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Critiques de Pierre Jourde (255)
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Eric Naulleau s'est fait connaître par le grand public en s'attaquant à Michel Houellebeq, bien lui en a pris au vu de la notoriété qu'il a acquise depuis même si ses arguments étaient assez faibles face à l'écrivain le plus dépressif de France.

Ici, il s'allie avec le dénommé Pierre Jourde pour démonter et, par la même occasion, démontrer la médiocrité de certains écrivains d'aujourd'hui pourtant très souvent encensés par la critique.



Ils cisaillent, avec humour et je dois l'avouer une certaine cruauté, l'un des plus gros vendeurs actuel de l'hexagone, Marc Lévy, ce qui n'est pas très difficile quand on regarde son oeuvre au microscope littéraire (le roi du cliché à l'eau de rose).

Bien d'autres y passent comme BHL (que l'on ne présente plus), Philippe Sollers (l'écrivain le plus imbu de sa personne), Anna Gavalda (qu'on ne me reprendra plus à lire), Christine Angot (au style tellement dynamité qu'il n'en reste presque rien, que du vide) etc...



A lire tout ceci, on se demande comment cela est possible, que les critiques littéraires laissent passer tant de fautes de goût et de plume à la trappe de la bienséance qualitative.



Je me suis même amusé à réécrire à ma façon un paragraphe d'Anna Gavalda. Voici le sien :



« Telle que vous me voyez, là, je marche dans la rue Eugène-Gonon.

Tout un programme.

Quoi, sans blague ? Vous ne connaissez pas la rue Eugène-Gonon ? Attendez, vous me faites marcher, là ?

C'est une rue bordée de petites maisons en meulière avec des petits jardins en pelouse et des marquises en fer forgé. La fameuse rue Eugène-Gonon.

Mais si ! Vous savez, Melun... Sa prison, son brie qui gagnerait à être mieux connu et ses accidents de train.

Melun.

Sixième zone de carte orange.



J'emprunte la rue Eugène-Gonon plusieurs fois par jour.

Quatre en tout.

Je vais à la fac, je reviens de la fac, je mange, je vais à la fac, je reviens de la fac.

Moi à la fin de la journée je suis crevée. »



Et voici ma version :



« J'ai arpenté tant de fois la rue Eugène-Gonon de Melun que j'en connais ses moindres recoins. Ses maisons en meulière aux petits jardins en pelouses et ses marquises en fer forgé que je connais par cœur.

Je l'emprunte quatre fois par jour pour me rendre à la fac pareil à un yoyo ne cessant mécaniquement de descendre et de remonter, à n'en plus finir.

À tel point qu'à la fin de la journée je suis exténuée, fatiguée. »



On pourrait faire de même avec chaque écrivain cité dans ce livre.



Gilles Deleuze disait, dans son abécédaire enregistré aux alentours de 1988, que la littérature contemporaine ne l'intéressait pas, parce que pour lui, elle était corrompue par le marketing et les prix littéraires. Je suis tout à fait de son avis.

C'est une bonne chose de lire, encore faut-il lire des livres de qualité, autrement lire et ne pas lire reviendraient au même, ce livre me montre l'évidence de ce que j'avance.
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Voici un classique de la grande critique littéraire à lire absolument. Bien sûr il y a de la mauvaise foi et une pointe de méchanceté là-dedans, et alors, ça ne fait pas de mal de lire des écrits de caractère.
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Version actualisée de la parodie du Lagarde et Michard, avec un choix plus large de têtes de turc, mais toujours aussi drôle. Ils savent appuyer là où ça fait mal ! J'ai particulièrement souri à la lecture des chapitres BHL et Sollers. En ce qui concerne d'autres auteurs, j'ai bien compris qu'il y a peu de chance que j'apprécie un jour les romans d'Alexandre Jardin, Camille Laurens, Madeleine Chapsal, Marc Levy et autres...
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Pour celles et ceux qui se plaignent de l'aridité de l'actuel paysage littéraire français, en tous cas tel que nous le révèlent les grandes maisons d'édition, ce "Précis de littérature du XXIème siècle", qui parodie avec verve le mythique "Lagarde & Michard" (en plusieurs volumes) de notre studieuse jeunesse, est incontournable.



Avec un sadisme et une allégresse que Voltaire ne renierait pas, Pierre Jourde et Eric Naulleau tirent à boulets rouges sur leurs têtes de turc favorites (essentiellement Christine Angot, BHL et Philippe Sollers) en leur adjoignant de nouvelles cibles, comme Philipe Labro, Patrick Besson, Anna Gavalda et Marc Lévy (entre autres).



"Répétitif", ont dit certains. "Réac'", en ont aboyé d'autres en montrant les dents (du moment qu'on s'attaque à la bien-pensance, en France et de nos jours, on est fatalement réactionnaire, c'est comme ça, tenez-vous-le pour dit. ) "Ah ! c'est facile, de se moquer !" a conclu le choeur des âmes généreuses (comme s'il y en avait au sein de ce qui s'autoproclame la "République" des Lettres.)



Mais dans ces conditions, pourquoi rit-on tellement en assistant à ces mises à mort où la gaieté le dispute à une cruauté bien réelle ?



Tout d'abord parce que Jourde et Naulleau ont du talent. De la première jusqu'à la dernière page, leur "Précis ..." en est bourré, serti dans une ironie dévastatrice de la plus belle eau et mis encore plus en valeur par une culture qui ne pourra que réveiller de doux souvenirs chez tout littéraire authentique.



Ensuite parce que l'écrasante majorité des auteurs cités arborent en public, et notamment sous la loupe grossissante des caméras de télévision, un "Moi" hypertrophié, la morgue insoutenable de la créature qui se croit d'élite sans l'être le moins du monde et l'incroyable condescendance du Monsieur ou de la Madame Je-Sais-Tout-J'Ai-Tout-Vu-Et-Vous-Etes-Des-Cloches. Ajoutez à cela que certains membres de ce noble aréopage se permettent d'enseigner ou d'avoir enseigné ... la littérature (consternant, n'est-ce pas ? ).



Enfin et surtout parce que, dans la culture de notre pays, la littérature, les livres et plus encore les romans relèvent du Sacré, de la Magie, de l'Intangible. Or, les auteurs (ou prétendus tels) abondamment cités par Jourde et Naulleau n'arrêtent pas de blasphémer. A la place de ce roman tant aimé, ils ont dressé cette idole infernale qu'ils nomment (pompeusement) "autofiction" et à laquelle ils ne sacrifient, sachez-le bien, que parce qu'il est beaucoup plus facile, quand on dispose d'un ego hyper-narcissique et de très peu d'imagination, d'écrire sur les frémissements de son nombril et les variations de son transit intestinal que d'imaginer une intrigue cohérente et passionnante, avec des personnages qui vous empoignent le coeur et ne le lâchent plus.



Alors, forcément, quand on voit tout ce beau monde, qui s'avance d'ordinaire sous la lumière des projecteurs à un train digne d'un chef d'Etat en visite protocolaire - quand on voit tout ce beau monde, disais-je, s'étaler dans la poussière du ridicule, quand on voit leurs énormes fautes de grammaire, leurs phrases "à la Duras", la tonne de clichés qu'ils offrent comme dialogue (ou monologue) à leurs personnages, l'allure de limande-sole des personnages en question (trois idées dans la tête mais pas plus : elle éclaterait), le tout saupoudré d'une auto-complaisance qui, en l'espèce, constitue le seul trait remarquable de leur oeuvre ...



... on rit. Parfois même aux éclats. Très souvent, l'envie irrésistible de faire partager sa joie est telle qu'on court chercher un ou plusieurs auditeurs et qu'on lui lit l'extrait du "Précis ..." qui a déclenché notre hilarité. On en arrive d'ailleurs à penser que Jourde et Naulleau devraient songer à une édition audio tout en regrettant que Pierre Desproges ou Claude Piéplu ne soient plus là pour nous la faire savourer dans sa plénitude.



Pour vous consoler, sachez que vous trouverez bientôt quelques extraits choisis de cet indispensable ouvrage dans notre rubrique adéquate. D'ici là, tâchez de vous le procurer : dans un siècle (et peut-être avant), "Le Précis de Littérature du XXIème Siècle", par Pierre Jourde & Eric Naulleau, vaudra beaucoup plus que l'édition la plus rare de Philippe Sollers, Madeleine Chapsal ou BHL. ;o)
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

J’ai donc commencé ma découverte avec le livre "le Jourde & Naulleau".

Qu’est-ce que c’est? C’est un pamphlet sur la littérature contemporaine et les médias!



Prenant comme exemple l’ouvrage Le Lagarde & Michard, Pierre Jourde et Eric Naulleau en créé une version de la littérature contemporaine.



Mais alors que le Lagarde & Michard a été écrit pour rassembler les plus grands auteurs des derniers siècles, ici monsieur Jourde rassemble ceux qu’il considère comme les…moins bon.

On retrouve donc pèle-mêle Marie Darrieussecq, Marc Levy, Alexandre Jardin, Patrick Besson, Camille Laurens, Anna Galvada, Bernard-Henri Lévy, Philippe Labro, Christine Angot ou encore Philippe Sollers…(et j’en oublie sûrement!)



Les œuvres de ces auteurs sont donc présentés, avec des extraits commentés (afin de bien saisir tout ce que le texte dit) et il y a même des exercices de style et de compréhension à la fin (avec corrections!) comme dans le Lagarde et Michard.



Et franchement, c’est très très drôle!



Bien évidemment les chapitres des auteurs que je connaissais et dont je voyais à peu près le style me parlaient plus…Je me suis bien ennuyée devant des auteurs comme Patrick Besson ou Frédéric Badré, alors que je me bidonnais (oui bidonner, il n’y a pas d’autres mots) devant ceux de Marc Levy ou Anna Gavalda. C’est assez méchant, il faut l’avouer, mais totalement jouissif! Particulièrement les exercices à la fin de chaque présentation d’auteurs. Ils ont vraiment dû s’amuser en l’écrivant, moi en tout cas, je me suis bien amusée en le lisant!

Je le déconseille par contre pour ceux qui aiment énormément les auteurs cités. Ils s’en prennent vraiment plein la figure!
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Pour me guérir de ma panne de lecture et de mes déceptions de ces dernières semaines, rien de tel qu’un ouvrage peau de vache et langue de vipère. Le sous-titre de cet ouvrage est Le petit livre noir du roman contemporain, mais ses auteurs le présentent comme le volume manquant de la collection des Lagarde & Michard. Ils se posent en archéologues de la littérature, à une époque où celle-ci serait morte depuis des décennies. Leur ouvrage est donc un hommage essentiel : « Les textes qui figurent dans ce recueil, aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, ont bel et bien été écrits, relus, publiés et vendus. C’étaient d’autres mœurs. » (p. 8)



Vous l’aurez compris, le second degré est de rigueur. Si vous en êtes dépourvus, euh… tant pis ! En portant ironiquement aux nues des écrivains controversés, Pierre Jourde et Éric Naulleau pointent ce qui les exaspère dans la littérature contemporaine. Et pour que le lecteur saisisse pleinement ces (nombreux défauts), les deux auteurs trublions proposent à la fin de chaque chapitre des exercices de réécritures ou d’argumentation. « Rétablissez la syntaxe normale. Profitez-en pour réviser les règles de l’indirect libre. » (p. 20)



Devant le succès commercial de Marc Levy, ils estiment qu’« il n’est pas imaginable que tant de millions de gens puissent avoir un goût déplorable. L’histoire le prouve. » (p. 9) Passons à l’autofiction : « Quant à la vacuité, le lecteur de Christine Angot ne perd en effet rien pour attendre. » (p. 27) Pour ce qui est d’Anna Gavalda, les auteurs portent un jugement définitif sur son écriture : « Encore une expression toute faite. Très important pour donner à un texte cette allure sympa, simple et franche qui attire toute de suite la sympathie. Surtout pas la moindre difficulté. Il faut que ça coule tout seul. » (p. 47 & 48) Finissons avec Alexandre Jardin : « Comme beaucoup de grands écrivains, Alexandre Jardin n’a pas de biographie : sa vie est dans son œuvre. » (p. 133)



Et ils en ont autant pour Madeleine Chapsal, Philippe Labro, Philippe Sollers, Bernard-Henri Lévy, Marie Darriessecq, Camille Laurens, Patrick Besson, Florian Zeller, Emmanuelle Bernheim et Dominique de Villepin. Il paraît que c’est snob de dire du mal de Musso et consorts. Mais en quoi est-ce snob de dire qu’on préfère un rumsteck à l’échalote plutôt qu’une tranche de jambon blanc allégé et pauvre en sel ? Pierre Jourde et Éric Naulleau n’ont pas de tels complexes et ils nous rappellent que la littérature doit avoir du corps et qu’il est de bon goût d’être fine bouche.



Voilà un ouvrage très drôle et particulièrement féroce qui rappelle au lecteur qu’il ne doit pas se fier aux sirènes corrompues de la grande distribution éditoriale. Pour ma part, je sais que je peux toujours revenir vers mes chers classiques du 19° siècle. La littérature y est bien vivante.



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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Approximation, décontextualisation, moquerie, démontage, insinuation, contournement, détournement, lourdeur, légèreté, dédain, férocité, subtilité, farce, tous les moyens sont bons pour Pierre Jourde et Eric Naulleau « dans leur entreprise de nuisance littéraire ».



Il s'agit d'un pastiche « du » Lagarde et Michard, d'où le titre un peu prétentieux « Le » Jourde et Naulleau. Les autoproclamés « tontons flingueurs de la littérature » reprennent la forme du manuel classique : introduction historique et biographique, extraits de textes avec notes, puis questions et parfois corrigé de l'exercice. Mais avec nul sérieux : il s'agit de nous faire rire d'auteurs contemporains jugés légers, prétentieux, maniaques, complaisants ou nombrilistes.



La méthode est faite de second degré et d'ironie constante, ils semblent avoir repris la devise du petit journal : « sans la liberté de flatter il n'est point d'éloge blâmeur ». L'usage des notes de bas de page est particulièrement redoutable : ils font admirer toutes les faiblesses, questionnent les choix douteux, inventent des articles critiques aux titres invraisemblables.



Je ne sais pas si la méthode s'appliquerait partout, mais la façon dont ils questionnent toute rhétorique (définie comme discours volontairement différent de la manière attendue de s'exprimer) a produit sur moi beaucoup d'effet : à leur suite je m'interroge sur toute expression inhabituelle lue ou venue sur mon clavier. Exemple volontaire : l'expression normale est « écrite », le cliché habituel est « sous ma plume » ; « sur mon clavier » a donc une valeur rhétorique consciente ou non, dont il est sain de critiquer l'utilité, après avoir souri des excès de style des auteurs brocardés.



Quand la pâte littéraire leur semble molle, ils l’amincissent au rouleau à pâtisserie, la roulent et la replient, la découpent à l'emporte pièce.

Quand la matière est dure, le grattoir, la roulette et la fraise insistent sur les caries.

Et de la matière il y en a : du simple manque d'idée jusqu'à la faute de syntaxe évidente en passant par le tirage à la ligne, les exemples qu'ils prétendre encenser sont hallucinants, ils ont pourtant été écrits, édités, lus.



J'attendais qu'ils s'en prennent à Houellebecq, qui me semblait une cible désignée, et je me suis demandé si la peur d'un procès les avait arrêtés. Mais non : Naulleau lui a déjà consacré une ouvrage entier.

Au contraire, je craignais qu'ils ne s'en prennent à des auteurs que j'admire, j'aurais probablement moins ri, mais j'ai la chance d'avoir de grosses réticences envers leurs victimes, du moins pour celles que j'ai lues.



On trouve dans les premières pages des critiques faites sérieusement sur une précédente édition de ce livre, elles sont hilarantes : « absence totale de drôlerie », « la confusion constante entre citation et parodie est insupportable d'étourderie » (celui-là n'a pas du lire le même ouvrage que moi). Elles soulignent quand même un aspect polémique : Jourde et Naulleau ne s'en prennent pas qu'aux auteurs qu'ils pensent valoir plus par le marketing que par le style. Ils dénoncent aussi des coteries, des renvois d'ascenseur dans des groupes d'auteurs, de critiques et d'intellectuels. Et ces pages sont pour moi moins drôles, d'autant que, loin de ce milieu et un peu ignare, je ne sais pas si elles sont justifiées.
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Il n'est nul besoin d'avoir lu les quinze auteurs qui se font joyeusement étriller dans ce précis de littérature : de nombreuses citations sont offertes à notre curiosité. On est amusé, mais aussi horrifié par les travers de ces écrivains contemporains : mièvres, narcissiques, obsédés, idiots, méprisants, grotesques, abscons, abrutis...

Si la critique est aisée, Jourde et Naulleau savent se renouveler afin de ne pas nous infliger quinze fois le même pensum.

Une lecture très réjouissante qui évitera de perdre son temps avec celle de certains cadors du métier !
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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Un ouvrage d'une exceptionnelle lucidité sur la littérature contemporaine. Les meilleurs auteurs y figurent, des extraits choisis permettent d'apprécier la fluidité du style et la profondeur psychologique des personnages qui défilent devant nous.

Un véritable enchantement comme cet extrait peut en témoigner:

" Le maçon est en train de carreler le sol des WC. Pendant tout l'après-midi, pas de pipi. J'irai en bas, dans la cour il y a des WC un peu sales. J'abime mes chaussures. Le maçon s'appelle M. Ahmed. Il est en plein ramadan. Lui, toujours très discret, ce matin m'a regardée. Peut-être à cause des WC, il sait que c'est là que je vais. A nouveau je suis seule dans l'appartement, sauf lui et elle. Je ne sors pas, s'il bande et la viole.....Il la fore jusqu'au fond, accroché aux petits muscles, il entre et se retire. Impulsivement elle se dégage...j'arrête avec les trucs sexuels".

La poésie brutale de ce passage éclate et révèle le génie de son auteur, son sens du détail, son lyrisme ahurissant, son riche vocabulaire qui nous transporte dans l'Orient mystérieux. Flaubert et Hugo sont relégués aux oubliettes devant un tel flot d'images fabuleuses.

Ce manuel s'adresse à tous ces lecteurs un peu incultes qui ont du mal à apprécier la prose moderne et persistent à préférer les auteurs poussiéreux des siècles passés, les écrivains prise de tête qui refusent de passer à la télé.

Pour ne pas passer à côté de ces chefs d'oeuvre, gardez le Jourde et Naulleau dans votre poche, et vivez des coups de coeur à chaque chapitre.

Une lecture dont on ne sort pas indemne!

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Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature d..

Décomplexant et rafraîchissant…

Je lis comme vous pas mal de choses diverses et variées… Des récits de voyage, de la littérature technique, des polars, de la science-fiction mais pas assez de littérature avec un grand "L". Ces derniers temps, avec Stanza sur mon iPhone, je télécharge des ouvrages que je n'ai fait qu'entre-apercevoir au cours de mes études, des classiques comme Sainte-Beuve ou des feuilletonistes comme Zévaco…!



Mais en écoutant certaines émissions à la radio d'une oreille distraite, je prends conscience d'être carrément largué par rapport à cette littérature qui fait le fonds de commerce des libraires et le miel des critiques… J'ai bien aimé l'ambiance du hérisson, eu beaucoup plus de mal avec quelques livres que j'ai préféré ne pas évoquer ici-même. Cet été, je suis tombé sur un livre de Marc Lévy, la référence en terme de ventes avec des gens comme Guillaume Musso ou Dan Brown (il suffit de regarder les meilleures ventes sur Livreshebdo.fr pour s'en convaincre, voir en fin de billet) que j'ai eu beaucoup de mal à ne pas reposer immédiatement et parcouru en diagonal pour cause de trame romanesque harlequinesque…




Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Le Maréchal absolu

Ce va-et-vient à travers les temps du mal nous révèle ici la générosité de Pierre Jourde, qui ne craint pas de plonger dans cet enfer de l’humanité pour nous raconter une histoire – qu’il me soit permis de contredire les derniers mots du roman – «une très belle histoire»: un grand roman.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Le Maréchal absolu

Avec sa grande fresque sur un dictateur fou, l'écrivain pamphlétaire signe un récit flamboyant sur le pouvoir de la fiction.
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Le Maréchal absolu

Avec Pierre Jourde, il convient d'avoir l'estomac solidement accroché quand on s'attaque à ses œuvres. En l'occurrence, on pourrait croire que son imposant pavé sur la fin de ce dictateur grotesque, consiste en un mélange indigeste de cuisines épicées mais discordantes, issues des plus beaux exemples d'autocrates qu'a connu le monde. Il n'en est rien. Si les premiers chapitres sont truculents, on se fait vite retourner la tête par les subtiles jeux d'influences, d'espionnages et de manipulations qui se mettent en place. Si la société, le pays, le monde dans lequel vit ce Maréchal Absolu, est fictif, il n'en devient pas moins universel, car sa précision époustouflante finit par le rendre familier, évident. Au final, on a la sensation de lire un puissant essai sur l'exercice du pouvoir, fût-il autocratique, fût-il mégalomaniaque. Vouloir tout contrôler, tout manipuler, tout connaître, tend à la folie, à la paranoïa, jusqu'à des extrêmes insoupçonnées.
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Le Maréchal absolu

Une synthèse rabelaisienne et hilarante.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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Le Maréchal absolu

Comment est-ce possible? Sur internet pas vraiment multitude d'avis sur ce roman! Il faut dire que le bestiau a de quoi impressionner, du haut de ses plus de 700 pages. Quant au thème annoncé en (fort correcte) quatrième de couverture, courage fuyons! Mais un esprit de contradiction et d'aventure très fort, un vague souvenir d'avoir lu La littérature sans estomac, et l'amour des trucs improbables ont contribué à une semaine de lecture scotchante et hallucinante, oui. Qui plus est, dès la première page, j'ai su que ça allait se révéler grandiose.



Alessandro Y., tout puissant Maréchal, règne sur la république d'Hyrcasie. Ne pas chercher dans un atlas, car au fil de la lecture se lèvent des souvenirs de guerres d'indépendance, de guerres civiles en Afrique centrale ou de l'ouest, de despotes d'ex-républiques soviétiques ou d'Amérique du sud, d'Amin Dada à Khadafi il y a du choix.



Diviser pour régner, être craint, éliminer les trop intelligents, ceux à dents longues. Tout prévoir, y compris une flopée de sosies plus ou moins ressemblants chargés des chrysanthèmes, sorties et réunions, et éventuellement de finir dans un attentat sanglant, à votre place.



Mais hélas les rebelles sont maîtres de quasiment tout le pays, acculant dans son palais le Maréchal , qui saoule de ses souvenirs de gloire, passée, présente et à venir, son secrétaire Manfred-Célestin, conseiller, vieille pacotille, inopérante engeance, masseur, barbier...



Avouons un petit coup de mou en fin de première partie, balayé par le chapitre 8, barré de chez barré, où l'Odyssée de Ghor et son armée à travers le monde entier, carrément, est un chef d'oeuvre de grand n'importe quoi. Ensuite, les trois parties suivantes se sont avalées comme des petits pains, en dépit de certains passages fumant de violence et de cruauté. Souvent on a du mal à suivre (pas de souci, les personnages eux aussi se questionnent également, rêvent-ils ou quoi?). Agents dormants, Services secrets s'en donnent à cœur joie, agents doubles (triples voire quadruples), un véritable manège.



Et je n'ai pas parlé de l'écriture, drue, truculente, onirique parfois, familière, travaillée tour à tour, un feu d'artifice. Ah on jubile! Sans oublier une construction ménageant les effets et les rebondissements. Quand on pense qu'un des personnages principaux arrive juste avant la page 300...



A lire absolument, bien sûr!Un grand moment de lecture.



"On squattait les boutiques vides, les bureaux, les appartements. Les réfugiés y proliféraient, les lieux devenaient trop étroits pour loger toute la marmaille. On poussait les vieux toujours un peu plus loin, un peu plus à l'étroit. Ils s'obstinaient à vivre, à occuper quelques précieux centimètres carrés du bout des semelles de leurs charentaises. La grand-mère finissait dans le buffet Henri IV, où elle attendait la fin, ce n'était pas une mauvaise propédeutique au cercueil. Un autre se recueillait au fond du vase Ming, qui peut accoutumer à l'urne cinéraire."(etc... page 109)



"A la suite d'une erreur d'orientation de son aide de camp, Ghor s'empare de la Papouasie. L'opération se solde par de lourdes pertes. Plusieurs compagnies sont mangées par l'ennemi. D'autres sont mises à sécher en prévision des disettes futures. La division Grossmann disparaît au beau milieu de la campagne, s'égare dans la jungle et le brouillard des plateaux, traverse une chute d'eau, longe un corridor souterrain, trouve des escaliers, les monte, massacre une petite troupe d'indigènes qui s'opposait à son passage, écarte un rideau rouge, et apparaît sur la scène de l'opéra de Manaus pendant une représentation d'Aïda, sous les applaudissements du public." (etc...page 141)
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Le Maréchal absolu

J'ai profité de quelques jours de vacances pour lire lentement (ce n'est guère possible de passer en mode "survol" de toute manière) ce roman de plus de sept cents pages, qui se veut lui aussi absolu. Le style est proliférant, le personnage du Maréchal tellement diffracté par plusieurs voix qu'il en est parfois insaisissable. Théâtre d'ombres donc, mais cruel. Ce roman m'a fait penser à la trilogie de Ghormengast de Mervyn Peake pour son côté cauchemardesque. Il est exigeant mais lisible, surprenant a bien des égards...
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Le Maréchal absolu

Le Maréchal Absolu, roman conséquent (plus de 700 pages) de Pierre Jourde, raconte par le biais de différents points de vue et perception le règne et la déchéance d'un dictateur d'un pays fictif, l'Hyrcasie, pouvant s'identifier à un pays du Moyen-Orient du fait de sa complexité ethnique et les relations conflictuelles entre voisins.

Ainsi, nous sommes successivement dans la tête du sosie du maréchal, du maréchal lui-même, d'un agent féminin des services réalisant les basses œuvres du régime et enfin du serviteur délirant du dictateur.

Ce livre nous apporte une analyse quasi clinique de la dictature et de tous les effets sur la vie des gens, sur son irréalité entre cauchemar et absence de morale ou d'éthique. La réalité du pouvoir y est décrite de manière juste et incisive.

A l'inverse, le livre se perd dans des longueurs qui n'apportent rien aux thèses défendues et transmettent une exaspération certaine au lecteur. En outre, pour les âmes sensibles, certains passages (dont les derniers chapitres) sont particulièrement durs et n'ont pour moi aucune valeur ajoutée.

Je sors un peu déçu de la lecture de ce livre malgré des qualités certaines ; j'ai positionné une note défavorable car en plus d'être déçu, j'en suis sorti également soulagé de l'avoir terminé, ce qui n'est pas un signe évident de plaisir dans la lecture...

Je salue toutefois l’œuvre de création de l'auteur et espère le retrouver dans des ouvrages plus concis et inspirés.
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Le Maréchal absolu

Quatre voix décrivent la fin d'une dictature: avec verve, l'auteur montre la folie et la limite de la dé-réalisation.


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Le Maréchal absolu

Je suis enfin venu à bout du Maréchal absolu, le roman somme que Pierre Jourde a publié à la rentrée. Je l'avoue, cette lecture a été longue et laborieuse. Il m'aura fallu plus d'un mois pour l'achever. A ma décharge, il faut dire que ce pavé se lit difficilement, pas tellement à cause de sa longueur (un peu plus de 750 pages), mais plutôt de son contenu, qui déroutera plus d'un lecteur par son ambition et sa démesure. L'auteur lui-même s'en inquiète dans une interview donnée au Salon littéraire début septembre. Plus récemment, il a reconnu à demi-mot sur son blog que le roman n'a pas rencontré son public. C'est bien dommage, car malgré ces difficultés, l'ouvrage mérite qu'on lui accorde un peu d'attention.

Construit sous la forme d'une tétralogie, le livre raconte la fin d'une dictature post-coloniale dans un pays imaginaire. Le premier chapitre s'ouvre sur un monologue dans lequel le tyran assiégé par les rebelles dans la capitale s'adresse à son fidèle secrétaire particulier avant de finir les vertèbres brisées dans une scène de pendaison qui rappelle fortement celle de Saddam Hussein. Dans le deuxième chapitre, le lecteur apprend avec stupeur que l'homme qui a été pendu n'était qu'un des innombrables sosies du Maréchal. Le vrai, lui (mais peut-être ne s'agit-il là encore que d'un double...), commente la chute du régime depuis l'une de ses innombrables abris secrets. Dans le troisième, c'est un personnage jusqu'alors secondaire qui prend la parole : cinquante ans après la chute du régime, l'agent des services spéciaux Schlangenfeld raconte à un journaliste les évènements auxquels elle a assisté et met en scène le rôle trouble joué par les services secrets dans l'ascension et la chute du despote. Enfin, dans le quatrième et dernier chapitre, c'est le secrétaire particulier lui-même qui, encore bien des années plus tard, se remémore depuis son lit d'hôpital les derniers jours du Maréchal et sa tentative désespérée pour reconquérir le pouvoir.

Vous l'aurez deviné à la lecture de ce résumé : Le Maréchal absolu est un récit complexe, polyphonique et multiple. Il fait se croiser une série de points de vue différents sur des événements par nature confus, navigue entre le passé, le présent et l'avenir dans un tourbillon vertigineux qui laisse le lecteur étourdi. Cette narration sophistiquée pousse jusqu'à son paroxysme un jeu de reflets dans lequel nous venons à douter de la réalité et de la fiction. Qui parle ? Qui est le vrai Maréchal parmi tous ces sosies ? Qui se cache derrière ce "tu" destinataire ? Comment se retrouver dans ce délire égotiste ?

L'ouvrage porte le nom de roman, mais, à y regarder de plus près, il appartient en fait à une multiplicité de genres littéraires : l'épopée, le récit fantastique, le manuel de sciences politiques, le roman d'apprentissage, le roman historique, le récit picaresque, le roman d'espionnage, la farce rabelaisienne, le roman burlesque et même le théâtre comique entrent dans sa composition. Il y a du Machiavel dans ce récit, par la manière dont il met à nu les rouages de la mécanique du pouvoir, mais aussi une réflexion philosophique sur les rapports entre la réalité et la fiction, une synthèse historique des régimes dictatoriaux issus de la décolonisation et de la guerre froide, une farce burlesque à la Ubu roi, un plaidoyer humaniste pour la libération de la femme dans les régimes soumis à la loi islamique…. Ce roman touche à tout est un objet à l'ambition démesurée. Pas étonnant qu'il ait dérouté les lecteurs et la critique.

Pour ma part, je l'avoue, j'ai dû me faire un peu violence pour l'apprécier véritablement. Dans un premier temps, j'ai été rebuté par la trivialité et la truculence dont il se réclame. Il est vrai que le corps y est omniprésent, de préférence laid, obscène, obèse, difforme, gangréné, répugnant, déliquescent et putréfié. Mais une fois parvenu à rentrer dans l'univers de l'écrivain, je me suis pris au jeu, et au moment de refermer le livre, je n'ai pas regretté mes efforts.
Lien : http://www.marcbordier.com
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Le Maréchal absolu

Dans un pays, perdu, perclus des ombres du colonialisme, règne un maréchal, absolu dans sa démesure du dédoublement. Dans une langue virevoltante, violente et rieuse, Pierre Jourde réfléchit sur le pouvoir, l'imitation de nous-mêmes, la politique, les illusions du pouvoir... Absolu chef-d'œuvre, Le maréchal absolu est un roman dense et ample à découvrir catégoriquement.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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