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L'Enjomineur tome 3 sur 4

Vincent Madras (Illustrateur)
EAN : 9782841723379
477 pages
L’Atalante (15/05/2006)
3.95/5   127 notes
Résumé :
Prisonnier dans la cage d'or de Mithra, égaré dans le labyrinthe de l'haoma, l'élixir de la mémoire et de l'immortalité, fasciné par les yeux jaunes du Père des Pères sous la cagoule, Emile ne sait plus : est-il bien l'enfant d'une fée ? Est-il l'Atar de la fin des temps, le roi des rois dont l'avènement approche, puisque Terreur et Révolution ne sont qu'une étape d'un projet séculaire ? Que reste-t-il alors des filles des eaux et de la mission à lui confiée par Mél... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Un troisième tome au niveau des deux premiers et une intrigue qui aura su évoluer de belle façon tout au long de cette trilogie.
Une trame historique précise et dramatique à souhait qui nous passionne et nous instruit en même temps, Pierre Bordage a réussi a créer une symbiose parfaite entre réalité et fiction, j'ai été conquis et impressionné par cette lecture qui nous aura fait vivre la révolution française de façon intense et immersive.
Une période d'une barbarie exceptionnelle avec des descriptions d'actes d'une rare cruauté dont on sait qu'ils se sont pourtant réellement produits, on est proche de la nausée parfois, l'absurdité de la guerre en général et de la guerre civile en particulier est démontrée de façon évidente et sans fard.
Ce qui rend cette histoire addictive tient aussi à l'exceptionnelle densité des deux personnages principaux. Emile et Cornuaud sont travaillés avec tant de précision que l'on a la sensation de les connaître intimement, ils ont tous deux leur part d'ombre et de lumière, ils sont complexes, ils sont parfaitement humains en fait, l'évolution de leurs sentiments est cohérente à souhait, j'ai apprécié la conclusion.
A l'instar des "Rois maudits" de Maurice Druon, l'auteur nous propose une fresque historique de qualité.
Pour conclure, c'est selon mes critères une très bonne trilogie qui devrait plaire au plus grand nombre car même si elle est estampillée "fantasy", c'est plutôt un récit teinté de fantastique, et encore, sans excès puisqu'il reste le plus souvent dans le très normal, c'est à lire sans modération ;)
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Je suis un peu embêté pour écrire un avis.
Il faut dire qu'il arrive après le superbe billet de ma co-lectrice de LC Tatooa, et qu'une fois qu'on a lu ça, on se dit qu'il n'y a rien à ajouter.

Que dire donc ? Peut-être commencer par un ressenti relatif. Je suis loin d'avoir fait le tour de l'oeuvre de Pierre Bordage, mais cette trilogie restera probablement parmi mes préférées. Elle est unique du fait de l'exploitation du fond historique – l'auteur déployant en général ses thèmes invariants dans un cadre SF – et la mise en scène crue de la brutalité humaine, pour insoutenable qu'elle soit, est peut-être encore plus marquante que dans la trilogie des Prophéties ou dans Abzalon, justement parce qu'elle se réfère à des événements ayant existé.

Le rappel des horreurs perpétrées par les soldats de la République durant la guerre de Vendée fait de ce roman un ouvrage qui devrait être étudié par les élèves, de la même manière que l'on étudie la Shoah. Il est tellement facile d'oublier de balayer devant sa porte. de la Révolution, on préfère nous enseigner que l'on a arraché à une bande minoritaire de nobliaux privilégiés les Droits de l'Homme, la liberté, l'égalité et la fraternité. On évite d'insister sur le fait que cela s'est réalisé dans un chaos sanglant, innommable. Les films les plus célèbres qui relatent la Terreur sont à cent lieues de l'horreur réelle. En lisant Bordage, on sait qu'on a affaire à quelque chose d'aussi monstrueux que le régime des Khmers Rouges de Pol Pot. le régime de suspicion permanente où chacun avait peur d'être dénoncé et de finir en prison pour une parole en l'air, la bassesse humaine qui poussait n'importe qui à profiter des malheurs d'autrui – tels les habitants des abords du mur des fermiers généraux qui « offraient » le gite à un prix indécent à ceux qui n'avaient pas espoir de quitter la ville avant le couvre-feu. Plus terrible : le génocide – appelons un chat un chat – perpétré en Vendée, avec les formes s'il-vous-plaît : les noyades dans la Loire que je ne décrirai pas ici, les colonnes infernales qui grillaient les habitants – hommes, femmes et enfants – dans leurs églises.

Bien sûr, Pierre Bordage emballe ces faits dans une histoire toujours aussi magnifiquement contée. le réalisme de ses personnages, primaires ou secondaire, masculins ou féminins, force le respect. Et fidèle à son habitude, il offre à ses deux héros Émile et Cornuaud une chance de rédemption. Il s'agit de l'étincelle d'espoir que l'auteur aime ajouter dans ces récits pétris d'abjection, de la possibilité de désamorçage de l'enchainement de la violence. Ici cela ne profite qu'à peu d'êtres humains, laissant la République baigner dans son bouge de Terreur.

Au-delà du récit un peu plus fantasy que les tomes précédents, il faut lire ce livre presque comme un témoignage, un rappel de l'horreur, un peu comme on lit L'Homme qui mit fin à l'Histoire de Ken Liu. N'hésitez pas à vous lancer. C'est finalement le seul conseil que je peux donner.
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Bordage qui aborde la révolution française et qui nous parle de la Terreur avec les idées d'un Bordage c'est juste waouw !!

Tous ceux qui connaissent un tant soit peu Bordage connaissent ses thèmes de prédilections .. alors imaginez une histoire au moment de la Terreur : la liberté si chèrement payée par les révolutionnaires est maintenant dans les mains de Robespierre. Même si ce dernier n'est pas présent dans l'histoire en elle même toutes les ficèles pour critiquer cette époque (et peut être encore d'une certaines façon la notre) sont là.
Les scènes de guerres avec la vendée (si chère au coeur de Bordage) sont époustouflantes de réalisme. La description de l'être humain et de ses capacités a faire le bien ou le mal, sont là aussi, ainsi que la possibilié ou non d'une rédemption.
De plus, a travers toute cette histoire, l'auteur a réussi a y meler une secte avec le recrutement, le pouvoir d'orateur du meneur et tout ce qui fait qu'une secte soit séduisante ou non.
Sans oublier la petite pincée de fantastique pour parfumer le tout (même si personnellement j'en aurais préféré un peu plus.)

Bref, je reste convaincue que Bordage est un très très grand conteur.
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Voilà... Une superbe lecture commune de la trilogie, avec BazaR, qui se termine...

J'avoue que je ne sais pas trop comment tourner mon avis.
Un truc à savoir : quand on lit Bordage, il faut toujours, toujours, avoir à l'esprit qu'il y a dans ses écrits ce qu'il sait, ce qu'il a découvert, ce qu'il "croit", à savoir une dimension spirituelle prégnante et indissociable de son oeuvre.
Cependant, Bordage n'ignore rien de la nature humaine, et de sa grande bêtise, sa grande inhumanité.

C'est ce mix étonnant dans ses livres que j'adore. Cette capacité à voir (et à décrire), avec une grande lucidité, les pires moments du mal en l'Homme, et à toujours croire une rédemption possible.

Car c'est de cela qu'il s'agit dans ce troisième tome. Il nous raconte la découverte essentielle d'Emile, la découverte essentielle de Cornuaud (que je ne spoilerai pas), à l'opposé l'une de l'autre, au plus profond de la plus profonde horreur, la guerre CIVILE de Vendée, français contre français, le massacre organisé, la folie, la perversité, le mal faits hommes.

Le final n'est pas décevant. Il est bouleversant. Il est plein d'espoir. Il est plein de la foi de l'auteur (monsieur Bordage, je vous aime) en l'homme, en sa capacité à changer, finalement, même si c'est au bord du gouffre, en déséquilibre, à deux doigts de tomber dans l'abysse (à la Nietzsche). Il est plein d'humanisme. Les monstres sont nombreux, oui. le mal est en chacun de nous, oui. Ceux qui le nient se mentent. Ceux qui se croient au dessus des autres, se mentent. Ceux qui s'imaginent meilleurs que les autres, se mentent. Nous avons tous notre part d'ombre.
Ceux qui ne veulent pas l'admettre, n'ont, au final, aucune chance de grandir, de changer, de comprendre ce qui nous relie tous.
C'est fort dommage pour eux. Et d'une parce qu'ils ne peuvent pas toucher du doigt le grand talent de Bordage, et de deux, parce qu'il ne se donnent pas les moyens d'évoluer. Mais ceci est leur affaire... Revenons donc à nos moutons (noirs...).

Ce livre est un monceau de merde humaine, il n'y a pas d'autre mot (les prémices de la Shoa, de fait. Entièrement vrais. Il n'a rien inventé.). Les extraits que mon ami BazaR et moi-même avons mis ne donnent sans doute pas très envie de le lire... Bordage est resté au plus près de la réalité de cette guerre, inhumaine comme toutes les guerres. J'ai eu lu "Waterloo" de Cornwell et ne l'ait pas supporté. Il ne fait qu'y décrire l'horreur... Si j'ai pu le supporter avec Bordage, c'est justement grâce à cette foi en l'homme qui rend l'inhumanité supportable. Sans cet espérance, sans cette lueur au bout du tunnel, sans cette possibilité de rédemption, on est bons pour se tirer une balle... Tous ne veulent pas la rédemption, c'est même une minorité de gens qui courent après, mais ceux-là, même s'ils ne sont qu'une poignée, qu'un sur un million, ils donnent l'espoir.

C'est ce message-là, que Bordage tente de nous faire passer dans ses livres. Le fantastique n'est qu'un prétexte à matérialiser ce qu'il veut dire. Que ceux qui ont des oreilles entendent. Pour les autres, il n'y a rien à faire, de toute façon...

J'ai entendu, et comme de bien entendu, le message tombait pile poil pour moi. Merci encore, m. Bordage. Vous êtes un grand monsieur.
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⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Et oui ! Je mets 6 étoiles !
Le meilleur moyen d'exprimer mon enthousiasme pour cette lecture coup de coeur !

« L'enjomineur : 1794 » mérite largement le Prix Imaginales (2007). Ce dernier volume achève en apothéose les aventures d'Emile et de Cornuaud, ces deux vendéens au coeur de l'Histoire de la Révolution Française et des guerres de Vendée.

A travers les yeux de nos deux protagonistes, on va vivre les batailles mais aussi les horreurs et les massacres perpétués sur Paris et surtout dans le bocage vendéen, véritable génocide qui marquera durablement la région. Bordage met en avant toute la cruauté dont l'homme est capable, le mal qui couve en chacun et qui peut s'exprimer, malgré soi, au gré des circonstances et des incitations lorsque tout n'est que désordre, violence et anarchie. Certaines scènes décrites sont véritablement horribles et l'on a du mal à imaginer que ce sont de pauvres bougres, qui n'avaient jamais rien fait à personne avant d'être enrôlés comme soldats, qui en furent les acteurs. Et oui, personne n'est meilleur que les autres, le mal existe en chacun de nous.

Ayant grandi dans la région choletaise, ce fut particulier pour moi de pouvoir situer de nombreux villages mentionnés dans ce livre, de quasiment visualiser les lieux où ont été commis les exactions citées. L'auteur décrit très bien également le caractère des vendéens, c'est impressionnant et rend tellement réel son récit…

Nombreux sont les passages sombres, mais ils sont heureusement parsemés de notes d'espoir, comme sait le faire Pierre Bordage. Par ailleurs, l'aspect fantastique donne un côté magique et poétique à cette histoire. C'est comme une bulle d'air bienvenue dans la morosité et la monstruosité du contexte. le rythme est soutenu avec de nombreux rebondissements et beaucoup d'actions, on dévore les chapitres.

J'ai toujours autant apprécié de suivre le jeune Emile dans sa mission délicate, puis dans la recherche de sa jolie Perrette. Mais je dois reconnaître que c'est Cornuaud qui m'a le plus émue. J'ai trouvé passionnant de suivre l'évolution de ce personnage ambigu et complexe, habité par cette sorcière vaudou, et balançant tantôt dans la violence, tantôt dans l'espoir de rédemption.

« L'enjomineur » est une magnifique trilogie de fantasy historique que nous a proposé Pierre Bordage, un auteur que j'affectionne par son talent d'écriture et son message d'espoir sur la nature humaine.

J'ai eu grand plaisir de pouvoir partager nos ressentis sur cette lecture avec Srafina. Je l'en remercie et invite les lecteurs à aller voir sa critique qui je crois sera aussi enthousiaste que la mienne.

Challenge Livre Historique 2020
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
"Est-ce que sauver une femme de sa qualité rachèterait les dizaines de crimes qu'il avait commis ? Est-ce que certains êtres humains valaient davantages que d'autres ? Il prenait conscience tout à coup de la grande détermination qu'il avait fallu aux auteurs de la Déclaration des droits de l'homme. Affirmer que les hommes naissaient libres et égaux en droits, c'était renverser une construction établie depuis des millénaires sur les ordres, agrégée par les habitudes et le temps."
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Le général Cordelier avait infligé une défaite à Stofflet à Beaupréau, puis il était arrivé à Montaigu le 18 février, où il avait attendu le général Duquesnoy, lequel avait musardé en route, incendiant quelques maisons avec leurs habitants à l'intérieur, se livrant au massacre et au viol de fidèles de retour de la messe, jouant à lancer en l'air des enfants que ses hommes devaient rattraper avec leurs baïonnettes avant qu'ils ne retombent sur le sol.
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Les Lumières ? Ces misérables chandelles ont eu leur utilité autrefois: elles ont sapé les pouvoirs royal et religieux, elles ont préparé le peuple au changement. Elles émanaient d'esprits affaiblis par des siècles de compassion chrétienne. Les conventionnels qui continuent de se réclamer de Rousseau, de Diderot, de Voltaire considèrent le peuple comme un troupeau de moutons bêlants.
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Le Boucher se tordait de douleur dans la boue sans proférer un seul gémissement. Cornuaud lui avait frappé la gorge de toutes ses forces et avait entendu craquer les cartilages de son larynx. Puis, sans perdre un instant, il avait ramassé son arme gisant dans la boue et l'avait pointée sur les silhouettes figées des autres soldats. Ceux-ci, se rappelant sa férocité sur les champs de bataille, avaient adopté la tactique la plus répandue chez les combattants de la République: la débandade.
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Le chaos qui gouvernait la capitale épargnait seulement la place de la Révolution où les ballets des exécutions étaient parfaitement réglés. Le bourreau et ses aides accomplissaient leur tâche quotidienne avec une efficacité redoutable, sans tenir compte des gesticulations ou des suppliques des rares condamnés qui en appelaient à leur pitié. Les têtes les plus importantes étaient montrées au peuple, les corps décapités étaient livrés aux vautours, fripiers, perruquiers, chirurgiens, avant d'être ensevelis dans la fosse commune, puis, après qu'on eut épuisé les charrettes du jour, la place était nettoyée à grands coups de balais imbibés d'eau. L'odeur de sang planait désormais sur la ville comme une ombre.
(chap.IX)
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Vidéo de Pierre Bordage
Nous accueillons aujourd'hui l'écrivain Pierre Bordage et l'éditrice Stéphanie Nicot, deux figures de la science-fiction contemporaine.
À l'heure où les voyages dans l'espace font l'objet de financements plus sérieux que jamais, résultant de volontés impérieuses, à l'heure où notre civilisation cherche un avenir, et que les normes de moeurs, de genre se modèlent différemment, la quête des origines se dédouble pour envisager une transmutation éventuelle, que nous reste-t-il du réalisme et du mysticisme ?
Pourparlers science-fiction c'est maintenant.
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