait divers.

Luc Taron, onze ans est enlevé à Paris un soir de printemps 1964.

Stop, ne lisez pas le quatrième de couverture, Jaenada s'en charge alors écoutez-le.











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