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Critiques de R. F. Kuang (220)
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La Guerre du pavot, tome 1

Mois de mai, mois de la fantaisie ?

Pas de livres dans ma PAL, direction la bibliothèque où ce livre m'a attirée, un mélange de roman historique, d'aventure, d'apprentissage et donc de fantaisy.

Il doit y avoir un second tome car il nous faut connaître les suites de l'équipe de bras cassés hyper forts qui composent la Cike, les sicaires de l'Impératrice dont nous nous demandons de quel côté elle penche (la fédération de Mugen aggressante ou le Nikan).

Le personnage principal, Rin, va progressivement s'élever, de l'orpheline exploitée par des trafiquants de drogue de Tikany à l'académie militaire de Sinegard puis à la Cike en passant par la terrible montagne de Golyn Niis et le panthéon où elle rencontre son dieu (et son destructeur) le phénix de feu. Elle va perdre beaucoup dans la bataille ; ce qu'elle apprendra, sur elle-même et les autres, lui permettra-t-elle de se venger ?
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La Guerre du pavot, tome 1

ça a été une super bonne lecture !

Déjà l'héroïne: elle se donne à fond pour échapper à sa condition d'orpheline. Elle bosse comme une folle pour y arriver.



C'est ça qui fait qu'elle y arrive et non, comme bien souvent, parce que c'est l'élue ou la fille cachée de...



Même si elle reste spéciale pour des raisons que je ne peux dévoiler sans spoiler, elle se donne les moyens et c'est génial.



Il y a quelques personnages secondaires particulièrement intéressants, et beaucoup d'autres qui vont prendre de l'importance dans les prochains tomes.



L'univers est aussi hyper riche, même si on sent qu'on en a encore qu'une infime partie.



Mais attention, c'est un pavé avec beaucoup de passages sans "action", ce qui pourrait déplaire à certains lecteurs.



De mon côté, j'ai beaucoup aimé cette lecture qui est un brin originale tout en respectant les codes classique du genre.



Petite ombre au tableau, seul le 1er tome a été traduit en français. Et je ne crois pas que l'éditeur ait prévu de faire les autres tomes.
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La Guerre du pavot, tome 1

-Fille du feu-



Quand Runnin, alias Rin,atteind l'âge d'être mariée, elle fait tout pour se créer une autre voie. Cette voie? Celle de la guerre. Elle tentera les examens d'entrée de la plus prestigieuse : l'académie de Sinegard. Elle prend peu d'élève, elle forme l'élite, quitte à partir, autant partir pour aller loin. Et Rin réussira le concours d'entrée mais ce ne sera pas gagner pour autant.



Cette histoire était vraiment passionnante. Son entrée à l'académie, ses apprentissages avec un professeur particulièrement chelou, les rivalités aussi bien entre les élèves que les professeurs, etc. Puis vient le temps de la guerre et l'excitation de la première partie est retombée pour moi. Son arrivée dans l'armée, le combat face à la fédération qui est d'une extrême lenteur et ce n'est même pas pour parler tactique et stratégie, il n'y en a quasiment aucune. Et ça, c'est fort dommage.

On traite quand même de racisme, d'inégalités des chances, de pauvreté et d'extermination de peuples et rien que pour ça, ça vaut le coup.



Les personnages sont assez classiques. On a la jeune fille perdue, qui ne connaît pas ses origines (qui seront pourtant très utilent) qui par dans une quête initiatique. Le pote hyper intelligent et le rival casse-pied qui se l'a joue gros dure. Et il est en soit. Ce dernier Nehza est une vraie tête à claque à l'académie mais il prend en maturité et c'est ce qui en fait un personnage intéressant. Kitay est très intelligent mais n'accepte pas tellement se remettre en question, même quand ça aurait du sens mais j'ai bien aimé ses moments de conflits intérieurs. Rin est une battante, elle se donne jusqu'au bout même si ça lui coûte. Enfin, Jiang, le professeur chelou, à en réalité bien des talents intéressants. Un personnage que j'ai beaucoup aimé par ses bizarreries, ses manières enfantines et son envie de rendre fou Jun, professeur d'arts martiaux. Il y a une rivalité très ancienne entre ces deux là.



Enfin la plume de l'autrice, R.F. Kuang (et du traducteur, Yannis Urano) est fluide et très facile d'accès. Malgré des chapitre un peu long parfois, ça se lit assez vite.



C'est donc un bon premier tome et je lirai la suite avec intérêt.
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La Guerre du pavot, tome 1

En refermant ce livre, je me suis sentie très frustrée. Ce roman est le premier tome d’une trilogie, alors que je croyais lire un one-shot.



J’ai emprunté ce livre sur un coup de tête, parce qu’après avoir vérifié, tout laissait à penser que c’était un tome unique, un beau pavé certes, mais un tome unique. Presque jusqu’au bout j’y croyais même si, arrivée aux deux tiers, je commençais à craindre que l’autrice, pour réussir à terminer son récit, précipite la fin ou laisse certaines de ses intrigues ouvertes.



En refermant le livre, j’ai compris que ce tome appelait forcément une suite, ce qui expliquait pourquoi l’autrice pouvait s’appesantir sur l’apprentissage de l’héroïne, partie longue, mais passionnante. Cela a aussi expliqué certains moments où le rythme me semblait étrange, certaines actions et relations qui me semblaient trop rapides et sans fondement pour ce récit déjà dense.



J’ai trouvé beaucoup de qualités à ce roman, dans son univers, dans la relation des thématiques abordées avec la réalité des conflits sino-japonais, ou encore dans la palette de personnages. J’ai vraiment apprécié cette héroïne tellement humaine dans ses désirs, ses pensées et ses peurs.



Mais je suis tout de même frustrée. Parce que je pensais lire un one-shot et cela m’empêche de totalement apprécier cette lecture qui se révèle, malgré un début d’intrigue assez convenue, très originale.

Je ne comprends pas pourquoi il n’est fait mention nulle part dans l’ouvrage qu'il est le premier tome d'une série, alors même que l’intégralité de la trilogie est déjà sortie en anglais il me semble.

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La Guerre du pavot, tome 1

Dans le grand pays de Nikara (qui ressemble à la Chine), Rin a quatorze ans. Lorsque sa mère adoptive lui annonce qu’elle va la marier à un « vieillard » extrêmement avantageux pour les affaires de la famille, elle décide d’étudier pour passer un concours de haut vol – ouvert à tout-un-chacun mais pratiquement impossible à réussir pour quiconque n’est pas affilié à un grand personnage –, en vue d’entrer à l’académie qui forme l’élite militaire du pays. Un lettré de son village lui donne les bases et les moyens d’apprendre par elle-même. Les pouvoirs chamaniques qu’elle abrite à son insu lui donnent les moyens de franchir un à un tous les obstacles qui se dressent devant elle. Sa formation par Maître Jiang, un éduquant tout ce qu’il y a de plus fantaisiste, s’interrompt lorsque se concrétise violemment la guerre dormante entre Nikara et Mugen (ïle qui ressemble au japon).

Alors que leur formation n’est pas terminée, tous les étudiants sont affectés à des unités de combat. Rin devient sicaire de l’Impératrice et, désormais seule pour apprivoiser sa destinée, décide de laisser libre cours à ses pouvoirs, à l’opposé du contrôle que tentait de lui enseigner Maître Jiang, pour l’heure disparu.

Ce premier roman (tome I d’une trilogie) est remarquable par sa maîtrise de tous les aspects de sa construction. Les personnages sont attachants dans la première partie, mais lorsque le récit bascule dans la fantasy militaire, se révèlent les côtés durs, voire noirs de leurs tempéraments, guerre oblige ! On aimera aussi le côté historique puisque l’intrigue s’inspire des guerres sino-japonaises et des guerres de l’opium. CB



Chronique parue dans Gandahar 26 en décembre 2020


Lien : https://www.gandahar.net
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La Guerre du pavot, tome 1

Dans un monde médiéval, deux pays s'affrontent depuis des siècles : il y a un empire nommé Nikara et une île du nom de Mugen. On va suivre une jeune fille orpheline du nom de Rin, qui travaille dans une boutique pour le compte de ses parents adoptifs. Lorsqu'elle apprend qu'ils ont décidés de la marier contre sa volonté, elle se rebelle. Avec l'aide de son mentor bibliothécaire, elle se met à étudier pour passer le concours Jeju. Si Rin réussit, elle pourra aller à l'Académie militaire de Sinegard, chargée de former les futures élites de l'empire...

Grâce à un travail acharné, Rin parvient à prouver sa valeur et est la première de son village à pouvoir accéder à Sinegard. Mais les épreuves ne font que commencer pour elle : les études à l'Académie sont extrêmement dures, et on ne peut pas dire que les autres étudiants soient particulièrement tendres avec elle, notamment à cause de ses origines. Un de ses professeurs va la prendre sous son aile : Jiang, un homme très excentrique et étrange, qui va ouvrir ses perceptions au chamanisme et au domaine des Dieux. L'entraînement de Rin à l'Académie va lui être grandement utile lors de la Guerre, où elle devra se battre sur le terrain, mais pas dans une des Milices traditionnelles mais dans une unité d'opérations spéciales.



La Guerre du Pavot me tentait énormément grâce aux bonnes critiques que j'en avais entendue. Le début nous entraîne dans une histoire à la sauce Young-Adult, avant de s'éloigner de cette trame pour pousser vers la Fantasy militaire/historique beaucoup plus sombre. Je tiens à préciser que ce n'est pas non plus un livre totalement Fantasy militaire : le cadre est très sombre et dur, mais les combats resteront relativement « peu » présents. La Guerre du Pavot est donc entre plusieurs genres, plusieurs styles, et il y a donc le risque que certaines personnes qui vont lire ce roman en espérant tomber soit sur du YG ou de la Fantasy militaire pure risquent d'être déçus. Pour ma part, j'ai adorée ma lecture du début à la fin en partant sans attente préconçues. Je tiens à préciser par contre que La Guerre du Pavot est un roman sombre et dur sur de nombreux aspects : TW viol ; torture ; drogue ; violences variées. Il faut s'y préparer un peu ! Il y a donc une vraie évolution dans ce premier tome : la première partie est plutôt « classique », avec une approche YA, pour pencher ensuite dans la noirceur à partir de la moitié/dernier quart du livre.

Un point qui m'a particulièrement marquée (même si relativement anecdotique par rapport à l'intégralité de l'histoire, c'est quand même un SPOILER alors attention !) c'est lorsque R.F. Kuang aborde la question des règles. Rin à ses premières menstruations, ce qui lui pose problème notamment en matière d'efficacité à suivre ses cours. Elle va donc prendre la décision, sur les conseils de l'infirmière, de détruire son utérus afin de ne plus être « gênée ». On peut se sentir interpellés par cet acte : elle prend la décision irrévocable de ne jamais avoir d'enfants, de ne plus avoir ses règles, simplement pour être la plus efficace possible et de ne plus souffrir de règles douloureuses. En tant que child-free, j'avoue que je prendrais la même décision que Rin (même si pas pour les mêmes raisons, ni le même contexte d'ailleurs !). Bref.

R.F. Kuang raconte une histoire fantasy basée sur la Chine du 19 et 20ème siècle, avec un Empire divisé et plusieurs fois envahi, le contrôle de plusieurs chefs de guerre de différentes provinces, une académie impériale, l'art de la guerre, le trafic d'opium, et le tout qui n'est donc pas sans faire écho à l'histoire Sino-Japonaise, principalement avec les conflits et les horreurs.

La Guerre du Pavot n'est pas idéal, j'aurais aimé une histoire plus sombre et plus intense dès le début, le fond est très intéressant mais la forme n'est pas toujours parfaite. Malgré ça, le tout m'a énormément plu, c'est un petit coup de cœur ! Je suis impatiente de lire la suite, et je pense relire ce premier tome en version originale, afin d'analyser plus précisément l'histoire. Et cela m'a aussi donné envie de me (re)plonger plus en détail sur cette « relation » Chine/Japon, qui est particulièrement longue, importante et extrême.

Je vais finir sur la couverture V.F d'Actes Sud, que je trouve (comme beaucoup apparemment) particulièrement ratée : on ne retrouve pas du tout l'esprit du livre et l'aspect du personnage ne ressemble pas DU TOUT à Rin (encore un personnage victime du white washing !). La couverture V.O est parfaite, pourquoi ne pas l'avoir gardée ?

La Guerre du Pavot est un roman que j'ai donc trouvé très intéressant, et que je recommande !



(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Yellowface

Une plongée en enfer dans le milieu de l'édition américaine...



June Hayward est une écrivaine qui voulait en devenir une autre. Quand June assiste à la mort (complètement improbable) d'Athena, son amie et rivale, elle n'hésite pas et vole son manuscrit pour en faire son propre livre. Mais en s'appropriant ce récit, June s'approprie aussi l'histoire d'un peuple qui n'est pas le sien. Se pose alors des questions quant à l'appropriation culturelle, au racisme, à l'hypocrisie du milieu de l'édition qui vont entraîner June dans les profondeurs de son esprit, jusqu'à se perdre complètement.



Au premier abord, on se demande ce que l'on est en train de lire car le personnage de June est antipathique à souhait. À plusieurs reprises elle tient des propos déplacés et carrément racistes qui nous font grincer des dents. Pour autant, le choix d'avoir son point de vue est intéressant car il nous en apprend beaucoup sur l'appropriation culturelle et le milieu de l'édition.

La seconde moitié du livre m'a surprise car le livre prend alors le ton d'un polar à la limite du paranormal mais c'est la partie que j'ai trouvé la plus intéressante.

Quant à la fin, elle m'a laissé un goût amer en bouche :

La plume de l'autrice est sublime et teintée d'humour cynique que j'ai beaucoup apprécié et je lirais avec plaisir ses autres livres pour retrouver pareille écriture.

Globalement c'était une bonne lecture qui mérite le détour mais qui m'a laissée perplexe à certains égards, c'est pourquoi je lui retire une étoile.
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Yellowface

En achetant "Yellowface", je me demandais si R.F. Kuang allait réussir à m'emporter dans ce nouveau roman contemporain comme elle avait réussi à le faire avec ses œuvres fantasy "The Poppy War" et "Babel".

La réponse est un grand oui!



R.F. Kuang nous propose de suivre le personnage de June, une narratrice qui se révèle rapidement détestable, essayer de se frayer un chemin dans l'univers impitoyable de l'édition. R.F. Kuang aborde certains de ses thèmes habituels comme le racisme, l'appropriation culturelle, le sentiment d'oppression des groupes dominants façe à la diversité mais également la cancel culture ou le harcèlement de masse. Le thème de la solitude est également très présent: June est un personnage profondément seul, qui n'a pas d'ami, peu de soutien familial et qui navigue dans un univers professionnel où l'on se détourne vite d'une personne.



Il est difficile de lâcher le livre tant il est captivant de suivre June s'empêtrer de plus en plus dans ses mensonges, à attendre le moment fatidique où tout va s'écrouler.



J'émets juste un petit bémol pour la fin qui n'est pas vraiment à la hauteur du reste du récit et tombe un peu à plat. Cela ne gâche cependant pas la lecture de ce roman, que je conseille à 100%.
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Yellowface

Ce roman est surprenant. Écriture très fluide, il est encré dans des références actuelles et traduit, d’après moi, très bien le malaise qui règne dans notre société actuelle en pleine mutation.

Les réseaux sociaux, le racisme, le monde culturel et intellectuel, les buts dans la vie, autant de questions abordées et qui créent un malaise chez le lecteur.

Grâce à cela, on est emporté dans l’histoire et, jusqu’au bout, on éprouve un malaise quant au personnage principal et ses actions.

Au final, ce roman met mal à l’aise et dérange ce qui prouve qu’il pose les bonnes questions et que l’écriture est efficace.

Uniquement 4/5 (et non 5) car certaines longueurs alourdissent le récit.
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Yellowface

J'hésite entre un 4 et un 4,5 étoiles



J'ai lu cette œuvre en 2 jours top chrono, impossible de le poser tant l'écriture est incroyable.



Happée dès la première page, je n'ai pas du tout vu où allait cette histoire, comment, quoi, de quoi, pourquoi ? Mais, hein? 🫠 Les messages véhiculés sont très forts et l'immersion dans le monde, pas si beau, de l'édition est très intéressante !



Ce livre est écrit du point de vue de Juniper et, bien que j'aime les fins heureuses, je ne pouvais qu'espérer une chute, brutale et juste.



Un mélange de contemporain et du thriller, j'ai été conquise par l'atmosphère curieuse, pleine d'émotions en montagne russe. J'ai été choquée par des phrases tant elles ne pouvaient pas être vraiment dites mais c'est pourtant la réalité.



J'encourage vivement la lecture de Yellowface.
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La Guerre du pavot, tome 1

Véritable coup de cœur qui n’était pas spécialement attendu.



Les personnages ne font pas qu’exister, ils sont complexes, les intrigues sont recherchées et politiquement et mentalement intéressantes, les émotions sont brutales, profondes, elles nous touchent en plein cœur et on n’en ressort pas indemne. J’ai adoré l’arc à Sinegard, ainsi que la suite, bien que la guerre soit violente...



Cette lecture m’a marquée et je pressens que la suite, ainsi que la fin, en feront de même, voire plus.



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Babel





ᴜɴ ᴏᴜᴠʀᴀɢᴇ sᴇ ᴠᴏᴜʟᴀɴᴛ ᴇɴ ɢʀᴀɴᴅᴇ ᴘᴀʀᴛɪᴇ ʜɪsᴛᴏʀɪǫᴜᴇ ʀᴀᴄᴏɴᴛᴀɴᴛ ʟ’ʜɪsᴛᴏɪʀᴇ ᴅᴇ ʀᴏʙɪɴ, ᴊᴇᴜɴᴇ ᴄᴀɴᴛᴏɴɴᴀɪs sᴀᴜᴠé ᴅᴇ ᴊᴜsᴛᴇssᴇ ᴅᴜ ᴄʜᴏʟéʀᴀ ᴘᴀʀ ᴜɴ ʀɪᴄʜᴇ ʙʀɪᴛᴀɴɴɪǫᴜᴇ, ᴍʀ ʟᴏᴠᴇʟʟ, ǫᴜɪ ᴠᴀ ʟ’ᴇᴍᴍᴇɴᴇʀ à ʟᴏɴᴅʀᴇs ᴘᴏᴜʀ ʟ’éᴅᴜǫᴜᴇʀ ᴇᴛ ʟᴜɪ ғᴀɪʀᴇ ɪɴᴛéɢʀᴇʀ ʟᴀ ᴘʀᴇsᴛɪɢɪᴇᴜsᴇ ᴜɴɪᴠᴇʀsɪᴛé ᴅ’ᴏxғᴏʀᴅ, ᴇᴛ sᴀ ᴛᴏᴜʀ ᴅᴇs ᴛʀᴀᴅᴜᴄᴛɪᴏɴs : ʙᴀʙᴇʟ. ᴀʏᴀɴᴛ ᴜɴ ᴠéʀɪᴛᴀʙʟᴇ ᴅᴏɴ ᴘᴏᴜʀ ʟᴇs ʟᴀɴɢᴜᴇs, ʀᴏʙɪɴ ʟᴇs ᴀssɪᴍɪʟᴇ ᴀssɪᴅûᴍᴇɴᴛ, ᴇᴛ ᴅéᴄᴏᴜᴠʀᴇ ᴘᴇᴜ à ᴘᴇᴜ ʟᴇs ʙᴀʀʀᴇs ᴅ’ᴀʀɢᴇɴᴛ ᴇᴛ ʟᴇᴜʀs ᴘʀᴏᴘʀɪéᴛés “ᴍᴀɢɪǫᴜᴇs”.



Un univers dans lequel la société se repose sur ces petites barres d'argent d'apparence insignifiantes, tout comme nous nous reposons aujourd'hui sur la technologie. Le principe de l’argentogravure est à la fois simple et très complexe, et l’on en découvre toujours plus au fur et à mesure que Robin l’étudie, rendant le procédé autant tangible qu’abstrait.



Une cohorte à laquelle je me suis beaucoup attachée, notamment à Ramy et Robin, qui sont comme deux âmes sœurs quelque part, faits pour se rencontrer. Mais aussi à Griffin, qui malgré ses défauts, possède un côté très humain, et dont l’on devine les blessures profondes.



Une époque impitoyable pour les étrangers, mais la plume le retranscrit de manière si poignante que j’ai été profondément touchée par le récit dramatique. Xénophobie, racisme et misogynie sont au cœur du sujet, tout comme l’hypocrisie de la société anglaise de cette époque et sa suprématie basée sur un capitalisme naissant, allant à l’encontre de l’éthique de beaucoup.



Un ouvrage tragique et poétique, empreint de remarques philosophiques pertinentes pour l'époque dont il rend compte, mais aussi de notre monde actuel. Il y avait une grosse partie politique qui, pour une fois, ne m’a pas du tout gênée car nécessaire aux enjeux de l’histoire, et tellement bien décrite qu’il était facile de s’y associer et de se mettre à la place des personnages.



Une batterie de connaissances en histoire, en langues et en étymologie sont employées, très intéressantes dans le sens où l’autrice joue littéralement avec les mots comme si elle mettait en place les pièces d’un puzzle, nous menant inéluctablement vers une révolte qui couve depuis des années.



En résumé, j’ai tout bonnement adoré ma lecture. Beau bébé de presque 800 pages, j’avais peur qu’il soit indigeste quand je l’ai commencé car la plume est plutôt “classique” (pas dans le sens “normal”, mais dans le sens “universitaire”), mais si le lecteur suit bien le fil conducteur, la lecture est en fait très simple, il suffit de se laisser guider tout en réfléchissant aux problématiques évoquées.


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Babel

Une lecture en demi teinte pour moi. Le concept est fascinant et le style d'écriture incroyable. Les recherches effectuée par l'autrice sont impressionnantes. Néanmoins la lecture est pour la grande partie de l'ouvrage dense et complexe, voir assez lente. On avance avec peine dans les 450 première pages bien que les jeux sur la langues soient impressionnants. Les 200 dernières pages quant à elles voient l'action se réveiller et s'enchainer parfois sans forcément savoir d'où cela sort. Robin change du tout au tout de personnalité et devient agaçant. La fin est ouverte et j'avoue que cela n'est pas ce que je préfère notamment dans un livre aussi lent. J'ai l'impression d'voir galéré pour par grand chose même si cette deuxième partie se lit plus facilement que la première. Bref, assurément pas un coup de coeur mais il mérite l'engouement qu'il suscite de part le travail mené. Je pense surtout que je ne suis pas le bon public, j'étais souvent perdue dans tous les jeux sur la langue et je n'avais pas toutes les références. Tout de même, chapeau pour cette ouvrage unique en son genre.
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Babel

"Un acte de traduction est toujours un acte de trahison" - Babel, R. F. Kuang



A quel point pensez vous au langage ? Êtes vous conscient de la langue que vous parlez, de celle que vous apprenez, de l'intraduisible, des secrets que votre langage porte en lui seul et seulement pour ses enfants ?



Dans ce Londres de la première moitié du XIXeme, l'argentographie est omniprésente et renforce la Couronne britannique dans tous ses aspects. Grâce au pouvoir des mots, des langues, couplés aux incroyables possibilités que donne la Traduction et à la force de barres en argent gravées, l'Angleterre voit ses bateaux aller plus vite, ses chariots être plus solides, ses ponts renforcés. Le langage, sa magie et ses limites, dans cette fantasy, sont au centre de tout.



Mais puisque tout est renforcé, alors les armes, l'artillerie et les armées le sont également, à une heure où le colonialisme britannique n'a jamais été aussi étendu. Le langage, par sa portée immense, par l'indicible et par ses rouages singuliers devient une arme de destruction massive.



La réflexion de Babel est brillante. Il n'y a pas d'autre mot. Le sujet est incroyablement cohérent et documenté. Le langage et l'acte de traduction permettent de sous-tendre une critique ténue du colonialisme et de l'impérialisme britannique. C'est une pépite d'intelligence, de philosophie et de notes de bas de page édifiantes. C'est aussi une occasion rare pour les amoureux des mots de voir une société où il est possible de leur rendre justice et de saisir la pleine mesure de leur pouvoir ; ce livre est un petit paradis de réflexion sur l'un des plus vastes domaines au monde.



Brillant.
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Babel

Très honnêtement, d'autres critiques seront meilleur(e)s que moi sur ce livre, je vais surtout partager mon ressenti personnel de lecture. La couverture et toute la hype des réseaux sociaux m'ont fait acheter ce livre. Une sacrée brique, quand même, de plus de 700 pages, ce qui en soit, ne me fait pas peur, surtout si c'est bien fait ! Bon, c'était pas bien fait pour que je m'accroche - je ne l'ai pas abandonné, il faut reconnaître à l'intrigue que les quelques rebondissements sont judicieusement placés au mot où je commençais à m'endormir sur l'histoire, hop paf ! ah, ça va décoller !

Ma grande déception (avant de parler des détails qui m'ont dérangés dans mon appréciation globale) c'est de ne pas vraiment avoir trouvé du fantastique (contrairement à la promesse que le résumé en fait). Tellement dommage, je reste persuadée qu'il y avait matière ! Je reste clairement sur ma fin, avec un titre et un univers pareil (Babel !!!!), pourquoi ça n'a pas décollé ???

Bon alors mes autres déceptions, ce sont les personnages moyennement attachants, une intrigue moyennement ennuyeuse, des cours de langue/latin intéressants au début, ennuyants/redondants à la longue, une fin....eurf tout ça pour ça (mais bon, ok), des propos pas nuancés, blanc vs noir, dommage...Enfin c'est juste que pour 750 et quelques pages, je m'attendais à tellement plus ! A commencer par ressentir des émotions (fortes, puissantes), même ça, c'est strict minimum...

Voila, encore une fois, c'est mon ressenti personnel, je suis triste d'être passée à côté de ce livre (c'est comme ça)....
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La Guerre du pavot, tome 1

Il me manque les mots pour exprimer ce que je ressens à la fin de ce livre...



Déjà, il y a eu le combat de pouvoir mettre la main sur un exemplaire ! La traduction en français n'étant plus disponibles, si ce n'est chez quelques revendeurs d'occasion des éditions Babel, il n'existe pas de traduction actuelle de cette série.



J'ai donc du me tourner vers la VO, qui n'a fait que rendre ma lecture encore plus intensive.



J'ai découvert, pour l'instant, mon plus gros coup de cœur de cette année 2024.



The Poppy War, c'est de la fantasy adulte, qui traite de thèmes d'adultes. Pas de romances infantiles ni de gue-guerre contre un grand méchant manichéen.



Ce que nous dresse le premier tome de cette série, ce sont les premières base d'une quête épique entre des forces primordiales de l'univers, la force des hommes et les perceptions de ceux-là.



La personnage principale, est "normale", bourrée de défauts qui ne disparaissent pas avec son avancée dans le récit, elle reste elle-même, apprend de ses erreurs (ou pas forcément) et ce qui en ressort, c'est un personnage vrai, que je n'ai pas rencontré depuis des livres et des livres.



Je crois ne pas pouvoir dire tout ce que je pense de ce livre et de son univers si peu de temps après avoir fini le roman, mais je vais me laisser le temps de digérer cette vague d'information épique qui s'est abattue sur moi.



Un vrai conseil à tous les amateurs de littérature fantasy, et je souhaite à tous de pouvoir mettre un pied dans l'un des différents univers de cette auteure, qui va devenir, je pense, une de mes auteures préférées.
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Babel

Quelle lecture ! Pour moi un des meilleurs romans que j'ai lu dernièrement. On pense se lancer dans un récit d'aventure, sympathique et linguistique, on se retrouve dans une réflexion sur le colonialisme, la lutte des classes, le passage à l'action et la nécessité de la violence. Je réfléchis encore aux thèmes traités quand je vois l'actualité, regarde un film, lis un livre...

J'étais en plus ravi.e de lire une histoire où la traduction joue un rôle central, j'ai adoré découvrir les paires créées par l'autrice et les anecdotes étymologiques.



Suivent mes impressions de fin de lecture :

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Babel

J'ai lu ce pavé (de plus de 750 pages) jusqu'au bout, mais je l'ai trouvé bien long ! Peut-être qu'un peu plus de concision n'aurait pas nui. Et je l'ai trouvé bien sombre !

Les personnages qui sont jeunes et naïfs au début, au point qu'on se croirait dans un roman pour ados, prennent peu à peu de l'épaisseur.

Mais ces petits défauts (à mon goût) sont contrebalancés par des réflexions intéressantes sur les langues, la traduction, le colonialisme. Rebecca Kuang, qui avait 25 ans quand elle a écrit ce roman, fait preuve de beaucoup d'érudition et d'une grande maturité.

Donc globalement un bon moment de lecture.



#Challenge plumes féminines
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Babel

L’aspect du roman que j’ai le plus apprécié a été la place de l’histoire mais surtout l’étymologie des mots et l’évolution des langues, j’ai trouvé ça absolument fascinant !!



Pour moi ce livre est un concentré de savoir en plus de dénoncer les faits de son époque.



J’ai passé un bon moment avec cette lecture, je n’ai pas forcément trouvé de longueur malgré l’épaisseur du livre, tout y est bien expliqué et tellement interessant que ça en reste captivant tout du long, les personnages sont attachants mais certains sont aussi révoltants, les rebondissements sont bel et bien présent ils font vivre le récit.
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Babel

"un acte de traduction est toujours un acte de trahison"

Avec une telle phrase en exergue du roman, on peut supposer que le parcours des héros ne sera pas un chemin semé de roses et ce d'autant plus que le sous-titre du livre est "la nécessité de la violence".

Je pensais à la lecture des articles de presse consacré à ce pavé de plus de 750 pages qu'il s'agissait d'un livre de fantasy destiné à un public de jeunes adultes mettant en scène des étudiants de la prestigieuse université d'Oxford. C'est effectivement le cas même si la magie n'est pas centrale dans le déroulement de l'intrigue. Mais pas que ...car j'y ai vu avant tout une dénonciation sans concession du colonialisme, une critique féroce de la domination britannique sur le monde et un appel à la violence pour permettre aux pays émergents de faire entendre leur voix et de conquérir de haute lutte le respect de l'Occident.

L'histoire est loin d'être joyeuse . Nous suivons le parcours de quatre apprentis traducteurs qui étudient sans relâche afin de maîtriser les langues et de pouvoir créer des associations de mots gravées sur les barres d'argent, qui constitueront le combustible d'un progrès fulgurant. Le pouvoir des mots permet en effet de guérir les malades, de faire avancer rapidement trains et diligences, de suppléer à la main d'oeuvre dans les usines, d'embellir la vie de ceux qui sont assez riches pour se les procurer.

Bien entendu les jeunes héros ne peuvent que constater que leur origine étrangère ( au moins pour trois d'entre eux) ne leur permettra jamais de s'intégrer totalement dans une société qu'ils contribuent cependant à consolider.

Une révolte souterraine gronde et la perspective de voir la Grande Bretagne déclarer la guerre à la Chine pays dont est originaire le principal protagoniste Robin, conduit les jeunes gens à rejoindre une organisation secrète qui s'est donné pour but de mettre fin à la domination occidentale sur le monde.

Peu à peu la situation tourne au tragique avec des meurtres, des trahisons, des destructions et le repaire des traducteurs en rupture de ban , cette fameuse Babel qui donne son titre au livre, deviendra le siège de la révolte.

Plus que l'analyse un peu simpliste des méfaits du colonialisme, j'ai beaucoup apprécié le travail de l'auteur sur l'étymologie et le pouvoir du langage ainsi que les profondes réflexions liant la langue à la civilisation qui lui a donné naissance.

Rebecca Kuang fait preuve d'une érudition certaine qui pourra peut-être décourager les lecteurs de fantasy qui ne sont pas forcément habitués à de telles incursions sémantiques qui, il faut le souligner, ralentissent quelque peu le déroulement du récit.

Par ailleurs, l'histoire est vraiment très noire et l'espoir bien absent, de même d'ailleurs que l'amour qui parait réduit à sa plus simple expression alors que l'on a affaire à des jeunes gens dans la force de l'âge, de sexe opposé, qui passent tout leur temps ensemble. Dans mes souvenirs (certes anciens ) l'étude approfondie du grec et du latin n'avait pas un tel effet dévastateur sur la libido ...et les étudiants de tout temps ont trouvé des moyens de se soutenir agréablement sans pour autant nuire à leurs chères études !

Il aurait peut-être été judicieux de resserrer l'action pour rendre le récit plus tonique car il faut bien remarquer qu'il y a des passages qui paraissent bien ternes (et bien longs) et aussi de développer davantage la psychologie des personnages pour les rendre plus attachants.

Pour conclure, je dirai que j'ai plutôt apprécié cette lecture qui m'a quand même pris une semaine entière, car il faut venir à bout des 764 pages et je tire mon chapeau au graphiste qui a réalisé la sublime couverture si sombre qui reflète bien la tonalité de l'oeuvre qu'elle illustre.
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