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Citations de Rafik Schami (51)


J'ai commencé d'apprendre à taper à la machine pendant la pause de midi. Mon patron râle un peu ; il craint pour sa machine. Parfois je n'arrive pas à trouver une lettre ; on dirait qu'elle se cache par peur de mes coups, car...je frappe !
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Seul l'estragon, toujours frais et bon marché, et dont nous faisons une grande consommation, a mauvaise presse.
"Estragon, espèce de traitre!"
Pourquoi traitre ? J'ai interrogé ma mère qui m'a répondu que l'estragon, au lieu de pousser où on le sème, rampe sous terre et réapparaît dans le jardin du voisin.
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"Dis-nous qui tu es !" a hurlé un jour un policier à un vieux paysan. Le pauvre homme a dit son nom, mais le policier l'a battu jusqu'à ce qu'il donne la réponse souhaitée : "je suis un chien ! Je suis un traître !" Et quand il a laissé échapper un "Pour l'amour de Dieu !" son tortionnaire a redoublé de coups en ricanant : "Le voilà, l'amour de Dieu !" En racontant cela, mon père pleurait comme un enfant. Oncle Salim l'a embrassé sur les yeux et sur la main.
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Nous avons compris plus tard qu'oncle Elias se révoltait avec Lamis, parce que l'amour est une révolte, une révolte contre la solitude et la froideur. (p. 213)
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Valentin tenait le journal de ses lectures. Pour chaque année un petit cahier. Il y portait le titre, le temps de lecture, son commentaire et la plus belle phrase du livre. Il avait déjà rempli quarante cahiers, et il avait plaisir à les parcourir en cours d’année. Il fermait les yeux après avoir lu le titre du livre, et il se remémorait à nouveau le déroulement de l’histoire. Il y réussissait à chaque fois. Tout repassait encore une fois devant ses yeux, jusqu’au moindre détail des dialogues. C’était le meilleur cadeau qu’il pouvait faire à sa mémoire, et sa mémoire l’en remerciait en soignant chaque enregistrement de souvenir et surtout les jonctions et connexions entre chacun d’eux. Ainsi s’est tissé au fil des ans un réseau serré de relations significatives et de nouvelles histoires.
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"La vie est une suite de séparations", ai-je écrit un peu plus haut, et seules les pierres s'habituent aux séparations."
Si le sommeil est le petit frère de la mort, la séparation est sa petite soeur. Chaque fois que nous prenons congé de quelqu'un, quelque chose meurt en nous; On oublie vite, et c'est même indispensable pour continuer à vivre. L'oubli est un don divin. Mais chaque nouvelle séparation nous rappelle toutes celles qui ont précédé, comme chaque mort nous rappelle tous les morts que nous avons connus vivants. (p. 294)
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En soi, ce n'est pas une catastrophe, mais j'ai l'impression que sa voiture exerce une attirance magnétique sur nous et sur les chiens, et nous pissons sur ses pneus. Le brave homme en est tellement bouleversé qu'il a collé un papier sur sa vitre avec cet avertissement, écrit en arabe à l'encre rouge : "Interdit d'uriner". Mais les enfants ne lisent pas quand ils pissent. Ils se contentent de rire !
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Oncle Salim a dit quelque chose de très beau aujourd'hui. Alors qu'il racontait des souvenirs de jeunesse, la mère de Joseph, qui était avec nous dans la cour, occupée à éplucher ses pommes de terre, s'est moquée de lui et l'a accusé d'en rajouter. " Tu crois que je mens ? a-t-il demandé sans se démonter. Mais le mensonge est le frère jumeau de la vérité. Dès que l'un entre en scène, on aperçois l'autre à sa suite. Il suffit d'avoir de bon yeux "
Les femmes ont ricané sottement. Elles n'ont rien compris. Moi si.
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Quand tu arrives chez toi, arrête-toi sur le seuil et dis à tes soucis : Descendez de mes épaules, allez, descendez ! Ensuite, tu rentres et, le lendemain matin, tu t'arrêtes en sortant sur le seuil, et tu dis : Soucis, maintenant, vous pouvez de nouveau grimper sur mes épaules. Surtout, ne les oublie pas devant la porte, sinon ils se vengeraient bien vite.
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Sur ces mots, elle ouvrit la porte et donna une tape sur la croupe de la bête qui, comme si elle avait compris, fila aussitôt au dehors et disparut derrière la colline.
- Comment ? Tu n'as toujours pas de lait ? s'écria le maître en voyant Yasmine rentrer avec son seau vide.
- La vache n'a plus envie de se faire traire. Quand je suis arrivée, elle m'a dit : "Va dire à ce gros porc à deux pattes que j'en assez. Je m'en vais". Voilà ses paroles.
- Quoi ? Ma vache est partie ? Ma bonne vache laitière ? hurla l'homme en bondissant de son fauteuil.
- Cela te met donc en colère ? demanda Yasmine en souriant.
Le maître comprit aussitôt son erreur.
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Mon papa a toujours été grand ...
fort ... et intelligent ...
patient ... rigolo ...
et courageux. Depuis que maman n'est plus là, il fait tout pour moi. Il sait même faire des tours de magie ! Il a toujours été courageux.

Seulement voilà, les étrangers lui font peur, surtout les Noirs.
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An diesem Tag beschloss Salman, seine Muskeln wachsen zu lassen.
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[...] seule la mort fait de chaque instant une perle rare et précieuse, pas la vie éternelle.
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Le portrait de notre horrible président était accroché dans chaque classe. Et souvent les mots "héros" ou "libérateur" étaient écrits sous le portrait. Pourquoi "héros" ? Quelle guerre avait-il gagnée ? Il tremblait devant Israël comme nous devant le bâton du prof. Sami me glissa à l'oreille une réponse perfide :
- Mais si, c'est un héros. Il ne peut pas vaincre Israël, mais il nous a vaincus, nous , le peuple. (p. 63)
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Notre école ressemblait à une caserne et avait peu à voir avec un centre de formation pour êtres humains libres. Ici, les élèves étaient dressés à aimer le président et à haïr ses ennemis. (...)
Ainsi le noble de pays de Syrie était résumé à son dictateur, sur le modèle de la Corée du Nord. Qui ne lui obéissait pas était un traître. Voilà à quoi l'école réduisait notre réflexion. (p.43)
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Les adultes vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir, et ils meurent sans avoir vécu.
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Je ne sais pas combien de décennies s'écouleront avant que les adultes comprennent pourquoi et comment des enfants ont déclenché la guerre en Syrie. A ma connaissance, il s'agit de la première révolte de l'histoire lancée par des enfants. (...) Seuls des enfants pouvaient déclencher cette révolte héroïque en Syrie. Malgré leur jeune âge, ils savaient ce qui se passait dans le monde, et chaque jour ils étaient témoins des injustices dont les parents parlaient à mi-voix. Mais, au contraire de ces derniers, ils n'étaient pas encore paralysés par la peur ni n'avaient renoncé à leurs rêves de liberté et de dignité. Aujourd'hui, on peut lire sur Internet beaucoup de choses sur les enfants de Daara, surtout en arabe. (...) Pour faire court : avant la révolte, un silence de mort régnait dans le pays. (p; 255)
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Mes parents aussi sont peureux, très peureux même. La peur ronge le coeur, siège du courage, et à la fin il ne reste qu'une pompe. Elle fonctionne, certes, mais elle est insensible. Notre cerveau nous conseille continuellement de nous adapter, de nous soumettre pour survivre. Le cerveau n'y peut rien, il est ainsi programmé. Et nous survivons, mais nous sommes devenus des moutons. ça n'a rien de poétique, c'est le programme de la dictature. (p. 287)
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Pour Sami et moi, l'informatique et Internet ouvrirent une fenêtre sur un monde sans censure. Chaque jour, on apprenait quelque chose de nouveau. (p. 113)
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La pauvreté étouffe nos rêves avant même que nous les ayons rêvés jusqu'au bout.
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