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Citations de Pierre Bordage (1784)


Prendre la vie était d’une facilité dérisoire, une farce et une offense faites aux dieux, aux lois de la Création. Bien que Franx ne fût pas théiste, au sens biblique du terme, les explications purement matérialistes ne l’avaient jamais satisfait. Il se tenait sur la frontière entre croyances et certitudes, à l’endroit où le réel se voile, où la science s’ef f ace devant le mystère, au carrefour de tous les possibles, et il privilégiait la logique ou l’irrationnel selon les préoccupations ou les intérêts du moment.
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De toutes les vertus, la patience est la plus honorable.
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- Nous ne disposons d'aucune donnée.
- Ouais, c'est après coup que servent les statistiques, toujours trop tard, maugréa Elbard.
-On n'apprend pas à lire si on ne mémorise pas dabord les lettres de l'alphabet, rétorqua Solilla.
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« (…) Et Satan, le dragon, l’antique serpent, précipité dans l’étang de soufre et de feu, avait désormais perdu sa capacité à nuire. »
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Chacun avait son importance sur ce monde, tous tissaient une trame commune et indéchiffrable. Tant que les hommes n'auraient pas pris conscience qu'aucun d'eux n'était ni inférieur ni supérieur aux autres, qu'ils étaient associés pour le meilleur et pour le pire dans le lit de l'humanité, ils poursuivraient l'œuvre d'anéantissement qu'ils avaient entreprise depuis la nuit des temps.
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Le chauffeur frissonna, remonta le col de sa veste et se rencogna sur son siège. Il pesta intérieurement contre les intrus qui, quels qu'ils fussent, l'avaient obligé à s'immobiliser et à couper le moteur, donc le chauffage. Allez donc vous regarder avec humour quand vous êtes coincé dans un froid et un paysage pareils, veillé par des chiens qui peuvent vous couper en deux d'un seul coup de mâchoires, accompagné d'une fille qui ne prononce pas un traître mot et qui pourtant commande aux cohortes des anges, guidé par un donneur qui lit en vous aussi clairement que dans une source d'eau et vous renvoie impitoyablement à vos contradictions... Comment trouver de l'humour à une existence marquée par la mort, la peur, la fuite, la désespérance ? Comment plaisanter sur les cadavres de ses parents à demi déchiquetés par une mine à fragmentation des hommes de l'ancien temps ? Comment sourire d'une enfance passée dans un monde où chaque plante est une meurtrière en puissance, où chaque gorgée d'eau peut vous emporter en quelques secondes, où chaque bosquet cache une horde d'animaux sauvages ou un essaim d'insectes ? Où aucun bras, aucune poitrine ne vous étreint pour vous rassurer, vous protéger, vous consoler ? Où la solitude est la seule compagne de vos nuits désespérantes ? Où le culte des absents se traduit par un besoin obsessionnel de séduire les femmes, de les posséder, puis de les quitter sans laisser d'empreintes afin de s'épargner de nouvelles déceptions ?... Oui, bon Dieu, comment avoir de l'humour sur cette putain de vie ?
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Que la race humaine s'éteigne, quelle importance ? Elle avait sauté sur toutes les occasions de faire de sa terre un enfer, au nom des dieux, au nom des croyances, au nom des principes, au nom des territoires, au non de toutes les supériorités guerrières, intellectuelles, religieuses ou esthétiques qu'elle s'était arrogées comme des devoirs ou des droits.
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Il y avait une fatalité humaine, une faute originelle qui condamnait les hommes à se haïr, à se combattre, à diviser les uns en bourreaux et les autres en victimes, comme si la cruauté ou la souffrance avaient le pouvoir de les consoler du pourrissement inéluctable de leur prison de chair.
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Il avait beau se dire et se répéter que la beauté se nichait dans l'être et non dans le paraître, il se révélait incapable de franchir l'obstacle du déclin physique de Raïma. Pourtant, elle lui avait donné un plaisir qu'il n'était pas certain de retrouver avec d'autres femmes. Il se souvint avec amertume qu'il avait regretté son absence pendant le jugement, qu'il avait alors oublié la hideur de son apparence pour ne garder d'elle que la splendeur de son âme.
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Qu'est-ce qui nous différencie des animaux sauvages ? murmura Raïma d'une voix fêlée par la détresse. À quoi utilisons-nous notre pensée, notre langage, notre intelligence ? Nous, les peuples nomades, nous prétendons avoir tiré les leçons du passé et nous être engagés dans une nouvelle voie, mais qu'est-ce qui a changé ? Où est l'être pur dont les pères et les mères des conseils nous rebattent les oreilles ? Où est la relation miraculeuse avec la mère Nature ? À quoi servira-t-il de purifier la terre si nous ne nettoyons pas nos âmes ?
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Je vais souvent m'asseoir au bord de la Loire ; son cours tantôt paisible, tantôt chagrin, finira bien par emporter mes larmes.
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"Ma main à couper"
Étrange comme une ville qui paraît si paisible le jour peut virer si menaçant la nuit.
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Ils s'étaient approchés en silence et avaient surgi de la nuit comme des spectres. Pétrifié à l'entrée de la tente du conseil, Solman les voyait affluer par vagues entre les camions, les remorques, les charrettes, se ruer sur les hommes, les femmes et les enfants rassemblés autour des braseros, leur sauter à la gorge, les coucher sur le sol, leur briser le cou, tailler en pièces leurs vêtements, leur ouvrir le ventre, leur arracher les viscères. Avertis au tout dernier moment par la sirène, les guetteurs aquariotes n'avaient pas eu le temps de s'organiser. Des éclairs fugaces trouaient l'obscurité, des rafales de fusil d'assaut claquaient entre les grondements des fauves mais la nuit et la confusion rendaient les tirs imprécis, dangereux. Déjà les chevaux et les bœufs des attelages sheulns gisaient sur la terre humide, empêtrés dans leurs harnais. Quelques charrettes s'étaient renversées, des tonneaux avaient éclaté comme des fruits mûrs et répandu leur eau changée en vin par le sang.
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Puis le grand dioncle Jahern résolu de réinstaurer l'écriture, alors pratiquement disparue au sein de l'église nettoyée de ses éléments corrompus.
Il y voyait plusieurs avantages : d'abord, l'enseignement s'écrit s'assimile à un travail de gravure et imprime dans le cerveau de celui qui le reçoit des traces plus profondes et plus durables que l'oral . Ensuite, l'exercice régulier de la plume permet la relation intime qu'il noue avec le scripteur, d'explorer les zones les plus profondes, les plus pures de l'esprit. Il requiert en outre une volonté quotidienne qui éloigne le spectre de la facilité, de l'indolence mentale guettant chacun sur ce bas monde.
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- Nous n’existons que par le chant, répondit Marmat d’une voix douce. Le reste n’a aucune importance, ni ce que vous croyez, ni ce que vous dîtes.
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Seke écouta quelques instants la forme du vieil homme.
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Les griots célébraient les retrouvailles des peuples humains dispersés, mais ils étaient aussi les vivants témoignages de la solitude, de la souffrance, du vide, auquel les condamnait l’errance perpétuelle.
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Les traits de décochés par un esprit détendu ne volent pas bien haut...
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Le vide n'est pas le rien, il est seulement dépourvu d'intention, il est beauté pure, le principe créateur.
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Ce qui est caché doit rester caché, répondit-il sans se retourner. Car ce qui est caché exige la confiance. Et la confiance est la clé d’une relation féconde avec l’univers.
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