Citations de Pierre Alary (111)
Mon frère allait signer le pacte. J’ai dit qu’un Meehan ne quittait pas sa terre.
« Ma terre ? Quelle terre ? Qu’est-ce qu’elle a fait pour nous ? Tu peux me le dire ? C’est quoi l’Irlande Républicaine ? Deux cents rues à Belfast, des ghettos lépreux à Derry, à Strabane ? Les irlandais nous pourchassent avec la même haine que les britanniques. Je veux des rires, des visages neufs, des rues sans soldats. Je ne veux plus de ce que nous sommes, petit frère. L’Irlande m’a épuisé. Elle a exigé trop de moi. J’en ai marre de notre drapeau, de nos héros, de nos martyrs. ».
J’ai pleuré de détresse et de rage.
Mon frère est sorti de Crumlin en octobre 1957. Béni par maman, il a emmené Brian et Niall aux Etats-Unis, chez un oncle.
A ma libération, en avril 1960, il était flic à New York, j’ai été promu lieutenant de l’IRA. Je me suis marié avec Sheila Costello. Jack est né un an plus tard, le 14 Août 1961… Notre fils et unique enfant.
Nous étions des gamins. Nous voulions nous battre pour la liberté de notre pays. Préserver sa terrible beauté. Je n’ai plus posé de questions et Danny a gardé les siennes. Poser des questions, c’était déjà déposer les armes. Peu importent nos pactes et nos alliances. Danny et moi allions faire la guerre aux anglais, comme nos pères la faisaient. Nous étions prêts à mourir les uns pour les autres. Mourir vraiment. Et certains d’entre nous allaient tenir promesse.
Le problème, avec les gens insignifiants, c'est qu'ils n'ont pas de mal à disparaître.
Comment ils vous recrutent, au 2e bureau ? Ils vous font passer un test d'idiotie, ou ils sélectionnent seulement les enfants d'unions consanguines ?
Silas Corey est sans doute une fripouille, mais ce n'est pas un traître.
-Qu'est ce qu'il t'est arrivé Silas? Tu étais un bon journaliste, un bon soldat...
-J'ai fait la guerre. Regarde autour de toi Marthe. Tu vois tout ces gens? Ils font la fête. Partout en France on se bat, et on meurt... Et eux ils font la fête.
-Tu crois que ça fait d'eux des salauds? Non. Simplement, ils ont de la chance. Pour eux, la vie continue... Alors autant en profiter.
J'allais ouvrir son lit de terre et y jeter mon enfance.
(page 139)
Mon Dieu, faites que notre assiette doit toujours pleine et qu nous arrivions au paradis une petite demi-heure avant que le diable n'apprenne notre mort. Amen.
(Page 31)
- Que vont penser tous ces gens…
- Quand on jasera autant sur vous que l’on a jasé sur moi, vous vous apercevrez que cela a peu d’importance.
Chère Scarlett, quiconque d'aussi égoïste et déterminé que vous n'est jamais sans défense.
Il y aura toujours des guerres, parce que les hommes aiment la guerre, plus encore que l’amour des femmes.
Un jour, je ferai et je dirai tout ce que je veux faire et tout ce que je veux dire. Et si les gens ne sont pas contents, je m’en fiche.
- Ne te trompe pas, Antoine. Je ne les déteste pas parce qu'ils nous combattent. J'en veux à ces salauds pour ce qu'ils ont fait de nous. Je leur en veux parce qu'ils nous ont obligés à tricher, à mentir et à tuer. Je déteste l'homme qu'ils ont fait de moi.
[p94]
Balancez-le. N'oubliez pas sa cagoule... Allez chez lui. Faites parler sa famille, s'il en a une. Je veux des noms.
Difficile de mettre une blessure en scène. Parce qu'elle vous hante, vous obsède, vous empêche jour et nuit de continuer à espérer.
En acceptant l'adaptation de mon roman en BD, j'ai eu peur. Comment raconter l'émotion de Belfast, les foules silencieuses, les émeutes, les soldats. Comment ne pas se tromper de genre, de gens, de tout? Et comment dessiner mon Traitre? Tyrone? Denis? Et moi?
(Dans la préface de Sorj Chalandon)
Le salaud, c'est parfois un gars formidable qui renonce.
Je m’étais trompé. À force de mensonges, je ne savais plus lire les hommes.
Le problème, avec les gens insignifiants, c'est qu'il n'ont pas de mal à disparaître.
Tu crois que ça fait d'eux des salauds? Non. Simplement, ils ont de la chance. Pour eux, la vie continue...Alors, autant en profiter.
— L'agence Corey a été fermée, après qu'un de vos clients vous a retrouvé au lit avec sa femme.
— Mon client souhaitait prouver l'adultère... c'est ce que j'ai fait.