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Critiques de Pierre Jourde (255)
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La cantatrice avariée

Lu il y a 5 ans...



Bolo et Bada sont les protagonistes de cette histoire.

A vrai dire, je serai bien en peine de résumer ce livre ! Ces deux jeunes hommes se promènent et font telle ou telle chose mais j'ai été plusieurs fois perdue dans les délires de l'auteur, je ne voyais pas du tout où il voulait en venir, même si par moments, certains passages révèlent une pointe d'humour. Un récit absurde que j'ai vraiment eu du mal à suivre !





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La grande solderie

La grande solderie de Pierre Jourde, ce sont trois parodies originales :

-La grande solderie

-Alein: le Mal de l'origine du retour

-La Belle et l'enclume

Découvrez un livre sans prise de tête où se mêlent situations loufoques, répliques et scènes délirantes. A découvrir.
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La grande solderie

Pierre Jourde signe ici trois parodies et s'attaque, comme à son habitude, aux icônes frelatées, aux poncifs et autres clichés. Ce recueil commence fort avec un texte consacré à une émission littéraire "imaginaire", dans laquelle le présentateur reçoit avec déférence les quatre têtes de gondoles du roman contemporain. Entre les réponses pleines d'emphases et de suffisances, les raisonnements abscons, chacun radote sa stratégie éditoriale et marketing en surjouant l'écrivain maudit, rebelle ou appartenant à une minorité. La seconde s'attaque à un mythe du cinéma, et voici notre Pierre Jourde imaginant une variation d'Alien à la sauce Belge dans laquelle l’héroïne, pédicure de son état, va devoir combattre une nouvelle espèce d'extraterrestre aidée d'un stagiaire et d'un chat. Le dernier texte est un conte détourné, c'est peut-être celui sur lequel j'ai le moins accroché mais je conseille néanmoins fortement ce recueil aussi drôle qu'acide.
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La grande solderie

Concernant l'humour, les éditions Wombat avaient pour moi fait leurs preuves, avec le génial et méconnu (en France en tout cas) Opération renard du désert du comique anglais Spike Milligan, qui m'a laissé un souvenir ébloui.

Je n'avais donc aucune raison de me méfier de ce recueil de trois parodies dialoguées de Pierre Jourde.

Autant dire que je suis tombé de (très) haut.

Il y a deux catégories de personnes. Celles qui apprécient les calembours, et celles qui les trouvent consternants. Malheureusement pour Pierre Jourde – et je ne crois pas pour autant être un pisse-froid –, je fais partie de la deuxième catégorie.

La parodie de La grande librairie m'a à peine arraché quelques rictus de coin de bouche, notamment quand il est question de Christine Angot, mais tout a été instantanément vendangé par des calembours miteux.

— Alors, Philippe Saint-Nectaire...

— Non, Philippe Salers, je vous prie...

(Et il refait le même avec tous les fromages d'Auvergne)

Dans la parodie du film "Alien", on touche le fond. C'est d'une nullité crasse, et il est rare que j'emploie un tel mot pour qualifier un bouquin.

L'alien devient l'alein, et on va avoir le droit à toutes les variations de l'alein fraîche, l'alein chargée, l'alein fétide... Ce n'est qu'un exemple parmi des multitudes.

Dans la parodie de la Belle au bois dormant, le niveau remonte un tout petit peu, je dis bien un tout tout petit peu. C'est-à-dire que c'était tellement bas que de toute façon il ne pouvait plus creuser encore. Quant aux contrepèteries ailleurs vantées, il s'est juste agi de replacer celles mille fois rebattues et qu'on trouve sur internet en tapant "contrepèteries". Genre : "brouille l'écoute". Voilà voilà.

Je remercie quand même Wombat et Babelio pour ce livre acquis dans le cadre d'une masse critique, mais en ce qui me concerne, la seule vertu que je lui ai trouvé, c'est d'être très court.

Il va maintenant rejoindre La grande solderie.
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La Littérature sans estomac

Lire "La Littérature sans estomac", c'est comme entrer dans un bon restaurant gastronomique. Véritable réjouissance pour nos papilles cérébrales, cet ouvrage (dont le titre est certainement un clin d'œil au pamphlet de Julien Gracq intitulé "La Littérature à l'estomac") distille une fine liqueur critique dont la saveur est inégalable. Mais celui qui nous régale ici, qui met du sel et du piquant sur des morceaux réchauffés, c'est Pierre Jourde. Car les ouvrages présentés sont fades et sans saveur. Pourtant, et c'est bien là tout le scandale, leurs auteurs ont été montés au pinacle par une sorte d'intelligentsia où mercantilisme, hypocrisie et ronds de jambe sont les sirènes du succès (et la cerise sur le gâteau).



On rit à la lecture de ces textes. Jourde se veut piquant et emploie toute la palette de l'ironie pour faire mouche. J'avais déjà lu le fameux "Jourde et Naulleau". J'ai retrouvé dans "La Littérature sans estomac" ce ton qui m'avait plu, ces remarques assassines, cette autopsie minutieuse des romans cités.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La Littérature sans estomac

Le livre est souvent réjouissant, mais en même temps un peu vain dans sa dénonciation... Cela sent par moment la jalousie à l'égard d'auteurs qui, à défaut d'avoir plus de talent, ont mieux réussi que Pierre Jourde. La méchanceté et l'envie de nuire l'emportent parfois sur l'humour.



Mais les passages sur Christine Angot valent à eux seuls la lecture du livre complet. Ca soulage!







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La Littérature sans estomac

analyse de la littérature très crue mais très fine ! Un peu intello parfois mais passionnant ...
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La Littérature sans estomac

Sans nier certains aspects relevés dans l oeuvre, à savoir que le marché de l'édition reste affaire de business ne le nions pas, je me demande sincèrement si cette critique se veut vraiment pertinente en attaquant C.Bobin, P. Forrest ou Sollers. Je crois ne pas avoir besoin de gaspiller mon argent dans une critique essentiellement négative pour me faire un avis personnel.
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La Littérature sans estomac

Jours tranquilles à clichés



Peut-être vous-est-il déjà arrivé d'être pris de doutes lors de la lecture de certains romans d'auteurs cotés ?

Peut être même avez vous éprouvé le sentiment qu'une gigantesque supercherie occupait le devant d'une scène décorée de prix prestigieux et de dithyrambes en carton-pâte ?

Si c'est le cas, ce livre est pour vous.



En un peu plus de 300 pages, Pierre Jourde s'en donne à cœur joie en faisant défiler comme à la parade, les plus éminents représentants en vieux poncifs, fausses audaces et vraies stupidités, pour mieux les "aligner".



L'auteur met au jour les ficelles les plus grossières et les processus les plus vulgaires utilisés fréquemment pour la fabrication de l'hypostase du "littéraire". Mais attention, contrairement à ce qu'annonce l'éditeur, "La littérature sans estomac" n'est pas vraiment un pamphlet.



Certes Jourde démonte et déboulonne, mais il ne se contente pas d'affirmer, il s'attache surtout à démontrer, sans aller jusqu'à profondément caricaturer. Et s'il épingle des extraits des romans mis en cause, il ne se contente pas de les "décontextualiser" pour s'en moquer, il se livre à une analyse solide et argumentée.



Ses charges (quand même !) sont savoureuses et à ce jeu de massacre, Philippe Sollers, Frédéric Beigbeder, Christine Angot ou Marie Darrieussecq en prennent pour ce grade qu'ils ont usurpé, attribué complaisamment par le milieu complice de la presse et de l'édition,



Mais il n'y a pas que ces têtes de Turc et d'affiche.

L'éventail retenu est assez large et j'avoue ne pas connaître tous les écrivains bien (mal) "traités" qui bénéficient de cette exposition.



Certes, compte tenu de la re-lecture qu'en fait Jourde, je n'éprouve pas le sentiment d'être passé par mégarde à côté d'un monument de la littérature contemporaine.



Mais d'un autre côté, voir exposées avec autant de drôlerie féroce, toutes leurs ahurissantes fadaises et leurs ridicules recettes de bazar, me donnerait presque envie de me précipiter sur les "oeuvres" de Camille Laurens ("on dirait que c'est une documentaliste de collège qui deviendrait écrivain"), Olivier Rolin (incroyable, cet homme a vraiment écrit "...demeurait associé dans mon esprit à une fugue pour violoncelle de Bach" ou "Les gouttes de sueur qui tombent de mon front allument sur l'encre de délicates flammes bleutées"), ou encore Pascale Roze ("le zéro absolu" ...il faut dire qu'avec une telle anagramme...)...



Et puis, à côté de ces baudruches qu'il s'efforce de dégonfler, Jourde évoque aussi des auteurs qu'il apprécie, comme Valère Novarina, Eric Chevillard ou Jean-Pierre Richard, parfois de manière ambiguë, voire circonspecte, comme dans le cas de Houellebecq dont il analyse l’œuvre, sans se laisser perturber par l'environnement polémique autour de l'écrivain.

Mais il faut reconnaître que si elle n'est pas sans intérêts, la partie "clémente" du livre n'est pas celle qui m'a le plus intéressé. Je me demande si je n'ai pas un fond mauvais.



Encore qu'un reste de clémence m'habite sans doute encore, car j'ai trouvé qu'à un moment, Jourde allait trop loin en écrivant, au chapitre consacré à Pascale Roze, qu' "Il y a certes peu d'honneur à tirer de l'extermination des insectes".

Il me semble que son cas est déjà suffisamment pathétique pour qu'on ne soit pas obligé en plus, de l'achever à coups de blattes.



Un vrai regret quand même : ce livre date de 2003. J'aurais bien aimé en lire une version actualisée incluant par exemple, David Foenkinos, Anne Gavalda, Jerome Ferrari, Amélie Nothombe ou Véronique Ovaldé...



A suivre ?
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La Littérature sans estomac

Pourquoi ai-je lu ce livre ? Soyons franche, j'ai sauté pas mal de paragraphes.

Pourquoi ferai-je miennes les critiques de Jourde ? Je préfère garder mon libre arbitre, même si je reconnais que certaines proses sont indigestes et que les best-sellers sont affaires de monnaie et non de style.

Oui oui oui.



Les critiques sont traitées très sérieusement. Je les aurais aimées saupoudrées d'un peu d'humour. Elles sont démonstratives (beaucoup d'extraits choisis), analysées (plutôt démontées avec preuves à l'appui) et parfois ennuyeuses (c'est vrai, il ne peut s'adresser au commun des lecteurs, alors parfois je me suis perdue).

Si si si.



Et puis pourquoi justifierses choix ? Chacun peut lire ce qui lui plaît. Et si lire "la première gorgée de bière" procure à son lecteur un instant de plaisir ou de paix, pourquoi l'en priver ?



Encore une question ("une freudolacanerie ça peut être amusant"). La vraie littérature, qu'est ce c'est ? Moi, je suis bête, je ne sais pas. Enfin, j'ai bien un petit avis, mais c'est le mien, c'est à dire pas grand chose (oui je plagie !). Pour moi, la vraie littérature c'est celle qui vous fait voyager, apprendre, rêver, espérer, aimer.



Enfin, tout le monde peut se tromper puisque Pierre Jourde, lui-même, a apprécié le dernier livre de Camille Laurens (voir article du Nouvel Obs du 22 avril 2013), auteure si décriée ici.
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La Littérature sans estomac

Un assassinat hilarant de la vacuité en littérature. Brillant et jouissif !
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La Littérature sans estomac

Voilà un livre peut-être déjà un peu ancien, mais qui a toute sa place sur un forum de lecteurs, puisqu'il apprend au lecteur à écarter l'ivraie et à chercher le bon grain. Bien sûr, on peut feindre de croire que l'auteur s'attaque au milieu littéraire parisien, bref à des personnes. Mais son livre propose de vraies explications de textes, extraits des plus grands succès de la production littéraire française contemporaine : il étudie le fonctionnement industriel de production du dernier Goncourt, Renaudot ou Femina, et on comprend bien mieux, soudain, pourquoi il ne faut surtout pas se laisser guider par le Magazine Littéraire pour choisir ses livres. Il dégage les principales règles de rédaction d'un bon Minuit, d'un poème contemporain, d'un texte "exigeant" qui plaira à Libération et au Monde, donnant l'impression de penser et de penser droit. C'est donc un livre important, qui apprend à lire, et personne ne peut se vanter de n'avoir pas besoin de ses conseils.
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La Littérature sans estomac

Pour qui a décidé depuis longtemps de ne plus acheter les Goncourts, pour qui se désole de la sottise de livres qu'on achète, non pas pour les lire, mais parce qu'il faut les avoir achetés, pour qui est consterné par la béatification d'une certaine intelligentia parisienne, ce pamphlet est un contrepoison bien plaisant. On peut cependant regretter que les auteurs estimés par Jourde soient eux ausssi assez abscons.

Les citations qui illustrent les critiques sont hilarantes.
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La Littérature sans estomac

Un violent pamphlet contre le monde littéraire parisien, qui selon Jourde, autour du grand gourou Sollers et de la rédactrice en chef du Monde des livres, encense des auteurs qu'il juge médiocres. Il déplore le manque de polémiques dans le monde littéraire, le "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Parmi les "scribouilleurs" éreintés dans cet ouvrage : Sollers, Begbeider, Angot, etc..... >Il dit aussi du mal de Houellebecq, mais lui reconnait un certain talent. Même chose pour Catherine Millet. Suite à ce brulôt ("la littérature sans estomac") Jourde a d'ailleurs dû comparaître devant la justice pour diffamation à l'égard de la rédactrice du monde des livres (Josiane Savignon).
Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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La Littérature sans estomac

Pierre Jourde est un grand professeur de littérature, un habile pamphlétaire qui démonte intelligemment les absurdités et l’influence du modèle économique du livre sur la production littéraire française.

Comme tout pamphlet, il génère des accords et des désaccords. Ennemi de la littérature blanche (surtout si elle est écrite par des femmes), Pierre Jourde promeut la suprématie de la recherche formelle sur le vécu.

Parmi les exemples de «grande littérature » proposés, il y a pourtant du vrai. Quand ces grands hommes écrivent sur le sexe ou l’objectivation des femmes, c’est beau et c’est profond.

Bref, on ne va pas être d’accord ! Et ce n’est pas grave…

Finalement le seul avantage de ce livre a été de me faire découvrir le blog L’Autofictif d’Eric Chevillard !
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La Littérature sans estomac





Je l’ai lu en sautant de nombreux paragraphes. Une fois qu’on a dit que “l’oeuvre” était pauvre, extraits à l’appui pourquoi s’acharner ?

Difficile pour moi de juger ses critiques, je n’ai lu aucun de ces auteurs, certains parce qu'ils ne me tentent pas : Sollers, Houellebecq, Beigbeder…. Beaucoup parce que j’ignore leur existence : Holder, Grenier, Novarina.... Il est vrai qu’à lire les phrases citées, je n’ai pas de regrets. Mais en cherchant sur Babelio j’ai vu que plusieurs avaient été appréciés.

Maintenant je sais ce qu’il ne faut pas lire (selon lui) mais j’aurais préféré savoir ce qu’il faut lire. Tout ceux qui ne sont pas dans cet ouvrage ? Sans doute pas car le Jourde & Naulleau dont j’ai lu l’extrait fourni par Babelio éreinte Olivier Adam (pas lu non plus) et beaucoup d’autres je suppose.

Je présume que les romans de Pierre Jourde sont des merveilles d’intelligence et de style mais là encore je ne peux pas juger, je n’en ai lu aucun !

Je lis de 100 à 130 livres par an (moins cette année) mais je me demande bien de qui. Ah c’est vrai, j'aime la littérature étrangère et celle du XIXème siècle.

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La Littérature sans estomac

« La littérature sans estomac » est un essai sur la vacuité en littérature moderne.



Jourde y analyse les bons et les mauvais textes de façon hilarante. Il tire à boulet rouge sur le mercantilisme éditorial, les formules « grand-public », dénonce les indigences de style et de fond des auteurs médiatiques.



En plus de faire oeuvre de salubrité littéraire, Pierre Jourde est pourvu, également, d’une très bonne plume. En revanche, ses critiques positives m’ennuient beaucoup, il est plus difficile de faire de l’humour sur de bons textes.



Un excellent essai critique littéraire. Qui résume, à peu-près, le paysage littéraire actuel.



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La Littérature sans estomac



"Il s'agit de se demander si la littérature est une image de la littérature ou un acte littéraire." (205)



Publier une critique franchement négative à propos d'un livre demande une certaine audace. Il n'y a qu'à voir sur Babelio, où l'on se trouve rarement face à de belles envolées mordantes. Les notations minuscules ne manquent certes pas. Mais les écrits qui les portent sont souvent timides, prudents, font valoir que ce n'est que leur vision personnelle, voire s'excusent. S'excuser de ne pas avoir aimé un livre ?! Pourquoi devrait-on ménager auteurs et maisons d'éditions, leur octroyer un statut supérieur ? Vive la critique à égalité d'esprit, libre, épanouie et créative pourvue qu'elle soit étayée ! Pierre Jourde y excelle. C'est un vrai bonheur de se plonger dans sa prose enlevée, impertinente, souvent drôle, lexicalement riche, parsemée de formules pimpantes qu'on aimerait lui piquer. Même quand il descend en flammèches des auteurs que j'apprécie, je fonds de plaisir. Je dirais même que je fonds doublement de plaisir car l'expérience sensorielle est d'autant plus forte que son point de vue se démarque et entre en collision avec le mien.



"Pourquoi donc le fait de signaler les oeuvres de qualité empêcherait-il de désigner clairement les mauvaises ? Jamais les librairies n'ont été si encombrées d'une masse toujours mouvante de fiction. Il faut donner des raisons de choisir. Ce devoir est devenu d'autant plus impératif que les produits sont frelatés. Des lecteurs de bonne foi lisent ces textes et se convainquent que la « vraie littérature » est celle-là. Or une chose écrite n'est pas bonne à lire par le seul fait qu'elle est écrite, comme tendraient à le faire croire les actuels réflexes protecteurs du livre. Tout texte modifie le monde. Cela diffuse des mots, des représentations. Cela, si peut que ce soit, nous change. Des textes factices, des phrases sans probité, des romans stupides ne restent pas enfermés dans leur cadre de papier. Ils infectent la réalité. Cela appelle un antidote verbal." (25)



En plus de nous régaler de ses habiletés littéraires, il met des mots sur la confusion entretenue par la plupart des maisons d'édition et des médias culturels autour de notre perception de la littérature, sur "cette évolution de la littérature pour amateurs éclairés vers le créneau vendeur". Il nomme, définit – "le roman décoratif, petit récit […] mettant en scène un petit personnage sans identité trop définie […], le tout rapporté dans un langage pas trop compliqué", les "romancules qui ne s'engagent pas et qui n'engagent à rien", "la littérature microcosmopolite qui nous envoie des cartes postales touristiques du potager du coin". Qu'est-ce qu'une littérature exigeante, de qualité ? Comment ne pas se faire avoir par les coups éditoriaux ? L'essence de la réponse tient tout entière dans notre attente. Distraction ? Questionnement existentiel ? Modification des perceptions ? Aller vers de l'inattendu pour bousculer son train-train ou ronronner sur un canapé ? Se faire croire à soi-même qu'on est dans le vent intellectuel, conforter son identité ? le champ de possibilités est vaste pour inventer notre relation aux livres. Il ne tient qu'à chacun de faire de la lecture une école de lucidité et de la critique une pratique d'intégrité, citoyens culturels aux consciences éveillés et actives.



"Pour Proust, la plus grande intensité de réel – le réel retrouvé – se tient au bout de l'extrême littérature. Car, pour ce qui est du réel, dans la vie, la plupart du temps, nous n'y sommes pas. Nous vivons de rêves. Ecrire consiste à rêver avec une intensité telle que nous parvenions à arracher au monde un morceau." (34)



Paradoxalement, les critiques positives de Pierre Jourde m'ennuient terriblement. Et ce d'autant plus quand elles concernent un auteur dont j'aime beaucoup le travail : Eric Chevillard, dont voilà un aphorisme tout en écho au propos :



"Souvent je me demande si je ne perds pas mon temps à défendre de bons livres alors qu'il y en a tant de mauvais à pourfendre.

Éric Chevillard 3051"


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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La Littérature sans estomac

Pamphlet contre la littérature contemporaine, du moins celle promue par les médias, "tiède et sans estomac".La collusion entre les critiques et les auteurs ne favorise par l'impartialité et les éloges vont à des gens déjà connus. De plus, selon Pierre Jourde, nous vivons un temps d'imposture dans laquelle une apparence d'audace sur le fond et la forme est entretenue alors que le conformisme règne (et je pense qu'il a raison). La littérature contemporaine est souvent faite de poncifs, de clichés, le style dit sobre est en fait pauvre, l'exhibitionnisme règne (Angot, Ernaux...). La littérature n'a plus le pouvoir qu'elle avait dans la formation de l'esprit L'argent est le nouveau maître et les livres ne sont plus que des produits. Evidemment Pierre Jourde ne s'est pas fait que des amis avec cet essai qui cite abondamment auteurs et critiques.
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La Littérature sans estomac

Un livre intéressant qui peut conduire à faire de sérieuses économies de temps et d'argent en faisant une sélection "d'auteurs" à ne surtout pas lire. J'ai pu le vérifier personnellement ayant acheté des oeuvres de quelques prétendus écrivains cités ici, et m'étant rebellée contre la médiocre qualité des livres et la pauvreté des styles et des sujets. Ces oeuvres je les avais lus sans conviction, ou plutôt avec la conviction que ces textes étaient creux, sans intérêt, des attrapes-nigauds pour lecteurs non avertis, pour naïfs pensant que toute écriture devait nécessairement être de qualité.

Je ne distribue cependant que trois étoiles à cet essai, car j'y ai détecté des longueurs. Le texte est souvent ardu et je me suis ennuyée à la lecture du dernier chapitre, représentant la valeur de près de cent pages.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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