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Critiques de Piotr Bednarski (61)
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Les neiges bleues

Un immense livre, un talent digne de nos grands auteurs européen, une vraie littérature, une histoire bouleversante, beauté absolue.

A lire d'urgence
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Un goût de sel

J'ai beaucoup aimé "Les neiges bleues" où Piotr Bednarski racontait sa vie au goulag où ses parents sont morts.

Dans "Un goût de sel", il raconte sa vie d'après.

De retour en Pologne, il décide de s'embarquer à bord de bateaux de pêche. Et, il ne lui sera pas fait de cadeau!



J'ai aimé cet homme franc, droit, intègre. "Traite chaque jour comme le premier, et essaie de ne jamais te sentir vieux". Et, c'est ce qu'il fait, malgré tout ce qui lui arrive, il garde son regard prêt à reconnaître le charme de ce que la vie lui offre.



Belle écriture, à lire!
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Les neiges bleues

Livre magnifique. Il s'agit d'une autobiographie. Les sévices qu'a subi l'auteur et les siens, desquels seul il survivra, sont véridiques et montrent bien que la dictature stalinienne n'a rien à envier aux nazis. Mais une grande humanité se dégage de ce livre. Parfois les témoignages comme ceux-ci à l'instar de celui d'Etty Hillesum ou de Magda Hollander Lafon (Quatre petits bouts de pain) nous montrent comment même au plus profond de l'horreur, l'homme peut montrer ce qu'il a de plus humain et de plus spirituel.
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Un goût de sel

C 'est le deuxième roman de Piotr Bednarski publié en France que je lis et c 'est toujours un plaisir de caresser avec douceur ce moment de lecture ....

Après le Neiges bleues ou Piotr narre son enfance dans un camp Russe Un goût de sel relate sa vie de Marin avec sa poésie mélancolique et un témoignage sans artifice ...Un récit très bouleversant liant son enfance Russe avec ses Grands Parents présents qui enchantent les souvenirs avec la culture des ses aînés .La religion suit les péripéties de notre Héros au fil des chapitres pour le guider vers un destin qu'il choisira ...Il a cette force en lui pour réaliser sa destiné ...Chaque petites histoires nous emportent dans la cruauté perverses de la vie de Piotr .la mort de ses beautés .sa noyade puis la dureté de sa vie de Marin ....

Piotr reste cet homme vagabond de sa vie au service des autres ....

Un roman excellent ...

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Les neiges bleues

C'est l'histoire d'un jeune garçon nommé Petia. Il n'a alors que huit ans lorsque sa vie devient un pur cauchemar. En effet, il est très jeune, mais doit pourtant se faire à cette vie horrible autant pour ses proches que pour lui.



Ce livre est incroyable. Il est aussi touchant que riche en vocabulaire et marquant. Je suis en quelque sorte fascinée par la force du garçon qui a dû faire face à de nombreuses pertes, alors qu'il n'a que huit ans.

Le livre est composé de 18 chapitres, qui se terminent à chaque fois par la mort d'un proche : ami, enfant...



Petia et sa mère vivent dans l'antichambre du Goulag de Sibérie, dans des conditions déplorables telles que le froid, comme nous l’indique l’expression «mourir de froid», ainsi que la faim, comme nous le montre l'adjectif «affamés». En effet, la mort les frôle à chaque instant, soit à cause de la misère, soit à cause de la faim ou encore du danger qui rôde dans l'antichambre. Pourtant ils n'ont pas conscience de la réalité et du fait que la mort est omniprésente - «nous n'avions pas conscience ni de notre misère ni de la mort omniprésente» -, ils n'ont pas d'échappatoire. Dans ce livre, je me suis mise à la place de l'auteur, et j'ai éprouvé de la rancune envers les ambassadeurs de la NKVD, qui n'ont pas réagi à toutes les violences auxquelles ils ont assisté, ainsi que de la tristesse pour Petia qui est victime de la mort de ses proches tout au long du texte, comme le Bienheureux. Mais ce fut certainement la mort de « Beauté » qui m'a le plus touchée ainsi que la réaction de Petia qui m'a fendu le cœur. En effet, la mort de celle-ci l'a brisé et ne lui a laissé qu'une seule échappatoire, « la poésie ».
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Un goût de sel

Un Goût De Sel commence quelques années après "Les Neiges Bleues"et se présente comme sa suite.

Nous retrouvons Piotr Benarski après les événements racontés dans son premier livre autobiographique.

Il a maintenant une vingtaine d'années et vit chez ses grands- parents adoptifs, Catherine et grand- père Théo qui a survécu à Auschwitz.

Il a une grande passion : la mer.

Il décide de s'engager dans la marine marchande."La mer m'enivrait.

Je l'aimais d'un amour au premier regard. Aucun amour n'est simple, mais l'amour de la mer est le plus difficile. C'est un défi, une épreuve. Elle est belle et tendre, cruelle et inflexible. Elle octroie généreusement le ciel, mais fait aussi cadeau de l'enfer. Et si on la néglige , elle tue."

Il part donc un jour, à l'aventure, sans argent, prend le train sans billet destination: la mer......

Il s'embarque sur le chalutier du capitaine Willy.....

Chaque épisode raconté en chapitres courts et intenses le verra confronté à l'indifférence, à l'ignorance, à la cruauté, au racisme,il fera des rencontres inattendues qui lui donneront raison de ne jamais désespérer.....Le récit est émaillé de décès tragiques et de drames.

Mais le plus important dans ce petit livre c'est la beauté et l'élégance du style.

L'écriture est un enchantement, les phrases sonnent juste, elles sont ciselées, sculptées, la poésie affleure à chaque page comme dans "Les Neiges Bleues".

L'émotion est palpable, la langue est riche et magistrale.

Elle sait laisser libre court au talent d'évocation du poète.

Il faut lire "Les neiges bleues "avant "Un Goût de sel."







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Les neiges bleues

Très beau livre sur la capacité illimitée des enfants à vivre, à survivre dans un univers où tout est désastreux - le climat, la faim, la dictature ...- Grâce à sa mère, surnommée "Beauté" du fait de sa surprenante beauté, Piotr connait l'affection et la joie de vivre. Quand sa mère est assassinée, c'est l'effondrement et on ne sait ce qu'il serait devenu sans un concours de circonstances qui lui est favorable.

Une belle leçon de vie pour nous, incurables "tamalou" !
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Les neiges bleues

Les Hommes sont givrés!

Petia, 8 ans, est un enfant polonais exilé en URSS, il est avec sa mère assigné à résidence dans un de ces camps de travail la mort montés en Sibérie sous le régime répressif stalinien. Là, l'amitié, l'amour côtoient au quotidien la misère, la famine, les trahisons et la mort incarnée par les hommes du NKVD qui frappent selon leur bon vouloir. L'enfant armé de l'amour de sa mère saura tirer partie de la beauté de cette dernière et de la faiblesse des hommes pour combattre, vivre et ne pas se laisser avilir.



Dans ce récit autobiographique décomposé en petites histoires, Piotr Bednarski nous donne à voir le quotidien de ces gens - femmes, enfants, invalides, dissidents avérés ou supposés du régime stalinien - enfermés dans les camps du Goulag. Alors que la guerre fait rage en Europe, loin des charniers, des bombes c'est à un autre combat que cette population d'exilés doit faire face : les privations, le froid et la répression ; toutes pouvant conduire à une mort soudaine et certaine.



Mais pas de pathos dans ce récit. S'il peut s'avérer triste et dramatique il n'en est pas moins plein de vie et d'espoirs. Le jeune Petia ne se laisse jamais abattre. Il a pour lui c'est vrai malgré tout l'insouciance de l'enfance, une aptitude à percer le cœur des hommes (ceux qui tournent autour de sa mère notamment) et une soif de vie phénoménale.



Il ne faut pas se tromper, ce qui nous est raconté à travers le quotidien de cet enfant, celui de sa mère et des autres prisonniers de ce camp n'a rien de joyeux et il faut le caractère "bienheureux" de Petia pour rendre tout ça comestible et atténuer l'horreur de ce témoignage. C'est révoltant de voir jusqu'où peut conduire la bêtise d'un homme et sa soif de domination, contrôle. On trouve beaucoup de romans, de témoignages sur les camps de concentration, nettement moins sur ceux de l'ex-URSS et sur ce qu'ont vécu ces milliers de personnes enfermées dans les camps du Goulag. C'est une chance et une richesse que de lire un texte comme celui qui nous est offert par Piotr Bednarski, même s'il nous oblige à ouvrir les yeux encore une fois sur la noirceur humaine. Il permet de ne pas oublier, il permet le travail de mémoire. Parce qu'il ne faut pas oublier que le négationnisme ne s'est pas limité aux camps de concentration hitlériens, la France a longtemps considéré Staline comme le libérateur de l'Europe de l'Est et refusé de reconnaître la véracité des témoignages de ceux qui étaient sortis vivants des "goulags".



Le petit Petia a été porté par l'amour de sa mère, par ses rêves, par sa foi et l'amour des mots. Son amour de la vie lui a permis de se relever à chaque coups durs. Aussi petit était-il, ses sentiments étaient grands et c'est ce qui l'a conduit toujours à aller de l'avant. Ça et la chance sous les traits d'une femme qui, malgré son propre malheur, lui a offert la liberté.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Les neiges bleues

J’avais craqué sur ce livre lors d’une de mes nombreuses visites chez Virgin… (Entre parenthèse qu’est ce que ça me manque…), mais je n’avais pas pris le temps de le lire. C’éra una Volta a choisi ce livre dans ma PAL, pour le challenge livra’deux pour Pal’addict, auquel on participe toutes les deux en binôme, et par conséquent, le mal est réparé, j’ai enfin pu découvrir ce court roman autobiographique.



Ce livre est un petit bijou à découvrir, il est construit à la façon d’un recueil de nouvelles, mettant en scène les habitants d’un camp en Sibérie proche d’un goulag, durant l’ère Stalinienne. La vie est difficile au camp, les habitants sont très pauvres, souffre de la famine, du froid glacial, de l’absence des proches envoyé au goulag, que ce soit un père, un mari, un frère, un fils. La peur de la dénonciation est omniprésente. Mais malgré ce climat géographique et politique hostile, les habitants arrivent à survivre de petites joies. Ils essaient de trouver des petits bonheurs.



Les enfants sont très présents dans le récit, et en particulier le narrateur, Petia, jeune garçon de dix ans, qui vit seule avec sa mère, surnommée Beauté. Son père est au goulag. Petia est un jeune garçon qui n’a pas froid aux yeux et qui n’a pas peur d’affronter son destin. Je me suis énormément attaché à ce petit homme qui prend la vie du bon côté.



Mais ce livre, même s’il transmet au lecteur de petites joies par ses descriptions presque poétiques, reste un livre sombre, énormément de personnages disparaîtront d’une manière ou d’une autre, l’injustice est le lot quotidien de ces habitants. L’auteur arrive admirablement bien à nous faire ressentir l’ambiance de l’époque en Sibérie. Il faut dire qu’il est lui même rescapé de ces camps, je ne sais pas qu’elle est la part de romancé dans ce livre, mais on sent bien que ce roman comporte une grosse partie de vécu.



Ce livre court mérite véritablement qu’on le découvre, vous savez ce qu’il vous reste à faire !



Il a été publié en 2008 aux Editions Le livre de Poche.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Les neiges bleues

Comme perdu dans le noir d'un monde ou l 'homme devient le prédateur de l 'homme Piotr Bednarski nous livre avec beaucoup de pudeur le combat de cet enfant (lui-même) dans cette Russie communiste de Staline dictateur détruisant avec rage et sournoiserie l'âme humaine ...

Chaque Histoires portent le malheurs de cette époque avec comme éclaircie ces moments de bonheurs fuguasses qui inondent la poésie de ce garçon .

Superbe
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Les neiges bleues

Les Neiges Bleues est un recueil de nouvelles très court (187 pages) mais ces nouvelles sont toutes liées entre elles par les situations, les personnages, le lieu.



Ces petites histoires se déroulent en Sibérie, au coeur du système répressif soviétique. Les protagonistes sont des familles, exilés, qui ont soit des maris au front soit en prison ou déportés.



Il y a l'école, les conflits entre amis, la vie de tout les jours, l'absence d'un parent, la recherche perpétuelle de nourritures, de biens indispensables ou non...



Les paysages sont somptueux malgré l'horreur du sort inéluctable des habitants des lieux. On arrive même à sentir le vent piquer nos joues et brûler nos poumons.



Les titres des nouvelles donnent aussi le ton:

- Le tricot de marin

- Le Sermon sur la montagne

- Néfertiti

- Le clown

- Cygnes

- Le champagne rouge

- Le Bienheureux

- Le berceau

- La mission

- La rencontre

- Sacha

- Le cercueil

- La chapka de zibeline

- L'école buissonnière

- Une tombe à l'européenne

- La prière

- L'amour

- Une réitération de Job



Il y est beaucoup question d'amitié, d'amour, de jalousie, de fidélité, de promesses, d'honneur...

Les enfants ont beaucoup d'importance dans ces cités où ils sont synonymes d'espoir, d'avenir, de changement peut-être.

On y parle aussi politique évidemment, religion aussi mais sans préjugés ni parti pris.



J'ai beaucoup aimé ces petites histoires; certains personnages (Petia, Beauté, Pakhomius...) sont exceptionnellement attachants; le style est sobre mais chaleureux bien loin de l'ambiance sibérienne.



Je vous invite à découvrir cet auteur qui a lui aussi vécu la déportation en Sibérie et qui arrive à nous en parler avec force et conviction. Il est à noter que les Neiges Bleues est son premier roman traduit en français.



Merci encore à Babelio et aux Editions du Livre de Poche pour cet agréable partage.
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Les neiges bleues

J'ai dévoré ce livre (reçu grâce à l'opération Masse Critique) mais je n'ai pas pu le lire en une seule fois tellement était puissante la sensation de se prendre un coup de poing dans le ventre à la lecture de certains chapitres. J'ai été émue mais j'ai aussi eu la rage, celle qu'on ressent quand on est témoin de choses innommables mais qu'on n'est qu' un spectateur impuissant.

Petia nous raconte avec ses yeux d'enfants le quotidien en Sibérie dans les années 40, la faim continuelle, le froid encore et toujours, la menace permanente d'une arrestation avec envoi au goulag, voire même d'une "disparition mystérieuse"...

Mais, parce qu'il a encore sa mère, Petia s'accroche à la vie. Il nous raconte des faits atroces mais pour lui, ce n'est que ce qu'il vit, au jour le jour.

Il perdra en quelques années tous les membres de sa famille, il verra nombre de ses copains mourir, il sera témoin de dénonciations pratiquement chaque semaine.

Et malgré toute cette laideur, Petia réussit à aimer la vie et la poésie, il garde espoir même si lui-même ne sait pas trop en quoi.

Ces tous petits chapitres m'ont bouleversés, la mort y est partout, mais c'est surtout le fait de voir la dignité côtoyer de si près la barbarie qui rend ce récit si violent et si fort.

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Les neiges bleues

Vie quotidienne d’un enfant en Sibérie, au cœur du système répressif soviétique.

Alors que la Pologne en 1939 est partagée entre la l’URSS et l’Allemagne et que son père a été expédié au goulag, Petia, 8 ans, a été déporté avec sa mère en Sibérie, là où les mots « froid » et « faim » n’ont pas le même sens qu’ailleurs. Car la faim, Petia en souffre quotidiennement, idem pour le froid, glacial, qui transperce et tue. Les déportés assignés à résidence sont des éléments « hostiles au régime » et les envoyer dans la taïga en les laissant livrés à eux-mêmes pour se loger et survivre, est une façon commode de se débarrasser d’éléments gênants.

Le froid, la faim, donc, mais surtout l’angoisse et les humiliations arbitraires sont le quotidien de Petia et de sa mère, surnommée Beauté en raison de sa splendeur radieuse. Car Beauté rayonne d’une force magnétique qui aide le petit garçon à traverser cette période tragique avec une philosophie naïve et poétique qu’il puise en grande partie dans la lecture de la Bible, mais aussi avec la joie de vivre propre à l’enfance, aussi dramatique soit-elle.

Dans ce récit autobiographique, ni pathos ni misérabilisme : Petia raconte sobrement, et avec une écriture dépouillée, les moments déchirants de son enfance où la mort est une compagne quotidienne, mais aussi les minuscules plaisirs arrachés au dénuement. On assiste ainsi à la disparition successive, et pour ainsi dire normale, du grand-père, du père, de la grand-mère et enfin de la mère de Petia. Un récit poignant et salutaire.

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Les neiges bleues

Ce livre est une partition de souvenirs d’un enfant de 8 ans – Petia – vivant dans l’enfer blanc du Goulag, plus précisément dans la région de Kolyma célèbre pour ses camps de travails soviétique qui furent légion durant la période stalinienne.

On se prend d’affection pour cet enfant imaginatif et artiste dans l’âme. Sa mère, Beauté, fait penser à certain de ces saints catholiques, résigné face à la souffrance et à la douleur. L’enfant et sa mère forme un couple puissant et véritablement intéressant. Ils incarnent un espoir dans ce monde sans vie et fataliste. Beauté, comme le surnomme Petia, est divinement belle, ce faisant, elle est harcelé par des dizaines de prétendants, les premiers étant les agents du NKVD, véritables démons et bourreaux de ce livre. Ils ont le pouvoir de faire disparaitre n’importe qui du jour au lendemain. Grâce à son charme presque ensorceleur, la mère de Petia permet de sortir son fils ou elle-même de situations difficiles. Même le diable sait reconnaitre le caractère presque sacré de la beauté. Mais cet avantage deviendra rapidement un handicap pour Beauté.

C’est en tout cas un bon livre autobiographique. Il est bien écrit mais la fin me semble un peu trop rapidement amenée. J’aurai aimé avoir plus de détails sur la découverte de la poésie par Petia.
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Les neiges bleues

Piotr Bednarski raconte l'histoire de Pia, un jeune enfant d'une huitaine d'années, pris dans le fléau des purges staliniennes. Peu à peu, ses proches disparaissent, comme son père envoyé au Goulag. C'est avec les mots de Pia mais aussi avec ses propres souvenirs que l'auteur nous raconte, avec poésie et sensibilité, la vie en Sibérie aux portes du goulag.
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Les neiges bleues

Piotr Bednarski (écrivain polonais) nous livre dans cet émouvant témoignage autobiographique la vie de sa famille polonaise "envoyée et assignée à résidence" en Sibérie dans les années 40, alors que son père militaire de carrière est prisonnier en camp de travail. Ces "relégués", car "fils d'ennemis du peuple travailleur" privés de droits civiques vivent au jour le jour dans la terreur d'une dénonciation,la misère, la faim, le froid (les neiges sont bleues par moins 40° d'où le titre), mais Piéta, alors garçonnet de 8 ans courageux,pieux,insolent, sensible,révolté et rusé, tire sa force de survie dans l'amour et la sagesse de sa mère juive mystique dite "Beauté" car "belle comme Néfertiti" aux nombreux mais dangereux prétendants, l'amitié de sa bande de copains puis dans la poésie lorsque les pertes se feront trop cruelles.

Pan d'histoire relatant le quotidien d'une communauté soumise au bon vouloir d'un inquisiteur et vivant dans la terreur du "système répressif soviétique",chapitres sous forme de nouvelles dominées par un souvenir lié à une émotion intense, Les neiges bleues est également un bel hommage à la mère d'un enfant bâti selon les lois du coeur et le secret confié d'une philosophie de vie envers et contre tout (qui force l'admiration). A lire +++++
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Les neiges bleues

J'ai un avis bien différent des autre critiques , je n'ai pas beaucoup apprécié ce livre , ni pour le fond , ni pour la forme , ceci bien sûr n'engage que moi .

L'histoire raconte l'exil d'une famille dans les années 40 en Sibérie , vue par les yeux de l'auteur alors petit garçon .

Pour moi , les anecdotes sont convenues et il n'y a pas beaucoup d'émotions , cela reste malgré tout un témoignage terrible de cette époque , et l'auteur nous montre la capacité incroyable que nous avons de résister à l'horreur car même au fin fond de la Sibérie , il y a eu des moments de bonheur .
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Les neiges bleues

Années 40, la Sibérie. Une ville anonyme et anodine, loin de tout et proche du rien. Une cité comme les autres ou presque... Dans ces immenses plaines sibériennes, cela ressemble plus à l’antichambre d’un goulag. Des fragments de vies, tous plus misérables et miséreux, se partagent en nouvelles plus ou moins indépendantes dans ce court roman de Piotr Bednarski. L’auteur est né en Pologne orientale en 1934 avant d’être déporté dès 1939 en Sibérie après que les Soviétiques eussent envahi son pays. Là-bas, il verra tour à tour ses deux parents assassinés. Revenu quelques années plus tard dans son pays natal mais orphelin, il témoigne aujourd’hui de son passé de déporté. La vie au cœur du système répressif soviétique de l’ère Staline, à travers les yeux d’un enfant de huit ans. Émouvant. A peine une dizaine d’années, et l’état demande à cet enfant de devenir un adulte, de ne plus rêver, de dénoncer quiconque en infraction avec la « philosophie » communiste, de brûler icône et bible au profit d’un portrait de Staline, le Père de la Nation.



Malgré tout, ce bouleversant témoignage permet d’approcher la vie quotidienne dans la taïga, de toucher aux petits plaisirs d’une enfance insouciante, ainsi qu’au grand malheur d’une vie si proche du goulag, de découvrir la volonté de survivre de certains, de s’effrayer du mal de vivre des autres et de la monstruosité du pouvoir de supériorité d’un gouvernement soviétique d’une totale intransigeance. Le pouvoir aveugle des sbires de Staline, massacrant les déportés pour un regard de trop, pour une présence encombrante tranche avec la « banalité » d’une vie de déporté perdu dans l’immensité de ce désert de neiges bleues où la mort reste omniprésente dans leurs esprits, y compris ceux de gamins de huit ans.
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Les neiges bleues

L'enfer du goulag raconté par un enfant ... Sublime texte
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Les neiges bleues

J'aimerais seulement réussir à bien parler de ce livre incroyable, de la passion qu'il a convoqué pour moi, et de sa blanche beauté, du luxe de sa langue, de la richesse de son propos et puis aussi de l'universalité de sa quête. Ce livre est une ode à la liberté, rien de moins. En fait, à peine refermé je pensais déjà que si la littérature était capable de fournir à ses lecteurs des bouquins de cette trempe, alors il me suffisait d'être là et de continuer à saisir cet art fluctuant capable des plus étranges fulgurances.

Piotr Bednarski raconte ici son enfance foutue en l'air par les soviètiques. Fils de Polonais coupable de noblesse, il fût déporté en compagnie de sa mère dans l'anti-chambre du goulag où son père purgeait une peine sans nom. Là-bas tout était bien entendu interdit, fermé, surveillé, la jeunesse sempiternellement broyée, continuellement étouffée ; l'amour de Staline exigeait une passion totale qui n'en tolérait aucune autre. Mais je ne voudrais pas parler de ce livre de cette façon, il n'est pas seulement ça. Non que cette histoire fût banale, l'horreur serait qu'elle le devienne d'ailleurs.

J'aimerais aborder ce livre par le figuré, l'instinctif. Il m'arrive souvent lorsqu'un roman me happe d'attrapper un stylo et de souligner, de recopier certains passages en toute fin de livre. Peut-être cela suffirait-il ici à laisser entrevoir ce qu'on peut y lire.

P38 : "Et puis, la beauté est nécessaire partout, même là où s'ébattent les ours blancs"..

P43 : "Je me ferai moine bouddhiste. Vous, vous volerez, et moi, je prierai"

P46 : "Les femmes russes pleuraient peu de temps, les larmes leur manquaient tant étaient nombreux les malheurs qui les frappaient. Les Russes avaient appris à pleurer sans larme".

Dix-huit chapîtres composent "Les neiges bleus". Chacun d'eux se termine pas la mort d'un des protagonistes, qu'il s'agisse d'un enfant ami du narrateur (Piotr Bednarski donc), ou bien d'un membre de sa famille, d'un agent du NKVD, d'un soldat ou bien d'un Bienheureux, tous meurent ou s'en vont, la vie sur la toundra semble n'être qu'un court passage ; fugitive et fuyante elle se laisse dévorer par le froid.

Piotr Bednarski écrit d'une langue riche et magistrale qui évoque beaucoup de choses. Erudite, précise, elle sait laisser libre court au talent d'évocation du poète. J'ai peu lu d'écrivains de cette trempe, capable de transformer l'anecdote en tragédie grecque, de faire du particulier une fable morale. On apprend ici plus sur l'homme que dans n'importe quel traîté d'anthropologie, Il y a cette science de la digression et l'immédiat recentrage car la mort rôde en permanence. Sublimement beau.
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