Citations de Pierre Drieu La Rochelle (320)
L’univers était plusieurs, fait d’âmes distinctes, merveilleusement diverses. Alors il croyait qu’une curiosité nerveuse, piquante, l’allait pousser sur ces étoiles, ces îles errantes, inconnues.
Il a la manie de jouer son petit jeu de coquetterie, et c’est tout. Il n’a jamais eu de collage, à ce qu’on m’a dit. Quand il en a une, il ne pense qu’à la plaquer. Tu ne peux pas dire qu’il soit de ces hommes qui ont vraiment besoin du jupon. Du reste, c’est ce qui est intéressant en lui, cette sauvagerie. Tu ne sais pas comment il est entre hommes. Il parle des femmes d’une façon atroce. C’en est gênant.
C’est une beauté. Je n’ai rien vu de mieux. Du reste, il n’y en a pas des tas.
Un longue liaison établit quelque chose d'indestructible, une force fixe et rayonnante qui ravage le passé et l'avenir, une force de fatalité ( p 187)
Je crois à la nécessité actuelle des internationales mais pratiquement , charnellement j'en reste au stade des patries. Pourquoi avoir honte de cette ambiguïté C'est celle de l’artiste qui sent tout en contraste ,en conflit et en rame, c'est pourquoi il devrait être absolument muet en dehors de son oeuvre proprement créatrice quitte à agir selon les réflexes qui le relient au commun et au vulgaire ( p 192)
La France périt par là ou elle a pêché. Par la SDN elle a donné une importance mensongère à tous ces petits peuples de dimensions périmées , à l’âme rétrécie, qui maintenant la déçoivent cruellement en lui opposant leur pusillanimité petite-bourgeoise ( p 172)
Plus que jamais je comprends que pour moi la luxure , la confusion des corps de tant de femmes ,cela a été une façon de subordonner l’élément féminin dans ma vie à l'exigence d'uns spiritualité mâle. ( p 154)
L'écriture se vend. Il y a des endroits où cette espèce de travail est reçu, acheté, revendu : des éditeurs qui le débitent en livres, des directeurs qui le débitent en articles ; on peut parler en conférences. Tout ce commerce se fait dans des maisons où il faut sonner, prendre un ascenseur, se présenter, s'exposer, se négocier. Tout cela n'entrait guère dans l'habitude ni l'imagination de Gilles qui avait de la délicatesse pour ses pattes comme les chats.
- Tu comprends, autrefois, les hommes pensaient parce que penser, pour eux, c'était un geste réel. Penser, c'était finalement donner ou recevoir un coup d'épée... Mais, aujourd'hui, les hommes n'ont plus d'épée... Un obus, ça aplatit comme un train qui passe.
Je ne m’intéresse nullement à ce Dieu personnel qu'on aime et qu'on vénère.Non il n'y a là rien qu'une transposition des fantômes sociaux des fantômes de la famille et de l'Etat : c'est un dieu humain. Or ce qui peut me séduire dans les, notions philosophiques ou religieuses c'est le violent départ d'avec l’humain. ( p 68)
La démocratie a remboursé le Bon Dieu mais Tartuffe est toujours costumé en noir. ( p 463)
Seule compte la force dans l'amour comme dans le reste. ( p 388 )
Lui qui aimait tant la chair, il ne la connaissait pas, il l'avait méconnue. Il n'avait touché que des femmes sans mystère ou chez qui le mystère quand la tendresse de réveillait avec le plaisir, ne passait que comme un fantôme reflété. Ici c’était le mystère , le mystère du monde dans toute sa jeunesse farouche, épanouissant son énigme avec une force confondante. avait-il donc été vierge ,lui aussi ? ( p 196)
Il l’aimait pour cette ironie qui lui semblait la garantie de son humanité ( p 125 )
Il écouterait, il regarderait les hommes. Il serait leur témoin le plus actuel et le plus inactuel, le plus présent,t et le plus absent. Il les regarderait vivre avec un œil aigu dans leur moindres frémissements de jadis et de demain et soudain il prenait du champ et ne les apercevait plus que comme une grande masse unique comme un grand être seul dans l'univers qui traversait les saisons , grandissait ,vieillissait, mourrait ,renaissait pour revivre un peu moins jeune. Il sentait avec angoisse et avec volupté dans l'angoisse aventureuse humaine comme une aventure mortelle... à moins qu'elle ne se renonce , se désincarne et avouant son épuisement se rejette en Dieu. ( p 111 )
La rue était trop délicieuse. Et les bars, les restaurants étaient des déserts peuplés d'ombres brillantes ( p 104)
La femme est une grande, une puissante réaliste. elle croit aux faits, elle est entièrement dans les faits,dans les faits actuels. le passé pour elle peut être fort ,impérieux, écrasant mais jusqu'au moment oui le présent requiert un plus grand amour, alors le passé est soudain aboli. ( p 100)
Il croyait qu'elle était vierge comme lui somme toute l’était en dépit de toutes les filles. elle était pour lui la première femme, lui était le premier homme pour elle. Comme la vie tout çà coup se hâte, elle saute les transitions qu'on aurait cru devoir épeler par la lenteur des gestes ( p 98)
Mais la poignée de main d'un homme qui est dans la politique peut rarement réchauffer le cœur de quelqu'un.
La femme est une grande, une puissante réaliste; elle croit aux faits, elle est entièrement dans les faits, les faits actuels.